• Aucun résultat trouvé

Chapitre 8 : Fonction de deux variables

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Chapitre 8 : Fonction de deux variables"

Copied!
19
0
0

Texte intégral

(1)

Fonction de deux variables

Table des matières

1 Topologie de R2 2

1.1 L’ensembleR2 . . . 2

1.2 Ouverts, fermés, bornés de R2 . . . 3

2 Généralités sur les fonctions de deux variables 4 2.1 Définition . . . 4

2.2 Fonctions polynomiales . . . 4

2.3 Représentation graphique . . . 4

2.4 Continuité d’une fonction de deux variables . . . 6

3 Calcul différentiel d’ordre 1 6 3.1 Dérivées partielles d’ordre 1 . . . 6

3.2 Fonctions de classeC1 . . . 8

4 Calcul différentiel d’ordre 2 8 4.1 Dérivées partielles d’ordre 2 . . . 8

4.2 Fonctions de classeC2 . . . 9

4.3 Développement limité d’ordre 2 . . . 10

5 Extrema d’une fonction de deux variables réelles 10 5.1 Définitions, premières propriétés . . . 10

5.2 Condition nécessaire d’extremum local . . . 13

5.3 Condition suffisante d’extremum local . . . 15

6 Annexe : Fonction de production de Cobb-Douglas 17

1

(2)

1 Topologie de R

2

1.1 L’ensemble R2

On rappelle queR2 désigne l’ensemble des couples (x, y) de réels.

Définition 1.1 : Distance euclidienne de deux points deR2

Soient A = (xA, yA) et B = (xB, yB) deux points de R2. On appelle distance de Aà B le réel d(A, B) défini par :

d(A, B) = q

(xBxA)2+ (yByA)2. On note aussid(A, B) =d((xA, yA),(xB, yB)).

Propriété 1.2 : Propriétés des distances SoientA etB deux points deR2, on a

• Séparation :

d(A, B) = 0 ⇐⇒ A=B.

• Symétrie :

d(A, B) =d(B, A).

• Inégalité triangulaire :

d(A, C)d(A, B) +d(B, C).

Définition 1.3 : Boules de R2

SoientA∈R2 etr >0. On appelle boule ouverte de centreAet de rayon r l’ensemble B(A, r) =nM ∈R2|d(A, M)< ro.

De même, on appelle boule fermée de centreA et de rayon r l’ensemble Bf(A, r) =nM ∈R2|d(A, M)≤ro.

2

(3)

Définition 1.4 : Produit cartésien

SoientE etF sont deux parties de R, alors le produit cartésienE×F est la partie (ou sous-ensemble) deR2 défini par :

E×F =n(x, y)∈R2|xE etyFo.

1.2 Ouverts, fermés, bornés de R2

Définition 1.5 : Ouvert de R2

SoitU une partie deR2. On dit que U est une partie ouverte si pour tout AU, il existe r >0 tel que B(A, r)U.

Exemple 1. L’ensemble R2, toute boule ouverte et tout ensemble de la forme ]a, b[×]c, d[ (où a, b, c et d sont réels ou infinis), sont des ouverts de R2.

Définition 1.6 : Fermé deR2

SoitU une partie deR2. On dit queU est une partie fermée si U =R2\U est une partie ouverte.

Exemple 2. Toute boule fermée et tout ensemble de la forme [a, b]×[c, d] (où a, b, c et d sont réels ou infinis), sont des fermés deR2.

Définition 1.7 : Borné de R2

SoitU une partie deR2. On dit queU est une partie bornée s’il existe M >0 tel que

∀(x, y)∈U, x2+y2M.

Autrement dit,U est bornée si elle est incluse dans une boule fermée de centre (0,0).

Exemple 3. Pour a, b,c et d réels, ]a, b[×]c, d[et [a, b]×[c, d]sont des ensembles bornés.

Exemple 4. Représenter les sous-ensembles suivants de R2 et indiquer s’ils sont ouverts, fermés et/ou bornés.

