HAL Id: tel-00011909
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00011909
Submitted on 10 Mar 2006
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
théorique du magnétisme, de la température et des
structures multidimensionnelles
Konstantinos.I. Petsas
To cite this version:
Konstantinos.I. Petsas. Atomes ultrafroids dans des réseaux de lumière : étude théorique du mag-nétisme, de la température et des structures multidimensionnelles. Physique Atomique [physics.atom-ph]. Université Pierre et Marie Curie - Paris VI, 1996. Français. �tel-00011909�
DE
L’ÉCOLE
NORMALE
SUPÉRIEURE
THÈSE
DE
DOCTORAT
DE
L’UNIVERSITÉ
PIERRE ET MARIE CURIE
SPÉCIALITÉ :
PHYSIQUE QUANTIQUE
présentée
parKonstantinos I. PETSAS
pour
obtenir le
titre
de
Docteur
enSciences de l’Université Pierre
etMarie
Curie
Sujet
de la thèse
ATOMES ULTRAFROIDS
DANS DES
RÉSEAUX
DE
LUMIÈRE :
Étude
théorique
du
magnétisme,
de la
température
et
des
structures
multidimensionnelles
Soutenue
le 19 Décembre
1996
devant le
jury
composé
de :
M. Claude FABRE Président M.
Panayotis
LAMBROPOULOS Examinateur M. Yvan CASTIN Examinateur M. DanielHENNEQUIN
Rapporteur
M. Pierre PILLET
Rapporteur
M. Jean-Yves COURTOIS Membre invité M. Gilbert GRYNBERG Directeur de thèseDE
L’ÉCOLE NORMALE
SUPÉRIEURE
THÈSE
DE
DOCTORAT
DE
L’UNIVERSITÉ
PIERRE
ET
MARIE CURIE
SPÉCIALITÉ :
PHYSIQUE QUANTIQUE
présentée
parKonstantinos I. PETSAS
pour
obtenir le
titre
de
Docteur
enSciences
de
l’Université
Pierre
etMarie Curie
Sujet
de la thèse
ATOMES ULTRAFROIDS
DANS DES
RÉSEAUX
DE
LUMIÈRE :
Étude
théorique
du
magnétisme,
de
la
température
et
des
structuresmultidimensionnelles
Soutenue
le 19 Décembre
1996
devant le
jury
composé
de :
M Claude FABRE Président M
Panayotis
LAMBROPOULOS Examinateur M Yvan CASTIN Examinateur M DanielHENNEQUIN
Rapporteur
M Pierre PILLET
Rapporteur
M. Jean-Yves COURTOIS Membre invité M. Gilbert GRYNBERG Directeur de thèsearrivant au terme suprême, verra soudain une beauté d’une nature merveilleuse,
celle-là même qui était le but de tous ses travaux antérieurs ,
beauté qui existe en elle même et par elle même, simple et éternelle,
de laquelle participent toutes les autres belles choses
PLATON
(428-348
av J-C)
« Le banquet »
03A303C403C5~
03B303BD03B503B9
03BC03C5.Kastler-Brossel de l’Ecole Normale
Supé-rieure,
qui
se nommait alors Laboratoire deSpectroscopie
Hertzienne de l’ENS. Jeremer-cie les directeurs successifs du
laboratoire,
M.
Jacques
DUPONT-ROC et Mme MichèleLEDUC de
m’y
avoir accueilli et de m’avoir ainsipermis
de bénéficier des conditions detravail tout à fait
propices
à la recherche qui yrègnent.
Au cours de ces trois
années,
j’ai
eu lachance de faire
partie
del’équipe
de M.Gil-bert GRYNBERG. Ce fut un
grand
plaisir
pour moi d’évoluer dans une
équipe jeune
et
dynamique,
offrant un environnement detravail
particulièrement
agréable
et stimu-lant.Gilbert GRYNBERG m’a initié à la
re-cherche et a
guidé
ce travail avec enthou-siasme et bienveillance. J’aibeaucoup
ap-précié
en lui sonapproche pédagogique
etintuitive de la
physique.
Souventje
fusim-pressionné
par sonoptimisme,
sapatience
etson
imagination.
Hormis l’aide et les conseilspratiques qu’il
m’aaccordés,
je ne sauraisjamais assez le remercier pour tout ce
qu’il
m’a permis
d’apprendre
et pour la confiancequ’il
atemoigné
envers moi au cours de cesannées. Je lui suis
particulièrement
récon-naissant pour la relecture et les corrections de ce manuscrit.
Jean-Yves COURTOIS a
largement
contribué à ce travail en encadrant mes
re-cherches avec
grand
intérêt etdisponibilité.
Son efficacité et
rigueur
du raisonnement ont été pour moiexemplaires.
Je tiens à luiexprimer ma
gratitude
pour m’avoir initiésuite. Merci
également
pour sa relecturecri-tique
de lamajeure partie
du manuscrit,qui
m’a été trèsbénéfique
La
première
année de ma thèse futdé-roulée à
Jussieu;
je tiens à remercier tousles
chercheurs, post-docs,
thésitifs etper-sonnel de la Halle aux Vins que
j’ai
co-toyés
avecgrand
plaisir
et à quij’ai
eu àfaire
appel
à un moment ou un autre. Jepense
particulièrement
àAnthony
COATES,
Agnès
MAITRE. AndreasBUCHLEITNER,
Jean-MichelCOURTY,
Astrid LAMBRECHT...
Que
tout ceux quej’ai
oublié ici m’enex-cusent.
Pendant la deuxième et la troisème
an-nées de mon
travail,
notreéquipe
dere-cherche s’est
regroupée
dans les locaux de l’ENS et elle s’estélargie
avec l’arrivée de nouveaux thésitifs etstagiaires.
