A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
É DMOND M AILLET
Sur les fonctions entières et quasi-entières à croissance régulière et les équations différentielles (deuxième note)
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 2
esérie, tome 4 (1902), p. 447-469
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1902_2_4__447_0>
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SUR LES
FONCTIONS ENTIÈRES ET QUASI-ENTIÈRES
A CROISSANCE
RÉGULIÈRE
ET
LES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
(DEUXIÈME NOTE),
PAR M.
ÉDMOND MAILLET.
M. Borel a introduit
(f),
dans la théorie des fonctions entières d’ordrefini, la
notion de fonctions à croissance
régulière.
Mais il n’a donné aucun critère pour reconnaître apriori
si une fonction entière donnée par sondéveloppement
tay- lorien est ou non à croissancerégulière.
Depareils
critères semblentcependant indispensables
aupoint
de vue desapplications.
Nous nous proposons de donner ici un critère derégularité
de la croissance et und’irrégularité.
Ce critère s’étend de suite aux fonctions
quasi-entières.
Il nous permet d’établir deux résultats
importants
dans la théorie deséqua-
tions différentielles :
t~ Les fonctions entières ou
quasi-entières
d’ordrefini, qui
satisfont à uneéquation
différentielle linéaire à coefficients rationnels en x, sont à croissancerégulière ;
.2° Les fonctions entières d’ordre fini
augmentées
ou non d’unpolynôme en ;,
( 1 ) Leçons sur les fonctions entières, p, I07. La lecture de notre Mémoire exige seule-
ment la connaissance du Cours
d’Analyse
de l’ÉcolePolytechnique,
des Leçons sur lesfonctions
entières de M. Borel, et de notre Mémoire Sur lesfonctions
entières et quasi-entières (J. de Math., , 1902 ). , ’
448
les fonctions
quasi-entières
d’ordrefini, ayant
unpoint singulier
essentielunique
à
l’origine,
nepeuvent
être solutions deséquations différentielles
F = o ration-nelles d’ordre
k, quand
F ne renfermequ’un
terme en y,y’,
..., ouy(k),
que si.elles sont à croissance
régulière.
,Nous
indiquons
finalement uneapplication
de cequi précède
à certaineséquations
différentielles linéaires dont lesintégrales
sontrégulières
au sens deFuchs.
Il.
Soit une fonction entière
d’ordre p fini. Nous savons que l’on a
toujours
et, pour une infinité de valeurs de m,
(e
aussipetit qu’on
veutquand
ni est assezgrand),
les autresexpressions
ayant
une valeurplus petite.
Ceci a lieu pour toutes les fonctions entières d’ordre p,quelles
soient ou non à croissancerégulière.
Il est intéressant de chercher à voir dansquelle
limite la loi derépartition
des coefficients am,qui
satisfont à
(y),
influe sur larégularité
de la croissance de lafonction,
parsuite,
d’après
les définitions et les théorèmes de M.Borel,
sur larégularité
de laréparti- -
tion des
racines,
defaçon
à savoir reconnaître à la seuleinspection
descoefficients,
au moins dans des cas
étendus,
si la fonction est à croissancerégulière
ou non.Considérons une fonction entière
Nous supposons que cette fonction soit d’ordre p, et,
qu’à partir
d’un certainterme on
puisse toujours
en trouver un au moins sur 6 consécutifs(6
fonctionde
m) qui
soit de la forme-
~ ~ - I -~-
" z, E tendan t vers oavec - ’
.p
’
na
Supposons
encore que, pour les coefficients d’indice /?z - r~, ..., /~ -at
+ 1 , ,ni -!- i , ... , , ni +
~~
- i~0~ ~ a2 positifs >_ i),
lescoefficients
soient de la formeavec
7,, ~ finis,
limités intérieurementquel
que soit aucontraire,
nous supposerons que les coefficients d indice ni - ni +G2
soient de la forme(2):
Nous savons
qu’il
y a une infinité de valeurs de x pourlesquelles
2 tendant vers o
quand
x croît indéfiniment.Nous
considérerons
d’abord tous les termes de pourlesquels (3)
alieu,
c’est-à-dire les termes dont l’indice n’est pas
La somme ~’ de ces termes constitue une fonction entière d’ordre y avec
e’ tendant vers o
quand
m croît indéfiniment, On aura doncPour
que
soit à croissanceirrégulière,
il faudra que les termesne donnent pas
toujours, quel
quesoit ~,
une somtne d’ordrePosons,
pour une valeur donnée de m, pétant,
parsuite, parfaitement
déter-miné,
et prenons
On a
Ce terme sera
plus petit
quei)
dès queNous supposons
/7z-p6=//~+f~/~~(!~
fixe et aussipetit qu’on veut).