1. C=n(x, y)∈R2|0< x <1 et 0< y <1o. 2. D=n(x, y)∈R2|x2+y2≤1o.

3. E=n(x, y)∈R2|x2+y2≤1 et x≥0o. 4. F =n(x, y)∈R2|x2+y2 >1 ou x >0o. 5. G=n(x, y)∈R2|xy≤1o.

6. H=n(x, y)∈R2|0≤x≤1 et 0< y <1o.

3

(4)

2 Généralités sur les fonctions de deux variables

2.1 Définition

Définition 2.1 : Fonction de deux variables

On appelle fonction de deux variables, toute fonctionf définie sur une partieU deR2 à valeurs dansR: f : U ⊂R2 → R

(x, y) 7→ f(x, y) Exemple 5. On définit les fonctions suivantes :

f : (x, y)7→ 1

1 +x2+y2, g: (x, y)7→e−(x+y)2, h: (x, y)7→x (ln(x))2+py−2

Les fonctionsf etgsont des fonctions deR2 dansR, à chaque couple (x, y) deR2, elles associent un nombre réel. La fonction h est une fonction définie sur R+×[2,+∞[ à valeurs dansR.

Exemple 6. En économie, les fonctions de production de Cobb-Douglas, sont les fonctions qui, à deux variables réelles (la quantité de travailL et le capital investi K), associent la production totalef définie par :

f(L, K) =c LαK1−α, avec α, c >0.

Dans le cadre du modèle de la concurrence pure et parfaite,α correspond à la répartition des revenus entre le travail et le capital.

2.2 Fonctions polynomiales

Définition 2.2 : Fonction polynomiale

On appelle fonction monôme deR2 dansRtoute fonction de la forme (x, y)7→a xiyj, avec a∈Ret i, j∈N.

On appelle fonction polynomiale deR2 dansR toute somme finie de fonctions monômes.

Exemple 7. (x, y)7→x2y+y3−2xy2+ 5x−3 est une fonction polynomiale.

2.3 Représentation graphique

Définition 2.3 : Graphe

Soitf une fonction de deux variables définie surU ⊂R2. On appelle graphe de f l’ensemble des points de l’espace R3 défini par :

{(x, y, z)∈U ×R|z=f(x, y)}

Remarque 2.4 : Nappe

Le graphe d’une fonction deR2 dans Rest une surface (ou nappe) de l’espace R3 usuel. Cette nappe a pour équationz=f(x, y).

4

(5)

Méthode 2.5 : Comment tracer une nappe avecf plot3d?

On construit le vecteurxdes abscisses et le vecteurydes ordonnées, on déclare la fonctionfdont on veut tracer la nappe, puis on utilise la commandefplot3d(x,y,f).

Exemple 8. Tracer dans Scilab la fonctionf : (x, y)7→x3−4x y2 sur [−1,1]2. --> function z=f(x,y); z=x^3-4*x*y^2, endfunction

--> x=-1:0.1:1; y=-1:0.1:1; fplot3d(x,y,f)

Définition 2.6 : Ligne de niveau

Soitf une fonction de deux variables définie surU ⊂R2. Pour λ∈R, on appelle ligne de niveauλde f, l’ensemble des points de l’espaceR2 défini par :

{(x, y)∈U|λ=f(x, y)}

Les lignes de niveau d’une fonction deU ⊂R2 dansRsont des courbes.

Exemple 9. Si f désigne l’altitude au point de coordonnées (x, y), sur les cartes topographiques, les lignes de niveaux def représentent l’altimétrie.

5

(6)

2.4 Continuité d’une fonction de deux variables

Définition 2.7 : Continuité en un point de R2

Soitf :U →Rune fonction définie sur une partieU deR2 etM0U. On dit quef est continue en M0si f(M) −→

M→M0

f(M0).

Autrement dit si

∀ >0,∃α >0 tel que ∀M ∈U, on a d(M, M0)< α⇒ |f(M)−f(M0)| ≤.

Définition 2.8 : Continuité

On dit quef est continue sur une partie U de R2 lorsquef est continue en tout point deU.

Propriété 2.9 : Continuité et opérations

• Les fonctions coordonnées (x, y)7→x et (x, y)7→y sont continues surR2.

• Toute fonction polynomiale deR2 dansRest continue sur R2.

• Soientf, g deux fonctions continues définies sur une partie U deR2 etλ∈R, alors λf,f+g,f g et f

g (sig ne s’annule pas sur U) sont continues surU.

Propriété 2.10 : Continuité et composition

Soientf une fonction continue sur une partieU deR2 et à valeurs dans I ⊂Ret ϕ:I →R une fonction continue, alorsϕf est continue sur U.

Exemple 10. Montrer que la fonction f définie par f(x, y) = ln 1 +x2+ey est continue sur R2.

