• Aucun résultat trouvé

Eléments de la civilisation de Roessen à Saint-Léonard, Valais, Suisse

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Eléments de la civilisation de Roessen à Saint-Léonard, Valais, Suisse"

Copied!
15
0
0

Texte intégral

(1)

Article

Reference

Eléments de la civilisation de Roessen à Saint-Léonard, Valais, Suisse

GALLAY, Alain, GALLAY, Gretel

GALLAY, Alain, GALLAY, Gretel. Eléments de la civilisation de Roessen à Saint-Léonard, Valais, Suisse. Archives suisses d'anthropologie générale , 1966, vol. 31, p. 28-41

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:103371

Disclaimer: layout of this document may differ from the published version.

1 / 1

(2)

Eléments de la civilisation de Roessen à Saint-Léonard (Valais, Suisse).

par

ALAIN et GRETEL GALLAY

IN:rRODUCTION

Les recherches entreprises de 1956 à 1959 par le professeur M.-R. Sauter et l'Institut d' Anthropologie de l'Université de Genève dans la station terrestre de« Sur le Grand-Pré» à Saint-Léonard (district de Sierre, Valais) ont progressivement mis en évidence un ensemble du Néolithique moyen rattachable au complexe de Chassey-Cortaillod-Lagozza 1.

La civilisati,on néolithique de Saint-Léonard frappe par son originalité.

Nous pouvons y distinguer:

r. Un fond général partagé avec un ensemble d'autres stations.

2. Des partfcularités originales, limitées à un nombre restreint de stations, et provenant d'une différenciation régionale.

3. Des importations restreintes d'éléments étrangers au contexte, mais contemporains.

Sous 1, nous pouvons classer la presque totalité des formes céramiques, qui, à notre avis, se rattachent plus nettement au Cortaillod récent qu'au Chasséen 2, ainsi qu'une bonne partie des types lithiques, notamment les pointes ·de flèches à base concave. Sous 2, nous mentionnerons le décor de la céramique composé de registres de cannelures, de cupules, etc., qui, malgré nos recherches, n'a pas encore trouvé d'équivalent, et certa.ines particularités de l'industrie lithique dues à la pauvreté du milieu en silex (par ex. industrie en cristal de roche. Sauter, 1959). Le décor gravé à cuit se rapproche d'équivalents chasséens essentiellement par sa technique;

les motifs obtenus sont par contre originaux.

1 La civilisation de Cortaillod correspond, en Suisse, à l'aspect le plus ancien du Néolithique. Elle avait été anciennement désignée par Vouga sous le terme de Néolithique lacustre ancien. En fait il s'agit bien d'une civili­

sation du Néolithique moyen (le Néolithique ancien n'étant pas représenté en Suisse). La position stratigraphique de son équivalent français, le Cbasséen, ne laisse aucun doute à ce sui et.

2 M.-R. Sauter (1966) exprime un avis sensiblement différent et porte l'accent sur la parenté de Saint­

Léonard avec le Chasséen. Seule l'étude détaillée des formes permettra de trancher.

(3)

Nous porterons· ici notre attention sur certains éléments d'importation (point 3). Un premier exemple a déjà été. signalé. Il s'agit d'un fragment de plat décoré, à bouche carrée, qui a son exact équivalent à l'Isolino (lac de Varèse) en Italie septentrionale (Sauter 1966). Cet élément met une fois de plus l'accent sur l'importance des voies transalpines dans la formation du Néolithique valaisan. Nous voudrions signaler ici un nouvel élément, qui nous fait nous tourner dans une tout autre direction. Il s'agit de quatre tessons appartenant à un bol caréné de type Roessen 3 (fig. 1 et 2).

PRÉSENTATIÇ)N

Conditions de découverte. Deux des quatre pièces dont il sera question ici ont été trouvées par M. Georg Wolf, de Sion, découvreur de la station, au cours de ses observations de sauvetage effectuées au « Chantier Nord>> , situé à une vingtaine de mètres du chantier principa.:l (Sauter 1960, p. 266 et 270)·. L'avance de la carrière, très rapide dans cette zone de la colline, y avait considérablement entravé les recher:ches. Une fouille systématique effectuée en janvier et mars 1959 par M".-R. Sauter, sur quelques mètres carrés, et la surveillance assidue de G. Wolf tout au long de l'année ont pourtant permis de rassembler quelques renseignem.ents sur cette partie de la station et de sauver un matériel qui aurait irrémédiablement été perdu sous les coups de mine des carriers.

