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La Rochefoucauld, Mme de Sablé et Jacques Esprit : les Maximes, de l'inspiration commune à la création personnelle

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

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LA ROCHEFOUCAULD, Mm~ DE SABLE ET JACQUES ESPRIT LES MAXIMES: DE L'INSPIRATION COMMUNE

A LA CREATLON PERSONNELLE , \

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1 . Christine R. Liebich ,

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A thesis subrnitted to ,

Faculty of Graduate Studies and Research in partial fulfi1rnen t of the requiremepts

for the degree of

Doctor of Philosophy

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LES MAXIMES:

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COLLABORATION ET CREATION

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LA ROCHEFOUCAULD, JACQUES ESPR,IT ET MME DE SABLE LES MAXIMES: DE L'INSPIRATION COMMUNE

A LA CREATION P~RSONNELLE

ABSTRACT

Al though the Maximes as we know them are the or iginaI' work of the, duc of La Rochefoucauld, Jacques Esprit and Mme de Sabl~ contrlbuted to the first versions of the text.

,.

At one time, the three friends even talked of regrouping'tneir

,

contrihutlons ln one volume. How~ver, llttle by llttle, t1:l' ';coromon collectIon" s('cms ta contain only the reflexlons of La Rochefouc~uld, and Mme dr Sabl~ and Jacques EsprIt declde to bccome wTlters ln their own rlght. Sa, whl]e the

"

marqulse chooses also ta wrlte "maximes", EsprIt prefers a moral treatlse on the falseness of human vertus, La Fausseté dés vertus humaines. Having become writers, Esprit and Mme de Sablé nonetheless produce second-rate works, while only

t

La Rochefoucauld produces the masterplece Mnown as the Maximes. Our stuJy traces the phenomenon of the artistic

l i terary work WhlCh emerges from what began as a collective '. effort. Through a historlcal, thernatlc and stylistlC approach,

, ,,'

we establlsh different elernents which contribute to the fun da-mental originality of La Rochefoucauld's Maximes.

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(4)

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1

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LA ROCHEFOUCAULD, JACQUES ESPRI~ ET MME DE SABLE

LES MAXIMES: DE L' INSPIRATION COMMUNE

A LA CREATION PERSONNELLE RESU,ME

Bien que les Max~mes de La Rochefoucauld soient deve-nues une oeuvre profond~ment originale. leur gen~se rev~t un

...

caract~re collectIf indIscutable entre l'auteur lUI-même,

Jacques ESPTlt et Mme de Sablé. Ces dernIers ont env~sagé

l'établlssempnt d'un recueil qUI réunlr~lt leurs sentences. Cependant, PPU à peu Je volume "collect1 f" semble réunIr sur-tout les If>flexlOns de Ld Rochefoucauld, et Mme de-Saolé et l'acad6mlC10D dtcldent d'~crire pour leur propre compte. Alors

qUE?

lCl mclIqulse Écrlt\, elle aus~n, des mèlX1.meS, Esprit

'~

rédIge le traIt6 moral

J,a

FaussetÉ; des vertps hJ.lmi'iInes. Or 1

'V

S'lIs devlennent ~ous troIs auteurs, les oeuvres d'Esprit et de Mme de Sablé demeurent des écrIts de deuxième rayon, alors que ceUe de La Rochefoucauld devlent le chef-d'oeuvre

"

que nou~ conndlssons. Notre étude retrace l'émergence de

J

cette oeuvre personnelle et ar tlstlque à partIr de la matière commune. Par des approches hlstorlque, thérnatlque et st

y-list~que se déga-gen't des éléments qui contrlbuent à l'origi-nallté des Maxlltles de La RochefQucauld.

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(5)

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TABLE DES MATIE'RES (

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INTRODUCTION •

.

.

.

.

premiêre pa:r:tie

ETUDE HISTORIQUE

-Chapitre premier - LA ROCHEFOUCAULD ET JACQ'U\S ESPRIT.

,

Essai de mise au point biographique de

Jacques Espr i t . . _

Les rapports entre La Rochefoucauld et Jacques Espr i t • . 0 •

Esprlt et l'oeuvre de La Rochefoucauld. Chapllltre II - LA ROCHEFOUCAULD ET Mr-1E DE SABLE.

Biographle sommaire. .

Rapports avec La Rochefoucauld Le salon de Mme de Sablé. . _ . ~

Le r~le de la marquise selon les .èl.Peuments

(

,

Deuxième par tie

ETUDE COMPAREE DES TEEMES.

Chapitre III ... L'AMITIE.

.

.-

. . . . .

L'image du commerce . .

Le rôle de l'amour-propre. ° • • • •

Attitude morale dlstincte chez La

Rochefoucauld. . • . •

Leurs conceptions ldéales de l'amitié. . 0 J ' •

L'évolution du thème chez La Rochefoucauld Conclusion: perspectives dlstincteso . .

-l 17 21 37 45 93 95 103 106 119 138 143 146 150 154 165 173 177 l j

1

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(6)

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1 , 1 i:

..

Chapit.re IV - LA ~10DERATION

Chapitre V - L' IMPOS TURE .

\

La source. • . . • . . . . L'amour-propre et l'augustinisme Autre source: le monde . . . . •. Attitude envers l'imposture.

Perspective mondaine chez La Rochefoucauld

\

Tr,oi~ième partie

ETUDE(COMPAREE DES FORMES.

Chapitre VI - LA 'PROBLEMATIQUE DE LA FORME • •

Les 'Traditions as~atlque et attique. Nos moralistes devant la tradition . La rhétoriqke de 0acques Esprit. La maxime: forme mondaine . . .

Ch~pitre VII - ETUDE COMPAREE DE TEXTE. . La Rochefoucauld et Esprit • . • Mme de 'Sablé et La Rochefoucauld

CONCLUSION .

.

~

.

,

,

.

.

179 195 197 212 216 220 246 264 273 275 281 288 302 318 318 345 369 BIBLIOGRAPHIE. • . • • . . • . • - /37 9 ; {liI,

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(7)

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ACKNOWLEDGEMENT

First of all, l'd like te express my appreciation

to

~y

thesis supervisor, Louis van Delft, not only for his

helpful suggestions concerning the subjectlFatter ef the

research, but also for his understanding and encouragement

at times when

th~y

were very much needed.

Secondly, l'd like to thank Madame Rita

Pédemay-Pincince for her invaluable help in the preparation of the

typed text. Her good humor during the last stages of a

stressful

per~od

will always be remembered.

f

And last, but certainly net least, l'd like te

thank Thomas, Ingrid and Alexandra whese patience, while

semetimes pushed te the limit, was its ewn kind of

inspira-ti,on.

C.R.L.

(8)

1

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-INTRODUCTION

On sait depuis longtemps que les Maximes de La Rochefoucauld sont nées dans la société de

~e

de Sablé où le jeu des maximes était à la mode. J. Lafond estime même que c'est le petit groupe constitué par Mme de Sablé, J. Esprit et La Rochefoucauld qui est ~ l'origine de cette mode

, é ' l

.!.~tt raIre. PUIsque les maximes ont commencé par ~tre un

jeu de soclétp, i l n'e~t pas étonnant que la premipre rédac-tian du recueil relève d'un travail collectIf. si l'on en -croit VIctor Cousin, tous les habltués du salon dê Mwe de

Sablé y participaIent, à l'exception de la comtesse de Maure.2 Or, même si le jeu des maximes se pratiquait en groupe, les documents qui subSIstent n'lmpliquent offIciellement que

plusleu~s personnes: l'Abbé d'Ailly--dont les maximes ont paru avec celles de la marqulse--, Madeleine de Scudéry, Jacques Esprit, la maîtresse de maIson elle-même, et La

)

lJ. Lafond. La Rochefoucauld moraliste, Le penseur et

l'écrivain. Thèse ParIs-IV,

1974

(exemplaires dactylographiés), p. 234.

2V . Cousin, Madame de Sablé (Paris: Didier, 1882), Se éd. p. 335.

,

(9)

1 ~ ... i v' , ( 1 2 "'"

Rochefoucauld. Biert que plusieurs des habitués aient pu contr ibuer au fonds commun par leur s idées ou leurs conver-sations, le groupe de ceux qui ont pris la peine de mettte

beaucoup

par écrit des maximes et de les remanier f u t !

....

plus res-treintj en effet, ce petit cercle ne comprenait que Mme de

Sablé 1 Jacques Espr i t et La Rochefoucauld lui-même. Il' est

éVldent que ces trol.s auteurs ont r4.C:igé des maX1..mes en vue

" f

de l'établissement d'un recueil regroupant. leurs sentenCes. Des lettres écrites entre 1659 et 1661 fon~ a11uS10n à cette collaboration envisagée ~ La Rochefoucauld conVle ses iimis, les encourage à l u~ fourn ir des textes achevés ou des

cor-rec~ion s et des thèmes. "Je vous suppll,p de mE' renvoyer les

quatre ma.Xlmes que nous flmes dernlèrement" pst une pt ière

caractérist~que

de plusleurs lettres à cette périodè.1

L'édlt~on de 1665 conserve aussi quelques' traces de cette collaboration envl.sagée. Dans certains cas, La Rochefoucauld s'est lncontestablement appropr ié la se~ence proposée par Esprlt ou par Mme de Sablé.