3 Calcul différentiel d’ordre 1

3.1 Dérivées partielles d’ordre 1

Définition 3.1 : Dérivée partielle d’ordre 1 par rapport à la première variable en un point de R2 Soitf une fonction de U ⊂R2 dans R. Pour (x0, y0) ∈ U, si la fonctiong :x 7→ f(x, y0) est dérivable en x0, alors on dit que f est dérivable par rapport à la première variable en (x0, y0). On note alors la dérivée partielle d’ordre 1 def par rapport à la première variable en (x0, y0) par :

1(f)(x0, y0) =g0(x0).

Remarque 3.2 : Dérivée partielle d’ordre1 par rapport à la deuxième variable en un point de R2 De même, on définit la dérivée partielle d’ordre 1 def par rapport à la deuxième variable en (x0, y0) par

2(f)(x0, y0).

Exemple 11. Soitf la fonction définie sur R2 parf(x, y) =y e−x2−y. Calculer les dérivées partielles d’ordre 1 de f.

6

(7)

Définition 3.3 : Dérivée partielle d’ordre 1

Sif est dérivable en tout point d’une partieU de R2, on note1(f) la fonction définie sur U par

1(f) : U → R

(x, y) 7→ 1(f)(x, y)

De même, on note2(f) la fonction définie surU par : (x, y)7→2(f)(x, y).

Méthode 3.4 : Comment calculer des dérivées partielles d’ordre1?

• Pour dériver une fonctionf de deux variables par rapport à la première variable, on fixe la variable y(qui joue alors le rôle d’une constante), puis on dérive par rapport àx. On obtient ainsi la dérivée partielle def par rapport à x, que l’on note 1(f).

• De même, pour2(f) en échangeant les rôles des variables xet y.

Exemple 12. Soit f la fonction définie sur R2 par f(x, y) = 2x3x2y+ 5xy−7. Calculer les dérivées partielles d’ordre 1 de f.

Définition 3.5 : Gradient de f

On appelle gradient def en (x, y) le vecteur de M2,1(R) défini par

∇(f)(x, y) = 1(f)(x, y)

2(f)(x, y)

! . On lit "nabla def en (x, y)".

Propriété 3.6 : Vecteurs gradients et lignes de niveau Les vecteurs gradients sont orthogonaux aux lignes de niveau.

Exemple 13. function[z]=f(x,y), z=x^3-4*x*y^2, endfunction;

x=linspace(0.5,2,101);y=linspace(-2,2,101);contour(x,y,f,[0:0.5:10]);

xarrows([1;1.5],[0;0]);

7

(8)

3.2 Fonctions de classe C1 Définition 3.7 : Classe C1

On dit que f est de classeC1 sur une partie U de R2, si f admet des dérivées partielles sur U et que

1(f) et2(f) sont continues sur U.

Proposition 3.8 : Continuité d’une fonction de classe C1 Toute fonction de classe C1 surU est continue surU.

Propriété 3.9 : Fonction polynomiale

Toute fonction polynomiale de R2 dansR est de classeC1 surR2.

Propriété 3.10 : Classe C1 et opérations

Les sommes, combinaisons linéaires, produits et quotients bien définis de fonctions de classeC1 sur U, sont de classeC1 surU.

Propriété 3.11 : Classe C1 et composition

Soient f une fonction de classe C1 sur une partie U deR2 et à valeurs dans I ⊂R et ϕ :I → R une fonction de classeC1, alorsϕf est de classeC1 sur U.

4 Calcul différentiel d’ordre 2

4.1 Dérivées partielles d’ordre 2

Définition 4.1 : Dérivées partielles d’ordre 2

Soitf une fonction admettant des dérivées partielles d’ordre 1 surU ⊂R2.

• Si1(f) admet une dérivée partielle d’ordre 1 par rapport à la première variable surU, alors on dit quef possède une dérivée partielle d’ordre 2 par rapport à la première variable sur U, et on la note

1,12 (f) =1(∂1(f)).

• Si 1(f) admet une dérivée partielle d’ordre 1 par rapport à la deuxième variable sur U, alors on dit quef possède une dérivée partielle d’ordre 2 par rapport à la première variable puis par rapport à la deuxième variable surU, et on la note

2,12 (f) =2(∂1(f)).

• De même, on définit :

21,2(f) =1(∂2(f)) et 2,22 (f) =2(∂2(f)).

Exemple 14. Reprenonsf la fonction définie sur R2 par f(x, y) =y e−x2−y. Calculer les dérivées partielles d’ordre2 de f.

Méthode 4.2 : Comment calculer des dérivées partielles d’ordre2?

Soitf :U ⊂R2 →Radmettant une dérivée partielle première suivant la première et deuxième variable.

• Pour calculer1,12 (f) et 2,12 (f) :

- On calcule d’abord1(f) qui est une fonction de deux variables.