Sititation stratigraphique. Les fouilles du commencement de l'année 1959 avaient mis en évidence une séquence stratigraphique comparable à celle du chantier principal et comprenant, de bas en haut: un gravier morainique (couche 1), un niveau de loess stérile· (couche 2), dans lequel étaient creusé·es les fosses néolithiques, un niveau brun, compact, corres­

pondant au Néolithique (couche 3), un niveau, avec pavemen� grossier de pierres, attribuabl� au Bronze ancien (couche 4). Un niveau remanié con­

tenant des vestiges néolithiques et protohistoriques mélangés surmontait

· 1es couches en place.

Le matériel envoyé à l'Institut d'Anthropologie de Genève par G. Wolf avec deux des tessons don_t il est question ici (tessons 1 et 2), semble té­

moigner d'une séquence plus simple. Il se divise en deux: un premier lot que G. Wolf attribue à la couche 3, et qui èontient, effectivement, une forte majorité de tessons de facture néol�thique typique; et un deuxième lot,

s Les allusions à la civilisation de Roessen, contenues dans cette note, concernent e!-sentiellement les élé­

ments regroupés par W. Kimmig sous le terme de groupe de ·wauwil (Kimmig, 1948-SC'I).

(4)

A. ET G. GALLA Y

où les tessons néolithiques voisinent avec un matériel protohistorique fortement hétérogène, caractéristique des couches de remaniement. Un des deux tessons de type Roessen était associé au matériel de la couche 3.

Le catalogue du matériel porte les indications suivantes 4:

Tesson 1: SL 15124: Chantier Nord. N3? (indication G. Wolf).

Tesson 2: SL 15156: Chantier Nord. Nord-Ost. Oben (indication G. Wolf).

Tesson 3: SL17157: Déblais.

Tesson 4: SL 16851: Déblais.

Le tesson I est catalogué sous N3 ? , avec un ensemble de tessons am ..

caractéristiques technologiques incontestablement néolithiques, qui com­

prend quelques carènes de bols: En dépit de l'incertitude qui restera toujours

F1G. x. - Saint·Léonard. Reconstitution du bol de type Roessen.

1. SL 15124, 2. SL 15156, 3. SL 17157, 4. SL 16851. Ech.: 2:3.

liée à une observation non contrôlée de visu, nous pouvons considérer comme très probable l'appartenance de ce tesson exceptionnel à la couche 3 et au complexe néolithique de Saint-Léonard. Le tesson 2 provient vraisem­

blablement de la couche de remaniement superficielle. Le tesson 3, dont la

4 Numération des tessons, voir fig. I.

(5)

provenance n'est pas précisée, peut être recollé au tesson I. Toute précision manque pour le tesson 4, mais son appartenance au même récipient ne fait pas de doute.

Description. Les caractéristiques technologiques de ces quatre tessons sont assez particulières. Ces derniers partagent avec l'ensemble du matériel néolithique de S"tint-Léonard une grande dureté de la pâte, témoin d'une cuisson excellente. Par contre, l'épaisseur- des tessons est nettement infé­

rieure à la moyenne grandeur de récipient égale) et la surface est plus grossièrement lissée, surtout celle des faces internes. Des traces de lissage (probablement à la spatule) sont encore très visibles sur les surfaces externes.

L'examen attentif des pièces laisse l'impression d'une technique de fabri­

cation différente de celle de l'ensemble du Néolithique de la station. Un examen technique plus poussé (composantes de l'argile, degré de cuisson, minéraux rares, etc.) permettrait peut-être de préciser ces données.

La forme du récipient, de son côté, ne se laisse que partiellement recons­

tituer. Il s'agit d'un bol caréné à panse arrondie, tel qu'on peut en ren­

contrer dans le Roessen centré sur la Suisse. Le tesson 4 (SL I685I), qui présente trois rangées de points à une extrémité et une seule rangée à l'autre, pourrait théoriquement être orienté dans les deux sens. Pourtant l'extrémité portant les trois lignes de points est moins épaisse et probablement plus proche du bord du col que de la carène, ce qui nous incite à la placer vers le haut. Nous obtenons ainsi.un bol au col assez haut.

