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Poly-Monde 2007 en Inde

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Academic year: 2022

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(1)

P LY INDE 2007 P

Rapport de mission

pp

École Polytechnique de Montréal Rapport de mission Poly-Monde 2007 en Inde

(2)

1

Rapport de mission

Poly-Monde 2007 en Inde

(3)

Poly-Inde 2007

École Polytechnique de Montréal

Département de génie industriel et de mathématiques C.P. 6079, succ. Centre-ville

Montréal (Québec), Canada, H3C 3A7 Tél: 514.340.4735

Fax: 514.340.4173 info@polymonde.org www.polymonde.org www.poly-inde.org

Mise en page:

Jean-Philippe Cyr, Deloitte Montage:

Jean-Philippe Cyr et Marie-Noel Roy , Deloitte Photographies:

Le groupe Poly-Inde 2007

Révision linguistique:

Alexandre Châteauneuf, Jean-François Blais, Stéphanie Gaudette, Marc-André Lajoie, Reema Saad et Olivier-Don Truong

Rédaction des textes:

Le groupe Poly-Inde 2007

(4)

3

Rapport de la mission industrielle

de l’École Polytechnique de Montréal

Poly-Monde 2007 en Inde

(5)

Table des matières

Commanditaires ...6

École Polytechnique de Montréal ...9

Lettre d’appui de la direction de l’école Polytechnique...10

Lettres d’appui Premier ministre du Québec ...11

Lettre d’appui du haut commisaire de l’Inde au Canada ...12

13&.*•3&1"35*&o1S²TFOUBUJPOEFMBNJTTJPO1PMZ*OEF ...13

Participants ...14

Présentation des professeurs accompagnateurs ...15

Présentation du projet Poly-Monde 2007 ...16

Pourquoi avoir choisi l’Inde? ...17

Envergure du projet ...17

Faits saillants sur l’Inde ...18

Description des villes de l’itinéraire ...19

Introduction du rapport ...20

4&$0/%&1"35*&o–UVEFBDDPNQMJF ... Historique économique ...23

Parallèle des histoires économique de l’Inde et du Québec ...26

Géo-démographie de l’Inde ...28

Ressources humaines ...33

Brain drain ...36

Innovation, avantages compétitifs, stratégie et savoir-faire de l’Inde ...37

Brain drain ...37

Innovation, avantages compétitifs, stratégie et savoir-faire de l’Inde ...38

Outsourcing et Multinationales ...42

Firmes étrangères en Inde ou firmes Indiennes ...45

Différences de formation Inde-Québec ...51

Entreprises indiennes ouvrant des bureaux au Québec...53

Recommandations à d’éventuels investisseurs ...53

Rapports des visites effectuées ...54

Le point sur le départ des emplois vers l’Inde ...55

TROISIÈME PARTIE ...59

Analyse stratégique spécifique ...59

Le système national d’innovation en Inde ...60

Les infrastructures et les TI en Inde ...71

Présence canadienne en Inde ...77

Un portrait de la compétitivité de l’Inde ...84

Bangalore, la Silicon Valley indienne ...90

(6)

5

Table des matières

26"53*•.&1"35*&3BQQPSUTEFTWJTJUFTFGGFDUV²FT ...96

3BQQPSUTEFTWJTJUFTFGGFDUV²FTBV2V²CFD ...9

AMT ...98

Breton, Banville & associés ...101

Bombardier Aéronautique ...103

Bombardier Transport ...108

CGI ...113

CIMA+ ...117

Dalsa Semiconducteur ...121

Deloitte ...123

IBM ...126

Octasic ...130

Pepsi ...134

Pratt & Whitney Canada ...137

Tecsult ...140

Ubisoft ...143

3BQQPSUTEFTWJTJUFTFGGFDUV²FTFO*OEF ...14

CGI ...148

Deloitte ...153

Freescale Semiconductor ...155

Haut Commisariat Canadien à Delhi ...158

i-Flex Solutions ...160

IBM Inde ...163

ICCS & Bilwhara group ...166

IIT Bombay ...168

Impetus Consulting ...173

Infosys Technologies ...176

ITC Infotech ...180

Philips ...182

Samsung ...186

SNC-Lavalin ...189

Tata Consultancy Services ...192

CINQUIÈME1"35*&3FNFSDJFNFOUT ...194

Finaliste au gala Forces-AVENIR 2007 ...200

SIXIÈME PARTIE ... Bibliogrpahie et références ...202

(7)

Commanditaires

La mission Poly-Inde à été réalisée en collaboration avec:

(8)
(9)

École Polytechnique de Montréal

Polytechnique Montréal est l’une des plus grandes écoles d’ingénieurs au Canada et demeure la première au Québec quant au nombre d’étudiants et à l’ampleur de ses budgets de recherche.

Fondée en 1873, Polytechnique donne, et ce depuis toujours, une formation uni- versitaire de qualité en ingénierie à tous les cycles en mettant l’accent sur les va- leurs humaines et en misant sur les besoins du milieu industriel et de la société.

Elle propose un éventail important de programmes, soit plus d’une centaine, à WRXVOHVF\FOHVFHUWLÀFDWEDFFDODXUpDWpWXGHVVXSpULHXUHV

Ses 58 unités de recherche lui permettent de poursuivre une activité des plus intenses au Canada et de réaliser près du quart de la recherche universitaire en ingénierie au Québec.

L’École Polytechnique compte :

• Près de 6 000 étudiants

• Quelque 900 diplômés par année

• 220 professeurs

• 800 employés

• Une quarantaine de comités étudiants

• 24 000 diplômés depuis 1873

(10)

9

École Polytechnique de Montréal

(11)

Lettre d’appui de la direction de l’école Polytechnique

(12)

11

Lettres d’appui Premier ministre du Québec

(13)

Lettre d’appui du haut commisaire de l’Inde au Canada

(14)

13

PREMIÈRE PARTIE

Présentation de la mission

Poly-Inde 2007

(15)

Participants

Alexandre Chateauneuf, coordonnateur de mission

Vincent Marcotte, trésorier

Flavie Audet Gagnon

Maléna Bastien Masse

Marwan Bitar Jean-Francois Blais Jonathan Boulos Géraldine Cosset

Maxime Gagnier-Dubuc

Stephanie Gaudette

Julien Granger-Ducharme Marc-Andre Lajoie

Carlos Navarro Mook

Reema Saad Pierre-Luc Soucy Rachel St-Cyr Jaber Tawil

(16)

15

Présentation des professeurs accompagnateurs

Professeur Roger E. Miller - Chef de mission

Le professeur Roger Miller est titulaire de la Chaire Jarislowsky en gestion de projets à l’École Polytechnique de Montréal. Il est également associé univer- sitaire fondateur de SECOR, une entreprise de conseil stratégique ayant des bureaux à Montréal, Toronto et Paris. Son travail se concentre sur la dynamique des stratégies et des industries, les politiques publiques en science et technologie et la gestion de projet.

Raman Kashyap – Professeur accompagnateur en Inde

Raman Kashyap est professeur titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les systèmes photoniques futurs à l’École Polytechnique de Montréal. M.

Kashyap, Indien d’origine, a obtenu son baccalauréat au King’s College de Londres, puis son Ph.D. à l’université d’Essex, en Angleterre. Spécialiste des ÀEUHVRSWLTXHVOH3U.DVK\DSHVWO·DXWHXUGXOLYUH)LEHU%UDJJ*UDWLQJVSXEOLp chez Academic Press. Il est rattaché aux départements de génie électrique et de génie physique à Polytechnique.

(17)

Présentation du projet Poly-Monde 2007 À propos de Poly-Monde

C’est en 1989 qu’eut lieu la toute première mission Poly-Monde, projet initié par un groupe d’étudiants visionnaires de l’École Polytechnique, avec l’immense appui de Roger A. Blais, professeur émérite du Département de mathématiques et génie industriel et parrain de cette initiative étudiante. Depuis cette première mission industrielle réalisée au Japon, l’initiative fut reprise annuellement par différents groupes d’étudiants en Allemagne, en Scandinavie, en Italie, au Royaume-Uni, en France, sur la côte Ouest américaine, au Benelux, en Corée du Sud, en Es- SDJQHDX%UpVLOHQ6XLVVHHQ&KLQHHQ3RORJQHHW5pSXEOLTXHWFKqTXHHWÀQDOHPHQWHQ,QGH La mission Poly-Monde est une activité de recherche où les membres sont amenés à compren- dre les facteurs expliquant la compétitivité des pays, ainsi que les stratégies d’innovation et G·H[SORLWDWLRQGHOHXUVÀUPHVLPSRUWDQWHV/·REMHFWLI XOWLPHHVWGHGRQQHUDX[IXWXUVLQJpQLHXUV l’opportunité de découvrir les secteurs industriels majeurs en expansion des pays ciblés. Cet ap- prentissage permet par la suite d’établir des comparaisons avec les industries québécoises.