- On calcule ensuite la dérivée partielle d’ordre 1 de1(f) par rapport à xpour obtenir 1,12 (f) et par rapport à y pour obtenir2,12 (f).

• Pour calculer2,12 (f) et 2,22 (f) :

- On calcule d’abord2(f) qui est une fonction de deux variables.

- On calcule ensuite la dérivée partielle d’ordre 1 de2(f) par rapport à xpour obtenir 1,22 (f) et par rapport à y pour obtenir2,22 (f).

8

(9)

Méthode 4.2 : Comment calculer des dérivées partielles d’ordre2?

Soit f :U ⊂R2→Radmettant une dérivée partielle première suivant la première et deuxième variable.

• Pour calculer 21,1(f) et 2,12 (f) :

- On calcule d’abord1(f) qui est une fonction de deux variables.

- On calcule ensuite la dérivée partielle d’ordre 1 de1(f) par rapport à x pour obtenir1,12 (f) et par rapport ày pour obtenir2,12 (f).

• Pour calculer 22,1(f) et 2,22 (f) :

- On calcule d’abord2(f) qui est une fonction de deux variables.

- On calcule ensuite la dérivée partielle d’ordre 1 de2(f) par rapport à x pour obtenir1,22 (f) et par rapport ày pour obtenir2,22 (f).

Exemple 15. Reprenonsf la fonction définie surR2 parf(x, y) = 2x3x2y+ 5xy−7. Calculer les dérivées partielles d’ordre 2 de f.

Définition 4.3 : Matrice hessienne

On appelle matrice hessienne def en (x, y) la matrice deM2(R) définie par

2(f)(x, y) = 1,12 (f)(x, y) 1,22 (f)(x, y)

2,12 (f)(x, y) 2,22 (f)(x, y)

! . On lit "nabla deux def en (x, y)".

4.2 Fonctions de classe C2 Définition 4.4 : Classe C2

On dit quef est de classeC2 sur une partieU deR2, si f admet des dérivées partielles d’ordre 2 surU et que chacune de ces quatre dérivées partielles est continue sur U.

Proposition 4.5 : Classe C1 d’une fonction de classe C2 Toute fonction de classe C2 surU est de classeC1 sur U.

Propriété 4.6 : Fonction polynomiale

Toute fonction polynomiale de R2 dansR est de classeC2 surR2.

Propriété 4.7 : Classe C2 et opérations

Les sommes, combinaisons linéaires, produits et quotients bien définis de fonctions de classeC2 sur U, sont de classeC2 surU.

Propriété 4.8 : Classe C2 et composition

Soient f une fonction de classe C2 sur une partie U deR2 et à valeurs dans I ⊂R et ϕ :I → R une fonction de classeC2, alorsϕf est de classeC2 sur U.

Théorème 4.9 : Théorème de Schwarz

Sif une fonction de classe C2 surU ⊂R2, alors

∀(x, y)∈U, 2,12 (f)(x, y) =1,22 (f)(x, y).

9

(10)

Théorème 4.9 : Théorème de Schwarz

Sif une fonction de classe C2 sur U ⊂R2, alors

∀(x, y)∈U, 2,12 (f)(x, y) =1,22 (f)(x, y).

Remarque 4.10 : Matrice hessienne symétrique pour une fonction de classe C2

Si f une fonction de classe C2 surU ⊂R2, sa matrice hessienne en tout point (x, y) deU est symétrique.

4.3 Développement limité d’ordre 2

Définition 4.11 : Développement limité d’ordre 2 d’une fonction de deux variables Soientf :U →Rune fonction de classe C2 et (x0, y0)∈U.

On appelle développement limité d’ordre 2 def en (x0, y0), l’égalité suivante : pour tout (x, y)∈U f(x, y) = f(x0, y0) +1(f)(x0, y0) (x−x0) +2(f)(x0, y0) (y−y0)

+ 1

2

1,12 (f)(x0, y0)(x−x0)2+ 2∂1,22 (f)(x0, y0)(x−x0)(y−y0) +2,22 (f)(x0, y0)(y−y0)2 + (x−x0)2+ (y−y0)2ε(x, y)

εdésigne une fonction continue qui s’annule en (x0, y0).

Proposition 4.12 : Développement limité d’ordre 2 d’une fonction de deux variables

Le développement limité d’ordre 2 def en M0= (x0, y0) est unique. On peut également l’écrire f(M) =f(M0) +t∇(f)(M0).(M −M0) +1

2

t(M −M0)∇2(f)(M0) (M−M0) +d M0, M2ε(M) oùεdésigne une fonction continue qui s’annule en M0.