Jeremer-cie ici tous ses membres :
Philippe
VER-KERK, Dave
MEACHER,
ChristineTRICHÉ,
SamuelGUIBAL,
DénisBOIRON,
CécileRo-BILLIARD et Luca GUIDONI pour leur
inter-action avec ce travail et pour la bonne
am-bience
qu’ils
ont su apporter àl’équipe.
Lesdiscussions avec eux furent toujours stimu-lantes et constructives.
Merci
également
àChristophe
JURC-ZAK pour les nombreuses discussions
inté-ressantes que nous avons eues. A
Philippe
LELONG pour les éclaircissements
qu’il
m’aapportés
ausujet
dessuperréseaux
sémicon-ducteurs
d’antiplots.
A Pierre DESBIOLLESet à Pascal SZRIFTGISER pour leurs conseils
pratiques.
A tous les chercheurs permanentset aux diverses services
techniques
dudépar-tement de
Physique
del’ENS,
pour leur aidepratique
précieuse.
Je ne saurais oublier les
ingénieurs
infor-maticiens et les personnes
qui
s’occuppent
des réseauxinformatiques,
sansqui
letra-vail
numérique
eût étébeaucoup
plus
diffi-cile. Jean-Claude BERNARD etDominique
DELANDE à
Jussieu,
Cécile COMBIER etZaire
DISSI, puis Thierry BESANÇON
à l’ENS m’ont souvent été d’ungrand
secours. Cécileet Zaire ont, en
particulier, beaucoup
tra-vaillé lors de l’installation de notre matériel
informatique
dans les nouveaux locaux.Je suis très honoré par la
présence
de M.Claude
FABRE,
M.Panayotis
LAMBROPOU-LOS, M Yvan
CASTIN,
M. DanielHENNE-QUIN et M. Pierre PILLET dans mon
jury
dethèse. Je les remercie très chaleureusement
pour l’intérêt
qu’ils
ont ainsitemoigné
pource travail. En
particulier,
M. DanielHEN-NEQUIN et M Pierre PILLET sont très
vi-vement remerciés pour avoir
accepté
d’êtrede
l’Enseignement Scientifique
et de laRe-cherche ; je
remercie le MESR pour ce soutienmatériel. Je suis
également
trèsréconnais-sant à M.M. Bernard CAGNAC et Gilbert GRYNBERG pour leur aide au début de ma
thèse,
en attendant que mon allocation derecherche prenne effet.
Au cours des deux dernières
années, j’ai
également
été Moniteur del’enseignement
supérieur
à l’IUT de Saint-Denis. Je remercie ici M. Olivier GORCEIX d’avoirdirigé
mespremiers
pas dansl’enseignement.
Je voudrais
également
dresser unepen-sée à tous mes amis à
Paris,
à Athènes etailleurs,
pour leursoutien,
maiségalement
pour les très bons momentsqu’on
a pu par-tager en dehors de mes heures de recherche.Cette thèse leur est aussi dédiée.
Je désire enfin remercier ma famille de
m’avoir constamment soutenu et aidé
du-rant tous les moments difficiles que
j’ai
putraverser
pendant
ces années.Décembre
1996.
K03C903C3~03B1~ 03A0~03C303B1~des mains comme des pieds, il le poussait au haut d’une colline,
mais allait-il le faire basculer qu’une force le retournait. et de nouveau sans pitié la pierre dégringolait Mais lui recommençait,
bandant ses muscles, la sueur ruisselait sur son corps, et la poussière le nimbait
HOMÈRE
(8
e
siècle avJ-C)
The white rabbit put on his spectacles
« Where shall I begin, please
your Majesty? » he asked « Please begin at the
begining,
» the King said,very gravely,
« and
go on till you come to the end, then stop »
Lewis CARROLL
(1832-1898)
(Alice’s
adventures inWonderland)
PARMI
refroidissement d’atomes LES GRANDSdéveloppements
par laser de la occupephysique atomique
uneplace privilégiée.
contemporaine,
Il est aujour-led’hui devenu
possible
demanipuler
des atomesneutres,
de modifier leurstrajectoires,
de les ralentir de manièresignificative,
ou encore de lespiéger
au sein de structurespériodiques
ordonnées[1,
2, 3,
4].
Les retombéesexpérimentales
etapplications
de laphysique
des atomes froids sont nombreuses.Citons,
à titred’exemple,
lapossibilité
d’étude des collisions entre atomes froids[5],
la mise aupoint
del’horloge
atomique
[6],
la réalisationd’expériences d’optique
atomique
[7, 8],
lapossibilité
de réduc-tion du bruitquantique
dans un milieu d’atomes froids[9],
ou encore l’observationd’effets collectifs liés à la
statistique
quantique
[10]
Depuis
le travailprécurseur
d’Albert EINSTEIN en 1917, montrant que laconser-vation
d’impulsion
est unaspect
essentiel de l’interaction entre la matière et le rayonnement[11],
il a été réalisé que la lumièrepouvait
avoir un effetmécanique
sur le mouvement des atomes. En 1933 Otto R. FRISCH donna unepremière
preuveexpérimentale
de ceteffet,
en déviant unjet
atomique
de sodium au moyen de lalumière résonnante. issue d’une
lampe
àdécharge
de Na[12].
L’idée de la «lumino-réfrigération»
[13]
(refroidissement
departicules
par lalumière)
qu’Alfred
KASTLER proposa en 1950 seplace
dans le même contexte.Toutefois,
toutes les recherchespor-tant sur l’action
mécanique
quepeut
avoir la lumière sur le mouvementatomique
seheurtaient
toujours
au même obstacleexpérimental :
l’absence de sources lumineusesrésonnantes suffisamment intenses.
L’avénement des sources laser au milieu des années ’60 marqua le début d’une
nouvelle ère pour la
physique
atomique.