En outre, la mission Poly-Monde est une initiative entièrement étudiante. Ainsi, par la réalisa- WLRQG·DFWLYLWpVGHÀQDQFHPHQWGHGLYHUVHVIRUPDWLRQVSUpSDUDWRLUHVHWGHUpXQLRQVRUJDQL- sationnelles, les participants acquièrent une ouverture face aux cultures étrangères et à leurs techniques industrielles, en plus d’obtenir une vision globale de l’économie. De nombreuses aptitudes personnelles se développent chez les participants, telles que le sens du leadership, de l’organisation, de la critique et la faculté de travailler dans une équipe multidisciplinaire.

$ÀQGHPLHX[HQFDGUHUHWSUpSDUHUOHVpWXGLDQWVjFKDFXQHGHFHVPLVVLRQVOHVpWXGLDQWVGX groupe suivent les cours « Technologies et concurrence internationales I et II » dispensés par le professeur Roger Miller. L’intérêt de ces cours réside dans la réalisation d’études thématiques traitant du pays visité, d’études sectorielles sur certaines technologies de pointe et d’analyses sur les impacts qu’ont les grands accords commerciaux sur les industries.

Les visites industrielles et culturelles réalisées ont pour but de :

• Amener des étudiants en ingénierie à examiner et à cibler les technologies qu’ont en commun le Canada et le pays visité;

• Observer l’intégration de ces technologies à travers différents modes de gestion de la production, des ressources humaines, de recherche et développement;

• Comparer les performances et les ressources de l’industrie canadienne face à l’industrie pWUDQJqUHDÀQGHSUHQGUHFRQVFLHQFHGHVIRUFHVHWIDLEOHVVHVGHVHQWUHSULVHVGHGLIIpUHQWV secteurs;

• Découvrir les technologies de pointe existantes à l’étranger qui pourraient s’appliquer dans les industries du Canada et ainsi entrevoir les opportunités d’affaires et de transferts technologiques;

• Développer des aptitudes telles que l’entrepreneuriat, la faculté d’observation, le sens critique, le leadership, l’interdisciplinarité ainsi que le sens de l’organisation;

(18)

17

Pourquoi avoir choisi l’Inde?

L’Inde est la plus grande démocratie du monde avec une population de plus d’un milliard d’habitants. Considérée comme un géant naissant, elle a, dans les 5 dernières années, subi XQHPRQWpHHQSXLVVDQFHDXQLYHDXPRQGLDO(OOHDHQHIIHWVXSURÀWHUFRPPHVRQYRLVLQOD

&KLQHGHODGpORFDOLVDWLRQGHVJUDQGHVÀUPHVHWDDWWLUpFHUWDLQVVHFWHXUVGHOD5 'OHVFHQWUHV d’appels, les centres de développement et même parfois les centres administratifs.

Bien que le pays n’ait pas encore développé son plein potentiel, il présente une population édu- quée et bien formée ainsi qu’un bon soutien de l’état aux investisseurs étrangers. De plus, il a su établir des partenariats solides avec de nombreux pays tels que les États-Unis et l’Allemagne.

Il apparaît donc évident que l’Inde est devenue une plaque tournante au niveau mondial.

Elle fait d’ailleurs maintenant partie du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), soit les quatre grands pays en émergence qui devraient concurrencer d’ici 2050 les principales puissances économiques actuelles.

Dans ce contexte, une mission industrielle en Inde permet de mieux comprendre ce formidable dynamisme économique qui n’empêche pas l’Inde de compter plus de 250 millions de person- nes qui vivent avec moins de 1$ par jour. Elle aide aussi à voir comment les entreprises d’ici SRXUUDLHQWSURÀWHUG·pFKDQJHVDYHFOHVHQWUHSULVHVLQGLHQQHV

Envergure du projet

La mission Poly-Inde 2007 est un projet d’envergure découlant de 18 mois de travail réalisé par 19 étudiants sur lesquels a reposé l’entière responsabilité de la mission. Pour le mener à terme, OHVWkFKHVRQWpWpGLYLVpHVHQWURLVVHFWLRQVO·pGLWLTXHODORJLVWLTXHHWOHÀQDQFHPHQW

La section responsable de l’éditique avait la responsabilité de l’organisation et de la rédaction GHVGLYHUVGRFXPHQWVRIÀFLHOVGHODPLVVLRQWHOTXHOHVLWHZHEZZZSRO\LQGHRUJOHFDKLHUGH ÀQDQFHPHQWOHFDKLHUGHSUpVHQWDWLRQHWOHUDSSRUWÀQDO

La section responsable de la logistique s’occupait de l’ensemble de l’organisation technique de la mission. Elle organisait les visites industrielles tant au Québec qu’en Inde, les déplacements aériens et terrestres des membres de la mission et l’hébergement de ceux-ci en Inde. En d’autres termes, elle voyait au bon déroulement de la mission.

(QÀQODVHFWLRQUHVSRQVDEOHGXÀQDQFHPHQWDYDLWOHGHYRLUG·pWDEOLUOHEXGJHWHWG·DWWHLQGUHOHV REMHFWLIVGHÀQDQFHPHQWGHODPLVVLRQ3RXUFHIDLUHHOOHDSXFRPSWHUVXUGLIIpUHQWHVDFWLY- LWpVpWXGLDQWHVDLQVLTXHVXUOHVFRQWULEXWLRQVÀQDQFLqUHVGHJpQpUHX[FRPPDQGLWDLUHVWHOOD Chaire Jarislowsky en Innovation et gestion de projets, la direction de l’École Polytechnique, le président de l’École Polytechnique, le fonds Dagenais-Scharry et de nombreuses entreprises, tel CIMA+, Letko-Brosseau, Bouthillette Parizeau et associés et IICAP. En plus de contribuer DXÀQDQFHPHQWGHODPLVVLRQOHVDFWLYLWpVpWXGLDQWHVRQWSHUPLVjODIRLVG·XQLÀHUOHJURXSHHW d’offrir une visibilité à la mission et à nos généreux commanditaires.

$ÀQG·rWUHPXQLVGHVROLGHVFRQQDLVVDQFHVWKpRULTXHVjSURSRVGHVGLIIpUHQWVHQMHX[DX[TXHOV les entreprises font face, et ce, avant de commencer les visites industrielles, les étudiants de la mission ont suivi les cours Technologie et concurrence internationale I et II, prodigués par M.

Roger Miller.

En agissant comme ambassadeurs de l’industrie québécoise et en participant à un projet d’envergure comme la mission Poly-Inde 2007, les 19 futurs ingénieurs qui en faisaient par- tie sont des exemples concrets de dynamisme, d’engagement et d’ouverture sur le monde. Ils VDXURQWPHWWUHjSURÀWOHVFRQQDLVVDQFHVHWH[SpULHQFHVDFTXLVHVjWUDYHUVFHSURMHWGDQVOHXU FDUULqUHUHVSHFWLYHFHGRQWEpQpÀFLHURQWOHXUVHPSOR\HXUVHWOHVGLIIpUHQWHVSHUVRQQHVDYHFTXL ils travailleront.

(19)

Faits saillants sur l’Inde

L’Union indienne est un pays situé dans le sud de l’Asie. Elle occupe la plus grande partie du sous-continent indien. Avec 1,1 milliard d’habitants, c’est aussi le deuxième pays le plus peuplé du monde. Voici les faits sail- lants concernant ce futur géant économique :

Informations politiques et démographiques

Type de gouvernement : république fédérale (depuis le 26 janvier 1950) Président : Pratibha Patil

Premier ministre : Manmohan Singh

4VQFSGJDJF 3 287 590 km² 9 984 670 km²

1PQVMBUJPO 1 129 866 154 hab. 33 390 141 hab.

%FOTJU²EFQPQVMBUJPO 343 hab./km² 3,3 hab./km²

$BQJUBMF New Delhi Ottawa

.POOBJF Roupie indienne (IRP) 1 $CA = 38,7 IRP

-BOHVFT 23 langues officielles

(30% de la population parle hindi)

2 langues officielles (anglais, français)

*OE²QFOEBODF 15 août 1947 1er Juillet 1867

0SHBOJTBUJPOTJOUFSOBUJPOBMFT ONU, UNESCO, OMC, BRIC ONU, UNESCO, OMC, OTAN, G8, ALENA, OCDE

PIB 804 milliards $US 1178 milliards $US

$SPJTTBODFEV1*# 9,2% 2,7%

1*#QFSDBQJUB 712 $US 35 280 $US

*OGMBUJPO 5,3% 2,0%

&YQPSUBUJPOT 112 milliards $US 405 milliards $US

*NQPSUBUJPOT 188 milliards $US 353 milliards $US

'PSDFEFUSBWBJM 509 millions de personnes 17.6 millions de personnes

%JTUSJCVUJPOTFDUPSJFMMF agriculture (60%), industrie (12%), services (28%)

agriculture (2%), industrie (14%), construction (5%), services (75%), autres (3%)

5BVYEFDI¼NBHF 7.8% 6.4%

Informations économiques

(20)

19

Description des villes de l’itinéraire

New Delhi et Delhi (11 M (Delhi) + 0,3 M (New Delhi) d’habitants) :

Historiquement, Delhi a toujours été la capitale économique de la partie nord de l’Inde. Depuis quelque temps, l’économie de Delhi est en explosion due à la présence d’une forte population de gens éduqués parlant anglais et qui demandent des salaires moins élevés que leurs homo- logues occidentaux. Les secteurs des services, des technologies de l’information et des télécom- munications sont les plus présents à Delhi. La ville est aussi l’un des principaux centres urbains de l’Inde avec des infrastructures sociales et de transport très développées.

