G ERGONNE
Analise indéterminée. Sur une nouvelle classe de problèmes indéterminés, avec application à la décomposition des fractions
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 10 (1819-1820), p. 271-281
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AN ALISE INDÉTERMINÉE.
27Idonc la fraction proposée I+8x6 (I+5x4)3 équivaut
à la somme de celles-ciANALISE INDÉTERMINEE.
Sur
unenouvelle classe de problèmes indeterminés ,
avec
application à la decomposition des fractions ;
Par M. G E R C O N N E.
LES
seulsproblèmes
indéterminésqu’an
se soitproposa
etqu’on
ait cherché à résoudre
jusqu’ici,
sont ceuxoù,
étant données deséquations nunériques,
en moindre nombre que les inconnues x , y , z ,...qu’elles renferment,
ils’agit
de satisfaire à ceséqua-
(*) On trouve , à la page 279 du III.e volume de ce recueil , un mémoire
sur le même
sujet ,
par NI. de Stainvillequi
l’areproduit,
avecquelques
mo- difications, à la page 556 de sesMélanges
d’analise et degéométrie. ( In-8.° ,
Paris, veuve Courcier , I8I5. )
J. D. G.
272
ANALISE
tions ,
par des valeurs des inconnuesqui
soiententières,
siles équations
ne
passent
pas lepremier degre ,
ou tout au moinsrationnelles,
si elles sont de
degrés plus
eleves.Mais l’analise indéterminée
peut
êtreenvisagée
d’une manièrebeaucoup plus générale.
Au lieu de supposer , eneffet,
que les donnéesqui
entrent dans leséquations qu’il s’agit
de résoudre sontde
simples quantités numériques ,
onpeut
supposer que ce sont des fonctions d’une ou deplusieurs variables
t , u , v , ,...; et au lieude demander de satisfaire à ces
équations
par des valeursnumériques
entières ou rationnelles de x, y, z,..., on
peut
se proposer de les résoudre par des valeurs de ces inconnues fonctions entièresou tout au moins rationnelles des mêmes
variables t ,
u, v ,...Qu’on ait ,
parexemple ,
entre les trois inconnues x , y , z , les deuxéquations
Si l’on demande
quelles
sont les valeurs lesplus générales
de x ,y , z , fonctions entières de t
qui
ysatisfassent,
on trouveraoù T
désigne
une fonction entière de t tout-à-fait arbitraire. On doit remarquer, ausurplus, qu’ici
les coefficiensnumériques
peuventêtre
fractionnaires
sans que les fonctions cessent pour cela d’êtreréputées entières.
Une fonction entière desvariables t ,
u , v,...est
simplement ,
eneffet
, une fonction où ces variables n’entrentpoint
au dénominateur.Soit encore, entre les
deux inconnues x ,
y ,l’équation
INDÉTERMINÉE. 273
et supposons
qu’on
demanded’y
satisfaire de la manière lap!us générale
par des valeursde x, y
fonctions rationnellesde t ;
ontrouvera pour ces valeurs
ou T
représente
encore une fonction rationnelle de t tout-à-fait arbitraire. Ici les coefficiensnumériques pourraient
êtreradicaux,
sans que pour cela les fonctions cessassent d’être
réputées
ration-nelles ;
une fonction rationnelle desvariables t ,
u, v , ... étantsimplement
unefonction qui
ne renferme pas ces variables sous.
des
radicaux.Nous ne nous occuperons
uniquement ,
dans cequi
vasuivre,
que de la résolution des
équations
dupremier degré
à deux in-connues, et même dans le seul cas où les données et les incon-
nues sont et doivent ètre
simplement
fonctions d’une seule variable 1.Nous ferons voir ensuite que le
problème
de ladécomposition
desfractions n’est
qu’un
casparticulier
de celuiqui
nous auraoccupés.
