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Caractérisation ichtyologique du lac Breeches et état de la population de touladis (Salvelinus namaycush) en 2001-2002

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Caractérisation ichtyologique du lac Breeches et état de la population de touladis (Salvelinus namaycush) en 2001-2002

Mars 2005

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ÉQUIPE DE RÉALISATION

PLANIFICATION, LOGISTIQUE ET COORDINATION

Luc Major, biologiste

Pierre-Yves Collin, technicien de la faune Gilbert Rondeau, technicien de la faune

ÉCHANTILLONNAGE ET MESURES

Pierre-Yves Collin Luc Major Gilbert Rondeau

Mario Leclerc, technicien de la faune Linda Croteau, secrétaire

RÉDACTION

Jolyane Roberge Luc Major Pierre-Yves Collin

Gilbert Rondeau

INFOGRAPHIE

Gilbert Rondeau Jolyane Roberge

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Référence à citer :

ROBERGE, J., L. MAJOR, P.Y. COLLIN et G. RONDEAU. 2005. Caractérisation ichtyologique du lac Breeches et état de la population de touladis (Salvelinus namaycush) en 2001-2002.

Ministère des Ressources naturelles et de la Faune, Direction de l’aménagement de la faune de la Chaudière-Appalaches, Québec, 45p.

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RÉSUMÉ

Afin de connaître l’état de la communauté de poissons, et en particulier celle du touladi (Salvelinus namaycush), du lac Breeches (région de l’Amiante en Chaudière-Appalaches), une pêche expérimentale a été effectuée entre le 7 et le 9 août 2001. Cette pêche a permis de récolter 65 spécimens de 6 espèces. Des treize filets tendus en 2001, les cinq situés en profondeur étaient vides. Le touladi composait 28 % des captures, ce qui donne un taux de capture par unité d’effort (CPUE) de 1,4 touladi/filet. Un deuxième inventaire a été effectué en ciblant davantage l’habitat du poisson déterminé en fonction des captures de 2001, soit à des profondeurs n’excédant pas 14 mètres. Cet inventaire, réalisé les 27 et 28 août 2002, a permis de capturer 151 poissons de 6 espèces. Avec 53 % des captures, l’achigan à petite bouche était l’espèce la plus représentée lors de ce deuxième échantillonnage, tandis que le touladi composait 10 % des captures, pour des CPUE de 2,5 touladis/filet. Les touladis de 2001 mesuraient en moyenne 382 mm, tandis que ceux de 2002 mesuraient en moyenne 419 mm. Les CPUE plus élevés en 2002 pour le touladi et l’achigan s’expliquent par le mouillage des filets à une profondeur moyenne plus faible qui correspondait plus à l’habitat du poisson. Le touladi est reconnu pour atteindre fréquemment de grandes tailles, mais ce n’est pas le cas au lac Breeches. Il a été suggéré que dans ce plan d’eau, le touladi est peut-être principalement planctonophage, comme c’est le cas dans plusieurs lacs du Québec. Plusieurs ensemencements ont été faits dans le lac par le passé (achigan à petite bouche, touladi, ouananiche, omble de fontaine, truite brune et truite arc-en-ciel) mais seul l’achigan semble avoir eu un bon succès, probablement grâce à la zone peu profonde créée par le rehaussement du lac il y a une centaine d’années. Cette espèce est en effet non seulement abondante mais de plus, toutes les classes de taille sont bien représentées dans l’échantillon.

Finalement, les berges sont relativement peu perturbées, ce qui contribue à maintenir la qualité de l’eau ainsi que celle de l’habitat du poisson.

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TABLE DES MATIÈRES

RÉSUMÉ... i

TABLE DES MATIÈRES ... iii

LISTE DES TABLEAUX ... iv

LISTE DES FIGURES... iv

LISTE DES ANNEXES... iv

1. INTRODUCTION ET HISTORIQUE... 1

2. MATÉRIEL ET MÉTHODE ... 3

2.1 État des rives... 3

2.2 Caractérisation physico-chimique du lac... 3

2.3 Échantillonnage des poissons dans le lac Breeches ... 3

2.3.1 Filets expérimentaux... 3

2.3.2 Seine ... 4

2.3.3 Caractérisation de l’émissaire et des tributaires et pêche à l’électricité ... 4

2.4 Mesures prises sur les poissons ... 7

2.5 Analyse de la chair des poissons ... 7

3. RÉSULTATS ET DISCUSSION... 8

3.1 Caractérisation des rives... 8

3.2 Caractérisation physico-chimique ... 8

3.3 Caractérisation de l’émissaire et des tributaires ... 11

3.4 Échantillonnage des poissons en 2001 ... 11

3.4.1 Lac ... 11

3.4.2 Tributaires et émissaire... 14

3.5 Échantillonnage des poissons en 2002 ... 15

3.6 Alimentation : influence sur la taille et la distribution des touladis ... 17

3.7 Contamination de la chair... 19

4. CONCLUSION ... 20

5. RECOMMANDATIONS... 21

REMERCIEMENTS... 23

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES... 24

ANNEXES ... 27

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iv

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Historique des ensemencements au lac Breeches ... 1

LISTE DES FIGURES

Figure 1. Stations d’échantillonnage du lac Breeches ... 5

Figure 2. Profil de la température et de l’oxygène dissous en fonction de la

profondeur pour chacune des trois stations échantillonnées au lac Breeche... 10

Figure 3. Distribution relative des espèces capturées par pêche expérimentale

au filet maillant en 2001 et en 2002 au lac Breeches ... 12

Figure 4. Distribution des touladis capturés en 2001 et en 2002 en fonction de

la profondeur moyenne des filets ... 13

Figure 5. Distribution des fréquences relatives de longueurs des touladis

capturés au lac Breeches en 2001 et en 2002 ... 13

Figure 6. Distribution des fréquences de taille des achigans capturés au

lac Breeches en 2001 et 2002 ... 16

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1. Description des stations d’échantillonnage

de 2001 et 2002... 29

Annexe 2. Fichier des captures effectuées au filet expérimental au lac Breeches en 2001 (filets 1 à 13) et en 2002

(filets 14 à 19) ... 31

Annexe 3. Résultats de la pêche à l’électricité et à la seine en

2001 ... 39

Annexe 4. Caractéristiques des touladis capturés en 2001 et

en 2002 ... 41

Annexe 5. Détail des paramètres physico-chimiques mesurés

le 2 octobre 2001 au lac Breeches ... 42

Annexe 6. Photos du lac Breeches prises en 2001 et en 2002 ... 43

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1. INTRODUCTION ET HISTORIQUE

Le lac Breeches est situé sur le territoire de la municipalité de Saint-Jacques-le-Majeur-de- Wolfestown, dans la MRC de l’Amiante, près de la limite régionale avec la région administrative du Centre-du-Québec. Il est localisé à la tête du bassin de la rivière Bécancour et ses coordonnées géographiques sont 45° 54’ nord et 71° 28’ ouest. Sa superficie est de 247 hectares et il présente une profondeur moyenne de 13 mètres et une profondeur maximale de 31 mètres. Sa bathymétrie encaissée résulte en une faible abondance des zones productives de faible profondeur (figure 1).

