A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
X. S TOUFF
Théorie des formes à coefficients entiers décomposables en facteurs linéaires
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 2
esérie, tome 5, n
o2 (1903), p. 129-155
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1903_2_5_2_129_0>
© Université Paul Sabatier, 1903, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de la faculté des sciences de Toulouse » (http://picard.ups-tlse.fr/~annales/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisa- tion (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression sys- tématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fi- chier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
THÉORIE DES FORMES A COEFFICIENTS ENTIERS
DÉCOMPOSABLES
EN FACTEURSLINÉAIRES,
PAR M. X.
STOUFF,
Professeur à la Faculté des Sciences de Besançon.
- --.
Théorie des formes à coefficients entiers où le
degré
estégal
au nombredes variables et
qui
peuvent êtredécomposées
en facteurs linéaires ( 1 ).I.
Soit d’abord une forme de
degré
Il, à ntvariables,
dont les coefficients ne sontpas tous nuls. On
peut
trouver unsystème
de valeurs entières desvariables,
pre- mières entreelles,
pourlequel
cette forme a une valeur différente de zéro. Eneffet,
attribuons àchaque variable, Indépendamment
des autres, n -~-1 i valeurs entièresdistinctes,
cequi
donne en tout(n
+systèmes
de valeurs des va-riables. Parmi les
( n +
valeurscorrespondantes
de laforme,
l’une au moinsn’est pas nulle.
Supposons,
eneffet,
pour un instant que le contraire aitlieu,
etenvisageons
les valeurs de la forme relatives aux différentssystèmes qui
ne sedistinguent
entre eux que par la valeur de l’une desindéterminées;
la formeordonnée par
rapport
à cette variable est unpolynome
d’ordre n,qui
a, n + i ra-cines,
etdont,
parconséquent,
tous les coefficients sont nuls. Les coefficients de la forme ainsiordonnée, qui
sont des formes d’ordre n auplus
par rapport auxni - i variables restantes, sont nuls pour les
(n
+i)m-’ systèmes
de valeurs que l’onpeut
attribuer à ces variables. On ordonnera chacun d’eux parrapport
àl’une des variables
qu’il contient,
et l’onrépétera
le même raisonnement. Fina-lement,
on prouve ainsi deproche
enproche
que tous les coefficients de la forme( 1 ) L’objet de cet article est de faciliter la lecture des Mémoires de M. Hermite (t. 47 du
Journal de Crelle). 11-T. Minkowski a souvent
complété
les travaux d.e avec des méthodesqui
lui sont propres. Je me suis proposé icid’interpréter
autant que possible la pensée de M. Hermite,I30
proposée
sontnuls,
cequi
est contrel’hypothèse. Ayant
obtenu unsystème
devaleurs entières des variables
qui
n’annulent pas laforme,
en les divisant par leurplus grand
commundiviseur,
nous obtiendrons unsystème
de valeurs entières des variablespremières
entre ellesqui
n’annulent pas cette forme.Nous nommons
équivalentes
dcux formeslorsque
la seconde s’obtient en sou-mettant la
première
à une substitution linéaire de déterminant unou les coefficients sont entiers.
On
sait, d’après M. Hermite,
que l’onpeut toujours
former un déterminant à éléments entiers et de valeur un, dont une colonne soit constituée par des nombres‘ entiers
donnés, premiers
entre eux ; on saitégalement
que, si une forme est sou-mise à la substitution
(i),
le coefficient de est le résultat obtenu en substi-tuant
respectivement
à x,, X2, ..., dans la formeprimitive
o:,y-, , .., De ces deuxpropositions
et de celle que nous avons démontrée en commençant il résulte que toute forme dont les coefficients ne sont pas tous nuls a uneéqui-
valente dans
laquelle
le coefficient dexl
n’cst pasnul, j
étant l’un des ni indicesà volonté.
-
Le
problème
que nous nous proposons maintenant d’étudier est le suivant : : On donne unefornze
cccoefficients
entiers dedegré
n, à mvariables,
etl’on sait a
priori
que celleforme peut
êtredécomposée
en nfacteurs linéaines;
on demande d’obtenir
ces facteurs.
Le
problème
sera résolu pour la forme donnée s’il l’est pour l’uncquelconque
des formes
équivalentes.