D’abord
Quand
i>i., +l/> ni§+14,
on apour des valeurs de c, telles que i - ce, soit fixe et > o. Par
conséquent (5)
auralieu pour les valeurs de m, +
6’~ m1+~4
s’il a lieu pour ni, + 8’=rn1+74;
il suffirapour que
(5)
ait lieuIl suffira
de prendre (i + 03B64)03C31
== i.+-03B6’4 (03B6’4
fixe etpositif,
ainsique 03B64
-Çi)
pour que
(5)
aitlieu,
dès que //~ est suffisammentgrand,
parexemple
dès que Dès lors la somme des modules des termes ~* d’indice se compose de deuxparties :
celles des modules des termesd’indices ~ qui
est ~celle des modules des autres termes en
nombre ~/?~
et dont la sommeest ~
c~
- a, aussipetit qu’on
veut pourvu que ni soit assezgrand).
Voyons
maintenant les termes d’indice > ni. Nous poseronsNous voulons
On a
Prenons m, - 9’
mi-
(~,, I)
fixe etpositif,
ainsi ’que Ç’§
-rn et ni, étant
donnés, ~~’(9’)
est alorspositif
si m, est assezgrand;
il suffira pour que( 5 bis)
ait lieu que- m~-~4~
soit > o, ouce
qui
alieu, car ~’~
étantdonné,
onpeut prendre
nl assezgrand
pour queI p - [
soit aussi
petit qu’on
veut.Les modules des termes 03A8
d’indices > m
sont alors tousplus petits
que ceux de la série ’
leur somme est
ifl
..i I -- -- e
Il en résulte que W est à croissance
irrégulière
si l’on a, dès que nt estsupérieur.
à une limite
déterminée,
~~~ fixe,
fini etpositif).
’Nous en concluons finalement le résultat suivant : ,
Soient m, , m2, ... , les valeurs de m
satisfaisant
à(2), rangées
par degrandeur croissante;
siparmi
elles il y a uneinfinité
decouples
de va-leurs m,, m2
consécutives, qui
sont telles que ladifférence
de ces deux valeurscroisse
hlus
vite quem1+03B641 2014
m,(03B64 fini positif’arbitraire),
lafonction y(x)
est à croissance
irrégulière.
,
Nous allons
maintenant,
par une méthodedifférente, indiquer
un critère derégularité.
Soit le module maximum de
c~~x)
pour u== ~ x et
On sait ou l’où voit facilement
( ’ )
que, lelong
d’un contonr C entourant l’ori-gine,
et, si C est an cercle de rayon n,
( e~
tendant vers oavec - ) ’
~ . ’Considérons,
pour une des valeurs de ni satisfaisant à(2), l’équation
Mr
étant fonction continue de r, ~,, varie d’une manière continue ainsi que a~,.avec n, et il y a
toujours
une valeur de rqui
satisfait à cetteéqualion, quel
quesoit ln,
puisque
prend
des valeurs aussigrandes qu’on
veut pour des valeurs de r assezgrandes.