A la quest1..on de la' genèse des Maximes 1 H. Grubbs

'\ encore

a consacré un articleltrès solide, malgré la date de

sa

ICf. les lettres l, 4, 5, 7 de l'édition Truchet des

(10)

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Id Xl . _ ID UA"'$ "lC!: r 3

rédaction.l Ce cr i tique ? non seulement mis en doute l '

exis-\0#'

tence' même du salon de Mme de Sablé, mais i l prétend que le r01e de la marquise et de l'académicien se limitait à en cou-rager le duc: qui, selon Grubbs, manquait de confiance en lui.

J . Truchet et P. Kuentz ont aussi accordé quelques pages de

l'introduction à leurs édi tians respectives du recuei l à

cette question. 2 Après avoir rappelé des

fa~

ts de l'hi stoire

l~ttéra~re, ces deux critlqlles ont conclu, eux aussi, que la

part des deux "collaborateurs" se réduit à peu de chosp. Sur l'époque dE" Ir.! genèsp des Maximes, l'étude dp S. Rakf'r--dont les recherchps ont c"!n("~d0 dans le temps et parfoIs par des conclus lons ,i\rec ce J l es de Trllchet pt de La f(ind-- Ast elle

. t ' 3

aUSSl lDS ructlve.· Cependant la thÈ>sf> ne J . Lafond est

incontestablement l'oeuvre la plus importante qui .nit paru

lH. Grubbs, "La Genèse des Maximes de La

Rochefoucauld", RHLF (1932), pp. 481-499 et (1933), pp. 17-37.

2

Maxlmes, éd. Garn ier Frères, 1967 e t Maximes, éd. Petits Classiques Bordas, 1966.

3Baker a repr is certain s aspécts de la question dans une thèse qui s'inti tule "La Genèse des Maximes de La

~ochefoucau1d", Harvard University, 1970., Son livre qui "a

paru plus récemment (Collaboration et Ou inalit che La

Rochefoucauld) (Gainsvil1e: University of lorida

1980) n'est qu'une version abrégée et rernanit%e de sa

(

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(11)

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.

' 4,

dernièrement sur notre sujet.l Cette thèse et le liv,e qui en,est issu2 --version abrégée de la thèse soutenue--nous

~

serviront de point de repère au cour s de notre analyse. A la sui te de ces études, que reste-t-i l encore à préc~ser?

~

Bl.en que les cr i'tiques s' accordent à lI.mi ter la

\t,

"collaboration" à La Rochefoucauld, à Jacques Esprit et à

Mme de Sablé. Ils d~ scutent sur la pa rt qll • ont pr Ise à

i

l 'ouvraqf' l 'académ~Clf'n pt li'! marquisE". Pê:lrm~ les crl.tiques

,

que nous avons Cl tfs f'; , ln. tendance la plus qénérale est, comme

nous l'avons d1.t, de réduile à peu de choRP li"! contr~butlon

de ces dernIers au Teocllell. S. Baker. seule. sp dlstl.ngue des autres cr l. tlques dans la mesure où elle donne une pl u~

'"

~ '

grande importance au re~e habituellement attribué à Jacqves

Esprit. Cependant, son analyse a l'inconvénient de porter

\

'surtout sur Jacques Espr 1. t et La Rochefoucauld; la marquise ne fait pas l'obJet de son enquête. 3 Ce que nous nous

propo-sons de fJ'fe dans notre preruère partJ.e est de reprendre en

/

lLafond, thèse citée.

2La Rochefoucauld: augustinisme et littérature (Paris:

Klincksieck, 1977). \

3Lacune que signale J. Truchet dans son compte rendu du livre de Mme Baker. Cf. XVII Siècle 134, nO l (jan.-mars -1982), p. 83.

(12)

5

()

détail, non pas toute la question de la genèse du recueil,

1

, 1

mais seulement le problème de la "collaboration" entre Mme de Sablé, Jacques Esprit et La Rochefoucauld. Puisque la composl t ion des Maximes ., s' étale sur une vingtalne d' années--de 1658 '1. 1678--et Cl'le 1~ "collaboratIon" n'a pas toujours la même Import:'1.nce, nous avons dû esqUIsser sonunaIrpment

l • arr l P r ('-pl <1 Ti d LI su J P t. Pour faCIlIter l'étude, nous avons

dIVISé C p t t 0 r_~remlère p;trtlP en dl?ux sectIons où r,lJUS

eXélml-de la m,-:nqulsP. On pput remarquer lCl quplqups Jr,pqalJtés

dans notre manl.?>If~ dp trdl t(>r les dpux élutpur s. Ce fal t

trduve s~ JustJficatIon dans leurs contributIons à nos yeux lnégales. PiU allieur 5" 13 rel a tlVP l Gllorance où se trouve

r

le lecLeur non spéclallsé dpvant cT. Esprit a nécessIté une Int:r:oductlon plus détalllée, en ce qUlle concerne, que celle

con sacr f'"p à Hm,::> de RabI é. Ces consldér<Jtlons JustIfIent,

nous semble-t..!-ll, un développement qU1 pourra1t sembler

man-'"

quer d'équIlibre.

..

Sur certains pOInts, nos conclusions rejoJ.gne~t celles de nos prédécesseurs. Cependant, notre étude se sépare des leurs en ce que notre but est de retracer le chem1nement de

(13)

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6

Par ailleur s, la question de la collaboration aux Maximes

{

1

ne no'us intj§resse que comme point de départ: cette première

part~e préparera le terraIn à la suite de l'analyse.

Apr~s aVOIr établI les contrIbutIons de IR mRrqu~se

et de l~ré'\dpmlClen nU recuPII, nous nous i'lttacherons à f

l'ana]ysp du f(lnde; commUn <=;~]r lequel Il<=; ont trav;:ullé. I l

ne faut l''''iS ()ubller qu ,iyant cess'::' d'ptrf> cnll"lhoratellrs, la mi'lrq\l.l se pt

pour son ,-nmptf> <'>11p aUSSI, ÙPS

maXI-mes qUI unt {>tf'- pqLllées i'I):_rès sa rnort, PTl 167H par l'abbé

d'AIlly.

trRité en ùeux tomes, f'ubllÉ' élllSSl pn 1(,-'-;'-1(,78. 1.21 lecture de ces deLi?"""-;'JeU\'TPS nous mO'1tre à quel pC'lnt les mêmes sUJets revpnêllent darlS ce'yJet.lt ce.r:clp. A premIère vue, or. a même

J

l'impressIon que V's Idées exprimées par les trolS auteurs

sapt IdentIques. Pne lecture mOIns superfICIelle IPvèle,

pour tant, que c p s t ] 'nn d' ê~e 1<'> C3S. En faIt. l'étude

co~paratlve de cptte matière commune sera le pOInt de ,départ de la ré-évaluatlon de l~ lecture de La Rochefoacauld. Depuls la thèse stlmulante de J. Lafond que nous avons déJà cItée,fon accepte un peu paSSIvement son pOlnt de vue d'une

(14)

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7

tion augustinienne de 1 'oeuvre de La Rochefoucauld. Les

analyses subt~les et rlgoureuses de Lafond ont emporté

1 • adhésIon presque san s réserve de Ph. Se Iller, de J _ Le Brur' ~t ùe J. Brody. Pas un seul des comptes re.,ndus de ces crItIques IlP m(~t f(~n questIon le pC)1nt dp VUE" de Lafond.

L'ad-mlra~lon cl"" cpc; bons psprlts pour l'0E"llvrp dp Lafond pst 51

1

grande qU'lIs s(''tTlblent parfois se contpntpr de louer plutôt qUe d'analycpr 1 '~tude. Et dans une OE'\lvre plus récente

pn

r

ixLIP--la }Acturp 11lqllc;t l n l P n p p d'fll!s ~r'lXlmeS avancée par

l

I.afCT"1d.

SI l'on ne s'étonne pas de VOIr Ph. SellIer souscrire 2

à l'orlentatlon ;:Juqu<;tlnlenne des MaXImes avancée par Lafond --l'cn cOTIrait 1-3 sE'nslbl11tp de [,elilex ~ lêl présen:-e de

l , aU::jus 1111.;:;me ;CL] t " ] ' AVr E' SleC.1p---cm 1 '1 remarquE" yue J. I.e Brun,

, IMmE' T'bwAatt C'cn'5acr e tout !ln chapItre de sen lIvre ~ é-v6quer l'InSpIratIon a'.lqust ln lenne du manuscrIt de LIanool.Jrt.