En moins devingt
ans, desprogrès
trèsspectaculaires
et des recherchesparticulièrement
fructueuses ont été réalisés dans le domaine de lamanipulation
d’atomes par laser. En 1975 Theodor W. HANSCHet Arthur L. SCHAWLOW
proposèrent
unpremier
dispositif
permettant
leannée,
une idéeanalogue
fut formulée par David J. WINELAND et Hans DEHMELT pour des ions[15].
Cespremières
considérationsthéoriques s’appuyèrent
sur l’effetDoppler,
et les milieux constitués d’atomes ainsi « refroidis» par la lumière furent
appelés
« mélassesoptiques
», car le mouvement des atomesy ressemble à celui d’une
particule
dans un milieuvisqueux,
tel une mélasse.Après
une décennie de recherches intenses sur le refroidissement et lepiégeage
d’atomes,
Steven CHU et ses collaborateurs réalisèrentexpérimentalement
la pre-mière mélasseoptique
avec des atomes neutres en1985
[16].
Pour réaliser cettemélasse,
les auteurs utilisèrent troispaires
de faisceauxcontra-propagatifs
selon les trois directionsOx,
Oy
et Oz. Ces faisceauxpossédant
uneénergie
légèrement
infé-rieure à celle de la résonance
atomique
(z.e.
désaccordés sur le rouge de la transitionatomique),
un atome absorbepréférentiellement
desphotons
en provenance du fais-ceauqui
se propage selon la directionopposée
à sa vitesse(effet Doppler).
L’atome,
qui
encaissel’impulsion
desphotons
sepropageant
en sensopposé
à son propre mouvement, est ainsiralenti,
refroidi.Durant les trois années
qui
ont suivi cettedécouverte, pratiquement
toutsem-blait être bien
compris
dans laphysique
des atomes froids[17] ;
diversesexpériences
de mise aupoint
furent alors menées dans différents laboratoires. Cesexpériences
visaient à atteindre la
température
limite0393/k
B
(où
0393 est lalargeur
naturelle de l’étatexcité),
prédite
par lespremiers
modèlesthéoriques.
1
Mais,
comme ce futsou-vent le cas en
physique
atomique,
une nouvelleexpérience
bouleversacomplètement
ce paysagepaisible
en aboutissant à des résultats meilleurs que la théoriecorrespon-dante. Cette
expérience
fut réalisée parl’équipe
de William D. PHILLIPS en1988
au NIST et fournit une mesure de latempérature,
bien inférieure à la limiteprédite
[18].
2
Des
expériences
similaires furent ensuiteentreprises
dans d’autres laboratoires[19,
20],
aboutissant à destempératures
de l’ordre du03BCK
pour des atomes de césium[21].
Ces mesures detempérature
ouvrirent ainsi la voie à des nouvellesexplorations
théoriques,
pourinterpréter
ces résultatsexpérimentaux,
a priori étonnants.Les
premiers
éléments d’un traitementthéorique
rendantcompte
des « nouveauxmécanismes » de
refroidissement, responsables
de ces bassestempératures,
furentdonnés en
1988
lors de la 11econférence internationale dephysique
atomique,
parles
équipes
de Claude COHEN-TANNOUDJI[20]
et de Steven CHU[19].
Peu de tempsaprès,
Jean DALIBARD et ClaudeCOHEN-TANNOUDJI,
d’unepart,
et Steven CHU etal.,
d’autrepart,
présentèrent
un traitementsemi-classique complet
de ces nouveauxmécanismes
[22, 23].
Ce traitement tenaitcompte,
à la fois de la modulation spa-tiale desdéplacements
lumineux des différents sous-niveauxmagnétiques
de l’étatfondamental,
et de celle du pompageoptique parmi
cesniveaux,
enprésence
d’ungradient
depolarisation
duchamp
incident. L’ordre degrandeur
de latempérature
k
B
T
limiteprédite
est alors donnée parl’énergie
derecul,
E
R
=2
k
2
/2M,
qui
estl’énergie
encaissée par un atome immobile lors del’absorption
d’unphoton
laser1. Cette température, appelée aussi limite Doppler, correspond à plusieurs centaines de 03BCK pour
l’atome de césium.
2 La température mesurée était de 46 ± 20 03BCK pour des atomes de sodium, alors que la limite Doppler prédite par la théorie était d’environ 240 03BCK
unique.
Le début des années
’go
futmarqué
parl’apparition
de modèlesthéoriques
uni-dimensionnels entièrementquantiques
du refroidissement lasersub-Doppler
[24, 25].
Dans cesmodèles,
on tientcompte
de laquantification
desdegrés
de liberté externesde l’atome en
présence
duchamp
laser :l’énergie atomique
totale dans lepotentiel
créé par les
déplacements
lumineuxpossède
une structure de « bandes » discrètes(plus
ou moinslarges),
analogue
à celle d’un électron évoluant au sein dupotentiel
ionique
dans un métal. Cette visionquantique
apermis
d’introduire une nouvelleclasse de milieux constitués d’atomes froids: les « réseaux
optiques
»[2,
3, 26,
27].
A l’encontre des milieux gazeux
usuels,
ces milieuxprésentent
le double aspect debasse
température
et de localisationspatiale
au sein d’une structurepériodique
or-donnée. En
effet,
dans cesréseaux, possédant
unepériodicité spatiale
de l’ordre du03BCm, les atomes
peuplent préférentiellement
despuits
depotentiel
où lapolarisation
lumineuse est circulaire et où ledéplacement
lumineux estmaximum.
3
Deux méthodes
expérimentales
furentprincipalement employées
pour l’étude des réseauxoptiques :
-
l’étude du
spectre
de fluorescenceatomique
utilisée au NIST parl’équipe
de W. D. PHILLIPS[28] ;
-
l’étude du spectre de transmission d’une onde
sonde,
utilisée à l’ENS par notreéquipe
[29]
et à Munich par celle de T. W. HANSCH[30].
