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(2)
(3)
(4)
(5)

ESSA-I

SLR

LES GANGLIONS MÉDIANS

ou LATÉKO-SUPÉRIEURS

DES

MOLLUSQUES ACÉPHALES

PAR

J.-LÉON SOUBEIRAIV

Licencié"essciences naturelles

,

Docteuren médecine,

Professeur sgrégdàl'Ecoledepharmaciede Paris

,

Aided'histoirenaturelleprfeslaFaculté demédecinede Paris, Vice-secrétairedelaSociétébotanique deFrance,

MembredesSociétésimpériale zoologique d'acclimatation,

impérialeetcentraled'Horticulture,deBiologie,d'émulationpourlessciences pliarmaceutiques de secours desamis des sciences,

non-résidentdelaSociétéLinnéennede Maine-et-Loire, correspondant desSociétésimpériale dessciencesnaturellesde Clierbourg,

impérialedemédecinede Coiistantinople

,

demédecinedeBordeaux,depharmacie deBordeaux, agricole, littéraire et scientifiquedes Pyrénées-Orientales

,

duCerclepharmaceutiquedelaMarne.

DlgiBbii or ly.jliïfêfe

PARIS.

IMPRIME PAR

E.

THUNOT ET G%

UUE RACINE, '20, PRKS DE l'oDÉON.

(6)

n

(7)

OPTIMO PATRI.

(8)
(9)

A M. A. MOQUIN-TANDON,

MEMBRE DE LINSTITUT.

(10)
(11)

HISTOIRE.

Longtemps

le système nerveux des Mollusquesacéphales a été

méconnu

parlesanatomistes,etpouren trouverlapremière indication, il faut arriver jusqu'à la fin

du

siècle dernier (1791 à 17?5), où

un

habile naturaliste italien, Poli (1), en

fait pour la première fois mention : il a parfaitement

vu

lesorganes dont il s'agit, au

moins

ceux qui sont le plus dé- veloppés, et les décrivit et représenta exactement dans son magnifique ouvrage sur les Mollusques des Deux-Siciles.

Mais, trompé par des apparences inhérentes à la structure

même du

système nerveux chez cesanimaux, il les rapporta au système des chylifères, et désigna les ganglions posté- rieurssous le

nom

de citerne duchyle, et lesnerfs qui en pro- viennent sous celui de vaisseaux du chyle. Non-seulement, dans ses dissections, l'habile naturaliste découvrit ainsi les

ganglionsles plus développés des Mollusques acéphales ob- servés par lui, mais il figura très-nettement, dans le Solen Siliqua, les ganglionsantérieurs, et lecordon

du

petit collier,

(1) Poli,Tcslacva ulriusquc Siciliœ,eoruinquc Idsloriaet analome.

1791 et1795.

(12)

__

8

qui en part pour se diriger dans lepied, maisqu'il n'a pas suivi jusqu'à la troisième pairede ganglions.

Quelques années plus tard (1798),

Georges Cuvier

(1) releva l'erreur dans laquelle était

tombé

Poli, et

démontra

que l'interprétation

donnée

par cet auteur aux organes dont

ils'agit étaiterronée, etque c'était au système nerveux qu'il

fallait rapporter le prétendu système chylifère. D'après lui, laciterne

du

chyle devait être considérée

comme

le cerveau, oulereprésentant

du

cerveaudes

animaux

supérieurs chezles

Mollusques acéphales.

Un

peu plustard (1800),

Georges

Cuvieret

M. Constant DuMÉRiL

(2) décrivirent le système nerveux des Mollusques acéphales

comme

constitué par

un

collier formé de deux ganglions,

un

antérieur, placé sur la

bouche

qu'ils

nommè-

rent cerveau, et

un

autre placé à l'opposite.

De

ces deux masses nerveuses partent, d'après ces auteurs, un certain

nombre

de nerfsqui se rendent dans toutes les parties

du

corps.

En

1834, M.

MiLNE Edwards

(o) considéra le système nerveuxdes Mollusques

comme

constituépar deux

amas

de ganglions seulement; il désigna sous le

nom

de ganglions œsophagiens les ganglions antérieurs qu'il décrivit

comme

très-éloignés l'un de l'autre, et réunis par une

bande

trans- versale. Il indiqua, sous l'intestin, une

masse

ventrale de ganglions postérieurs réunis aux ganglions antérieurs par deux cordons nerveux très-longs.

(1) G.Cuvier, Tableau élémentairedes animaux,p. Ztî5, 1798.

(2) G. GuviER etc. DuMÉRiL, LeçoHs Wanatomie comparée, i" édit.,

t. II, p. 310et311, 1800.

(3) MiLNEEdwards, Éléments de zoologie, p. 78/i, 183/i.

(13)

— 9 —

En

1839,

M. Dksuayes

[i) ne reconnut aussi que deux sortes de ganglions, bien qu'il ait décrit, sous le

nom

de jHet viscéral, lecordon

du

petit collier qui se rend à la troi-

sième paire ganglionnaire: il émit, par erreur, l'opinion que de ce filet viscéral partent des nerfs qui se distribuent à l'estomac, au foie, au

cœur

et à l'ovaire.

Une

autre erreur de cet auteur est l'opinion que le système nerveux est plus développé chez les Dimijuires

que

chez lesMunumijaires, et que le

volume

des ganglions postérieurs, chezces derniers animaux, n'est guère plus grand

que

celui des ganglions antérieurs.

C'esten 180/iseulement que fut

pubUée

la première indi- cationd'une troisième pairede ganglions dans les Unioet les

Anodonta : G. Mangili (2) lui

donna

le

nom

de ganglion central, etpoussant plusloin qu'on nel'avaitfaitavant lui la distinctiondes diversespartiesdéjà observées par ses prédé- cesseurs, il

démontra

qu'on nedevait pas confondre la

com-

missure antérieureavecles ganglionsantérieursqu'il désigna sous le

nom

de cérébraux. Tout en reconnaissant

que Man-

GiLia faitfaire un grand pas à l'histoire

du

système nerveux desMollusques acéphales, nous devonsfaireremarquerqu'ila

donné

une fausse interprétation à la direction des nerfs qui partentdeson nouveau ganglion, caril lesconsidérait

comme

des nerfs viscéraux, et

non

pas

comme

serendant au pied.

Parmi

les anatomistes qui, depuis Mangili, se sont occu- pés

du

système nerveux des Mollusquesacéphales, un grand

nombre

n'ont pas reconnu l'existence de la troisième paire

(1) l»ESHAVKS, 'Imite éléinetituircdeconcliulioloijic, 1839.

