HAL Id: jpa-00208376
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Submitted on 1 Jan 1975
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Régimes transitoires simples de fortes déformations d’une macromolécule
S. Daoudi
To cite this version:
S. Daoudi. Régimes transitoires simples de fortes déformations d’une macromolécule. Journal de
Physique, 1975, 36 (12), pp.1285-1292. �10.1051/jphys:0197500360120128500�. �jpa-00208376�
RÉGIMES TRANSITOIRES SIMPLES DE FORTES DÉFORMATIONS
D’UNE MACROMOLÉCULE
S. DAOUDI
Physique
de la Matièrecondensée, Collège
deFrance,
75231 Paris Cedex05,
France(Reçu
le2 juin 1975, accepté
le27 juin 1975)
Résumé. 2014 Nous considérons la déformation d’une macromolécule isolée, sous l’effet d’un champ
de vitesse à gradient S longitudinal dans le cas où S dépend du temps de façon
simple
(créneaux dedurée 03B8). Pour un produit S03B8 suffisamment grand (S03B8 > 1) et au-delà d’un certain seuil de gradient (S >
Sc),
on devrait observer un brusque étirement de la molécule (transition coil-stretch) se tra-duisant notamment par un gros changement de la biréfringence d’écoulement.
Abstract. 2014 We consider the déformation of an isolated macromolecule submitted to a longitu-
dinal velocity gradient S
applied
suddenly for a time 03B8. For sufficiently high values of S03B8 (S03B8 > 1)and beyond a gradient threshold (S >
Sc),
we expect a sudden stretching of the molecule (coil-stretch transition), showing up, for instance as a strongly increased birefringence.
Classification Physics Abstracts
5.660
1. Introduction. - La déformation d’une macro-
molécule sous l’effet d’un
gradient
de vitesse constant et élevé a faitl’objet
de nombreusesétudes,
surtout dans des situations de cisaillementsimple [1].
Enfait,
les effetsmécaniques
doivent êtrebeaucoup plus spectaculaires
enprésence
degradients
de vitesselongitudinaux [2].
De tels
gradients
sontréalisables,
parexemple, près
d’unpoint
destagnation,
mais on rencontre leplus
souvent une difficulté sérieuse avec ce genre d’écoulements : une molécule donnée n’est soumiseau
gradient
quependant
un intervalle de temps rela- tivement court. Il n’est pas sûrqu’elle puisse
se défor-mer comme elle le ferait en
régime
permanent. Leprésent
article est donc consacré à l’étude de certainsrégimes
transitoires de déformation.Du
point
de vueexpérimental, plutôt
que d’étudierun
point
destagnation,
il estplus
commode d’envi- sager le cas d’un rétrécissement d’une conduite ou,mieux,
le cas deparois
à strictionspériodiques (Fig. la) :
dans un écoulement de ce genre, onpeut
avoir desgradients longitudinaux forts.
Prenons parexemple
une vitesse d’écoulement moyenneune distance entre strictions 2 L =
50 Il
et un rap-port
de strictiond2ld,
= 3. Nous pouvons estimerle
gradient
de vitessemaximum Sm U/L (cf. Appen-
dice
A)
soit environ 4 x103 s-1.
Ceci est à comparer à lafréquence
de relaxation( 1 er
mode deZimm)
de la
macromolécule, qui
pour un rayon depelote
FIG. la. - Profil de plaques ou de conduite permettant de réaliser
un gradient de vitesse alternatif.
=
0,2 g (correspondant
à une masse moléculaire M 5 x106)
seratypiquement
dans un solvant de viscosité =
10-2 poise.
Bien
entendu,
legradient
de vitesse vu par une molécule donnée sera modulépériodiquement,
àune_fréquence
w(~ 1/0,
formule(A. 2)
ou(A. 2’))
~
U/L :
cettecomplication
inévitable estl’objet
cen-tral de notre étude. Notons tout de
suite
que pourune
géométrie donnée, quand
on varieU,
leproduit
S’0reste constant, de l’ordre de 1
(cf. (A. 3)
ou(A. 3’)).
Cette remarque servira dans la suite.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:0197500360120128500
1286
A part les
plaques
ou les conduites à strictionspériodiques,
on rencontre aussi leproblème
desgradients
forts dans des situationsimportantes :
réduction de traînée d’une part et
récupération
dupétrole
dans les milieuxporeux
d’autre part. Laréduction de traînée se rencontre dans des écoulements turbulents très
complexes
et ne sera pas discutée ici.Par contre, on
parlera
dudéplacement
des huiles par des solutions depolymère.