Soit r,
une de ces racines : -( 1 ) BOREL, Leçons sur les
fonctions
entières, p. 62.d’où
Prenons les
logarithmes
étant
positif, puisque
nil’est,
~~ ~
étant aussipetit qu’on
veut dès que /~ est assezgrand. D’après ( ~ ~
on auraNous en concluons ce lemme :
-
Si 03C1 est l’ordre
d’unefonction
entière d’ordre fini, on saitqcc’il
y a
toujours
uneinfinité
decoefficients
tels que, dès que mdépasse
une limitefinie
~ aussi
petit qu’on
veut, niaisfini :
il y cctoujours
pour chacune de ces valeurs de na un nonibre ~1qui
tend vers o ccvec m1 et tel que pouron ait
Ceci
posé,
soient m et ni + e deux valeurs de l’indice de am satisfaisant à(2) :
les valeurs
correspondantes
de dans(8)
satisfont à(g).
Considérons
l’équation analogue
à(8)
’
u~ variant entre /7Z et ni +
9,
rsr a~r varie dans les mêmes limites d’une manière continue etprend
toutes les valeurscomprises
entre ni et ni + 9.Supposons
que l’onpuisse assigner
un intervalle entre nl etni + 1
oùA - ~,,’ ~ ~~
finipositif
limité
quels
quesoient ~
et m dans cetIntervalle),
dès que nidépasse
une certainelimite,
c’est-à-dire que la fonction soit à croissanceirrégulière. Supposons
en
particulier
que ceci ait lieu pour = rn+ 03BB.
On devra avoir dans cet inter-valie:
pour une valeur de a telle que On en Lire
ni , ,
- ~ >~~
ceci n’a pas lieu dès que ni est assezgrand.
D’ailleurs la dérivée
est
toujours négative
pour u > nz. X esttoujours
décroissantequand u
croît : ilsuffira que X soit
négatif pour
une valeurde u.
pourqu’il
le soit pour les valeursplus grandes :
prenons p = On adès que a
positif
fini aussipetit qu’on
veut; aucontraire,
cetteégalité
n’aplus
lieu dès que x est
négatif.
Elle est doncimpossible
siou Cl
fortiori,
sic’est-à-dire que
(t i)
estimpossible
dès queLa fonction est alors à
croissance régulière.
Si les valeurs de nz satisfaisant à
(2)
sont telles que la différence de deux d’enlre elles consécutives ln’). et m1(m.,
> croisse moins vite que(x
finipositif arbitraire)
dès quedépasse
une certainelimite,
la fonction est àcroissance
régulière.
En
résumé,
nous pouvons énoncer le théorème suivant : THÉORÈME 1. - Soitune
fonction
entièred’ordre fini
03C1. On saitqu’il
y a; pour nagrand,
une
in, finité
clecoefficients am
tels quee à un
nombre fini arbitraire aussi petit qu’on veut positif.
Si 03B8 est
un nombre positif qui croît moins vite
avec m quem(log m)1-03B1 2014 m (03B1 positif aussi petit qu’on veut, mais fini),
etsi,
sur
03B8coefficients consécutifs à partir de am, il y en a toujours
un telque
(2), dès que
mdépasse
une limite finie, la fonction 03C6(x) est à croissance régulière.Si 03B8
croît plus
vite avec m que m1+03B64 2014 m(03B61 fini positif aussi petit
S S ’ qu’on veut),
une infinilé de valeurs fie nisatisfaisant à (a)
dèsque
m dépasse
une limite finie,la fonction 03C6(x) est à croissance irré-
gulière.
Remarque
/. - Ce théorème s’étend immédiatement aux fonctionsquasi-
entières : il suffira de remarquer qnc la fonction
quasi-entière
d’ordres finis p? Pu? p’? ’’’? pA?où
-~(.~),
...,~f,k(.~)
sont des fonctions entières d’ordresfinis,
p,avec cc,
~
cc~~...~ ~
o, a sa croissancerégulière
s’il en est dede
03C6(z), 03C60(z),
...,irrégulière
si l’une de ces fonctions a sa croissanceirrégulière.
