DE L ’U NIVERSITÉ DE C LERMONT -F ERRAND 2 Série Mathématiques
P AUL -J EAN C AHEN
Polynômes et dérivées à valeurs entières
Annales scientifiques de l’Université de Clermont-Ferrand 2, tome 54, série Mathéma- tiques, n
o10 (1975), p. 25-43
<http://www.numdam.org/item?id=ASCFM_1975__54_10_25_0>
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par
Paul-Jean
CAHEN57,
av.Bourguiba -
CARTHAGE(Tunisie)
POLYNOMES ET DERIVEES A VALEURS ENTIERES
A est un anneau
intègre
de corps des fractions K. On ditqu’un polynôme f ,
à coef -ficients dans
K,
est à valeursentières, si f(a)
est dans A pour tout élément a de A. Cespolynômes
forment un anneau que
J.L.
Chabert(5) (6)
et moi(3)
avons étudié. Par ailleurs D. Brizolis(2)
s’est intéressé aux
polynômes
dont les dérivées successives sont à valeurs entières. Nous voulons donner ici uneexposition originale
de ces résultats. ’On montre d’abord que si A est Noethérien on
peut
faire une étude locale. Si A estintégralement
clos onpeut
donc se limiter au cas d’un anneau de valuationdiscrète ;
au§
2 onmontre que les anneaux de
polynômes,
dont un nombre fini de dérivées sont à valeursentières,
sont denses dans l’anneau des fonctions continues sur la
complétion
de A. Ensuite on étudie lespectre
de ces anneaux depolynôme
etau §
4 on décrit les inclusions entre les divers idéauxpremiers
duspectre. Au §
5 ongénéralise
cette étude auxf ractions
rationnelles à valeursentières,
etau §
6 onenvisage
le cas où toutes les dérivées successives doivent être à valeursentières ;
ensuite ongénéralise
un résultat de Straus(8)
pour déduire la structure de A-module de cet anneau depolynôme (§ 7),
on en déduitqu’il
n’est pas Noethérien( § 8).
Dans undernier
paragraphe
on étudie lespolynômes
àplusieurs
variablesqui
sont à valeurs entières.§ 1. Définitions,
localisationSoit A un anneau
intègre,
K son corps des fractions. On noteAS
l’anneau despolynômes
à valeurs entières :
Un a les inclusions :
Par
ailleurs, si f
EK jXj et f
est dedegré n,
on définit Iespolynômes fh 1 .lm
..., par :Si K est de
caractéristique 0,
alors1"’> ::
lanème
itérée de la dérivéede f.
On
peut toujours
poserf(n)
=n!fnJ,
et donner comme définition : Définition 1.1AS(k)
est l’anneau despolynômes
à valeurs entières dont lesk-premières
dérivées sont àvaleurs entières :
C’est en effet un anneau car :
Mais on trouvera
avantageux
de travailler aussi avec les «dérivées divisées»fikÀ
Définition 1.2
est l’anneau des
polynômes :
C’est aussi un anneau car on établit sans
peine
les formules :Où bien
sûr,
on faitLa formule suivante pourra aussi nous être utile :
On a les inclusions :
Proposition
1.3Preuve :
Si f est
dedegré n,
alorsMais on pose : Définition 1.4
1 m
Asm
est distinct de AtX]
engénéral :
Exemple
1.5 : Soit A un anneau de valuationdiscrète,
on note m son idéalmaximal, t
uneuniformisante,
v lavaluation,
et on supposeque A /n
estde caractéristique
p > 0(ainsi v(p)
>0).
On choisit des
représentants ao , al’
... , de A modulo m . Alorsest dans
AS°° (car dans AS et f’
E donc a fortiorif 0
car :Ainsi l’inclusion
AS(kJ C As(k)
est stricte engénéral,
comme d’ailleurs l’inclusionExemple
1.6 : Soit A un anneau de valuationdiscrète,
avec les notationsprécédentes
est dans mais n’est pas dans A
fl.