Dans cette dernière
situation,
l’écoulementprésente
un
gradient
de vitesselongitudinal
élevé et modulésuivant la
géométrie
locale du milieu poreux : succes-sion de passages étroits et de
larges
cavités(Fig. 1 b).
D’après
des mesures récentes[3],
deux effets au moins interviennent :a)
uneadsorption
variable dupoly-
mère sur les
parois, b) peut-être
unedissipation
vis-queuse non newtonienne. C’est ce second
aspect qui
sera étudié
ici,
dans un modèle trèssimplifié.
2.
Rappels
sur ladescription
engradient
constant. - Considérons pour commencer un écoulement à deux dimensions décrit par lechamp
de vitesses suivant :où S est le
gradient
de vitesse constant, detype longi-
tudinal.
Il a été
suggéré [2], [4]
que pour S suffisammentgrand (dépassant
une certaine valeurcritique Sc),
une macromolécule isolée flexible
pourrait
passerabruptement
d’une formepelote (coil)
à une formeétirée
(stretch).
Al’origine
de cet effet se trouve leprocessus auto-activé suivant :
plus
legradient
devitesse est élevé et
plus
l’écoulementpénètre
dans lamacromolécule,
mais alors cette dernière est davan- tage étirée cequi
expose encoreplus
ses monomèresintérieurs au cisaillement.
Pour le calcul
pratique,
il est commode d’utiliser le modèle de l’haltèreélastique [5],
avec les para- mètres suivants :Z : nombre de
monomères,
a :
longueur
dumonomère,
ro =
Z 1/2 a :
distance moyenne entre les deux extré- mités de lachaîne,
r :
élongation
du ressortéquivalent.
La courbe de
l’élongation
en fonction dugradient
a la forme d’un S
(Fig. 2)
etprésente
de ce fait lapossibilité d’hystérésis :
suivant la valeur deS,
onpeut
avoir un seul étatd’équilibre
stable sous laforme
pelote
pour SSl,
ou un état stable sous la formepelote (Ml),
un état stable sous la forme étiréeFIG. 2. - Courbe de l’élongation r en fonction du gradient de
vitesse S en régime _permanent. Unités réduites : r = r/ro,
S = sls2 = S/Sc.
(M2)
et un état instable(M3)
pourSl
SS2’
ou un seul état stable sous la forme étirée pour S >
S2.
Les limitesSi
etS2
sontrespectivement
del’ordre de
1/,rR
et de1/ïo (TR :
1 ertemps
de relaxation de Rouse[5],
-ro : 1 er temps de relaxation de Zimm[6]), S2
étant la valeurcritique Sc
dugradient.
Dans lesdeux cas limites : forme
pelote
et forme étirée larelation entre
l’élongation
réduite r =(r
+ro)/Za
et S s’écrit :
E(rl
est un facteur introduit par Peterlin[7] qui
décrit
l’augmentation
derigidité
de la chaînequand
elle devient très
allongée ; E(Q =
1 pour X 50,5
etE(rl - 1/3(l - rl pour F -
1.T(f)
est letemps
de relaxation de la moléculequi
croît avec
l’allongement
suivant la formule appro- chée[2] :
(Pour
r ro, i - io : :temps
de Zimm et pourr -
Z 1/2
ro, i -ZI/2
’to 1’-1 zR :temps
deRouse.)
3. Gradient de vitesse en forme de créneau. -
3 .1 EQUATION
DU MOUVEMENT. - Le cas leplus simple de régime
transitoire estl’application
d’ungradient
de vitesse constant seulement
pendant
un intervallede
temps
0(cas
d’une conduite avec un seul rétré-cissement).