Mumbai (13 M d’habitants) :

Mumbai est la 4ième plus grande concentration urbaine au monde. En plus G·rWUHOHSULQFLSDOFHQWUHÀQDQFLHUGXSD\V0XPEDLHVWOHYpULWDEOHF±XU

économique historique de l’Inde. Elle contribue pour 10% de l’emploi, 40% des revenus des taxes d’entreprises, 60% des tarifs douaniers et 40% du commerce extérieur.

Bangalore (5,1 M d’habitants) :

Troisième ville la plus populeuse d’Inde, elle est surnommée la Silicon Valley indienne et est responsable de 35% des exportations indiennes de logiciels. L’établissement et le succès des ÀUPHVGHKDXWHWHFKQRORJLHDLQVLTXHODOLEpUDOLVDWLRQGHO·pFRQRPLHLQGLHQQHDPHQpjODQDLV- sance d’un pôle technologique énorme pour les technologies de l’information. Siège de presti- gieuses universités indiennes et d’institutions de recherche, le taux de scolarisation y est le plus élevé de l’Inde.

Chennai (4,4 M d’habitants) :

Avec une économie basée principalement sur les logiciels, le matériel informatique, l’automobile HWOHVVHUYLFHVÀQDQFLHUV&KHQQDLHVWXQS{OHpFRQRPLTXHLPSRUWDQWGXVXGGHO·,QGH&KHQQDL est l’hôte d’importantes universités et de la plus grande concentration de médias de l’Inde.

(21)

Introduction du rapport

Ce rapport, fruit de plus d’une année de préparation et de travaux, présente les apprentissages réalisés par la mission Poly-Inde 2007. Il dresse une analyse de la situation dans le but de mieux comprendre les forces et faiblesses économiques de l’Inde par rapport au Canada et de stim- uler les discussions face à l’expansion des échanges commerciaux avec ce pays en très forte croissance.

Le rapport débute avec un historique de la croissance de l’Inde et du Québec dans les dernières décennies. Ensuite, il présente différents facteurs géographiques et démographiques propres à l’Inde et leur impact sur la compétitivité du pays. Cette section est suivie d’une comparaison entre l’Inde et le Québec expliquant les forces et faiblesses de chaque région, puis de courtes études sur différents sujets qui touchent l’Inde : son système d’innovation, ses infrastructures, la SUpVHQFHFDQDGLHQQHHQ,QGHVDFRPSpWLWLYLWpHWHQÀQ%DQJDORUHOD6LOLFRQ9DOOH\LQGLHQQH La dernière partie du rapport est construite à partir des rapports écrits à la suite des visites industrielles. Les informations pertinentes et observations réalisées lors des visites y sont ex- posées. Cette section présente d’abord les visites industrielles complétées au Québec et ensuite celles de la mission à proprement parler.

Ce rapport nous a permis de souligner plusieurs forces, mais aussi plusieurs problèmes qui af- ÁLJHQWO·,QGHjFDXVHGHVDIRUWHFURLVVDQFHpFRQRPLTXH7RXWG·DERUGOHVLQIUDVWUXFWXUHVVRQW GpÀFLHQWHV/HUpVHDXURXWLHUHVWQHWWHPHQWLQVXIÀVDQWODSURGXFWLRQG·pQHUJLHQHFURLWSDV assez vite pour soutenir la demande, et le transport routier massif n’est pas encore implanté.

3DUFRQVpTXHQWVHXOHVOHVYLOOHVSRUWXDLUHVSURÀWHQWSOHLQHPHQWGHO·pFKDQJHGHPDUFKDQGLVHV et l’expansion économique est freinée par ces lacunes. Cependant, comme l’économie de l’Inde est basée principalement sur l’agriculture locale et les services et que son expansion se fait dans le domaine des services, la principale infrastructure nécessaire est un réseau de communication de haut débit, et elle est assez bien développée en ce moment. On voit donc que l’Inde base son développement sur le secteur des services, contrairement à la Chine qui fait le pari de la produc- tion manufacturière et des matières premières.

Un autre fait marquant de notre étude est l’apparition d’une énorme classe moyenne avec un SRXYRLUG·DFKDWVLJQLÀFDWLIDYLGHGHFRQVRPPHUHWTXLGHYUDLWDWWHQGUHPLOOLRQVGHSHU- sonnes en 2010. C’est un marché potentiel énorme pour toute entreprise implantée en Inde.

/·DSSDULWLRQG·XQHFODVVHPR\HQQHPLQRULWDLUHDPqQHWRXWHIRLVXQHLQÁDWLRQGHVVDODLUHVHWGHV prix des produits de consommation de base. En effet, la hausse fulgurante des salaires d’une IDLEOHSDUWLHGHODSRSXODWLRQSURYRTXHXQHLQÁDWLRQGDQVOHVSUL[GHVSURGXLWVGHEDVHFHTXL réduit le pouvoir d’achat des pauvres et agrandit les inégalités sociales pourtant déjà marquantes.

Bref, tous ces thèmes ainsi que plusieurs autres phénomènes clés sur l’Inde et ses relations avec le Québec seront mis en lumière dans ce rapport. Nous vous souhaitons une bonne lecture et nous vous remercions pour l’intérêt que vous portez à notre projet.

(22)

21

Introduction to the report

This report is the result of over one year of hard work and preparation. It presents the conclu- sions of the study made by the Poly-India 2007 mission. The main goal of this study was to understand and analyse the strengths and weaknesses of the Indian economy compared to the Canadian economy and to promote possible business collaboration between the two countries.

The report begins with a presentation of the history of the economical growth of India and Quebec in the last decades. Then, it exposes the different geographical and demographic ele- ments which contribute to India’s competitiveness. This part is followed by a comparison of India and Quebec explaining the strengths and weaknesses of each region. It concludes with a VKRUWVWXG\RQGLIIHUHQWVXEMHFWVVSHFLÀFWR,QGLDVXFKDVLWVLQQRYDWLRQV\VWHPLWVLQIUDVWUXF- WXUHVWKH&DQDGLDQSUHVHQFHLQ,QGLDLWVFRPSHWLWLYHQHVVDQGÀQDOO\WKHHPHUJHQFHRI WKH Indian Silicon Valley, Bangalore.

The last part of the report is built with the reviews presenting the relevant information and observations made after the different business visits in Quebec and in India.

This report allowed us to emphasize many strengths, but also many weaknesses that affect India EHFDXVHRI LWVVWURQJHFRQRPLFJURZWK)LUVWRI DOOLWVLQIUDVWUXFWXUHVDUHGHÀFLHQW7KHURDG QHWZRUNLVFOHDUO\LQVXIÀFLHQWWKHHQHUJ\SURGXFWLRQGRHVQ·WJURZIDVWHQRXJKWRVXVWDLQWKH demand, and mass road transportation has yet to be implanted. As a result, port cities are the RQO\RQHVZKRIXOO\EHQHÀWIURPWKHH[FKDQJHRI JRRGVDQGWKHHFRQRPLFJURZWKLVVORZHG GRZQE\WKHVHGHÀFLHQFLHV+RZHYHUVLQFHWKH,QGLDQHFRQRP\LVPRVWO\EDVHGRQORFDODJUL- culture and services and that its expansion is made in the services sector, the main infrastruc- ture it needs is a high-speed communication network, and that’s pretty well developed. We can VHHWKDW,QGLDLVIRFXVLQJLWVGHYHORSPHQWLQWKHVHUYLFHVÀHOGZKLOH&KLQDPDGHWKHEHWRI manufacturing and raw materials.

$QRWKHULPSRUWDQWÀQGLQJRI RXUVWXG\LVWKHHPHUJHQFHRI DKXJHPLGGOHFODVVZLWKVLJQLÀ- cant buying power which should reach 350 million people by 2010. It’s a huge potential market for all businesses in India. The arrival of this middle class, which still represents a minority of the population, brings an increase of the cost of basic goods as a result of the fulgurant growth of salaries for middle-class people. This reduces the purchasing power of poor people and wid- ens the already large social inequities.

In short, all these subjects and many other key points on India and its relations with Quebec will be explained in this report. We hope you will enjoy reading this report and we wish to thank you for your interest in our project!

(23)

SECONDE PARTIE

Étude accomplie

(24)

23

Historique économique

Au Québec

« La grande noirceur » est un terme historique pour décrire la période de 1944 à 1959 au Québec. Cette période est marquée par le grand conservatisme du parti au pouvoir, L’Union Nationale, dirigé par Maurice Duplessis. Ce dernier veut garder le Québec encré dans ses valeurs traditionnelles : le monde rural et le catholicisme. C’est la victoire du Parti Libéral de Jean Lesage sur l’Union Nationale à l’élection provinciale de 1960 qui déclencha « La Révolu- tion Tranquille ». En effet, le Parti Libéral répond bien au besoin de renouveau ressenti par la population Québécoise. Avec cette victoire le Québec emprunte la voie de la modernité et une révolution s’opère dans les domaines politiques, économiques et sociaux qui transforme de fond en comble la société Québécoise. On l’appelle la révolution « tranquille » car cette phase de réformes importante s’est faite sans violence, contrairement à ce que l’on voit habituelle- ment.

