G ERGONNE
Analise indéterminée. Méthode générale pour former les valeurs des inconnues, dans les problèmes indéterminés du premier degré; quels que soient d’ailleurs et le nombre de ces inconnues et celui des équations établies entre elles
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 3 (1812-1813), p. 147-158
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ANALISE INDÉTERMINÉE
DUPREMIER DEGRÉ. I47
combinant cette dernière
équation
avecl’équation
L’élimination
de x entre ces deuxéquations
donne]a somme des ordonnées des extrémités de la corde dont il
s’agit
est donc
2Y/ ;
la moitié de cette sommec’est-â-dire ,
l’ordonnéedu milieu de la corde est donc
y’=MP ;
cette corde a donc sonmilieu sur le
prolongement
ME de laparallèle MQ
menée à l’axepar
le T
oint M.Ainsi ,
dans laparabole
, touteparallèle à
l’axe estun diamètre de la courbe.
Ce
qui précède,
et cequi
adéjà
été dit dans l’art;cleauquel
celui-ci fait
suite 3 parait très-propre
à faire voir combien le choix desconstructions,
dans lagénération
descourbes , peut
influer surla
déduction , plus
ou moins facile etlurnineuse ,
de leurs diversespropriétés.
Chambéry,
12 février I8I2.ANALISE INDÉTERMINÉE.
Méthode générale pour former les valeurs des inconnues,
dans les problèmes indéterminés du premier degré ; quels que soient d’ailleurs
etle nombre de
cesincon-
nues et
celui des équations établies
entreelles ;
Par M. G E R
G O N N E.LE
problèmegênerai
de Fanasse indéterminée est celui-ci : Étantdonnées ,
entre desinconnues ,
deséquations ,
en moindre nombreI48 A N A L I S E I N D E T E R M I N É E
qu’elles ,
sans radicaux ni;
trouver pour cesinconnues
les valeurs entières et rationnelles les
plus générales qui puissent satisfaire
auxéquations proposèes ?
Pour que les valeurs
qu’on
attribuera à ces inconnuespuissent
être
réputées exactes;
ilsuffit
évidemment que cesvaleurs ,
subs-tituées dans les
équations proposées ,
rendent ceséquations identiques ;
pour que ces mêmes valeurs soient
réputées complettes ,
il est néces-saire
qu’elles
soient fonctions d’autant de nouvellesindeterminées ,
au
moins, qu’il
y a d’inconnues au-delà du nombre deséquations à résoudre,
et que ces indéterminées nepuissent
être réduites à unmoindre nombre d’autres
indéterminées ,
fonctions de celles-là.Les
équations proposées doivent ,
eneffet ,
être considérées comme le résultat del’élimination ,
entre les valeurs desinconnues ,
des indeter- minées dont ces valeurs sont fonctions.Or,
si ces valeurs étaient fonctions de moins d’indéterminéesqu’il n’y
a d’Inconnues au-delà du nombre deséquations;
en éliminant ces indéterminées entreelles,
onobtiendrait ,
outre les
équations proposées
d’autreséquations auxquelles
les valeursdes inconnues satisferaient
également ;
on se trouverait donc avoirassujetti
ces inconnues à des conditionsétrangères à
celles de laquestion proposée ;
lesvaleurs
trouvées Sauraient donc pas toute la latitude d’Indéterminationcomportée
par cettequestion.
J’ai dit que les valeurs des inconnues devaient être fonctions d’autant d’indéterminées
distinctes ,
aumoins , qu’il y
avait d Inconnues au-delà du nombre deséquations à résoudre ;
et c’estqu’en
effetrien ne
s’oppose
à ce que ces indéterminées soient enplus grand
nombre. L’essentiel étant
uniquement
que les indeterminéespuissent
être
éliminées ,
entre les valeurs desinconnues ,
et que de leurélimination résultent seulement les
équations proposées
etpoint
d’autres:on
conçoit
que cesindéterminées , quelque
nombreusesqu’elles
soientd’ailleurs,
peuvent être tellementconibinees ,
dans les valeurs desinconnues 3
que l’élimination d un certain nombre d’entre elles fassedisparaitre
toutes les autres. Leur nombrepeut
donc fort bien excéder celui que sembleraitcomporter ,
engéneral ,
le nembre desvaleurs
DU
PREMIER DEGRE. I49
valeurs entre
lesquelles
elles doivent êtreéliminées ,
et celui deséquations qui
doivent résulter de leur élimination.C’est sans doute pour n’avoir pas fait cette observation
qu’on
n’apu ,
jusqu’ici ,
dans lepremier degré ,
construire des formulesgéné-
rales que pour le seul cas où le nombre des inconnues surpasse d’une unité celui des
équations.