Soi,t proposée l’équation
dans
laquelle a, b, c
sontsupposés
des nombresentiers,
et 1laquelle
on se propose de satisfaire par des valeurs entières de x , y ; il est connu , i.° que leproblème
n’estpossible qu’autant
que leplus grand
commun diviseur de a et b se trouve être diviseurde c ;
2.° que leproblème
se résout immédiatementlorsque le
274 ANALYSE
plus petit
descoefficiens a, b
estl’unité; 3.0 enfin,
que par des transformationsplus
ou moinsnombreuses,
on ramène facilementà ce cas celui o’ ce
plus petit
coefficient est différent de l’unité.Ainsi ,
sil’équation proposée
eston aura, de
suite.
et en
prenant
pour x un nombre entierquelconque,
on aura aussiun nombre entier pour la valeur
correspondante
de y.Si ,
aucontraire , l’équation
à résoudre eston récrira
d’abord
ainsiposant
elle
deviendra
qu’on
pourra écrire ainsiposait
encoreelle
deviendra
ou
posant enfin
INDETERMINEE. 275
nous aurons
d’où,
enremontant,
Voilà donc des valeurs entières de x , r fonctions d’un nombre entier n tout-à-fait arbitraire.
Les
équations
indéterminées danslesquelles
les données et les inconnues sont et doivent être des fonctions entières d’une variable t;se traitent à peu
près
de la même manière. Soit eneffet ,
engénéral,
entre x et y , uneéquation
de la lormedans
laquelle
a,b,
c,al , b’ , c’ , a’’ , b’’ , c’’ ,
... sontsupposés
des nombres donnés
quelconques ,
et àlaquelle
il faille satisfaire par des valeurs de xet y
fonctions entièresde t ;
il est facile devoir
, I.°que le problème
ne serapossible qu’autant
quele plus grand
commun diviseur des coefficiens de x
et y
sera en mêmetemps
diviseur de la fonction de t
qui
forme le secondmembre ;
2.° quel’équation
seraimmédiatement résoluble ,
si l’un des coefficiens estune
quantité purement numérique ;
3.° enfin que , par des trans- formationsplus
ou moinsnombreuses ,
on pourratoujours
ramené?à ce cas celui où les deux
coefficiens
seront l’un et l’autre des fonctions de t.Soit,
enpremier lieu , l’équation
276 ANALISE
elle donnera
immédiatement
formule où,
enprenant
pour x une fonction entièretout-à-fait
arbitraire de t, on aura aussi pour y une fonction entière de t.Soit ,
en secondlieu , l’équation
en la
multipliant
par 9 ,quarré
du coefficient 3 de laplus
hautepuissance
de t dans le coefficient le moinsélevé,
onpourra
lamettre sous cette forme
en
posant
elle
deviendra
Multipliant
celle-cipar I7956, quarré
du coefficient134
de laplus
haute
puissance
de t, dans le coefficient le moinsélevé,
onpourra ensuite
la mettre sous cette formeposant eosuite
(809
INDETERMINÉE. 277
elle
deviendra
et de
là ,
en remontant ,voilà
donc
des valeurs de x , yqui,
enprenant
pour Tunefonction
entièrequelconque
de t, seront aussi des fonctions entières de cettevariable;
en ychangeant
T en II25T,
cequi
estpermis ;
ellesdeviennent
où T est
toujours
une fonction entièrequelconque
de t.Venons
présentement
auxapplications
que nous avons annoncées.Soit d’abord la fraction
numérique 89 I25 qu’il
failledécomposer
endeux autres dont les dénominateurs soient
respectivement
125 et252. En
désignant
les numérateurs par xet y,
on auraou
d’où
où l’on
peut
donnerà y
une valeur entièrequelconque.
Tom. X.
38278
ANALISE
Si l’on veut que x soit
plus petit que 5 ,
racine dudominateur;
il faudra
prendre
y=I7 et l’on aura ainsiPar une semblable
méthode ,
ondécomposerai
ultérieurementI7 I5
en deux autres fractions dont les numérateurs seraient 1 un etl’autre moindres que 5. On trouverait ainsi
Ainsi,
engénéral,
toute fractionnumérique b am peut
être consi-dérée comme la somme
ahébrique
d’une suite d’autresdans
lesquelles
les numérateursb’ , b’’ , b’’’ ,
.... sont tous rnoindresque a.