(2J G. Maisgili, Mitovc ricerchc zootoinichc sopra alcune spccic di conchiyiieOivaloi,180i.

(14)

— io-

de ganglions, quoique cependant elle ait été vue dans un assez

grand nombre

d'espèces différentes par d'autres obser- vateurs. Toutes leurs dissections nombreuses"ont

amené

à

une

connaissance plus exacte des formes, des rapports, des particularités de structure des divers ganglions, en

même

temps que du

parcours et de la direction des divers nerfs, qui

émanent

de ces massesnerveuses.

De

Blainville (l), en 1824, afait

une

histoire assez

com-

plète et détaillée

du

système nerveux

du

Myiilusedulis, qu'il décrivit

comme

formé de trois paires de ganglions:

une

paire antérieurede ganglions buccaux, réunis entreeux par

un

filet de commissure, etavec lapaire postérieure parle cordon du grandcollier;

une

paire moyenne, dont il ne fit

que

présumerlaconnexion avec les ganglions

buccaux

au

moyen

d'un filetnerveux très-fin;

une

paire postérieure de gan- glions très-petits, réunis par

un

filet de

commissure

très- ténu. Malgré son habileté incontestable, lesavantanatomiste n'a

pu

voir qu'un petit

nombre

de nerfs,

émanant

de ces trois paires de ganglions, et n'a pas reconnu le nerf bran- chial qu'avaient cependant déjà indiqué Poli et Mangili.

Brandt

(2), qui le premier a

donné une bonne

descrip- tion

du

système nerveux de

VOstrœa

edulis (1833), y a re-

connu

l'existence deganglions du système branchial, qui sont en

grande

partie la paire antérieure, et a

démontré

qu'il en part

un

assez

grand nombre

de jilaments et filets nerveux.

Malheureusement

l'auteur n'a pasmis assez de netteté

dans

sa description des nerfs qui

émanent

des ganglions posté- rieurs.

(1) De Blainville, Dictionnaire des sciences naturelles, t. XXXII,

p. J'il, 182^1.

(2) Br.ANDTetPiATZEBURC, Mcditinisckc Zoologie,bandII,pi.36,1830.

(15)

11

Dans

son anatomie

du

système nerveux de VAnodonta Cij-

gnea (1835),

Wagner

(1) n'a rien indiqué de plus que ce qu'avait décrit Mangili : pour lui les ganglions antérieurs et le cordon de comniissure qui les réunit constituaient le cer- veau; il areconnu dansle tranchant

du

pied l'existenced'un ganglion, réuni au cerveau par

deux

filets nerveux, et four- nissant des nerfs aux viscères et aux muscles

du

pied; enfin

il indiqua

un

ganf/lion postérieur, réuni au cerveau par deux cordons nerveux allongés.

Robert Garner

(2)dans

un

très-bon travailsur lesystème nerveux desMollusques (1837), reconnutaussi l'existencede

trois paires de ganglions dans les acéphales : pour lui, il existait une paire de ganglions cérébraux, qui sont les gan- glions antérieurs,

non

soudés ensemble, et

communiquant

par des cordons nerveux avec les autres ganglions;

un

gan- gliondelàlocomoiion, qu'il croyait, mais à tort,

constamment

simple, et qui n'est autre chose

que

le ganglion pédieux;

des ganglions respirateurs, qui sont lapaire postérieure.

Dans

unesérie de communicationsfaitesà l'Académiedes sciences {iSkli à 1852),

Dlvernoy

(3) fit connaître le ré- sultat deses longues et patientes recherches sur le système nerveuxdes Mollusquesacéphales, recherches qu'il aréunies en un seul corps dans

un

remarquable

mémoire

(4), publié

(1) Wagner, Manuel(l'analomîecomparée, 183Zi. 1835.

(2) I\. Oarxer, Ontlic Servons SystemofMoUuscousanimal{Pliiloso- pkical Tratïsactions oftlieLinncan SocietyofLondon, t. XVII, p. ûSo, pi. 2à, 1857).

(3) DuvER^'OY, Dusystème nerveux desMollusques acéphales bivalves etlamellibranches {Comptesrendus,5 et25novembre18/i^,

1Ufévrier 18Z|5,—3mai 1850

26juillet 1852).

(Zi) DuvERNOY, Mémoire sur lesystème nerveux des Mollusques acé- phaleslamellibranchesoubivalves[Mémoires deCAcadémiedes sciences de iinsliiutde France,t. XXIV, p. 3, 3 pi., 185/i).

(16)

~ 12 —

depuis dans les

Mémoires

de l'Acadéimc des sciences. Les diversesdispositions

du

système nerveux, observées dans un assez grand

nombre

d'espèces par ce savant anatomiste, ont été indiquées avec leplus

grand

soindans une sériede

mono-

graphiesdescriptives, dont l'analyse se trouve indiquée avec quelques détails au chapitre II de cette thèse.

De même

que ses devanciers,

Duvernoy

reconnut seulement l'existence de

troispaires de ganglions dansles Mollusques acéphales,mais

il indiqua beaucoup de particularités nouvelles sur lesdivers nerfs qui en émanent, et sur leur parcours; il en a, en outre, établi

une

classification de

beaucoup

supérieure àtout ce qui avait été tentéavant lui.

Dans

l'intervalle de temps qui s'est écoulé entre les pre- mières communications de

Dcverkoy

et l'impression de son

grand mémoire, M,

Emile

Blanchard

(18/i5) a publié (1) une série de recherches très-intéressantes surl'organisation

du

système nerveux des Mollusques acéphales, recherches qui l'ont

amené

à quelques résultats différents de ceux de DuvERiNOY, mais qui, de

même que

le beau travail publié en 18ii9 sur lestarets par

M. de Quatrefages

(2), ont ajouté quelques éclaircissements à la question.

Nous

devonsnoter qu'à

peu

près àla

même

époque, c'est- à-dire avant la première

communication

de

Duvernoy,

Sie- ROLD, d'une part (18o848/i3),

Gaudicuaud, Eydoux

et Sou- LEYET (18â6-1837)d'autre part, ont

amené

la découverte d'un organe

extrêmement

curieux, queles auteurs s'accordent

(1) Emile Blanchard,Observations surlesystèmenerveuxdes Mollus- ques acéphales testacés etlamellibranches{Comptes rendus, 2Z»février 18Zi5;Annalesdes sciencesnulureltes, 3' série,t.111,p.321,pi. 12,18Zj5).

(2) De QcATHEFAtiES, MémoiresurlegenreTaret {Annales des sciences naturelles,

y

série, t. XI, p. 19, pi. ISZiO).

