A NNALES SCIENTIFIQUES
DE L ’U NIVERSITÉ DE C LERMONT -F ERRAND 2 Série Mathématiques
J ACQUES B ERNARD
Sur les automorphismes du demi groupe des applications d’un ensemble dans lui-même
Annales scientifiques de l’Université de Clermont-Ferrand 2, tome 43, série Mathéma- tiques, n
o6 (1970), p. 1-19
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SUR LES AUTOMORPHISMES DU DEMI GROUPE DES APPLICATIONS D’UN ENSEMBLE DANS LUI-MEME
Jacques
BERNARDINTRODUCTION
Cet article a pour
objet
l’étude desautomorphismes
du demi groupeEE
desapplications
d’un ensemble E dans lui-méme.S’il est en effet clair que pour toute
bijection
8 de E dans El’application
de
EE
dansEC
constitue unautomorphisme
deE ~
ilapparait
que réci~-proquement
toutautomorphisme
deEE
est de cette forme.Autrement dit tout
automorphisme
deE E
est unautomorphisme
"intérieur" .
De cette
propriété
il résulte en outre que le groupe depermutations
d’un ensemble E estisomorphe
au groupe desautomorphismes
du demigroupe E
Ces
résultats,
établis dans un cadreplus général
avec l’introduction de la notion departie
deEE "représentative"
deE ,
fontl’objet
de lapartie
I .Les résultats obtenus dans la
première partie
sont ensuite étendus aucas où la connaissance de l’ensemble E est
précisée
par la donnée d’un certain nombre derelations s
ceci au cours de la deuxièmepartie.
2-
- PREMIERE PARTIE -
DEFINITIONS ET NOTATIONS
Dans tout ce
ui
suit Edésignera
un ensembleuelcon q ue,
etE
l’ en semb le de s
app li cat i on s
de E dans E .On sait ue
EE
est un demi groupe pour la loi o decomposition
desapplications.
Soit
N
un sous demi groupe deEE .
Nous dironsqu’une application
r, VI V~
r de
Jf dans (Y
est unautomorphisme
de (sous entendu pour la loiol
si à la fois
- r est une
permutation
dec~’
Déf initi on 1
Soit alors
cÀÎ
unepartie quelconque
deE~ .
Nousappellerons
encoreautomorphisme
de&
touteapplication
rde ce
dansÀ
telle que- r est une
bijection
deeN
dansN
- r est la restriction à
N
d’unautomor p hisme
dudemi- g rou p e JP
engendré
parJf .
Le groupe des
permutations
d’un ensemble E sera notéex; CE) .
L’ensemble desautomorphismes
pour la loi o d’unepartie cf
deEE
sera noté
o ) .
Remarque
Pour toute
partie cr
deEt:. l’ensemble M (N, 0]
forme un groupepour la loi de
composition
(notée"o"
elle aussi) desapplications
deEE
dans lui-même.
Définition 2
Une
partie ~
deE
sera ditereprésentative
de E si elleP osséde
les deux
propriétés
suivantes :(R1) :
: lesapplications
constantes de E dans Eappartiennent
àe
(R2) :
: pour toutepermutation
9 de ERemarque
Lorsque
l’ on considère le résultat que nous nous proposons d’établir (théorème 1 ) il estlogique
de se demander si le demi groupeengendré
parune
partie représentative quelconque
n’est paségal
àE~
tout entier.Deux contre
exemples simples
montrentqu’il
n’en est rien dans le casgénéral.
SoittAP1
l’ensemble desapplications
constantes de E dans E , etJf 2
lapartie
deEt
formée de la réunion devf1
et de l’ensemblede
permutations
de E . Il est facile de voirqu’à
la fois et2
sont des sous
semi-groupes
de et d’autrepart
queJr1
et2
possèdent
lespropriétés (R1)
etThéorème 1
Si
Ce
est unepartie représentative
de E , une condition nécessaire et suffisante pourqu’ une application
r decf
danscf
soit un automor-phisme
deJr
estqu’il
existe unepermutation 9
de E telle que-4-
Avant d’établir trois lemmes utiles à la
démonstration,
remarquons que siôs ,
où sappartient à
E ,désigne l’application
constante de E dans E :alors pour toute
application
f de E dans E , on a les deuxpropriétés :
(ce
qui
traduit le fait que l’ensemble desapplications
constantes constitueun
EE ) .