5 Extrema d’une fonction de deux variables réelles

5.1 Définitions, premières propriétés

Définition 5.1 : Minimum global

Soitf :U →R. On dit que (x0, y0)∈U est un minimum global pourf si

∀(x, y)∈U, f(x, y)≥f(x0, y0).

Exemple 16. On définit la fonction f sur [−1,1]2 par

∀(x, y)∈[−1,1]2, f(x, y) =x2+y2. On observe que f admet un minimum global en(0,0)sur [−1,1]2.

function [z]=F(x,y), z=x^2 + y^2, endfunction;

x=linspace(-1,1,31); y=linspace(-1,1,31); fplot3d(x,y,F);

10

(11)

Définition 5.2 : Maximum global

Soitf :U →R. On dit que (x0, y0)∈U est un maximum global pourf si

∀(x, y)∈U, f(x, y)≤f(x0, y0). Exemple 17. On définit la fonction f sur [−1,1]2 par

∀(x, y)∈[−1,1]2, f(x, y) =−(x2+y2).

On observe que f admet un maximum global en (0,0)sur [−1,1]2. function [z]=F(x,y), z=-(x^2 + y^2), endfunction;

x=linspace(-1,1,31); y=linspace(-1,1,31); fplot3d(x,y,F);

11

(12)

Définition 5.3 : Minimum local

Soitf :U →R. On dit que (x0, y0)∈U est un minimum local pour f s’il existe r >0 tel que

∀(x, y)∈B((x0, y0), r)∩U, f(x, y)f(x0, y0).

Exemple 18. On définit la fonction f sur [−1,4]2 par

∀(x, y)∈[−1,4]2, f(x, y) = 3(x4+y4)−16(x3+y3) + 18(x2+y2).

On observe que f admet un minimum global sur [−1,4]2, ainsi que plusieurs minima locaux.

function [z]=F(x,y), z=3*x^4-16*x^3+18*x^2+3*y^4-16*y^3+18*y^2, endfunction;

x=linspace(-1,4,31); y=linspace(-1,4,31); fplot3d(x,y,F);

Minima locaux Minimum global

Définition 5.4 : Maximum local

Soitf :U →R. On dit que (x0, y0)∈U est un maximum local pour f s’il existe r >0 tel que

∀(x, y)∈B((x0, y0), r)∩U, f(x, y)f(x0, y0).

Remarque 5.5 : Extremum local

Contrairement à un extremum local, l’inégalité est vraie sur tout U pour un extremum global. Un extremum global est également un extremum local.

Exemple 19. On définit la fonction f sur [−1,1]2 par

∀(x, y)∈[−1,1]2, f(x, y) =x2y2. On observe que f admet un point selle en (0,0).

function [z]=F(x,y), z=x^2 - y^2, endfunction;

x=linspace(-1,1,31); y=linspace(-1,1,31); fplot3d(x,y,F);

12

(13)

Théorème 5.6 : Fonction continue sur un fermé borné

Une fonction continue sur une partieU fermée et bornée de R2 est bornée sur U et elle atteint ses bornes (i.e.il existe un maximum global et un minimum global).

Remarque 5.7 : Théorème des bornes

Ce théorème rappelle le théorème des bornes pour des fonctions de R dans R : "Toute fonction d’une variable continue sur un segment est bornée et atteint ses bornes".

5.2 Condition nécessaire d’extremum local

Définition 5.8 : Point critique

Soit f une fonction admettant des dérivées partielles d’ordre 1 sur U. On dit que (x, y) ∈ U est un point critique def surU si

∇(f)(x, y) = 0 0

! .

Exemple 20. Pour (x, y)∈R2, on considère f(x, y) =x2+y2. La fonction f est une fonction polynomiale et est donc de classe C1 sur R2. Ainsi pour(x, y)∈R2

1(f)(x, y) = 2x et 2(f)(x, y) = 2y.

Puisque ∇(f)(0,0) = 0 0

!

, le point (0,0)est un point critique de f sur R2.

13

(14)

Proposition 5.9 : Condition nécessaire d’extremum local Soit une fonctionf de classeC1 sur un ouvertU de R2.

M est un extremum (local ou global) de f surUM est un point critique de f.

Remarque 5.10 : Attention !

La réciproque de cette proposition est fausse.

Exemple 21. Pour (x, y)∈R2, on considère f(x, y) =x3. Alors pour tout (x, y)∈R2,

∇(f)(x, y) = 2x2 0

! .