4
Dans un
premier
temps,
lesexpériences
furent réalisées à une dimension(1D)
afinde
permettre
unecomparaison
directe avec la théorie[26,
27, 28,
29].
Ces travauxfurent couronnées par des
succès,
mettant en évidence la localisationatomique,
pou-vant se manifester par l’effet Lamb-Dicke
[36],
ainsi que le mouvement vibratoire deces atomes au fond des
puits
depotentiel
[28, 29].
L’étude desspectres
detransmis-sion
révéla,
enoutre,
ungrand
nombre d’effetsspectaculaires,
liés à ladynamique
atomique
au sein des réseauxoptiques
1D[27,
37].
Pratiquement
enparallèle
avec cesétudes,
une séried’expériences
portant
sur desréseaux brillants bi-
(2D)
et tri-(3D)
dimensionnels futentreprise
à Munich[30, 38].
à Pans[39]
etplus
récemment au NIST[40].
Dans cesexpériences,
deuxtechniques
différentes furent
employées
par les différents groupes.L’équipe
de T. W. HÄNSCH à Munich utilisa un nombre d’ondes stationnaireségal
à la dimension duréseau,
enprocédant
à unverrouillage
desphases
respectives
des faisceaux lasers incidents. Leséquipes
de G GRYNBERG et de C. SALOMON à Parisintroduirent,
enrevanche,
desconfigurations
où le nombre de faisceaux lasersimpliqués
estégal
au nombre dede-grés
de liberté duproblème ;
celapermit
de s’affranchir del’opération
deverrouillage
dephase.
Cesexpériences
sur les réseaux multidimensionnels ontdémontré,
d’une3 On parle dans ce cas de réseaux brillants
4 Plus récemment, d’autres méthodes spectroscopiques de caractérisation de ces structures
pé-riodiques furent mises au point Citons par exemple l’étude des corrélations d’intensité de la lumière
de fluorescence, utilisée à l’Institut d’Optique à
Orsay
par l’équipe d’Alain ASPECT[31, 32],
l’étudedes transitoires cohérents, employée dans notre équipe
[33],
ou l’étude via la diffraction de Bragg au NIST[34]
et à Munich[35]
part,
l’existence de bassestempératures cinétiques
et, d’autrepart,
une localisationatomique
au sein depuits
dupotentiel lumineux correspondant
à unepolarisation
circulaire. Par
ailleurs,
l’étude dumagnétisme
de ces réseaux(étude
àlaquelle
nous avonscontribué)
révéla une variation de lamagnétisation
moyenne et de latempéra-ture,
en fonction d’unchamp
Blongitudinal,
absolumentoriginale.
Enparticulier,
différents
régimes
magnétiques, qualitativement différents,
furent mis en évidence[41]
et unetempérature
de spin fut introduite dans lerégime paramagnétique
[42].
Le
développement expérimental
incéssant de laphysique
des réseaux brillants multidimensionnels apermis
de réaliserqu’un
autre type de réseauoptique
était nécessaire afind’augmenter
la densité dansl’espace
desphases.
En 1993 Gilbert GRYNBERG et Jean-Yves COURTOIS introduirent une nouvelle classe de réseauxoptiques
[43].
Ces réseauxgris
5
permettent
a priori de combiner unetempérature
très basse et une accumulation d’atomes favorisée par la faiblesse de l’interaction
atome-lumière. Des réseaux
gris
à 2D[44]
et à 3D[45]
furent récemmentréalisés,
ensuivant ce
principe,
à Munich et dans notreéquipe
respectivement.
Cesexpériences,
ainsi que les
premiers développements théoriques
portant
sur l’étude de ces struc-tures(auxquels
nous avonsparticipé
[46]),
ont ouvert la voie pour desexplorations
futures
particulièrement
prometteuses.
Cette thèse s’inscrit dans le cadre de l’étude
théorique
des réseauxoptiques
brillants etgris,
par des modèles uni- ou multidimensionnels. Le manuscrit estcom-posé
de quatrechapitres.
Descompléments figurent
à la fin de certainschapitres.
Ces
compléments
peuvent
éventuellement êtreesquivés
dans unepremière
lecture.D’autre
part,
afin de faciliter lalecture,
lesprincipales
notationsemployées
danscette
thèse,
ont étéregroupées
dans un indexalphabétique,
en fin de mémoire. Nousdécrivons maintenant le
plan général
du manuscritLe
chapitre
Iprésente
uneapproche cristallographique
pour la classification desdivers réseaux brillants bi- et
tridimensionnels,
issus d’unegénéralisation
desconfi-gurations
principales
de refroidissement 1D. Nousdonnons,
enparticulier,
la naturedu réseau de Bravais des
configurations
2D et 3D En modifiant les différents para-mètresgéométriques
des faisceaux incidents(directions
depropagation
oupolarisa-tion)
il estpossible d’engendrer
une multitude de réseauxoptiques.
Les directions depropagation
déterminent la nature duréseau,
alors que le motifsous-jacent dépend
également
despolarisations
incidentes. Nous donnons l’allure dupotentiel
optiqueet nous étudions les
caractéristiques
du mouvement oscillatoire au fond despuits
depotentiel,
pour diversesconfigurations
généralisant
des situations 1D.Dans le
chapitre
II,
nousprésentons
et illustrons les deux modèles de calculque nous avons
employés
pour la caractérisation des réseauxoptiques.
Introduit parYvan CASTIN et Jean DALIBARD en 1991
[24],
lepremier
modèle utilisé est le modèlequantique
des bandes. La deuxièmeapproche employée
est basée sur des simulationsde Monte-Carlo
semi-classiques
et fait usage del’hypothèse
d’un suiviadiabatique
des différentes nappes dupotentiel
optique.