Parmicelles-ci,
soitF~x,,
x.,, .. ,, une forme ou le coefficient dex~, qui
est un nombre entierA,
est différent dezéro,
eton aura
et, par
hypothèse,
A n’étant pasnul,
aucun des coefficients ajt n’est nul.Le
problème
devra être considéré comme résolu si l’on connaît danschaque
facteur linéaire les
rapports
des coefficients de x_,, x3, . , ., au coefficient dex1. En
effet,
les données nepermettent
pas de déterminerdavantage
ces facteurs.Prenons posons
nous aurons
le
polynome f
a ses coefficients rationnels. Il doit être considéré comme connu .Le
problème
sera résolu si l’on connaît lesquantités zj
et lesexpressions
li-néaires sy
qui
ne contiennent que les ni - 2 dernières variables x3, ...,Soit la somme des termes de x3...., où ne
figurent
pas lcsnz - 2 dernières
variables,
et x3, ..., la somme des termesde f dont
ledegré
total parrapport
aux nz - 2 variables x~, ..., Xm estégal
à k. On auradonc
En faisant l’identité
(2 ) donne
les
quantités zj
sont donc les n racines del’équation
à coefficients rationnelsà chacune des racines de cette
équation correspond
un facteur linéaire def.
Soitz1 une racine
simple de l’éduation (3), je
dis que les coefficients de la fonctionlinéaire v, s’expriment
rationnellement t en fonction de Zj. Eneffet,
si l’on déve-loppe
leproduit qui figure
dans le second membre de( 2),
on voit que l’on ar
oil
le signe 1 indique
leproduit
des facteurs binomes ,~ - ,~h enexceptant
la valeur la =j. Si,
dans les deux membres de l’identitc(4),
on fa.it z = z4, il vientAinsi le
facteur
linéairequi correspond
à une racinesimple
z1 eston voit
qu’il est
connu rationnellement dès que z1 est connu.Je dis encore que, si Zj est une racine
multiple
d’ordre Il del’équation (3),
leproduit
des facteurs linéaires def qui correspondent
à ~,, est connu rationnelle-ment
quand
est connu.Soit,
eneffet,
ce
produit.
On adans
chaque
terme de la somme03A3,
l’ensemble des indicesjh
forme une combi-naison des indices
1, /
2, ..., n, /c à k. Lesigne il indique
que lprend
les va-leurs
qui
ne sont pascomprises parmi
celles des indicesjh.
Si nousfaisons
~ === ~,, tous les termes de la
somme ’ s’annulent
sauf unseul,
et l’on aPlus
généralement,
on aDans le second
membre, z figure
avecl’exposant l
dans les termesqui
contiennent les
produits
à l~ - L desexpressions
v,, ..., vk;figure
avec unexposant supérieur
à l dans tous les autres termes du second membre. Prenons les dérivées d’ordre l des deux membres de l’identiLc(5), puis
faisons ,~ _-_ il viendra
où,
cettefois,
les indicesj~
sontpris parmi
les nombres J , ~, ..., h.Oca aura, par
sccice,
.P,
est donc connu rationnellement par z1.Supposons
quel’équation
ai t s racines de l’ordre demultiplicité A,
..., Zs, et soiton sait que le est connu
rationnellement ;
aux racines ~~, .... ~correspondent
des facteursP,,
...,I’S
def
tous dedegré
k donnés par la formule(6),
et leproduit
effectuéP, ~P_>... PS
est unpolynome
dedegré
sk dontles coefficients sont des fonctions
symétriques de Zj;
.~~, ...,’zs,
Cepolynome
estdonc connu rationnellement.
’ ’
’
Supposons
maintenant que la forme à coefficients entierssoit irréductible. Nous entendons par là
qu’elle
n’est leproduit
d’aucune autreforme à coefficients entiers par une forme aussi à coefficients entiers.
D’après
lathéorie de la division des
polynomes,
Fne
pourra être nonplus le produit de,
deux formes de
degré
moindre que fi à coefficientsrationnels,
et/
n’admettra pasnon
plus
de diviseur dedegré
moindre à coefficientsrationnels. Or,
sil’équa-
tion
(3)
admet s racines dudegré
k demultiplicité,
et, en outre, d’autres racines d’undegré
demultiplicité
différent deh, f
admet le facteurP, P2... Ps qui
estconnu
rationnellement,
et, parconséquent,
F nepeut
être irréductible.Donc;
siF est
irréductible,
toutes les racines de(3)
sont nécessairement du même ordre de mutiplici
té.Quand F(x,,
x,, ..., estirréductible,
orzpeut, d’ailleurs,
en tout çccs,faire dépendre
ladécomposition complète
decette forme en facteurs
linéairesd’une
équation
nqui
n’a que des racinessimples.
