A NNALES SCIENTIFIQUES
DE L ’U NIVERSITÉ DE C LERMONT -F ERRAND 2 Série Mathématiques
D. M OUCHTARI
La topologie du type Sazonov pour les Banach et les supports hilbertiens
Annales scientifiques de l’Université de Clermont-Ferrand 2, tome 61, série Mathéma- tiques, n
o14 (1976), p. 77-87
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LA TOPOLOGIE DU TYPE SAZONOV POUR LES BANACH ET LES SUPPORTS HILBERTIENS
D. MOUCHTARI
,UNIVERSITE DE CLERMONT
1. Introduction
Notations :
{E, 1-1}
est un espace vectorielmétrique complet (e.v.m.c.), V e (xl
un-voisinage
de x, V défF-
déf V (0).
Pour tous les espaces de variables aléatoiresL0 (~2,0t, P),
on utilise les notationsSoit E un espace vectoriel
topologique séparé
par son duall’algèbre
des ensemblescylindriques
sur E.Chaque application linéaire ~ :
E’-~L
définit une mesurecylindrique
P,
sur(E,~).
Laprincipale question
pour p
est la suivante :quand peut-elle
êtreprolongée
en une mesure de RadonP
sur E ?(On
dira quep~
est deRadon).
Dnas le cas où E est un Hilbertséparable,
Sazonov[1J
a trouvé une condition nécessaire et suffisante pour que
u
soit de Radon : la continuitéde ~
parrapport
à latopologie T définie
par la famille’’
deproduits
scalaires(K compact
de E, Pprobabilité
de Radonsur
K) :
Définition 1 :
Soit E un e.v.t.
séparé
par son dual E’. Unetopologie 1r
sur E’ estdite
S-topologie
si laT-continuité
d’uneapplication linéaire O :
: E’ ~L°
est la condition nécessaire et suffisante pour
que u o
soit de Radon.Définition 2 :
Disons que E est de
type (S)
si sur E’ il existe au moins une S-topologie.
Dans leurs
thèses,
Sazonov et SudaKov ont démontré que[2]
latopolo-
gie
définie par lesproduits
scalaires(1)
n’est pas uneS-topologie
pourProposition
2Soit E un espace de
type (S). Alors, S est
uneS-topologie
sur E’.Démonstration : Il suffit de démontrer
que Y
est suffisante.Soit (j) Éi-
continue. Soit
V(on;
Jà 1
une suite devoisinages
de 0dans S
telle quen n
V(on; 6 ) c V(o ;
J1/n). Soit’j
uneS-topologie
dans E’. Alors, par lan n
définition des
S-topologies,
toutesles ()) sont J-continues ;
Jdonc
est
J-continue
etu
est de Radon.2. Les espaces de
type (S)
Proposition
3Soit E un e.v.m.c. admettant la
propriété d’approximation.
c’est àdire
qu’il
existe une suiteT n
: E + Ed’opérateurs
linéaires continus de rang fini telle que, pourchaque
x e E6 limTnx -
x. Alors E est sé-n+oo
paré
par son dual.En
effets chaque
fonctionnellex (n)
o T est unen
forme linéaire sur T E, est une forme linéaire continue sur E.EE est alors
n
séparé
parl’enveloppe algébrique
de l’ensemble de ces fonctionnelles :en effet, pour tous X6 y distincts dans E, on
peut
trouver n tel queT n x # Tny
et trouver une forme linéaire x’ surTn(E) qui sépare
cespoints.
Proposition
4Soit
E,
F, deux e.v.m.c.,{T }
une suited’opérateurs
de rang finin
qui
converge versl’opérateur
continu T. Alors, pourchaque
e > 0, onpeut
0 tel que, pour
chaque
n. °Démonstration : "
Posons A = n T -1 V /2 .
° A est fermé et absorbant, donc de2013201320132013’20132013201320132013 n n e/2
catégorie
2 ; J donc, pour un x EA,
A. Alors, pourchaque
y EV6 ,
80
pour
chaque
Théorème 1
Soit E un sous-espace vectoriel fermé de
Lo
admettant lapropriété d’approximation.
Alors E est un espace detype (S).
Les
opérateurs
de rang fini définissant lapropriété d’approximation
seront
toujours désignés
par T n ; et on notera T’l’opérateur transposé
den n
T.
n
Nous utiliserons les lemmes
préliminaires :
Lemme 1 : Soit E un espace vectoriel
topologique séparé
par son dual E’.Une
probabilité cylindrique p
sur E seprolonge
d’unefaçon unique
en uneprobabilité
de Radon P sur E si et seulement si pourchaque e
> 0 onpeut
trouver uncompact K E
tel que pourchaque
CEJt ,
C nK - 0,
e .(Voir
parexemple C7~) .