Ainsi (0,0)est un point critique, cependant (0,0)n’est pas un extremum local.

Remarque 5.11 : L’ensemble de départ doit être un ouvert pour appliquer la proposition précédente Si U n’est pas un ouvert, alorsf peut avoir un extremum (local ou global) en un point autre qu’un point critique.

Exemple 22. Pour (x, y)∈[0,1]×[0,1], on considère f(x, y) =x+y. Alors pour tout (x, y)∈[0,1]×[0,1], f(x, y)≤f(1,1).

(1,1)est donc un maximum global pour f sur U, cependant on a ∇(f)(1,1) = 1 1

! .

Méthode 5.12 : Comment trouver les points critiques ?

Soitf de classeC1 sur un ouvertU. On résout le système pour (x, y)∈U

∇(f)(x, y) = 0⇔

(1(f)(x, y) = 0,

2(f)(x, y) = 0 .

Les solutions (ce sont les points critiques de f) sont les seuls points en lesquels f peut admettre un extremum (à vérifier ensuite).

Exemple 23. Déterminer les points critiques de la fonction f définie sur R+×R par f(x, y) =x ln2(x) +y2.

14

(15)

5.3 Condition suffisante d’extremum local

Proposition 5.13 : Condition suffisante d’extremum local

Soit une fonctionf de classeC2 sur un ouvertU de R2 et (x0, y0) un point critique def surU. Soient λ1 etλ2 les valeurs propres de∇2(f)(x0, y0), on a 3 cas :

λ1>0 etλ2 >0 ⇒ f admet un minimum local en (x0, y0).

λ1 <0 et λ2 <0 ⇒ f admet un maximum local en (x0, y0).

λ1 etλ2 sont non nulles et de signes opposés ⇒ f n’a pas d’extremum en (x0, y0) :

le point (x0, y0) est un point col (ou point selle).

Démonstration. Voici une idée de la preuve de cette proposition :

Comme (x0, y0) est un point critique de f, le développement limité d’ordre 2 de f en (x0, y0) s’écrit avec εdésigne une fonction continue qui s’annule en (x0, y0)

f(x, y)−f(x0, y0) = 1 2

t xx0 yy0

!

2(f)(x0, y0) xx0 yy0

!

+d (x0, y0),(x, y)2ε(x, y)

Comme la fonctionfest de classeC2en (x0, y0), la matrice∇2(f)(x0, y0) est donc symétrique. Par conséquent, la matrice∇2(f)(x0, y0) est diagonalisable, il existe donc une matriceP inversible et une matriceDdiagonale telles que

2(f)(x0, y0) =P DP−1 =P λ1 0 0 λ2

! P−1

Les valeurs propresλ1 etλ2 permettent alors de déterminer localement autour du point (x0, y0) le signe de f(x, y)−f(x0, y0).

Remarque 5.14 : Valeur propre de la hessienne nulle

Si une valeur propre de∇2(f)(x0, y0) est nulle, on ne peut rien déduire de l’étude de la hessienne.

Remarque 5.15 : Extremum local pas nécessairement global

Attention, cette proposition énonce des conditions suffisantes pour qu’un point critique de f soit un extremum local, mais cela ne prouve pas que cet extremum est global.

Méthode 5.16 : Comment savoir si f a un extremum local en un point critique ?

Pour vérifier si un point critique (x0, y0) d’une fonction f de classe C2 est un extremum local, il faut calculer les dérivées partielles secondes def en (x0, y0). Puis on forme la matrice hessienne def en (x0, y0)

2(f)(x0, y0) = 1,12 (f)(x0, y0) 1,22 (f)(x0, y0)

2,12 (f)(x0, y0) 2,22 (f)(x0, y0)

! .

On détermine les valeurs propres de∇2(f)(x0, y0), puis on utilise la proposition précédente pour déterminer si (x0, y0) est un extremum local.

Exemple 24. On reprend l’exemple précédent :

∀(x, y)∈R+×R, f(x, y) =xln2(x) +y2. Déterminer si les points critiques (1,0) et e−2,0sont des extrema locaux.

15

(16)

Méthode 5.17 : Comment montrer qu’un extremum est global ?

Soitf une fonction définie sur une partieU deR2. Pour montrer que f a un maximum global en un point (x0, y0) de U, il suffit de montrer que pour tout (x, y)∈U, on a

f(x, y)≤f(x0, y0).

De même pour un minimum global, il faut montrer que pour tout (x, y)∈U, on a f(x, y)≥f(x0, y0).