(17)

18

assez généralement à considérer

comme

l'organe de Tau-

dition. SiEBOLD(1) l'a indiqué dans les Mollusques acéphales, tandis que les trois voyageurs (2) que nous venons de citer l'ont rencontré dans les gastéropodes et les ptéropodes.

Nous

devons ajouter qu'en 1837, J. A. F. Keiu-r^S), dans unethèse inaugurale, et plus tard (1851) dans son

Anatomie

et physiologiedes Mollusques(4), a indiqué avec grand soin l'existence de

nombreux

filets nerveux, qui partent

du

coude

du

nerf branchial.

En

18ZiO, Grubi': et Kiion>' (5) ont indiqué, les premiers, dans les Pecien et les .Spomlylus l'existence d'un cordon palléai que

Dlveunoy

a depuis très-bien observé dans plu- sieurs Mollusquesacéphales.

11 faut arriverjusqu'en

1854

pour trouver la première in- dication de la quatrième paire de ganglions, découverte par

M. Moquin-Tandon

(G) dans les Unio, Anodonia etDreissena:

ces ganglions,

extrêmement

petits, situés sur le parcours

du grand

collier, etdont on s'explique ladécouverte tardive par leurs dimensions toujours très-faibles, ont été parfaitement

(1) VonSiebold.surunorgane énigmatique propreàquelquesbivalves (Annales des sciences naturelles, 1' série, t. X,p. 319, 1838)

Observa- tionssur l'organeauditifdesMollusques{Ici., t. XIX, p. 193, 18/i3).

(2) CiAUDiCHAUD, EydouxetSouLEYET, Voyagcautourdumondeparles mers del'Inde et deChine, exécuté sur lacorvette la Favorite,de 1830

i\ 1832,t. V, 1839.

(3) J. A. F. Keber, De nervisconcliarwn, 1837.

(û) J. A.F. Keber, BeitragcziirAnatomieundPhysiologiederWeicli- tliiere, 1851.

(5} Krohn, Ueber augcndlinlicheOrgane bei Pecten und Spondyivs [ArchivvonMùller), 18i0.

(6) A. Moqcix-Ta^doa, Notesurune nouvelle paire de ganglions ob- servée dans le système nerveux des Mollusques acéphales {Comptes rendus,7 aoatl85Zj).

(18)

la -

figurésdepuis par M.

Moquin-Tandon

(1) dans son Histoire des Mollusques deFrance.

Avant

de terminercet historique, qu'il nous soit permis de

faire observer que la découverte dechacune des paires gan- glionnaires des Mollusques acéphales s'est faite , pour ainsi dire, en raison

même

de leur

volume

: en effet, la première paire découverte, celledesganglionspostérieurs, esttoujours la plus développée chez ces

animaux

; la secondepaire par ordre de découverte, celle des ganglions antérieursou buc- caux, est aussi laseconde par ordre de développement (de

même que

les ganglions postérieurs, ceux-ci ont été ren- contrésetfiguréspour lapremière fois parPoli).

Quant

à la troisième paire, découverte par Mangili, son

volume

esttou- jours

beaucoup moindre que

celui des ganglions antérieurset surtout des postérieurs; aussi ce

volume,

toujours très-petit, explique-t-il

comment un grand nombre

d'anatomistes habiles l'ont passé sous silence,

même

après la publication

du mé-

moire

du

naturalisteitalien. C'estcertainement la

même

cause qui a fait retarder jusqu'à

M, Moquin-Taindon

ladécouverte de la quatrième paire ganglionnaire, toujours très-petite,et,

par cela

même,

très-difficile à apercevoir.

(1) A. Moquin-Taxdon, Hiatoire naturelle des Mollusques terrestres etfluviatilesde Fronce, \855.

(19)

DESCRIPTION GÉNÉRALE.

Le

système nerveux des Mollusques acéphales est disposé en série binaire, etprésente une assez

grande

symétrie, au moins pour les parties centrales, et souvent

même

pour les parties périphériques. Exceptionnellement,

comme

dans le

genre Anomia, il offie uneasymétrie très-notable, mais elle estenrapport avecladisposition générale

même

des organes dans cesanimaux.

Bien que le système nerveux des Mollusques acéphales n'offre pas une grande complication, son étude n'en est pas moins assez difficilepar la ténuité

même

de seséléments.

Comme

le système nerveux des autres Mollusques, il est constituépar des ganglionsetdesnerfs : ses élémentshistolo- giques ont la

même

forme quecelletrouvéepar

Hannover

(1) dans les gastéropodes. Lesnerfsoffrent des stries parallèles, longitudinales, interrompues irrégulièrement, généralement de couleur blanche,ils ont

un

névrilèmepeu résistant, et

une

partie intérieure ou médullaire presque liquide, ce qui ex- plique l'erreurdanslaquelle est

tombé Pou

(Duvernoy).

Les ganglions existent dans les Mollusques acéphales au

nombre

de quatre paires, dont les éléments sont tantôt dis-

(1) Adolph. Hannover,IMikroskopiskeUndersogelserasNervesystemet (Det kougclKjc danskc Vidcnskabcrties SelskaOs i\'aturvidcmkabcli<jeog MatlicmatiskcafhandUmjcr, tiende deel,p. I, IS/iS;.

(20)

- 16 —

tincts, et alors ilssont distants ou rapprochés, tantôtfondus en uneseule

masse

plus ou moinsbilobée.

Leur

couleur est le plus ordinairement jaune avec des teintes différentesdepuis lejauneclairjusqu'aurouge orangé,

et

même

le rouge plus ou

moins

vif.

Dans

quelques espèces (Dreissend), on les trouveentièrement blancs; dans d'autres, ils sont incolores ettransparents [djclas, Pisidium); toujours dans les

embryons

et les individus jeunes, la coloration est

moins marquée que

dans les adultes (Moquin-Tandon).

La

partie colorée des ganglions.est constituée par des cellules rondes, qui tiennent en suspension des corps de diverses formesetdimensions,solublesdansl'éther,

comme

leseraient des corps gras, et teints par des substances à

demi

fluides :

cette partie colorée est mêlée de petites cellules incolores, accolées aux filets nerveux, qui entrent dans la composition des nerfs, etqui, bien évidemment, s'entre-croisent dans le

centre des ganglions(Duvernoy).

Il est essentielde noter que, bien que le

volume

des

gan-

glions soit le plus ordinairement en rapport avec celui des nerfs quien

émanent

ou qui s'y rendent, il n'en estpas tou- joursainsi,

comme

onle voitdansleSolenSiliqua et le Meso-

desma Quoiji(Duvernoy).