Elle avoup. néaf'rnr~'lns, lile cette InSpIratIon se dISSIpe au

cours des Ve!f:510r,'3 tlltérlelltes du texte. Cf. La Rochefoucauld and the Seven tepr, t. h- (en t Liry :::-oncept of tl-,e Self (Genève: Oroz,

198C).

2Ph _ S _ , e I l -,-1er, RHLF 7ge année. n ('1 6 (nov. d~c_ 1979) ,

pp. 1044-46.

3A la su~ te de son maglstra l Pascal et Salnt Augustln (Prlrls: A. Coll.n, 1970), SellIer a aUSSl écrit "La Rochefoucauld, Pascal, saInt Augustin",

J3!:!!:E

(mai- aoGt. 1969), pp. 551- 575 .

(15)

(

)

(

8

lui aussi, accepte sans réserve la thèse de Lafond, au point que son compte rendu a l'air d'un résumé des faits saillants

1

1

qU

llvre de Lafond. J. Brody ne fut pas moins sédult par la lecture de Lafond. Cependant, à la dIfférence de Sellier et de Le Brun, les pages que Brady a consacr~es au livre de

LafO)îd2 tPprpsentent une vérltable réflexion snr

l'~ntreprise

et ln démnrchp dp Lafond. Rr ody expl jquP que ] e pOInt de vue

audac 1 eux

de Lafnod, "l prf'1111È'rf> vUP est pn IP<'lllté, fondp sur une

analys0 subtilp:

doctr-Lnp quP d'une mentalltp r:luqU.,tlnlPnne qUI tlE'nt, elle,

autan"':: dl" 1 i'I structLlre dps M,,!~~~..ê qUE'" de lpur suhstance." 3

Nous,;:; lIons l'OCÎ'<"lS10n de reVE"nlr sur cet1:<=> n0tlon

Intéres-sante 'je "c,trdctI1Y0

aUqlJstlnlenn~

qu'pvoq'-le Hrc\dy Contèntons-nous, p'JIU }<'" mnl11ent_, de sIgnaler une chose Impe,rtante quant

parta(.:.Ier avec les augustInIens une attltudè pesSInuste face

---\-:'f. srn compte rendu du Il vre de Lafond dans XVII

Siècle , XXXI (}979 l , pp. 209-21).

2" Pollr une lecture augu stlnlenne de La Rochefoucauld: réflex.lons sur ùn I l vre récent", French Forum 4 (1979): 160-167.

\bl:d., p. 161.

}

,

(16)

(

(

9

à la condItion humaine, et même si des écrits augustiniens

l~i ont s~rvl d'Inspiratlon, ces faits ne nous permettent pas de souten Ir que l'auteur des MaxJ..mes présente une visior)

du monde SpécIfIquement relIqleuse. Or les r~pprochements

en tre l E"S lèlÉ'f? s de La Rochefouc 1uld et le po lnt d<W\ vue

auguj:;-tlnlen nous ~emblent forcés, pOlnt que nnus développerons dhns

notre r]puxIPme p,utle. Sans cc-ntester la présence dE' certaiines

Cet te

dltnen-l

SIon semblp r i v n l t été npqllgée Jusqu'à malnter'\3.nt.

lA l'exceptIon d'un artIcle récent de L. van Delft.

Cf. "La RocppfnuC'aùld, moralIste mondaIn", Studi ,Francesi,

nO 72 {sepL déc. 1(180), pp. 415-425 Il pst à suqnaler,

néanmoIns, que> d'1ns un Import-3.r;t artIclE' postérlf'"ur à sa

th~se, Lafond ~ présenté une lectule plus nuancée des MaXImes que ce: le de sa thèse. <,ans rp110ncer à sa lecturE' augusti-nIenne ce cr 1 tIque y montre l ~ présence, dans les ~~Imes,

d'un certain nomhre d'ldées-ferces de l'idéologIe n~billalre.

ct.

"La Rorhef0ucaJld d'une cul ture ~ l"autre", CAlm:; XXX

(1978). pp. 1~S-16Q. Et p@r1ar t l~ r~dact10P de rotre th~se

a paru aU$Sl l"oeuvre déJà clt~e de v. T~we~tt. Cette der-nIère propose, comme nous. que les MaXImes, ayant SUbI une

Influen~e augustlnlenne lors de leur genèse. font preuve plus tard d'ùne orientation plus mondaine.

(17)

(

)

(

.

10

Nous ne croyons pourtant pas que les Maximes soient ent~èrement cohérentes, et à ce sujet C. Rosso a ra~son

l

d'insister sur l'amblgulté essent~elle du texte. Il est certain que la diverslté des sUJets tra~tés et des attitudes exprimées ne facilite pas l'étude de la cohérence du recueil. Néanmolns, même si la morale de La Roch~foucauld ne se dé-dUIt pas ~ ~~orl d'une doctrIne reliq18use ou philosophl-que, elle poss~de des caract~rlstlques qUI nous permettent de la qua I1f1er dE' "mondalnp". I\lns lp("+~ures du texte nous convalnq'IPnt qU'lI P'Xlc;tp unI" cnÎ'lf->rencp ;,u mOIns pl'lrtlelle

estImons ~ titre d'pxemplp, que le tr~Jt de la diverslté--trêll t que reconnat t La fond- -est une car actér l stlque de 1 a culture mondalne.

Il n'est pas dans notre propos d'étudler tous les

exemples où nos tro1S moralIstes traitent du même thème;

uniquement ceux qUI semblen t sign I flcatl f s sur le plan rnora:l of)

1

Le.

Rosso avance cette lecture dans toutes ses études

OJ

11 s'occupe de La Rochefoucauld. Cf. surtout Vlrtù e cr Itica della vu1:ù nei moral1st.l france,i (Tu~in, 1964). 2e éd. aùgrnentée (Pise: L~brer1a Gol.lardica, 1971) J t La "MaxIme". Saqgi pel una t1pologia crq:'1ca (Naples:

E.S.I., 1968).

"

"

1

(18)

Iii'

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o

1

I l

retiendront nbtre attention. Sans en faire unie ana.lyse,

S. Baker a fait un relevé assez complet de la matière

cam-l

mune chez Esprit et La Rochefoucauld. Cependant, notre

étude se dIstlnque de la SIenne dans la mesure a~ l'analyse

comparntl.VP des thèm~9 s'êlvèrp essentlpllp. Encorf' faut-il

noter que Ips r~pplochpments de S. Raker--qu~ ne prennent

~

pas en l'on s Idfl! Z1 tIan l e texte de la marqu 1 se-- ne tiennent nul comptp des -1'lpstions de forme et dl" stylp 0

Or l'InSpIrAtIon mondalne chpz La Rochefoucauld se

constate non seulement au nlVPnU des idpps, malS nus!';i dans la forme ùp la maxIme. I l est à r emarqupr que notre empleH du mot "m'n<'l.1in-d'=lDs ce contextf> reJOInt CP quP R. IV!r'GIIIJ.vray

.. appellp "~r<;'(,lpnx": Ce (.:j~!e prIse le mondaIn C'U le précieux

2.

avant tout est l " A1E"q'1TJCP de li) f("Jrme. PUisqu'Il pst éVl-dent '1ue 1p tN'ueIl des ~~xlmes re-cherchp surtout l'élégance

de l ' expreSSIon- -é1égancE' qUI est plus remarquable encore par

18aker. Collaboratlon. pp. 13-14. qUl correspondent

aux paqps ::. 87-188 de "La Rochefoucauld et Jacques Espr l t" , RHLF (mar s-aVrIl 1 Q78), nO 2, déSIgné C 1-après par "LR. et JE".

")

L McGlll1 vr ay con SIdère l ' él égance de l'express Ion

comme '.ln aspect lingulstl.que de la préCIosité. Cf. "La

préclo-'- SI té: essa 1 de ml se au poInt" 1 Revue des SCIences htlmalnes

(1962). p. 21.

---

---

~ ~

(19)

'.

,

()

(

\ 12

le

contraste avec l'expression peu relevée des deux collabora-teurs--nous voulons nous arrêter aux éléments qui contribuent

A

cette élégance.

Dans un récent "état présent" des études sur La Rochefoucauld, LOUIS van Delft observe que, malgré le y l f

1

intérêt porté à notre auteur, i l ..existe une lacune

fondamen-2

tale quant aux ~t~de~ s~r la forme Sans aVOlr la prétentl0n de combler cette lacune, neus voulcns pourtant analyspr cer-talns asppcts dp ~ '''nt ou mnr;:;11st/=> 'lans rntre trolhlÈ>me partIe.

avec ,jes réflexlc'"S a.naloques de Mrr'e de Sablé et de Jacques

Il

Esprlt nous aldera à comprendre des éléments qUl rendent son expression élégante et frappante.