Ilarrive ,
eneffet ,
dans les autres cas,que, si l’on
n’admet
dans les valeurs desinconnues , qu’autant
d’indéterminées
qu’il
y a de ces inconnues au-delà du nombre deséquations
duproblème
les coefficiensqui
devront affecter ces indé-terminées, dépendant
des valeursnumériques
des coefficiens deséquations proposées ,
nepourront
êtreassignes
que danschaque
casparticulier,
et nepourront
êtreexprimés
sous une formegénérale ,
tandis
qu’ils
deviendrontexprimables
sous une telleforme,
et mêmed’une manière
très-régulière
ettrès-symétrique ,
du momentqu’on
voudra admettre un
plus grand
nombre de ces indéterminées.Il ne faudrait pas croire
cependant
que, par cela seul que les valeurs des inconnues sont fonction d’autant d’indéterminées ou même deplus
d’indéterminées
qu’il
y ad’inconnues
au-delà du nombre deséquations ,
ces valeurs doivent être
réputées complètes ; puisqu’il pourrait
sefaire,
commeje
l’aidéjà remarqué ,
que , par l’élimination dequelques-
unes de ces
indéterminées,
les autresdisparussent d’elles-mêmes ,
sansfaire
parvenir
à toutes leséquations
duproblème.
Le but que
je
me propose ici estd’appliquer
ces réflexions à la résolutiongénérale
d’un nombrequelconque d’équations
entre unplus grand
nombre d’Inconnues.Soient
Tom. III. 2I
I50
AN’ALISE INDETERMINEE
n
équations
entre les m inconnues t, u , v , x ,....; m étantsupposé plus grand
que n , et tous les coefficiens étantsupposés
entiers.D’après
cequi
a été ditci-dessus
, ceséquations
seraient com-plètement résolues ,
si l’ontrouvait ,
pour les inconnuesquelles
renferment des valeurs de cette forme
03B1 , 03B2 , 03B3 , 03B4 , .... étant des
indéterminées,
au nombre de m-n, aumoins ;
etT, U, V, X ,..., A , B , C , D,
...,A’ , B’ , C, D’ ,
...,A" , B" , C" , D" ,...., A’’’ , B’’’ , C’’’ , D’’’ ,...,
étant desfonctions entières des coefficiens des
équations (I).
La substitution de ces
valeurs ,
dans leséquations (I)
donneDU
PREMIER DEGRÉ.
I5IAfin donc
que 03B1 , 03B2 ,
03B3 ,.... demeurentindéterminées ,
on devraavoir les divers groupes
d’équations
que voici .I52
ANALISE INDÉTERMINÉE
et
réciproquement ,
siT , U , V , X ,...., A , B , C , D ,...., A’ , B’ , C’ , D’ ,...., A" , B" , C" , D" ,...., A’’’ , B’’’ , C’’’ , D’’’ ,...,
sont tcls que ces
équations
aientlieu,
les valeurs(.2)
seront la solutioncomplète
deséquations (I).
Le groupe
(3)
prouve queT, U , V, X ,.... peuvent
et doiventêtre des nombres
quelconques ;
satisfaisant auxéquations (I).
LesDU
P R E M I E R DEGRÉ.
I53groupes suivans
prouvent
queA, B , C , D , ....,
queA’ , B’ , Cf, D’ ,... que A" ,
B" ,C" , D" ,....,
qneA’’’ , Bill , C’’’ , D’’’’ ,
...,doivent satisfaire aux mêmes
équations, privées
de leurs derniers termes, et ne doivent renfermerconséquemment
aucune desquantités k , k’ , k" ,....
