Lesganglions génito-urinaires, qui ont été,
comme
nous l'avons ditplus haut,décritspour la première fois parM.
Mo-quin-Tandon, n'ont encore été étudiésque
sur des espèces vivantdans
les eauxdouces, et appartenant pour la plupart aux genres Unio elDreissena. J'ai pu, après avoir vérifié l'exactitude des observations faites avantmoi
sur les Unioet la Dreissena, arriver à rencontrer les ganglions
médians dans
les Mollusquesmarins, oùleurprésenceavaitjusqu'alors échappé aux anatomistes, et confirmer ainsi la prévision deM. Moquin-Tandon,
qui avaitdès sa premièrecommunica-tion
annoncé
qu'il était très-probableque
les Mollusques marins présenteraient lesganglionsmédians
ou génito-uri-naires demême
quelesacéphales d'eau douce. Malheureuse-ment, des circonstances indépendantes dema
volonté ne m'ont permis de faireportermes
observationsque
surun
pe-tit
nombre
d'espèces, à savoir les Solen Vagina, Cardium edule, Luiraria solenoides,Mya
arenaria, Pectenmaximus
et Oslrea eduiis.Position.
VUnio
margariiifer présente les ganglionsmédians
plus rapprochés des ganglions antérieursque
des ganglions pos-térieurs, et parsuite de l'étatcomprimé du
corps le cordondu
grand collier ayant ses deux nerfs très-peu distants l'unde l'autre, les
deux
ganglionsmédians
sont très-rapprochés et semblent être dans un plan supérieur par rapport aux autres ganglions. Ils se rencontrentdansle tissu dufoieàpeu— 39 —
près àla
même
distance des ganglions antérieursque lesgan-glions inférieurs.
La
Dreissena polijmorpliam'a
présenté les deux ganglions médians à peu près dans lamême
régiondu
corps quel'es-pèce précédente, mais par suite de l'état de dépression
du
corps, les cordonsdu grand
collier sont très-distants l'unde l'autre,etsemblent avoirsubi une sorte d'abaissementqui les
met
aumême
niveau, ou à peu près,que
les autres gan-glions; aussi paraissent-ils être ici plutôt latéraux quesu-périeurs.
Le
Solen Vctfjina a des ganglionsmédians
assez écartés l'un de l'autre,comme
dans la Dreissena; ces ganglions se rencontrent sur le trajetdes nerfsdu grand
collieràpeu près à égale distance des ganglionsantérieursetde la paire posté-rieure, un peu aprèsle point oùles branchies sont traversées de partenpartàleurbase par lacommissure
qui lesunit aux autres paires nerveuses.Le
Cardium ediile présente deux ganglionsmédians
situés sur le trajetdu
cordondu grand
collier, plus rapprochés dela paire, antérieure que de la paire postérieure, au milieu
du
tissudu
foie, mais dans la partie la plus voisine del'ovaire. Ces ganglions sont enfoncés assez profondément dans le tissu del'organe.
La
Lutraria solenoïdes offredeux
ganglionsmédians
assez rapprochés de la basedu
pied et parconséquent beaucoup moins distants des ganglions postérieurs que des ganglions antérieurs. Ils sontsituésà peu près à lahauteur de l'origine inférieuredes branchies, etsont placés assez superficiellement dans letissude l'ovaire.La
Mija areuaria, demême
que la Lutraria, présente ses ganglions médians placés à la basedu
pied et près del'ori-— ho —
gine inférieure des branchies.
Du
reste, il est très-difTicile deles apercevoir en raisonde leur
volume
très-ténu, etcomme du
cordondugrandcollier,danscetteespèce, partentplusieurs ramifications nerveuses, c'estplutôt parladirection des nerfs qui enémanent
que parlevolume même du
ganglionquej'aireconnu sa présence dans cette espèce.
Je n'ai pas trouvé traces de renflements nerveux que je puisse rapporteraux ganglions médians danslePecten maxi-niuset VOstrca eduiis.
Forme.
Dans
VUnio margaritifer les ganglionsmédians
sont ellip-tiques allongés, àbords un peu sinueux; la partie antérieure est plus renflée que la partie postérieure, ce qui les fait un peu ressembler à un pépin de raisin légèrement déformé.La
Dreissena pohjmorpha les aau contraire presque trian-gulaires,etprésentant lapartie laplusépaisse en avant,dans
lepoint qui
communique
parlacommissure
aveclesganglions antérieurs.Dans
le Solen Vagina et le Cardium edule ils sont allongés, presque sensiblement aussidéveloppés en arrièreetenavant;leursbords sontpresquedroitsou à peine sinueux.
Dans
la Lutraria solenoïdes les deux ganglions sont très-rapprochés l'un de l'autre au point d'être soudés par une partie de leur surface; mais malgré cette soudure la forme de chacun des ganglions reste bien nette et bienmarquée
:c'estcelled'uncorps ovoïde à centretrès-renfléet s'atténuant
brusquement
îichacune de sesextrémités.La
Mijaarenaria ne présente, aupoint où existent lesgan-glions génito-urinaires, qu'un épaississement très-peu
mar-—
41—
que qui lui
donne
la forme d'un cylindre un peu atténué à ses extrémités. C'est principalement par la présence des corpuscules ganglionnaires que le cordondu
grand collierrenferme en ce point, et parla naissance des nerfsovariques et précordiaux, que l'on peut reconnaître le point où ils existent.