Si l'on reconstitue la céramique de cette manière, le décor comprendrait une bande de trois lignes horizontales de points imprimés à la base du col, directement au-dessus de la carène. Une bande identique, probablement proche du bord, limiterait le haut du col. Le tesson I porte en outre, sur la panse, deux points situés sur une ligne verticale partant de la carène Ce vestige de décor pourrait faire partie d'une bande verticale partant de la carène, perpendiculairement aux bandes de points du col et s'étendant sur une partie de la panse. Le tesson z (SL I5r56), qui provient certaine­

ment de la panse (points situés à la face convexe), parle dans le même sens.

Nous verrons que l'organisation du décor des céramiques Roessen simi­

laires confirme cette interprétation.

La technique du décor est intéressante. Il s'agit de lignes de points fortement imprimés dans la pâte crne. L'impression est parfois si profonde qu'elle crée de véritables petites pastilles en relief non intentionnelles à la face interne des parois. Les points sont irrégulièrement disposés et l'orien­

tation de l'impression variable. Ces observations parlent en faveur d'un

(6)

32 A. ET G. GALLAY

FIG. 2. - Saint-L(·onard.

En haut, ensemble des tessons à décor pointillé. Echelle en cm. Eu bas, détail du tesson I, SL 15124.

(7)

décor obtenu avec un fin stylet unique et non avec un peigne, qui aurait conféré plus de régularité aux lignes de points. Le diamètre du stylet devait être de l'ordre du millimètre. Il n'y a pas trace d'incrustation de matière colorante.

Interprétation. Nous avons donc, à Saint-Léonard, plusieurs tessons appartenant vraisemblablement à un seul récipient. Ce bol, de type Ro�sseri, est décoré de bandes horizontales et verticales de points fortement impres­

sionnés. Ce décor est obtenu avec un stylet si.mple dont la nature ·exacte ne peut être précisée, stylet poussé d�ns la pâte encore humide, plus ou moins perpendiculairement à la surface. On peut considérer l'appartenance de cette pièce a\l complexe néolithique de Saint-Léonard comme_ très probable. Ces caracté�istig.ues, tant au niveau de la technologie que du décor, tranchent pourtant radicalement sur le reste du matériel néolithique.

Il s'agit dànc d'un élément importé.

COMPARAISONS

La liste ci-dessous, qui rassemble des éléments portant un décor iden­

tique ou comparable, permettra de préciser la valeur culturelle et strati­

graphique de l'importation valaisanne 5•

ALLEMAGNE

Bischoffingen. Ldkr. Fribourg-en-Brisgau. Station de Breitenfeld.

D. Un tesson de col de vase avec quadruple ligne horizontale de points profondément impressionnés, serrés les uns contre les autres (fig. 3, 2).

C. Trouvaille fortuite (dans une fosse ?).

A. Du même lieu de trouvaille: plusieurs fragments de plat à pain. Un tesson avec _une double impression digital.e pincée. Le même site a en outre livré un tesson à .décor Roessen et plusieurs fi;agments de céramique Michelsberg (bords simples, un bord encoché, etc).

M. Fribourg-en-Brisgau, n° 48/10.

L. Inédit.

Ihringen. Ldkr. Fribourg-en-Brisgau. Site d'Oberbrunnental.

D. Un tesson très semblable à celui de Bischoffingen: fragment de col de vase avec quadruple ligne horizontale de points profondément impressionnés (fig. 3, 6).

5 Le catalogue suit l'ordre alphabétique des communes groupées par pays. D. Descriptions des pièces présentant un décor comparable à celui de Saint-Léonard. C. Condicitions de découverte; situation stratigra­

phique et validité du matériel. A. Associations; matériel associé directement aux pièces décrites et attribution culturelle éventuelle. M. Musées; lieu de conservation. L. Littérature.

Arch. suisses d'anthrop. gén. -T. XXXI. - x966

(8)

34 A. ET G. GALLA Y

C. Matériel homogène provenant d'une couche d'habitat (fosse ?). Trouvaille 1944.

A. Tessons de facture Michelsberg, un fragment de plat à pain décoré d'empreintes digitales en surface et sur la tranche.