La villégiature est la principale vocation de ce lac et environ une quarantaine de chalets sont construits sur son pourtour, la plupart du côté ouest.

En collaboration avec le Club de chasse et pêche du comté de Wolfe, plusieurs ensemencements plus ou moins réussis et impliquant une variété d’espèces ont été effectués depuis la fin des années 1940 (tableau 1). Les espèces ayant fait l’objet d’ensemencements sont la ouananiche (Salmo salar ouananiche), l’omble de fontaine (Salvelinus fontinalis), le touladi (Salvelinus namaycush), la truite arc-en-ciel (Oncorhyncus mykiss), l’achigan à petite bouche (Micropterus dolomieu), et enfin la truite brune (Salmo trutta).

Tableau 1. Historique des ensemencements au lac Breeches.

Espèce Année Nombre

Omble de fontaine 1948, 1978 à 1987 93 600

Truite arc-en-ciel 1952 5 000

Touladi 1950, 1968, 1977, 1979, 1982 à 1989 40 000

Ouananiche 1948, 1952 4 000

Truite brune 1987, 1990-1994, 1996 à 2004 + de 160 000*

Achigan à petite bouche fin des années 80 (1987-1988) ?

* Totalité des alevins élevés dans un étang adjacent avant leur transfert vers le lac. Le nombre réel ensemencé est inconnu mais beaucoup plus faible.

Après ces nombreuses interventions et compte tenu que les derniers échantillonnages dans ce lac dataient de 1979, il s’avérait important d’établir un portrait de la communauté de poissons et de

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vérifier le succès des ensemencements plus récents de truites brunes pour lesquels beaucoup de temps et d’argent ont été investis au cours des dernières années. De plus, le lac Breeches est l’un des rares lacs de la région Chaudière-Appalaches qui abrite encore du touladi et il devenait important de documenter l’état de la population de cette espèce. C’est donc avec ces objectifs en vue que nous avons effectué une caractérisation ichtyologique de ce plan d’eau, de ses tributaires et de son émissaire entre le 7 et le 9 août 2001, ainsi que les 27 et 28 août 2002.

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2. MATÉRIEL ET MÉTHODE

2.1 État des rives

Dans un premier temps, un tour du lac en embarcation a moteur à vitesse réduite a été réalisé à faible distance de la rive dans le but de caractériser ces dernières par une évaluation du pourcentage linéaire de rives artificialisées par rapport aux rives naturelles. Étaient considérées comme rives artificialisées toutes les sections présentant une absence de bande riveraine arbustive ou arborescente avec ou sans modification importante de l’interface par l’utilisation de matériaux artificiels (béton, bois, etc.).

2.2 Caractérisation physico-chimique du lac

Afin de documenter les paramètres abiotiques du lac Breeches, des données physico-chimiques ont été prises le 2 octobre 2001 sous la supervision de Madame Sylvie Legendre, du ministère de l’Environnement, et conformément aux méthodes approuvées par ce ministère. Trois stations d’échantillonnage ont été déterminées et les paramètres mesurés sont la température, l’oxygène dissous (% et mg/L), la conductivité, le pH et la transparence.

2.3 Échantillonnage des poissons dans le lac Breeches

2.3.1 Filets expérimentaux

L’échantillonnage sur le lac a été réalisé en 2001 à l’aide de treize filets expérimentaux de 60,8 mètres montés avec des ralingues flottantes et plombées en plus d’être munis de pièces de bois appelées guindineaux (baculs) aux extrémités. Chaque filet était constitué de huit panneaux en monofilament de 1,8 mètres de haut et de 7,6 mètres de long avec des mailles étirées de 25 mm à 152 mm. Les filets ont été tendus perpendiculairement à la rive et ont été laissés en place pendant une nuit. Le plan d’échantillonnage a été établi à l’aide du logiciel Arc View GIS et de l’extension REH Outils afin de positionner aléatoirement les stations sur l’ensemble du lac. Les

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six premiers filets ont été tendus le 7 août 2001, et les autres le lendemain. L’annexe 1 présente l’heure de pose et de levée, ainsi que la profondeur et les coordonnées des filets.

Compte tenu des résultats de capture inattendus suite à ce premier échantillonnage, soit une absence complète de poissons en profondeur, une seconde session d’échantillonnage a été réalisée les 27 et 28 août 2002 pour cibler les gammes de profondeur abritant l’essentiel de la communauté de poissons. En 2002, les 6 filets installés ont donc été tendus selon le même protocole qu’en 2001 mais à des profondeurs n’excédant pas 14 mètres (annexe 1).

2.3.2 Seine

Compte tenu de l’efficacité moindre des filets expérimentaux pour capturer les espèces et les individus de petite taille, nous avons documenté en 2001 cette partie importante de la communauté de poissons à l’aide d’une seine à poche de 15 mètres. Malgré la morphologie particulière du lac Breeches et la rareté des zones peu profondes propices à l’échantillonnage à la seine, nous avons échantillonné trois stations, dont deux près de l’embouchure du petit tributaire sans nom à l’ouest du lac et la troisième dans la partie nord près de la route 263 (figure 1).