On peut alors étudier la déformation d’une molécule suivant un seul axe avec la vitesse du fluide sous la formesimple :
v = Sr.La molécule est soumise :
1)
à une force aléatoire deLangevin, 2)
à une forceélastique :
(kB :
constante deBoltzmann,
T :température), 3)
àune force de friction de la
part
du fluide :f
étant le coefficient de friction de la molécule :Aux fortes
déformations,
lapremière
force devientnégligeable [2]
et nous pouvons écrirel’équilibre
desforces, (en négligeant
les forcesd’inertie), simplement
sous la forme :
Compte
tenu de(2.4),
nous sommes amenés à pro- poserl’équation
suivante :Nous avons
ajouté
dans le terme d’entraînement unecontribution
Sro qui n’apparaissait
pas dans(3.1),
Le but de cette addition est de conduire en
régime
permanent à uneélongation
rqui
soit linéaire(1)
en S à
petit
S et du bon ordre degrandeur.
La formeanalytique
détaillée choisie a peud’importance
car,de toute
façon,
c’est le domaine des assezgrandes
déformations
qui
nous intéresse.Dans la limite 0
infini,
on est dans le cas durégime permanent
et on atteint un étatd’équilibre
avecdr/dt
= 0.Ainsi,
nous avons la relation :qui
conduit à une courbe dutype
de lafigure
2 etqui
nousredonne,
en ordres degrandeur,
leséq. (2.2)
et
(2. 3).
3.2 ELONGATION DE LA MOLÉCULE. - En se limi- tant à des déformations modérées
(( £ 0,5),
on peut poser E = 1.L’intégration
del’éq. (3.2)
est alorsimmédiate et s’écrit :
La valeur
critique
de S estSc
=1/4 ro :
pourS
Sc, l’élongation
maximum que l’onpuisse
attein-dre reste faible
(r ro)
même pour 0 infinimentgrand,
alors que dès que S >Sc,
on atteint des valeurs élevées del’élongation (Fig. 3)
d’autantplus
vited’ailleurs
que S
estplus
élevé. Onpeut également
illustrer cet effet en revenant à la
figure
2 :partant
deFIG. 3. - Courbes de l’élongation r en fonction du temps t pour des gradients de vitesse de valeurs relatives S/Sc indiquées entre crochets, appliquées pendant une durée Oi (S en forme de créneau).
Unités réduites : r =
r/ro, t
= t/io.(1) En réalité, à S petit ce sont certaines composantes du qua-
drupôle moléculaire qui sont linéaires en S. Nous reviendrons
plus loin sur l’équation du quadrupôle.
1288
r =
0,
la molécule va tendre vers lepremier
étatd’équilibre qu’elle
rencontre : elle demeurera dans l’étatpelote pour S Sc et
elle passera à l’état étirépour S
>Sc.
Dans la deuxième
phase
àgradient nul,
la molécule revient à son état initial(r
=0)
avec le temps carac-téristique ï qui
est fonction de la valeur maximum del’élongation,
atteinte au bout dutemps 0,
suivant unprofil
de relaxationqui dépend
seulement de cette valeur.3.3 DISSIPATION
MÉCANIQUE.
- Lapuissance
dis-sipée
par le solvant sur la molécule est :FIG. 4. - Comparaison des dissipations instantanées : Q pour une molécule flexible, Qr pour une molécule d’élongation bloquée à une
valeur r et 6o pour une molécule indéformable en fonction de
l’élongation, avec S Sc (Fig. 4b) et S > Sc (Fig. 4a). (Les points
d’intersection de Q et (Jr correspondent aux points de la figure 2 désignés par les mêmes lettres). Unités réduites : -a = aro/3 kB T,
r = r/ro.
Il est intéressant de comparer a à la
dissipation
Ur que l’on aurait sil’élongation
de la molécule se trou-vait maintenue à une valeur constante r. La force de friction vaut alors
fv,
d’où :(Pour
une moléculeindéformable,
6r seraitégale
àJo = 3
kB TTO S2 qui correspond
à ladissipation newtonienne.)
Les deux
expressions (3.4)
et(3. 5)
doivent donner le même résultat pour les valeurs de rcorrespondant
à un état de
régime permanent.
Eneffet, l’élongation
est alors naturellement fixée.
Ainsi, pour S Sc,
les courbes
a(r)
etu,(r)
secoupent
en 3points (Fig. 4b) correspondant
exactement auxpoints M1, M2, M3
de la
figure
2. Pour S >Sc,
il y a un seulpoint
d’in-tersection
(Fig. 4a), correspondant
au casanalogue
de la
figure
2.Au
voisinage
d’un étatd’équilibre
stable(r
=re) (2),
en se référant au modèle de l’haltère
élastique,
il estclair que la force de friction et, par
suite,
ladissipation,
est
augmentée (u, > a)
ou diminuée(Qr a)
suivantque l’on
bloque l’élongation
à une valeurrespective-
ment inférieure
(r r J
ousupérieure (r
>re)
àsa valeur
d’équilibre.