Cette période est caractérisée par une grande prospérité économique. Les salaires augmentent SOXVYLWHTXHO·LQÁDWLRQHWO·HQWUpHPDVVLYHGHVIHPPHVVXUOHPDUFKpGXWUDYDLODXJPHQWHOH VDODLUHPR\HQGHVPpQDJHV/·eWDWSHXWGRQFDXJPHQWHUOHVWD[HVHWÀDQFHUOHVQRPEUHXVHV réformes implantées durant cette période.

Les priorités du premier ministre Jean Lesage ont été les secteurs des services sociaux et de l’éducation. De nombreuses mesures encore effectives de nos jours ont été mises en place à cette époque. Dans le domaine des services sociaux il a crée notamment l’assurance-hospitalisa- tion, le régime des rentes, l’aide sociale, une hausse du salaire minimum ainsi que le nouveau ré- gime d’assurance-chômage. Préoccupé par l’indépendance et la compétence de l’état Québécois, il réforme le système éducatif, à travers le Ministère de l’Éducation du Québec qu’il crée 1964 en instaurant le système des polyvalentes et des Cégeps.

La philosophie du Parti Libéral en ce qui concerne l’économie était qu’elle devait être contrôlée, GLUHFWHPHQWRXLQGLUHFWHPHQWSDUO·eWDW'HQRPEUHXVHVHQWUHSULVHVG·pWDWRQWpWpIRQGpHVDÀQ de stimuler et de développer l’économie québécoise avec comme objectif d’impliquer les fran- cophones dans ce processus. Parmi ces compagnies on peut souligner l’existence de la société JpQpUDOHGHÀQDQFHPHQW6*)UHVSRQVDEOHG·HQFRXUDJHUO·LQYHVWLVVHPHQWGDQVOHVFRPSDJQLHV québécoises, la SIDBEC qui essaya de développer l’industrie de l’acier ainsi que la caisse de dépôt de placement qui prit en charge les fonds de pension des employés gouvernementaux et les fonds de compensation aux travailleurs.

René Lévesque, le ministre des ressources naturelles de l’époque, entreprit de nationaliser les sept plus grandes compagnies d’électricité de la province et de les fusionner à Hydro-Québec qui est devenu un acteur économique et industriel essentiel.

En 1971, Robert Bourassa un économiste ambitieux soutenant la modernisation économique québécoise grâce au développement des ressources naturelles québécoises, dévoile son projet de développement hydro-électrique de la Baie James. Le projet de la Baie James est le plus gros projet hydroélectrique au Québec avec une production pouvant répondre à la moitié de la con- sommation québécoise. Il existe de nombreux autres projets hydroélectriques sur le territoire Québécois. L’hydroélectricité joue un rôle crucial dans l’économie Québécoise puisque 96% de l’énergie produite au Québec l’est par ce type de centrale. C’est une énergie propre peu coûteuse et qui, dans le contexte de la restructuration des marchés, donne un avantage compétitif essen- tiel. En effet, l’hydroélectricité donne des emplois et développe des entreprises partout à travers le Québec et contribue grandement au développement du Québec.

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De nombreux évènements d’envergure internationale mettent le Québec à l’avant scène. Par ex- emple durant l’été 1967, le monde a eu les yeux rivés sur le Québec et Montréal avec l’ouverture de l’exposition universelle de Montréal EXPO 67. À cette occasion, de nombreux grands chefs d’État visitent Montréal. C’est en autre à cette occasion que le président français Charles de Gaulle prononce, devant une foule en délire, la célèbre phrase : « Vive le Québec, vive le Québec libre ! ».

En 1976, Montréal accueille les Jeux Olympiques d’été. Le Stade Olympique fut construit pour les Jeux. Il est maintenant un élément architectural mythique de Montréal. Les Jeux Olympiques devaient amener de nombreuses retombées économiques. Malheureusement la facture est salée SRXU0RQWUpDOHWOHV4XpEpFRLVTXLRQWÀQLGHSD\HUODIDFWXUHGHPLOOLRQVGHGROODUVHQ 2006.

/H3DUWL4XpEpFRLVHVWpOXHQDYHFjVDWrWH5HQp/pYHVTXH&·HVWODÀQGHODSpULRGH d’enrichissement économique. Les chocs pétroliers de 1973-1974 et de 1979 génèrent de O·LQÁDWLRQHWGHVWDX[G·LQWpUrWpOHYpV/DFURLVVDQFHpFRQRPLTXHGLPLQXH/HVWD[HVDXJPHQ- WHQWSRXUÀQDQFHUOHVSURJUDPPHVPLVHQSODFHGXUDQWODSpULRGH&HVRQWWRXVGHV facteurs qui réduisent le pouvoir d’achat des Québécois.

(QOHJRXYHUQHPHQWTXpEpFRLVDGRSWHODORLTXLIDLWGXIUDQoDLVODODQJXHRIÀFLHOOHGX Québec et prend des mesures concrètes pour le protéger et le promouvoir. Au cours des deux dernières décennies, le nationalisme Québécois est monté en force. On assiste le 20 mai 1980 au premier référendum sur la question de la souveraineté québécoise que le non gagne avec 59,5 % des voix.

En 1994, Le Canada signe un important accord de libre-échange avec les Etats-Unis (ALÉNA).

Le premier ministre de l’époque tente de protéger au mieux les intérêts canadiens et plus par- ticulièrement ceux des québécois qui ne sont pas favorable à ce traité. Les exportations québé- coises vers les Etats-Unis ont beaucoup augmenté depuis cet accord et représentent aujourd’hui 85 % des exportations québécoises.

L’économie québécoise, comme celle de la plupart des pays industrialisés, repose sur le domaine des services. Les secteurs forts sont :

• l’aérospatial, Montréal étant le second centre aérospatial, derrière Seattle;

• les biotechnologies;

• l’industrie pharmaceutique;

• l’industrie du tourisme;

• les ressources naturelles;

• les forêts; les mines.

(QOH4XpEHFFRQQDLVVDLWOHVPHLOOHXUVWDX[G·RFFXSDWLRQGHODPDLQG·±XYUHHWOHSOXV faible taux de chômage de son histoire. Malgré tout, l’ajustement a eu des impacts sur la stabil- ité des emplois et le pouvoir d’achat de certains groupes de travailleurs. La mondialisation et les puissantes multinationales ont un important contrôle sur l’économie québécoise. Le PIB du

Historique économique

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En Inde

L’Inde a constitué une partie importante de l’empire britannique jusqu’en 1947, année à laquelle elle obtient son indépendance. Dans les années 1950, elle s’engage sur la voie du socialisme avec pour objectif d’obtenir son indépendance économique et d’augmenter sa croissance. Comme dans tout modèle socialiste, l’État possède un rôle important et de nombreux secteurs sont nationalisés. Jusqu’au milieu des années 1960, la croissance est relativement forte en raison de l’essor des industries manufacturières et aux nombreux investissements dans les infrastructures et les services. Par la suite, les sécheresses de 1965 et 1966, la dévaluation de la roupie, le choc pétrolier et des mesures économiques, ralentissent la croissance.

Au début des années 1980, l’Inde adopte de nouvelles mesures desserrant le contrôle sur l’activité économique du pays. L’assouplissement du système de licences administrant les ac- tivités industrielles, la déréglementation des importations de biens d’équipement et de biens intermédiaires destinés aux industries exportatrices et la baisse de certains taux d’imposition font partie des mesures prises par le gouvernement de Rajiv Gandhi. Ces mesures donnent un QRXYHOpODQjODFURLVVDQFHHWjO·LQYHVWLVVHPHQWPDLVDJJUDYHQWOHGpÀFLWEXGJpWDLUH

Le 21 mai 1991, Rajiv Gandhi, le dernier héritier de la dynastie Gandhi, est assassiné par un extrémiste Tamoul du Sri Lanka alors qu’il est en campagne dans le Tamil Nadu pour le compte du Parti du Congrès. Le Parti du Congrès remporte les élections présidentielles et Pamulaparthi Venkata Narasimha Rao - généralement nommé P. V. Narasimha Rao sera la première personne n’appartenant pas à la dynastie Nehru-Gandhi à devenir premier ministre.

L’économie indienne de l’époque, malgré les quelques mesures prises par R. Gandhi, était stag- nante et son gouvernement suivait une politique socialiste. P. V. Narasimha Rao met en place de nombreuses réformes nécessaires depuis longtemps pour faire face à la crise monétaire et DXGpÀFLWFRPPHUFLDOLPSRUWDQW,ODEDQGRQQHOHVYLHLOOHVPHVXUHVSURWHFWLRQQLVWHVHWODQFHXQ processus de libéralisation qui ouvre l’économie indienne au commerce et aux investissements internationaux. Ce programme de réformes structurelles est appuyé par le FMI.