2.3.3 Caractérisation de l’émissaire et des tributaires et pêche à l’électricité

Trois stations ouvertes ont également fait l’objet d’échantillonnage par pêche à l’électricité en 2001, soit l’émissaire et deux tributaires. La première station a été positionnée à l’émissaire du lac Breeches, la rivière au Pin, qui s’écoule vers l’étang Mud Pond. La pêche a été réalisée de part et d’autre du pont de la route 263 pour une durée totale de pêche de 42 minutes et une longueur de station d’environ 400 mètres. Deux tributaires situés dans la partie sud du lac ont aussi été échantillonnés par pêche à l’électricité à partir de leur embouchure vers l’amont. Le premier est la décharge du lac Sunday, à l’extrémité sud du lac, qui a fait l’objet d’une session de pêche de 19 minutes sur un tronçon d’environ 200 mètres. Le second est un très petit tributaire sans nom, dans la partie extrême ouest, dont le tronçon terminal d’environ 25 mètres a été échantillonné pendant environ 5 minutes. Toutes les sessions de pêche à l’électricité ont été réalisées avec un appareil portatif à essence de marque Coffelt. Une caractérisation sommaire du

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0

5

B18 B19

B17

B16 B15 B14

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7

cours d’eau (granulométrie du substrat, température de l’eau et végétation riveraine) a également été réalisée.

2.4 Mesures prises sur les poissons

La longueur totale de tous les poissons a été notée pour les captures effectuées au filet en 2001 et 2002. De plus, les poissons ont également été pesés en 2002 dans le cadre du prélèvement de chair pour analyse de contaminants. Pour les captures à la seine et à l’électricité, le plus petit spécimen et le plus gros ont été mesurés. Le contenu stomacal des touladis, des truites brunes et des achigans a été analysé et le sexe a été déterminé. Le prélèvement des otolithes a été effectué sur les touladis capturés en 2002 pour la détermination de l’âge. Tous les travaux sur les poissons ont été réalisés sur le terrain, le jour même des captures.

2.5 Analyse de la chair des poissons

Réalisé conjointement par le ministère de l'Environnement et le ministère de la Santé et des Services sociaux, le guide de consommation du poisson de pêche sportive est une indication quant à la consommation mensuelle suggérée de poissons d'eau douce pêchés au Québec. Afin de mettre ce guide à jour, nous avons collaboré avec la Direction du suivi de l’état de l’environnement du ministère de l’Environnement en fournissant des échantillons de chair des différentes espèces de poissons capturés lors de la pêche au filet de 2002. Les poissons de chacune des espèces étaient divisés en classe de taille et congelés sous forme de filets ou entiers, selon le protocole exigé par le ministère de l’Environnement. Les différents contaminants (mercure, arsenic, BPC) ont été analysés dans un laboratoire de ce ministère.

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3. RÉSULTATS ET DISCUSSION

3.1 Caractérisation des rives

Contrairement à de nombreux lacs de la région Chaudière-Appalaches qui ont subi une forte artificialisation de leur pourtour, les rives du lac Breeches ont été épargnées par les perturbations d’origine anthropique. Malgré une villégiature assez importante, les rives naturelles ont été conservées sur la majeure partie du périmètre du lac, même là où l’on retrouve des chalets. Au total, on ne retrouve que 610 mètres de rives artificielles sur un périmètre de 11,4 km, soit un taux d’artificialisation de 5,4 % de la circonférence du lac (figure 1).

Dans un souci supplémentaire de préservation du paysage, mentionnons également que les accès entre les chalets et le lac sont la plupart du temps aménagés en biais plutôt que perpendiculairement au lac. Cette façon de faire, couplée avec le maintien de la bande riveraine, résulte en un impact visuel des chalets presque inexistant.

3.2 Caractérisation physico-chimique

Les données prises le 2 octobre ont permis de déterminer que la thermocline du lac Breeches se situait à 9 mètres de profondeur (figure 2). La température en surface à cette date était en moyenne autour de 15,5°C. Sous la thermocline, la température varie entre 10°C juste sous celle- ci à 6°C à la profondeur maximale où la mesure a été prise c’est-à-dire 27 mètres (figure 2). Pour ce qui est de la température, l’optimum est de 10°C pour le touladi (Scott et Crossman 1974b) mais il fréquente les eaux entre 5,6 et 14°C en juillet et août (Cooper et Fuller 1945 ; Rawson et Atton 1953, Nilson et Svardson 1968 ; in Ontario Ministry of Natural Resources 1991). En comparant les résultats des analyses physico-chimiques et les données scientifiques, il appert que la température de l’eau du lac Breeches ne présente pas de contrainte particulière pour le touladi.

De façon générale, l’oxygène dissous oscille entre 9,9 et 10 mg/L au-dessus de la thermocline et entre 6,2 et 7,9 mg/L en dessous. La valeur du pH varie de 6,2 en profondeur à 9,1 en surface.

Les résultats détaillés de l’analyse physico-chimique sont présentés à l’annexe 5. Pour expliquer

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l’absence du touladi dans les grandes profondeurs, un déficit en oxygène dissous ou un pH trop acide auraient pu être envisageables. Cependant, les valeurs mesurées le 2 octobre démontrent que la quantité d’oxygène se situe à un niveau supérieur aux besoins minimums de l’espèce et ce, à toutes les profondeurs. En effet, le touladi a une exigence minimum de 5 mg/L d’oxygène (Brett 1979, in OMNR 1991).

Pour ce qui est du pH, celui-ci doit être inférieur à 6,0 pour que les effets de l’acidification sur le touladi se dissocient de ceux reliés à d’autres sources de stress (Beamish 1976 ; Gunn 1980 in Beggs et al. 1985). Avec une valeur près de la neutralité en profondeur, le pH au lac Breeches ne semble pas être problématique pour le touladi.

La profondeur mesurée au disque de Secchi, soit 3,75 mètres, ainsi que la profondeur de la zone photique (transparence au Secchi multipliée par 2,7) estimée à 10,1 mètres (Sylvie Legendre, comm. pers. 2004), illustrent la bonne transparence de l’eau au lac Breeches.

Les données obtenues pour la physico-chimie du lac Breeches laissent croire que le plan d’eau à l’étude se classe comme étant oligotrophe. Des eaux fraîches et bien oxygénées et une transparence importante sont des caractéristiques habituelles des lacs qui font partie de cette catégorie trophique. D’ailleurs, la présence de touladi est souvent révélatrice de ce type de milieu (Ryder 1972 in Beggs et al. 1985). Notons que bien qu’ils soient peu productifs, les lacs oligotrophes sont des plans d’eau exceptionnels pour la baignade et la villégiature, notamment parce qu’on y retrouve peu de végétation aquatique (FFQ 1996).