’,
Uj désignant,
comme il a été ditplus haut,
l’un des facteurs linéaires deF,
onpeut écrire
comme aucun des coefficien ls a jl n’est
nul,
nous pouvons poserLes n fonctions linéaires
homogènes
contiennent seulement les ni - i der- nières variables X2, x~, ..., Attribuons à chacune de ces variablesindépen-
damment des
autres 2 +
i valeurs entièresdistinctes,
cequi
donnera entout systèmes de valeurs de ces variables. Je dis ne l’un au
tout
L
2 +J
" de valeurs de ces variables. Je dis que l’un anmoins de ces
systèmes
faitacquérir
aux Il fonctions linéairesLj
des valeurstoutes différentes entre elles.
Supposons,
eneffet,
que le contraire aitlieu,
c’est-à-dire que, pour
chaque système,
deux au moins des fonctionsLj prennent
lamême valeur,
Il y
T a[n(n-1) 2 + I]m-2
groupes chacun de2 -__
11 + ttèmes,
tels que lessystèmes
dechaque
groupe ne diffèrent que par la valeur at- àEnvisageons
lessystèmes
d’un même groupe, pour chacun d’eux il existe une combinaisonLj, Ly,
pourlaquelle
les valeurs deLj
et deL/
sontégales,
et, comme le nombre dessystèmes
de ce groupe surpasse d’une unité le nombre des combinaisons de raobjets
deux àdeux,
l’une au moins des combi- naisonsLj, L~-
doit seprésenter
deux fois. On adonc, pour
les mêmes valeurs dex,, .. , , x"L et pour deux valeurs différentes de x2,
d’où l’on déduit
Posons
nous avons donc
[n(n-1) 2
+systèmes
de valeurs de x,3., ..., x"t tels que danschaque système
une des combinaisonsLj, présente
des valeurségales
etque de plus aj2 aj1 = aj2 aj1. Ces systèmes peuvent être répartis en [n(n - I) 2
+ I]m-3ajl ~ 2
groupes où les
systèmes
d’un même groupe ne diffèrent due par la valeur de x3;le
nombre
dessystèmes
d’un mêmegroupe étant n
(n -I) 2 + I, l’une des combi- naisons L’j,L’j’ présentant
des valeurségales
doit seprésenter
au moins deuxfois,
et l’on en déduit
et ainsi de suite. De
proche
enproche
onprouverait
ainsiqu’il
existerait dans F deux facteurs linéairesUj, U~~
dont les coefficients seraientproportionnels.
F aurait donc des facteurs
multiples,
et leproduit
des facteurs d’un mêmedegré
de
multiplicité
donnerait un diviseur de Fqui pourrait
être trouve rationnelle-ment. F ne serait donc pas irréductible.
Envisageons
maintenantun système
de valeurs de x 2, x~, .. , , x"~ pourlesquelles
les fonctions
Lj
sont toutes différentes. Divisons ces valeurs par leurplus grand commun diviseur,
nous aurons des valeurs entièrespremières
entre elles de x2,...,
xm pourlesquelles
les valeurs desLj
sont toutesdifférentes;
ces valeurspeuvent
êtreprises
pour éléments de lapremière
colonne d’uu déterminant à éléments entiers et de valeur un. DansF,
sanschanger
la variablc x,, soumettonsles ni - i dernières variables à la substitution dont les coefficients sont les éléments de ce
déterminant;
les différentsquotients
aj2 aj1 relatifs aux facteurslinéaires de la nouvelle forme seront
précisément
les valeurs des fonctionsLj
toutes différentes entre elles. Par suite
l’équation 03C6(z)
= o, relative à Ja nouvelleforme,
n’aura que des racinessimples;
et chacune de ces racines étant connue,on connaît par cela même le facteur linéaire
correspondant.
Soit n _-_
sh,
et supposons quel’équation 03C6(z)
= o rclativc à la formeprimi-
tive ait s racines de
degré
A demultiplicité.
