Analyse génétique de la thermotolérance chez la truite arc-en-ciel

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Submitted on 5 Jun 2020

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Analyse génétique de la thermotolérance chez la truite arc-en-ciel

Margaux Crusot, Edwige Quillet, Dimitri Rigaudeau, Mathilde Dupont-Nivet

To cite this version:

Margaux Crusot, Edwige Quillet, Dimitri Rigaudeau, Mathilde Dupont-Nivet. Analyse génétique de

la thermotolérance chez la truite arc-en-ciel. 4e journées de la Recherche Filière piscicole, Jul 2014,

Paris, France. 1 p. �hal-01193890�

ANALYSE GENETIQUE DE LA THERMOTOLERANCE CHEZ LA TRUITE ARC EN CIEL M. Crusot, E. Quillet

, D. Rigaudeau

, M. Dupont-Nivet

1

INRA, UMR 1313 GABI, Jouy en Josas, France

2

INRA, UE 0907 IERP, Jouy en Josas, France.

Contexte

Pour l’élevage des salmonidés, le réchauffement climatique est une composante clé du changement global en raison de son impact sur la qualité de l’eau. Afin de maîtriser l’usage de l’eau en quantité et qualité, les élevages aquacoles de type systèmes recirculés se développent. Néanmoins la température est un paramètre difficile et/ou coûteux à contrôler dans ce type d’installation. Le risque d’exposition des animaux à des températures élevées éventuellement critiques pour le maintien des performances et du bien-être est donc assez probable.

Objectifs

L’objectif est d’étudier la variabilité génétique de la thermotolérance et donc les possibilités de sélection pour des animaux plus adaptés à ces nouvelles caractéristiques environnementales.

Protocole

Deux types de stress thermique ont été appliqués à 10 lignées isogéniques hétérozygotes de truite-arc- en-ciel (au sein de chaque lignée, tous les poissons ont le même génome). Le premier stress est un stress chronique qui dure 3 mois. Trois régimes de température sont étudiés : un régime bas, le témoin (12°C constant), un régime haut (20°C constant) et un régime fluctuant (cycle journalier entre 20°C et 12°C). Pour chaque régime, trois réplicats de 60 poissons marqués individuellement de chaque lignée (soit 600 poissons) ont été constitués. Durant ce choc chronique, on mesure la croissance des poissons (poids, coefficient de croissance journalier : DGC). Le second stress est un stress aigu de quelques heures. Pour chaque lot décrit précédemment, les poissons sont transférés dans un bac dont l’eau est à la température d’élevage. La température est ensuite augmentée progressivement jusqu’à ce que ceux- ci perdent l’équilibre (26 à 28 °C). Pour chaque poisson, 3 variables de thermotolérance sont définies : le temps t en min, la température T en °C et la somme de degrés SommeT en °min. Toutes les données sont analysées avec un modèle d’analyse de variance. Nous avons également étudié la corrélation entre les différentes variables obtenues et en particulier entre les réactions aux deux types de stress.

Résultats et perspectives d’application

La survie est très forte dans tous les lots et aucun effet significatif de la température n’est mis en évidence. Le poids moyen est, après trois mois de stress chronique, significativement altéré par rapport au régime bas (13.4g à température basse, 9.4g à température haute et 10.5g à température fluctuante).

Le DGC est lui aussi significativement altéré à température haute (-36%) ou variable (-23%). Pour chaque régime thermique, il existe une variabilité génétique du DGC significative puisque la croissance est significativement différente entre les lignées. Des interactions génétique-température significatives sont aussi observées, en effet, les lignées les plus performantes ne sont pas les mêmes pour chaque température. Il existe donc une variabilité génétique significative de la sensibilité aux températures en termes de performances de croissance. De la même manière, il existe également une variabilité génétique de la résistance au choc aigu quel que soit le régime thermique de base mais la température d’élevage initiale influence le classement des lignées. Pour les deux stress thermiques, les lignées les plus résistantes ne sont pas les mêmes ce qui montre qu’avoir une bonne croissance malgré les températures élevées ou fluctuantes et résister à une augmentation soudaine de température sont deux aptitudes différentes. Il est donc effectivement possible de sélectionner les poissons sur leur réaction à la température mais il faut choisir si l’objectif intéressant est une capacité à grandir à long terme sous des températures chaudes ou fluctuantes ou une résistance en termes de survie à des augmentations fortes et brutales de température.

Deux lignées ont été choisies pour leurs performances contrastées. Leur physiologie et leur comportement seront étudiés plus en détails par le LPGP (INRA, Rennes) pour mieux comprendre les mécanismes d’adaptation à la température.

Ce programme a été financé par le métaprogramme ACCAF de l’INRA (projet Thermotac)