Volume.
Toujours très-faible dans toutes les espèces
que
j'aipu
obsei'ver, le
volume
des ganglions génilo-urinaires rend leur recherche excessivement difficile, et si, dans quelques acéphales, je n'ai pu encore les distinguer, je suis con-vaincu que c'est à leur ténuitémôme
que je le dois.Dans
la Dreisscna poUjmorpha cependant,
comme
Ta parfaitementfait observer M.
Moquin-Tandon,
les ganglions génito-uri-naires ne sontpas sensiblement moins développésque
les ganglions antérieurs. C'est dans uneespèce à corpsdéprimé
que jusqu'à présent on les a trouvés les plus développés et les plus apparents, et selon toute probabilité c'est aussi dansles autres espèces à organisation analogue qu'on les rencon-trerade
même
plusévidents, en raisonmême
de l'écartement plus considérable des branchesdu
cordondu
grand collier.Couleur.
La
teinte générale des ganglions des Mollusques est, au moins àl'état adulte, une couleurjaune plus ou moins oran-gée.Dans
quelques espèces seulement,comme
chez les in-dividus jeunes, les ganglions sont blanchâtres et ne se dis-tinguent pas des nerfs proprement dits par la différence de leur coloration.Dans
\eCardiumedule, \ù.Lutraria solcno'ides,- 42
-hSoten
Va(jîna,ya\ trouvé lesganglionsmédians
offrant cette teinte jaune orangée due,comme
on le sait, à la présence de cellules ou vésicules arrondies, renfermant dans leur in-térieur desamas
de corpuscules très-variésde formes et de dimensions (les corpuscules sont en général solubles dans j'éther, ce qui semble indiquer qu'ils sont de nature grais-seuse).Dans
laMyrt nrenaria aucune coloration nevenait in-diquer à l'œilnu
la présence desvésicules ganglionnaires; cependant à l'examen microscopique j'y ai trouvé quelques-uns de ces corpuscules caractéristiques, parfaitement colorés en jaune, mais dont la teinte disparaissait sous lamasse
des éléments nerveux proprement ditsqui les entouraient.iSerfs.
r^ans VVn'io viargaril'ifer et la Dreisscna pohjmorplia, les ganglions médians émettent,
du
côté intérieur et inférieur, un filetnerveuxextrêmement
ténu qui se dirige d'avant en arrièrepour gagnerl'orifice génital et la glandeprécordiale :c'est là lenerfgénito- glandulaire.
De
la partie antérieure et supérieure de chaque ganglion partun
autre nerf plus développé, se dirigeant d'arrière en avant, seramifiant bientôt enun grand nombre
de branchesextrêmement
fines qui se perdent au milieudu
tissu del'or-gane
reproducteur. C'estlà le nerfgénital.Dans
le Solen Vagina, le nerf génital semble être double, car au point où ilimmerge du
ganglion on voit partir deux filaments nerveuxsensiblementégaux devolume
, mais très-probablement il n'y a là qu'une bifurcation prématuréedu
nerf.
Quant
aufilet génilo-glandulaire, il n'offre rien de par-ticulier.- 43
-Dans
\eCoriUum edide, un nerf très-fin, non ramifié, part de la partie inférieureet internedu
gan,i;lion pourpasser sous les branchies et venir se rendreà l'organe précordial, dans lequel il seperd; un autre nerf partdu
côté extérieur et su-périeur, à peu près à l'opposé du prennier, se rend dans le tissu du foie sans se ramifier, excepté vers son extrémité, où quelques filaments semblent se perdre dans le tissu de l'organe reproducteur.Un
troisièinenerfbeaucoup plus vo-lumineux, se ramifiant beaucoup, partde la portion posté-rieure etsupérieuredu
ganglion pour se perdredans
le tissu ovarique, après avoirdonné
deux ou trois branches assez fortes.Dans
la Lutraria solenoïdes, les deux nerfs gênilo -glandu-laires partent à peu près du point de soudure des ganglions et vont presque parallèlement se rendre vers l'organe pré-cordial. Il n'y a à lapartiesupérieuredu
ganglion qu'unseul nerf génital, qui se ramifie presque aussitôt sa sortiedu
ganglion, pourdonner deux
branches sensiblement égaleset allant se distribuer dans les diverses partiesde la substance del'organereproducteur.Les nerfs ({ui partent des ganglions
médians
de laMya
arcnaria sont au
nombre
de trois, une branche assez ténue quiparaît de la partie supérieure et antérieuredu
ganglionetqui
vase
perdre presquesans se ramifier dans lefoie; une seconde branche qui est bienévidemment
le nerf génito-glandulaire, carellevientdela partie inférieure etantérieuredu
ganglion;une
troisième branche qui se dirige d'arrière en avant pour seperdreau milieu de l'organe reproducteur, et quiestle nerfgénital.hh