Par la résolution d’uneéquation
dedegré s,
la forme se trouveradécomposée
en s autres formes dedegré ~~ ;
si l’onfait ensuite dans chacune de ces formes la substitution linéaire à coefficients entiers
qui
vient d’êtreindiquée,
on voit quechaque
forme d’ordre k pourra êtredécomposée
en facteurs linéaires à l’aide d’uneéquation
dedegré
Ic.On peut encore remarquer que si la
fonction
F est irréductible et sil’é jiccc-
lion
03C6(z)
= o n’a que des racinessimples,
cette dernièreéquation
est néces-sairement irréductible. Car si avait un facteur
rationnel,
leproduit
desfacteurs
correspondants
de F serait aussi connu rationnellement.IL
Considérons
plus particulièrement
les formes Irréductiblesdécomposables
enfacteurs linéaires et où le nombre des variables
égale
l’ordre ~t de la formel%1. Hermite nomme
invariant
de F le carré du déterminant des coefficients ajh~ j,
Iz =1, 2, ...,n~.
L’invariant est unequantité
rationnelle.En
effet, d’après
cequi précède,
danschaque
facteur linéaire deF,
lesrapports
des ~t - 1 derniers coefficients au
premier
peuventtoujours s’exprimer
commenous l’avons vu par des fonctions rationnelles des diverses racines d’une
équation
d’ordre n à coefficients rationnels. L’invariant est, par
suite, égal
à une fonctionsymétrique
des racines de cetteéquation, multipliée
par le carré duproduit
qui
est lui-mêmeégal
au coefficient dex~
dans laforme; donc,
c’est une quan- ti té rationnelle.Si l’invariant n’est pas
nul,
aucun des coefficients ajh n’estnul,
ni dans la formeF,
ni dans aucune formeéquivalente.
En
effet, d’après
cequi précède,
il existe uneéquation
à coefficients rationnelsqui
n’a que des racinessimples
.Zj, ~~, ..., et telle que l’on ait~~(â~
étant une fonction rationnelle. Deplus,
cetteéquation
estirréductible,
sansquoi
F nepourrait
être irréductible. Si donc on avaitInéquation
--- o, à coefficientsrationnels,
admettant la racine devraitadmettre toutes les racines ~2? ’ ’ ’? on aurait alors
et le déterminant dont le carré
donne
l’invariantayant
une colonne de zéros serait nul,j=n
Le coefficient de dans la forme F est
égal
àTT
Ainsi dans F et danstoutes ses
équivalentes
les coefficients despuissances
des variables sont des entiersqui
ne sontjamais
nuls.D’après
cequi précède,
deux desrapports
nepeuvent
devenirégaux:
que si les n
rapports
ajh aj1(j
= i, 2, ...,n)
separtagent
en un certain nombre s de groupes différents contenant chacun le même nombre h de rapports touségaux
entre eux. La
décomposition
de F en facteurs linéairespeut
encore étre consi-dérée comme
dépendant,
d’uneéquation
E d’ordre n, à coefficientsrationnels,
etqui
n’a que des racinessimples.
Mais comme cettedécomposition
peut aussi être effectuée par la résolution d’uneéquation
d’ordre s suivie de celle d’uneéquation
d’ordre
A,
le groupe de Galois del’équation
E est alors nécessairement im- Si les facteurs de F ne sont pas tousréels,
onpeut
supposer les facteursimagi-
naires deux a deux
conjugués.