Si n’est d’ordre fini
qu’aux
environs d’unepartie
de sespoints critiques essentiels,
les critères sont encoreapplicables
aux environs de cespoints.
Remarque
II. - Les dérivées d’ordrequelconqne
des fonctions entières ouquasi-entières
d’ordre finiquelconque qui
satisfont à l’un des critères du théo- rème 1 y satisfontégalement.
Elles sont en mêmetemps
à croissancerégulière
ouirrégulière (’ ).
’{ 1 j La même propriété est évidente pour les fonctions entières ou quasi-entières d’ordre
fini dont toutes les racines sont réelles (à part un nombre limité), car leurs dérivées ont toutes leurs racines réelles (à part un nombre limité), les ordres subsistent t par la dériva- tion, et, entre deux racines réelles de la fonction,
il y
a, en généra!, une racine réelle de la dérivée.Le théorème 1 conduit à des
applications importantes
dans la théorie deséqua-
tions différentielles.
THÉORÈME II. - Les
fonctions
entières orcquasi-entières
d’ordrefini qui satisfont
èc uneéquation différentielle
linéaire rationnelle en x ont leur croissancerégulière.
Soit
l’équation
différentielle linéaireun des étant
~ o
ainsiqu’un
des coefficients~c~°’, ...~~B ~
ayant mêmevaleur pour tous les
Ai..
Supposons
quesoit solution de cette
équation.
Le termegénéral
enX"’l,
pardevient
pour n assez
grand,
Le terme
général
en se déduit duprécédent par le changement
de Il en - n.Supposons
que y soit une fonctionquasi-entière
d’ordres 2, avec
pour une infinité de valeurs de n, n,, e, ~, tendant vers o
respectivement
avecI 1
- et2014.
ii ni
Quand
on fait varierrt(n, ),
parexemple,
iln’y
aqu’un
nombre limité de coefficients aqui figure
danschaque équation (l’y);
àpartir
d’une valeur finie de ~t( ou ii, )
ils doiventfigurer
tous dans l’ensemble deséquations ( ~ ~ ),
sansquoiy
contiendrait une infinité de coefficients arbitraires.Les
équations (iy)
contiennent + t coefficients consécutifs auplus,
l’undes coefficients
a~,
..., n’étant pas nul. Le coefficient de aj est d’ailleurs unpolynôme
entier en ~tqui
ne peut être nul dès que ndépasse
une certaine limite pour toutes les valeurs dej,
sansquoi
tous les «~ seraient arbitraires. Nousaurons donc pour
(I7),
en donnantà j
une valeur n telle que= I n(1 03C1 + ~)
n, uneéquation
de la formemil étant un
polynôme
entier en n, dedegré k
auplus,
et les autres coefficientsen nombre limité étant de la forme
I n(1 03C3+~1)n
avec p . On aura alors une relationimpossible
si un des autres coefficients n’est pas de la même forme avec p 2014 r :== ~2, e~ tendant vers oquand n
croît indéfiniment. Parconséquent,
onpeut
affirmer que, sur k -~- g + i coefficients consécutifs de y, il y en atoujours
au moins deux de l’ordre de,1 I n
si n est l’indicecorrespondant;
de même pour lesexposants
négatifs. D’après
un théorèmeprécédent,
la fonction y est donc une fonction entière ouquasi-entière
dont la croissance estrégulière.
Il
n’y
a pas de difficulté à étendre cequi précède
aux fonctionsquasi-entières
de la forme
(i3).
La fonctionne
peut
êtreidentiquement
nulle que si tous les coefficients le sont : eneffet,
si po
( ~ )3
parexemple,
n’est pasidentiquement
nul aux environs dupoints
= o,( - ) peut prendre
des valeurs aussigrandes qu’on
veut et aussi ~~. Posons alorsOn aura
F(~~ ...~-)) ~ F(~ Y. Y, .
