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Altération des matériaux organiques de construction due à l'atmosphère

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Altération des matériaux organiques de construction due à

l'atmosphère

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Digeste de la Construction au Canada

Division des recherches en construction, Conseil national de

recherches Canada

CBD 117F

Altération des matériaux organiques

de construction due à l'atmosphère

Publié à l'origine en décembre 1973 H.E. Ashton

Veuillez noter

Cette publication fait partie d'une série qui a cessé de paraître et qui est archivée en tant que référence historique. Pour savoir si l'information contenue est toujours applicable aux pratiques de construction actuelles, les lecteurs doivent prendre conseil auprès d'experts techniques et juridiques.

La durabilité des matériaux utilisés en construction et exposés subséquemment à l'atmosphère est d'un grand intérêt pour l'architecte, l'entrepreneur et l'utilisateur final. Le présent Digest étudie les effets exercés par les agents atmosphériques sur les matériaux de construction classés sous la rubrique "organiques".

Composition des Matériaux Organiques

Il existe 92 éléments chimiques naturels. Peu d'entre eux, cependant, sont assez abondants pour que l'on puisse en faire un large usage. On peut employer les métaux, tels que le fer, l'aluminium, le zinc et le cuivre sous leur forme élémentaire mais la plupart d'entre eux sont cependant si réactifs qu'ils n'existent normalement qu'alliés à un ou deux autres éléments dans de petites molécules simples. Le chlorure de sodium (sel ordinaire) et l'hydroxyde de calcium (chaux éteinte) sont des exemples de composés de ce genre.

Un élément, le carbone, peut donner naissance, à partir de lui-même et en se combinant avec d'autres éléments, à des composés qui peuvent contenir de deux à plusieurs centaines de milliers d'atomes par molécule. La disposition générale des atomes de carbone, anneaux ou chaînes, et l'ordre d'assemblage de différents groupes dans la molécule engendrent, de plus, des composés différents. Il en résulte un nombre presque illimité de composés du carbone et ce sont eux que l'on nomme "organiques". Il existe, comme dans la plupart des classifications, une zone intermédiaire dans laquelle les composés peuvent être considérés comme organiques ou inorganiques; en général, cependant, la distinction est nette.

Les composés organiques diffèrent de la plupart des composés inorganiques par leurs points de fusion et d'ébullition relativement bas. Un grand nombre des composés simples sont des liquides ou des gaz, ce qui indique que les forces d'attraction entre les petites molécules sont faibles. Comme l'a étudié CBD 76F, les molécules organiques doivent être grosses pour posséder les propriétés permettant de les employer dans un matériau de construction. Même la plupart des grosses molécules (polymères) fondent même ou se décomposent à des

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températures allant de 300 à 400°C. Le carbone étant susceptible de s'oxyder pour former le gaz carbonique, et l'hydrogène ordinairement présent s'oxydant pour former de l'eau, les composés organiques, à des températures élevées et en présence de l'air, sont rarement aussi stables que les matériaux inorganiques. Malgré la simplicité moléculaire qui peut caractériser ces derniers, les forces d'attraction y sont généralement puissantes et se traduisent par des points de fusion et des résistances structurales dont les valeurs sont élevées. D'un autre côté, en raison de leurs bas points de fusion, les polymères organiques sont faciles à modeler aux formes désirées et généralement moins cassants.

Types de Matériaux Organiques de Construction

On peut classer les matériaux organiques employés à l'extérieur ou l'intérieur des édifices d'après l'usage qu'on en fait. Ils comprennent les produits liquides de revêtement (peintures), les plastiques, les mastics d'étanchéité et les matériaux pour toitures. On place souvent le bois dans une catégorie à part; il n'en est pas moins un matériau organique de construction. Les matériaux organiques contiennent fréquemment des composés inorganiques tels que des pigments; les propriétés fondamentales du mélange dérivent cependant de la matrice organique dans laquelle les particules sont dispersées. Les différences existant entre les diverses sortes de matériaux organiques sont dues surtout au type et au poids moléculaire de la résine ou du liant utilisé.