Lemme 1
Si
úf
est unepartie
deEE
contenant lesapplications constantes,
et si r est un
automorphisme
decÀi , l’ image
par r d’ uneapplication
constante est une
application
constante.Soit
~g
uneapplication
constante de E dans E .D’après
lapropriété (P2)
ci-dessus :et
puisque
rrespecte
leproduit
decomposition
desapplications
deeÀ~:
Ceci pour tout s de
E ,
et pour tout f decÀ° ,
Maispuisque
rest une
application bi jective
decli
dansqui
contient lesapplications
constantes :
Par
conséquent :
La
propriété IP J
nouspermet
d’écrire :Ainsi
Soit pour tout s de E
L’application
r est donc constante, et de la forme6se
Lemme 2
Si
(~
est unepartie
deEE
contenant lesapplications
constantes, et r un élément de(X (cf, e) l’application
8 de E dans E définiepar : -.
est une
bijection
de E dans E .- 8 est
injective
En effet
Et de
plus
.6-
- 8 est
surjective
Soit s un élément
quelconque
de E .r étant une
bi jection
dewf
dans et lesapplications
constantesappartenant
àc~ , l’ équation
en f :admet une solution et une seule dans
ce
iOr
r -’
i est encore unautomorphisme
dec.1 .
etd’après
le lemme 1Il est alors clair que s
Remarque
Lemme 3
Si
ce
est unepartie
deEt
contenant lesapplications
constantes, et r un élément deex, 0)
i 1 existe unepe rmut at ion
8 de Etelle que
Soit r un élément de
o 1
et f un élément dec4 .
Nousallons montrer que si 8
désigne
lapermutation
de E associée à r par le lemme2,
alors :Soit x un élément
quelconque
de E . Considérons r[0 f (x)J . D’après
la remarque ci-dessus(lemme
2) :D’autre
part, diaprés
lapropriété (P )
:~Et
puisque
rrespecte
leproduit
decomposit ion
dansc
Ainsi pour tout x de E
Soit
Et finalement
Démonstration du théorème
Soit une
partie représentative
de E .Puisqu’en particulier c,
contient les
applications
constantes, le lemme 3 nous montre la nécessité de la condition.Réciproquement,
soit 8 unepermutation
de E . Considéronsl’appli-
cation
IIB
deE E
dansE E
telle que :Puisque c~
est unepartie représentative
de E , la restriction deil8 à (If prend
ses valeurs dansce , d’après
l’axiomeR2’
-8-
Nous allons montrer que considérée comme
application
de~
dans
ce
est un élément deet (tf. 0).
-
II
estin jective
En effet
puisque
8 est unebijection.
-
ne
estsurjective
Si f
appartient
à l’ axiomeR2
vérif ié par c4’ entrainel’appar-
tenance à de
l’application
Alors
-
ne est
unautomorphisme
de--y
Il suffit de voir maintenant que
H 8
est la restriction àN
d’ unautomorphisme
du demi groupe(-If engendré
partN ,
Il est clair ue
l’a Pp lication nA
définie surEE
restreinte àCÀP’
(11%
étab lit une
correspondance bijective
entre les éléments deCY .
D’ autre
part,
pour tout élément f et tout élément g de E-Remarque
EE
est de toute évidence unep artie re P résentative
de E , etl’on
peut appliquer
le théorèmeprécédent
aux éléments deCG CEE. ol.