Jem’occuperai uniquement
de la recherche deA , B, C, D ,...., A’ , B’ , C’ , D’ ,...., A" , B" , C" , D" ,
....,A’’’ , B’’’ , C’’’ , D’’’ ,...,
d’autant que la détermination deT, U , V , X ,....,
nepeut
avoir lieu que pour des casparticuliers,
et que la manièred’y procéder
est connue.La recherche des
quantités A, B, C, D AI, B’ , C’ , D’ ,...., A" , B" , C" , D" ,...., A’’’ , B’’’ , C’’’ , D’’’ ,...,
se réduitévidemment à celle d’une suite de fonctions des coefficiens des pre- miers membres des
équations (i) qui
soient toutes nullesd’elles-mêmes ,
et
qui ,
en outre ,puissent
être mises successivement sous les diversesformes qu’affectent
lespremiers
membres deséquations (4) , (5), (6),
(7) ,.... Or,
c’est ce àquoi
onpeut parvenir facilement, à
l’aide des observationsprésentées ,
pour lapremière fois ,
par M.Bezout,
danssa Théorie des
équations algébriques , page I8I ,
etdéveloppées postérieurement,
d’une manièreplus générale
etplus lumineuse ,
par M.
Laplace ,
dans les Mémoires de l’académie des sciences deParis ,
pour I772 , page294.
En vertu de ces
observations ,
les fonctions cherchées sont I.° dans le cas d’uneéquation unique
2.° dans le cas de deux
équations
I54 ANALISE INDETERMINEE
3.° dans le cas de trois
équations
I55
DU
PREMIER DEGRE.
et ainsi de suite.
Ainsi,
I.° dans le cas d’uneéquation unique,
il faudra poser2.° dans le cas de deux
équations ,
on posera3.° dans le cas de trois
équations
on poseraet ainsi de suite.
I56 ANALISE I N D È T E R M I N È E
Ainsi
I.° dans le cas d’uneéquation unique,
sil’équation
pro-posée
estles formules
résolvantes
serontSi
l’équation proposée
estles formules résolvantes seront
si
l’équation proposée
estles formules
résolvantes
serontEt ainsi de suite.
2.° Dans le cas de deux
équations ,
si leséquations proposées
sontles formules résolvantes seront
Si les
équations proposées
sontles
I57
DU
PREMIER DEGRÉ.
les formules résolvantes seront
Et ainsi de suite.
3.° Dans le cas de trois
équations ,
si leséquations proposées
sontles formules résolvantes seront
et ainsi de suite.
Il est aisé de déduire de cette théorie
qu’en général,
m étant lenombre
des inconnues et n le nombre desequations,
le nombre desindéterminées dont les valeurs de ces inconnues devront être fonc-
tions .
seraet que , dans la valeur de chacune des
inconnues,
il n’en entreraqu’un
nombreen sorte que chacune de ces indéterminées
n’entrera , à
son tour’ que dans les valeurs den+I
inconnues seulement.Si les termes connus
k , k’ , k" ,....
deséquations proposées
sont tous
nuls,
on pourra aussi supposer queT, U , V , X , ....
sont
nuls ;
et alors ceséquations
serontsusceptibles
d’une résolutionTom. III. 22
I58 CONTACT
absolument
générale,
cequi peut
ètreprécieux
dans ungrand
nombrede recherches
analytiques.
Il serait intéressant de voir
si ,
avec des modificationsconvenables,
ce
procède
nepourrait
pas être étendu auxéquations
indeterminées desdegrés supérieurs
aupremier.
CORRESPONDANCE.
Lettre de M. J. F. FRANÇAIS , professeur à l’école impériale
de l’artillerie du génie ,
Au Rédacteur des Annales;
Présentant la solution analitique complète du problème
où
il s’agit de déterminer
unesphère qui louche quatre
sphères données.
MONSIEUR ,
M.
Poisson vient depublier,
dans le Bulletin des sciences de lasociété
philomatique (*) ,
une solutionanalitique
duproblème
de lasphère qui
touchequatre sphères
données. J’en aipublié
uneaussl,
il y a
près
de trois ans, dans laCorrespondance
sur l’écolepoly- thecnique (**).
A la vérité cettesolution,
tellequ’elle
est, ne suffitpas pour déterminer
analitiquement
les coordonnées du centre et le rayon de lasphère cherchée ,
quej’enseigne
à déterminergéométri- quement
dans monmémoire ;
mais il fauttrès-peu ajouter
à masolution,
pour achever de la rendrecomplète,
sous lepoint
de vueanalitique ,
comme on en pourra-juger
par cequi
suit.Soient r, rI ,
r" , r’’’ ,
les rayons desquatre sphères données ,
s et 2a ,2b ,
2C lesdistances respectives
du centre de lapremière
aux centres destrois autres ;
soient
deplus
R le rayon de lasphère cherchée,
et"p’ , p" ,
(*) Tome III , n.° 60 ,
septembre
I8I2 , page I4I.(**) Tome 11, n.° .2,