Apréii
avoir introduit ces anneaux, on montrequ’on peut procéder
à une étude locale.On utilise la notation
As.
pourdésigner
l’unquelconque
des anneaux etThéorème 1.7
1
Soit A un anneauintègre
Noethérien et T unepartie multiplicative
deA,
alors1
- -Preuve : Si
f
ej* alors/et
ses dérivées(en
nombre finiégal
à sondegré)
sont à valeursentières sur comme A est
Noethérien,
le A-module des valeursprises, par f et
ses«dérivées»,
est detype fini,
il existe donc un dénominateur commun t e T à ces valeursprises,
d’où
S . Réciproquement,
9 alors donc7-’A [cf. (4) proposition 41
et il en va de même des «dérivées» de f.Si maintenant A est un anneau de Krull Noethérien on
rappelle :
Proposition
1.8 : Si tout idéalpremier
de hauteur 1 de A a un corps résiduel inf ini alorsAs m A [XI .
[cf. (4)] .
On a alors a f ortioriA
et pour f aire une étude locale de A il suffit de considérer les idéauxpremiers
de hauteur 1 de corps résiduel fini.§ 2.
Théorèmes de densitéOn suppose ici que A est un anneau de valuation discrète de corps résiduel fini. On note v la
valuation,
tn l’idéal maximal deA, Â
lacompletion
de A et lescompletions
corres-pondantes.
Unpolynôme à
coefficients dans K(ou
même dansK) peut
être considéré comme unefonction continue de
 dans K
etsi f e
onÂ)
l’anneau des 4f onctions continues de
Â
dansÂ.
On note t une unif ormisante.! Proposition
2.1: Pour latopologie
de la convergenceunif orme,
As est
dense
~4~.
Preuve : Comme
Â
estcomplet
et de corps résiduelfini, Â
estcompact
et pargénéralisation
duthéorème de Stone-Weicrstrass
[(1) V §
5 .Exercices J
est dense dans l’anneau des fonctions continues deÂ
dansK. ~ (Â, Â)
est un ouvert dans cet anneau et bien sûr est dense dansK M,
doncest dense dans
-6(Â, A j.
[cf.
aussi(7)].
Théorème
2.2 : Pour As[k]est
dense dansÂ) ,
Preuve : Il suffit de montrer que est dense dans Si g e
~4 ~..~ ~
on noteg*= el
et onapproche g par g1
=g - h g*où
h e »On choisit h tel que n , n
élevé,
V x e A et Vi k ainsiOn choisit aussi h tel que h s j
(mod
m),
~jc e ~4(et
cecigrâce
au lemmesuivant),
ainsiOn itère le
procédé,
on fait fonction h où n est suffisammentélevé)
- -
- -on arrive à
gm
tel que ~pour m assez
grand,
etgm
est« proche de ~
Lemme 2.3 : Pour tout entier n et tout entier k on trouve h
dans A jkl
tel quePreuve : Soient 0 =
ao., ay,... ~ am
unsystème
dereprésentants
de A modulem a,
et soitoù
chaque
go est de la forme :autrement
dit, ga s’obtient
àpartir
de(X - ayk
enremplaçant
certains facteurs(X -
par(X - ai)
et en le f aisantprécéder
d’un coefficientb a.
on a donc
De
plus chaque terme (x - al
est distinct modulo m n et différent de 0, pour tout x ~ai ,
il y aune
bijection Q x
des indices 0, I , ... ,î , ... , m
sur lesindices I,
2, ..., m, telle que : donc finalement :ne
dépend
pasde x,
autrement
dit : -
h
répond
au lemme. Si eneffet j k,
est une somme deproduits
1déduisent à
partir (X - ayk
enmultipliant
d’abord par(X - ai), puis
en substituant certains facteurs(X - aj)
par(X - ai~ ,
cefaisant,
la valuation duproduit
estsupérieure
à(3
d’au moins l’entier n.
Corollaire 2.4 : est dense dans
’~ (Â, Â).
§3. Spectre premier
On veut déterminer le
spectre
de A . On traite le cas où A est un anneau de Krull Noethérien.S
- Il y a d’abord les idéaux au-dessus de
(0),
on les retrouve dansAS .
mais.
donc
K ®A A -
cette fibre est bien connue ! t- Il y a ensuite les idéaux
premiers
au-dessus d’unidéal p
de corps résiduel infini ou de hauteurau moins 2. On les retrouve dans A ,
S*0 Ap ,
c’est-à-dire(A p ) 9
SI[théorème
1.7] .Mais Ap
est un anneau de Krull dont tous les idéaux
premiers
de hauteur 1 sont de corps résiduelsinfinis,
donc(Ap) s.