M. Fribourg-en-Brisgau, n° 44/8.

L. BFB, 18, 1948-50, p. 219 (tesson inédit).

FIG. 3. - Tessons Roessen de provenances diverses.

r. Scbôtz I, 2. Biscboffingen, 3. Burgâscbi·Est, 4. Lingolsheim, 5. Niedereggenen, 6. lhriogen. Ecb.: 2:3.

Jechtingen. Ldkr. Fribourg-en-Brisgau. Camp du Helgenberg.

D. Un bol à panse bombée avec ligne médiane horizontale tracée à la spatule, bordée, à sa partie supérieure, d'une ligne d'impressions au poinçon. Col avec registres verticaux de trois lignes de points impressionnés. Panse avec une bande horizon­

tale de trois lignes-de points. Un autre tesson portant trois lignes de points appar­

tient probablement au même vase (fig. 4, 1).

C. Dans une fosse ronde. Matériel homogène.

(9)

A. Un autre tesson à décor Roessen, un tesson à mamelon simple, un fragment de fond plat typique, un bol à parois en S, orné d'une ligne horizontale de doubles impres­

sions digitales pincées (comparable à l'exemple de Bischoffingen), etc.

M. Fribourg-en-Brisgau.

L. BFB, 18, 1948-50, p. 45 et pl. 7, B5.

Niedereggenen. Ldkr. Mülheim. Camp du Hagschutz.

· D. Un fragment portant trois séries de deux lignes verticales de points très fins im­

pressionnés (fig. 3, 5). Plusieurs autres fragments portent un décor analogue.

C . . Fouilles Kraft, 1928. Eléments Roessen dans une couche inférieure séparée par un niveau de tuf du niveau supérieur qui aurait contenu les éléments Michelsberg.

Stratigraphie non confirmée par le sondage 1935 (matériel mélangé).

A. Céramique Roessen décorée. Céramique fine non décorée se rapprochant du Michels­

berg. Cruche à anse, mamelons perforés, plat à pain, pointes de :flèches triangu­

laires à base concave. Quelques pointes de Dickenba.nnli, haches polies en apha­

nite.

M. Fribourg-en-Brisgau (matériel non classé stratigraphiquement).

L. BFB, 18, 1948-50, p. 47-49 et pl. 9, 10.

Oberrotweil. Ldkr. Fribourg-en-Brisgau. Gravière Sacherer.

D. Deux tessons de même facture appartenant à un même vase. Il s'agit d'un bol de type Roessen. Une large bande continue, impressionnée à la spatule, sépare le col de la panse bombée. Panse ornée de registres verticaux de six lignes de points profon­

dément impressionnés, très serrés. Col portant un décor analogue, plus grossier, où le stylet a été retiré obliquement (et non perpendiculairement comme sur la panse), (fig. 4, 2).

C. Dans une couche brun foncé sous un niveau contenant des tessons médiévaux et actuels.

A. Tessons Bronze moyen et une lame de silex non retouchée.

M. Fribourg-en-Brisgau.

L. BFB, 17, 1941-47, p. 277 et pl. 65,5 et 6 (les deux tessons sont figurés séparément et orientés à l'envers).

Pflaumloch. Ldkr. Neresheim. Camp du Goldberg.

D. Un fragment de bol caréné portant, à la partie inférieure du col, une ligne horizon­

tale incisée séparant en deux quatre lignes de petits points impressionnés.

C. Matériel hétérogène appartenant à plusieurs périodes. Séquence stratigraphique sujette à de nombreuses discussions.

A. Civilisations néolithiques représentées: Roessen ancien classique, groupe de Schwie­

berdingen, Michelsberg, Altheim, Cordé (signalons également du Bronze ancien).

M. Stuttgart ou Nôrdlingen ? L. Bersu, 1 936, pl. 44, en haut, n° I .

(10)

A. ET G. GALLA Y

· FIG. 4. - Tessons Roessen de provenances diverses.

I. Jechtingen, :2. Oberrotweil. Ecb.: 2 :3.

(11)

FRANCE Gonvillars. Haute-Saône. Baume de Gonvillars.

D. Ensemble Roessen comprenant notamment des bols décorés de points impres- sfonnés.

C. Matériel homogène·en stratigraphie. Couche X.

A. Pointes de flèches triangulaires, perles en terre cuite, etc.

M. Collection P. Pétrequin, actuellement en dépôt à Besançon.

L. Fouil!es P. Pétrequin; inédit.

Lingolsheim. Bas-Rhin. Gravière Schott vraisemblablement.