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Figure 2. Profil de la température (trait plein) et de l’oxygène dissous (trait pointillé) en fonction de la profondeur pour chacune des trois stations échantillonnées au lac Breeche

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18

0,5 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 P r o f o n d e u r (m)

Température (oC)

0,0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0

Oxygène (mg/L)

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18

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20 P r o f o n d e u r (m)

Température (oC)

0 2 4 6 8 10 12

Oxygène (mg/L)

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18

0,5 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 P r o f o n d e u r (m)

Température (oC)

0 2 4 6 8 10 12

Oxygène (mg/L)

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3.3 Caractérisation de l’émissaire et des tributaires

La décharge du Lac Breeches (rivière au Pin) s’écoule vers Mud Pond, un petit lac marécageux.

De façon générale, le substrat au fond du cours d’eau est réparti de la manière suivante: 5% de roche-mère, 10% de blocs (250 mm et plus), 15% de galets (80 à 250 mm), 15% de cailloux (40 à 80 mm), 10% de gravier (5 à 40 mm) et 45% de sable. La proportion de matériel fin augmente de l’amont vers l’aval au fur et à mesure que le courant devient plus faible. La température du cours d’eau lors de la pêche électrique était de 23°C près du pont de la route 263. Le tributaire provenant du lac Sunday présente une granulométrie répartie en 5% de galets, 20% de cailloux, 45% de gravier et 30% de sable. Lors de la pêche électrique, la température était de 22,9°C. Pour ce qui est du très petit tributaire situé à l’extrémité ouest du lac, l’étiage sévère prévalant au moment de l’échantillonnage réduisait le ruisseau à un minuscule filet d’eau peu intéressant comme habitat du poisson.

3.4 Échantillonnage des poissons en 2001

Au total, 454 spécimens de 10 espèces ont été capturés en 2001 au lac Breeches ou dans les cours d’eau afférents, tous engins de capture confondus.

3.4.1 Lac

Dans le lac lui-même, les filets expérimentaux (filets 1 à 13 inclusivement) ont permis de capturer 65 spécimens de 6 espèces, la plus représentée étant le meunier noir (49 %), suivie du touladi (28 %) et de l’achigan à petite bouche (15 %) (figure 3). Mentionnons que sur les 13 filets tendus, les 5 plus profonds n’ont enregistré aucune capture (figure 4). De plus, malgré les ensemencements annuels de truites brunes, seulement deux spécimens de cette espèce ont été capturés au filet (CPUE de 0,15 truite/filet).

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3 3

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3

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0 10 20 30 40 50 60

SANA SATR OSMO MIDO CACO AMNE PEFL

Espèce

Fréquence relative (%)

2001 2002

Figure 3. Distribution relative des espèces capturées par pêche expérimentale au filet maillant en 2001 (n=65) et en 2002 (n=151) au lac Breeches. SANA=touladi;

SATR= truite brune; OSMO=éperlan arc-en-ciel ; MIDO=achigan à petite bouche;

CACO=meunier noir ; AMNE=barbotte brune; ; PEFL=perchaude

Le touladi constitue en 2001 l’espèce d’intérêt sportif la plus nombreuse dans les captures avec 18 spécimens dont l’un a été échappé lors du démaillage, pour un faible taux de capture par unité d’effort (CPUE) de 1,4. Dix des 18 touladis ont été pris dans le même filet, soit entre 9 et 11 mètres de profondeur, et tous les spécimens ont été capturés à une profondeur inférieure à 16,5 mètres (figure 4). Tel qu’attendu, la majorité des touladis capturés en 2001 l’ont donc été sous la thermocline, ce qui est conforme à ce que Simard (1969) mentionne dans sa thèse de doctorat à l’effet que dans les lacs où l’on retrouve une stratification thermique, le touladi se retrouvera dans l’hypolimnion. Tous les spécimens capturés sont de faible taille et 12 des 17 individus mesurés (71%) sont compris à l’intérieur de la gamme de taille protégée selon la réglementation en vigueur lors de l’étude, c’est-à-dire entre 350 et 500 mm (figure 5).

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0

2

3

4

14

10

0 0 0 0

0 2 4 6 8 10 12 14 16

4 5 6 8 10 11 17 19 22 24

Profondeur moyenne (m)

N touladis

N de filets mouillés à chacune des profondeurs suivantes:

19-22-24 mètres: 1 filet chacun 4-5-6-8-11-17 mètres: 2 filets chacun 10 mètres: 4 filets

Figure 4. Distribution des touladis capturés en 2001 et en 2002 en fonction de la profondeur moyenne où des filets ont été mouillés.

Figure 5. Distribution des fréquences relatives de longueurs des touladis capturés au lac Breeches en 2001 (n=17) et en 2002 (n=15).

0 0

6 6

18

12 35

0 6

12

6

0 0 0

0 0

7

0 7

13

7

20 20

0 13

0

7 7

0 5 10 15 20 25 30 35 40

[0-250[ [250-2

75[

[275- 300

[ [300-3

25[

[325- 350

[ [350-

375 [

[375-4 00[

[400- 425

[ [425-

450[

[450-4 75[

[475- 500

[ [500-

525[

[525-550 [

[550- 575[

Longueur (mm)

Fréquence relative (%)

2001 2002

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14

Les contenus stomacaux analysés révèlent que les touladis capturés en 2001 se nourrissaient principalement d’éperlan arc-en-ciel (annexe 4). En effet, sur les 8 spécimens (47 %) dont il y avait présence de contenu stomacal, l’éperlan arc-en-ciel était identifiable dans tous les cas.

Les achigans capturés au filet en 2001 mesuraient entre 188 et 345 mm. Chez cette espèce, la moitié des estomacs analysés en 2001 étaient vides (5/10), tandis que la majorité des estomacs qui ne l’étaient pas contenaient des larves d’odonates (3/5) et des insectes (1/5). Cette espèce se nourrit d’une grande variété de proies, notamment d’insectes, ce qui semble être les proies préférées des achigans du lac Breeches. L’achigan se nourrit également d’écrevisses ainsi que de poissons dépendamment de sa taille (Scott et Crossman 1974a). Selon Scott et Crossman (1974a), il semblerait que la nourriture la plus fréquemment rencontrée dans les examens d’estomacs sont les écrevisses qui constituent 60 à 90 % du volume des proies dans l’estomac des adultes, tandis que 10 à 30 % du volume est constitué de poissons, ce qui ne semble pas le cas au lac Breeches.