Les revêtements étant appliqués sous forme de liquides destinés à se solidifier, leur grosseur moléculaire originale varie de petite à moyenne, et n'acquiert jamais des dimensions extrêmement importantes, même lorsque le film est complètement durci. Dans le cas des matériaux à faible poids moléculaire, le polymère final est généralement produit après application, comme l'expose le CBD 76F. Si la résine est déjà polymérisée avant l'application, on nomme laque le produit de revêtement s'il est dissous dans un solvant, ou peinture au latex s'il est dispersé dans l'eau. En raison de leur grosseur moléculaire, les revêtements ne bénéficient pas d'une grande résistance structurale; aussi les applique-t-on sur des subjectiles. Si l'on augmente les dimensions moléculaires dans le but d'obtenir des revêtements plus résistants, la viscosité des résines dissoutes croît tellement que la quantité de solvant nécessaire pour permettre l'application conduit à des films minces inutilisables. Pareillement, les résines dispersées durcissent trop pour s'écouler après application en un film continu. Il est donc indispensable de recourir à d'autres méthodes d'application. L'une d'elles consiste à fondre à chaud soit la résine elle-même, soit une de ses solutions. Dans ce dernier cas, on procède à l'application du matériau par pulvérisation à chaud, la résine solide étant fondue après avoir été appliquée sous forme de poudre sèche ou de dispersion.

À une augmentation du poids moléculaire correspond aussi un accroissement de la résistance structurale résultant de l'attraction moléculaire plus élevée et de l'enchevêtrement de longues chaînes. La nécessité d'un subjectile disparaît lorsque le matériau devient assez résistant pour se soutenir à la température d'emploi; on le désigne alors sous le vocable de plastique. Au sens strict, tout matériau présentant une fluidité plastique sous température normale est un plastique; mais on en est venu à appliquer ce terme surtout aux matériaux organiques auxquels on peut, à un moment opportun de la fabrication, donner la forme désirée par moulage ou coulage à chaud, ou sous pression, ou les deux à la fois. L'état des plastiques peut varier de dur et cassant (chlorure de polyvinyle non plastifié) à mou et flexible (mousse d'uréthane et caoutchouc synthétique). Là encore la délimitation entre plastiques et revêtements est imprécise. Une résine peut, dans certains cas, être appliquée fondue, alors qu'on la nomme plastique, ou en solution, tandis qu'on la nomme revêtement.

Les mastics d'étanchéité contiennent des résines dont la grosseur moléculaire est moyenne en comparaison de celle des résines entrant dans les produits de revêtement avant leur application et de celle des plastiques parce qu'ils doivent détenir certaines propriétés spéciales leur permettant de remplir leur fonction. Ils doivent être suffisamment fluides pour pouvoir être appliqués, sans l'être assez pour couler hors des joints; ils sont, de ce fait, plus visqueux que les revêtements liquides. Ils doivent cependant conserver leur élasticité et ne pas se solidifier à

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la manière des revêtements. Les mastics d'étanchéité subissent donc une réticulation moins prononcée en cours de durcissement et s'apparentent de près aux caoutchoucs.

La composition des membranes organiques de toiture a été, jusqu'à une époque récente, presqu'exclusivement basée sur l'asphalte ou le goudron bitumineux amenés au point de viscosité permettant leur application par emploi de solvants (application à froid ou "bitume dilué") ou à chaud. La résistance structurale s'obtient généralement au moyen de deux ou trois plis de renforcement, l'imperméabilité étant assurée par la base de bitume ou de goudron. Absorbant, du fait de leur couleur noire, la plus grande partie de la radiation incidente, ces matériaux se détériorent sous l'action de la lumière solaire et les films minces se craquellent rapidement en forme de petits carrés. On doit donc les appliquer sur les toits sous forme de films relativement épais et on encastre du gravier de couleur pâle ou blanche dans la couche superficielle afin de les protéger contre la lumière solaire et d'abaisser par réflexion la température de surface. On a introduit au cours des dernières années une technique de confection des toits basée sur l'application de résines synthétiques à l'état liquide ou sous la forme de films. Ces matériaux sont disponibles en blanc ou en couleurs claires, mais la plupart d'entre eux ont jusqu'à maintenant une fâcheuse propension à capter la saleté ou à fariner. Le bois est un matériau organique dont les molécules ont un poids moléculaire extrêmement élevé. En plus des forces normalement puissantes qui s'exercent entre grosses molécules, les groupes chimiques de la cellulose exercent une attraction supplémentaire et s'enchaînent en masses. Ils exercent également leur attraction sur l'eau, phénomène qui explique la facilité avec laquelle le bois est gonflé par l'eau; les masses qu'ils forment sont toutefois également cimentées les unes aux autres par un matériau nommé lignine dont les propriétés hydrofuges sont plus prononcées. En raison de cette structure, aucun solvant n'agit sur la cellulose à moins qu'on ne l'ait préalablement modifiée par un procédé chimique. Le bois se formant sous l'action d'un organisme vivant qui doit lutter pendant son existence contre certaines forces, sa structure présente une orientation très marquée. Cette dernière est à l'origine des différences considérables survenant dans les changements de résistance et de dimensions décrits dans le CBD 86F.