Cequi
montr e q ue tout
automor p hisme
l’ du demi groupeEE
est tel que :où 8 est la
bijection
de E dans E déf inie par le lemme 2.Théorème 2
Le groupe des
permutations
de E estisomorphe
au groupe des auto-morphismes
de toutepartie c~
deEE représentative
de ESoit
cJ~
unepartie représentative
de E , 8 unebijection
de E surE ,
etn l’application
deEE
dansEE
introduite lors de la démonstra- tion du théorème 1.Considérons alors
l’application
TI dedéfinie par :
Nous allons montrer que n est un
isomorphisme
de groupe entreest
surjective
C’est en effet une
conséquence
du théorème 1.- n est
injective
Supposons
avoirC’est dire
-10-
ou encore
Ainsi
où A est la
bi jection
de E dans EOr
~’
contient lesapplications
constantes. On doit donc avoir :Mais les
propriétés (P 1)
et(P2)
mises en évidence lors du théorème 1entrainent :
Ainsi
La
bijection
A de E dans E est doncl’application identique
de E , cequi
montre-
L’application
r est unisomorphisme
de groupeNous voulons montrer que si 8 et Y sont deux
bijections
de Edans E
ce
qui
étab litCorollaire
Le groupe des
permutations
de E estisomorphe
au groupe des auto-morphismes
du demi groupeE .
Il suffit
d’ appliquer
le théorèmeprécédent
au cas12-
- DEUXIEME PARTIE -
DEFINITIONS ET NOTATIONS
Nous allons maintenant
prolonger
les résultats de lapremière partie
au cas où la connaissance de E est
précisée
par la donnée d’un certain nombre de relations (dansl’acception
laplus générale
du terme) sur cetensemble.
Une relation sur un ensemble E est entièrement définie par la donnée de son
graphe,
c’est-à-dire d’unepartie
d’un ensemble de la formeE~ ,
ou X xE~ ,
où X est un ensemblechoisi,
et n un entierpositif.
La
présence
de l’ensemble "extérieur" Xpermet
dereprésenter
dessituations du
type s
i loi decomposition
externe,application
de E dansun ensemble
quelconque.
Afin
d’ unifier,
etd’alléger
l’écriture de cequi suit,
nous feronstoujours figurer
un tel ensemble X dans la définition d’une relation.Dans le cas où la
présence
d’un tel ensemble n’est pas nécessaire (relationbinaire,
ou loi decomposition
interne parexemple,
on seramènera au modèle
proposé
en introduisant un ensemble X arbitraire àun seul élément.
Autrement dit, on utilisera le fait que la
partie
R deE ,
et lapartie {a}
x R de{a}
xEn
définissent la même relation sur E .Remarque
Nous utiliserons le même
symbole
pourreprésenter
une relation etson
graphe.
Définition 1
Nous
appellerons système
de relation sur E tout ensemble de de la formeoù
chaque
élémentRi
est une relation sur E , donc associé à unepartie
de l’ensemblenu
oùm1’ m ,
...,m
sont des entierspositifs,
et
Xi» X2’
...,Xn
des ensembles choisis (coïncidant éventuellementavec
E).
Remarque
L’hypothèse
de finitude dans la définition deG"
n’intervient pas dans cequi
suit.Définition 2
Soit R une relation sur E dont le
graphe
est contenu dans Xx Em.
mNous dirons
qu’une bijection
8 de E dans Epréserve
la relation R si(x. el# e 2j’ 0’*0»em R
~..-...~(x. 8(e1 ),
...,Soit (5
unsystème
de relations sur E . Unebijection
8 de Edans E sera
qualifiée
de5-automorphisme
de E si ellepréserve
toutesles relations
appartenant
ausystème É5’ .
14-
Il est facile de vérifier que l’ensemble des
G-automorphismes
de Econstitue un sous groupe de que nous noterons
(Y- (E, ~ ) .
Soit
alors (§
unsystème
de relation sur E . Nous pouvons lui associercanoniquement
unsystème
derelations S
sur E enconsidérant,
pour toute valeur de l’indice i , les
parties Ri
deXi
x(E) E 1111 définies
de la
f açon
suivante :, , E
mi
Un élément de
Xi
x(E )
est de la forme : »..a..
où x est un élément de
Xi 9
etf1’ f2’ ... fm
sont desapplications
deV’B i
E
mi
E dans
E J
lapartie Ri
sera l’ensemble des éléments deXi x
(E )vé rif i an t ;
Considérons maintenant une
partie quelconque Jf
deEE .