Pour sa part, la seine a permis de capturer 40 spécimens de trois espèces, soit la perchaude (Perca flavescens), l’achigan à petite bouche et le crapet-soleil (Lepomis gibbosus). Le fait que deux espèces, soit la perchaude et le crapet-soleil, n’aient été capturées qu’avec la seine illustre bien la complémentarité de cet engin pour décrire la communauté de poissons du lac.

3.4.2 Tributaires et émissaire

Les pêches à l’électricité dans les tributaires et l’émissaire ont permis de capturer 349 spécimens de dix espèces (annexe 3). Parmi ces dernières, quatre espèces n’ont pas été capturées dans le lac, soit le naseux noir (Rhinichthys atratulus), le mulet à cornes (Semotilus atromaculatus), le ventre-pourri (Pimephales notatus) et le mené à nageoires rouges (Notropis cornutus). Comme c’était le cas dans les filets, c’est le meunier noir qui constitue la majeure partie des captures, suivi du naseux noir et du mené à nageoires rouges. On retrouve sensiblement les mêmes espèces dans le tributaire provenant du lac Sunday que dans l’émissaire. Quant au très petit tributaire situé à l’extrémité ouest du lac, les conditions d’étiage étaient très sévères lors de la visite et seuls des naseux noirs, des mulets à cornes et des meuniers noirs y ont été capturés. Mentionnons que

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les truites brunes et les achigans capturés dans l’émissaire du lac Breeches étaient généralement de plus grande taille que les individus pris dans le tributaire.

3.5 Échantillonnage des poissons en 2002

Les 6 filets (14 à 19) tendus en 2002 aux profondeurs correspondant davantage à l’habitat du poisson ont permis de capturer 151 poissons de 6 espèces, la plus représentée étant cette fois l’achigan à petite bouche (53 % des captures), suivi du meunier noir (29%) et du touladi (10 %) (figure 3).

Les CPUE pour le touladi se sont révélées presque deux fois plus élevées qu’en 2001 (2,5 touladis/nuit-filet), probablement en raison de l’échantillonnage ciblé à la zone correspondant à l’habitat du poisson en 2001. Dix des 15 touladis capturés en 2002 l’ont été à une profondeur variant de 11 à 12 mètres, soit à une tranche de profondeur légèrement supérieure à celle de 2001.

Concernant les contenus stomacaux, seul un touladi avait une proie dans l’estomac, laquelle a été identifiée comme étant un éperlan arc-en-ciel.

Les captures par unité d’effort pour la truite brune en 2002 sont près de six fois plus élevées que celui de 2001 mais elles demeurent faibles avec seulement 0,83 truite/nuit-filet. Ainsi, pour les deux années consécutives, peu de truites brunes ont pu être capturées malgré les efforts déployés au cours des dernières années pour instaurer une population de cette espèce dans le lac. Quelques facteurs sont susceptibles d’affecter le succès de l’introduction de truite brune, notamment la stabilité du niveau des eaux, la présence de prédateurs, une qualité de l’eau adéquate (température et oxygène dissous) ainsi que la présence ou l’absence d’habitat de fraie (Marshall et Johnson 1971 in Kerr et Grant 2000a). La truite brune est une espèce carnivore et se nourrit d’une variété de proies (Scott et Crossman 1974c). Cependant, le estomacs des quelques truites brunes capturées étaient vides, ce qui ne permet pas de poser des hypothèses concernant le régime alimentaire de cette espèce dans le plan d’eau à l’étude.

La majorité des achigans à petite bouche ont été capturés à une profondeur variant de 1,8 à 8,8 mètres, pour une profondeur moyenne d’environ 5 mètres. Le mouillage des filets à une

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profondeur inférieure en 2002 explique la proportion plus forte de cette espèce dans l’échantillon.

Les spécimens pêchés en 2002 mesuraient entre 204 et 450 mm. (figure 6). Mentionnons que la

1 3

4

6

4 4

5

2 1

2 1

0 0

1 5

4

4 5

7

3 1

4 6

5 6

1 2 3

0 2 4 6 8 10 12

180-200 200-220 220-240 240-260 260-280 280-300 300-320 320-340 340-360 360-380 380-400 400-420 420-440 440-460

Longueur totale (mm.)

Nombre de poissons

Femelle Male

Figure 6. Distribution des fréquences de taille des achigans capturés au lac Breeches en 2001 et 2002

totalité des individus de cette espèce étaient fortement parasités par la maladie des points noirs, lesquels sont des métacercaires de trématodes (Uhland et al. 2000). L’échantillonnage de 2001 et 2002 révèle que toutes les classes de taille sont bien représentées et que l’achigan à petite bouche trouve dans le lac Breeches un habitat qui lui convient. Son abondance (13 achigans/nuit-filet en 2002) a passablement surpris étant donné que des ensemencements de cette espèce n’ont apparemment eu lieu que pendant deux années, soit en 1987 et 1988. L’espèce occupe la strate crée par le rehaussement du lac provoqué par le barrage érigé il y a une centaine d’années. Des troncs d’arbres et des souches témoignent de cette élévation du niveau du lac. La combativité de l’achigan à petite bouche en fait généralement une espèce très appréciée auprès des adeptes de pêche sportive. Dans le plan d’eau à l’étude, cependant, il semblerait que cette espèce soit très peu recherchée. Il est fort possible que la pêche de ces poissons soit moins populaire à cause de l’aspect de leur peau souvent infestée par la maladie des points noirs. Néanmoins, mentionnons que cette maladie n’affecte en rien le goût de la chair et qu’elle n’est pas dommageable à l’être humain (Scott et Crossman 1974a).

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Pour ce qui est du meunier noir qui est la deuxième espèce la plus abondante dans les captures au filet lors des deux années d’échantillonnage, la longueur moyenne est de 444 mm. et un poid moyen de 1,045g pour les meuniers de l’année 2002.

3.6 Alimentation : influence sur la taille et la distribution des touladis

Il est possible que l’absence de proies identifiables chez la plupart des touladis capturés ainsi que la petite taille des individus soient dues au fait qu’il s’agit d’individus planctonophages.