Altération due aux Agents Atmosphériques

Le processus d'altération due aux agents atmosphériques se définit comme étant l'action des éléments atmosphériques ayant pour effet de modifier la couleur, la texture, la composition ou la forme des objets qui y sont exposés et de les conduire finalement à la désintégration ou à l'impossibilité de remplir leurs fonctions. Ces éléments atmosphériques, bien connus, sont la radiation, l'humidité, les conditions thermiques et les gaz.

La radiation solaire à la surface terrestre se compose de portions du spectre, voisines de l'ultraviolet, visibles et voisines de l'infrarouge. L'humidité résulte de la pluie (ou de la neige), de la vapeur d'eau (humidité) et de la vapeur d'eau condensées (rosée ou givre). Les effets thermiques des intempéries résultent de la présence ou de l'absence de chaleur (hautes ou basses températures) et de la vitesse de passage de l'une à l'autre (choc thermique). Les gaz susceptibles d'intervenir directement dans les processus d'altération sont l'oxygène et le gaz carbonique, normalement présents, et des éléments polluants tels que l'ozone, le bioxyde de soufre et les oxydes de l'azote.

Radiation

Conformément à la description donnée au paragraphe intitulé "Composition des matériaux organiques de construction", ceux-ci se composent en majeur partie de molécules formant de longues chaînes avec charpente carbone à carbone. Ces molécules s'attirent réciproquement sous l'effet de forces secondaires quoique, dans le cas où le matériau est réticulé il existe également de liens chimiques entre les longues chaînes. Il est possible de calculer la quantité d'énergie nécessaire pour briser ces liaisons primaires et disloquer ainsi les molécules individuelles. À mesure que diminue la longueur d'onde de la radiation, son énergie augmente et atteint, à la longueur d'onde 350 nm, l'énergie de rupture des liaisons de carbone. Cette valeur est dans le domaine de la radiation solaire atteignant le niveau de la mer. La proportion

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de radiation de courte longueur d'ondes est heureusement faible au niveau de la surface terrestre de sorte que l'intensité des longueurs d'onde les plus destructrices s'y trouve considérablement réduite. Les rayons ultraviolets constituent environ 10 pour cent de l'énergie de rayonnement du soleil; au niveau de la surface terrestre, ils ne constituent cependant, à midi, que 5 à 7 pour cent de l'énergie; les rayons UV biologiquement actifs représentent un pour cent environ de l'énergie totale. La diffusion atmosphérique ayant lieu sous des angles plus faibles, les proportions sont notablement moindres avant et après midi. S'il en était autrement, aucun matériau organique ne bénéficierait à l'extérieur d'une durabilité quelconque. La dégradation des matériaux organiques de construction imputable aux rayons UV peut suivre deux processus. Dans certains, l'énergie déclenche un processus inverse de celui de la réaction de polymérisation qui donne naissance aux grosses molécules. On dénomme dépolymérisation ce phénomène qui conduit à des désordres catastrophiques. Comme il s'agit d'une réaction en chaîne, l'objectif des chimistes en matériaux consiste à empêcher son déclenchement; une tâche plus facile de mentionner que d'accomplir. Le remède le plus courant consiste à incorporer des pigments qui réfléchissent les rayons UV ou les absorbent de préférence aux polymères; tel est le cas pour le noir de carbone dans le polyéthylène. Dans le cas de l'autre mécanisme de dégradation, les molécules plus petites taille engendrées par scission d'une chaîne réagissent fréquemment au travers des chaînes. Il en résulte une réticulation plus importante que celle qui existait à l'origine et le matériau devient plus dur et plus cassant. Si un matériau exige une certaine flexibilité pour pouvoir remplir ses fonctions, la fragilité induite provoque sa fissuration. La plupart des défaillances des matériaux organiques de construction surviennent de cette manière. Le mot "fissuration" désigne ces défaillances lorsqu'elles ont lieu sur une grande échelle; on leur applique le terme "fendillement" lorsqu'elles surviennent sur une échelle réduite et forment un motif quadrillé. L'altération des plastiques sur petite échelle s'appelle "craquelage"; dans le cas des revêtements, le fendillement microscopique produit le farinage, à mesure de l'érosion de la couche superficielle.