=A~ [proposition
1.8]. Cette fibre aussi est bien connue.- Enfin il y a les idéaux
premiers
au-dessus d’un idéal p de hauteur 1 et de corps résiduel fini.On les retrouve dans
(A p)S..
Dans ce casAp
est un anneau de valuation discrète de corps résiduel fini. Onpeut
doncexploiter
les résultats duparagraphe précédent.
On suppose donc A
local,
onreprend
les notationsdu §
2. On écarteA qui
seraétudié
au §
6. AlorsA S’
est dense(Â, Â j,
on s’intéresse donc aux idéauxpremiers
de-~ (A, A)
au-dessus de m . Ce sont les idéauxpremiers de e (Â, Â) ~
soit~ (Â,
c’est-à-dire l’anneau des fonctions localement constantes de
Â
dansAI.
. CommeÂ
estcompact,
les idéauxpremiers
de cet anneaucorrespondent biunivoquement
auxpoints
de :
à tout a
E Â, correspond
l’idéal des fonctions nulles en a[ (1) Il § 4 Exercices].
Ainsi :
Proposition
3.1 : Les idéauxde -6 (Â, Â)
au-dessus de l’idéal maximal m de A, sont enbijection
avec les
points
deA ;
à a E Acorrespond Ty :
,Ces idéaux
découpent
dans des idéauxpremiers m", , ~
comme est densedans ~ (Â, Á),
ces idéaux sont distincts :
Si
ex 1
p , ontrouve f (Â, Â)
tel Ett. m , donc g
E A ,~ ^ ’S"
«proche
de f » et telque g(a)
Em
m.Réciproquement,
tous les idéaux de~4~. ,
au-dessus de m , se relèvent(Â, Â).
Il suffit d’établir
qu’ils
sont tousmaximaux,
car alors les idéauxpremiers AS. ID AI m
sont tous maximaux et minimaux et se relèvent dans
~~4, ~ ~ Alm
[cf . (1) II§
2.proposition 163
Proposition
3.2 : Tous les idéauxpremiers
deAS.
au-dessus de m sont maximaux et de corps résiduelPreuve :
Si f EA (k)
on fait g = 1A IIni = 0 (f - aJk + 1
oùao, a,, ...,
an est unsystème
deS(k) i n
représentants
modulo r~ . On voit que ~ i-v
Si est un idéal
premier
de ~4 S* au-dessus de M, on a donc t et(f -
pour un indice L Théorème 3.3 : Les idéauxpremiers
deAS(k)
et enbijection
avec lespoints
de ;
à a
E Â correspond TD~= ~/ 6.4 ) 1
Note : Ce résultat est dû aussi en
partie
àJ.L.
Chabert(5)
et D. Brizolis(2).
§4.
InclusionsSi A est un anneau de Krull
Noethérien,
les seules inclusionsqui
ne se ramènent pas à des inclusions entre idéauxpremiers
d’un anneauAp [Xlsont
entre les idéauxpremiers
au-dessusde
(0)
et ceux au-dessus d’un idéalpremier
de hauteur 1 et de corps résiduel fini. Onpeut
doncencore supposer A
local,
et ongarde
les notationsprécédentes.
Mais avant d’étudier les inclusions il nous est utile de remarquer que sont pasintégralement clos,
à la différencede
A Sdont
tous les localisés sont des anneaux de valuation discrète de rang 1 ou 2{cf. (3) (5)
et
(6)].
Lemme
4.1 :Si / E A S
et k est un entier(0
k~ ~
on trouve un entier n telque f E
Preuve : Pour calculer
(fni"
onregarde
le terme enYi
de(où m
est ledegré de f)
donc est unesomme de termes de la
forme (h) II¡.. 0 ni r-j
où etni = j.
Lespolynômes
ni
sont en nombrek)
on trouve un minimum aux valuations de leurs valeurs. Il suffit que la valuation de( n )
h soit élevée pour quesoit
à valeursentières,
Si p est la
caractéristique
de, v(p)
>0,
il suffit de faire n =ps
où s est suf-fisamment
élevé,
carh 4
m.Proposition
4.2 : Pour tout ci de~
les anneaux ne sont pasintégralement
clos.Preuve : Soit ao,
a,,
..., an unsystème
dereprésentants
de A modulo m etn
f = 1/t Ili =0 (X -
On trouve n tel que
f E
et a fortiori dans un localisé(car f
EA s),
par contref n’est
pas même dans(A S (I))
ma . Eneffet (a)
E Aet f’(a) 1.