D. Un tesson à pâte fine, orné de trois bandes verticales de trois lignes de très petits points impressionnés (de façon légèrement oblique par rapport· à la surface de la poterie) (fig. 4) .

C. Incertaines. Trouvaille 1943.

A. Inconnue.

M. Strasbourg.

LIECHTENSTEIN

Eschen. Camp du Lutzengütle.

D. Tessons portant des lignes horizontales irrégulières de petits points profondément impressionnés (stylet perpendiculaire) . Ce décor se distingue des autres par une plus grande irrégularité de disposition. Deux autres tessons portent des V faits de trois lignes de points impressionnés incrustés de blanc.

C. Proviennent de la couche VI, la plus inférieure. Couche V attribuée au Michelsberg, couche IV au Horgen.

A. Cruches à anse à décor Schussenried, bouteilles à col rétréci et fond aplati, j arres à profil en S et fond aplati, bords finement encochés, bords épaissis avec empreintes digitales typ� Michelsberg. Mamelons perforés (disposition binaire) . Dénomination de E. Vogt: Âltere Schussenrieder Kultur (1959), Lutzengütle-Kultur (1964).

M. Vaduz et Musée National, Zurich.

L. . Baer, 1959, pl. 2, 3. J b. Leicht., 1944, fig. 16, 2, 3 et 4 et fig. 18, 13 et 14. Pour le con­

texte, voir aussi Vogt, 1964, fig. 2, p. 11.

Eschen. Camp du Lutzengütle.

D. Série de points impressionnés, formant souvent un décor en lignes horizontales, parallèles au bord. Par sa position sur le haut des poteries, en rapport direct avec le bord (les dessins publiés ne permettent guère de j uger de la technique), ce décor se rapproche des décors impressionnés du Michelsberg (voir par ex. Baer, Î959, pl. 2, fig. z) et s'éloigne du décor de type Roessen.

C. Proviennent de la partie inférieure de la couche V, couche attribuée au Michelsberg.

A. Céramique plus grossière que dans la couche VI. Bords simples évasés, bords épaissis ornés d'impression digitales. Cordons parallèles au bord avec impressions digitales. Formes des récipients mal connues. Dénomination de E. Vogt: Âltere Pfyner K ultur ?

(12)

A. ET G. GALLA Y M. Vaduz et Musée National, Zurich.

L. Vogt, 1964, fig. 14, n° 15, r8 et 2 1.

Schellenberg. Camp de Borscht.

D. Un fragment de bol à épaulement de type Roessen. Epaulement décoré d'une ligne horizontale de chevrons emboîtés les uns dans les autres, limitée à sa partie inférieure par une ligne horizontale de petits points impressionnés très espacés les uns des autres.

C. · Dans le niveau le plus inférieur, sous un niveau contenant un mélange « Horgen- Michelsberg ». Matériel homogène.

A. Céramique Roessen bien caractérisée. Bords encochés, etc.

M. Vaduz.

L. JbSGU, 39, 1948, fig. 23 (48/527), p. gr.

SUISSE Burgiischi. Soleure. Station littorale de Burgaschi-Est.

D. Un tesson avec une série de trois lignes horizontales parallèles de points et deux bandes verticales de trois lignes de points. Les points des lignes verticales ont été obtenus en retirant le stylet de façon oblique, ce qui rend les points moins régnliers (fig. 3, 3) .

C. Couche unique située entre deux niveuax de craie lacustre. Matériel homogène.

Période unique.

A. Céramique Cortaillod récent, écuelles carénées, j attes, j arres à mamelons. Un autre tesson Roessen porte des séries interrompues de trois traits continus hori­

zontaux. Pointes de flèches triangulaires à base concave.

M. Soleure.

L. Pinôsch, 1947, pl. 7,r. Von Gonzenbach, 1949, pl. 3,8.

Egolzwil. Lucerne. Station palustre d'Egolzwil III.

D. « ... Un tesson noir fin à impressions rondes serrées sur deux rangs » (Von Gonzen­

bach, 1949, p. 18).

C. Fouilles A. Graf et A. Greber, 1932-33. Couche unique.

A. Une pointe de flèche à tranchant transversal. Haches polies. Tessons avec anse�.

j arre à double mamelon triperforé. Cortaillod ancien selon von Gonzenbach. Les fouilles entreprises par E. Vogt ont confirmé l'attribution.

