HAL Id: jpa-00206441
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Submitted on 1 Jan 1966
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Un modèle de champ cristallin pour le gallate de dysprosium
Y. Ayant, P. Mollard, J. Rosset
To cite this version:
Y. Ayant, P. Mollard, J. Rosset. Un modèle de champ cristallin pour le gallate de dysprosium. Journal
de Physique, 1966, 27 (9-10), pp.536-542. �10.1051/jphys:01966002709-10053600�. �jpa-00206441�
536.
UN
MODÈLE
DE CHAMP CRISTALLIN POUR LE GALLATE DE DYSPROSIUM Par Y.AYANT,
P. MOLLARD et J.ROSSET,
Laboratoire
d’Électrostatique
etPhysique
duMétal,
Grenoble.Résumé. 2014 Nous avons évalué, à
partir
d’une nouvelle série de mesures de lasusceptibilité paramagnétique
dugallate
dedysprosium
à structure grenat, lesparamètres
de l’Hamil- tonien :He =
03B1[A02
r2> O2 + A22
r2 >O22] + 03B2A04
r4 >[O04
-5/~2 O44]
+ 03B3A06
r6 >[O06 + 1/~2 O46].
Nous avons trouvé :
A02
r2 > = 147cm-1 ; |A22
r2>|
= 250cm-1 ;
A04
r4 > = - 207cm-1 ; A06
r6 > = 58 cm-1.Abstract. 2014 We have estimated, from a new series of measurements of the
paramagnetic susceptibility
of garnet-structuredysprosium gallate,
the parameters of the HamiltonianKc =
03B1[A02
r2> O02 + A22
r2 >O22] + 03B2A04
r4 >[O04 - 5/~2 O44]
+ 03B3A106
r6 >[O06 + 21/~2 O46].
We have found :
A02
r2 > = 147cm-1 ; |A22
r2 >|
= 250cm-1 ;
A04
r4 > = - 207cm-1 ; A06
r6 > = 58 cm-1.PHYSIQUE 27, 1966,
Introduction. - Des
publications
récentes~1~, [2], [3]
ont montré que l’Hamiltonien decouplage
cristallin d’un ion Er+ + + dans le
gallate
d’erbiumà structure grenat
pouvait
êtrereprésenté
de ma-nière satisfaisante par :
ce Hamiltonien rendant compte aussi bien des
spectres d’absorption optique
que des courbes desusceptibilité
et d’aimantation.Il était donc intéressant de voir si un Hamiltonien
cristallin de ce type
pouvait
encore êtreenvisagé
pour le
gallate
dedysprosium.
Hamiltonien cristallin
proposé.
- Enfait,
nousavons
employé
l’Hamiltonien :Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01966002709-10053600
537
qui
ne diffère de(1)
que parl’adjonction
des termesdu deuxième ordre en
0g
et022.
Cet Hamiltoniencorrespond
à un choix d’axesOx, Oy,
Oz tels que Ox coïncide avec l’axecristallographique OZ, Oy
et Ozétant
portés,
commel’indique
lafigure
1 par lesbissectrices de
(OX, OY).
FIG. 1
Notons que l’environnement étant
grossièrement cubique (les
huitpremiers
voisins d’un ionDy+ + +
étant
approximativement
situés aux sommets d’uncube,
l’ionDy+ + +
occupant le centre de cecube);
il faut
prendre,
conformément à la table(1)
del’article de
Lea,
Leask et Wolf[4],
W et xpositifs.
La valeur de x étant déterminée par
l’équation :
nous pouvons obtenir une estimation
grossière
dela valeur de ce
paramètre
dans notreproblème
sil’on admet que le rapport
r4
>jAe
>varie peu
lorsque
l’on passe dugallate
d’erbium(où A4
r4 >jAg
r6 > ^_’ -7,2,
valeur déduite de la référence[1])
augallate
dedysprosium.
Danscette
hypothèse,
on trouve x ^_r0,6.
Passons maintenant à la détermination des coef- ficients x, a, b et W intervenant dans
(2).
Pour T
5 °K,
la courbeexpérimentale xT
=/(F)
relative à JV ionsDy+ + + (fig. 2)
peutêtre
représentée
parl’équation :
Par
ailleurs,
uneexpression théorique
du(yT),
peut être déduite de la formule de Van
Vleck :
où
lA
> etlA’
> sont les deux vecteurs propres normés associés à la valeur propre laplus
basseFIG. 2.
lA’
> =conjugué de A
> dans le renversement du temps.En posant :
et compte tenu de ce que :
L’équation (5)
devient :Nous avons alors demandé au Laboratoire de
Mathématiques Appliquées
de la Faculté desSciences de nous
fournir,
sous forme detableaux,
lesvaleurs de
(xT)o
calculées à l’aide de(6)
et cecipour un
grand
nombre de valeursphysiquement plausibles
desparamètres x, a
et b.L’examen de ces tableaux nous a
permis
de faireles constatations suivantes : un ne peut être obtenu que dans deux cas :
- où le fondamental est un état
B:=1: 11/2
>presque pur
(valeur
maximale du= 6,72
pourun
état 1± 11/2
> pur - mais encore inférieure à la valeurexpérimentale).