A. Si onavait f
E(AS(1))ma ’
,on
aurait f
=fg/g
oùfg
EA S (j) ,
g EAS(1)
mais on devrait avoir(fg)’(a)
EA,
mais
(fg)(ce) = f(o:)
+g(a)
org’(a)
EA,
c’est doncimpossible.
Les idéaux au-dessus de
(0)
de A sont ceux deK [X1,
ils sont de la f orme :w. S.
où f est
unpolynôme
irréductible deK[X] (défini
à une constantemultiplicative près).
1
Théorème 4.3 : Si a EÂ,
alorsf
Cma si
et seulement = 0.Preuve : Si = 0, alors pour tout
h,
0 doncm
eth f E ma .
Ainsifcma.
Pour la
réciproque,
on considère d’abord le cas de A . 0, onpeut
supposer sans Smodifier
f,
mais enmultipliant f
par une constante, quef (a) E A, m . Peut-être
quef
n’est pas dans A maistdf
EA [XI pour
d assezgrand.
Commef
est une fonction continue deÂ
dans1B S
K, une boule de centre a, et où r est assez
grand.
Soit g la fonction de
~, (A, A),
définie par :g(x)
Comme
AS
est densedans C(A, A),
on trouve h EA ,
tel quev(h (x) - g(x)) > d, V
x E A Sainsi :
v(h(x)) = 0
v. x E Q’ +’M’ r
et
v (h (x)) ~ xl
OE + mrdonc
h f
EA S
maism .
Ainsih f
Ef
maishl t ma: .
Pour traiter maintenant le cas de
As. ,
il suffit désormais de considérer(hf)n
où n est suffi-samment élevé de
façon
à ce que(h f )n
EAS. C
lemme 1].~ 5.
Fractions rationnellesOn s’intéresse maintenant aux fractions rationnelles : Définition 5.1
Soit A un anneau
intègre
de corps des fractions K, l’anneauAR
des fractions rationnelles à valeurs entières est l’anneau :Bien sûr
AR
CK(X)
etAR
fï K[XI= AS .
Si K est decaractéristique 0,
etsi f
est unpolynôme,
ln)
est lanère
itérée de la dérivée. Onpeut
alors définir la dérivée d’une fraction par les dérivées successives par itération.Définition 5.2 :
L’anneau
A est l’anneau des fractions rationnelles :L’étude des fractions rationnelles se
complique
du faitqu’on
nepeut plus
localiser :Exemple
5.3 : Toute fraction rationnelle à valeurs entières sur Z est en fait unpolynôme :
Zn ==
mais pour toutpremier
p,2013’2013
est une fraction rationnelle à valeurs entières donc1+ PX ornais 1+ Px p
ZS’ car si flg
EZR
et est sous une formeirréductible,
on sait quesi g
tA.
n’est pas une
constante, g
a une racine dans au moins unecompletion Z p (un premier
p au moinsest
décomposé
dans le corps dedécomposition
deg).
Si a dans Z est trèsproche
de cetteracine,
et si
v p
dénote lavaluationp-adique,
alors devient trèsgrand,
maiscomme f n’admet
pas cette racine
(car f/g
estirréductible)
resteborné ;
ainsi onpeut
faire> pour a E Z
Z ,
a Z.P P g p - g
Néanmoins,
si on suppose que A est un anneau de valuation discrète de corps résiduelfini,
onpeut
facilement déduire lespectre (0 £.
kco )
desparagraphes précédents.
En effet est et les idéaux
ma
(Â, Â) découpent
des idéaux distincts dans Il est clair encore quesi f
Ealors
IIi . n 0 (f - o 1
EA R(k)’
donc que si~
est un idéalpremier
de au-dessusde m ,
n(f - ai) +
Et A R(k) C 2 ,
ainsi l’undes f - ai
est dans $ et lï( est de corpsrésiduel fini
isomorphe
àAlm’
Comme pour tout idéalpremier
de au-dessus de mse relève dans
~~4~ A).