Nous montrons, dans le cadre des réseaux1D,
que les résultats du modèlesemi-classique
relatifs à latempérature
et à la5 Cette appellation est due au fait que les atomes sont localisés à des sites où leur interaction
localisation
atomique
sont en accord avec les résultats du modèlequantique,
pour différentes transitionsatomiques
réalistes. Ce modèlesemi-classique
fournit,
parconséquent,
uneapproche
généralisable
à 2D et3D,
cequi
estparticulièrement
important
pourl’analyse
des donnéesexpérimentales.
Le
chapitre
III du manuscrit traite despropriétés magnétiques
des réseauxop-tiques.
Nousenvisageons séparément
le cas des réseaux brillants et des réseauxgris.
Notre étude
porte
principalement
sur laconfiguration
lin~lin1D,
pour différentestransitions
atomiques,
mais les résultats obtenus dans cette situation sont en bonaccord
qualitatif
avec lesexpériences
à 3D. Uncomportement
magnétique
universelest observé. A faible
champ magnétique,
le réseau secomporte
comme un corpspa-ramagnétique.
Il est alorspossible
d’introduire unetempérature
despin,
du mêmeordre de
grandeur
que latempérature cinétique. Inversement,
à fortchamp
leré-seau
présente
uncomportement
«antiparamagnétique
» : lamagnétisation
moyennediminue en valeur
absolue,
alors quel’amplitude
duchamp
magnétique
augmente.
Le
quatrième chapitre
est consacré à l’étude d’un réseaugris bidimensionnel,
comportant
une distributionpériodique
depics
depotentiel
répulsifs
(«
antiplots
»).
Nous montrons, en faisant usage du modèle
semi-classique,
que les atomes sontprincipalement
canalisés lelong
delignes
« attractives », noncouplées
à la lumièreLa
température cinétique
du réseauprésente
une variation en fonction duchamp
magnétique rappelant
celle des réseaux 1D. Nous étudions la forme du spectre de transmission d’une onde sonde et nous montronsqu’une
telle étudespectroscopique
devrait mettre en évidence un mouvement atomique trèsoriginal,
rappellant
celuid’une bille dans un jeu de
flipper.
Nous concluons ce manuscrit en
regroupant
dans la conclusiongénérale
quelques
résultats essentiels de notre travail. Le lecteur
peut
y trouverégalement
certaines idéespotentielles
pour desdéveloppements
futurs.CRISTALLOGRAPHIE
DES
RÉSEAUX
BRILLANTS
LE
BUT de cechapitre
est deprésenter
une méthode d’élaboration et de classifi-cationsystématique
des réseauxoptiques
brillants
1
bi-
et tridimensionnels enfonction des
caractéristiques
des faisceaux lasersqui
lesengendrent.
Sachantqu’il
existe uneanalogie
étroite 2
entre
laphysique
des réseauxoptiques
et celle des milieuxcristallins,
nousutiliserons,
comme pour lessolides,
des méthodescristallographiques
pour réaliser notre étude.
Nous débuterons en
rappelant
lescaractéristiques
de base desconfigurations
unidimensionnelles
(1D)
dont il seraquestion
au cours duchapitre.
Nous auronsainsi l’occasion de résumer les résultats essentiels de la théorie du refroidissement 1D lin~lin
(§ I.1.a),
MASE(§
I.1.b)
et - +03C3 03C3-(§ I.1.c),
qui
nous serontindis-pensables
dans la suite. Une discussion concernant lesrègles
àrespecter
lors de lagénéralisation
d’uneconfiguration unidimensionnelle,
defaçon
àpouvoir préserver
lescaractéristiques
de base de la situationinitiale,
suivra dans la section 1.2.En-suite,
nousrappellerons
dans la Sec. 1.3quelques
unes des notions de base de lacristallographie
du solide. Enparticulier,
lacorrespondance
existant entrel’espace
direct et
l’espace réciproque
serarappelée.
Ces notions seronttransposées
dans le cadre de notre étude : nous introduirons dans unpremier
temps uneprocédure
dedétermination de la
périodicité spatiale
d’un réseauoptique donné,
àpartir
de lagéométrie
des vecteurs d’onde incidents. Cette discussion nouspermettra
de montrerque le réseau
réciproque
estengendré
par des vecteurs de typek
i
-
k
j
(k
n
étant le vecteur d’onde d’un faisceauincident).
Connaissant lapériodicité spatiale
dans 1 On parle de réseaux brillants, car les atomes sont localisés au voisinage des points où leur interaction avec la lumière est maximum2 Cette analogie est à employer, toutefois, avec certaines précautions, car la cohésion dans les
réseaux optiques est assurée par la lumière, contrairement au cas des cristaux où il existe une
énergie de cohésion intrinsèque Par conséquent, les considérations physiques sont différentes dans les deux cas, alors que les aspects
géométriques
sont les mêmesl’espace réciproque,
nous déduirons dans la section 1.4 la nature du réseauoptique
pour diversesgéométries
des faisceaux.Dans les sections 1.5 et 1.6 nous
présenterons quelques
extensionspossibles
à deuxet à trois dimensions des
configurations
unidimensionnelles lesplus
courantes,
àsa-voir les
configurations
lin~lin et MASE. Comme lesconfigurations
initiales à unedimension,
cesconfigurations
peuvent
conduire à une localisationatomique.
Nousétudierons le domaine des différents
paramètres géométriques
relatifs aux faisceauxincidents dans
lequel
la localisationpourrait
être réalisée. Nous donneronségalement
lescaractéristiques
du mouvement vibratoire d’atomes localisés dans lespuits
depo-tentiel,
dans le cas d’une transitionatomique modèle,
reliant un état fondamental demoment
cinétique
J
g
= 1 2et
un état excité pourlequel J
e
=3 2.
Dans la section1.7,
nous discuterons une
généralisation
à trois dimensions de laconfiguration
03C3
+
-
03C3-(même
s’iln’y
a pas de localisation 1D dans cecas).