Or, pour blen cowprendre cette élégance, on ne peut pas Ignorer la traditIcn gnomlque ~ laquelle el~ $e rattache.

"

' 1

Et la comparalson entre les 0eUVTe~ de nos trOIS moralIstes

lDc~t

les divers colloques récents

(d·Angoul~me.

de

Port-Roy~l pt de la SocIété des Gens de Lettres font preuve.

21lLa Rochefoucauld l année dù trlcentenalre" dans Parers on French 17th Century Literatur~ vol. VII nO 14

(1981) p" l L

,

..

(20)

(

13

suppose une connaissance des traditions d~verses dont ces oeuvres relèvent. Ainsi s'avère indispensable le rappel

l_

préliminaIre des traditions attIque et clcéronlennp. MalS puisque ce n'est pas là notre sUjet proprement dlt, nous n'avons ahord~ quP de blaIR cette questlon des tra~ltl0ns.

Sur ce pCl1nt. le lIVrE> type:; r~("ent dA Mo f'llmnrnll sur

l'hlS-po u r Tl r '1':; lJ n '-.' 'J t l 1 1 J11 pn r t ri Tl t .

\

r' mi':! r ( '1 l Tl, 1 c; " p t A l d~e

LrOIS ffiPfi"11<;tp"l "lP Rltupr,t

ma j( 1 me p <; t unp forme "mOnd"'llne" no • ..Is f-t<iêheron~

lM P~maI01I L'Age de l'éloquence: RhétoI1que et "les llterarla" de la RenaIssance au seull de l'époque

(21)

-"---~--"' ... " ... ,--...

-

--14

les points communs entre le recuel1 des Maximes et la con-versatlon, expression émlnemment mondalne. Cette partle consacrée ~ la forme se tprmlnera par l'analyse des falts de

style chez nos trolS auteurs qUl semblent distlnguer un texte

\

llédlocrp d'un chef d'oeuvre llttpraire.

On n r , t p t " l q\Jp T'otTp trc,iCJ1È'mf' po1rtiE> s'appelle

.{'.l'ét1ldp "styllc;tlque". nous r ? t (:: r-, l! ( Le g Max: une s dl"

nu

fa l t

.

1 ~leux q J p 11" tralté de ~ PU t-ê +- r e

Î

\

1

coll E'ct l ve , NC-lS c('.rst'=itercl!,s que par sa senslblllté et i

1

(22)

~

. . _ .... w~ _ _ ~,_..-...-_ _ ,

lS

sa faculté créaérice, La Rochefoucauld tire d'une matière commune et de la

langue,

par un acte de style, son texte unique et personnel. L'analyse ~ cette émerge.nce de l'or~ginalit~chez La Rochefoucauld est l'objectif

princi-\

pal de notr~~tude--que nous ne sommes pas sare de pouvoir atteindre, mais en vue duquel nous avons entrepris la

pré-sen te recherche.

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(23)

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premi~re

partie

ETUDE ,HISTORIQUE

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1.

1.

1

(24)

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CHAPITRE PREMIER

'LA ROCHEFOUCAULD ET JACQUES ESPRIT

Moins connu que La Rochefoucauld et que Mme de sablé 1 Jacques F:spr i t mér i te pourtant notre atten tian. Il

est entendu que ce qui nous intéresse est sa contr ibutlon aux oeuvres de La Rochf"foucauld, et surtout aux Max~me!? Mais, avant d'aborder la qu~stlon des écr~ts, i1 conVIent d'examIner

(1

quelques problèmes de bioqraphip. L'ptude de certaIns aspects de sa Vle personnelle et de sa carri~re littéraIre pst sus-ceptJ.ble de nous aJ.der à comprendr~ le dUe qu 1 il a joué

auprès de La Rochefoucauld. Par exemple, quel rOle Jacques Esprlt jouait-il à l'h~tel de RarnboU1llet, où La Rochefoucauld a probablemen t fait sa connaissance? A quoi tenait sa répu-tation de bel esprlt? Membre de l'Académie, qu'avalt-il fait

au juste pour mér1ter son électJ.on? Fut-il simultanément

\

collaborateur du duc et ln tendant dans la malson de celui-ci?

Manifestalt-il un don spécIal pour les maximes? Apr~s avoir quitté les ordres depuis peu, ét.ait-il attiré par le jansé-n1sme, comme i l le sera plus tard? Ce sont là des questJ.ons

17

,

(25)

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j 18

préliminaires qui n'ont guère fait l'objet d'études sérieu-ses: les réponses nous aideront à comprendre sa part a~:i~;

,

dans la genèse des

Maximes

de La Rochefoucauld. L'lnventaire

des incertLtudes est long, et les moyens de les lever

inéga-~tant donné

lement fiables,

L

la disparItlon de plusieurs documents

impor tan t ~ . Tachons, néanmol.ns, de falre autant que possible

L

la lumlère sur ce sujet avec Ips outIls à notre cJiSp0s1tlon, c:- '~I'!t-à-dire

la corresponden,e, les premlprQ manuscrIts, 1,

l"au-,-s~té ~

vertus hurna.1nes et des témcngnrt']PS contpmporalfls,

Nous np sommes pas la prpml'?-rp À nous Int~resser au

rl~ne POSSI}:,}p dp l'académlcien dans 1 'f>laborat10n du recueIl

du duc, malS les ~tudes préc~dpntps nOU~ paraIss~nt ~nsatis-falsantes ou Incomplètes, et JustIfIent que l'on reprenne le sUJet. Dt=! pu 1 s la théor le de Vlctor COUSl.n qui exerça une grande Influence ppndant longtemps et qUI f<'llSéUt état d'un

j

rapport de mattre à p.}È"ve (le duc ayant 1", rôlp d'élève) ,1

Plusieur:9'-'t,ques se

s~t

interroqés sur l ' ,ml'orlance de

Jacques fsprlt dans la genèse des Maximes. En général, ils

ont

r~~~~

théorle de COUSln et sont parvenus. à peu

lV. Cousin,

Mme

de Sablé, 5e éd. (Paris: Didier,

1882) .

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l

L

(26)

(

)

1

(,

19

.

'

d'exceptions pr~s, à la même conclusion: la part de

l'acadé-miQien fut minime. N. Ivanoff a soutenu que la participation

de Jacques Esprit dans la composltion ~u recueil se réduit à presque rlen, et Il explIque cela par le faIt qu'EsprIt

1

partageai t les ldées de

La

Rochef0u~auld.

H.A.

Grubbs a estImé à son tour que l'académicIen auraIt encouragé

'2

plus qU'.11 n' aura 1 t inspI ré l' au teur df's .Max~. Pl us

nuancé que (,r ubbs en CE' qu 1 C'opcprne ] a en'1 trIbut lon cl' Espr 1 t ,

J. Truchet snu~('rlt ceppndant d'une f~çnn qénéralp ~ la théo-rIe de son , r,r pdécp s C:;PIH ~

l'orLentant vprs dps Idées qénPta1eA pn l 'aIdant ~

stru~tu-rer son IlV!P, ou pélBr ffilE'''lX (hre, à syc;tÉ'matlser son

expf.-3

rlence de la VIe," J. LAfond reprend l~ questIon avec sa

finesse habItuelle ~t arrIve, en gros aux m~mes conclusIons. 4

IN. tvanoff, La MarquIse de Sablé et son salon (ParIS: Croville-Morant, 1927), p. 192.

2H.A. Grubbs, "La Genèse des Maximes de La

Rochefoucauld", RHLF (1933), pp _ 17-37.

3Jacques Truchet, éd. Maxlmes (PariS: GarnIer Frères, 1967), Introd., p. xxxiv.

4J. Lafonà, La Rochefoucauld: augustInisme et lItté-rature (Paris: Kllncksieck, 1977).

(27)

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-20

l )

Tout dernièrement, S. Baker a revu les donrtées de l'histoire

littéra1re, et a émIs l'idt=>e que le rOle de Jacqups Esprit, au m01ns jusqu'au manuscrit de LlanC'o'_Ht) fut plus consldéra-ble qu 'on ne le pense pn

CT~néral,l

Nous du;cute>!ons les mérltes df> chaque critiquf'> au fur E't ~ mf"surl': que seront

NOllS romrnpr!'_'Ar(lnc: piir la partn" bH)qrap1-uquf> où nOus

nous OCCUPP!OTl9 dl" LJ j('qltf'S Ec;pr l t Port l\1,'\1n NC)\IC: pxamlnerons

ae "'id~m t ~ 1 pr, "I=>,-r 1 \ -'1 1 fi

a j fI S l dL t p

sommaI r p [Jps "tpmC1lqnèlqec, d'E'

qùF'1',I1IP"-te sse de M,"'u r po

t011te r é s f ' r v e sera cer-,pr,d;:tnt faIte '=l'jé'lnt à

leur p~rtl-pTlS, à saVOlr le r~le qu'll~ te'1nlent rJ"'HIS cet~e

petIte SOC1Ptf. Etant donn~ que notre propo~ prIn=lpal porte

sur la partlc1patlon de l'a2adéIlll-:-len dans l Inspuatlon et

l'élaboratIon dps Max~me§. ~ous neue arr@tprnns t0Ut

IBaker t "LR et JE". pp. 179-189.