Exemple 25. On reprend l’exemple précédent :

∀(x, y)∈R+×R, f(x, y) =xln2(x) +y2. Déterminer si (1,0)est un minimum global de f.

Exemple 26. Une société fabrique des pièces mécaniques. Cette fabrication dépend de deux paramètres indépendants strictement positifs, x et y. Le coût unitaire d’une pièce est donné par la fonction c

∀(x, y)∈(R+)2, c(x, y) = 2x2+y2. Le taux de pièces défectueuses est donné par la fonction τ :

∀(x, y)∈(R+)2, τ(x, y) = 1 1 +x2y2.

Le but de cet exercice est de maximiser le processus de fabrication de ces pièces. Pour ce faire, on cherchera à minimiser la fonctionf égale au coût unitaire moyen d’une pièce, c’est-à-dire le rapport du coût unitaire d’une pièce par le taux de pièces non défectueuses :

∀(x, y)∈(R+)2, f(x, y) = c(x, y)

1−τ(x, y) = 2

y2 + 2x2+ 1 x2 +y2.

16

(17)

6 Annexe : Fonction de production de Cobb-Douglas

Contexte

En 1928, Cobb et Douglas ont cherché une fonctionf de classe C1 définie de (R+)2 à valeurs dansR+, qui caractérise la production d’un système économique en fonction du travailL et du capital investi K :

(L, K)7→f(L, K).

Nous recourons aux dérivées partielles pour expliquer comment la forme particulière de leur modèle provient de certaines hypothèses.

• La dérivée partielle1(f)(L, K) est le taux de variation de la production par rapport à la quantité de main d’oeuvreL. On l’appelle productivité marginale du travail. C’est la variation de la production engendrée par l’ajout d’un travailleur supplémentaire.

• De même, la dérivée partielle 2(f)(L, K) est le taux de variation de la production par rapport au capital K. On l’appelle productivité marginale du capital. C’est la variation de la production engendrée par l’utilisation d’une unité de capital supplémentaire .

Les hypothèses de Cobb et Douglas s’énoncent comme suit.

(i) Production nulle sans apport : si le travail ou le capital s’annule, alors la production s’annule aussi.

Par conséquent,

∀(L, K)∈(R+)2, lim

x→0+f(x, K) = lim

y→0+f(L, y) = 0.

(ii) Productivité marginale du travail : la productivité marginale du travail est proportionnelle à la pro- duction par unité du travail. Il existe doncα >0 tel que

∀(L, K)∈(R+)2, 1(f)(L, K) =αf(L, K)

L .

(iii) Productivité marginale du capital : la productivité marginale du capital est proportionnelle à la production par unité du capital. Il existe doncβ >0 tel que

∀(L, K)∈(R+)2, 2(f)(L, K) =βf(L, K)

K .

(iv) Rendements d’échelle constants : si le travail et le capital augmentent d’un même facteurm >0, alors la production augmente aussi du facteurm :

∀(L, K)∈(R+)2, f(mL, mK) =m f(L, K).

Cette dernière contrainte n’est pas toujours vérifiée ; quand elle ne l’est pas, on parle de Cobb-Douglas généralisé.

Les hypothèses (ii) et (iii) ont été motivées par la constatation de Paul Douglas que la part du revenu du travail (α ≈0.7) dans le revenu total (somme de la rémunération des travailleurs et du capital) était demeurée constante sur une longue période. En d’autres termes, à mesure que l’économie croissait, le revenu des travailleurs et des détenteurs du capital augmentait approximativement au même rythme. Douglas a donc demandé à Cobb de construire une fonction de production conduisant à des parts distributives constantes lorsque chacun des facteurs était rémunéré à hauteur de sa productivité marginale. Une telle fonction de production devrait avoir les propriétés suivantes :

revenu du travail =L×production marginale du travail =α f(L, K), revenu du capital =K×production marginale du capital = (1−α)f(L, K).

Ainsi construite, la fonction de Cobb-Douglas met en avant que les parts distributives des facteurs ne dépendent que du paramètreα et non des volumes de capital et de travail utilisés.

17

(18)

Questions

1. On suppose le capital fixé égal àK0. En utilisant l’hypothèse(ii), montrer qu’il existe un réelα >0 et une fonctionϕ1 vérifiant :

∀L∈R+, f(L, K0) =Lαϕ1(K0).

2. On suppose le travail fixé égal àL0. En utilisant l’hypothèse(iii), montrer qu’il existe un réelβ >0 et une fonctionϕ2 vérifiant :

∀K ∈R+, f(L0, K) =Kαϕ2(L0).