Enparticulier,
nous étudieronsles conditions pour
lesquelles
le mécanisme de refroidissement du cas 1Dpourrait
être
préservé
lelong
de certaineslignes
bien définies dans le cas 3D.Enfin,
nousprésenterons
dans lecomplément
AI unchangement
local derepère
qui
estparti-culièrement
commode,
car il permet de seplacer
dans leplan
contenant lechamp
électrique
pourchaque point
del’espace.
Nousdiscuterons,
enparticulier,
l’existencedans un réseau
optique
de sites depolarisation
purement
circulaire parrapport
à un axe autre que l’axe naturel Oz(qui
estgénéralement
l’axe de laconfiguration
1Dinitiale).
Le lecteur pourra trouver la
majorité
de résultatsprésentés
dans cechapitre
dansla référence
[47]
I.1
Les
configurations
de
refroidissement
unidi-mensionnelles
I.1.a
La
configuration
lin~lin - Mécanisme
de
refroidisse-ment «
Sisyphe »
3Le mécanisme standard de refroidissement laser sub
Doppler
a été décrit par JeanDALIBARD et Claude COHEN-TANNOUDJI
[22],
d’unepart,
et par Steven CHU etses collaborateurs
[23],
d’autrepart,
dans laconfiguration
de faisceaux lasersappe-3
Personnage
de la mythologie hellénique, Sisyphe, fils de Aeolos, était roi de la ville Efyra(ancienne dénomination de
Corinthe)
Selon la mythologie, Zeus enleva Aegina(fille d’Assopos)
etSisyplie le denonça auprès d’Assopos en échange d’un source d’eau près de son palais Zeus en colère,
pria son frère Plouton pour que Thanatos
(dieu
de la mort) emprisonne Sisyphe dans l’Hadès, maisSisyphe, reputé pour sa malice, parvint à s’échapper à deux reprises, en se débarassant de ses
gardes
Lorsque Sisyphe mourut dans une vieillesse profonde, Zeus lui
infliga
un supplice éternel pour sonmanque de respect envers les dieux, qui était de rouler une roche jusqu’au sommet de la montagne de Tartare d’où elle retombait aussitôt
[cf
p.ex. HOMÈRE « Odyssée », A 593 et APOLLODORE,1 85, 3 29, 3
157]
L’analogie de ce supplice avec le processus de refroidissement lin~lin 1D inspiraJean DALIBARD et Claude COHEN-TANNOUDJI dans le choix de la dénomination du mécanisme physique
lée lin~lin que nous
présentons
maintenant. Nous considérons un atomepossédant
une transition fermée entre un état fondamental
(g)
de momentcinétique J
g
=1 2
et un état excité(e)
de momentcinétique
J
e
=3 2. L’atome
évolue enprésence
dedeux ondes
progressives,
ayant
unefréquence
commune 03C9L accordée sur le rougede la transition
atomique
à 03C90(z. e.
le désaccord laser à résonance 0394 = 03C9L - 03C90est
négatif).
Les deux ondes sepropagent
dans des directionsopposées
lelong
del’axe Oz et
possèdent
despolarisations
linéairesorthogonales.
Les deux directions depolarisation
duchamp électrique
sont Ox etOy
(cf.
Fig.
I.1).
Lechamp
total résultant de l’interférence entre les deuxfaisceaux,
exhibe ungradient
depolarisa-tion à l’échelle de la
longueur
d’ondeoptique
03BB. Enparticulier,
lechamp acquiert
une
polarisation
circulairechangeant
alternativement entre 03C3- et03C3
+
,
auxpoints
d’abscisse zp =
p03BB/4,
oùp ~ Z. Ces sites sont
séparés
par despoints
depolarisation
linéaire tous les zq =(2q
+1) 03BB/8,
où q ~ Z. Lespoints
intermédiairescorrespondent
à unepolarisation elliptique
de la lumière.Pour illustrer l’effet «
Sisyphe
» de manière assezsimple,
nousadoptons
unpoint
de vuesemi-classique,
où lesdegrés
de liberté internes de l’atome sont traitésquantiquement,
alors que le mouvement estclassique
i)
Atome au reposDans un
premier
temps,
on s’intéresse à l’état interne d’un atome au repos. Nousallons voir que cet état
dépend
fortement de laposition
z où se trouve l’atome. Lecouplage
de l’atome avec lechamp
laser lève ladégénérescence
entre lessous-niveaux Zeeman de l’état fondamental
|g, m
z
> (où
mz =±1 2
désigne
le nombrequan-tique
magnétique),
en induisant desdéplacements
lumineux[48].
Cesdéplacements
présentent
une modulationspatiale, calquée
sur legradient d’ellipticité
duchamp.
4
De
plus,
l’intensité ducouplage atome-champ
étantproportionnelle
aux carrés descoefficients de Clebsch Gordan de la
transition 1 2 ~ 3 2,
le niveau|g, +) (resp. |g, ->)
est trois fois
plus déplacé
que le niveau|g, -> (resp. |g, +>)
aux endroits où lapo-larisation est 03C3+
(resp. 03C3
-
)
(cf.
Fig.
I.1).
Notons que pour un désaccord rouge, lesdéplacements
lumineux sontnégatifs,
de sorte que le sous-niveau leplus couplé
auchamp
estégalement
le niveau deplus
basseénergie.
Par
ailleurs,
legradient
depolarisation
duchamp
a commeconséquence
unemodulation
spatiale
des taux de pompageoptique
entre les deux sous-niveaux du fondamental. Cette modulation est telle que lechamp
atoujours
tendance àpom-per
optiquement
l’atome vers le sous-niveaud’énergie
laplus
basse. Parexemple,
l’atome serapréférentiellement pompé
vers le sous-niveau|g,
+)
en un endroit où lapolarisation
duchamp
est03C3
+
,
or à cet endroitprécis,
ce même niveau est leplus
couplé
à lalumière,
donc celuiqui
est leplus déplacé
enénergie.