Lemme 2 : Soit E un e.v.m.c. admettant la
propriété d’approximation.
Alorscp
: E’ -~Lo
définit uneprobabilité cylindrique prolongeable
en une mesurede Radon si et seulement si pour
chaque e
> 0 on trouven(E)
tel quechaque
foisque C E
et C nV n ’
(Conséquence
immédiate du lemme1.)
Lemme 3 :
Supposons remplies
les conditions du théorème 1.Soit
E’ ~L°
linéaire faiblement
séquentiellement
continue. Alorsli
est de Radon si et seulement si pourchaque
E > 0 onpeut
trouvern(E)
etp(e) entiers
tels quedès que m > n >
n ( E) ,
p >p ( E) . (Ici l’application T m - T
: E +L° définit
la
probabilité
de RadonPT
-T surE’).
m n
Démonstration :
Remarquons
que siP,
est une mesure de Radon sur E, f une fonction bornée Lusin-mesurable sur E, T unopérateur
continu de E, T’ sontransposé
Nécessité :
(T m -T ) n
Tp (x)
converge vers 0quand
p, m, n ~ 00. En eff et,(Tm-Tn)x
convergevers
0, (Tm-Tn)(T -Id) (xl
converge versO.parce
que,pour 8
fixé,(T p x-xl
o0
pour p assezgrand
et(proposition
4) pour e > 0 fixé, onpeut trouver 6
> 0 tel queI(T m -T )M! 1 0
echaque
fois queIxB 0 8 .
Alors
ainsi, pour
chaque E
> 0 et pour m,n >n(c),
p >p(E)
et donc
Suffisance :
Supposons
que(2)
soit vrai, mais que p ne soit pas de Radon.Alors, selon le lemme
2,
il existe E > 0 tel que pourchaque
n e N il existeC n dansz disjoint
de V£ {T n E}
tel que C. SoitC un
espace vecto- riel de dimension finie dans E’ tel que C +Co
= C . Alors C est contenun n n n
dans
et
p~
e. L’intersection des ensemblesV£/2
etV F-/2 {Bn1
estvide et ces deux ensembles sont ouverts.
V£/2
E/2{B } +
nCO
n =V£/2
E/2{B } ,
n 1 doncV£/2 {Bn1
estcylindrique.
Comme T’x’ + x’ faiblement pour tout x’,n p
82
x’ converge vers y
cylindriquement.
Donc, lim inf(B ) > C
p
o oT,p
E/2 nP P ~ 00 P
et pour p >
pol P T,
> e. Enappliquant
le théorème deLebesgue
p 2
2nous avons pour n, m >
/4),
p >p(E /4) :
Mais x E
(B ) n
entraine1 (T -Id)xl
>£/2~
et enprenant
p >P ,
nous avons
nous obtenons ainsi une contradiction.
Démonstration du théorème :
Il suffit de démontrer que la
topologie Y
est suffisante. Soit4~
: E 1 ->»L° f-continue.
(a) o est sésuentiellement faiblement continue.
Soitx’n~
0 faiblement.---°---
n
Donc
x 1 (x)
0partout
sur E.Alors,
pourtout
E S , x’ ; 0 P- -presquen = n
o
n
P-o
- pn
partout ,
J donc x’ !0 ;
donc 0. Par définitionde o ,
pourn n
chaque
C > 0 onpeut trouver 6
> 0et -o
E S tels que Echaque
fois que
Î ô.
Mais pour n >n(ô), à
J et donc0 n 0
lo
E .n 0
a ’la
propriété ( 2 ), Donc,
pour m, n >p >
p(E6),
nous avonsDonc, PT T (E’/V())T’, ÔJ)
E. Comme1
6
entrainem n
p pop aE, nous avons pour tous m > n >
n(e6),
p >p (F-6)
(c)
Donc, par le lemme 3,M,
est de Radon.La démonstration du théorème est
analogue
à celle du théorème 1[6] .
Ici les rôles de E et E’ sont
échangés.
Théorème 2 :
a)
Leproduit
E d’une suite{En} d’espaces
detype (S)
est un espacen
de type (S).
b)
Toutsous-espace fermé Eo
d’unespace
localement convexe E detype (S)
estun espace
detype (s).
c)
La somme directe E d’une suite{E } d’espaces de tpe (S)
est unespace
detype (S).
Démonstration :
(a) Soit
: E’= § E’
+LO S-continue.