Les quatre paires de ganglions des Mollusques acéphales sont :

Les gam/lions antérieurs, 2° Les ganglions inférieurs, l^es ganglions postérieurs,

h° Les ganglions médians ou laléro-supérieurs.

(21)

17

~

Des

(janf/Jions antérieurs.

Synonymes.

Ganglions cérébraux, Mangili; cerveau,

Cd-

vier; ganglions buccaux ou antérieurs, de Blainville; gan- glions cervicaux.

Van Bénéden;

ganglions céphaliques,

Can-

traine; ganglions cérébroïdes,

Mil^e Edwards, Blanchard;

ganglions labiaux, Siebold,

Duvernoy;

ganglions intestinaux ou sous-intestinaux,

Auctorum.

Lesganglions antérieurs sont toujours placésauprès

de

l'o- rifice buccal et de l'œsophage, de façon à lui être en

même

temps

latéraux et supérieurs (Dreissena,

Moquin-Tandon);

quelquefois ils sont un peu en arrièrede la

bouche

( Pecten

wjrtjciujMs),d'autresfois un peu en avant,quoique toujours la- téraux (So/ew Vagina, Duvernoy).

Le

plus souvent ils sont placés tous deux sensiblement surla

même

ligne; mais dans

VAnomia

Epkippium le ganglion

gauche

esttrès-notablement plus en avantque ledroit (Duvernoy).

La

forme des ganglions antérieurs est assez variable sui- vant lesdiverses espèces; quelquefois oblongs [Pandora ros- irata, Modiola albicosta, Ongulina rubra,

Duvernoy)

et

comme

bilobés [Unio,

Moquin-Tandon),

ils sont parfois subtriangu- laires {Solen Vagina), ou affectent la forme de quadrilatères, ianiàia.p\a,i\s{MesodesmaQuoyi), tantôtavecdes angles pluset

moins marqués

{Arca inœquivalvis), tantôt irréguliers (Psam- mobia vespertinaiis)

(Duvernoy)

(f.^nio,

Moquin-Tandon).

Lesganglions antérieurs sont presque toujours séparés, et tendent plutôtàs'éloignerqu'àserapprocher, excepté cepen- dant dansla Cytherea complanata, et ilssont très-voisins l'un de l'autre derrièrelemuscle adducteur antérieur.

Dans

quel- ques casles ganglionsse touchent complètement, maisil n'y

2

(22)

18

a pas encorede fusion complète [Lutraria solenoides,

Du-

vernoy).

Les ganglions antérieurs sont presque toujours très-petits (Anomia Epliippiiim, Trigonia auslraiis, Tridacria tamellosa^

Duvernoy);

ilsoffrenttoujours

un volume

sensiblementégal, quoique

Baudon

ait

annoncé

leur inégalité dans VAnodo7ita Cyrjnea, fait

que M. Moquin-Tandon

n'a

pu

confirmer.

Le

développement des ganglionsantérieursestinverse,àce qu'assure

DuvERNOY,

deceluidespostérieurs, etil estconstant qu'ilest en rapport direct avec le développementdes parties antérieures

du

manteau,des palpesetdel'adducteurantérieur.

Les Mollusques acéphales

monomyaires

présentent toujours leurs ganglions antérieurs très-peu développés, assez

peu

même

pourqu'ils ne paraissent guère être qu'un renflement del'extrémité supérieure

du

grand collier {Peclen

maximus, Duvernoy)

et pour être très-difficilement perceptibles dans VOstrea edulh, où ils ont été découverts par

Duvernoy

en

\^l\h,

La

couleur des ganglionsantérieurs n'offre rien de parti- culier, si ce n'estdansle Cytiierea complanata,

Duvernoy

atrouvéun pigment brun dans la partie centrale plus arron- die.

Des

gauqlions inférieurs.

Synonymie. Ganglion central, Mangilt; Ganglions moyens, de Blainville; Ganglions locomoteurs,

G

hVi^ER; Ganglions abdominaux, Siebold, Keber; Ganglions pédieux,

Duvernoy;

Ganglions intérieurs, ventraux,

Auctorum.

Lesganglions inférieurssont situéssur la ligne

médiane du

corps, toujoursinférieurs aux ganglions antérieurs et posté- rieurs, le plus ordinairement entre la

masse

viscérale et la

(23)

— 19 —

naissance

du

pied, quelquefois entre le foie et lapartie anté- rieure do laracine

du

pied(Moquin-Tandon).

Leur forme, quelquefois quadrilatère [Vccten

mnxwms, Anomia

Epliippium),estparfoisronde(Modiolaalbicosiu}\ mais

le plussouvent elle estallongée{TrklacïialameHosa,

Psammo-

bia vesperiinalis,PliolasDaclijlus),etovale

(Panopœa

ausiralis);

dans certains

animaux [Mesodesma

Quoyi)^ ces ganglions ovales ont leur extrémité supérieure plus grosse; dans d'autres [Solen Vagina) ils sont aplatis sur les côtés

(Duver-

noy).

Dans

quelques-uns [Anodonla Cygnea), ilsrappellenten quelque soite la forme de la variété d'olive, désignée sousle

nom

de Lucca (Moquin-Tandon).

Au

contraire desganglions antérieurs, qui tendent toujours à s'écarter l'un de l'autre, les ganglions inférieurs ont

une

grande disposition à se souder ensemble, et sont au

moins

très-rapprochés l'un de l'autre [Lulraria solenoïdes). Quel- quefois

même

ils se touchent, plus souventencore ilssesou- dent plus ou moins[Peclen

maxhnus,

Cardium edute,Paiwpea

australis).

Dans

certaines espèces

{Omjulhm

rubra^ Trigonia austrcUis, Modioln albkosta, Arca inœqiiivalvis)ils semblent ne plus constituer qu'une seule

masse

; la trace de la réunion peut être indiquée par un sillon circulaire

médian

(Pholas Dactijlus), et parlaformeellipsoïde encore apparentedecha- cun d'eux [Pandora rostrata), ou par

une

échancrure tantôt apparente en avant et en arrière

[Psammobia

vesperlinalis, Solen Vagina (Dlverngy), Unio (Moquin-Tandon), tantôt en avant seulement (Mesodesma Quoiji (Duvernoy), Dreissena (Moquin-Tandon).

Le volume

des ganglions inférieurs que

Duvernov

a tou- jours trouve en rapport avecledéveloppement

du

pied, con- sidérable dans la Cyilierea complanata, très-petit dans les

(24)

— 20 —

Pecten

maximus

et Tridacna lamellosa, a paruà

M. Moquin- Tandon

être ordinairement plus considérable que celui des ganglions antérieurs.