!

(28)

• 1 1 tut t

(

(

21

spéc~alement au "Discours" de la preruère édition, au mor-ceau sur "l'Amour-propre" et à l'édItIon de Hollande (capitale

à notre aVIS) 1 avant de conclure sur sa part dans Ips Maximes',1

EssaI de mIse a~ pOInt biographl~ue de Jacques Esprit

apxps .Jllf 1

l'll-m,pmp rflqlnalre de [~pzlpr~ îomtnP nntre

acadé-ml Cl en Da n S -1 Yi art l e 1 e

récert, :::,usan Read Baker faIt allusIon ~ l'ét'ld'e dp Soucal11e,

de m~me qu a~ 11vr~ de R. FervIler sur le ~hanceller Séguier

2

pour raPJ:..pler certaIns faIts Importants

1 Ap tanIn S0uca Ille, "NotIce blb110graphique et li tté-lalre sur l-académIcien EsprIt",

pulletin de la

SocIété

archéo-lQSPSI.le de Bézler s (1867). pp. 45-9L

2Baker, "LR et JE", pp. 179-189.

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(29)

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,

22

Le futur académ~cien. né ~ Bézl~rs en 1611 (deux ans

l'

avant le ducl . étaIt fIls de médecl.n, Tl grandi t à BéZler s où 11 fIt ses études apparemment sans mérIte partlculler,

a van t d • aIl e r à Pa r l '3 Il e~t dpux frères dont l'un fut à son t C I H JTléderlD, ale-r s gUE'" l'autre entra à l ' Oratolre. à

Par.1 s pu i sq U P ( ' p <; t 1 u 1 Thoma s l'or a t ,1 r p 'r 1l r l r <- pr j f, " ... 1 mèrp t, F ' rpstant rlF'-vc1t l 1

,

Arar,t '-rt;:; L" _'r ;p m, r"jp GeS (,nand<;, et sans moyens

an' l P n (r,lj t ( ,r l p n t r c, u va un pro tee t eu r dan 5 la

ITa}}pmart nous dlt q'JE? T'bornas EsprIt, étant

précep-teur de l'acL*" de Flesq'Jt=' parent de Mme de Ramtloul11et

proflt"i d'e s*,ltuation pC'1'n faire e"trer ses de'lX frères da!'Js

cette S',)Cl~ d''3rlst{·(''rat~s T"'l11ernant des Réaux.

!1~§..torle~-tes é"; ~ Adam IFarl'" r'i'llll"r,ard lc,,6(;) t I l . P ;')0

2S~tBfl C;E>tJcall~p 'N, +:"~f> t'lbll0graphlqcle"

/J.. Ada'T dar:.s son é-èltlf:'~""" dE"'" T)l.st('!",l_ettes (p, 1202

dcr,r,e >~,e lr+erprétat.1C"-' dlfférente de la sert:!€' de l

'Ora-tolte "]1 er étaIt sr:'rtl en :633 (;'1 1634 séduIt par la V l e

T\1onda ... requ l1 avaIt pu cbserver à l'fjé)tel de LlarKOurtet ~

(30)

23

personne du chancelier Séguler. Ce seigneur puissant se

le fIt présenter par l'abbé de Cérlsy (quI étaIt déJà établI dans sa ~aison) vprs 1636, pt le prIt chez lu~. I l lUI

donna u~e ppnSlon Importante lune rpntp sur ure abbaye et un brevet de con~elller du r O l l pt Ip fIt pntrer à l'AcadémIe

en 163'-1 11 fut ensultp à ",""T. c P t VjCP le M1Ôl de ,_" ,_'r, + ~ l l r. _,+ pm, ç. !' 1 ! ,",Ct 1 "tu '5prVl~e du nler F =;, t ni l d il! .J t r p co f P'f, t:-f ! - P S ver s IhS3 A la

mort du prl~re de ~ontl Il S installa de pouveau à BpZlers

ICette

ru~ture

s e ypl1qJeralt par un malentendu sur la fIlle dJ c.hanceller, Mme de CCIslln et. très :::::urieu-sement, le flls -je t1me·de S'3l>lé C;lY de Laval. Cf. Soucaüle, "NotIce bIbllographlque", FP ":.l-~2.

--

i 1

(31)

o

- - - -... - - - -_____ ... _...-...-_-.:.-.1>~

24

o~ 11 s'occupa de l'~ducatlon de ses trOlS filles. 11 Y

mourut en 1678, peu après la publicatIon de son livre La

l

Dans 2ette blographle Si brève 11 Y a nécessairement beaucoup de }arunes

l abbp L<::J. r l t

~

.1 En gér>':'r al

SOlJcallle,

I l Eufflt pou r 1 P mOTTlen t d' in 8ft s ter

\

Le

(32)

t,

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_ _ _ _ _ ., .. FI i 'l'I

.

.

...

, .. t . . . _ . ~ _

25

de son frère cad~t, Thomas Esprit entra dans les ordres '"

et resta toute sa VIe à l'Oratolre. A cause de ces deux frères q~l s'appelaIent tC.U9 leos deux "1 'abbt> Fspr~t" on a

l

mê-me attr l,hué ,\ 1i'!cq"lec:; 1 "_\PÙvre dp son fr?>re La confUSlon

Maxlme'5

---

--qu . e 1 1 eT"" " ' l I t

'~T, détA 1; per t 11'~rt est

à rel e ve r l C l '

1 1 Su f f l sa ..L t pa r fe' l S

111 P'5t Indlqué dans la Blogra2hle françaIse sous la

rubrl,::rue "Ja,ques Esprit" qU'lI est l'auteur des Max~mes

Eolltlgues mIses en vers V COUS1D, lU1 aUSSl, a

perpé-tu~ cette erreur en préCIsant qu il les a dédIées ~

MontausJer, alors qouverneur Gu DauphIn, ~e de Sablé, W 118-11<L

(33)

(!

(

26

d'être protégé par un grand seigneur pour y avoir accès, puisque 1" Intrigue, la complalsancp et l'a~ltlé orlentalent

souvent le-"> chOIX. Or

r,[,us d J ':rue le

f'ombr~

de quarantf!' dont elle

deVi'llt f'itrp ('omp( SPE" "îl"> fut reompii qu'" .... l61q clnq ou SIX

,:;. t a t d 1 '3 SE'men t l

f'J~~P't')t lCJ-::' \ 1 ri" r ( t l ! l t 1 t"'c., Ne ~ r p

("(.ml. t p ter

ri" 1 1 1 c::: son. H~s~~,~~e_

cL

Ac:a..dém1e f..ç aI)'';<!:l se

Cr:: 1 '.::fY' ~r d ] ; 2q , pp, l 8 3~ 184

2f.l,ler , que cettp =,ttr ,[,utln r Tle SC'lt pas qara.:-tie. et

même SI le ~3ta.l9~ue de la B.N. attrlhue ces FS~JmE"s au frère

de l i:lcadplT'.lCleT' Ils sont fOrt probablprnent l 'oeuvre- de

(34)

o

---"'.-... ,---, ... _-... __ .,.. ... _"_L

27

élection à l'AcadémIe, la question demeure: quelles sont les

donn~es qUI expllqu~nt 90n pntJ~e dans rp crrps?

d,s cIrconstances de son é 1 ec t Ion pE" u t n '''..t S éc 1 a 1 r FU ~ ce

sUJet

Son électlcm s'explIque par l'in.f"uence de Ror, j:.l\ll'!>sant

l , '" l 'J -'lIt tjp sa .1i?' i .,rr1. ! \ I~ ~

:p'"

t pr, Q ,. pt- j- F-tf"Jr" i! '-T" 1 p r o ; ~,I) l 9 sam·· " fi ,r, '1--'1 t l ' " 'lI" .! l ,~. =t 1 f r p. r, t

r,,,J.lctlor lJ+,.;"ralre pe'J If'!'lpr1tt-","'-"e

...

