Images en Dermatologie
•Vol. X - n° 3
•mai-juin 2017
96ONCODERMATOLOGIE
Quoi de neuf ?
Abstract commenté
Long GV et al. Five-year overall survival update from a phase II,
open-label trial of dabrafenib and trametinib in patients with BRAF V600-mutant unresacable or metastatic melanoma. Congrès améri- cain d’oncologie 2017, abstr. 9505.
Ces résultats doivent être pondérés en raison du très faible nombre de patients toujours traités par thérapie ciblée à 5 ans : 4 % et 6 % dans les 2 bras de la combinaison, et 2 % (1 patient) dans le bras de la monothérapie dabrafénib (diapositive 2). Le plateau observé est donc
difficile à interpréter sur un si faible effectif. De plus, la moitié des patients (54 % des patients pour le bras dabrafénib + tramétinib 150/2) recevaient ensuite d’autres traitements dont l’immunothérapie après arrêt des thérapies ciblées.
Commentaire
Actualisation de la survie globale à 5 ans sous dabrafénib + tramétinib
dans les mélanomes non opérables ou métastatiques mutés BRAF V600
Contexte
La combinaison dabrafénib (anti-BRAF) et tramétinib (anti-MEK) est associée à une réponse clinique rapide et a amélioré le devenir de patients atteints d’un mélanome porteur de la mutation BRAF V600, mais les données d’efficacité et de tolérance au-delà de 3 ans sont limitées. Cette étude apporte des informations à 5 ans de traitement.
Méthode
Les patients traités de l’étude de phase II (bras C : BRF113220) étaient randomisés en 3 bras (1:1:1) pour recevoir soit le dabrafénib en mono- thérapie (150 mg × 2/j), soit l’association dabrafénib (150 mg × 2/j) + tramétinib (1 mg/j), soit l’association dabrafénib (150 mg × 2/j) + tramétinib (2 mg/j) [diapositive 1]. En cas de progression, les patients du bras monothérapie pouvaient passer dans le troisième bras. Les données d’efficacité et de tolérance à 4 et 5 ans étaient analysées pour le bras dabrafénib seul et les 2 bras de la combinaison.
Résultats
Les 3 bras étaient initialement composés de 54 patients chacun.
À 5 ans, 45 patients (83 %) du bras dabrafénib seul étaient entre- temps passés dans le bras combinaison. Les pourcentages de patients décédés étaient alors de 80 % pour le bras dabrafénib, 70 % et 63 % pour les 2 bras dabrafénib + tramétinib (diapositive 2).
Trente-cinq patients étaient encore inclus dans le suivi à 5 ans, dont seulement 7 dans le bras dabrafénib. La courbe de survie globale (SG) de la combinaison montrait un plateau avec une stabilisa- tion : 30 % et 28 % à respectivement 4 et 5 ans. La survie sans progression (SSP) restait identique à 4 et à 5 ans (13 %). L’étude des sous-groupes montrait une SG meilleure pour les patients avec LDH normaux (45 %) et, pour ces patients, une survie encore meilleure si moins de 3 sites étaient atteints (51 %). En termes de tolérance, aucun nouveau signal d’effet indésirable n’était observé pour la combinaison.
Conclusion
Il s’agit de la plus longue durée de suivi de patients sous combinaison anti-BRAF et anti-MEK dans le cadre d’une étude. Les courbes de survie montrent l’amorce d’un plateau, avec une stabilité de la SG et de la SSP à 5 ans. Elles témoignent du fait que le bénéfice de cette combinaison est durable pour certains patients.
V. Descamps (Service de dermatologie, hôpital Bichat, AP-HP, Paris)
Images en Dermatologie
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97Diapositive 1
Diapositive 2
V. Descamps déclare avoir des liens d’intérêts avec BMS et Novartis.