Le
système nerveux des Mollusques acéphales,beaucoup moins
compliquéque celui des gastéropodes, en diffère d'une manièreasseznotable, et lacomparaison des diverses parties quileconstituentneledémontre
pas formé exactement d'orga-nessimilaires.En
effet, sinous prenonsun
gastéropode, nous trouvonsdeux ganglionssus-œsophagiens, désignés parSwam-MERDAM,
CuviER et BlainvilleSOUS lenom
de cerveau, parCarcs
SOUScelui de ganglion cérébral, et par le plusgrand nombre
des auteurs sous celui de ganglions cérébroïdes.Cettecomparaison avec le système encéphalique des
animaux
supérieursestlégitimée parla destination desnerfs qui éma-nent de ces ganglions et qui vont se rendre à la tête, aux tentacules, aux lèvres, àla bouche, àla partie antérieuredu
pied, aux yeux et à l'organe de l'olfaction.Pour
quelques auteurs, le cerveaude ces Mollusques gastéropodes n'estpas constituéuniquement
par ces ganglions sus-œsophagiens, mais il faut y joindre les ganglions sous-œsophagiens, d'où partent des nerfs qui sont principalement des nerfsdu
mou-vement.Dans
cette hypothèse, on doit considérer les gan-glionssus-œsophagienscomme
les représentantsdu
cerveauproprement
dit, tandis que les ganglions sous-œsophagiens sont l'analoguedu
cervelet. Cette manière de voirest justi-fiée jusqu'àun
certain pointpar le développement considé-rable des ganglions sous-œsophagiens par rapport aux sus-œsophagiens, puisqu'il n'y aurait là en quelque sorte que l'exagération de ce qu'on observe chez les Vertébrés, où le cervelet devient d'autant plus considérable par rapport au—
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cerveau,qu'on descend davantage dans la série. Il y a cepen-dant une dissemblance notable entre le centre nerveux des Vertébrésetcelui des Mollusquesgastéropodes,dissemblance qui entraîne de grandes dilTérences dans l'organisation et
rétude de certains
phénomènes
:je veux parlerde lapositiondu
centre nerveuxdansla tête chezles Vertébrés, tandisque
chez les gastéropodes,comme
chez les Articulés, il est situé trèsen arrière dans le cou, autourdu
tube digestif.Si nous voulions comparer directementle systèmenerveux des Mollusques acéphales à celui des Vertébrés, nous ne trouverions, pour ainsi dire,
aucun
point de comparaison,
tant les deux systèmes paraissent avoir été établis sur des plansdifférents; mais en prenant pour intermédiaire le
sys-tème
nerveux des gastéropodes, tout en observant des dis-semblances extrêmes, nous pourrons cependant nous faireune idée des analogies que présentent ces centres nerveux.
Notons d'abord que les anatomistes ont varié à l'infini,
quant à la détermination comparative des divers ganglions nerveuxdes acéphales, et qu'ils ont erré surtout en ne tenant pas
un compte
assez rigoureux desdifférences d'organisation générale des acéphales. Les ganglions antérieurs, que Cuvier désigne sous lenom
de cerveau, Mangili sous celui de gan-glions cérébraux,M. Van Bénéden
sous celui de ganglions cervicaux, etM.
MilineEdwards
sous celui de ganglions cérébrdides, sont,comme
l'indiquentlesnoms
cités plus haut, considérés par quelques naturalistescomme
représentant lecerveau chez les acéphales.
Pour
qu'ily
ait analogieavec le cerveau des gastéropodes, il faut alors considérer les gan-glions inférieurscomme
sous-œsophagiens, etdécrire lecen-trenerveux
comme
formé des ganglions antérieurs,desgan-glions inférieurs et des cordons de
commissure du
petitcol-—
tô-lier. Maiscette
manièrede
voir n'a rienqui lui soit favorable, car, contrairement à ce qui devrait exister, lesganglionsinfé-rieurs sontextrêmement
petits et très-écartés; ilssont réunis parun
cordon simple et non doublecomme
celui des cé|.ha-ies, Irès-lâche, ce qui est contraire à la disposition que devrait présenter
un
centrenerveuxcérébral, toujours formé deganglions assez rapprochés les unsdesautres. Il est bien vrai que les nerfs quiémanent
des ganglions antérieurs se rendent à la bouche, aux lèvres et à la partie antérieuredu
manteau, mais par contre les nerfs quise rendent à Torgane de l'auditionémanent
des ganglionsinférieurs, qu'ondevrait considérercomme
le cervelet dans l'hypothèseactuelle, et cefait seul en
démontre
la fausseté.En
outre, si les ganglions inférieurs étaientles sus-œsophagiens,comme
l'a penséMan-GiLi, ils représenteraient le cerveau; mais alors il faudrait considérer l'animal
comme
renversé, ou admettre que danslesMollusques le cerveau peut tantôt être supérieur à l'œso-phage, et tantôt luiêtre inférieur, ce quine sauraitêtre,
CuviERet quelques malacologistes ont pensé
que
la paire postérieure, en raisonmême
de son volume toujours considé-rable, devait être considéréecomme
lecerveau; maisalors ilyauraitune dissemblance impossible entreles céphales et les acéphales, car lesderniers auraient le cerveau prèsde l'anus et les premiers prèsde la bouche.
SiEBoLD considère
comme
correspondant au collier œso-phagien des céphales l'ensemble des ganglions antérieurs, inférieurset postérieurs.M. Moquin-Tandon
est « tentéd'admettre que lesacéphales» sont privés de ganglions cérébraux et cérébroïdes
(comme
p ils sont privés de tête et
même
d'œsophage), et (|ue leurs» ganglions antérieurs et labiaux sont simplement les
ana-— kl —
» logues des petits ganglions stomatogastriques ou buccaux
» des céplialés. Ceux-ci se trouvent placés, dans les deux
» classes de Mollusques, plus ou
moins
près de la bouche, à) droite et à gauche, quelquefois un peu au-dessus, et
tou-» jours écartés l'un de l'autre.
»
Les
ganglions inférieurs semblent représenter lapra-» mière paire des sous-œsophagiens; c'est contre eux, de