La force de friction est nulle pour r =
0,
mais elle aurait une valeur finie(=
3kB TSio/ro)
pour une molécule indéformable. Ladissipation
a est doncinférieure à la
dissipation
newtonienne Jo audépart,
mais elle la
dépasse lorsque
la force de friction devientsupérieure
à la valeurprécédente
pour la moléculerigide.
En
fait,
il estplus
commode de considérer la dissi-pation
totale ou,mieux,
la valeur moyenne de ladissipation
par unité detemps :
La deuxième
expression
est obtenue àpartir
de(3. 3)
et
(3.4), toujours
avec E = 1.Nous avons tracé sur la
figure
5 des courbes deu >
en fonction de 0 pour des valeurs de S voisines deSc.
Pour des valeurspetites
de 0(() zQ),
mêmepour des valeurs de S sensiblement
supérieures
àSc,
la molécule n’a pas le
temps
de s’étirer(cf. Fig. 3) et ( J )
croît linéairement avec 0 aussi bien pour SSc
quepour S 5c.
(2) Le point double correspondant à S = Sc n’est pas un état
d’équilibre stable. En effet, drldt -> 0 pour toute valeur de r, ce qui
fait que la molécule tend vers cet état (pelote) si r re’ mais elle tend vers l’état étiré si r > re.
FIG. 5. - Dissipation moyenne a > en fonction de la durée 0 (S en créneau) pour les valeurs S/Sc indiquées entre crochets, en échelles logarithmiques. Unités réduites : ( 7 ) = (J > io/3 kB T,
0 = 0/To.
Pour les 0
plus grands,
nous avons soit unpla-
fonnement
de u > (S Sc),
soit une croissance trèsrapide
àpartir
d’une certaine valeur dee(S
>Sc).
Nous avons là une autre caractérisation de la transi- tion de la forme
pelote
à l’étatétiré, qui
ne peut seproduire qu’au
delà de la valeurcritique
dugradient.
4.
Gradient
de vitesse alternatif. - 4.1 EQUATIONDU MOUVEMENT. - Nous considérons le même
champ
de vitesses que
précédemment (éq. (2.1))
mais avecun
gradient S qui change
designe périodiquement
avec une
période
2 0. Cette formesimple
dugradient permet
de se ramener à uneéquation
du mouvementdu même type que
précédemment,
facilement inté-grable,
alorsqu’une
forme sinusoïdale parexemple
mènerait à une
équation
différentielle à variables nonséparables.
De toutefaçon,
les formes réelles sont bienplus compliquées (dans
le cas des matériaux poreux parexemple,
l’écoulement n’est pastoujours newtonien,
aux concentrationsusuelles).
Dans
le modèle d’écoulementenvisagé ici,
la molé-cule subit des déformations alternativement suivant les deux axes de coordonnées. Il
pourrait
donc sem-bler nécessaire de
compliquer
le modèle de Peterlinen introduisant des déformations selon deux direc- tions. En
fait,
il estplus simple
deprendre
pour variable lequadrupôle
moléculaire défini par :xi, yi étant les coordonnées d’un monomère par rapport au centre d’inertie de la molécule.
Ainsi,
un
allongement
de la molécule suivant l’axe x setraduit par
Q
> 0 et unallongement
suivantl’axe y
par
Q
0.Le
quadrupôle Q
estproportionnel
au carré del’élongation
pour les fortes déformations. Il est alors aisé de déduire uneéquation
d’évolutionpour Q
à
partir
del’équation
en r(3 . 2) :
avec
Qo,
une constante de l’ordre du carré du rayon degyration
de la molécule.Cette
équation
estégalement
en accord avec(3.2)
aux faibles déformations : car alors
Q -
rro «Qo
et
(4. 1)
devient :ce
qui
est conforme à(3.2),
dans la même limite.4.2 EVOLUTION DE
Q.
-Après
unepériode d’ajustement transitoire,
la variableQ(t) régie
par(4.1)
tend vers une formepériodique.