Ceci seproduit
pour x voisin de0,6 ;
- ou le fondamental est un
état ~ 13/2
>presque pur
(valeur
maximale du(xT)o
=9,39
pourun état
~~ 13/2
>pur).
Ceci seproduit
pour xcompris,
grossomodo,
entre0,40
et0,50.
Cette dernière situation est donc la seule compa- tible avec la réalité
expérimentale.
Nous avonsconsigné,
tableauI, quelques-uns
des lots de valeurs(a, b, x)
donnant un(xT)o
=7,5.
TABLEAU 1
On voit ainsi que a est
négatif (donc, puisque
ocest
négatif, Ag r2
> estpositif)
et se situe auxenvirons de - 2. Par contre, les informations rela- tives au
produit
pour les bassestempératures
ne
peuvent
nous donner des valeurs suffisammentprécises
pour x et b.Nous avons alors utilisé les résultats obtenus par Hadni et Mme
Veyssié [6]
et relatifs au spectred’absorption
dugallate
dedysprosium
entre 10 et100 cm-1. Ces auteurs
indiquent
des niveaux élec-troniques Es
et.EC
localisésapproximativement
à 20et 67 cm-1 au-dessus du fondamental électro-
nique EA,
si bien que :p =
(Ec
-EA)
-EA) - 3,4.
Nous avons construit les courbes traduisant i’évo- lution des valeurs propres de
Jeo IW
en fonctionde x,
et ceci pour un certain nombre de valeurs de a et b
(on
trouve,(fig. 3), quelques-unes
de cescourbes,
pour a
= - 1,8).
Nous avons alors pu déterminerles valeurs
de x, a
et bqui
permettent d’obtenir à la fois un bon(xT ) o
et un bon écart relatif entre lestrois
plus
bas niveaux cristallins. Nous avons trouvé :Fi c.. 3.
Nous avons enfin évalué le coefficient W. Pour
cela,
nous avonsexploité
la courbeexpérimentale XT
= relative aux hautestempératures (du
FIG. 4.
539
290 oR à 1 500 °K
environ).
Cettecourbe,
repro-duite (fig. 4),
adéjà
étépubliée,
il y aquelques années,
par Pauthenet Aléonard[5].
En
effet,
dans une zone detempérature
où kT setrouve
compris
entre lecouplage
fin et lecouplage cristallin,
on peut, pour leproduit xT,
donner ledéveloppement
suivant :La démonstration de la formule
(7)
a été donnéeen
Appendice.
Ainsi,
pour T suffisammentélevé,
on obtient uneloi :
c’est
précisément
la loi de Curie àlaquelle
obéitl’ion libre. De
plus,
si l’on remarque que :on voit que le « décrochement » aux basses
tempé-
ratures se fait non pas en
1 jT
mais en Ce décrochement en s’observe effectivement surla
figure
4. Il est encore mieux mis en évidence sil’on trace la courbe
xT
=qui
est bien unedroite (1j.
Dans cesconditions, l’équation (7)
peut s’écrire :Prenant
13,86 ;
=13,40
(valeur
redéterminée parMollard)
et ayant faitchoix,
en cequi
concerne lesparamètres
deJec, (1) Notons, incidemment,
que dans lediagramme xT
=f(1JT2),
on peut observer unléger
« décrochementau décrochement »
qui
nous apermis
de vérifier que la loiexpérimentale xT
=f(T)
aux hautestempératures
est
xT
= A -f - j-CT,
le coefficient C corres-pondant
à un terme duparamagnétisme
constant ;ce coefficient déterminé àpartir
dugraphique XT
===f(1/T2)
est de l’ordre de
10 ,
en bon accord avec le parama-gnétisme
constantthéorique.
de
it
=0,48 ; a = - 2,1 ;
b = 0(hypothèse simpli-
ficatrice supposant
l’équivalence
de l’axe Ox avecl’axe
Oy),
nous avons trouvé :L’écart total des niveaux issus du J =
15/2
s’endéduit si l’on connaît l’écart des valeurs propres extrêmes de
Rcjw.
Avec le choix de nos para-mètres,
nous trouvons :Les incertitudes sur W et AE sont difficiles à
estimer ;
nous avonscependant
de bonnes raisons de croire que l’incertitude sur laquantité
i (ZT) est prédominante
et peut entraînerjusqu’à 10 %
d’erreur sur W et Nousadopterons
donc
AEtotai
=57C -I-
60 cm-’.Compte
tenu de ceque
=1,56,
pour avoirEB - EA
~70nous sommes conduits
(voir fig. 3)
àadopter
endéfinitive :
d’où,
en cequi
concerne les coefficients intervenant dans(2’) :
Ces valeurs sont à comparer avec celles déduites de l’étude des spectres
optiques [7].
