D115-Les arbres le long de la route
Solution
Question n°1
On utilise une propriété bien connue en géométrie sur les divisions harmoniques. Soient trois points A,B et C alignés dans cet ordre (avec AB=a < BC=b). Le lieu des points P du plan tels que PB est bissectrice de l’angle APB est le cercle (BB’) de diamètre BB’, les points
B’,A,B,C constituant une division harmonique caractérisée par le rapport BA/BC = B’A/B’C
= a/b.
On a B’B=2ab/(b-a). O étant le centre du cercle (BB’), 1 O1B=ab/(b-a). On note au passage que si TT’ est la perpendiculaire en A à BB’, TT’ est la polaire de C par rapport au cercle (BB’) et toute ligne passant par C et coupant le cercle en P et R et la polaire TT’ en Q , les points C,P,Q,R constituent également une division harmonique.
Avec quatre points A,B,C et D alignés (avec BC=c < CD=d), on considère une deuxième division harmonique C’,B,C,D caractérisée par le rapport CB/CD=C’B/C’D . On en déduit le cercle (CC’) de diamètre C’C=2bc/(c-b) et de rayon O2C=bc/(c-b). Si les deux cercles (BB’) et (CC’) se coupent, le point d’intersection situé dans le demi-plan au dessus de la ligne ABCD est le point P duquel les trois intervalles AB, BC et CD sont vus sous le même angle.
On obtient la figure suivante :
Soit α la mesure commune des angles APB, BPC et CPD. L’usage des identités
trigonométriques dans les triangles PHA, PHB, PHC et PHD permet d’établir la relation entre α et a,b et c :
c) b)(b c))/(a b
b(a (3ac ) (α
tg2 identité qui est définie si et seulement si le numérateur est positif c’est à dire 3ac>b(a+b+c).
A noter que :
- pour a>b>c, on a la même inéquation 3ac>b(a+b+c), - pour a<b et b>c, les deux cercles ne se coupent jamais et
- pour a>b et b<c, les deux cercles se coupent toujours quels que soient a, b et c.
- si deux intervalles adjacents sont égaux, il n’y a pas de solution, le point P étant rejeté à l’infini.
Exemples de triplets a,b,c sous forme d’entiers naturels .
La condition 3ac-b(a+b+c)>0 est représentée dans la colonne f(a,b,c)>0. Si la réponse est
« oui », il y a un triplet (a,b,c) qui répond à la question et l’angle αendegrésest mentionné en dernière colonne :
Question n°2
Partant de l’équation tg2(α)(3acb(abc))/(a b)(bc), on cherche d’abord d entier naturel tels que tg2(α)(3bd-c(b+c+d))/(b+c)(c+d), d’où l’équation :(3ac-b(a+b+c))/(a+b) = (3bd-c(b+c+d))/(c+d) qui donne une équation linéaire en d dont la solution est
) b ac /(ab ac
d 2 2 qui a toutes chances d’être une valeur rationnelle de la forme
N(d)/D(d). Les valeurs entières de a,b,c,d s’obtiennent en multipliant par le dénominateur de la fraction irréductible qui exprime d. Puis on poursuit le processus avec tg2(α)(3ce- d(c+d+e))/(c+d)(d+e) (3bd-c(b+c+d))/(b+c) = (3ce-d(c+d+e))/(d+e)
ebd2/(bcbdc2)… Bien entendu ce processus ne peut se poursuivre que si à chaque nouvelle étape, les valeurs calculées sont strictement positives.
Le tableau ci-après donne des quadruplets (a,b,c,d) pour les premières valeurs entières possibles de a, b et c (a<b<c).
a b c f(a,b,c)> 0
1 2 7 oui 0,0370 10,89
1 2 8 oui 0,0667 14,48
1 2 9 oui 0,0909 16,78
1 2 10 oui 0,1111 18,43
1 3 11 non
2 3 6 oui 0,0667 14,48
2 3 7 oui 0,1200 19,11
2 3 8 oui 0,1636 22,02
3 4 5 non
3 4 6 oui 0,0286 9,59
3 4 7 oui 0,0909 16,78
4 5 6 non
4 5 7 oui 0,0370 10,89
4 5 8 oui 0,0940 17,05
5 6 7 non
5 6 8 oui 0,0390 11,17
5 6 9 oui 0,0909 16,78
5 6 10 oui 0,1364 20,27
6 7 8 non
6 7 9 oui 0,0385 11,10
6 7 10 oui 0,0860 16,34
) (α
tg2 α en degrés
Le quadruplet (2,3,6,24) n’a pas de successeur car e<0. A l’inverse (8,10,15,30) donne (8,10,15,30,120) et (5,7,12,30) donne (5,7,12,30,350). Le tableau ci-après montre ce que deviennent la plupart des quadruplets précédemment calculés :
Jusqu’à présent on s’est attaché à déterminer les n-uplets dans lesquels les entiers
a,bc,d,…vont en croissant. Il en existe d’autres dont le profil des valeurs entières est en U.