Nous nousintéressons
uniquement
à ces solutionspériodiques
et nous
garderons
E = 1. Si nous partons de -Qi,
nous avons
d’après (4.1) :
En
exprimant
la condition depériodicité,
ontrouve que
Q
oscille entre les deux valeursopposées
-
Qi
etQi, chaque
demi-oscillation ayant une durée 0.La valeur
critique
de S vaut dans ce modèle0,62/To.
Comme dans le cas
précédent,
la transition de l’étatpelote
à l’état étiré ne peut s’effectuer que si S >Sc (Fig. 6).
Pour SS,, Q
restepetit
même pour 0grand (Q qi Qo).
Pour S >Sc,
si on se fixe une valeurélevée de
Qi (par exemple 103 Qo), la période
2 0correspondante
doit être trèslongue pour S
àpeine supérieur
àSc,
mais elle est considérablement réduite pour Splus grand.
En tout cas, les valeurs élevées deQ
ne sont réalisées quependant
un intervalle de temps très court par rapport à 0(courbes
en formede
pics)
surtoutpour S
voisin deSc.
Expérimentalement,
l’évolution duquadrupôle
moléculaire peut être suivie à l’aide de la
biréfringence
d’écoulement. En
adoptant
une forme d’écoulement dutype envisagé
enappendice,
leproduit
50 estconstant, de l’ordre de 1. Des courbes de
Qi
en fonc-tion de S sont
représentées
sur lafigure
7 pourquelques
valeurs de 50 a 1. On observe
que Qi
tend vers un1290
FIG. 6. - Variations du quadrupôle Q en fonction du temps au
cours d’une période 2 0 (Salternatif) pour les valeurs S/Sc indiquées
entre crochets. Unités réduites :
Q
=Q/Qo, t
= t/TO.FIG. 7. - Valeurs maximum du quadrupôle (Qi) en fonction du
gradient de vitesse S alternatif pour les valeurs de SO indiquées entre
crochets. Unités réduites :
Q;
= &/6o. S = S/Scpalier lorsque S
devient trèsgrand.
Cette limite peut s’obtenir ensimplifiant l’éq. (4.2) :
avec k = SO.
Mais, d’après (A. 3’)
parexemple (cas tridimensionnel)
on obtient :où a’ est le rapport de striction de la conduite.
Pratiquement,
ilparaît
difficile de réaliser degrandes
déformations. Même avec un
rapport
de striction a’ 1’-1 14 et ungradient S
trèsélevé, Q
reste inférieurà
102 Qo (alors qu’avec
Z =104
parexemple,
lavaleur maximum de
Q
pour un étirement total serait-
10’ Qo).
4.3 DISSIPATION
MÉCANIQUE.
- Enrégime pério- dique,
il estplus simple
dedécomposer
lapuissance
fournie par le fluide à la macromolécule en deux termes :
dont le
premier représente
lapartie visqueuse
de ladissipation,
alors que le deuxièmepeut
se mettre,d’après (3. 1)
sous la forme :Il
représente l’énergie emmagasinée
defaçon
réver-sible par la chaîne
(G : énergie
libre de lachaîne).
Nous nous intéressons
uniquement
à ladissipation
moyenne sur un
cycle u >,
donc nous n’avons àtenir
compte
que dupremier
terme,puisque
la varia-tion de
l’énergie
libre de la chaîne est nulle sur unespériode.
Paranalogie
avec lesexpressions
en r duparagraphe précédent,
on arrive à la forme suivante :qui devient, d’après (4.2) :
On
retrouve
sur lafigure 8,
essentiellement la même allure de courbes que celle de lafigure
5. On aencore pour 0 To’ un même
régime pour S > Sc
et
pour S Sc,
mais dans le casprésent ( J )
variecomme
(}2.
Pour des valeurs de 0plus grandes, u >
tend vers un
palier
siS Sc
ou croît deplus
enplus
vite si S >
Sc.
FIG. 8. - Dissipation moyenne J ) en fonction de la période 2 0 (S alternatif) pour les valeurs SIS, indiquées entre crochets, en échelles logarithmiques. Unités réduites: a > = (J > io/3 kB T,
0 = O/TO.