La

couleur de ces ganglions n'offreaucune particularité à signaler, si ce n'est dans la Cytiierea complanala où

Duver- NOY

l'a vue d'un brun clair, les ganglions étant enfermés dans une capsulebrunfoncé.

Des ganglionspostérieurs.

Synonymie. Citernedu chyle, Poli;cerveau, Cuvier; gan- glions postérieurs, Desiiayes;ganglionsrespirateurs,

Garner

;

ganglions branchiaux,

Blanchard;

ganglions postérieurs,

Dv-

VERNOY.

Les

ganglions postérieurs ou branchiaux existent

dans

tous les Mollusques acéphales; ils sont postérieurs et en

même

temps

supérieurs : plus ou

moins

rapprochés de la ligne médiane, ils sont toujours voisins

du

muscle adducteur pos- térieur et de l'orifice anal (Moquin-Tandon). Quelquefois {Solen Vagina) on les trouve dans Técartement des tendons desmuscles rétracteurs postérieurs; dans quelques

animaux

{Pecten

maximus,

Ostrea edulis),ils deviennent presque cen- traux, etoccupent à peu près le milieu de la coquille.

Leur

caractère absolu est d'émettre ou au moins de recevoir tou- jours lesnerfsbranchiaux.

Leur

forme, quelquefois polygonale[Modiola albîcosta), ou a,nguleuse (LMcina tigerinaet Lcmanni) s'

aWonge

dans quel- ques espèces[Ongulina rubra^

Psammobia

vespertinalis,Solen Vagina,

Mesodesma

Quoyi) et peut présenter l'extrémité des ganglions très-renflée {Pinna nobilis). Les ganglions posté- rieurs affectent la forme quadrilatère [Anomia Ephippium)

(25)

21

(Duvernoy), ce qui est le cas le plus ordinaire;

dans

quel- quesespèces le carréest pluslong que large {Dreissenapolij- morplia), tandis que dans d'autres (Unio^ Anodonta Cijfjnea)

il estplus large que long (Moquin- Tandon),

Les ganglions postérieurs sont très-rarement distantsl'un

de l'autre {Mijt'dus eduUs, Liihodomus caudûjeriis, Arca inœ- quivcUvis), mais au contraire ils sont plus ou

moins

rappro- chés, se touchent et se soudent

même

ensemble {Trigonia

aiistralis^ Modiolaalbicosta, Mija arenarîa,

Psammobia

vesper- (inalis).

Dans un

certain

nombre

d'espèces, la soudure est assez intime pour qu'il semble n'y avoir qu'unseul ganglion (Solen Vaghia, Liitrariasolenoïdes, Pandora rostrata) :ce

gan-

glion peut être

un

carré long disposé en travers surla partie

moyenne du

muscle adducteur postérieur {Pecten

maximus

, Anodonta Cygnea), ousur lapartie inférieure

du même

muscle

(Anomia

Ephippium).

Dans

lesLucinci ùgerina etLemanni^ le

ganglion unique, résultant de la soudure de

deux

ganglions de la paire postérieure, offre la forme d'une étoile à trois

branches de

chaque

côté, dont chacune est

une

origine de nerfs importants.

Dans

le Pliolas Dactylus

un

sillon

médian

sépare les

deux

ganglions confondus, mais

que

la persistance

de

la forme ovoïde de chacun d'eux permet de distinguer encore.

Dans

la Cytiierea complanata, les ganglions bran- chiaux semblent constitués par deux couches distinctes,

une

inférieure etantérieure, de couleurclaire,

donnant

naissance en avant au cordon

du grand

collier et au nerf branchial, et en arrièreau nerf

du

muscle adducteurpostérieur, et

une

supérieure, plusbrune, dépassant la première en arrière, et

donnant naissance au nerfpalléal(Duvernoy).

Les ganglions branchiaux ou postérieurs sont presquetou- jours les plus volumineux du système des Mollusques acé-

(26)

— 22 —

phales (Ostrea edulis, Pecten

maximus,

Ongulina rubra). Ils paraissent aussiavoir une plusgrande densité

que

les autres ganglions

(Moquin-Tandon)

: ilssont surtout très-développés chez tous ceux qui n'ont qu'un muscle adducteur postérieur.

Dans

la

Panopœa

australis, où leur

volume

n'est nullement proportionné à celui des nerfs qui en

émanent

, et dans la

Mesodesma

Quoyi, les ganglions postérieurs sont à peine dé- veloppés.

VOstrea

edulis offre aussi une exception à la règle générale, car souvent le ganglion droit y est plus développé que celui du côté

gauche

(Duvernoy).

Des

ganglions médians.

Les ganglions médians, OU latéro supérieurs, ou génitaux, sont toujours rapprochés de la glande précordiale etde l'ap- pareilde la génération.

De

forme irrégulièrement triangulaire {Dreissena poly- morplia), ils sont quelquefois un peu oblongs, légèrement sinueux, et offrent une dilatation

un

peu plus grande en avant qu'en arrière (Unio margaritifer, Anodonla Qjgnea).

Ce

sont les plus petits ganglions des quatre paires des Mollusques acéphales-, cependant dans la Dreissena polij- morplia, c'est à peine s'ils sont plus petits

que

les ganglions antérieurs.

Leur volume

très-faible rend souvent leur recherche ex-

trêmement

difficile; il est essentiel de noter que ces gan- glionssont supérieurs et très-rapprochésdanslesMollusquesà corps

comprimé

{Unio), presque latéraux, au contraire, et très-écartés dans les Mollusques à corpsdéprimé (Dreissena pohjmorplia, Moquin-Tandon),

(27)

— 23 -

Des

ganglions supplémentaires.

Outre les quatre paires de ganglions que nous venons de décrire, on en rencontre d'autres plus petits dans quelques espèces de Mollusques : c'est ainsi que

M. Blanchard

en a décrit plusieursdans le

manteau

des Unio, et

M. Duvernoy

dans celui de VAnodonta Cygnea. Ce dernier anatomiste en a observé aussi, au point de naissance

du

nerf branchial sur chacun des ganglions postérieurs de

VOnguUna

riibra, sur le trajet

du

nerf palléal des Cijtlwra complanata, Lutraria sole- tidides, et Litliodomuscaud'ujerus, et enfin surle trajet

du

cor-

don du

petit collier

du

Cardium ediile.

Gomme

l'histoire de ces ganglions se rattache intimement àcelle descommissures ou nerfs, auxquels ilssont unis, nous croyons devoir la renvoyer au

moment

où nous tracerons la descriptiondechacune de cesparties.

nES COIIIIIISSURES.