La présence étatique est réduite au minimum, et on restructure les entreprises publiques. Dans OHGRPDLQHEDQFDLUHHWÀVFDORQSHUPHWO·DFWLYLWpGHVEDQTXHVSULYpHVHWpWUDQJqUHVVXUOHVRO indien tout en libéralisant les taux d’intérêt et les marchés boursiers qui s’ouvrent aux investisse- PHQWVpWUDQJHUV2QSURFqGHDXVVLjODPRGHUQLVDWLRQGXVHFWHXUÀQDQFLHUHWjGHVDMXVWHPHQWV GDQVOHVSROLWLTXHVPRQpWDLUHVHWÀVFDOHVJRXYHUQHPHQWDOHV/DUpGXFWLRQVLJQLÀFDWLYHGHVWDULIV douaniers et la réduction des barrières tarifaires et administratives ouvrent le marché indien. Par la suite en 1994, le

Les histoires économiques du Québec et de l’Inde sont bien entendu différentes mais elles comportent quelques similarités. Le Québec connu sa plus grande période de croissance économique dans les années 60 avec l’arrivée au pouvoir d’un nouveau parti politique, le Parti Libéral. Cette période de prospérité économique et de grands changements fut nommée la Révolution Tranquille. En Inde, la plus grande révolution économique fut également entamée par l’élection d’un nouveau parti politique en 1991, le Parti du Congrès. Dans les deux cas, les nouveaux partis politiques ont amené de nouvelles façons de penser. Il en découla une vision de l’économie plus ouverte et moderne. Les valeurs traditionnelles ont été mises de côté.

Avant ces deux grandes périodes de changement, l’Inde et le Québec vivaient une grande période de noirceur économique. Ils avaient besoin de ces révolutions pour émerger d’une

Historique économique

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Parallèle des histoires économique de l’Inde et du Québec

phase de stagnation. Des mesures d’envergure devaient être prises pour développer et ouvrir à de nouveaux marchés les économies des deux administrations. Finies, les visions conservatrices, il était temps de regarder vers l’avenir. Ce besoin de changement tant désiré par la population fut ressenti dans les domaines politique, économique et social.

Au Québec, la nouvelle philosophie voulait que l’économie soit contrôlée par l’État et le modèle suivi par le gouvernement était socialiste. De nombreux services sociaux ont été offerts à la population. En Inde, une SKLORVRSKLHFDSLWDOLVWHG·RXYHUWXUHVXUOHPRQGHÀWXQJUDQGELHQjO·pFRQRPLHGXSD\VHQUDLVRQQRWDP- ment des permissions accordées aux investissements publics étrangers.

Les deux pays ont opté pour des chemins différents en fonction des périodes dans lesquelles ils évoluaient et GHVGpÀVDX[TXHOVLOVGHYDLHQWIDLUHIDFH3RXUWDQWFKDFXQDVXGpYHORSSHUDX[PLHX[VRQSRWHQWLHO

Le Québec focalisa sur ses ressources naturelles, principalement le potentiel hydroélectrique. L’Inde pour VDSDUWÀWGHVUHVWUXFWXUDWLRQVGDQVOHVHQWUHSULVHVSXEOLTXHVHWLQFLWDOHVHQWUHSULVHVpWUDQJqUHVjYHQLU V·LQVWDOOHUGDQVFHSD\VRODPDLQG·±XYUHHVWSHXFKqUHELHQpGXTXpHHWSDUOHDQJODLV&HSHQGDQWDXFXQH réforme n’a été faite au niveau de l’agriculture bien qu’elle représente 50 % de l’économie du pays.

Présentement, les économies du Québec et de l’Inde se basent majoritairement sur le secteur des services.

Au Québec

Innovation, avantages compétitifs, stratégie et savoir-faire au Québec

Les entreprises et les ingénieurs du Québec sont des grands innovateurs. En effet, les entreprises québécois- es ne peuvent compter que sur leurs talents innovateurs pour rester compétitif sur le marché international.

Le Québec ne peut pas être compétitif dans le domaine de la production en raison du coût trop élevé de la PDLQG·±XYUH&HTXLQ·HVWSDVOHFDVGHVSD\VHQYRL[GHGpYHORSSHPHQW&UpHUODWHFKQRORJLHHWLQQRYHUHVW devenu la devide de la province, contrairement aux pays du BRIC qui prônent la réplication de la technolo- gie, déjà existante, à faibles coûts.

Sur cette pensé, le gouvernement a mis énormément d’importance sur l’éducation des jeunes ingénieurs qui se concentre sur le développement de leur talent innovateur. Par conséquent, un ingénieur québécois est très axé sur l’innovation. Il sera en effet mieux formé et plus apte à prendre des postes importants au sein d’une entreprise.

La situation géographique du Québec est un atout favorable. En effet, l’Amérique du Nord possède un im- SRUWDQWPDUFKpRODGHPDQGHHQKDXWHWHFKQRORJLHHVWWRXMRXUVÁRULVVDQWH/HV$PpULFDLQVVRQWOHVSULQ- cipaux acheteurs en haute technologie. Le domaine des hautes technologies compose 80% des exportations mondiales du Québec.

Les entreprises québécoises sont axées sur le domaine de la haute technologie ce qui fait que nous ne pouvons pas nous considérer comme étant un compétiteur contre nos homologues asiatiques qui, de leur côté, visent une différente part de marché où la demande est différente. Par exemple, les semi-conducteurs SURYHQDQWGHVHQWUHSULVHVTXpEpFRLVHVWHOTXHODÀUPH2FWDVLFVHIHURQWLQVWDOOHUGDQVGHVPLFURRUGLQDWHXUV et de console de jeux comme « Playstation » tandis que les semi-conducteurs provenant de Taiwan iront dans

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Désavantages du Québec

/HJUDQGGpVDYDQWDJHGHVHQWUHSULVHVTXpEpFRLVHVHVWVDQVDXFXQGRXWHOHKDXWFR€WGHODPDLQG·±XYUH Ce qui occasionne une hausse importante du prix de production. Plusieurs entreprises quittent le Québec FKDTXHDQQpHSRXUGpPpQDJHUOHXUXVLQHGHSURGXFWLRQHQ&KLQHHWHQ,QGHDÀQGHGLPLQXHUOHXUFR€W de production. C’est pourquoi, il y a de plus en plus d’importantes mises à pied. En effet, il n’est pas rare d’entendre parler d’entreprises québécoises qui ferment leurs portes à cause de la trop forte compétition étrangère dans un domaine donné.

'HSOXVOHVLQJpQLHXUVHWOHVWUDYDLOOHXUVTXpEpFRLVVRQWEHDXFRXSSOXVGLIÀFLOHVHWH[LJHDQWV3DUUDSSRUWDX[

employés des pays en voient de développement, les critères concernant les conditions de travail sont l’une des causes du ralentissement de la production.

8QDXWUHIDFWHXUjFRQVLGpUHUHVWODIDLEOHSRSXODWLRQGX4XpEHF/·DEVHQFHGHPDLQG·±XYUHTXDOLÀpHUDO- entit considérablement la croissance économique au détriment de celle des pays en développement. Comme LO\DPRLQVGHPDLQG·±XYUHHWTX·LO\DXQHIRUWHGHPDQGHGDQVFHVGRPDLQHVOHVVDODLUHVGHVHPSOR\pV augmentent, ce qui augmente les coûts des production.

En Inde

L’Inde est le second pays le plus peuplé du monde, après la Chine, et compte 1 095 millions d’habitants.

C’est un pays jeune qui compte 560 millions de personnes de moins de 25 ans. En 2004, un habitant sur deux avait moins de 25 ans et 70 % de la population habitait à la campagne. Le pays occupe presque la WRWDOLWpGXVRXVFRQWLQHQWLQGLHQHWDXQHVXSHUÀFLHGHNPñ,OHVWSODFpHQWUHODSODTXHWHFWRQLTXH de l’Inde et la partie nord-ouest de la plaque indo-australienne. Une partie du territoire des états du nord et du nord-est de l’Inde est située dans le massif de l’Himalaya. Le reste de l’Inde septentrionale, centrale, et orientale est occupé par la zone fertile de la plaine Indo-Gangétique. Dans la partie occidentale, bordée par le Pakistan du sud-est, se trouve le désert du Thar. L’Inde méridionale se compose presque entièrement du SODWHDXSpQLQVXODLUHGX'HFFDQÁDQTXpGHGHX[PDVVLIVF{WLHUVDXUHOLHI DFFLGHQWpOHV*KkWVRFFLGHQWDX[HW les Ghâts orientaux.

Les frontières indiennes sont longues de 15 000 km et le pays est délimité par le Pakistan à l’ouest, l’Afghanistan au nord-ouest, la Chine, le Bhoutan et le Népal au nord-est, le Bangladesh et la Birmanie à l’est. Sur l’océan indien, l’Inde est à proximité des îles des Maldives au sud-ouest, du Sri Lanka au sud, et de l’Indonésie au sud-est.

Parallèle des histoires économique de l’Inde et du Québec

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Géo-démographie de l’Inde

En Inde les contrastes sont partout. Même au niveau du relief, de la géographie et du climat, on retrouve des contrastes entre le Nord et le Sud. Le Sud se plongeant dans l’Océan Indien alors que le Nord est bordé par l’Himalaya.