4 Il faut noter que le champ ne peut coupler les deux sous-niveaux Zeeman entre eux, car il n’y a pas de photon 03C0 Par conséquent, les deux niveaux évoluent indépendamment, sans se repousser,
FIG I1 - Configuration lin~lin 1D Deux ondes progressives, de même fréquence et
in-tensité, ayant des polarisations linéaires orthogonales, se propagent en sens
opposés le long de l’axe Oz
(a)
Gradient d’ellipticité du champ laser.(b)
Modu-lation spatiale des déplacements lumineux des deux sous-niveaux magnétiques
ii)
Atome en mouvementLes
déplacements
lumineux des deux sous-niveauxmagnétiques
agissent
commedes
potentiels
externes pour l’atome. L’effet combiné de cebi-potentiel
externe etdes taux de pompage
optique spatialement modulés,
conduit à un ralentissementatomique
important :
supposons quel’atome,
ayant
un mouvementrectiligne
lelong
FIG. I2 - Effet « Sisyphe » dans la
configuration
1D lin~lin Lors de la montée d’unecolline de potentiel, l’atome perd de l’énergie cinétique en acquérant de
l’éner-gie potentielle Cette énergie est ensuite dissipée sous la forme d’un photon de
fluorescence dans le processus de pompage optique Cette succession
d’évene-ments repetée lors de chaque cycle de pompage optique, conduit à un net effet
de refroidissement, car en moyenne l’atome gravit plus de collines de potentiel
qu’il n’en descend Nous nous sommes placé dans des conditions où le taux
de pompage optique est tel qu’il permette à l’atome de gravir une colline de
potentiel avant d’être pompé optiquement dans l’autre sous-niveau interne
de l’axe
Oz,
caractérisé par une vitesse v, se trouve initialement en z =0,
au fond d’unpuits
depotentiel
où lapolarisation
est 03C3-(l’état
internecorrespondant
estdonc
|g,
->).
Au cours de son mouvement, l’atomegravit
le col dupuits
depotentiel
dans
lequel
il se trouve, avant dechanger
d’état interne auvoisinage
du sommet etde se trouver au fond du
puits
depotentiel adjacent,
associé à unepolarisation
03C3
+
,
en z =
03BB/4.
5
Eneffet,
nous avons vu que l’atome estpompé
optiquement
defaçon
préférentielle
vers le sous-niveau leplus
bas enénergie.
Au cours d’un telcycle.
l’atome
perd
donc del’énergie cinétique
enacquiérant
del’énergie potentielle, qu’il
dissipe
ensuite sous la forme d’unphoton
de fluorescence.Cette succession d’événements étant réitérée lors de
chaque
cycle
de pompageoptique,
on voitqu’en
moyenne l’atomegravit plus
de collines depotentiel qu’il
5 Nous avons supposé que la vitesse atomique est telle que l’atome a le temps de parcourir une
n’en descend. Par
conséquent,
la situation conduit à un effet net de ralentissementatomique,
ou autrementdit,
un effet derefroidissement.
iii)
Localisationatomique
Le mécanisme «
Sisyphe
», décritprécédemment,
conduit à un refroidissementefficace. L’atome
perd
donc continûment sonénergie,
jusqu’à
cequ’il
nepossède
plus
laquantité
d’énergie
suffisante pourgravir
une colline depotentiel,
restantpiégé
à l’intérieur d’unpuits.
Son mouvement est alorsclassiquement
décrit parun mouvement d’oscillation au
voisinage
du fond dupuits,
6
ces
oscillations étantinterrompues
par descycles
de pompageoptique.
La situation finale est bien décrite par une assemblée d’atomes localisés au fond depuits
depotentiel
distribués sur unréseau
régulier
lelong
deOz,
le mouvementatomique
étant essentiellement restreint à une vibration autour d’uneposition
d’équilibre.
Quantiquement,
ce mouvement estdécrit en attribuant des niveaux
énergétiques
vibrationnels discrets à l’intérieur dechaque puits.
Onobtient,
parconséquent,
une structureanalogue
à celle d’uncristal,
les différencesprincipales étant,
d’unepart,
le fait que la cohésioninteratomique
estici assurée par la lumière
et,
d’autre part, que la structure obtenue conserve uncaractère
dilué,
les taux deremplissage
obtenus dans desexpériences
actuelles étant relativement faibles(environ
1 site sur 30 estoccupé
à3D).
Notons que les
énergies cinétiques,
atteintes dans cetype
de réseauxoptiques
uni-dimensionnels,
se situenttypiquement
dans le domaine dequelques
dizainesd’éner-gies
de recul[25],
l’énergie
de reculE
R
étantl’énergie
encaissée par un atome lors del’absorption
d’unphoton unique,
si l’atome est initialement au repos.Rappelons
enfin que la localisation
atomique
a été observée pour lapremière
fois dans cetteconfiguration
par notreéquipe
en 1992[29].
Uneexpérience analogue,
utilisant uneméthode de détection
différente,
a été introduite par William D. PHILLIPS et sescollaborateurs
[28].
I.1.b
La
configuration
MASE
7
La
configuration
MASE1D,
introduite par Hal METCALF et ses collaborateurs[49],
est constituée de deux ondesprogressives
defréquence
commune 03C9L, ayant lamême
polarisation
circulaire mais des directions depropagation opposées
lelong
deOz,
et d’un faiblechamp
magnétique
statique
transverseappliqué
selon Ox. Danscette
situation,
l’intensité de l’onde stationnaire estspatialement modulée,
mais lapolarisation
locale duchamp électrique
est uniformément circulaire. Il en résulteque les deux nappes de
potentiel
(associées
auxdéplacements
lumineux des deuxsous-niveaux
magnétiques
dufondamental)
exhibent strictement le même caractère 6 Un traitement quantique est requis, lorsque l’on souhaite tenir compte de la localisationato-mique
[25]
Pour le moment, nous nous en tiendrons à la description semi-classique, qui est en outreassez satisfaisante dans le domaine des vitesses typiques obtenues par ce type de refroidissement
(v
r m s
k/M)
7 Les initiales MASE proviennent de l’anglais « Magnetic Assisted Sisyphus Effect », en français
de modulation
spatiale,
l’une se déduisant de l’autre par unesimple
relation deproportionnalité,
liée aux coefficients de Clebsch-Gordan(cf.