Soit pL le nombre des facteursréels, v
le nombrede
couples
de facteursimaginaires conjugués,
de sorte n.Repré-
sentons par
U j ( j
= i, 2, ...,~,~
les facteursrée(s,
et parUj
~~, + i ,u-;- 2,
..., Il les facteursimaginaires conjugués. Supposons
deplus
queU~+.~
soit
conjugué
deU~,+,, U,+, conjugué
de et ainsi de suite. Considérons le déterminant ten combinant, les
lignes
on reconnaît aisément que ce déterminant est.égal à
Tous les éléments de ce déterminant autres que ceux des
lignes
de + 2,~,
..., n sontréels ;
les éléments de ceslignes
sont desimaginaires
pures.Donc D est
égal
a(-I)v multiplié
par unequantité
réelle. L’invariant étantégal à D’-’,
on en conclutque l’invariant
a lesigne
de(-
Soit
une forme à
coefficients entiers, irréductible, décomposable en
n facteurs linéaireset dont l’invariant n’est pas nul. On se propose de déterminer les substitutions linéaires à coefficients entiers
qui changent
cette forme en elle-même.Par la substitution
S, chaque
forme linéaireUj
sechange
en une autre formelinéaire que l’on peut
représenter
parVjS,
et comme on doit avoiridentiquement
et que
d’après
la théorie de la division. despolynômes chaque
facteur linéaire dupremier
membre doit se retrouver dans lesecond,
àchaque indice j
doit corres-pondre
un indiceAy
tel que l’on aitidentiquement
lorsque j parcourt
lesvaleurs 1,2,
..., n, l’indicecorrespondant IaJ prend
succes-sivement une fois et une seule chacune de ces mêmes
valeurs,
deplus
il faut évi-demment que
;-"
Nous
distinguons
maintenant, deux cas.,eccs,.- L’un des
facteurs Uj
se par la substitution S à uneconstante
multiplicative près,
cequi
par leséquations
Or,
à chacun des facteurs de Fcorrespond, d’après
cequi précède,
une racine ,~~d’une
équation
irréductible parlaquelle
lesrapports (h
=2, 3,
...,n) s’ex- priment
rationnellement. En vertu de l’irréductibilité de cetteéquation, les
rela-tions
(g)
subsistentquand
on yremplace
â j par une autrequelconque
des racinesde cette
équation,
ou, cequi
revient aumême,
les coefficients deUj
par ceux de l’unquelconque
des autres facteurs linéaires.Donc,
si l’un des facteurs se repro duit à une constantelnultiplicative près,
il en est de même de tous les autres.On a donc, pour j
=1, 2, ..., n,Le déterminant de la substitution S est
toujours égal
à -~--1.En
effet,
on peutregarder
cette substitution comme résultant de trois autres : 1 ° Substitution des variablesU, , U2,
...,Ull
aux variables x, , x2, ... , x,1 ; ; 2° Substitution aux variablesU,, Uz,
...,Un
des variablesU’1, U2,
...,U’n
définies par les relations
3° Substitution aux variables
U’~, U’~,
.... does variablesX’2’
...,x;t.
Le déterminant de la
première
substitution est l’inverse du déterminant 0394 des coefficients des fonctions linéairesUj.
Le déterminant de la seconde est1TTe;=i.
Le déterminant de la troisième est A. Le déterminant de S est nécessairement
égal
au
produit
de ces trois substitutions et, parconséquente
à l’unité.La valeur commune des rapports
(g)
estI ~J.
Donc ~js’exprime
rationnellement par elleappartient
au corpsalgébrique
déterminé par cette racine.Ej est une unité
complexe. Soit,
eneffet,
une fonction linéaire
qui
sereproduit multipliée
par une constante c~quand
onla soumet à la substitution
S,
de telle sorte que l’on aitidentiquement
ce
qui
donne les relayonset par
suite,
en éliminant lesquantités
î,,équation
à coefficients entiers ou le coefficient de estégal
à rrn. estsairement une racine de cette
équation. Donc Ej
est un entiercomplexe,
et,d’après l’équation (8),
Ej est une unité.Second cas. - Chacun des facteurs
Uj
soumis à la substitution S se trans-forme en un facteur différent de
U j, multiplié
par une constante ~j.Comme le’s rapports des coefficients de
Uj s’expriiment
rationnellement par la racine Zj d’uneéquation
d’ordre nqui
n’a que des racinessimples,
on peut poserles
quantités b,o, b11, ..., b1,n-1, b20,
...,bn0,
...,b","_,
sont des nombresralionnels, kj
est unequantité
différente dezéro;
pour avoir lesexpressions
descoefficients d’un autre facteur linéaire
Uh,
il suffira deremplacer,
dans les for- mules(I0), kj
par une autre constante el zj par la racine zhqui correspond
aufacteur llh, les nombres b restant les mêmes.
Il est évident que, pour que rinvariant de F ne sort L pas
nul,
il 1 faut t que le déterminant desquantités b
soit différent de zéro.Mettons,
poursimplifier,
A au lien dehj.