"Not 1-: e bl. bl1oqraphlq:Je-' e î

(35)

()

o

(

IL

28

l'~xpllcatlon de son ~lectlon parait plutOt politique que

Ilttéraue. Ce pourra! t ~tre tout sImplement la proteqtion du

chancelier S~guipr qu~ lUI aurait ouvert l·Acad~mle.

deva l t

fai re

Imprp5a:lon en qupj'lup snrtrLDntre SUI mOr<'lllstE'

ml Il t d i t P 1'" t ~) f nd 11-'1 ,. t fi" pu h 1 1 F-'rlmmpr;c~ ~ ,j~;~ I l P""11 t A anC'len écr l re t put dl"

mpl11e " l i t t ::;. r ~ + F-' • r p <;. t ~ i t r::;. J.,r 'lTIJI''::> ',," l! f-If" ~e (,.",1 l P", l

f>t-t r e"'i

La réJ.1I1V'lt l,m d FoS} r i t

académl c 1 en Er q,.rl r,r'~J"'ta1T S(1n SLrrès monda~n? Sans

r PJ.'" ta t 1 ,',r; "bel

sévère TH> CE'l'Ji qu"or, r::'onnatt par la F.ausseté des vertus

,

Bumalnes Comme pous ne p0~v('ns espérer C'onnattre les beaux

propcs ::JUl ont '::,onsacré sa réputatIon, nous pou,'ons du moins

(36)

~i

i

o

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Il 29

nous fler à quelques bons observateurs de l'époque pour com-prendre son succès dans les ruelles.

(

Sa double condltlon d'abbé et de courtisan fait

sou-vent problème pour !"leu '3 , pl us habl tués à la séparat lon de ces

malS Il faut rappeler qu'à l'époque les deux

r~lec; pp s'pxcl'.liuent pas l'un l'autre. La cond l t 10n

de rjprr n'~ r~s emp~c~~ Eqprlt d être assidu aupr~s des

qr .ctndc; FalSrint ~llu<;l()n probablpmpnt à la pérIodp où Esprit

fllt dan.C:: ,\ une de

F, Mdqnp p;~r le su r un ton cr

i-"Tl"'- l'l, l,rpfér'''llPnt If" '~al Jarqups Ec:;prltl mf'-rldlOnéll

fou-fror, e'-'HPur dp rUE"llf"s pt qUl leur apportaIt, de temps à

,

L

autre, Ipc; n'.'tjvPJ.lp'c:; dE" PéUIS," BIen que le crltlque montre

lC"i SE'C: proprec; pré] ,,':Tés son commentnire évoque un cOté

,

~,~'f>st-à-dHe entre 1654 et 1658.

2E. Magne, Le VraI VIsage de ~a Rochefoucauld (Paris: Librairlp Ollendorff. 2e éd. 1 1923), p. 54.

(37)

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' - _ ... ~_,.., _ _ _ _ _ _ i~"~ , _ ... 30

mondain J sinon fr ivole, qui ne transpara1t pas dans la

Fausseté des vertus humaines.

A propos d'Esprit, René Peter explique sa condition de clerc: "On était alors aussi facilement abbé que, de nos Jour s, on est bachelier 1 peut-être plus facilement encore."

TouJours à propos d'EsprIt;, 11 ajoute, "Celui-ci faisait l'empressé auprès des dames et composaIt des vers de galan-terie.Hl Sans nous lIvrer la cl€> de son caractère (ce qui est. impossIble d al.lleurs), ces témoignages nuancent l'image d' un Espr l t. trop sévèr e pour écr ir e des maxime s, 1 nous

rév~lent son cOt~ ~ondaln.

SI fli'lrthélemy appela Jacques Esprit "un des ma1tres de la préclosIté après la mort de SarraZln et.de Voiture", 2 nous avons du mal à le croire. Sa réputatlon Iltt.éralre à

l'époque mérüe qu'on s'y attar.dE'. Le témoignage de la com-tesse de Maure est révélateur, et prouve une réputatIon assez Importante pour que la comtesse se sente obligée d~ s' eXCa4Ser

lRené Peter 1 VIe secrète de l'Académie française

(Paris: LibrairIe des Champs-Elysées, 1934), p. 135.

2Edouard de Barthélemy, Les Amis de

la..mar~dê ~

Sablé (Paris, E. Déntu. 1865). p. 19. "/""

~

(38)

-(

(

31

aupr~s de son amie la marquise pour le peu de gotlt qu'elle éprouve à lire les sentences de l' académicial)~ "Votre sen-tence 1 m'amour est admirable et de ce tour court que j'aime

aux sentences, et pour celle de

Mr.

Esprit, encore qu'il me semble qu'il y a de la témérité ,de croire gu'il pu~sse

f a~ "Il' ~r ... ,,1 La sn i te de son cornmen taire 1ndique que ce

n'est pas seulement l'absence de ce tour ~ourt, mais la vision sombre du Janséniste qUl lui paraît ln juste : ",Je ne saurais conceVOl..r que, quand les passlons font tant que parler éqUl-tablement et ralsannablement elles puissent offenser, Sl ce n'est D.leu q U i voit }ps coeurs et qUl vojt par "'Conséquent le

2

pr inci pe de toute<=; l es actions." Nou c:; ignoron s de qUf"'lle sentence jl s' 'lgit, malS les ménagements qu' elle garde envers l'académlcien montre qu'elle s'estime courageuse de crltiquer quelqu'un d'aussl respecté.

Ce seralt pourtant surestimer sa réputation littéralre que de prétendre qu'il n'avait pas ses détracteurs. Victor Cousin raconte, sans précision l "Sourdis, le comte de Maure

lC'est nous qui soulignons.

2 La Rochefoucauld, Oeuvres complètes (Paris: Gallimard,

1964), Lettre 24, p. 683.

1

(39)

f

\1

1

,

32

et un de leurs amlS le marquis d'Antin ( . . . ) ne se faisaient

pas

faute de dlre nettement leur avis sur les sentences 1

d'Esprit." Quel est cet LlVIS au juste? Porte-t-ll sur sa production littéraire? Malheureusement les détails nous man-quent. MalS même SI nous ne pouvons pas espérer saVOlr

exactement ce qUI a Inspiré leur réactIon, i l est clair que leur attItude pst négatIve.

Ch?lpelain aUSSI a porté ver~ 166(} un Jugement sur Espr i t qUI nous 1 al sSP v0111 son Impor tance. Après êlVOlY constaté I p q IlP"ILes du saVOIr de ce dernlpr ("son fnrt pst

dans la thé-o}ocpe, et Il a peu de fond han:; de l,qll) , Il pour-~

SUIt en louant ses dons littéraIres' "ppur de l'ImagInatIon

et du style, 11' e~ a beaucoup, et écr l t ?qalement en prose

2 _ ~

et en vers frarH.,als." NéanmoIns, l'attItude de f'h?Jpplalh envers EsprIt n'est pnS toujours la même. Dans unp lettre à

M. de Ch.ves Il lui reconna!t des qJalltés Intellp-ctuelles: "Un homme qu 1 se no.e ESp~~ t et qu i n ' en manque pas." Ma l S

après la réceptlon d'EsprIt à l'Académie. Chapêlain ne parle

(

lCOUSln, Mme de Sablé. p. 336.

2R.

Kerviler

dans

Le Chancelier Pierre Séguier (Paris,

1874),

p. 547, cité

par

Baker, "LR et

JE"

1 p.

184.

l "

(40)

li

Q

(

33

que de ses vices" Il écr it à Balzac: "Je suis tout à fait de vostre avis touchant nos deux penultiesmes académiciens, et je vous a voue que ce dernJ er [Espr l t] me semble encore

bien moins S:.lppor table que l ' au tre [La Mothe Le Vayer] _ "

Il cont~nuE>, I l Il Y a f>n tous 1 PS deux à reformer sans doute 1

malS celuy dont Je "()Il"" 'parle a les F,rlnC~tH!:":; VICIés, et nous

le pouvon5 rret.tre ent.rf> les lncuHiJ:,les" reppndant ChapelalJl aJoute que SOlî po..lnt. de vue n'E'st pa<.:; cornrrmn pu"iRqu'Esprlt

bon·, et l 1 r p.~, 1) t des

r

j en fa l"t s __ . " 1

sur les ralSr ros qtd Pxpllquent ce rpv.l rement prAsque total;

contentons-n,: us de n"marguer que la faveur dont Joulssalt Esprlt n'étaIt pas unan~me.

Le père Rapl.n, habltué du salon et bon Juge en géné-~al, nous renselgne sur les quallt€>s sociales qu~ ont assuré

à Espr~t un succès dans les ruelles: .. Il aval t dans sa

manière un a~r de do~ceur, de ciVIlité et de complaIsance qUI

Le rendalt aimable aux gens de qualité.,,2 Peut- on Imaginer

lLet tres de Jean Chapelaln, 2 tomes 1 pub. par Ph.

Tamizey de Larroque (Paris: ImprImerle nationale, 1968), 1. p. 399.

2MémOlres du père Fapln, éd. Aubineau, ParIs, 1865, t . l, p. 101, cIté par Baker, "LR et JE", p. 183.