Habituellement, l’espèce est principalement piscivore, surtout à l’âge adulte. Il peut y avoir de grandes différences dans le taux de croissance des touladis dépendamment de son régime alimentaire (Scott et Crossman 1974b). Par exemple, dans les lacs où le poisson fourrage est abondant, le touladi atteint rapidement une grande taille. À l’inverse, si le poisson fourrage est rare ou que le touladi se trouve séparé des espèces dont il se nourrit par une barrière thermique (thermocline), les individus restent de beaucoup plus petite taille. Ceci s’explique par le fait que le touladi se nourrit principalement de plancton en l’absence de poisson fourrage et que ce régime alimentaire entraîne une croissance lente (Aderstein 2002). Vander Zanden et Rasmussen (2002) ont également rapporté que l’introduction d’un prédateur tel que l’achigan à petite bouche pouvait entraîner une diminution notable de l’abondance de proies et un changement dans la position trophique du touladi qui doit alors passer du statut de piscivore à celui de planctonophage. Cette situation semble cohérente avec l’introduction de l’achigan à petite bouche dans le lac et la faible abondance des espèces proies.

Le régime alimentaire du touladi dans le lac Breeches pourrait également expliquer sa distribution en fonction de la profondeur. En effet, si cette population est principalement planctonophage, la présence de ses proies sera reliée à la profondeur de la zone photique. Or, il se trouve que celle-ci a été estimée à 10 mètres ce qui correspond plus ou moins à la profondeur dans laquelle la majorité des touladis a été retrouvée en 2001 et en 2002 (entre 9 et 12 mètres).

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Un autre concurrent insoupçonné pourrait bien être l’éperlan arc-en-ciel. Hassinger et Close (1984, in OMNR 1991) mentionnent que dans plusieurs lacs du Minnesota où l’éperlan a été ensemencé, les touladis juvéniles ont connu une diminution du taux de croissance. Cette diminution pourrait être causée par la prédation des éperlans sur les jeunes touladis ainsi que par la compétition des deux espèces pour les mêmes proies (Sly and Widmer 1984 in Kerr et Grant 2000b). Néanmoins, malgré les nombreuses espèces pouvant entrer en compétition avec le touladi, Kerr et Grant (2000b) précisent que ce type de compétition n’est habituellement pas un facteur influençant l’abondance du touladi puisque ce dernier tend à exploiter une profondeur où l’on trouve peu de prédateurs de tête de chaîne alimentaire. Il y a donc une ségrégation spatiale entre les touladis et ces autres espèces.

L’abondance d’achigan à petite bouche pourrait également expliquer en partie l’échec des ensemencements d’omble de fontaine dans le lac Breeches de même que la diminution des populations naturelles de cette espèce. En effet, Ryder et Kerr (1984) mentionnent à ce sujet que le déclin de l’omble de fontaine dans les lacs où l’on retrouve de l’achigan à petite bouche est prévisible. En lac, les deux espèces sont associées à la zone littorale, et le comportement agonistique potentiel peut être un autre mécanisme possible de ségrégation interactive entre les deux espèces (Nilsson 1967 in Ryder et Kerr 1984).

La compétition entre l’omble de fontaine et la truite brune est un fait très connu dans la littérature scientifique. En plus de la compétition probable avec l’achigan à petite bouche, celle avec la truite brune pourrait également expliquer l’échec des ensemencements d’omble de fontaine et le déclin de la population naturelle. En effet, dans les eaux où ces deux espèces coexistent, la truite brune est souvent l’espèce dominante et déplace l’omble de fontaine vers des habitats qui lui sont moins favorables (Kerr et Grant 2000a). En outre, ces deux espèces ont des exigences écologiques qui sont semblables (Kerr et Grant 2000a). C’est d’ailleurs en raison de la compétition entre ces deux espèces que le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche a cessé les ensemencements d’omble de fontaine en 1988, quand le transfert de truites brunes au lac Breeches a débuté (Bergeron 1988).

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19

3.7 Contamination de la chair

Les teneurs en mercure dans les touladis du lac Breeches excèdent la moyenne provinciale mais les autres espèces présentent des concentrations comparables ou inférieures à cette teneur (D.

Laliberté, comm. pers., 2004). Cette situation est cohérente avec le fait que les touladis du Breeches, probablement planctonophages, ont une croissance très lente et bio-accumulent ainsi plus longtemps les toxiques. Des informations supplémentaires peuvent être obtenues en consultant le Guide de consommation du poisson de pêche sportive, disponible sur le site internet du ministère de l’Environnement et qui fait état de la consommation de poisson recommandée en fonction des taux de contamination.

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4. CONCLUSION

L’un des objectifs de cette étude était de vérifier le succès des différents ensemencements ayant eu lieu dans le lac Breeches. Apparemment, l’achigan à petite bouche, qui a fait l’objet d’une introduction, a prospéré dans le milieu au détriment du touladi et de l’omble de fontaine. De plus, la grande quantité d’achigans capturés témoigne d’une importante productivité de cette espèce dans la zone littorale située aux alentours de 5 mètres. Quant aux ensemencements de truite brune, le succès est nettement moins évident que dans le cas de l’achigan à petite bouche. Le contexte de la présente étude ne permet pas d’aller plus loin dans l’exploration des causes, mais il est possible que ce qui suit en soit une explication générale.

Le but de ces divers ensemencements était de favoriser l’instauration d’une nouvelle espèce dans le lac Breeches dans le but de stimuler la pêche sportive. Il y aurait eu lieu de s’interroger sur la capacité du plan d’eau à soutenir plusieurs espèces de poissons, et surtout, connaître les interactions entre elles. Li et Moyle (1981 in Ryder et Kerr 1984) mentionnent à ce sujet que les communautés de poissons dans les lacs oligotrophes pourraient être plus sensibles aux changements que celles des lacs eutrophes. Ce genre d’information devrait être pris en compte si on prévoit ensemencer d’autres espèces dans le lac Breeches, et c’est également valable pour les lacs oligotrophes des différentes régions du Québec.

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5. RECOMMANDATIONS

Compte tenu des résultats obtenus lors de l’échantillonnage du lac Breeches en 2001 et 2002, il appert que les touladis de ce lac ne peuvent probablement pas soutenir une grande exploitation par la pêche sportive. On trouve peu des proies préférentielles de cette espèce, et les adultes sont de faible taille, probablement à cause du régime alimentaire planctonophage. Une façon d’améliorer la qualité de la pêche et la croissance de cette espèce serait peut-être l’ensemencement de corégonidés, par exemple le cisco de lac ou encore le grand corégone.