~Y~-))
+F(~
...)+....On transformera
...),
parexempte,
en defaçon
. à )e mettre sous la forme/’. f-LY B~i7
Sion devra avoir
Pour des valeurs des exposants
de x, I , I x1
, ...,qui dépassent
une limitefinie,
tous les coefficients de xn, ..., doivent êtrenuls,
et l’on estconduit évidemment à des
équations
tont à faitanalogues
à(i~).
c. Q. F. D.
lV.
Ces
propriétés
subsistent enpartie
pour descatégories
étenduesd’équations
différentielles rationnelles en x,
~~, y’ ...,
Nous allons établir à cetégard
lethéorème suivant : .
THÉORÈME III. - Soit
une
équation différentielle
entière era y,y’,
...,qui
nerenferme qu’un
seul terme erz
y’,
..., ouy(k).
Une des
fonctions
Px r
+ ouP(x)
+03A3 03B8n xn
, oicP(x)
est lcripoly-
«
nome
entier, 03A303B8nxn
unefonction
entière de genrefini,
ne peutsatisfaire
ècl’équation (1)
que si03A3 03B8n
x’t est à croissancerégulière.
o
En
effet,
nous pourronstoujours
supposer F mis sous la formeles A étant des
polynomes
entiers en x.Supposons
quesoiL solution de
(19)
On a
~
Quand
on substitue03A303B8nxn
dans F = o, le résultat doit êtreidentiquement
- x,
nul. Nous allons chercher le coefficient de x" dans le
produit
D’abord le terme
général d’exposant positif E
a sonexposant
de la forme(22) E=m°a-f-...-~-nzi(a1-1)-~-...+ni~~(a~;-h)+...~-m~ (dr;-k),
x, ...,
Ok pouvant
êtrepositifs
ounégatifs,
mais étant limités en valeur absolue dans le deuxième cas; parexemple, quand
est tel queul >_
i(’ ~.
Son coefficient est
( 1 ) D’ailleurs, s’il en était
ditiéremment,
le coefficient Bcorrespondant
serait nul.avec
~
Le coefficient C de x" dans
F, après
substitutionà j/
de£ 1,i x",
est- >,,
et l’on a, pour
chaque
termecorrespondant
un exposant de la formechaque
termecorrespondant
à une ouplusieurs
valeurs de E ennombre fini.
Considérons,
danschaque expression
les termes T dequi
sont
~
o et pourlesquels
l’indice a’ de6a,
est maximumparmi
ceuxqui
ontun coefficient
u’(a.’- y
...(a’-
+y
d’ordre maximum en a’. On l’obtiendraen considérant tous les termes B pour
lesquels
tous les indices x, ...; sauf 1, parexemple
x, ...,ô,
..., uà, ..., ~~k ont les valeurs minima telles que6~... 6§... ~y~
soit
~
o,prenant
pour le dernier indice a’(ici Ok)
les valeursqui
résumentde n = E + r, et
parmi
celles-là cellequi correspond
à la valeur minima de r; onaura ici .
a=...=~,
...,c’est-à-,dire que les indices minima provenant de
y’il,
..., sauf l’in-dice x‘
(ici 1&),
serontrespectivement égaux
entre eux. Iln’y
aura dansqu’un
de la nature Tqui corresponde
pourlequel
le coefficient a’ soit un des indices aki, ..., pourvu que soit~ o.
Parmi les termes T
analogues correspondant
à si~’
estl’exposant
td’indice le
plus
élevéqui
soit~ o parmi
lesexposants io,
...,ik,
nous choisi-rons celui
qui
a pour coefficientoc‘(x’- y . , , (xm
k’+I).
C’est évidemment leterme T cherché : il est
unique.
Si contient d termes il ~r a d termes de
03A3aB
de la nature T.-
Les coefficients B
correspondants,
en nombrefini,
sont de la formeB,
étant une constante et~’~~,
x’ différant de n d’un nombre fini(~’).