(41)

34

que Tallemant. qui ne l'appréçia~t guère, évoque la même

personne? En mettant en relief son esprlt politique, i l fait

le portraIt d'un arrlviste: "Là 11 1ntrIguoIt assez, servolt

qu 1. 11 pouvo l t. et par 10 1 t plus hard l.men t quP 1 PS aut r es

,

beaux esprIts dE" la R:lalSOrJ_.n

pnur soullqnE"r le peu de goÛt

" CiH i l a

tOUSJOUIQ faIt le plaisant. malS quelquefoIs Il ne l'est

.

guèrp-s , , 1

Peut- on surest 1mer l'ImportancE" de Mme de Sévlqné?

Son enmment·'llrp nous paratt d'autant pl'JS ltltpressant qU'I1

(

porte, T " J I p~c: SU! }p" qU"IlltPQ m(lndalnp!" de l ' 'lraJému len,

"'"

:: 1 ce commentaI r e ne s' Ins1>1 r e pê'i s de sa

pro-pre lect'Jre Il st'! rpfpre à Cotblne] Il dont ellp pt 1 se l '

Opl-n~on. Elle é c r I t " Mme de Grlqna.n le 5 fpvrler lf,QO: "J'ai entendu Inuer exceSSlvempnt à votre mystlquP I('ort Ine1111 le

E~prlt et le consultaIt sur ses ouvrages' 11 vous a dIt mille fOlS que le lIvre étaIt exce1lent." l.a suite montre la réSIstance apparente de Mme de

(42)

35

,

Gr ~gnan à l u e 1 e texte recommandé: "ma i s vous ne l ' écoutl.ez pas, nnn plus que l€"s Inuanqes de Rochon". ''il Après une

remar-que sur l p s qoO t S dl'> l ' PPO'..:!\l e (" l . heur €' dE' C'€' S deux qoOt s

n ' étiU t pa S Pr', r'or e ven Up "1 !" l l p mOT, t r e l a con f 1 anrE' qu' e11 p

a dans l p lJ',r, q. ,at fi"" ("rbl npIll Il cl p l J r li l ~ bien vo 1 on t l ers

c p 11 v r F <:;11t

Ma l hPll r F J ""pm",,!" .. !Vi;:; 1 c:: c:: l J il ma r

-(

A, r '1 l t - pl l P

changé d' 'ÔlVl R? t'1 ,-'U '5 e'3 tImon s qu Po --'1 l _

-:-€'S témolqnaqp<; NJU5 ont .-Jonr TTlnntrp que l a réputation dont JOU l s'Sa] t _T :1Cq'lP S F:spr l t à ' Ppoqu p .,sUll t cons Idérabl e.

L'observ~tlnn dA Sùma17E' PT) pi'irlant dE' lUI dans S01"

Dlctl,on-nalre {"Il aVC.lt dane; sa personnE' outre cent belles qualItés

qUI le font crJ~rlr de" dames, un ~~rlt qui ne l'abandonno1t

lSév1qné, Correspondance, éd. Duchêne, t. l (Paris:

( >,

(43)

36

jamais_"l nous conval.nc que, malqré quelques détracteurs,

son prest~ge fut grand. SI la renommée s'accompagne

Inévita-blement d'ennem1s et de crItlque, l'imprt"ssion qUI "'Iubslste est celle d'une personnp <'IUI possédaIt "Jssez de qualItÉ's

I l r. pst pas

<;:on saV01r

deV<'ilt 0t'1( -JU (pt f.\f'llt-être lntlmidPT\.e dUé Ill'nt l

'lnstruc-\

tIon ""taIt C:;(lrranalre. QUè;!nd Ils se sont ,-onnus, Ja,q'Jes

EsprIt d\prtSSalt dE' lOIn La Rochefo,j,..:auld pn ce qUI ,::'oncerne

J /

la reUssIte et Ip5 honneurs. Il est vraI que même q.jal\d le

duc pr e'îdr a JI le feia

aristocrate

el"'

L

.

c'est-â-chre en fa1sant s1\:!rnLlant de nE' pas prendrE' cette actlv~tp au '5érleUX, à la dlff~H~nce du bourgeols qui pouvaIt se permettre d'ét-aler

son saVOlr < Tl n'en reste pas mOIns que le pOInt de départ de

lClté par Barthélemy, Les Amis

de la

mar9uis~ de

Sablé, p. 19.

(44)

\

t i

\

37

leur relation donnp du ~réd1 t à 1 a thèse de V. COUS1n qUl

présente le duc c'nmmp ulî dlc;clple de l'a'cad~mlClE'n" Dans

voyons d'a~ord son ~lection

de pr é.! 15i?r -pc; r "'ll='por t c:;

eXlstent et mérItent d être étudlép~. Ln f' 111 S Ji '""'u 5 dl sposcn s

de quelqups tém'-J q''ldqes df> l' époq\J~ don t l ' examen pt.,J den t

peu t ;;0'1 S rt 1 cier. Sans pOllVOlr dlSSlper tO'Jtes les obscurltés,

noùs espéro~s que quelques faIts, dament constatés, feront appara1tre le IOle d'EsprIt a~près do duc sous un Jour

nou-veau. Nous tenterons lCl d'éclaIrer quelques-unes des

,

(45)

If

"

38 qui se posent

questIons/sur le début d~ leur

amItié. la

r~putatlon

de

l'académicien, 12\ période d'intendance. leurs rapports selon

?

la correspQndance, avant d'en arriver à leur séparation

appa-rente _

PréClsl0ns sur leurs rapports

Le début de leur ~1!!.:i_~~

a acquls 1<\ réput-3tl<l"l dl" "hel esprlt" Il '1' a de fcrtes

chan-ces qu 1 1 Y ."j 1:. t I r

~ t~

ri t t e"1 t J {,r;

1

BIen qu 0 Fc;r r 1 t 'Je fû t

"-pas enrore aradpmlclen, I l dut prrb.3blement ses pntrées à sa

conditlon de ~lerc ~ans préclser la date, l'abbé d'Qllvet

lBaker, "LR et JE", p. 183.

(46)

(

39

.

prétend que La Rochefoucaul,~ eut un grand r1"t1e dans le suc-cès mondain

d

Fsprlr

J.

• F- ~ ; a "', ,- hE" f ' 1 , ,_,:C j If,

comm@ ln t pr, j~r r

l uml ère de., '3 + L ' 1 ~ F. '3

1. ?, r, (

~"+ra

,

Mlle Péikpr 51" , P I~ ï:""'j{'''lp pr;l:rp 16')) et 1~·e·"-r:;8" L.a

sugq€'s t 1 ,")r, d F 3ptès la

mort de ~erlsay e5~ C'Dmpat lble

,

L Baker "LP et JF"

P l ~4.

3 POtJ! aç püyer

ms. no. 22.841 fello

et Cer 1.~_:l.:D ter&~]1 t s

de LR note 2, p 54

:-et tE" l dée Magne· Invoque 8 _N, N" acq.

310 ,,,,cl Lettres écrl.tes à MM. Eserl.t

de l a ma 1 son de 1.R.. Magne, Vr al vi sa';re

(47)

{

40

avec la théorie de Mlle Baker. Ces dates ont l'intér@t de' falle co"nr'lder la pérIode d'Intendance d'Esprlt avec l'éla-boratlon dP9 [.r eml PT lE' S max Imes. Même s'Il n'a pas été

~nfllJepC'e se f"l l sa l t '3pnt 1 r ; l ~ r(tY rpspnndan ( p nou S montre

est

éc rIt ~

Esprlt nes

, de n'en [as faIre cas_ L.

let. surtout les lettres 2, 4, 6 de l'éditl.Qn Truchet

(48)

41

Dans la lettre '2 La Rochefc,ncauld enVOle son "opéra"

a

Esprlt et fait ~]lUS10~ aux sertpnr@s "rectIfiées" par

l ' académie l en ,,;m'E'llE' fût fausse ('t, vraIe- 1. l lui p~ r le de

"1 a hon t e- '':;- ~ 1 1 1'1 l I,n j pt .. r p a " , 'S <:; 1 p'" t

"r "(

'J'!1pa-1 1 , {

"'"

..

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tlr r~ct' " 1 r ~ f'::' t ;~ +p ~,~ l'l.-. )( ,mp i..q TIC, 'l i p t t

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' M"'!f'",dp.!, (ru

.