'HJUDQGVÁHXYHVHWULYLqUHVWHOVOH*DQJHOH%UDKPDSRXWUHOH<DPXQkOD*RGDYDULOD1DU- mada, la Kaveri, traversent le pays. Le pays est traversé par 230 cours d’eau. L’Inde possède par ailleurs trois archipels : les Laquedives, qui se trouvent au large de la côte du sud-ouest ; la chaîne volcanique des îles d’Andaman et de Nicobar au sud-est, et les Sunderbans dans le delta du Gange au Bengale occidental. Le climat en Inde varie de tropical dans le sud à plus tempéré dans le nord de l’Himalaya, où les régions montagneuses reçoivent les chutes de neige continues en hiver.

/HFOLPDWGHO·,QGHHVWIRUWHPHQWLQÁXHQFpSDUO·+LPDOD\DHWOHGpVHUWGH7KDU/·+LPDOD\DHW les montagnes de l’Hindu Kouch au Pakistan, font obstacle aux vents catabatiques venus d’Asie centrale et les empêchent ainsi de pénétrer dans le continent, ce qui préserve la chaleur dans la majeure partie de ce dernier, contrairement à la plupart des régions situées à la même latitude.

Le désert du Thar, quant à lui, attire les vents humides de la mousson d’été qui, entre juin et septembre, est responsable de la plus grande partie des précipitations de l’Inde.

La mousson, une malédiction bénie

La mousson est responsable d’inondations, de glissements de terrain,

d’effondrements de maisons, de routes, ponts et récoltes détruits. Plusieurs milliers de personnes meurent chaque année des conséquences de la mousson en Inde, au Bangladesh et au Népal. En Asie du sud, les pires inondations des dernières années ont eu lieu en juillet 2005 dans l’État du Maharashtra, autour de Mumbai.

Selon la Croix Rouge Internationale, cette mousson a touché plus de 22 millions de personnes, en tuant 3 400, en blessant 1 100 et en déplaçant 450 000 autres.

Ces inondations provoquent régulièrement un manque en eau potable. Ainsi dans l’État indien de l’Uttar Pradesh, les médecins et secouristes ont distribué des médi- caments à la population pour tenter de prévenir des affections se propageant par OHVHDX[VWDJQDQWHVFRPPHODGLDUUKpHODÀqYUHW\SKRwGHHWOHFKROpUD

Chaque année, la mousson touche l’Inde dès les premiers jours de juin jusqu’au début du mois de septembre. Ces violentes pluies, responsables de nombreux décès et dévastations, fournis- sent environ 80 % des précipitations annuelles, indispensables pour l’agriculture. Cependant, tous les ans, ces inondations entraînées par la mousson détruisent des villages et des champs.

Selon un proverbe indien, c’est une “malédiction bénie” : les eaux font des ravages mais elles sont essentielles pour les récoltes de toute une population de fermiers vivant dans ces régions.

En effet, bien que l’eau apportée par la mousson soit nécessaire à l’irrigation, si les pluies se prolongent, les inondations endommagent les systèmes de drainage et compromettent les ré- coltes. Dans l’est de l’Uttar Pradesh, les inondations ont eu d’importantes conséquences sur les cultures. Cette année, sur 113 000 hectares de rizières, les récoltes ont été détruites. En Andhra Pradesh, la région pour le moment la plus touchée, les orages et les inondations ont privé des

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29 La mousson, un frein à l’économie indienne et un problème grave pour les autorités, frappe surtout le nord.

Chaque année, elle détruit des villages et tue des milliers d’habitants au nord de l’Inde. Elle lui apporte quand même de grandes quantités d’eau qui pourraient être utilisées pour créer des barrages hydrauliques dans le nord. En effet, le nord déborde de cours d’eau, tous en crue durant la mousson.

Les problèmes d’infrastructure: Routes, électricité / énergie et transport

La croissance et le développement d’un pays sont les plus apparents dans l’évolution de ses infrastructures – qu’il s’agisse de meilleures routes, d’un nombre accru de centrales électriques, de nouveaux modes de transport ou de l’essor de la construction. Pour l’Inde, dont l’économie progresse à un taux moyen de 8 % par année, les économistes, les entreprises et les médias proclament que le pays a besoin de nouvelles infrastructures pour soutenir cette expansion rapide.

Le gouvernement de l’Inde a déjà conçu un ambitieux plan de dépenses de 150 milliards de dollars américains sur une période de cinq ans (à partir de 2006) pour doter le pays d’infrastructures de premier ordre: 75 milliards dans le secteur de l’électricité, 25 milliards dans les télécommunications et 50 milliards dans les infrastructures.

Ce plan a été ensuite revu à la hausse en Javier 2007 quand le gou- vernement annonçait vouloir obtenir 320 milliards d’investissement dans l’infrastructure.

En effet, le domaine de l’énergie et des infrastructures sont d’une importance sans cesse grandissante en Inde. C’est pour cela que les occasions abondent dans les secteurs des transports, du transport urbain, des aéroports et des ports, de l’électricité, de l’eau et des eaux usées, ainsi que des télécommunications. Lors de notre séjour, nous avons eu la chance de visiter SNC-Lavalin à New Delhi qui participe à de nombreux grands projets d’infrastructures dans le pays.

Au niveau du transport, l’accent est mis autant sur les routes et les ponts que dans les aéroports. Quant à l’aspect énergétique, plusieurs projets sont considérés dépendamment des besoins et des ressources de la zone. Nous retrouvons de nombreux projets hydro-électriques dans le nord, dus au grand potentiel de l’Inde avec ses nombreux cours d’eau. Cependant, malgré une sérieuse prise en charge des LQIUDVWUXFWXUHVSDUOHJRXYHUQHPHQWHOOHVUHVWHQWGpÀFLHQWHV

La place de l’Inde dans l’économie asiatique et mondiale

L’Inde, déjà géant démographique et puissance régionale, est sans nul doute appelée à devenir une des grandes puissances du 21ème siècle, à l’instar de la Chine et aux côtés des États-Unis. La Chine et l’Inde révèlent aujourd’hui l’important rôle de l’Asie dans l’économie mondiale. D’autres pays comme le Japon, la Russie, la Corée du Sud, Singapour et les dragons ont permis de faire de l’Asie le nouveau pôle de l’économie mondiale. C’est dans cette nouvelle économie que se situe l’Inde.

Géo-démographie de l’Inde

Le trafic métropolitain Une des expériences que l’on n’oublie pas en Inde, ce sont les heures passées dans les embouteillages. Surtout dans les villes névralgiques au développement économique (Delhi, Mumbai, Bangalore, Chennai, Hyderabad, Kolkata) la situation est souvent désastreuse. Les entreprises sont souvent dans l’obligation de localiser leurs activités dans des centres urbains mineurs ou en développement (Gurgaon, Noida, Pune, Mysore) qui ne présentent pas les mêmes niveaux de congestion et de pollution.

Cependant, elles deviennent encore une fois dépendantes du développement des infrastructures nécessaires à réalisation de leurs activités. Un bel exemple de cet état des choses est l’aéroport de Bangalore:

on ne peut s’imaginer qu’une ville qui se nomme épicentre de la technologie puisse vivre avec un aéroport national qui ne compte que deux portes d’embarquement.

Souvent, le développement des entreprises a pris les dirigeants politiques locaux par surprise, et les infrastructures nécessaires requièrent des années avant d’atteindre un niveau acceptable.

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/·LPSRUWDQFHDFWXHOOHGHO·$3(&$VLDQ3DFLÀF(FRQRPLF&RRSHUDWLRQHQHVWXQHSUHXYH&·HVWG·DLOOHXUV en Septembre 2007 que les différents des pays membres de l’APEC se rencontrent à Sydney en Australie. Ce genre de rencontres est d’une importance aussi grande que celle du G8 au niveau économique.

Prévisions démographiques

Avec 1,1 milliard d’habitants, l’Inde représente environ un sixième de l’humanité. Toutefois, ayant presque atteint la maîtrise de sa démographie si on parle en termes occidentaux, l’Inde connaît une augmentation rapide de sa population. La population indienne augmente d’environ 19 millions d’individus par an (con- séquence d’une fécondité de 3,1 enfants par femme en moyenne — contre 1,7 pour la Chine). On prévoit que l’Inde deviendra le pays le plus peuplé au monde aux alentours de 2035. Pour les années 2000 à 2005, la population indienne supplémentaire qu’il faut nourrir, loger, habiller et éduquer chaque année correspond presque à la population australienne totale.

Si la fécondité indienne s’est effondrée en 50 ans, la baisse du taux de croissance démographique est ir- régulière et relativement lente. Cela est attribué à une politique démographique incohérente (là où la Chine a misé sur la politique de l’enfant unique).

L’Inde, du fait de la nature démocratique de son régime politique, axe sa politique sur la responsabilisation individuelle (centres d’information sur la contraception) plutôt que sur des politiques contraignantes, con- trairement à la Chine où la politique imposée de l’enfant unique n’a pas varié depuis sa mise en vigueur (avec seulement des aménagements pour les populations rurales).

Les facteurs qui semblent avoir eu le plus d’impact sur la natalité semblent être :

• L’amélioration générale du niveau de vie ;

• L’alphabétisation des femmes dans certains états.