Soit,
en secondlieu,
la fraction379 600 à décomposer
en deux autresdont les dénominateurs soient les deux facteurs
premiers
entre eux24
ct 25 de son dénominateur ? Endésignant
par x, y- les numé-rateurs
respectifs
de ces deuxfractions ,
on aurad’où
cela donne
Si l’on veut que les numérateurs soient
plus petits
que les dénomi- nateurs, on pourraprendre
n=o ; cela donneraOn
pourrait ,
par le mêmeprocéder décomposer ultérieurement I9 I4
endeux fractions
ayant
3 et 8 pourdénominateurs ;
et des numérateursplus petits que
cesnombres.
Ontrouverait
ainsiINDETERMINÉE.
279et nous venons de voir tout-a-l’heure comment se
décomposaient
les
fractions
de la dernière sorte.Si,
engénéral ,
on a la fractionnumérique k a03B1b03B2c03B3...,
dans la-quel le
les nombres a ,b , c ,...
soientpremiers
entre eux, on pourra ladécomposer
endans
laquelle
les numérateurs seront moindres que lesdénominateurs.
Cette
application
de l’analise indéterminée ordinaire adéjà
étéindiquée
par M.Legendrc (
Théorie desnombres,
dernièreédition, pag. 26 ).
Ladécomposition
des fractionslittérales , fonctions
d’unevariable,
est uneapplication
toute semblable de la nouvelle analiseindétcrlninée dont il vient d être
question
ci-dessus.Soit ,
enpremier lieu ,
la fractionqu’il
failledécomposer
en deux autres dont les dénominateurs soient(I+5t-2t2)3
et(I+5t-2t2)2 ;
endésignant
les numérateurs par x, y, on auraou
en résolvant cette
équation
commeci-dcssus,
on trouveSi 1"on veut que x soit d’un
degré
inférieur ausecond , et y d’un
280
ANALISE INDETERMINÉE.
degré
inférieur auquatrième ,
il nes’agira
que de faireT=o ,
ce
qui
donneraOn
décomposerait ,
par un semblableprocédé ,
la dernière fractionen deux autres
3 ayant
pour dénominateurs(I+5t-2t2)2
etI+5t-2t3 ,
et des numérateurs du
premier degré
auplus.
Soit,
en secondlieu ,
ta fractionqu’il
failledécomposer
en deux autres,ayant
pour dénominateurs(2-3t)3
et(I-2t+5t2)2 ;
enappelant x et y
leursnumérateurs
nous aurons
ou bien
cela donne
Si l’on veut que les numérateurs soient d’un moindre
degré
que lesdénominateurs ,
il suffira de poserT==o,
et l’on auraSYSTÈME REPRÉSENTATIF. 28I
Nous sommes loin de
prétendre,
ausurplus,
qne cette méthodesoit
préférable
aux autres méthodes connues , et notamment à cellequi
se trouveindiquée
dans leprécédent mémoire ;
et nous avons eusimplement
l’intention de faire voir comment leproblème
dela decomposition
des fractions littérales se rattache à la nouvelle brandie d’analise indéterminée que nous avonssignalée.
ARITHMÉTIQUE POLITIQUE.
Sur les élections et le système représentatif ;
Par M. G E R G O N N E.
Au
commencement du Vl.’e volume de cerecueil , j’ai présenté,
sur les élections et les assemblées
délibérantes ,
des réflexions ten-dant à
signaler
untrès-grave
défaut dusystème représentatif ,
le-quel
consiste en ce quedans
le cas même des électionsdirectes ,
et en admettant que
chaque député
estreligieusement
fidèle àl’opinion
de ceux
qui
l’ontélu ,
ilpeut
très-bien se taire que le v0153u de lamajorité
de la chambrereprésentative
soit formellement contraireje
ne dis pas seulement à celui de lanation
niais même à celui de latrès-grande majorité
descitoyens qui
ont concouru à leurélection. J’ai montré que ce
danger
devenaitbeaucoup plus
graveet
plus
Imminent encorelorsque
lesélections ,
au lieu d’ètredirectes,
étaient faites par des
électeurs ,
élus eux-mèmes par unplus grand
nombre de
citoyens;
etje
n’ai pas dù êtrepeu surpris, en voyant
que, dans la discussion solennellequi précéda ,
il yr a trois ans ,l’adoption
de la loi desélections,
aucun des adBc;sanes des électionsà plusieurs degrés
n’avaitsongé
à faire valoir contre elles unargument
à la fois si
palpable
et sipéremptoire.
J’avais cru ,