Avec les notations desparagraphes
3 et 4 :Théorème 5.4 : Les idéaux
premiers
au-dessus de m deA (k) correspondent bijectivement
aux
point
deÂ,
à aE Â correspond M6 - f f E AR(k) R 1
Quant
à la fibre au-dessus de(0),
elle se déduit du lemme suivant :Lemme 5.5 : On =
T-~ K~X~ où
T est lapartie multiplicative
deK[X]
formée des
polynômes
sans racine dansÂ.
Preuve : Si
f lg
EA R (k)
et quefl,
est sous sa f orme irréductible alors g n’a pas de racine dans A.Sinon pour a
proche
de cetteracine,
devientgrand
tandis que reste borné(car f
n’a pas la même
racine) [cf. Exemple 5.3] ,
on aurait Ainsif Ig
EIl
Siréciproquement f/g
E?"~
donc a pas de racine dansÂ,
alorsreste borné
quand
a décrit (donc
a fortioriquand
ci décritA),
les dérivées successives(fl.1)(j) ’lu jusqu’à lg peuvent
toutes être mises sous la formehoù h -
Jest unpolynôme,
donc pour n assez
grand,
On a donc encore :
Proposition
5.6 : Les idéauxpremiers
au-dessus de(0)
de sont encorrespondance biunivoque
avec lespolynômes
irréductibles deayant
au moins une racine dans Â(définis
à une constante
multiplicative près).
Aupolynôme f correspond
l’idéaltt f
c: ma si et seulement 0 .1
De tout cequi précède
onpeut
déduire facilement :Théorème
5.7 : Les anneaux~4 ~ , A R(k) ne
sont pas Noethériens.Preuve : Tous ces anneaux
(k> 0, k - )
ont une infinité d’idéaux dutype
Aucun deceux-ci n’est de
type
fini :f2
....fn engendraient ma
on auraitf1(a),f2(a),...,fn(a)
Em , .mais
doncpour B proche
de cedonc ma c:
mo
.Or tous les idéauxma
sont maximaux.§6.
Dérivées à 1"infiniOn s’intéresse maintenant à la fibre au-dessus de m de A . m et de ~4
On
suppose encoreS R
que ~4 est de corps résiduel
fini,
pdésigne
lacaractéristique
deA si/
Ealors
AS .
comme pourAS(k)[proposition 3.2],
tous les idéaux de
A m (resp. A R CID)
S R au-dessus de DI sontmaximaux,
de corps résiduelAfm
et se relèvent
(A, A).
DB sont donc encore de la forme mais ne sont pas tous distincts.Théorème 6.1 : Les idéaux de et de
ARoo
au-dessus de m sont tousmaximaux,
de corpst Soo jR
résiduel et ils sont en nombre fini.
!
/ MC e théorème est dû essentiellement à D. Brizolis
(2).
Preuve : S i E A
et ei f E AR
De
plus,
on établit parinduction,
..
où
r~/p~ 1 désigne
lapartie
entière dedonc
biensûr, v(n!) n
et la série
n ~ ~ ( ~ -
estconvergente
dans si etseulement Si donc
m.
etMo
sont les idéauxcorrespondants
à a et 0 dansC(Â, Â)
alors R et Mp m B Roo sontconfondus ;
jet me n A j
sont conf ondus a fortiori.
Une étude un peu
plus
fine établit :Si donc
v(p) £ p-1,
etv(
5-a) >
I, on et seulement dans le casoù f est
unpolynôme (et
que la série n’aqu’un
nombre fini de termes nonnuls.).
On voit doncque si
v(p) 6. p -1,
il y a au-desaus de 11 exactement autant d’idéauxpremiers dans A S m
qued’éléments autrement dit
Dia- Mo
si et seulement si 0 IE a(mod m ).
C’est le. résultat
qu’établit
D. Brizolis(2)
dans le cas deZ,
montrentqu’il
y a dans exactement jp idéaux au-dessus d’un
premier
p.Si par contre
v(p) ~
p, onpeut
avoir même ~i et a 0(mod m ).
Soiten effet a,
°1’ ..., an
unsystème
dereprésentants
modulo M contenant a , etf le polynôme
Alors
f
est dansAç
et même dans carv(p) =-±
pdonc/’ E A[X]. De plus
= 0 Em mais
Em
si etseulement
si(quand
fl = a
(mod
m))
on av( P - a~ ~
2. On voit donc que, parexemple
sur l’anneau des entiers deQ(9 "
il y a maintenantp2idéaux
au-dessus de p.§7.
