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Fonctions de plusieurs variables et int´egrales multiples 2M216 automne 2017TD 13 Devoir du 10 novembre 2017
(dur´ee 1h30)Aucun document ni appareil ´electronique n’est autoris´e. Les t´el´ephones portables doivent ˆetre ´eteints et rang´es.Les exercices sont ind´ependants. Dans chacun d’eux, on pourra admettre une question pour faire les questions suivantes. Ce devoir est not´e sur 25. Le bar`eme donn´e est indicatif. Les notes >25 seront compt´ees comme 25.
Exercice 1. — (environ 10 pts) Soit U ={(x, y) ∈ R2 | (x, y) 6= (0,0)} et soit f : U → R2, (x, y)7→ x
x2+y2, −y x2+y2
.
(1) Montrer que U est un ouvert deR2.
Solution. — On munit R2 de la norme euclidienne k(x, y)k = p
x2+y2. Soit p = (x, y) dansU, alorsr=kpkest>0 et le disque ouvertB(p, r) est contenu dansU, i.e. ne contient pas le point q= (0,0) puisqued(p, q) =d(q, p) =r. Ceci montre que U est un ouvert.
(2) Pour tout (x, y)∈U, ´ecrire la matrice jacobienne Df(x, y), puis calculer son d´eter- minant.
Solution. — Pour (x, y)∈U, posons f1(x, y) = x
x2 +y2 et f2(x, y) = −y
x2 +y2 ; alors on a
∂f1
∂x(x, y) = x2+y2 −2x2 (x2+y2)2
∂f1
∂y(x, y) = −2xy (x2 +y2)2
∂f2
∂x(x, y) = 2xy (x2+y2)2
∂f2
∂y(x, y) = 2y2−(x2 +y2) (x2+y2)2 donc la matrice jacobienne est
Df(x, y) = 1 (x2+y2)2
y2−x2 −2xy 2xy y2−x2
.
Comme, pour une matrice A ∈ Mn(R) et λ ∈ R le d´eterminant de λA est λnd´et(A), le d´eterminant deDf(x, y) est :
1
(x2+y2)4 (y2−x2)2+ 4x2y2
= 1
(x2+y2)2 = 1 r4 en posant r=p
x2+y2.
Soit V =R∗×R. Pour (r, θ)∈V, on pose g(r, θ) =f(rcosθ, rsinθ) =cosθ
r ,−sinθ r
. (3) Pour tout (r, θ) ∈ V, ´ecrire la matrice jacobienne Dg(r, θ), puis calculer son d´eter- minant.
Solution. — On a
Dg(r, θ) =
−cosθ r2
−sinθ r sinθ
r2
−cosθ r
et son d´eterminant est 1
r3(cos2θ+ sin2θ) = 1 r3.
(4) ExprimerDg(r, θ) en fonction de Df(rcosθ, rsinθ) et d’une matrice que l’on pr´eci- sera. Retrouver ainsi le calcul du d´eterminant de Df(x, y).
1
2
Solution. — Pour (r, θ) ∈ V, posant h(r, θ) = (rcosθ, rsinθ), on a g(r, θ) = (f ◦h)(r, θ) et donc
Dg(r, θ) =Df(x, y)◦Dh(r, θ)
o`u l’on a pos´e (x, y) = h(r, θ). Comme on connaˆıt la matriceDh(r, θ) et qu’on sait que son d´eterminant estr, on retrouve que d´etDf(x, y) = 1
rd´etDg(r, θ) = 1 r4.
Exercice 2. — (environ 10 pts) Soit A= (aij)1≤i,j≤n ∈Mn(R). On consid`ere Rn comme l’ensemble des vecteurs colonnesX =
x1
... xn
et pour un tel X on note tX la matrice ligne (x1, . . . , xn). Soitφ :Rn×Rn→R, (X, Y)7→tXAY =Pn
i,j=1xiaijyj.
On munitE =Rn×Rnde la norme d´efinie park(X, Y)k= max(|x1|, . . . ,|xn|,|y1|, . . . ,|yn|).
(1) Pour tout (h, k)∈E, montrer que |φ(h, k)| ≤Ck(h, k)k2 pour une constante C que l’on d´eterminera.
Solution. — On a
|φ(h, k)|=
n
X
i,j=1
aijhikj
≤
n
X
i,j=1
|aij| |hi| |kj| ≤
n
X
i,j=1
|aij|
!
k(h, k)k2 d’o`u le r´esultat demand´e, avec C =Pn
i,j=1|aij|.
(2) Pour tout (X, Y) ∈ E, montrer que φ est diff´erentiable en (X, Y) et d´eterminer sa diff´erentielleDφ(X, Y) :E →R.