( 1 ) x’ n’a pas forcement la même valeur pour tous les termes B’.
Par
hypothèse, il
y a au moins un terme eny(k)
: supposonsqu’il n’y en
ait tqu’un :
le terme B’correspondant
sera de la formePour de
grandes
valeurs de x, il ne pourra se réduire avec aucun des termesB’,
au moins tant
qu’on
nespëciue
pas les valeurs des 0 : il ne pourra donc être de modulesupérieur
à la somme des modules des autres termes.Supposons qu’il
y aitplusieurs
termes eny~ :
il pourra y avoirplusieurs
termesde la forme o
analogues
à T contenant un même coefficientanalogue
à et donnant dans
IaB
un totalSi
~
o, les autres termes dequi
contiennent étant en nombre li- mité et d’ordre ~03B1"(03B1" -I)...(03B1" 2014
k +2)
ne peuvent se réduire avecT, : 7.,,
devra donc se réduire avec l’ensemhJe des autres termes, et la somme de leurs modules devra alors être d’ordre degrandeur
au moinségal
à celui deTB.
Si7.,,-0,
on aquel
que soit a ; les termes de T provenant dey(k)
n’interviennentplus.
On peut considérer les termes en et l’on raisonnera dessus de la même manière : le coefficient de6a»- x"’~x"’- I~... (oc"’-
k-~- ~ ~,
x"’ étant aussigrand
quepossible,
est nul ou non, celui de
y...(x"’-k-~- y
l’étant : s’il ne l’est pas, il doit être d’ordre degrandeur ~
la somme des modules des autres termes; s’ill’est,
on considérera les termes eny~k-2~,
etc.S’il
n’y
a dans Fqu’un
terme eny(k’)
pour une valeuro ~ k’~ k,
l’ensembledes ternies de
03A3
a Bqui
contiennent doit être d’ordre degrandeur ~
lason2me des modules des autres ternies.
Admettons
qu’il
en soit ainsi.Supposons
alors soit me fonction entière à croissanceirrégulière.
o
On aura, pour une infinité de valeurs de
~m,
p étant l’ordre de la fonction
entière;
pour les autresvaleurs,
p - cr- étant
uni, positif
et limité inférieurement. Deplus,
si m2 et >sont deux nombres m consécutifs pour
lesquels (28)
alieu,
on a une infinité devaleurs de m,, telles que
1
(30) m2~
m1 (logm1)2 (theoremeI).
Supposons
encore que (l" soit une de ces valeurs ni, . La chose estpossible, quel
que soit nt,(pourvu
que lnt soit assezgrand) ;
car, les autres indices duterme
9xe...8x~~...
étant fixés comme il a été ditplus haut,
pour la détermina-tion de
a", n
restantarbitraire,
on en conclut une relation7~ étant une constante
parfaitement
déterminée lamême, quei
que soit n : pourchoisir r"= il suffit de
prendre n
= n2, i- Tu.Les autres termes, pour
lesquels
les indices sont~ x" et ~ x"-~- r’ (r’ fini),
sont tous de la forme
les ..., ... étant en nombre limité et ~ P"
(P"
maximum desquantités
l’ ==
i o
+i,
-~- ... -~- avecoù n" est fini et
peut
avoirplusieurs
valeurs.Pour chacune de ces valeurs de
r",
cherchons un maximum de~9x°...8~’k ....
Désignons,
pourplus
decommodité; par 03B21, ..., 03B2l
les modules des quan- tités a, ..., ak, ... ennombre l,
chacune étantcomptée
autant de fois que l’in-dique
son coefficient ...,respectivement
dans(3i). On
aura,d’après
Parmi les
quantités
toutes de mêmesigne
...,il y
en a alorsune, 03B2l
par
exemple, qui
est laplus grande
en valeurabsolue,
et telle quePour cette valeur
(~ uni, positif, limité},
carquel
quc soit le nombre fini r2 dès que n est assezgrand.