Sous le

nom

de commissures nous désignons les filets ner- veux qui réunissent entre eux lesdivers ganglions pour con-

stituer la commissure antérieure, le cordon du petit collier, et le cordon du grand collier.

Nous

croyons devoir y joindre le cordon circumpalléal, découvert par

Grube

et Rrghine, en 18Û-0, dans quelques Mollusques acéphales, et retrouvé de- puis, en 18i5,par

Duvernoy,

dans quelques autres espèces;

la nature spécialede ce cordon nous sembledevoir l'éloigner desnerfsproprementdits, etlerapprocherplutôt

du

système ganglionnaireproprementdit.

Commissure antérieure.

La

commissure antérieure existedans presque tous lesMol-

(28)

2/1

lusques acéphales. C'est une branche, ayantla structuredes nerfs ordinaires, qui, partantde l'angle interne et antérieur de chacun des ganglions antérieurs, les

met

en connexion,

et forme une arcade plusou

moins

prononcée en avant de la

bouche, et paraissant quelquefois flexueuse (Dreissena polij- morplia,

Moquin-Tandon).

Petit collier.

Le

petit collier, formé par lesganglions antérieurs et leur commissure, par les ganglions inférieurs, et le cordon ner- veux, qui les réunit aux antérieurs, existe chez tous lesMol- lusques acéphales, qui ont

un

pied.

Comme

la

commissure

antérieure, lecordon intermédiaire aux ganglions buccaux etpédieux, alanature d'un nerf pro-

prement

dit : il est tantôt court [Pecten

maxinms,

Arca înœ-

qiiivalvis), tantôtallongé; quelquefois, et c'est le cas le plus ordinaire, ses

deux

branches sont sensiblement égales, d'au- tres fois {Anomia Epliippium) le cordon droit est très-long, tandis

que

le

gauche

est très-court, fait qui est en rapport avecla structureasymétriquegénérale de l'animal. Presque toujours droit, ou presque droit, le cordon

du

petit collier est flexueux dans \ePliolasDactylus, où il s'insère dans le sillon

médian

des

deux

ganglions inférieurs soudés.

(Du-

VERNOY.)

Le

cordon

du

petit collier embrasse, dans le plus

grand nombre

des Mollusques acéphales, une partie

du

foie, de l'estomacet

du

pied, etdansla Dreissena polymorplia, dont le

corpsest très-aplati, la

bouche

seulement.

Le

petit collier a,

en général,

une

forme de triangleplus ou

moins

développé, à côtésupérieur arqué, et d'autant plus

ample

quele pied est plusdéveloppé.

(29)

— 25 —

Le

cordon

du

petit collier n'émet, en général, aucun nerf sur son parcours, si ce n'est dans la Panopeaaustralis, où, avant d'arriver aux ganglions inférieurs, il

donne

de chaque côté un petitnerf, qui serend

au

pied (Duvernoy).

Dans

VOstreaedulis, lecordon

du

petit collier estréduit à un petit filetnerveux quipasse en arrière de l'orifice buccal,

met

en connexion les deux ganglions antérieurs, et coexiste avec la

commissure

antérieure (Duvernoy).

Grand

collier.

Le

(/randcollier^ quiest

composé

des ganglions antérieurs et de leur commissure, des ganglions médians et de leurs commissures aveclesganglionsantérieurs, d'une part, et les ganglions postérieurs, d'autre part, et des ganglions posté- rieurs, existe seul dans tous les Mollusques acéphales

, qui

n'ont pasdepied (DuvernoyJ.

La

texture

du

cordon nerveux, qui unit les ganglions an- térieurs aux médians, et ceux-ci aux postérieurs, est celle des nerfs proprementdits, quoique cependant,dans quelques cas,

Duvernoy

y ait trouvé

une

petite proportionde globules médullaires.

Les branches, le plus souvent symétriques, offrent une asymétrie très-notabic dans

VAnomîa

Epliippium ; elles sont

très-épaisses, larges et

comme

rubanées dans les Panopea australis et Pinna nobilis(Duvernoy).

Le grand

collier entouretout le corps, etest plusou

moins

enfoncé dans la masse viscérale : il a une forme oblongue,

comme

pyrilormeettrès-comprimée((7«io,

Anodonia

Cijfjnea)

ou lozangique {Drcissena polymorplia)

(Moquin-Tandon).

Quelquefois il semble qu'il se prolonge en avant des gan-

(30)

— ré-

glions antérieurs, pour former

un

tronc

commun

au palléal antérieuret à ia

commissure

antérieure {Ostrea edulis,

Du-

vernoy).

Le

cordon

du

grand collier

émet

quelques filaments ner- veux, appréciables seulement au

moyen du

chlorure de zinc, dansVOstreaedulis et la Cijtlierea complanata, où ce sont des nerfs viscéraux.

Dans

la

Mya

arenaria, il part

du

cordon un nerf quise rend au pied, à

Tabdomen

etpeut-être à l'ovaire, et deux nerfs récurrents , allant au foie et à l'estomac (Duverinoy).

Cordon circumpalléaL

Le

cordon ganglionnaire circumpalléal, que

Grube

et

Krohne

ont découvert en 18/|0 dans les Spondylus et les Pecten, et que

Duvernoy

a retrouvé, en 1845, dans les

Os-

trea, les

Anomia

et les Lima, est un nerf ganglionnaire, ser- vant sans doute de ganglion de renforcement et de concen- tration.

Situéen

dedans du

bord extrême

du

manteau, où ilforme

un

cercle complet {Pecten maximus), il reçoit, par son côté interne des nerfs venant des ganglions antérieurs et posté- rieurs, quelquefois plus de ces derniers que des autres (Pinna nobilis) : (ces nerfs sont les dernières ramifications des nerfs palléal postéro-latéral, palléalpostérieur et palléal antéro-latéral) (Pecten maximus)', par son côté externe, il

émet un beaucoup

plus

grand nombre

de filets nerveux qui vont se rendre aux pédicules tactiles et visuels

du manteau

(Pecten,Spondylus).

Dans

le Pecten

maximus,

il arrive un, deux ou trois de ces nerfs dans chaque pédicule tactile, tandis que les pédicules

(31)

_ 27

visuels en reçoivent toujours deux, un pourlapartie centrale, et un pour lesenveloppes.

Il est très-probable

que

le

cordon

ganglionnaire cir- cumpalléal existe

dans

tous les Mollusques acéphales à njanteau, tels

que

Pectai, Oslrca,

Lima, Anomia

e\ Liiho- iloiuus (Dlvernoy).

nmS I«ERFS.