Comme laprojection
sur(n)
=
n II E
d’une mesure de Radon sur E est une mesure deRadon,
latopo-
i=1
(n)e
nlogie sur E
’ =1 E’
induitepar S
estidentique
à latopologie S
pour le
couple
i=1
(E (n), E J. Alors, pour chaque
entier n, la restric-n ..
tion à
n El définit une mesure de Radon sur E
. Il est bien connu
i=1
que
li
est alors de Radon sur E.(b) Soit
:E g
=L° S-continue. Chaque
mesure de Radon surE définit une mesure de Radon sur E ; donc
l’application Y :
E’ -~E’/Eo
o 0
+
L composée
et del’application canonique,
estS-continue
dans E’.Donc
pIF
est de Radon sur E etl’application
du corollaire 11.2.4.[9]
nousdonne que
~~
est de Radon.(c)
En utilisant les mêmes raisonnements que dans la démonstration de(a)
et de(a)
du théorème1,
on démontre que pourchaque
: E’ ~L0
li-S
nnéaire continue par
rapport
àj
sa restriction à1 E’ définit
une mesure 1=1 i84
n
de Radon
sur Ei
etque o
estséquentiellement
faiblement continuei=1
sur E’. Donc il suffit de démontrer le lemme suivant.
oo oo
Lemme 4 : Soit
E = Î E,,
E’ - ll E’ .Soit E L’
linéaireséquen-
i=1 i
tiellement continue telle q ue pour
cha q ue
n la restrictiono (n) de
àE(n), =nll Ei 1
définit une mesure de Radon surE
=nE
E . Alors u esti
i=1 i~
de Radon.
Démonstration :
00
(a)
Posons(n)E
=Î E j
et pour v eE’,
posons i=n+1 iPour
chaque
E > 0 onpeut
trouvern(E)
assezgrand
tel que, pour toutSinon il existe e > 0 tel que pour
chaque
n onpeut
trouvervn
dans E’ etôn
> 0 telsque
Cela n’est pas
possible,
p arce q ue6-1 n . (n) vn
converge faiblement vers0,
n n
donc
o(6-1)n. vn)
converge enprobabilité
vers 0.f b)
Choisissons uncompact Kte) 3
0 dansEfnfE))
tel q ue pourchaque
ensemble
cylindrique
C deE (n (E))disjoint
deK(E)
on aitE/2.
Démontrons que
E-compact pour uo
sur E.Supposons
le contraire : il existe uncylindre Co
de Edis joint
deK( E)
tel que1
> E ; Joù B est un ensemble borélien dans
R K D’après (a),
pour
chaque
Donc
chaque i })
>E/2.
Corollaire : Tout
sous-espace
fermé deL1[0,11
est unespace de type (S).
3.
Quelques
caractérisations de Banach et de Fréchet detype (S)
Les résultats que
je
cite ici(sans démonstration)
sont tout à fait semblables à ceux deC10] .
Théorème 3
Soit E un espace
p-normé
detype (S) séparable complet.
Alors E estplongeable
dans unLq
pour q p, donc dans unL°.
Théorème 4
Un espace de Fréchet de
type (S)
estplongeable
dans unL°.
Théorème 5
Soit E un Fréchet de
type (S).
Latopologie y , 0
p 1 définie par lesvoisinages
(K compact
deE,
Pprobabilité
de Radon surK)
est uneS-topologie.
Théorème 6
Soit E un Banach de
type (S)
et detype
q. Si 0 p q, latopologie
P
définie par lesvoisinages (*)
ust uneS-topologie.
Théorème 7
Soit E un Banach de
type (S)
tel que laS-topologie
dans E’ soit défi- nie par desvoisinages
convexes detype (p). Alors,
E est detype
p.86 -
Théorème 8
Soit E un Fréchet dont la
topologie
est définie par une suite de pro- duits scalaires.Alors,
dansEl,
il existe uneS-topologie
définie pardes produits
scalaires.Théorème 9
Soit E un Fréchet tel que dans E’ il existe une
S-topologie
définiepar des
produits
scalaires.Alors,
latopologie
de E est définie par desproduits
scalaires.Définition 5 :
Disons
qu’une
mesure u sur E a sonsupport
hilbertiensi u
est concentréesur les
compacts
hilbertiens.Corollaire : Soit E un Fréchet. Si
chaque
mesure de Radon sur E a unsupport hilbertien,
latopologie
de E est définie par desproduits
scalaires.En
effet,
dans ce cas, latopologie
sur E’ définie par toutes les normes detype (*)
où p = 2 et Kcompact
est uneS-topologie.
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