Séminaire scientifique ROL Normandie – Hauts-de-France, 26 septembre 2019 à Caen
« La donnée haute résolution en environnement côtier, des opportunités de recherche et d’applications »
Indicateur de prédisposition au risque érosion dans la Manche et en Vendée
Intervenant(s) : Martin Juigner
Résumé :
Martin Juigner1,3, Morgane Audère2,3, Stéphane Costa2,4, Riwan Kerguillec1,2,3, Maëlys Lopin5, Olivier Maquaire2,4, Mohand Medjkane2,4, Julie Pagny5, Marc Robin2,3, Arnaud Thulie5
1 UMS 3281 CNRS, Observatoire des Sciences de l’Univers de Nantes Atlantique
2 UMR 6554 CNRS, Laboratoire Environnement Télédétection Géomatique
3 Université de Nantes
4 Université de Caen Normandie
5 ROL Normandie - Hauts-de-France
Le partenariat entre l’Observatoire régional des risques côtiers (OR2C) en région Pays de la Loire et le Réseau d’Observation du Littoral (ROL) de Normandie et des Hauts-de-France s’inscrit dans un contexte de prise de conscience nationale des conséquences du recul du trait de côte sur les territoires littoraux. La France est dotée depuis 2012 d’une stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte. Les recommandations de la stratégie visent principalement à développer et diffuser d’une part la connaissance et d’autre part les outils nécessaires pour l’accompagnement des territoires littoraux dans leur adaptation face aux évolutions du trait de côte. Les diffusions récentes (i) du rapport de la mission interministérielle sur le financement de la recomposition spatiale des territoires littoraux et (ii) de l’étude du CEREMA sur « l’évaluation du nombre et de la valeur immobilière des logements potentiellement atteints par le recul du trait de côte jusqu’en 2100 » illustrent les besoins actuels de cartographier la prédisposition des infrastructures au risque érosion.
Le partenariat OR2C/ROL émane de la volonté de transposer un tel indicateur sur deux terrains d’étude présentant des configurations spatiales relativement similaires, créant de fait un démonstrateur commun à deux structures régionales d’observation du trait de côte.
Dans cette étude, l’indicateur de prédisposition est fonction de deux variables, d’une part l’évolution du trait de côte mesurée entre deux dates (1950 et 2010) et d’autre part la proximité des infrastructures (constructions, campings et routes carrossables) avec le trait de côte récent.
L’indicateur, calculé pour chaque infrastructure, est discrétisé en quatre niveaux (de faible à critique). La présence/absence d’ouvrage de protection côtière est également attribuée à chaque infrastructure. L’indicateur a été déployé le long de deux côtes basses sableuses caractérisées par la présence de formations dunaires bien développées : la côte des Havres dans le département de la
Manche (≈ 85 km) et les cordons littoraux du nord du département de la
Vendée (≈ 66 km). Les données ont été traitées avec l’appui de l’outil de géotraitement développé dans le module 4 « Indicateurs du risque et outil de géotraitement » de l’OR2C (accès en ligne, URL : https://geo-or2c.univ-nantes.fr/).
Les résultats préliminaires révèlent que la côte sableuse du Cotentin présente globalement un linéaire côtier davantage sous pression que la côte nord vendéenne. Le linéaire côtier en érosion, le nombre de constructions et de campings ainsi que le linéaire de routes carrossables prédisposés au risque érosion y sont plus importants. A échelle des intercommunalités, le territoire avec le plus grand nombre d’infrastructures prédisposées au risque érosion est également situé dans le Cotentin (communauté de Communes Coutances Mer et Bocage). A échelle de l’infrastructure, les biens menacés par le recul du trait de côte peuvent être distinctement identifiés et caractérisés par simple interrogation de la base de données. La durée de vie anticipée de chaque infrastructure a été estimée (ainsi que l’incertitude associée) sur la base d’une projection linéaire de l’évolution historique du trait de côte.