On pourra poserNl
étantsupposé fixe,
cherchons un minimum deavec
et
On a , en
prenant
leslogarithmes,
on enfin
1
La valeur
correspondante
de(~~;1...~il~~~P1
estC’est un
minimum,
car, parexemple,
elle est inférieure à la valeur obtenue en(t ) + ~, ~ s ~ aussi
petit
qu’on veut, mais fini.faisant
3,
= ... -~3l_?
_-.. t ,qui
estdès que
l~ i,
ce que nous supposeronsprovisoirement.
Dans cettehypothèse
on a donc
D’autre part,
a pour dérivée
en l
De même
qui
esttoujours positif
pour~~2014.2014L. X’,
est une fonction croissante de : sa valeur minima a donc lieu ici pour2014.2014~;
c’estPour n assez
grand,
cette valeur esttoujours positive,
et dèslors X~
est ici tou-jours positif.
Parsuite, X,
croîtavec 1
dès quen + r1 03B2l,
et ,Finalement, d’après (33),
Cette
inégalité
reste évidemment vraiequand
1 = 1 .Le nombre des termes de
03A3aB
est d’ailleurs ~ auproduit
d’un nombre limité par le nombre des solutions dea, ..., xk ne
pouvant
êtrenégatifs
que si leur valeur absolue estlimitée,
.et n,n’ayant qu’un
nombre limité de valeurs. Ce nombre de termes estalors ~ n~,
~
étant limite : la somme des modules des termesde I a.B
autres que ceuxqui
contiennent est d’ordre
l,
étant laplus grande
desquantités l, qui
sont limitées. Cette somme estévidemment d’ordre
qui
est l’ordre des termes et, parconséquent
nepeut s’annuler contrairement à ce qui doit avoir Heu si
~8nx’~
est solution der=o (~).
La même démonstration
supplique
aux fonctionsquasi-entières
d’ordrefini 03A303B8n xn :
iln’y
a presque rien ày changer.
Nous concluons finalement ce théorème :
( 1 )
Chaque
fois que l’on pourra établir, pour uneéquation
différentielle rationnelle F=o,l’existence d’un terme ~ o analogue à (26), on sera évidemment conduit aux mêmes conclu- sions ne pourra être solution de F = o que si ellc est à croissance
régulière.
_ au
THÉORÈME III. - Soit
une
équation différentielle
entière en y,y’,
...,qui
nerenferme qu’un
seul terme erz y,
y’,
... occ .des
fonctions P(-)
ouP( x) + 03A303B8n xn , P(x)
étant unpoly-
0 0
norne entier et
03A303B8nxn
unefonction
entière d’ordrefini,
ne peutsatisfaire
èc
l’équation (I9)
que si03A303B8nxn
cc sa croissanceo
Remarque
I. - Nous croyons utile d’insister sur uneconséquence
des résol-tats
qui précèdent :
nous avons vu antérieurementqu’il
y avait descatégories
étendues de fonctions entières ne satisfaisant à aucune
équation
différentielle rationnelle(’ ),
pourvu que la décroissance des coefficients fût suffisammentrapide.
Il résulte de cequi précède
que,quelle
que soit larapidité
de décroissance des coefficients pour les fonctions entières d’ordrefini,
lagénéralité
de cesfonctions ne
comprend
aucune solution deséquations
différentielles linéairesrationnelles,
ni même decatégories
étenduesd’équations
différentielles ration- nelles non linéaires.C’est un résultat
plus précis,
mais moinsgénéral jusqu’à
nouvelordre,
quecelui que nous avons obtenu par extension d’un théorème connu de M.
Cantor,
aux
équations
différentielles rationnelles.V.
Le théorème Il
peut
s’étendre aux solutionsgénérales
ou non de certaineséquations
différentielles linéaires dont les coefficients sont despolynômes
entiersen x.