Pour les identifier, on va partir des n-uplets déjà établis en cherchant des valeurs rationnelles inférieures au 1er terme du n-uplet considéré. Une formule de récurrence entre deux termes consécutifs va faciliter les calculs.
Quand n devient grand, l’angle α devient de plus en plus petit et tg2(α)0. Dès lors il est naturel de poser tg2(α)=p/q avec p et q entiers, p prenant des valeurs très petites (1 et 2 par exemple) tandis q prend des valeurs de plus en plus grandes .
Par ailleurs, on pose :
a b c N(d) D(d) (a,b,c,d) f(a,b,c)> 0
1 2 7 < 0 < 0 oui 0,0370 10,89
1 2 8 < 0 < 0 oui 0,0667 14,48
1 2 9 < 0 < 0 oui 0,0909 16,78
1 2 10 < 0 < 0 oui 0,1111 18,43
2 3 6 72 3 (2,3,6,24) oui 0,0667 14,48
2 3 7 98 1 (2,3,7,98) oui 0,1200 19,11
2 3 8 < 0 < 0 oui 0,1636 22,02
3 4 6 108 10 (15,20,30,54) oui 0,0286 9,59
3 4 7 147 7 (3,4,7,21) oui 0,0909 16,78
3 4 8 192 4 (3,4,8,48) oui 0,1429 20,70
4 5 7 196 17 (68,85,119,196) oui 0,0370 10,89
4 5 8 256 13 (52,65,104,256) oui 0,0940 17,05
4 5 9 324 9 (4,5,9,36) oui 0,1429 20,70
5 6 8 320 26 (65,78,104,160) oui 0,0390 11,17
5 6 9 405 21 (35,42,63,135) oui 0,0909 16,78
5 6 10 500 16 (20,24,40,125) oui 0,1364 20,27
5 7 12 720 24 (5,7,12,30) oui 0,0526 12,92
5 7 14 980 14 (5,7,14,70) oui 0,1111 18,43
6 7 15 1350 1 (6,7,15,1350) oui 0,2587 26,96
7 8 12 1008 36 (7,8,12,28) oui 0,1200 19,11
7 9 16 1792 32 (7,9,16,56) oui 0,1200 19,11
8 10 15 1800 60 (8,10,15,30) oui 0,0667 14,48
8 12 21 3528 72 (8,12,21,49) oui 0,0182 7,68
) (α
tg2 α en degrés
a b c d e (a,b,c,d,e)
2 3 6 24 < 0
3 4 7 21 < 0
3 4 8 48 < 0
4 5 9 36 < 0
4 5 10 80 < 0
5 6 11 55 < 0
5 7 12 30 350 (5,7,12,30,350)
5 7 14 70 < 0
7 8 10 14 392/ 17 (119,136,272,238,392)
7 8 12 28 392 (7,8,12,28,392)
7 9 16 56 < 0
8 10 15 30 120 (8,10,15,30,120)
8 12 21 49 1372/ 5 (40,60,105,245,1372)
13 15 21 39 2535/ 19 (247,285,399,741,2535)
- un1 b/a - un c/b
La relation tg2(α)(3acb(abc))/(a b)(bc) permet d’écrire un1= 1)]
q)(u [(p / q)]
(p p)u -
[(3q n n ou bien un [(pq)(un11)] / [3qp(pq)un1]. Prenons l’exemple p=1 et q=15 qui correspond au quadruplet (2,3,6,24). L’objet est de trouver des valeurs rationnelles <2 . On pose u =3/2 obtenu avec c=3 et b=2 ; il en résulte n
1
un = 5/4 a = 8/5, ce qui donne le quintuplet (8,10,15,30,120) qui a déjà été identifié. On continue le processus en posant u =10/8=5/4, il en découle n un1= 13/12 a = 96/13, ce qui donne le sextuplet (96,104,130,195,390,1560). On poursuit encore en posant
u =104/96=13/12, il en résulte n un1= 19/20, ce qui donne un 1er terme>2ème terme dans le 7- uplet (1920, 1824, 1976, 2470, 3705, 7410, 29640) qui donne à l’étape suivante le 8-uplet qui amorce bien une forme en U : (99840, 82560, 78432, 84968, 106210, 159315, 318630, 1274520) …. Le processus s’interrompt quand le kième terme calculé devient négatif.
Autre exemple, en partant de (4,5,9,36) on obtient le 8-uplet (342720, 24480, 10800, 7560, 7140, 8925, 16065, 64260)