M. Schôtz.

L. Von Gonzenbach, 1949, p. 18. JbSGU, 1933, p. 47-48.

Schàtz. Lucerne. Station palustre de Schôtz I.

D. Bel ensemble de bols décorés de type Roessen. Quatre d'entre eux, figurés par von Gonzenbach, portent des séries de points verticaux profondément impres­

sionnés. Nous en donnons un exemple, fig. 3,r.

(13)

C. Matériel homogène provenant de deux maisons à plancher de bois. Période unique (pourtant la grande maison comprend quatre sols de réfection successifs).

A. Céramique Cortaillod ancien. Jarres à fond rond, grandes bouteilles, etc. Cordons impressionnés.

M. Musée National, Zurich.

L. Von Gonzenbach, 1949, pl. 3, fig. 3, 3c, 6 et I I .

CONCLUSIONS

Tous les exemples mentionnés ci-dessus, sauf ceux du site du Lutzen­

gütle, se rapportent au même type de décor, dont les principales carac­

téristiques sont les suivantes:

Support. Bol.de type Roessen. Nous entendons par là les formes limi­

tées au groupe de Wauwil, apparentées morphologiquement au Roessen ancien (groupe du Nerkar) et très distinctes des bols carénés du Roessen récent. Il s'agit de bols profonds (hauteur relativement importante par rapport à la largeur), à panse arrondie et col haut. Le col peut être relié à la panse, généralement un peu plus large que i'ouverture, soit sans solution de continuité, soit en formant une simple carène, soit enfin en délimitant un épaulement.

Economie du décor 6• Le décor est composé de bandes horizontales ou verticales, formées de 3 à 6 lignes de points très serrés les uns contre les autres. Les bandes horizontales sont généralement situées sur la zone reliant le col à la panse, qu'il s'agisse du début de la partie bombée, d'une carène ou d'un épaulement. Elles y sont parfois associées à d'autres types de décor Roessen, toujours limités à une bande médiane séparant horizon­

talement le récipient en deux. Les bandes verticales forment des registres successifs plus ou moins espacés les unes des autres, situés sur la panse du bol, parfois sur le col. Les bandes sont toujours rectilignes, jamais incurvées ; elles ne sont jamais obliques et s'articulent toujours, soit parallèlement, soit perpendiculairement les unes aux autres.

Technologie du décor. Les points sont obtenus par impression profonde d'un mince stylet unique. L'impression s'opère, soit dans un axe perpendi­

culaire à la surface, soit dans un axe légèrement oblique. Dans ce dernier cas les trous perdent de leur régularité.

6 Strictement parlant, nous entendons par économie du décor l'organisation des zones décorées et non décorées à la surface du récipient. Nous n'avons pourtant pas séparé ici ce point de vue de celui qui s'attache à la nature même des éléments décoratifs.

(14)

A. ET G. GALLA Y

D'une façon générale, ce décor se distingue bien, tant par son support habituel_ que par sa disposition a la surface du récipient et par sa technique, des décors pointillés associés à la céramique « Michelsberg » du lac de Cons­

tance (céramique appartenant au groupe de Pfyn ?). Dans ce cas, les points sont beaucoup plus gros, et les récipients sur lesquels ils se ren­

contre�t ne peuvent être assimilés au Roessen.

Nous passerons ici rapidement sur la position c.ulturelle et stratigr

phique de ces éléments, la liste donnée ci-dessus étant suffisamment éloquente par elle-même. Nous les trouvons successivement associés, en tant qu'éléments isolés, à la civilisation d'Egolzwil (Egolzwil III), au Cortaillod ancien (Schütz I) et récent (Burga.schi-Est et Saint-Léonard), au « Michelsberg » de la région de Fribourg-en-Brisgau (Bischoffingen, Ihringen, Jechtingen).

Le cas d'Oberrotweil peut être considéré comme aberrant (probablement · mélange). Le seul site où ces éléments ne semblent pas intrusifs est celui de Niedereggenen ; on peut lui adjoindre vraisemblablement la Baume de Gonvillars.