3. Montrer qu’une fonction de production de Cobb-Douglas vérifiant les quatres hypothèses(i), (ii), (iii)et(iv) ci-dessus s’écrit :

∀(L, K)∈(R+)2, f(L, K) =c LαK1−α, pour des valeurs de α que l’on précisera.

Corrigé

1. On noteg la fonction L7→f(L, K0). Commef est de classe C1 sur (R+)2, g est de classeC1 surR+. D’après l’hypothèse (ii), il existeα >0 tel que

∀L∈R+, g0(L) =αg(L) L .

Commef ne s’annule pas sur (R+)2,g ne s’annule pas surR+, ainsi∀L∈R+, g0(L)

g(L) =α1

L ⇔ (ln(g(L)))0 =α(ln(L))0= (ln (Lα))0

⇔ ∃CK0 >0 tel que ln(g(L)) = ln (Lα) +CK0

Doncg(L) =LαeCK0, il existe donc une fonctionϕ1 telle que

∀L∈R+, f(L, K0) =Lαϕ1(K0).

2. On note h la fonctionK 7→ f(L0, K). Comme f est de classeC1 sur (R+)2,h est de classeC1 sur R+. D’après l’hypothèse (iii), il existe β >0 tel que

∀K∈R+, h0(K) =αh(K) K .

Commef ne s’annule pas sur (R+)2,h ne s’annule pas surR+, ainsi∀K ∈R+, h0(L)

h(L) =β 1

K ⇔ (ln(h(L)))0=β(ln(K))0=lnKβ0

⇔ ∃CL0 >0 tel que ln(h(K)) = lnKβ+CL0 Donch(K) =KβeCL0, il existe donc une fonctionϕ2 telle que

∀K ∈R+, f(L0, K) =Kβϕ2(L0).

3. D’après les questions précédentes, pour tout (L, K)∈(R+)2, f(L, K) =Lαϕ1(K) =Kβϕ2(L).

18

(19)

Pour K= 1, ϕ2(L) =Lαϕ1(1) on a et, pourL= 1, on a ϕ1(K) =Kβϕ2(1) ; donc f(L, K) =ϕ2(1)LαKβ =ϕ1(1)LαKβ.

Il existe donc une constantec >0 telle que

∀(L, K)∈(R+)2, f(L, K) =c LαKβ.

D’après l’hypothèse (iv), on a f(mL, mK) =m f(L, K), ce qui se traduit par :

∀(L, K)∈(R+)2, f(mL, mK) =c mα+βLαKβ =c m LαKβ. Doncα+β= 1. Ainsi

∀(L, K)∈(R+)2, f(L, K) =c LαK1−α.

Précisons l’ensemble des valeurs deα pour les quelles cette relation est vérifiée ; l’hypothèse(i) nous informe que

∀(L, K)∈(R+)2, lim

x→0+f(x, K) = lim

y→0+f(L, y) = 0.

Donc

∀(L, K)∈(R+)2, lim

x→0+c xαK1−α= lim

y→0+c Lαy1−α = 0.

Il faut donc queα et 1−α soient strictement positifs ; il en résulte queα∈]0,1[.

19

Références

Documents relatifs

Toutefois, elle pourra être un moyen de justifier que la limite ou la fonction somme est continue (donc continue par morceaux !), notamment dans le cas où l’on n’aura

Déterminer la limite de f en −∞ puis la limite de f en +∞.. En déduire le tableau de variation de la fonction f

Utilisation : on peut écrire la relation fonctionnelle et les propriétés de la fonction exponentielle avec la nouvelle nota- tion ; on reconnaît alors les propriétés bien connues

On retrouve donc le résultat de la question 2 : pour b ∈ ]0, 1[ , la suite géométrique de raison b est complètement monotone.. Cette création est mise à disposition selon

Il s'agit d'une application immédiate des propositions relatives aux opérations sur les fonctions admettant des limites nies.. D'après les propriétés de la fonction partie entière,

L’entreprise CMC fabrique des ´ ecrans vid´ eo pour micro-ordinateur. Une ´ etude statistique a permis d’´ etablir que la demande, au Japon, pour son mod` ele ZW ´ etait

Dire pourquoi chacune est de classe C 1 sur son ensemble de dénition, puis calculer ses dérivées partielles

Alors que, dans le cas général, on se « contente » de … l’inégalité de Cauchy-Schwarz … On en déduira donc l’existence d’une certaine dépendance linéaire. On va préciser