Cependant, comme les ensemencements réalisés dans le passé ont été plus ou moins pertinents et que la communauté de poissons est très complexe pour un lac oligotrophe, cette avenue est difficilement envisageable, et même déconseillée.

À la lumière des faibles succès de captures de truites brunes obtenus lors des deux sessions d’échantillonnage, nous nous questionnons sérieusement sur la pertinence de poursuivre ces ensemencements de soutien. Une décision devra être prise à cet effet.

Finalement, soulignons que la qualité de l’eau, caractéristique d’un lac oligotrophe, est excellente. Cette situation est favorisée par le respect de la bande riveraine observé autour du plan d’eau. Nous recommandons que ces habitudes soient préservées dans les années à venir pour conserver la qualité de l’eau, de même que la population de touladis.

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23

REMERCIEMENTS

Nous désirons remercier le Club de chasse et pêche du comté de Wolfe et son responsable, monsieur Louis Lamontagne, pour leur support lors des opérations de terrain. Nos remerciements s’adressent également au ministère de l’Environnement, soit à madame Sylvie Legendre pour son expertise dans la prise des données et l’analyse physico-chimiques, ainsi que monsieur Denis Laliberté et ses collaborateurs, pour l’analyse de la contamination de la chair des poissons. Nous désirons finalement remercier madame Linda Croteau pour la mise en page de ce rapport.

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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

ADLERSTEIN, S., 2002. Lake Trout Trophic Ecology in Little Moose Lake, N.Y. Great Lakes Fishery Commission. University of Michigan. 38 p.

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BERGERON, B., 1988. Transfert de truites brunes au lac Breeches. Lettre transmise le 21 avril à l’Association de chasse et pêche du comté de Wolfe Inc. Service de l’Aménagement et de l’Exploitation de la Faune. Direction régionale de l’Estrie. Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. 1 p.

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RYDER, R.A. et S.R. KERR, 1984. Reducing the risk of fish introductions : a rational approach to the management of integrated cold water communities, p. 510-533. In : EIFAC.

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25

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VANDER ZANDEN, J. et J.B. RASMUSSEN, 2002. Food Web Perspectives on Studies of Bass Populations in North-Temperate lakes. American Fisheries Society Symposium, 31: 173-184.

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27

ANNEXES

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Annexe 1

Description des stations d'échantillonnage de 2001et 2002

Filet Date Heure

mouillé

Heure Relevé

Profondeur début (mètres)

Profondeur fin (mètres)

Coordonnées (UTM NAD 27)

Coordonnées (UTM NAD 27)

X Y

1 7 août 2001 17:20 08:17 20,4 23,8 307624 5086119

2 8 août 2001 17:16 08:07 6,1 10,4 306862 5085936

3 7 août 2001 18:10 07:50 9,8 10,7 309274 5086987

4 8 août 2001 18:06 07:33 5,8 14,6 308675 5087767

5 7 août 2001 17:50 07:58 13,4 20,7 308008 5086371

6 8 août 2001 17:42 08:27 4,3 16,5 307850 5086232

7 7 août 2001 17:37 08:08 13,7 19,5 307475 5086175

8 8 août 2001 17:35 07:58 7,0 15,5 307459 5086332

9 7 août 2001 18:20 07:41 15,5 22,9 308667 5086921

10 8 août 2001 17:54 07:46 1,8 5,5 309098 5086660

11 7 août 2001 18:30 07:30 24,1 24,4 308282 5086966

12 8 août 2001 18:13 07:22 6,1 13,7 308530 5088016

13 8 août 2001 17:25 08:16 3,0 9,1 306969 5085231

14 27 août 2002 16:35 11:00 3,8 9 308745 5087818

15 27 août 2002 16:10 10:40 11,2 11,5 309226 5086967

16 27 août 2002 15:54 10:35 1,8 5,9 309122 5086671

17 27 août 2002 15:40 10:20 1,9 13,1 307903 5086242

18 27 août 2002 15:25 10:05 1,9 8,8 306940 5085237

19 27 août 2002 15:10 09:55 2,2 7,9 306804 5085923

(38)

30

(39)

31

ANNEXE 2 Fichier des captures

Nom du plan d'eau:

Lac Breeches Date

#

région # chair Filet Espèce LT(mm.) Pds(gr.) Sexe Matu. Age Estomac Anomalie Remarques

8/08/2001 1 2 SANA 338 F 1 osmo

8/08/2001 2 2 SANA 339 M 1 osmo

8/08/2001 3 2 OSMO 252

8/08/2001 4 2 CACO 463

8/08/2001 5 2 CACO 467

8/08/2001 6 2 CACO 471 8/08/2001 7 2 CACO 475 8/08/2001 8 2 CACO 479 8/08/2001 9 2 CACO 483 8/08/2001 10 2 CACO 487

8/08/2001 11 2 CACO 491

8/08/2001 12 2 CACO 495

8/08/2001 13 2 CACO 497

7/08/2001 14 3 SANA 476 M vide

7/08/2001 15 3 SANA 391 F vide

7/08/2001 16 3 SANA 458 M 2 osmo

7/08/2001 17 3 SANA 395 M vide

7/08/2001 18 3 SANA 388 M vide

7/08/2001 19 3 SANA 383 M vide

7/08/2001 20 3 SANA 436 F 3 osmo

7/08/2001 21 3 SANA 328 F 2 osmo

7/08/2001 22 3 SANA 372 F 1 osmo

7/08/2001 23 3 SANA (échappé)

8/08/2001 24 4 SANA 392 F vide

8/08/2001 25 4 SATR 401 M vide

8/08/2001 26 4 OSMO 214 1 osmo

8/08/2001 27 4 CACO 488 8/08/2001 28 4 CACO 469

8/08/2001 29 6 SANA 470 M vide

8/08/2001 30 6 SANA 383 F vide

(40)

32

ANNEXE 2 Fichier des captures

Nom du plan d'eau:

Lac Breeches Date

#

région # chair Filet Espèce LT(mm.) Pds(gr.) Sexe Matu. Age Estomac Anomalie Remarques

8/08/2001 31 6 SANA 279 F 1 osmo

8/08/2001 32 8 CACO 508

8/08/2001 33 10 MIDO 339 M vide Points noirs 8/08/2001 34 10 MIDO 214 F insectes Points noirs