Soit
l’équation
différentielle’
ou
Ao,
....Ail
sont despolynômes
entiers en ,x, que l’onpeut
supposerpremiers
entre eux.
(1) Journal de
Mathématiques,
1902, p. 3;.On
sait,
et l’on voit sanspeine,
par lechangement
de variableset
l’application
d’un théorème deCauchy (’ ),
que les seulspoints cridques
à distance finie des solutions de
(ï)
sont les zéros deAo.
Si
Ao
se réduit à une constante,(i)
n’a aucunpoint critique
à distance finie.générale
est une fonction entière : le théorème Ifs’applique.
Sinon,
soitgrâce
à unchangement,
de variablessimples,
on peuLtoujours
supposerSoit r une racine de
(’équation
déterminante : on a uneintégralc
Supposons
encore que(i)
ait sesintégrales régulières,
au sens de Fuchs : l’un saitqu’alors pi
rt,~~
étant divisible par siu ~ i.
Enmultipliant
toutpar on peut supposer ~, ~ IL Cherchons
l’équation
différentielle àlaquelle
satisfait iio ; on a
avec
A~~
étant unpolynôme
entier.On aura ainsi le terme
avec
Donc xr sera en
facteur,
et te coefficient dedn-k-lu0 dxn-k-l
est divisible parSupprimons
Je facteur xr.L’équation
en u0 sera encore uneéquation
différentielle linéaire de la forme(I),
avec ==
n,
ayant sesintégrales régulières.
Mais la racine del’équation
détermi-nante
qui correspond
à ~ sera nulle.(1) Voir, par
exemple,
Cours d’Analyse de l’ÉcolePolytechnique.
La
solntion tco correspondante
n’aplus
depoint critique
à distancefinie,
etest monodrome dans tout le
plan :
c’est donc unpolynôme
ou une fonctionentière.
Dans le second cas,
l’équation
différentielle en ico est de cellesauxquelles
notrethéorème II est
applicable.
Si ico est de genrefini,
elle est à croissancerégu-
lière.
A titre
d’exemple, d’application
des considérationsprécédentes
on peut citerl’équation
de Bessel.Les mêmes considérations sont
applicables
au cas où il y aplus
d’ II npoint
tcritique,
mais où tous lespoints critiques
à distance finie autres que x = xo(l’on
peut
toujours
supposer comme tout à l’heure xo =o)
sont despôles
pour l’inté-grale générale.
On a unsystème
de nintégrales indépendantes (~)
avec
... sont des fonctions
quasi-entières n’ayant
à distance finie que despôles :
si zro est d’ordrefini,
iio est à croissancerégulière.
Nous pourrons ainsi énoncer le théorème suivant :
THÉORÈME - Soit une
équation différentielle
linéairedont les
coefficients
sont despolynomes
et dont lesintégrales
sontrégulières
à distance
finie
au sens de Fuchs. Si tous lespoints critiques
à distancefinie
autres
que
x = xo sont despôles
pourl’intégrale générale,
il y a un certain nombred’intégrales
de laforme (x
-xo)ruo
oû cco est unefraction
ration-nelle o u une
fonction quasi-entière n’ayant
d’autrespoints critiques
cidistance finie
que despôles ( c’est-à-dire
la somme d’unefraction
rationnelle et d’unefonction entière)
: ua ne peut être d’ordrefini
que si sa croissanceest
régulière (au
sens de M. Borel).
( i ) Les considérations ci-dessus sont des
généralisations
de considérations dues à Hal-’
phen. - Voir JORDAN, Cours d’Analyse de l’École
Polytechnique,
t. III, I887, p. 2II.469 L’équation
de Bessel est cle cellesauxquelles
cecis’applique.
Si
Ao =
const.,l’intégrale générale
est unpolynome
ou unefonction
entièrequi
ne peut être d’ordrefini
que si sa croi,ssance estrégulière (1 ).
(t) Ce théorème ne doit évidemment être considéré que comme un cas particulier : il