Lesnerfsdes Mollusquesacéphales, toujours d'undiamètre très-petit, peuvent se distinguer en nerfs proprement dits et nerfs ganglionnaires. Les premiers sont constitués en entier par des fibres nerveuses, indiquées par des stries longitudi- nales, parallèles, et offrant quelquefois quelques rares vési- cules médullaires entre leurs faisceaux : les nerfs ganglion- naires, au contraire, présentent toujours une très-grande quantité de globules médullaires, mélangées aux fibres ner- veuses (Duvera'oy).

Dans

quelques espèces,

comme

dans leSolen Siliqua, on trouve çà et des renflements dansles nerfs, partout oii il

semble y avoir besoin d'excitabilité nerveuse (Duvernoy).

C'est très-vraisemblablement à quelques-uns de ces renfle-

ments qu'il faut rapporterlesganglions supplémentaires dé- crits par quelques anatomistes.

Nerfs des ganglions antérieurs.

De

l'angle antérieur et interne des ganglions antérieurs naît lecordon de commissure antérieure, et plus en dedans

un

filament nerveux

extrêmement

délié que M.

Moquin-Tandon

a trouvé

dans

VUnio margaritifer; c'est le nerfbuccal.

En

dehors de lacommissureantérieure<^ntreclicetl'angle

(32)

— 28 —

antérieur et externedes ganglions, naissent

deux

petitsfilets, le plussouvent

extrêmement

déliés, qui serendentau muscle adducteuraniérieur(Uniomargaritifer,

Moquin-Tandon),

plus rarement volumineux, quoique courts (Mesodesma Quoiji).

Dans

V

Jnomia

Epliippium^ le ganglion antérieur

gauche

seul

émet un

nerf qui se rend au muscle adducteur antérieur (Duvernoy).

A

l'angle antérieur et externe des ganglions antérieurs prendnaissancelenerfpalléalaulér leur, quelquefoisassezcon- sidérable [Oslrea edulisyArca inœquivalvis). Disiinci dans les

AnodontaCijrjnea, etDreissenapolijmorplia,ilest plus petitque

le uerïpalléalanléro-latéraldans le premier

de

ces genres,et plus gros, au contraire,dans lesecond; le nerfpalléal anté- rieur, dans les Unio^ forme d'abord

un

tronc

commun

avec

lenerfpalléal antéro latéral (Moquin-Tandon). Ilse porteen avant, et de dehorsen dedans, sebifurquebientôt, envoie sa brancheinterne verslapériphérie

du

manteau, etun premier

rameau

pénètre dans la partie épaissie palléale, et

même

gagne

le muscle adducteur antérieur [Mija arenaria,

Psam-

mobia vespertinalis, Solen Vagina), tandis que le second ra-

meau

se répand dans lapartie

mince du manteau

:sa branche externe,d'abord oblique, forme un arc dirigé d'avant en ar- rière et se perd dans le

manteau

(Moquin-Tandon).

Dans

VOngidina riibra, le nerfpalléal antérieur présente quelques renflementsganglionnaires (Duvernoy); dansl'Osfreaec/w//s, il envoie un filet à la partie antérieure des branchies, et un autre filet à l'estomac : assez souvent il

émet un

jilel labial^

{Pecten maximus), mais dans plusieurs espèces ce filet ner- veux semble naître directement

du

ganglion antérieur.

Dans

les Pecten, le nerf palléal antérieur aboutit par ses dernières ramificationsau cordon ganglionnaire circumpalléal;dans les

(33)

— 29 —

Mija arenaria, Cytiierea complamiiu, Luirariasoleuoïiles,

On-

(julma rubra, eiAnodonUiCijynea, ilenvoie plusieursfiletsqui viennent rejoindre quelques ramifications des nerfspalléaux des ganglions postérieurs, et s'anastomosent avec elles

(Du-

vernoy).

Immédiatement

après le nerf palléal antérieur, se trouve

Vorigmedn ned

palléalantéro-latéraly qui, dans lesUnio, naît par

un

tronc

commun

avec lui.

La

direction de ce nerfest d'abord transversale de dedans en dehors, puis insensible-

ment

elle devient antéro -postérieure; alors le nerfse ramifie bientôt, et va se perdredansle

manteau

(Moquin-Tandon).

Les nerfs palléaux envoient quelques ramifications ner- veusesaufoie (Moquin-Tandoiv).

Sur le côtéexternedes ganglionsantérieurs, enarrièredes nerfs palléaux, onvoit quelquefoisdepetitsfilaments nerveux, qui se rendent aux lèvres : les nerfs labiaux, qui n'existent pas toujours, sont toujours excessivement petits {Ongul'ma rubra) ; cependantdans laDreissenapolijmorpha, ilssont pro- portionnellement

beaucoup

plus volumineux que dansYAiio- douta Cijgnea

(Moquin-Tandon).

Les ganglions antérieurs donnent en arrière naissance à deux cordons nerveux, dont l'un, le plus externe, établit la

communication entre eux et les ganglions médians, et con-

stitue le cordon

du grand

collier; l'autre, plus interne, se rend aux ganglions inférieurs, et contribue ainsi à formerle petit collier.

Dans

la

Mya

arenaria, il part

du

ganglion buccal un nerf qui se porte directementen arrière, etenvoie plusieurs de ses ramifications à l'organe de Bojanus;

Duvernoy

le désigne sous le

nom

denerf branchial antérieur.

DuvERisoY a décrit aussi sous le

nom

de nerf complémen-

(34)

— 30 —

taire du palléal aniérieur, un filet nerveux qu'il a observé

dans

le Litliodomiis caudigeriis : ce nerf, qui n'a pas, à pro-

prement

parler, d'origine, pourrait être considéré

comme

un fragment de cordon ganglionnaire circumpalléal; il reçoit trois filets

du

nerf palléal antérieur, et à son point dejonc- tion avec le filet nerveux le plus externe, il présente une sorte de petit ganglion complémentaire jaunâtre, qui envoie directement des ramifications nerveuses au manteau.

Par

son extrémité interne, il se termine librement aussi, mais sans ganglion, et forme de

chaque

côtéeten avant des ganglions antérieurs

une

sorte de circuitau bord

du

manteau.

Nerfs des ganglions inférieurs.

Le nombre

desnerfs émis par les ganglions inférieurs est très-variable suivant les familles, les genres et

même

les

espèces; cependantiln'y en ajamais

moinsde

deux, etonn'en aqu'exceptionnellement vu plusde six,

nombre

que présente VUnio pictorum. Ces nerfs sont toujours très-difficiles à dis- tinguer des nerfs viscéraux, et de ceux qui

émanent

des gan- glionsantérieurs, ou

du

cordon

du grand

collier (Duvernoy).