Néanmoins, l’Inde est aujourd’hui confrontée à un phénomène problématique : la baisse du nombre de IHPPHVSDUUDSSRUWDXQRPEUHG·KRPPHVHQUDLVRQGHO·pOLPLQDWLRQSUpQDWDOHPDVVLYHGHVI±WXVIpPLQLQV Le ratio dans la population est de l’ordre de 900 femmes pour 1000 hommes. Dans certaines parties de l’Inde, il n’est plus que de 800 femmes pour 1000 hommes. En conséquence, de nombreux hommes vivent DXMRXUG·KXLXQFpOLEDWIRUFpHQPrPHWHPSVTXHVHGpYHORSSHQWGHYDVWHVWUDÀFVGHÀOOHVjPDULHUHWTXH l’ancienne pratique de la polyandrie tend, dans certains endroits, à renaître.

Les nouvelles classes sociales : Inde 1, 2 & 3 (employables vs. non employables)

Près de 100 000 Indiens ont une fortune supérieure à un million de dollars, en dehors de leur résidence principale. Entre 2004 et 2005, leur nombre est passé de 70 000 à 83 000. Parmi les pays émergents, il s’agit de la plus forte hausse après la Corée du Sud (+21,3%). La palette de gens qui ont fait fortune en Inde ne cesse de s’élargir: les cadres de sociétés de TI qui, grâce à leurs stock-options, ont vu leur fortune décupler, les joueurs professionnels de criquet, les stars de Bollywood, les entrepreneurs de petites et moyennes entre- prises dans les secteurs pharmaceutiques, biotech, des composants automobiles, des exportateurs de pierres précieuses, des avocats, des médecins et des architectes. La plupart font partie d’une nouvelle génération d’entrepreneurs indiens qui consacrent tout leur temps à développer leurs affaires.

L’histoire de l’ascension indienne débute en 1990, année durant laquelle Rajiv Gandhi arrive au pouvoir.

Géo-démographie de l’Inde

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Géo-démographie de l’Inde

Un indicateur: le Sensex 30, soit l’indice des 30 plus grandes capitalisations boursières indiennes. Il ne valait même pas 1000 points en 1990. Aujourd’hui, il a dépassé les 11 000 points. Même s’il a subi une forte cor- rection (–30%) au premier semestre de cette année, dans le sillage des autres Bourses de la planète, il a depuis rebondi pour rattraper les deux tiers de sa chute.

En d’autres termes, les investisseurs qui ont misé sur l’Inde durant les trois dernières années ont réalisé des gains bien plus importants que dans les pays industrialisés et dans la majorité des économies émergentes. La Bourse de Mumbai est le témoin de cette réussite. Elle pèse aujourd’hui plus de la moitié de l’indice SMI.

Le moteur de la croissance indienne, ce sont des entreprises comme Infosys (services informatiques), ICI-

&,%DQNHW5HOLDQFH,QGXVWULHVOHVWURLVSRLGVORXUGVGHO·LQGLFH6HQVH[,OVRQWSOHLQHPHQWSURÀWpGHV marchés mondiaux pour exporter leurs produits. Ils ont aussi pu compter sur une classe moyenne en pleine expansion, avide de consommer, qui devrait atteindre 350 millions de personnes en 2010. Durant les trois GHUQLqUHVDQQpHVFHVWURLVHQWUHSULVHVRQWYXOHXUVEpQpÀFHVV·HQYROHU'DQVOHFDVGH5HOLDQFHSOXVJUDQG JURXSHLQGLHQHQWHUPHVGHFDSLWDOLVDWLRQERXUVLqUHODÀUPHDSURÀWpSOHLQHPHQWGHVHVGLYHUVHVDFWLYLWpV GDQVODSpWURFKLPLHOHJD]HWOHUDIÀQDJH­O·LPDJHGXERRPpFRQRPLTXHLQGLHQVRQWLWUHDSUHVTXHGRXEOp depuis le début de l’année.

Les catégories de clients

De cette croissance économique indienne, trois classes économiques se distinguent. Ces classes forment également trois catégories de clients. En fait, en Inde, les contrastes sont très importants et se re- ÁqWHQWEHDXFRXSSDUHWVXUODVRFLpWp

La classe riche est créée par les anciens riches mais surtout les nou- veaux entrepreneurs dont les revenus dépasses les 200 000$/an. Cette classe sociale ne côtoie pas beaucoup les gens de classe inférieure (moins riches). En effet, les aspirations de chacun, dépendamment de sa classe sociale, sont bien différentes. Voitures de luxe, grandes villas, YrWHPHQWVGHKDXWHFRXWXUHUHVWDXUDQWVÀQHFXLVLQHFOXEVXSVRQW certaines gâteries que peuvent s’offrir cette catégorie de clients.

Dans la classe moyenne indienne, cependant, les clients ne se paient pas des grands luxes mais arrivent quand même à vivre une vie dé- cente. Ce sont des jeunes diplômés, ingénieurs, employés des grandes RXPR\HQQHVÀUPHV/HXUQRPEUHJUDQGLWVDQVFHVVHHWOHXUUHYHQX moyen se situe entre 20 000$ et 150 000$. Ils ont des comptes ban- caires et constituent la catégorie de clients 2.

Au bas de l’échelle sociale, on retrouve malheureusement la majorité de la population indienne. Les pauvres, YLYDQWPDMRULWDLUHPHQWGDQVOHVJUDQGVELGRQYLOOHVRQWXQHUpDOLWpDVVH]GLIÀFLOH%HDXFRXSVRQWDXFK{PDJH D’autres arrivent à se trouver un travail mais dans des conditions souvent défavorables. Ce sont les chauf- feurs de tuk-tuk (taxi indien), de rickshaw, le personnel de maison, etc. Leur revenu moyen est inférieur à 20 000$ mais de par leur nombre, constitue quand même une catégorie de clients non négligeable.

Les plus pauvres constituent cependant une autre classe qu’on pourrait appeler non consommatrice. En fait, beaucoup d’indiens vivant dans les bidonvilles son non employables et ne peuvent être considérés comme clients, et ce, pour aucun marché. En effet, 430 millions d’indiens vivent avec en dessous d’un dollar par jour.

Ces indiens vivent dans une pauvreté extrême où le plus grand luxe serait de s’offrir un peu d’eau potable.

It happened in India

Dans l’autobiographie « It happened in In- dia », le dirigeant des magasins Big Bazaar, Kishore Biyani décrit l’ampleur que prend actuellement la consommation de la classe dénommée India 2. Tandis que la plupart des entreprises sont allées cibler les clients d’India 1, Big Bazaar a bâti un empire en misant sur la croissance du pouvoir d’achat des classes moyennes. Un pari qui s’est avéré très payant. Son groupe a diversifié dans les secteurs du commerce au détail, l’électronique, des finances et les divertisse- ments.

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Principaux indicateurs économiques

L’Inde vit une période historique. Au cours des vingt dernières années, la croissance moyenne du produit intérieur brut (PIB) y a dépassé 5,5%. Durant les trois dernières années, sa hausse s’est inscrite autour de 8%. L’optimisme du gouvernement va au-delà : il vise une croissance économique de 10% dans les prochaines années.

Contrastes et impressions personnelles

'HFHWWHFURLVVDQFHpFRQRPLTXHHWJOREDOLVDWLRQGHO·,QGHODSRSXODWLRQHQWLqUHHQSURÀWHPDLV à un rythme très différent. Un creusement des écarts s’est déclaré, tant dans le domaine social que géographique. Ce déséquilibre est illustré par les différentes catégories de clients en Inde.

En effet, ces derniers années, beaucoup d’indiens sont devenus des membres des classes qu’on nomme Inde 1 (les super-riches) ou Inde 2 (la classe moyenne croissante) tandis que la majorité des non employables (Inde 3) sont restés dans cette catégorie.

Dans cette réalité que l’Inde vit aujourd’hui, deux Indes coexistent, séparées par une ligne allant du nord du Pendjab au nord de l’Andhra Pradesh et distinguent d’une part, l’Inde dynamique réunissant tous les États au sud-ouest à l’exception du Rajasthan et, d’autre part, l’Uttar Pradesh et le Bihâr. Entre ces deux Indes, le rapport en terme de revenus par habitant est d’un pour trois.

Géo-démographie de l’Inde

Tableau 3 : Indicateurs économiques de l’Inde

Population 1,1 milliard Alphabétisation 60 % Taux de chômage 7,8 % Population sous la ligne de pauvreté

25 % (2002)

PIB par habitant 3 700 $US

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Abondance de la main d’œuvre

L’Inde est à la veille de son climax démographique, pendant que toutes les autres puissances économiques commencent (ou ont déjà commencé) leur déclin dans la proportion de popula- tion en âge de travailler. Contrairement à la Chine, qui avec sa « one-child-policy » a créé elle- même son déclin démographique, l’Inde n’impose aucune restriction nataliste et le résultat est l’arrivée dans les prochaines années d’une génération employable, qui portera à 65% la propor- WLRQGHSRSXODWLRQDFWLYHHQ/DÀJXUHPRQWUHFHWWHpYROXWLRQFRPSDUDWLYHGHVSD\VGX G6 et du BRIC.