Solution. — L’application φ:Rn×Rn→R estbilin´eaire, c.-`a-d. lin´eaire en chacune des variables X etY. En effet, on a φ(λX, µY) =λµφ(X, Y) et :
φ(X+h, Y +k) =t(X+h)A(Y +k) = tXAY +thAY +tXAk+thAk
=φ(X, Y) +φ(h, Y) +φ(X, k) +φ(h, k).
D’apr`es la question 1), on a|φ(h, k)| ≤Ck(h, k)k2. Ceci montre que φest diff´erentiable en (X, Y) et sa diff´erentielle Dφ(X, Y) :Rn×Rn→R est donn´ee par
Dφ(X, Y)(h, k) =thAY +tXAk =φ(h, Y) +φ(X, k).
(3) Soit u : Rn → E, X 7→ (X, X). Pour tout X ∈ Rn, d´eterminer la diff´erentielle Du(X) :Rn→E.
Solution. — uest lin´eaire donc pour tout X ∈Rn on a Du(X) = u.
(4) Soit Q : Rn → R, X 7→ φ(u(X)) = tXAX. Pour tout X ∈ Rn, d´eterminer la diff´erentielleDQ(X) :Rn→R.
Solution. — Comme Q = φ◦ u, on a DQ(X) = Dφ(X, X)◦Du(X) = Dφ(X, X)◦u, i.e. pour tout X, h∈Rn on a :
DQ(X)(h) = Dφ(X, X)(h, h) =tXAh+thAX =φ(h, X) +φ(X, h).
Exercice 3. — (environ 10 pts) On pose f(x, y) =x6−2x3y+ 2y2−2xy+x2. (1) Justifier bri`evement, sans calculs, que f est de classe C2 sur R2.
Solution. — f est un polynˆome en deux variables, donc est de classe C∞ sur R2, donc a fortiori de classe C2 sur R2.
3
(2) D´eterminer les points critiques de f. Indication : pour un point critique (x, y), on exprimera y en fonction dex puis l’on r´esoudra l’´equationxP(x2) = 0 o`uP est un certain polynˆome de degr´e 2 ayant deux racines dans R∗+.
Solution. — On a
∂f
∂x(x, y) = 6x5−6x2y−2y+ 2x, ∂f
∂y(x, y) =−2x3+ 4y−2x donc (x, y) est un point critique si et seulement si 2y=x+x3 et
0 = 6x5−3x2(x3+x)−(x3+x) + 2x=x(3x2−4x2+ 1).
Le polynˆome P(X) = 3X2 −4X + 1 a 1 comme racine, donc se factorise sous la forme 3(X−1)(X−t) o`u t est la deuxi`eme racine, donc t = 1/3. Donc les points critiques sont donn´es par x= 0 ou x=±1 ou x=±1/√
3. Dans chaque cas, on a y =x(1 +x2)/2 donc lorsque x2 = 1 on a y =x et lorsque x2 = 1/3 on a y= 2x/3. On obtient donc les points critiques :
p0 = (0,0), p1 = (1,1), p2 = (−1,−1), p3 = 1
√3, 2 3√
3
, p4 = 1
√3, 2 3√ 3
.
(3) D´eterminer les d´eriv´ees partielles secondes de f et ´ecrire la matrice hessienne de f en un point p= (x, y).
Solution. — On a
∂2f
∂x2(x, y) = 30x4−12xy+ 2, ∂2f
∂y2(x, y) = 4
∂2f
∂y∂x(x, y) = ∂2f
∂x∂y(x, y) =−6x2−2.
Donc la matrice hessienne de f en un point p= (x, y) est Hf(x, y) =
30x4−12xy+ 2 −6x2−2
−6x2−2 4
.
(4) Pour chaque point critique p d´eterminer, en le justifiant soigneusement, si p est ou non un minimum ou maximum local de f ou un point selle.
Solution. — En p0, la matrice hessienne est A =
2 −2
−2 4
; on a d´et(A) = 4 > 0 et Tr(A) = 6>0 doncp0 est un minimum local.
Enp1 etp2 la matrice hessienne est B =
20 −8
−8 4
; on a d´et(B) = 16>0 et Tr(B) = 24>0 donc p1 (resp. p2) est un minimum local.
Enp3 etp4, on a 30x4 = 10/3 et 12xy= 6x2(1 +x2) = 8/3 donc la matrice hessienne est C=
8/3 −4
−4 4
.
On a d´et(C) = (32−48)/3<0 donc p3 etp4 sont des points selles.
(5) D´eterminez la valeur de f en chaque point critique.
4
Solution. — On a f(p0) = 0 =f(p1) = f(p2). En p3 et p4, on a 2xy= x2(1 +x2) = 4 9 et donc
f(p3) =f(p4) = 1 27− 4
27+ 8 27 −4
9 +1 3 = 2
27.