Nous pouvonsparler
de restriction àce
dusystème
de relationsG
surEE
en intro-duisant les
parties R i
f1 X x(Jr)
de X x[N]ni,
ceci pour toute valeur de l’ indice i .Nous obtenons ainsi un
système
de relation surÀ ,
que nous noteronsV")
encore
e.
Définition 3
""
Nous dirons
qu’une partie UY
deEE
est@ -représentative
de Esi les deux conditions suivantes sont réalisées :
(R j - e
contient lesapplications
constantes de E dans E(R’2) -
2 Pour tout . 8 de E :Définition 4
Un
automorphisme
r deJI’ dans
(au sens de lapremière partie)
vérifiant de
plus
sera
appelé G-automorphisme
deJf préservant
leproduit
decomposition,
Nous
représenterons
l’ensemble de cesapplications
paret ieÉ o, ~ ) ,
et il est f acile de vérifier que cet ensemble est un sous groupe de
aô c’el 0 ) .
Le résultat suivant
généralise
alors (voirremarque)
les théorèmes1 et 2 de la
première partie.
Théorème
Soit @
unsystème
de relations sur un ensemble E ,et ’
unepartie ~ -représentative
de E ,Une condition nécessaire et suffisante pour
qu’ une application
r deJf
dansN
soitun fiù -automorphisme
dec4 préservant
leproduit
decomposition
estqu’il
existe unG -automorphisme
8 de E tel que :16-
De
plus
le groupe-automorphismes
de E estisomorphe
augroupe des
-automorphismes
deJP préservant
leproduit
decomposition
Montrons d’abord la condition nécessaire et suffisante.
La condition est nécessaire
Soit r
-automorphisme
de lapartie représentative ~~~ , préser-
vant le
produit
decomposition.
C’est enparticulier
unautomorphisme
deau sens de la
première partie,
etpuisque JF
contient lesapplications
constantes de E dans E , nous savons associer à r ,
grâce
au lemme 3du théorème
1 ,
unepermutation
8 de E telle queMontrons que dans le cas
présent
cetteapplicat ion
8 -auto-mo rphi sme
de - E .Pour i
quelconque,
1 i n , soit x un élément deXi ,
et910 e2#
éléments de E tels queL’écriture
précédente
est strictementéquivalente
àet
puisque
r est un6-automorphisme
de il vientOr
et aussi
ce
qui
estéquivalent
à : sLes
hypothèses
1 et 2 étantéquivalentes,
lapermutation
8 deE est bien un
G -aut omorphisme
de E .Autrement dit si ï’ est un élément de UL
(ûqe, 0 . (5) .
la construc-tion décrite dans le lemme 2 du théorème 1 associe à i’ un élément 9 de
a [E, G].
La condition est suffisante
Si 8 est une
bijection
de E dans E , nous avons vu au cours du théorème 1 que la restrictionà jf
del’ application
e st un
aut omo rphi sme
deSupposons que 8
soit deplus
unCs -automorphisme
de E .Pour i
quelconque,
1 51 +
n , soitni
un élément deXi ,
etf ,
éléments deJP
tels que-18-
C’est dire :
et en
particulier
Alors
puisque
8 estun Éé -automorphisme
de ESo i t encore
Soit
finalement, d’ apxès
la définition de n 8v’v
/t
ce
qui
montre queile
est un(s -automorphisme
deur préservant
leproduit
de
composition.
Autrement dit,
l’ appartenance
de 8 àet (E, G)
entrainel’appar-
tenance de
IIB à M [N...C]
La deuxième
partie
du théorème est alors uneconséquence
directe dece
qui précède.
En effet, nous savons par le
théorème 2
de lapremière partie
que les groupesCG et CG Ccf. 0)
sontisomorphes.
Or sIl nous suffit donc de montrer que
l’ application
fl :introduite lors de la démonstration du théorème 2. et réalisant un iso-
morphisme
entreOj
f E ) et03 o )
vérifie deplus :
Or au cours de la démonstration de la
présente
condition nécessaire et suffisante il est successivement apparu : sce