Si résistant un matériau organique puisse-t-il être lui-même, il sera sujet à changements indésirables infligés par la lumière ultraviolette s'il est coloré et si le colorant (nombre d'entre eux sont organiques) n'est pas résistant. Une décoloration, d'ordinaire inacceptable, se produira. La lumière ultraviolette peut également occasionner le jaunissement. Elle peut altérer la structure chimique d'une résine de manière que celle-ci absorbe la lumière bleue visible et semble jaune. La lumière visible a heureusement pour effet, dans de nombreux cas, de pâlir ces couleurs induites.

La radiation à courte longueur d'onde possédant seule une énergie suffisante pour rompre les liaisons primaires, la radiation à longueurs d'ondes plus longues n'affecte que directement les forces secondaires. La radiation visible et infrarouge engendre surtout des hausses de température et, par suite, un amollissement des matériaux pauvres en réticulation. Une augmentation de la vitesse des réactions chimiques éventuellement dues à d'autres causes en résulte indirectement. La hausse de température due à la radiation solaire peut être considérable (CBD 47Fet 70F).

Humidité

L'eau est un des éléments atmosphériques les plus répandus. L'effet du gel de l'eau n'endommage pas les matériaux organiques de construction, hydrophobes et non poreux pour la plupart, aussi facilement que nombre de matériaux inorganiques. Elle provoque aisément le gonflement du bois, qui est composé d'un polymère hydrophile sous forme cellulaire. Le polymère ne se dissout, ni ne réagit cependant en présence de l'eau. Il en résulte que le gonflement du bois n'engendre pas sa désintégration même en cas de gel ultérieur. La dégradation du bois par les micro-organismes, même celle que l'on désigne sous le terme de "pourriture sèche" (CBD 76F), n'est possible qu'en présence de l'eau.

Immergés dans l'eau, certains revêtements organiques prévus pour emploi sur bois, en particulier les peintures à l'huile dont les pigments consistent d'oxydes de zinc et de titanium, gonflent de façon marquée. Lorsque l'eau (qu'elle provienne de l'extérieur ou de l'intérieur d'un édifice) s'amasse au dos d'un tel film de peinture, elle s'étend sur une surface supérieure à la

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face correspondante du subjectile et se trouve écartée de la surface, produisant des boursouflures. L'eau peut également causer la boursouflure des revêtements qui ne gonflent que légèrement, si l'humidité s'amasse à l'interface en quantité supérieure à celle qui peut être transmise à travers le film. Le boursouflage se produit lorsque la pression hydrostatique excède la résistance adhésive du film. En raison de ce qui précède, on considère comme paramètres importants pour l'évaluation des revêtements extérieurs du bois, les propriétés de gonflement, la perméabilité et l'adhérence à des surfaces humides. L'humidité peut dégrader les revêtements de métaux si elle peut traverser le film et engendrer la corrosion dont les produits sont susceptibles d'en provoquer l'éclatement.

L'eau n'affecte généralement ni les matériaux de toiture utilisés en raison de leur capacité d'imperméabilisation, ni les plastiques. Les plastiques renforcés par fibre de verre peuvent subir des dommages si les fibres sont trop près de la surface où si la résine se détériore sous les influences atmosphériques. Ces cas permettent en effet à l'eau de cheminer le long des fibres comme sur une mèche et d'amoindrir leur rôle renforçant. L'eau congelées sous forme de grêle peut, sous l'impact, endommager les plastiques cassants. Les mastics d'étanchéité se montrent dans l'ensemble insensibles à l'eau; elle peut toutefois détruire leur adhérence si elle parvient à accéder à l'interface. Ces ruptures se produisent le plus souvent sur subjectiles poreux susceptibles d'absorber de l'eau.