Figure 3 : Population en âge de travailler (2000-2050)

Compte tenu de cette évolution il sera primordial pour l’Inde de conserver l’élan de croissance actuel et de générer assez d’emploi pour absorber la masse de nouveaux travailleurs. Actuelle- PHQWDYHFXQWDX[GHFK{PDJHGHODVLWXDWLRQVHPEOHRIÀFLHOOHPHQWFRQWU{OpHPDLVFHFKLI- fre cache les politiques de subvention de l’emploi des gouvernements provinciaux et national.

/RUVGHQRWUHVpMRXUOHVH[HPSOHVG·LQHIÀFLFDFLWpHWG·LPSURGXFWLYLWpVFDXVpHVSDUODKLpUDUFKLVD- tion des organisations se sont suivis autant dans les services publics (gares de train, aéroports, police) comme dans les entreprises privées.

Freins à la création d’emploi

L’histoire économique de l’Inde d’avant 1991 et la culture communautaire sont possiblement jO·RULJLQHGHFHWWHFUpDWLRQDUWLÀFLHOOHG·HPSORL&HSHQGDQWjORQJWHUPHFHWWHSROLWLTXHSHXW devenir contraignante car elle est coûteuse et n’apporte aucune valeur ajoutée ni avantage com- pétitif au pays. C’est plutôt du côté de l’innovation et du développement industriel qu’il faut chercher les solutions à la pénurie d’emplois.

Un autre aspect dont il faut tenir compte dans le futur est la forte proportion d’activités agri- coles dans l’économie indienne ainsi que de l’exode rural qui surviendra massivement dans les prochaines années. Actuellement l’agriculture emploie autour de 50 % de la population. Avec l’industrialisation croissante (actuellement seulement 12 % des emplois), mais surtout avec

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le « boom » des activités liées aux technologies de l’information, la tendance est à la baisse et FHFLFUpHXQHIXLWHPDVVLYHYHUVOHVYLOOHVG·XQHPDLQG·±XYUHTXLQHSHXWrWUHDEVRUEpHSDU l’économie. Le résultat est très visible à Mumbai : le bidonville plus grand au monde situé à peine à quelques kilomètres des sièges sociaux des grandes multinationales. Des masses de personnes qui ont choisi l’exode rural pour trouver la misère métropolitaine à laquelle la société indienne n’a pas encore trouvé une réponse adéquate.

Un autre facteur de risque pour la création de l’emploi est l’éducation. Selon un représentant de la compagnie Philips, 400 millions d’Indiens sont actuellement « inemployables ». Ceci veut dire que mis à part des travaux basiques qui permettent la survie, l’éducation de ces personnes ne leur permet pas d’occuper un emploi digne de ce nom. Malgré une

culture qui accentue l’importance de l’éducation, une grande partie de la population reste à l’écart de ses bienfaits et les coûts liés à la fermeture de ce schisme seront énormes pour la société indienne.

Le taux d’alphabétisation général actuel de 60% montre que malgré les efforts dans certaines provinces (Kerala, taux de presque 90%) surtout les populations rurales sont laissées pour compte.

Des initiatives privées comme les centres d’alphabétisation de Tata RXODFUpDWLRQGHSURGXLWVDYHFÀQDQFHPHQWSDUPLFURFUpGLWSDU Philips sont en train d’apparaître pour assurer la stabilité de la so- ciété indienne.

Facteurs favorisant la croissance d’emploi

Malgré les inégalités existantes dans l’éducation et la formation, la situation n’est pas aussi négative si on considère la population ayant accès à l’éducation. Non seulement le passé colonial britannique a laissé un système éducatif en bonne condition, mais en plus la cul- ture indienne valorise très fortement la formation de sa progéniture et la réussite scolaire est une priorité pour les familles de toute classe sociale. Ce phénomène permet de créer un système hautement com- pétitif qui forme des élites intellectuelles de classe mondiale, tout en haussant le niveau général de l’éducation impartie. En visitant les Indian Institute of Technology (IIT) à Delhi et Mumbai nous avons eu un aperçu des conditions d’éducation de l’élite indienne : mal- gré des infrastructures très modestes, l’engouement des entreprises SRXUOHVÀQLVVDQWVGHFHVLQVWLWXWVHVWPDUTXDQW,OLQGLTXHjTXHO point on y injecte les moyens pour créer l’élite capable de générer la croissance économique dont nous sommes témoins actuellement.

L’entrepreneurship reste une mine d’emplois futurs encore très mal exploitée. En Inde, la culture rurale favorise la création de petites entreprises familiales dont la valeur pour la classe moyenne et basse est inestimable. Ce modèle d’entreprise a trouvé son histoire de suc- cès dans les villes et des entreprises telles que Wipro, Birla, Tata, ou

Reliance sont actuellement des conglomérats industriels issus de petites entreprises familiales. Le manque de capital-risque ne favorise pas encore la croissance d’une masse de nouveaux entrants, mais dans la culture indienne un échec dans une entreprise n’est qu’un incitatif à essayer encore une

-FT*OEJBO*OTUJUVUFTPG5FDIOPMPHZ Les IITs sont les universités d’élite indiennes en matière de sciences et technologies. Il existe 7 centres dans le pays qui fournis- sent le marché avec des ingénieurs et chercheurs, abritent des chaires de recher- che industrielles et agissent même en tant qu’incubateurs d’entreprises. Notre projet nous a permis de visiter les IIT de Delhi et de Mumbai.

À Delhi nous avons eu un aperçu des mod- estes infrastructures disponibles aux étudi- ants ainsi qu’une explication du processus très sélectif de recrutement d’étudiants.

Les JEE (Joint Entrance Examinations) se tiennent simultanément dans tout le pays pour permettre à près de 4000 étudiants d’accéder à une place d’études. Près de 200 000 indiens se présentent chaque an- née aux examens.

À Mumbai nous avons eu l’occasion de visiter le centre d’entrepreneurship, une institution d’incubation de nouvelles entre- prises, ou l’on fournit le support (infrastruc- ture et de conseil) à de jeunes étudiants pour créer des nouvelles entreprises.

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Le mirage de la formation d’ingénieurs

Les IITs ne sont pas les seules universités formant des ingénieurs.

Un total de 100 000 nouveaux ingénieurs en TI arrivent sur le marché du travail chaque année. Les entreprises ont généré une demande qu’on tente actuellement de satisfaire à tout prix, même si cela va très souvent au détriment de la qualité. Actuellement les entreprises parlent de Tier-1, Tier-2 et Tier-3 Schools pour différencier le niveau académique (et salarial, en conséquence) des nouveaux ingénieurs gradués. Le nombre impressionnant d’ingénieurs n’est donc qu’un médiocre estimateur de la ca- pacité de l’Inde à innover en high-tech, alors qu’on tente quali- ÀHUOHUHWDUGG·LQGXVWULDOLVDWLRQDFFXPXOpGXUDQWOHVGpFHQQLHV d’immobilisme économique. Les entreprises comme Satyam, Wipro ou Infosys sont toujours insatisfaites des ressources hu- maines existantes sur le marché car elles ne trouvent pas assez de jeunes formés pour combler leur besoin de personnel.

La guerre des talents et l’attrition

Le manque d’ingénieurs avec une formation solide crée une situation très inconfortable pour les entreprises. La croissance économique dans le domaine des technologies de l’information crée de plus en plus de nouveaux postes, et les entreprises se livrent à une compétition féroce pour les couvrir avec les meil- leurs talents. Ces derniers savent qu’ils ont le choix, et font grimper les salaires tout en changeant rapidement d’entreprise

dès qu’une meilleure offre se présente. Les conséquences sont des salaires et des coûts de recrutement anormalement élevés ainsi que des taux d’attrition autour de 20 % dans la plupart des entreprises IT. Cet aspect est un des freins principaux à l’arrivée de nouveaux acteurs in- ternationaux : l’avantage compétitif des salaires modestes s’effrite et les pertes de productivité dues à la rotation du personnel sont considérables. La génération infotech est caractérisée par XQHÀGpOLWpLQH[LVWDQWHHWXQHUHFKHUFKHFRQVWDQWHGHPHLOOHXUHVRSSRUWXQLWpVSRXUIDLUHIRU- tune. Des conditions qui ne promettent pas d’avantages concurrentiels à long terme pour des entreprises arrivant à Bangalore et les autres cités high-tech.

1IJMJQTFUMBHVFSSFEFTUBMFOUT Lors de notre visite chez Philips, notre interlocuteur nous donna un exemple très représentatif de la situation sur le marché du travail en Inde : un jeune diplômé de IIT était venu à une session de recrutement et, ne voulant pas perdre de temps avec des présentations sur l’entreprise et le départe- ment employeur, il avait dit : “Please keep the presentations for later. First of all, let us talk the conditions of the contract: How much do you pay?”.

Lors de nos visites des entreprises en IT, toutes nous ont présenté leur stratégie pour contrer l’attrition croissante. Cepend- ant, toutes étaient aussi d’accord que la priorité des recrues est clairement l’argent, tandis que le travail reste un critère sec- ondaire de choix, ce qui rend la tâche de conserver les bonnes ressources de plus en plus difficile.

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