L’accord est bonen ce
qui
concerne r4 > etAg
>,mais,
par contre, nos valeurs de
A2
r2 > etA2 r~>
sont
plus
fortes. 2Nous avons, en dernier
lieu,
cherché à évaluer les valeurs de r4 > et r6 > àpartir
de nos résul-tats : à l’examen des résultats du tableau II de l’article de
Hutchings
et Wolf[8],
il n’est pas dérai- sonnable de penser que les valeurs des coefficientsA4
et
Ag
restent à peuprès
les mêmes dans toutela
série des
gallates,
aluminates et ferrites(2). Adop-
tons, donc en moyenne
A4
= 1 18066 nous déduisons :
Ces valeurs sont à comparer aux r4 > et
r6 > donnés par Mme
Veyssié [Il :
Dans les deux cas, on trouve des valeurs de r4>
et r6 > considérablement
plus grandes
que celles données par Freeman et Watson[9J.
(2)
Ceci ne constituequ’un pis
aller mais c’est tout ceque nous pouvons faire en l’absence de données cristallo-
graphiques
raffinées sur legallate
dedysprosium.
Courbes de
susceptibilités jusqu’à
300 OK. -Nous avons tracé deux courbes
théoriques xT
=courbes calculées par la formule de Van
Vleck,
enutilisant les vecteurs propres de
(2)
pour :et en
adoptant
les niveauxd’énergie
suivants :autres niveaux
négligés.
Nous nous sommes con-tentés de
l’approximation b
=0,
non pas tellement à cause de l’indétermination de b dans notremodèle,
mais surtout à cause du peu d’influence
qu’à
ceterme sur les vecteurs propres de
(2) (l’influence
de bsur les valeurs propres de
(2)
estplus importante,
mais ne
joue
pas icipuisque
nous utilisons les niveauxd’énergie
déterminés parspectroscopie).
Il est bon de noter que la courbe
expérimentale xT
=/(T)
pour T 5 OK peut nous livrer encoreune information : une valeur
approchée
par défaut de laquantité
EB - EA. En calculant par la for- mule de Van Vleck la pente de cette courbe(égale, rappelons-le,
à0,30),
on obtient :Soit EB - EA > 17 cm-1 avec une erreur
systé- matique
par défaut dequelques
cm-1.Les résultats relatifs aux deux courbes
théoriques xT
=f(T)
sontreportés
tableau II. Ces courbessont confrontées
(fig. 5)
avec la courbeexpérimen-
tale déterminée par Mollard. On note que, pour TABLEAU II
T > 100
OK,
leproduit (XT) théorique
devientpratiquement
constant alors que ce n’est pas le caspour le
(xT) expérimental.
Cela vient du « para-magnétisme
constant » dû aux niveauxsupérieurs (situés
àplus
de 150 cm-1 au-dessus du fonda-mental)
etqui
a éténégligé
dans ce calcul. Cettecorrection, minime,
améliorerait l’accord avec l’ex-périence,
accordqui
est de l’ordre de 5%
pour les deux courbesthéoriques.
Remerciements : Nous remercions Mme M.
Veyssié qui
nous acommuniqué
ses résultatsexpérimentaux
avant
publication
ainsi que M. E.Belorizky
pour de nombreuses discussions etsuggestions.
541
APPENDICE
10
Rappel
de la formule de Van Vleck. -- La for- mule de VanVleck, qui
donne lasusceptibilité atomique
selon une direction Oz(par exemple)
s’écrit :
-
où les EA
désignent
les niveauxd’énergie
enchamp nul,
les fonctions proprescorrespondantes
étantnotées I A,
i >(l’indice supplémentaire
i étant intro-duit pour tenir compte d’une
dégénérescence
éven-tuelle du niveau
EA) ;
est la composante selon Oz du momentmagnétique
considéré. Si l’on pose :on peut
alléger
l’écriture de(A.1) qui
devient :((J.B désignant
lemagnéton
deBohr). Si,
deplus,
ontravaille sur une
poudre,
on calculeplutôt :
qui,
si l’on pose :numériquement
en u. é. m. cgs,20 Cas d’un
multiplet fondamental
écarté desautres niveaux excités. -
Appelons
alors :E«, Eg, Ey,
... les niveaux relatifs au fondamentalEB, Eoe
... les niveaux excitéset supposons que :
FIG. A.I.
la formule
(A.4) s’écrit,
ennégligeant
les niveaux excités :Comme,
parhypothèse, pEç
sont, parhypothèse,
bien inférieurs àl’unité,
undévelop-
pement
en série estpossible :
542 Enfin :
Prenons comme
origine
le centre degravité
du niveaufondamental, Alors, (A.7)
et(A.6)
s’écrivent :On donne à cette
expression
une formeplus
commode en revenant à la définition des
quantités
où M est le moment
magnétique exprimé
en ma-gnéton
de Bohr : Si Hdésigne
la matrice(G
XG)
de l’Hamiltonien relative au
multiplet
fondamental,->
M la matrice
( G
XG)
du momentmagnétique
en l-LBManuscrit reçu le 10 mars 1966.
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