Fig.
1.3).
Enparticulier,
au
voisinage
despoints
où l’intensité lumineuses’annule,
les niveaux ne sont pasdéplacés
par la lumière et les deux nappes depotentiel
restentdégénérées.
FIG I3 - Effet « Sisyphe » dans la configuration MASE 1D Au voisinage des ventres du
champ électrique, l’atome est pompé optiquement vers le sous-niveau le plus
bas Au voisinage des n0153uds du champ électrique, il change de sous-niveau sous
l’effet d’un faible champ magnétique transverse En moyenne, l’atome gravit
des collines de potentiel plus raides que celles qu’il en descend
A titre
d’exemple,
considérons le cas d’unepolarisation
03C3- de l’onde stationnaire. Le sous-niveau associé à l’état|g,
->
est alors trois foisplus déplacé
par la lumièreque celui
qui correspond
à|g, +),
et ceci en toutpoint
del’espace.
Parconséquent,
le processus de pompageoptique
a tendance à accumuler les atomes dans l’état|g, ->
partout.
Le rôle duchamp magnétique
transverse est d’induire uncouplage
entreles deux sous-niveaux
magnétiques
auvoisinage
des noeuds duchamp électrique
etd’ouvrir ainsi pour les atomes une nouvelle voie de passage vers le
potentiel
duniveau
|g, +>.
Un mécanisme de refroidissement de type «Sisyphe
» peut
avoirlieu,
suite à l’effet combiné du pompageoptique
et de laprécession
de Larmor. Eneffet,
un atome en mouvementrectiligne
lelong
deOz, possède
une chance nonnégligeable
dechanger
de nappe depotentiel
au voisinage d’un sommet(associé
à un noeud du
champ),
alorsqu’il
estpompé optiquement
defaçon préférentielle
vers le niveau deplus
basseénergie
auvoisinage
d’un fond depuits
(associé
à unventre du
champ)
L’atomegravit
donc en moyenne des collines depotentiel plus
raides que celles
qu’il
en descend. Parconséquent,
les conclusions du§
I.1.aquant
aurefroidissement et à la localisation sont
également
valables pour cetteconfiguration
dans notre
équipe
[37].
8
I.1.c
La
configuration
03C3
+
-
03C3-La
configuration 03C3
+
-03C3
-
,
introduite par J. DALIBARD et C. COHEN-TANNOUDJI[22],
correspond
à deux faisceauxcontra-propagatifs
lelong
deOz,
ayant
mêmefré-quence et même intensité et des
polarisations
circulairesopposées.
Lechamp
élec-trique
ainsi obtenuprésente
uneamplitude
constante et unepolarisation
linéairequi
tourne d’un
angle
-kz autour deOz, lorsque
zvarie,
formant ainsi une hélice de pas03BB.
L’ellipticité
etl’amplitude
duchamp
étantconstantes,
lesdéplacements
lumineux des sous-niveaux Zeeman de l’état fondamental sontindépendants
del’espace.
Néan-moins,
les états propres de l’hamiltonien effectif associés auxdéplacements
lumineuxdépendent
de z. On montre que pour un atome au repos, les différents sous-niveauxdu fondamental
possèdent
généralement
despopulations
et desdéplacements
lumi-neux différents mais
indépendants
de z. Pour un atome en mouvementrectiligne
lelong
deOz,
à la vitesse v, il est commode de seplacer
dans le référentiel tournantà la
pulsation
kv(associé
au centre de masseatomique)
danslequel
lapolarisation
lumineuse est
toujours
linéaire,
conservant une direction fixe. Onpeut
alorsmon-trer
[22]
que l’état de l’atome en mouvement se réduit à celui d’un atome au repos enprésence
d’unchamp
magnétique statique longitudinal
fictif. Cechamp
fictifin-duit des modifications des états propres de l’hamiltonien
effectif,
cequi
conduit àl’apparition
d’une orientation moyenne non nulle dans l’état fondamental. Enre-vanche,
lesdéplacements
lumineux ne sont pas modifiés aupremier
ordre par lemouvement
atomique.
Il est, en outre,possible
de montrer que l’orientation induitepar le mouvement est à
l’origine
d’undéséquilibre
depression
de radiation entre les deux faisceauxcontra-propageants,
conduisant à une force de friction.Dans ce cas on
parle
de refroidissementorientationnel,
ou encore derefroidis-sement induit par le mouvement
atomique,
car ils’agit
d’un processus sélectif envitesse de l’état
atomique
interne,
lié àl’apparition
d’une orientation dans l’état fondamental. Il convientégalement
de noter que le terme « mélasseoptique
»9est
plus approprié
que celui de réseauoptique
pour cetteconfiguration,
car il n’existepas d’effet de localisation
atomique
ni de modulationspatiale
dupotentiel
optique.
Cetteconfiguration
a été étudiéeexpérimentalement
dans notre laboratoire par Brahim LOUNIS et al.[52].
8 La
configuration
MASE fut également généralisée pour une transition du type J ~ J - 1 parC VALENTIN et al
[50]
et pour une transition du type J ~ J par O EMILE et al[51]
Pour cetype de transitions, la fréquence des faisceaux lasers doit être légerèment désaccordée sur le bleu
de la transition atomique
9 La nuance entre une mélasse et un réseau optique est que dans le cas d’un réseau on parvient
à piéger les atomes refroidis dans des puits de potentiel bien localisés, tandis que dans une mélasse