Une base deAS
coOn
adapte
ici un résultat de Strauss(8)
au cas où ~4 est un anneau de valuation discrète : On montre que~4
co est un A-module libre dont on construit une base(comme
le fait Strauss pourZ).
Ceci nouspermettra
de montrer que n’est pas Noethérien.S’agissant
deAS CD (dont
la définition utilise lesdérivées usuelles),
~4 est decaractéristique
0, et
si f
E est dedegré n :
où
~o , À 1 ,... ~n
E K E Adonc pour i 3 0, 1, ..., n , ainsi les valuations des coefficients des
polynômes
de
degré n
deA sm
sont minorées.Lemme 7.1: ..., ... une suite de
polynômes
deoù f n
est dedegré n
ettel que,
parmi
lespolynômes
dedegré n
de , son coefficient directeur a une valuation jminimale. Alors cette suite forme une base du A-module A. .
Preuve : Bien sûr toute combinaison
linéaire,
à coefficients dansA,
despolynômes f i
est dansSi
réciproquement g E
A et que g est dedegré n,
onpeut toujours
écrire(de façon
S S
unique) :
d’après
le caractère minimal de la valuation du coefficient directeur defn,
on av(kn) ~
0,soit
kn
E Aet donc g - kn f n E A stsJ .
A son tour, E A et ainside suite, ki
EA,
Vi E{0,1,...,n}.
Lemme 7.2 : Soit k un entier et n le
degré
d’unpolynôme f
de vérifiantf/ t k
EAs W.
Alors v( 1)
>k,
où[n/N] désigne
lapartie
entière denlNetNle cardinal de A/m.
Preuve : Soit
ao, a,,
...,aN 1,
unsystème
dereprésentants
modulo met f répondant
auxconditions du lemme.
Si j
E..., N 1
on notemj
lamultiplicité
de la racineaj
def
J J
modulo m ,
donc :Dérivant
mj fois,
on aAinsi
mj m
où m eat leplus petit
entier tdque
k. Comme ceci est né pouron a :
Théorème 7.3 :
Si A
est telque p-1
la de lion unebaae du est donnée par les
1~/j *’ (X . 4&)
~-~Preuve :
Soitg un polynôme
dedegré n
on a un entier iktel
que tk
g bien sûrle ~ - v(%)
etpar
Soit 1ft . le coefficient directeurde f n a
pour valuation etdonc
Ainsi la suiterépond
aux conditions du lemme est Bien sûr il8Ifftt d’établir
alors m et
As. En8Iite
et comme E A alors
m~ t v~m)
et doncf mN E si,
parinduction,
on supposeA .
On vérifie sont bien sûrs dansAs oe
S(pour
m==1 j.
Remarque :
Engénéral A ,
et les A-modules ou sont des A-modules libres sur Aquand
A est un anneau de valuationdiscrète,
avec des bases depolynômes
dedegré
croissant(cf.
lemme1).
Si A est un anneau de KrullNoethérien,
onpeut, grâce
au théorèmed’approxi- mation,
construire une suite depolynômes f0, f, ,
..., ... deK[X]
telle quef0,f1, ..., fn, ..
EA S · et que la
valuation du coefficient directeurde fn
soit minimale(parmi
les
polynômes
dedegré n),
pour toute valuation essentielle de A dont le corps résiduel a un cardinalplus petit
que n(en
effet ces valuations sont en nombrefini).
Si une valuation essen-tielle a un corps résiduel
comportant plus
de néléments,
etsig
est dansAS (a
fortiori dans tout anneauA S .)