L’identité(j)
donne alorset, en
égalant
les coefficients dexr
dans les deux membresLes
équations (~ i)
sont au nombre de rt; comme le déterminant desquantités
uirest
égal
à on pourra en tirer les coefficients a ji comme fonctions linéaires des coefficients Enfin enremplaçant
..., l»r les valeurs et enrésolvant les
équations
ainsiobtenues,
il vientoù les
quantités
c sont des coefficientsrationnels ;
en divisant membre à membre la secondeéquation par la première,
on aura .~~exprime
rationnellement, en fonc- tion de zà. On pourratoujours
mettre cette relation sous la formeles coefficients uo, u,, ..., étant rationnels. Zh étant la racine
de l’équation
irréductible
les deux
équations
à coefficients rationneladmettent zh
commeracïoe,
et, parsuite,
toutes les racines de lapremière
vérifient la seconde.
Ainsi,
en prenant pour l’unequelconque
des racines de(I2), û(~.~
est encore une racine de cetteéquation.
Si l’on considère
l’équation
il n’existe d’ailleurs
qu’une
seule racine de(I2), z = zh, qui
vérine cetteéqua-
tion. En
effet,
si l’on substitue à z, dans~! (â),
les Il racines de(~2),
on obtientIl
quantités qui, d’après
la théorie des fonctionssymétriques,
sont Jes racinesd’une
équation
.E rationnelle d’ordre Il. Si deux racines de(12)
substituées dans03C8(z)
donnaient toutes deux zj serait au moins racine double de t.ionE,
et E seraitréductible,
zj étant racine d’uneéquation
rationnelle dedegré
moindre que n,
l’équation (12)
seraitréductible,
cequi
i est contrel’hypothèse.
Le
développement
de la méthodeindiquée
par M. Hermite dans son moire Sccr la théorie desformes quadratiques (Journal
cle t.47,
IIe
Partie, V )
permet :1 ° de démontrer que pour ccn invariant donné il n’existequ’un
nombrefini
de classes distinctes deformes F;
; 2° cle déterminer lanature des substitutions
qui transforment
en elle-même uneforme
F décom-posable
enfacteurs
linéaires.Soient
les facteurs réels de
F,
les
couples
de facteursimaginaires conjugués,
de sorte que Nousposerons
les lettres cc,
b,
cdésignant
desquantités
réelles. On aidentiqnement
Envisageons, d’après
11I.Hermine,
la formequadratique
pour toutes les valeurs des
paramètres
î, et u, Comme entreplusieurs formes ~.?
qui
ne diffèrent que par un factenr constant, iln’y
a intérêt,qu’à
en considérerune
seule,
nous pouvons, sansporter
atteinte à lagénéralité,
supposerD’après cela,
endésignant
par 1 l’invariant deF,
le déterminantde ~
est(- I)vI.
Soit
la substitution à coefficients entiers et de déterminant un propre à
réduirez
pourdes valeurs
particulières
desquantités ),
et UL. Par cette substitution F devient tVi
est ce que devientUj
par la substitution S. D’une manièregénérale,
nousreprésentons
par des lettres accentuées lesquantités
relatives a la forme F’. Dans la forme réduite de le coefficient dex~
estil résulte de la relation
(16)
que leproduit
des termes del’expression (19)
donneprécisément
t le coefficient de~~h‘
dans F’.Or,
nous avons démontre que, F étant tirréductible,
les coefficients dex’~", x:l,
..., ne peuvent êtrenuls,
et commeils sont
entiers,
leur valeur absolue est au moinségale
à tcn.D’après
le théorème relatif à une somme de termespositifs
dont leproduit
est constant, la somme(i g)
est au moins
égale
à n.Or, d’après
le théorème de 11T. Hermite sur les formes définiesréduites,
leproduit
des coefficients des carrés des indéterminées dans~.~’
est moindre que
p(-
étant un coefficientnumérique qui
nedépend
que de Ji. Le coefficient dex’’-’ dans 03C6
’ est donc moindre que chacun.