Température

La température peut engendrer des phénomènes physiques ou chimiques. Dans le premier cas, les variations de température altèrent les caractéristiques telles que la dureté et la résistance, qui sont reliées aux propriétés d'extensibilité du matériau. Une hausse de température amollit les matériaux tels que les thermoplastiques dont la réticulation entre molécules est faible. Ceux dont la réticulation est importante se décomposent habituellement avant amollissement prononcé; tel est le cas pour les matériaux thermodurcissables.

Une baisse de température accroît la dureté ou le module des matériaux organiques de construction; ils peuvent, en cas de durcissement excessif, se trouver dans l'impossibilité de remplir leurs fonctions de manière satisfaisante. Un changement de température soudain, dans un sens ou dans l'autre, peut, de plus, en raison de la faible vitesse de transmission de la chaleur dans la plupart des matériaux organiques, engendrer dans leurs sections épaisses des contraintes internes. La surface extérieure s'adapte rapidement aux nouvelles conditions imposées par une modification de ce genre, tandis que la portion interne se trouve encore à la température précédant le changement. Le choc thermique peut alors provoquer soit la fissuration superficielle si l'extérieur se contracte rapidement alors que l'intérieur est dilaté, soit la fissuration interne sous conditions inverses.

Dans le domaine chimique, la température modifie la vitesse des réactions. Lente à température de la pièce dans le cas de la plupart des matériaux, l'oxydation se produit beaucoup plus rapidement par températures élevées.

Sauf en cas de chocs, les revêtements ne sont pas, après durcissement, particulièrement sensibles aux basses températures. Ils ne le sont pas davantage aux températures plus élevées subies durant le vieillissement; elles n'exercent sur eux aucun effet direct. Les revêtements étant appliqués en films minces, le choc thermique y est d'ordinaire peu important.

Les mastics d'étanchéité dont les formules ont été convenablement établies résistent aux forces exercées par les hautes températures (amollissement du matériau et dilatation thermique des éléments formant le joint) qui ont tendance à les faire couler. Les basses températures, comme celles qui sévissent dans la plupart des régions du Canada, exercent des contraintes considérables sur les mastics d'étanchéité, car ils doivent s'allonger le plus au moment où, en raison de leur affermissement ou durcissement, ils en sont le moins capable. La rapidité des changements de température constitue également un facteur important parce que les matériaux organiques s'adaptent en générale beaucoup plus facilement à la déformation dont le développement est lent qu'à celle dont le développement est rapide.

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Les plastiques destinés à être utilisés dans les édifices ne s'amollissent pas par temps chaud; le fluage peut cependant réduire, chez les thermoplastiques, la capacité de support d'une charge. Les basses températures peuvent les rendre plus raide mais la plupart ne deviennent pas plus cassant. Le chlorure de polyvinyle rigide (non plastifié), dont on ne fait usage que dans les cas où une extrême résistance chimique est de rigueur, et le polyméthacrylate de méthyle, qui bénéficie d'une belle transparence, sont à l'état vitreux par températures normales et n'offrent déjà que peu de résistance à l'impact. Le choc thermique, surtout s'il est cyclique, peut causer la fissuration ou l'exsudation du produit plastifiant des plastiques.

Les températures extrêmes exercent également des contraintes sur les matériaux de toiture à base d'asphalte et de goudron. Si l'on emploie un matériau dur afin qu'il ne coule pas sous l'effet du soleil d'été, il peut devenir cassant et se fissurer sérieusement par basses températures, et vice-versa. Le choix de la qualité convenant à chaque cas exige donc un grand soin (CBD 95F). Devant résister à l'écoulement par températures élevées, le matériau ne peut résister qu'au retrait uniformément réparti engendré par les basses températures. Ce fait illustre l'importance que revêt la conception. L'écoulement modéré qui se produit lorsque le toit atteint des températures élevées est prévu pour remédier aux petites fissures qui se forment par basses températures.

Gaz

En raison de sa forte concentration et de sa réactivité, l'oxygène est le gaz le plus nuisible aux matériaux organiques. Les chaînons chimiques incomplètement "saturés" ou satisfaits (dénommés en chimie "liaisons doubles") sont particulièrement sujets à oxydation. Ce phénomène constitue en fait la base du mécanisme de séchage des peintures à l'huile et autres revêtements qui se solidifient par oxydo-polymérisation. Un liant contenant exactement le nombre de liaisons doubles nécessaires à la solidification, et non davantage, étant irréalisable, la réaction se poursuit au-delà du stade optimal et participe au processus de détérioration. Aussi les peintures à l'huile qui dépendent uniquement sur ce processus de séchage, sont-elles plus sujettes à cette oxydation continue que les revêtements qui, comme les alkydes, relèvent d'autres méthodes de polymérisation.