'" 1 ~;;:,f ~"" ; ~ .;;~ p.t .... ' 'F- ~ r ~" '" ip

.::.,

~r:.. r -

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p. c.: (fil • 1 ~ ( ! ... c;; ;::.. t ;p,;;, .;. t j ( ( t p t c;: .0:, ' t I~ -f 1 i • • pr, 3rt r, t c-omm~Tl t " l I ! po 5 d' P">T- r J + ,

pel" t'jE' r'(rf,,,r, p ""n lu:;~rnpme ~

et S'in s

(

(49)

( J ( (

)

./ 42

nous estlmoflS quP le duc demanda slncèrpmp.nt des conseIls,

'~rtJttq 1 j ~ ,"'l" r il r t .., r p • 'mIn? r H IP-r a n ~ l el' ri) 1 l j j- -"; l t €' Le que SI r" e 'l!=. t, "

.

l , ,;; l'" nnu S pst ImOn 9 rq ~ r ,df"r>t r p' l ' ' ' ' l "],p , + \,,-, 11 autndu'lactp pt

r t P" j , dp m~me que 1p t,on de

en

quel-[,p f"llt que cette lflfluerce n'a

1

1 La fo'" d, Pr éf. La Rochefoucaul d, La Rochefoucauld 1

.. .Réflex ~o12!3 C'.). S~ntences et MaxllI\es morales" sui vi d~s

"Ré-fleXIons dlverses" et des "Maximes" de Mme de Sablé (paris:

Ga lll,m a r d 1 9 '"' 6 ) 1 p. 10 .

1

(50)

(

, , - --,.

---

-

-~_.-_

..

--

-~~_._---~

...

_--_._,

"

43

La fin de leur "collaboration"

L'étude de la fIn de la période de l'intendance

mérIte notre attent~on, et pourraIt nous éclairer sur

l'évo-lutlon de Ipur~ rapports Qu'est-ce qUI a mlS fIn ~ ces rapports) Il F'''lt éVld€'nt qu'Esprit avalt quitté La

poste d~~~ Ip Mldl

La Roc i p f '" --'1,' ; ~

k'ut'

"'" ,~ Il 1 p", t ,_' J ri l Y c'pst '.j',lP lpc; fAr! r t s pntre La

S.R f1dkPT ( , l t e 1<'1 di'lte de 1 entrl?e d'EsprIt en serVlce auprÈ>s du prIne€> dE'> :'( nt1 ""'TUTlP ro!r.cldant ~vec la fIn dE' 1<'1 pérIode de sa collaboratIon 13 plu~ étrOIte avec La Rochefoucauld. Elle explIque ~on peu d'Influence après cette date par leurs rapports personnels qUI se sont espacés, le duc étant

A

Paris

l

et EsprIt en Languedoc.

' (

SI cette hypothèse est très plausible,

'f'

IBaker. "LR et JE", p. 184.

(51)

(}

(l

()

·

~-

-_._-

----~---44

on peut pourtant considérer une autre explication

liée

à la

personne du prince de Conti.

A l ' époque où Esprit est entré ~ son serVIce t le frère

de la duchesse de LongGeville était tris jansénIste. Après

une vie txÈ>c; mondalnp Il pta l t devenu non seulement d~vot,

mal.s t.out à faut hostIle i'lu CTlnn(]p, comme l'IndIque SOn

compor-1

ternent i'lVP~ Moll~rp. ~eut-~tre par ha~ald, psprlt éprouvalt

ce même dégoût d,l mOTH3e qua]>,] 11 a fi'nt sa COnn'=llBSanCe au sérnlnalTe de Saint Mêll:::l'lTE' lOTS tlP sr.1l deuxlPme sé,cur,

i

cellE'" de La Ruc:hefoucauld à i a mpme époqüe? Ce dernIer, au contrdlIP retrcuvalt 3vec j:.lalslI son rerclp d'amIS et la Ivie

de SOCIété. En plus, 11 Ti'y ",lHi'lit I l p r , d'étennant à ce que

le pr InCe voulGt enle\'pr "'on Intendant 3. l'anCIen è'imant de sa

soeur. Il Y aurent eu même une certaIne justice: Esprit

avait quitté Mme de Longuevllle peur ~e rapprocher du duc,

dont Il fallaIt s'élOIgner pour travaIller à la maison du

lAprès aVOIr été très amateur de théatre, le prince

Ota sa prot.ectlon à Mollère. Il écri vi t aussi un tr ai té

con-tre les comédlens lntltulé TraIté de la Comédie et des Spec-tacles selon les Tradltlons de l'Eglise (Paris, 1667)1 c1té

par Soucallle, "NotIce blbllographlque" 1 p. 59.

(52)

. . , ~,"","~"'''''''' . . . 'f' . .. . . _ _ • _ _ . . . _ • • _ _ _ _ _ . . . _ . _ ... _ _ _ _ _ _ _ _

- -

._-

--

-

----

.

--

-_.

---45

prince de Conti. Cette dernière fonction le rapprocha, de nouveau, de son anc~enne protectrice.

I l est donc fort possible que cet éloignement s'

ex-plique par l'attitude d'Esprit q4i tournait à l'époque de plus en plus ver s la dévotion. Ses deux séjour s à 1 t Oratoire

térnoignalen t déJà de cette tendance. Cel a, joïn t au fa l t, peut-être moIns spIrituel, qu'il est devenu "l' lntendant

gé-\

néral des b lens" du prince de ContI, lui-même f,:"rt dévot à l t époque, nonne à pE'Tlser que le duc et l' aC'adÉ>m~c len ne par

t9'-geaient plus la même perRprct~ve mor~le. I~urs ouvraqes (que nous étudIerons dans notre dellx~ème partIe) nous rév?lpront

jusqu'à quel pOlnt leurs points de vue ont évolué dans un sens opposé.

EsprIt et l'oeuvre de La Rochefoucauld

La maxime supprimée nO l

L' édI t10n originale des Maximes débute par ce que l'on

.pourra~t appeler un essa~ de trois p~ges sur l'amour-propre. Ce

. 1

long morceau parut anonymement dans le recueil de Sercy de 1659.

lSou s le titre Recueil de pièces en prose 1 les plus

agreables de ce temps, compos.ées par divers autel.lrs, 3e partie,

(53)

( 1

\

-•

(

\

..

,1

46 ___ .., _ _ '""' ... _..-r_~--...."'" ... --... .

.

Jn

ce qui conc~rna sa forme, rien ne ressemble moins à une maxime; d'autre part, cet écrlt fut supprimé dès la seconde 'dition. Ces faIts ont faIt croire que ce morceau n'était

peut-être pas l'oeuvre du duc., Ces raisons sont-elleR

vala-•

bles pour ~n enlever la paternIté à La Rochefoucauld?' Et l'ayant !etlr~e à La

..

Rochefoucauld. à quel tltrp pourraIt-on

l'attribuer ~ Jacques EsprIt? Bw~rolnüns les détalla

Il Y a plUqleUTS~ral~0ns p0UJ ~ttllbuer le texte sur

l'amour-propre à LJPIC'ques Esprit, male; i'ldCUflP ne nou"" para1t emporter l'i'ldhf..slon. 11 est rIal! -Ille le thf2me fllt un sUJPt

de prédller:tlOTi POU! l'i'lradémlclN" II Y reVlent tOUjours

dans sem traIté, comme à 13 SC'UfCP de toutes nos actlons.

r-Ja l S vu 1 a ~'r épondér anc e du thème à l'époque, sur tou t parmI

les ~i'..lgustlnlenR, cela nE' sufflt aucunement à prouver qU'Il

SOIt l'auteur du texte en question.

Plu s concrètement 1 on peut ci ter un manuscr l t 1mportant

-lntitulé "Recueil de dl.verses choses" qui représente le

témol--~ l

gnage d'un petlt groupe de JansénIstes;

11

s'y trouve un pnS-sage d'un observateur anonyme qUl écrlt: "Mf'. Esprlt avoit

1 Ms. de la B. N. n.a. fr. 4333, fol. 116.

(54)

(

(

47

fait un discours de l'amour-propre qUl est un galimathias' 1 neantmolns cela fut estl.mé alors. ,,1

~1~me

1 si l ' irnpresslon de

cette personne ne reflète pas l'opInIon gén~rale. qu'est-ce qui a pu faIre crOIre ~ son auteur qu'EsprIt fat l'auteur du

mOlceBU ",ur l'amour-propre? Grubbs, qUI a aUSSI PtUdlÉ' le

manuscrIt 0~ se trouve cette opIn10n, nous met p~ qarde

con-tre le danyer de prendre ~ la lettre l~ rpmarque de cpt

obser-vateu r pn raI S(lT" de quP l ques rense Iqnempnt <:; PT re'née; contenus

1660 que ,J"cques EsprIt en étaIt l'allU'uT 2 Il nous par ait auss] fort possIble que CP ffiOrCea'J a I t été lmprlflli?:' par les

SOIns de l'1ntendant de Ln 1-i()chefoucBclldo Publ.1 PT \lne oeuvr e

en faIsant semblant de l '~voIr écrIte pouvaIt bIen entrer dans les fonctIons de l 'Jntendant~ surtout SI ce dernIer étaIt aussi

un écr IViun reconnu. Cette hypothèse est d'autant plus

~

lClté par A. pauly, ~?ximes de LR . . . (Par~s: D.

Morgand. 1883), p. XIX,

Figure

TABLE  DES  MATIE'RES  (

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