des autres facteurs est au moins
égal
à n.Donc,
dans laforme 03C6’ chaque
coefficient du carré d’une Indéterminée estcompris
entre une limite inférieure et une limitesupérieure,
toutes deuxpositives
et
qui
nedépendent
que de t.On sait
d’ailleurs, d’après
M.Hermite,
que les formes binairesquadratiques
obtenues en annulant dans
o’,
n - 2quelconques
des indéterminées sont toutesréduites ;
il résulte de cette remarque et de cequi précède
que, dans-~’,
lescients des
rectangles
des indéterminées ont tous des limitessupérieures qui
nedépendent
que de I.De là résulte aussi que tous les coefficients de F’ ont des limites
supérieures qui
nedépendent
que de I. Eneffet,
la somme(1 g)
ne comprenant que des termespositifs
et ayant une limitesupérieure qui
nedépend
que deI,
il en est de mêmede chacun
de ses termes,
parconséquent,
lesquantités
ont toutes des limites
supérieures qui
nedépendent
que de I.Qr,
en effectuant leproduit
desquantités U’, ’71, W’,
on voit quechaque
coefficient de F’ est une somme de
produits
de la formeon ne
changera
pas )a valeur de celleexpression
en lamultipliant
par lc pro- duit(16) qui
estégal
àl’unité,
cequi
donne ,Dans ce dernier
produit, chaque
facteurayant
une limite supérieure, il en esLde même du produit.
Les formes F’ ayant des coefficients entiers dont les valeurs absolues sont.
limitées,
sont donc en nombre fini. Nous obtenons donc ie théorème de~/~
La même méthode donne )es transformations semblables de F
(’).
Soit
A est un
paramètre
que l’on fait croître d’une valeur à et ensuite décroître de -- x. Lesquantités positives
ounégatives
1 et s sont consi- dérées commefixes;
p + q - 1 d’cnlre elles peuvent êtreprises arbitrairement;
la dernière est alors déterminée par la relation
qui
est uneconséquence
de
(I6)
et de(20).
Nous dironsqu’une
forme F est réduitequand
ellecorrespond
à une forme
quadratique
réduite pour des valeurs convenables desquantités
i,et Pour un
invariant
donné1,
le nombre des fermes réduites estlimitée
comme nous l’avons vu, el a il est limité pour une même classe.
En
général
les corpsalgébriques qui correspondent
aux divers facteurs de F(1) Comparer MINKOWSKI, Geometrie der Zahlen, p. 137.
sont
distincts;
nous supposerons que l’onadopte
arbitrairement pour ces corpsun ordre déterminé. On
décomposera
les formes réduites F en leurs facteurslinéaires,
et l’on rangera ces facteurs dans ordre des corpsauxquels
ils corres-pondent.
On ne considère pas comme distincts deuxsystèmes
de facteursqui
nedifféreraient
respectivement
que par des constantesmultiplicatives.
Dans Je cas où les corps
algébriques correspondant
aux divers facteurs de F ne sont pasdistincts,
on rangera d’abord les corps distincts dans un ordre déter-miné,
il résultera un certain ordre entre Jes groupes de facteurs linéairesqui appartiennent aux
différents corps. Pourdisposer
les facteurs linéaires à Fin- térieur d’un même groupe, .onadoptera
d’abord un ordre arbitraire que l’onsoumettra ensuite aux
permutations
dii groupe de Galois del’équation
Ainsi,
dans ce cas, nous considérons comme distincts certainssystèmes
de facteursqui
ne digèrent que par Fordre des fa~cteurs. Mais nous faisonstoujours
abstraction des constantes
multiplicatives.
Soit dans tous les cas N le nombre des
systèmes
de formes linéaires ainsi obtenues.Soit
Fo
une certaine forme de la classe considérée. Ondécomposera
enfacteurs,
et l’on rangera ces facteurs .dans l’ordre convenu pour les corps
algébriques correspondants,
si ces corps sonttous
distincts;
dans Je cascontraire,
on choisira un arrangementqui,
des
précédents,
ne soit pas enopposition
avec Je groupe de Galois del’équa-
tion
(3)..
Envisageons
Ja forme ...,dui correspond
àp,o,
les valeurs des
paramètres
J, et u étant obtenuesd’après
leséquations (20).
Soit Pun nombre dont nous nous réservons de
disposer.
Donnons à k les valeursréduisons
chaque
fois la formequadratique ?,
el faisons subir en mêmetemps
aux facteurs de
F 0
la substitution propre à réduire -.~; nous obtiendrons ainsi N + 1systèmes
de formes linéaires dont leproduit
donne une forme réduite.Or,
il
n’v
a que Npareils systèmes qui
soient distincts. Donc unsystème
au moinsse
présentera
deuxfois,
abstraction faite demultiplicateurs
constants, pourh _-_. l P et
pour k
=nt P,
l et nt étant deux valeurs différentesprises
dans la suite1 , 2, 3,
...,N -i- t.