Si nous fixons le
produit se,
comme auparagraphe précédent,
nous avons des courbesde u >
en fonc-tion de S
(Fig. 9)
avec unpalier
pour S élevé. Là encore, nous nous heurtons à la difficulté d’avoir des valeurs de k suffisammentgrandes,
cequi
fait que l’on n’observe pas d’effetspectaculaire sur a >
au
voisinage
de5c
Eneffet,
pour S ,Sc,
la défor-mation reste
petite
ainsi que ladissipation,
maispour S
à
peine supérieur
àSc,
on peut avoir unegrande
déformation et une valeur élevée de la
dissipation
àcondition d’avoir un 0 » io
(cf. Fig. 8),
mais commeS - Sr - 1/,ro,
cela suppose SO »1,
cequi
estdifficilement réalisable.
Dans les matériaux poreux, on
peut
avoir desrapports
de striction assezgrands,
mais seulement dans desportions
limitées des pores. Dans un écou- lement à travers un milieu poreuxjustement,
Desré-maux et al.
[8]
ont observé uneaugmentation
durapport
des mobilités àpartir
d’une certaine vitesse d’écoulement d’une solution aqueuse depolyacry-
lamide. Sans
préjuger
de l’effet d’une rétention variable dupolymère
dans les pores(interprétation
de cesauteurs),
nous pensons que cephénomène
peutéga-
lement
s’expliquer
par un accroissement de la vis- cositéapparente
de la solution par suite de la transi- tion coil-stretch à une certaine valeur de la vitesse et donc dugradient (valeur critique).
FIG. 9. - Dissipation moyenne a > en fonction du gradient S (alternatif) pour les valeurs de SO indiquées entre crochets. Unités
réduites : a > =
( Q ) ro/3 kB T, S = S/Sc.Une autre contribution à la
dissipation
du solvantlors de la déformation d’une
macromolécule,
pro- vient de la viscosité interne[9, 10]
de cette dernière.Mais cet effet devrait être
petit
aux bassesfréquences envisagées
ici(; 1 /io).
,Remerciements. - Ce travail doit
beaucoup
àM. le Professeur De Gennes que
je
tiens à remercier pour sessuggestions
et ses discussions fructueuses.APPENDICE A
Modèles
simples
d’écoulements àgradient
de vitessealternatif. - Nous considérons ici l’écoulement permanent d’un
liquide
newtonien entre deuxplaques symétriques,
ou dans une conduitecylindrique,
avecdes
angles
de rétrécissement faibles(Fig. 1a)
et desnombres de
Reynolds
peu élevés. Ces deuxapproxi-
mations
correspondent
à des situations réalisables et commodes enpratique
etpermettent
de considérer que l’écoulement est dutype
Poiseuille. Leprofil
desvitesses est alors
parabolique
et la vitesse dans leplan axial,
ou surl’axe,
u., estproportionnelle
à lavitesse de débit
uq(u,, = i uq, ou
2 uq selonqu’il s’agit
d’un écoulement entreplaques
ou dans uneconduite
cylindrique).
Au lieu d’avoir à calculer des écoulements bi-ou tridimensionnelscomplexes,
onest ainsi ramené à une discussion très
simple
de lavitesse moyenne.
1. ECOULEMENTS ENTRE DEUX PLAQUES. - Soient 2 h la distance entre
plaques (h1
hh2)
et ûla vitesse moyenne de débit. On
peut
écrirel’équation
de conservation de la masse sous la forme :
1292
A étant une constante. D’où
Pour réaliser un
gradient
de vitesse S de module constant et designe
alternatif( § 4),
il suffit de choisirun
profil périodique adéquat (Fig. la) :
avec e= + 1 pour 0,x,L et B = - 1 pour
L x 2 L (2 L
étant la distance entre deux stric-tions)
et a =h2/hl le
rapport de striction. Eneffet, (A .1 )
devient :La
période
de 2 0 de cet écoulement est telle queOn remarque que le
produite S e
est une constantequi
nedépend
que de lagéométrie
desparois :
2. ECOULEMENT DANS UNE CONDUITE. - Le trai- tement est tout à fait
analogue
au casprécédent.
Avec un
profil
de la forme :On arrive aux
expressions suivantes,
avec a’ -r2/rl
rapport de striction :
Bibliographie [1] FERRY, J. D., Viscoelastic properties of polymers (J. Wiley &
Sons, New York), 1970.
[2] DE GENNES, P. G., J. Chem. Phys. 60 (1974) 5030.
[3] CHAUVETEAU, G. et KOHLER, N., Symposium of the SPE of AIME, Paper JPE 4745 (1974).
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