8/08/2001 35 10 MIDO 199 F larves d'odonates Points noirs 8/08/2001 36 10 MIDO 238 M vide Points noirs

8/08/2001 37 10 MIDO 326 F larves d'odonates Points noirs 8/08/2001 38 10 MIDO 188 M larves d'odonates Points noirs 8/08/2001 39 10 MIDO 198 M vide Points noirs

8/08/2001 40 10 MIDO 345 M vide Points noirs 8/08/2001 41 10 MIDO 325 M vide Points noirs 8/08/2001 42 10 MIDO 314 F débris poisson Points noirs

8/08/2001 43 10 CACO 324

8/08/2001 44 10 CACO 330

8/08/2001 45 10 CACO 336

8/08/2001 46 10 CACO 345 8/08/2001 47 10 CACO 354 8/08/2001 48 10 CACO 370 8/08/2001 49 10 CACO 378 8/08/2001 50 10 CACO 382

8/08/2001 51 10 ICNE 197

8/08/2001 52 12 CACO 514

8/08/2001 53 13 SANA 316 F vide

8/08/2001 54 13 SANA 357 F 12 osmo

8/08/2001 55 13 SATR 436 M vide

8/08/2001 56 13 CACO 471 8/08/2001 57 13 CACO 474 8/08/2001 58 13 CACO 477 8/08/2001 59 13 CACO 480 8/08/2001 60 13 CACO 483

(41)

33

ANNEXE 2 Fichier des captures

Nom du plan d'eau:

Lac Breeches Date

#

région # chair Filet Espèce LT(mm.) Pds(gr.) Sexe Matu. Age Estomac Anomalie Remarques

8/08/2001 61 13 CACO 486

8/08/2001 62 13 CACO 489

8/08/2001 63 13 CACO 492

8/08/2001 64 13 CACO 495

8/08/2001 65 13 CACO 499

7/08/2001 1 RIEN

7/08/2001 5 RIEN

7/08/2001 7 RIEN

7/08/2001 9 RIEN

7/08/2001 11 RIEN

28/08/2002 1 18 MIDO 225 165 F Imm. Points noirs 28/08/2002 2 G-061 18 MIDO 403 866 F Matu. Points noirs 28/08/2002 3 G-062 18 MIDO 375 762 F Matu. Points noirs 28/08/2002 4 P-041 18 MIDO 280 301 M Matu. Points noirs 28/08/2002 5 P-042 18 MIDO 285 330 F Matu. Points noirs 28/08/2002 6 G-063 18 MIDO 360 674 F Matu. Points noirs 28/08/2002 7 P-043 18 MIDO 286 336 M Imm. Points noirs 28/08/2002 8 P-044 18 MIDO 261 222 F Matu. Points noirs 28/08/2002 9 P-045 18 MIDO 287 285 M Matu. Points noirs 28/08/2002 10 P-046 18 MIDO 269 250 F Matu. Points noirs 28/08/2002 11 P-047 18 MIDO 271 245 M Matu. Points noirs

28/08/2002 12 18 MIDO 214 139 F Imm. Points noirs Début dév.des œufs 28/08/2002 13 G-064 18 MIDO 384 747 F Matu. Points noirs

28/08/2002 14 G-065 18 MIDO 351 635 M Matu. Points noirs 28/08/2002 15 M-051 18 MIDO 317 478 M Matu. Points noirs 28/08/2002 16 M-052 18 MIDO 305 382 M Matu. Points noirs 28/08/2002 17 G-066 18 MIDO 407 926 M Matu. Points noirs 28/08/2002 18 M-053 18 MIDO 338 550 M Matu. Points noirs 28/08/2002 19 P-048 18 MIDO 280 313 M Matu. Points noirs 28/08/2002 20 G-067 18 MIDO 358 640 F Matu. Points noirs

(42)

34

ANNEXE 2 Fichier des captures

Nom du plan d'eau:

Lac Breeches Date

#

région # chair Filet Espèce LT(mm.) Pds(gr.) Sexe Matu. Age Estomac Anomalie Remarques 28/08/2002 21 P-049 18 MIDO 278 277 F Matu. Points noirs

28/08/2002 22 G-068 18 MIDO 377 764 F Matu. Points noirs 28/08/2002 23 M-054 18 MIDO 350 571 F Matu. Points noirs 28/08/2002 24 18 MIDO 285 354 F Matu. Points noirs 28/08/2002 25 18 MIDO 260 266 F Imm. Points noirs 28/08/2002 26 18 MIDO 239 175 M Imm. Points noirs 28/08/2002 27 18 MIDO 259 220 F Imm. Points noirs 28/08/2002 28 M-055 18 MIDO 311 437 F Matu. Points noirs 28/08/2002 29 18 MIDO 295 329 F Matu. Points noirs 28/08/2002 30 M-056 18 MIDO 306 408 M Matu. Points noirs 28/08/2002 31 18 MIDO 278 286 M Matu. Points noirs 28/08/2002 32 18 MIDO 227 157 F Imm. Points noirs 28/08/2002 33 18 MIDO 278 300 M Matu. Points noirs 28/08/2002 34 M-057 18 MIDO 339 537 M Matu. Points noirs 28/08/2002 35 18 MIDO 222 152 F Imm. Points noirs 28/08/2002 36 G-069 18 MIDO 384 773 F Matu. Points noirs 28/08/2002 37 18 MIDO 276 261 F Matu. Points noirs 28/08/2002 38 18 MIDO 256 244 M Matu. Points noirs 28/08/2002 39 18 MIDO 265 253 M Imm. Points noirs 28/08/2002 40 18 MIDO 240 184 M Imm. Points noirs 28/08/2002 41 18 MIDO 240 182 M Imm. Points noirs 28/08/2002 42 18 MIDO 207 118 F Imm. Points noirs 28/08/2002 43 M-931 18 PEFL 220 117 F Matu.

28/08/2002 44 M-932 18 PEFL 205 86 F Imm.

28/08/2002 45 M-933 18 PEFL 206 86 F Imm.

28/08/2002 46 M-934 18 PEFL 210 88 F Imm.

28/08/2002 47 M-1091 18 SATR 382 682 F Matu. Vide 28/08/2002 48 18 SANA 353 323 M Matu. 6 vide 28/08/2002 49 G-741 18 CACO 515 1555 ND

28/08/2002 50 G-742 18 CACO 481 1455 ND

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