et dedegré
inférieur ouégal
à n,alors,
pour cettevaluation,
0. Sinontj
on
peut
construire immédiatement àpartir
de g, unpolynôme
à coefficients dans le corps résiduel de cettevaluation,
dedegré
inférieurà n,
maispartout nul,
c’est-à-dire avecplus
den racines ! Tout
polynôme
depeut
donc s’écrireg=
(où n
est ledegré de g)
et où 0, si v est une valuation de corps résiduelayant
moins de iéléments,
etv(fi),
si v est une valuation de corps résiduelayant plus
de i éléments.Ainsi on
peut toujours décomposer
en tant queA-module,
en somme d’idéauxfractionnaires de A. Si A est
factoriel,
comme cettedécomposition
est de la formeAS. _ Infn où les
idéauxIn
sont définis par des conditions :a E
In
si et seulement siv(a)’ - v(f n)
ne mettant donc en
jeu qu’un
nombre fini de valuations essentielles deA,
on voitqu’alors
A
est libre avec une base depolynômes
dedegré
croissant.Proposition
7.4 : Si A est un anneaufactoriel,
les A-modules sont tous libres avec uneS base de
polynômes
dedegré
croissant.Ce résultat
généralise
un peu celui deJ.L.
Chabert[(6)
IVproposition 4.2 J .
§ 8. As W
n’est pas Noethérien SIl résulte du fait
qu’il
y a une infinité d’idéauxpremiers
de au-dessus de m queAS(k)
n’est pas Noethérien[Théorème 5.7].
Mais pour il fautchanger d’argurnent !
1On se sert de la base facilement établie dans le cas où
v(p) 1 p -1.
On voit doncqu’en
toutcas si A est l’anneau des entiers d’un corps de
nombre,
alors n’est pas Noethérien carune infinité de
premiers
p ne sont pas ramifiés dans A.Proposition
8.1. : Soit A un anneau de valuation discrète tel quep -1,
alorsA Seo
n’est pas Noethérien.
Preuve : On considère la base ... du théorème 7.3. Soit m un
entier,
onnote - k -
v(f m),
on a alorsv(f 8) ~ - k,
si s ~ m. Soit n l’entier n =N,
on a alors
v(f i) ~
+ k + 1, si i n. On montreque f n
n’est pas dans l’idéal deA sm engendré
par ...,f m.
On aurait sinon :Comme
fi
est divisé parfn
dans K[X1,
si i ~ n, on aX divise
f g
dans K[X ] ,
on a donc finalement :Mais alors on a, d’une
part v(l - Xh) L.
0 .(le
terme constant est1),
doncv(fn) ;
d’autrepart v(fi v(fn)
+ k + 1 -k,
doncUne contradiction ! 1
Remarque :
Onconjecture
queA S oc
n’estjamais
Noethérien dans le cas où A est un anneaude valuation discrète de corps résiduel fini.
(si
le corps résiduel estinfini, A S
DO =A lx 1
f
9. Plusieurs variablesTrès brièvement on veut maintenant
indiquer
que notretechnique
de détermination duspectre
segénéralise
àplusieurs
variables. On note s le sous-anneau de k’[X l’ xm
formé des
polynômes f
tels queI( Am) c
A. Si A est un anneau de valuation discrète de corps résiduelfini,
l’ensembleproduit Âm
est encorecompact
et est densedans l’anneau desb fonctions continues
A).
On en tire :Théorème 9.1 : La fibre au-dessus de m de Am est en
bijection
avec lespoints
deAm.
A un~ S ,
point a
=(Cï, a2,
...,am)
deAm correspond
l’idéalma
- =f
s|f(a) E m} .
l .L’idéal ma - est maximal et S
A /m
m .Bien sûr la fibre au-dessus de
(0)
deAm
est celle de ...,s
Si p
est un idéalpremier
de ...,Xm] ,
on établitd’après
le théorème 4.3 :Proposition
9.2 : L’idéal p 0 Am de Am est inclus dans si et seulementsi f(a) =
0S S - -
pour tout
f
e p .Si ~ E.
Âm
on note çc, l’idéal(premier)
de ...,Xm]
formé despolynômes
nuls en -, . Bien sûr
degré
de transcendance d surK, ~1~
est de hauteur m - d et~,,~,
de hauteur m - d +~ 1 dansAm (On
note quedans
est contenu un seul idéal de hauteur immédiatement inférieure.s -
Le
spectre
de A m est bien loin de celui d’un anneau Noethérien).
s
On
peut
aussi introduire l’anneau Am des fractions rationnelles à valeurs entières dansR ,
...,
Xm).
Bien sûr Am est encore dense dans 1"(ÂM, Â)
et cet anneau a la même~ ~
R fibre au-dessus de m que
s
The
University
of British Columbia VANCOUVER 8(Canada), Dec.17,1973.
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