Soientles deux formes
quadratiques
réduitescorrespondantes,
S et S’ les substitutionsqui
ont servirespectivement
à les réduire.’ La substitution S transforme tc,, ..., II p, ..., v q w1, ..., wq
vement en
...,
8~, désignent
des arguments réels et S’ transforme les mêmes formes linéairesrespectivement
enDonc S-’ transforme
U,, U2,
...,Up, V,,
...,Vq, ~’V,,
...,Vq respecti-
vemen t en
et par
conséquent
la substitution S’S-fchange respectivement
..., iip,c’, , .. , , c’~, ..., en
Posons pour
abréger
Le déterminant de la substitution S’S’’ est
égala
un. Sil’on adopte
commevariables les n fonctions linéaires
indépendantes uj, vj, wj,
à S’ S-fcorrespond
sur ces variables une substitution
qui
en est la transformée etqui
a, parsuite,
même déterminant. Ce déterminant est
égal
auproduit
desmultiplicateurs Ej,
Donc
et, par
suite,
S’ S- t est une transformation semblable deFo.
Ellechange
chacundes facteurs de
F 0
enlui-même,
à unmultiplicateur
constantprès.
C’est une sub-stitulion
appartenant
à lapremière catégorie
considéréeau §
III. Tons les nluhi-plicateurs
sont des unités.Une
pareille
substitution peut évidemment être caractérisée par lesmultiplica-
teurs
correspondants.
Si S et T sont deux substitutions de cette
catégorie,
les substitutions ST et TSsont évidemment
identiques
et lesmultiplicateurs
relatifs ii ST sont lesproduits respectifs
desmultiplicateurs
de S et de T. Nous utiliserons maintenant la remarque suivante :Considérant
toujours
la même formeFo,
si l’on attribue auxquantités À et p.
des valeurs satisfaisant à la relation
( 1 6)
et en dehors de cela absolumentquel-
conques, les
produits
sont chacun
compris
entre une limitesupérieure
et une limite Inférieurepositives (la
limite inférieure n’estjamais nulle).
En elfet.,
enreprésentant
les facteursUj, Wj d’après
les formules(I3),
lecoefficient de
x21
parexemple,
dans la forme(22)
sera’
nous savons que cette somme a une limite
supérieure.
Donc il en est de mêmea
fortiori
de03BB21~21a211
.D’ailleurs,
a11n’est
pas nul et nepeut prendre qu’un
nombrelimité de
valeurs;
car Ics facteursUj, Vj, Wj
résultent de ladécomposition
desformes réduites en nombre limité. Donc
03B321 ~21
a une limitesupérieure.
Le mêmeraisonnement
s’applique
a),., ~22,
..., 21(b211
+ci ’)
t)
, ...,On
voit,
en tenantcompte
de(I6), que
leproduit
est
égal
au carré du coefficient dex~
dans une forme réduiteF,.
Ce coefficient n’est pasnul,
et il estentier;
donc il est au moinségal
à un. Doncî,~
testsupérieur
à l’unité divisée par les limites inférieures des autresfacteurs,
etcomme j n’a
qu’un
nombre limité de valeurs~,~ ~~
a une limiteinférieure,
et ilen est de même des
quantités analogues.
On a doncZj
et étant desquantités comprises
dans des intervallesfinis,
ou en se
reportant
auxéquations (20) :
:doù
De là résulte que tes substitutions de la
première catégorie qui
transformentF~
en elle-même ne
peuvent
dériver de moins de p - t substitutions fondamen- tales.Supposons,
eneffet,
pourun
instantqu’il y
en ait un nombre v inférieurà
p + q -
t.Désignons
par03A3’, E",
...,03A3(03B1), ..., 03A3(03BD)
ces substitutions fondamentales et parles
multiplicateurs
relatifs à03A3(03B1).
On aurait
ou les
quantités
sont v entierspositifs
ounégatifs,
ceséquations
étant aunombre de p+q, tandis que les nombres sont au
plus
au nombre de p +q-2,les p + q -
Ipremières équations
suffiront pour que l’onpuisse
éliminer entreelles les
quantités
px. On obtiendra ainsi une relation de la formeoù les
quantités Cj
etKj
sont des coefficientsqui
ne sont pas tous nuls. En rem-plaçant
dans la relation(a4)
leslogarithmes
par les valeurs(23),
il vient endivisant par
(l- ni)P
l et m étant entiers et