Cette constatation nous ferait placer l'origine de ce décor dans une région située entre la trouée de Belfort et le Kaiserstuhl. Sa zone de diffu­

sion principale comprendrait un triangle dont les trois sommets seraient la Baume de Gonvillars à l'ouest, le Kaiserstuhl au nord et le Liechtenstein à l'est. Son extension dans le temps pourrait être à cheval sur la fin du Cortaillod ancien et le début du Cortaillod récent. Nous ne reviendrons pas ici sur le problème de la place des éléments Roessen dans les civilisations néolithiques de la Suisse et sur celui des affinités de ce matériel, générale­

ment comparé au Roessen ancien. Qu'il nous soit pourtant permis d'in­

sister, pour conclure, sur l'importance que peuvent revêtir des éléments d'importation isolés, comme celui qui est à l'origine de cette note, pour la synchronisation de sites fort éloignés les uns des autres 7 •

BIBLIOGRAPHIE

Abréviations. - ASAG, Archîves suisses d'Anthropologie générale, Genève. - BFB, Badische Fundbericbte.

Freiburg im Breisgau. - Jb Liecht., Jahrbuch des historischen Vereins für das Fürstentum Liechtenstein, Vaduz - JbSGU, Jahrbuch der schweizerischen Gesellschaft für Urgeschichte (Annuaire de la Soc. suisse de Pré­

histoire, Frauenfeld et Bâle). - Monogr., Monographien zur Ur- und Frühgeschichte der Schweiz, Bâle. (Valable également pour la liste comparative de sites.)

BAER, A. Die Michelsberger Kultur in der Schweiz (Monogr. 12), 1959.

BERSU, G. Rossener Wohnhiiuser vom Goldberg. Germania, 20, 1936, pp. 239 et suiv.

GoNzENBACH, V. von. Die Cortaillodkultur in der Schweiz (Monogr. 7), 1949.

7 Nous remercions le Staatliches Amt /ür Ur· und Frühgeschichte, Freiburg im Breisgau, de nous avoir permis de fii;urer les tessons du Musée de Fribourg.

(15)

K1MMlG, W. Zur Frage der Rossener Kultur am südlichen Oberrhein. BFB, 18, 1 948-50, pp. 42-62.

PmoscH, S. Der Pfahlbau Burgiischisee Ost. Jahrb. für solothurnische Gesch., 20, 1947, pp. 3-97.

SAUTER, 1\1.-R. Sur une industrie en cristal de roche dans le Valais néolithique. ASAG, 24, 1-2, 1959, pp. 18-43.

Les relations du-Néolithique du type de Saint-Léonard ( Valais, Suisse) avec Cor­

taillod, Chassey et Lagozza. VII• Congrès international des Sciences préhist.

et protohist. , Prague, 1966 (à paraître).

Préhistoire du Valais des origines aux temps mérovingiens. Deuxième supplément à l'inventaire archéologique (r955-r959) , Vallesia, Sion, 15, 1966, pp. 241-296 (Saint-Léonard, pp. 264-271 ).

VoGT, E. Der Stand der neolithischen F orschung in der Schweiz, in : L'Europe à la fin de l'A ge de la pierre. Symposium Prague 1959 (61), pp. 459-488, et JbSGU, 51, 1964, pp. 7-27.

Institut d' A nthropologie de l'Université de Genève

Références

Documents relatifs

Et encore cette statistique est-elle basée uniquement sur les chiffres fournis par les associations de métiers, elle est donc incom- plète, et cola d'autant plus que dans les

Relativement à l'Exposition nationale de Genève, il a été communiqué que le Comité central remettra à chaque exposant 3 cartes gratuites ou une carte d'abonnement pour toute

Il n'en est pas moins vrai (pie le nombre île montres annuellement fabri- quées augmente, somme toute, mais dans une proportion plus grande que celle de la valeur représentée, ce

[r]

Les périodes, vitesses et longueurs des poches et des bouchons sont calculées à l'aide des données provenant de deux sondes espacées de la distance d.. Le taux de coalescence des

En complément de ces gestes, porter un masque quand la distance d’un mètre ne peut pas être respectée. et en présence d’élèves pour les personnels Se

Définition n°6 : asymptote verticale Soit f une fonction.. Donner les équations

• En seconde approximation, on peut envisager d'interpréter la valeur légèrement supérieure du coefficient par le fait qu'une partie de la masse des ressorts participe à