Des

angles antérieurs des ganglions inférieurs partentles

cordons de commissure, qui les joignent aux ganglions antérieurs.

Sur les côtés et en avant sont les nerfs abdominauxqui se rendent auxparoisde l'abdomenetaupied(Moquin-Tandon).

Un peu

en arrière des nerfs

abdominaux,

et latéralement auxganglions, sont les nerfs locoinoleurs antérieurs et posté- rieurs, dont toutes les ramifications vont se perdre dans le pied.

Dans

la Dreissena polymorplia, les nerfs abdominaux et locomoteurs, au lieu de naître sur les parties latérales des

(35)

51

ganglions, partent tous de leur partie postérieure, et forment

troisou quatre paires denerfs(Moquin-Tandon).

Toutà fait en arrière, excepté dans la Dreissena polymor-

plia,ils

manquent,

on trouve les deux nerfs audUifs, qui se dirigent en arrière et parallèlement l'un à l'autre

(Mo-

quin-Tandon).

DuvERNOY

a trouvé dans

VAnomia

Epliippium, un nerf doublequi partde l'angle postérieurdesganglionsinférieurs, se dirige en arrière vers le muscle adducteur

moyen,

et s'y perd.

Ce

nerf a été

nommé

nerf de C adducteur

moyen;

ses ramifications ne sont pas les seules qui se rendent dans ce muscle, qui reçoit aussi un filet des ganglions postérieurs.

Les

nerfsdes ganglions inférieurs, quoique toujours diffi- ciles à suivre, sont cependant assez distincts dans le genre Anodonia,

beaucoup

plus que dans le genre Unio, où appa- raissent quelques filetsnerveux accessoires.

Nerfsdes ganglions postérieurs.

Les cordons descommissures, qui réunissentles ganglions

médians

aux ganglions postérieurs, naissent aux angles an- térieurs

du

quadrilatère, formé généralementpar cesderniers.

Entre les deux cordons^ se trouvent deux filets très-fins, bifides à leur

sommet,

parfaitement visibledans VUnio mar-

garitifer, \a.Dreissena polijmorpha, et VAnodonta Cygnea.

Ces

filaments, que

M. Moqlun-Tandon

a proposé de

nommer

poster o-anW- rieurs,

rampent

au-dessous

du

muscle adducteur postérieur.

En

dehors

du

cordon

du grand

collier, on trouvequelque- fois deux ou trois filaments nerveux

extrêmement

déliés(Ano- donta Cygnea

Dcvernoy,

Moquin-Taisdon).

(36)

— 32 —

Dans

ia Mija arenaria, il naît

du

ganglion postérieur, en arrière

du

cordon

du grand

collier,

un

nerf très-long, qu'en raison

même

de sa destination

Duvernoy

a

nommé

nerf de l'organede Bojanus.

Duvernoy

a découvert dans la Pinna nobilis, immédiate-

ment

en arrière

du

cordon

du grand

collier, sur le ganglion postérieur,

un

nerfovarique, très-grêle, adhérent à la face inférieure de l'ovaire et se perdant auprès deson orifice : ce nerfémet, près de son origine, un filet

extrêmement

ténu, qui se rend à

un

ganglion très-petit, et

un peu

plus loin un

filetbifurqué, dont les branches seréunissentà un autre pe-

tit ganglionunique, etsitué vers lapartie gauche.

Immédiatement

après ces filaments, ou les cordons de commissure,

quand

ces filaments

manquent,

se trouvent les nerfs branchiaux, dont l'existence a toujours été constatée danstoutes les espèces d'acéphales étudiées jusqu'à présent.

Chaque

nerf branchial se dirige d'abord obliquement en dehors et en avant, en émettant, dans quelquesespèces, un très-grand

nombre

de filaments qui se rendent àla portion des branchies antérieure au muscle adducteur postérieur :

puislenerfse coudeetse dirige sinueusement en arrière, en émettant une très-grande quantitéde ramuscules, qui sediri-

gent en partie vers l'organe de Bojanus, et en partievont former un plexus très-compliqué dans la portion desbran- chiesantérieure

au

muscle adducteur

moyen

; arrivé près

du

bord adhérent des branchies, le nerf branchial se divise en branches nombreuses, qui vont se rendre dans les cloisons musculaires interbranchiales.

La

longueur

du

nerf branchial est d'autant plusgrande que le muscle adducteur postérieur est placé plus en avant (Mononnjaircs), ou qu'il y a une plus grande quantité de branchies en arrière de son origine.

(37)

— 33 —

Tantôt petit et peu développé (Arco inœquivalvis), le nerf branchial est plus ordinairement assez volumineux, mais il

s'amoindrit quelquefois rapidement (Litrina tigrrina), en émettant dès son origine de

nombreux

filaments, et parce que, formé d'abord par sa réunion avec lenerf palUkdprin- cipal(AnomiaEpliippinm), etassezgros pour sembler unecon- tinuation

du

ganglion, il se divise bientôten trois branches, une palléale dorsale, une palléale branchiale et une palléale ventrale.

Dans

le Peclen viaximus, le nerf branchial

gauche

forme un arc bien moins ouvert que le droit (Duvernoy).

Le

nerf branchial est un nerf ganglionnaire moteur plu- tôt que viscéral, qui

donne

aux branchies la propriété de se contracter; sa natureestbien

évidemment

ganglionnaire pour

les anatomistes qui ont observé son diamètre inégal par suitedela présence de renflements,régulièrement espacés, et

émettantde petits filets nerveux (Peclen maximns); elle est aussi indiquée dans VOngnlina rubra, où lenerf branchial, à son point d'émergence hors

du

ganglion postérieur, présente un petitrenflement sphérique, ganglionnaire, très-distinct

du

ganglion et

du

nerf (Duvernoy).

Dans VJnodonta

Cijgnea, en arrière

du

nerf branchial, il

part

du

ganglion postérieur un filet nerveux excessivement grêle, qui ne peut être saisi par l'œil qu'au

moyen

de l'em- ploi de réactifs (Moquin-Tandon).

En

arrière

du

nerf branchial, est un nerf assez délié, le palléal postero-laléral, qui sedirigepresquetransversalement au manteau, auquel il distribue ses filets.

Dans

le Pecien

maximm,

il se divise dichotomiquement, pour former douze branches, qui vont animer les trois quarts de la circonfé- rence

du manteau

(Duvernoy).

Dans

quelques espèces, il

aboutità un cordon ganglionnaire circumpalléal, etquelque- 3

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