Les caoutchoucs naturels et nombre de caoutchoucs synthétiques contiennent des produits non saturés et s'oxydent de ce fait. L'oxydation en provoque la décoloration, le durcissement, le fendillement et, finalement, la fissuration. La nonsaturation ne constitue toutefois pas une condition essentielle au développement du processus d'oxydation; les polymères, tels le polystyrène et le polyéthylène qui contiennent des atomes réactifs d'hydrogène, sont également sujets à ces attaques. Comme la réaction ne se poursuit que si l'oxygène se diffuse à l'intérieur du matériau l'oxydation ne se produit souvent qu'à la surface à moins que le matériau ne consiste que d'un film mince.

Les autres gaz importants, gaz carbonique et azote, ne réagissent pas avec les matériaux organiques de construction; on les utilise fréquemment en synthèse chimique à titre d'atmosphères inertes. Le vent, mouvement rapide de l'atmosphère normale, peut, en y projetant violemment la pluie, le sable ou la poussière, entraîner l'altération des surfaces exposées. La dégradation des revêtements est généralement plus prononcée sur les façades des édifices exposées au plus fort des tempêtes.

L'ozone n'est normalement présent que dans l'atmosphère supérieure; au niveau du sol, on peut le tenir pour un élément polluant. Étant une modification instable de l'oxygène, contenant trois atomes au lieu des deux normalement présents, il est extrêmement réactif. Les matériaux oxydables réagiront donc avec l'ozone. La fissuration des caoutchoucs due à la présence de l'ozone illustre ce phénomène. L'autre élément polluant courant est l'anhydride sulfureux présent dans les atmosphères industrielles du fait de l'ignition de combustibles contenant du soufre. Il donne naissance à l'acide sulfurique susceptible de traverser les revêtements organiques et d'attaquer les métaux sous-jacents.

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L'action conjuguée de deux agents atmosphériques donne presqu'invariablement lieu à une détérioration plus importante que celle provoquée par un ou l'autre élément agissant seul. Nombreux sont les exemples de cette action synergique. Lorsque des rayons ultraviolets brisent une chaîne de polymères, l'eau peut retirer les matériaux de faible poids moléculaire susceptibles d'agir comme agents plastifiants, augmentant ainsi la fragilité due à la réticulation. La couleur grise du bois exposé est due à la lixiviation par l'eau de la lignine irradiée. Les matériaux irradiés s'oxydent beaucoup plus rapidement que les autres et la photo-oxydation constitue l'une des réactions majeures qui interviennent dans la dégradation. En l'absence d'oxygène, la plupart des polymères sont beaucoup plus stables sous l'effet de la chaleur qu'en sa présence; ils se révèlent également plus stables sous l'effet de l'oxygène en l'absence de chaleur. On peut mentionner à titre d'exemple le fait que, en l'absence d'oxygène, le polystyrène durci peut être chauffé à 260°C pendant 20 heures sans se modifier tandis que dans l'air, la chaleur ou les rayons ultraviolets engendrent le jaunissement et la fragilité à des températures plus basses. Les plastiques amollis par la chaleur s'érodent plus facilement sous l'action du sable poussé par le vent. L'oxygène et l'eau interviennent tous deux dans la rouille du fer qui soulève les revêtements organiques. La fissuration due à l'ozone se produit plus rapidement lorsque le matériau est soumis à une contrainte mécanique. L'action conjuguée de trois éléments crée des effets encore plus complexes.

Résumé

Le véritable processus d'altération dû aux agents atmosphériques peut être extrêmement complexe mettant en jeu un bon nombre de facteurs d'altération agissant ensemble et donnant naissance à d'autres interactions de processus en dedans ou sur le matériau. Ce Digest s'est efforcé de décrire les caractéristiques de divers matériaux organiques et de traiter individuellement de leurs réactions aux facteurs atmosphériques à titre de simplification du processus total. Il est essentiel d'apprécier ces facteurs individuels et ces processus pour bien comprendre le comportement d'un matériau et pour établir une base rationnelle permettant de le prévoir.

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