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UNIVERSITÉ BLAISE PASCAL
U.F.R. Sciences et Technologie
ÉCOLE DOCTORALE DES SCIENCES FONDAMENTALES
N
◦
665
THÈSE
présentée pour obtenir legrade de
DOCTEUR D'UNIVERSITÉ
SPÉCIALITÉ : PHYSIQUE DES PARTICULES
par
Marwa JAHJAH-HUSSEIN
Master Recherche Physique Subatomique
ANALYSE DU CANAL
Λ
b
→ Λ + J/Ψ
ET MESURE DE LAPOLARISATION DU BARYON
Λ
PRODUIT DANS LESCOLLISIONS
p − p
à7
TeV AVEC LE DÉTECTEUR LHCbSoutenue publiquementle 03Février 2011, devantla commission d'examen:
Président : M. A. BALDIT
Examinateurs : M. Z. AJALTOUNI Directeur de thèse
M. W. BONIVENTO Rapporteur
M. J. CHAUVEAU
M. P. PERRET
Je suis intimement convaincue que ce sont les échanges et les contacts humains qui font de
nous ce que nous sommes. Ce travail est lefruit d'une succession de rencontres scientiques
mais surtout humaines. À ce titre, j'aimerais remercier toutes les personnes qui, de près ou
de loin, ont contribué au bondéroulementde cettethèse.
Ilmetienttout particulièrementàc÷urde consacrer mes remerciementslesplus chaleureux
àMonsieurZiad Ajaltouni,Professeur auLaboratoirede PhysiqueCorpusculaire. Jeluisuis
reconnaissantepoursaparticipationdans cetravailen tantquedirecteurde thèse.Le
chemi-nement de ce travailaété guidé par ses conseils avisés qui m'ont permis un épanouissement
scientiquepropiceaubondéroulementdecettethèse.L'atmosphèrestimulantedanslaquelle
j'aibaignédans l'équipeLHCb aétéassuréepar sonresponsableMonsieurPascal PERRET,
directeurde recherche auLPC,queje remerciepoursaparticipationen tantqu'examinateur
de cette thèse.
J'aipu bénécier, tout aulong de ce travail,de l'aide de Monsieur Régis Lefèvre, maîtrede
conférence au LPC, que je remercie sincèrement pour sa contribution ecace et précieuse,
poursa présence,sadisponibilitéetses conseilstechniques etsurtoutpour sonagréable
per-sonnalitéqui m'a été toujours un support et un soutien inoubliable. Que tous les membres
del'équipeLHCbde ClermontFerrand:M.Henrard,Stéphane,Valentin, Olivier,Krzyzstof,
Diego, Luigi, trouvent dans ce travail ma reconnaissance pour tout ce qu'ils m'ont apporté
tant d'un point de vue professionnel que personnel.
J'aimeraisremercier vivement Monsieur Alain Baldit,directeur du LPC, d'avoir accepté de
présider mon jury de thèse. Je protede l'occasion pour adresser mes remerciements à tous
les membres du laboratoirede Physique Corpusculaire, Je pense surtout à Janine, Michèle,
Cyril,àmes professeurs de Master etàmes collègues de Master :Florian,Luc, Loicet Eric.
L'aboutissement de ce travail est le fruit de nombreuses rencontres et échanges scientiques
qui ont fortement inuencé ma vision des choses sur les sujets abordés dans cette
disser-tation. Je pense tout particulièrement à Monsieur Jean-Marc Richard, professeur à l'IPNL
de Lyon et à Monsieur Walter Bonivento, chercheur au Laboratoire INFN en Italie. Je les
remercie pour m'avoir fait l'honneur d'accepter d'évaluer ce travail en tant que rapporteurs
de ce mémoirede thèse. J'aimeraisremercier particulièrement Monsieur Jacques Chauveau,
responsabledel'équipeBaBarauLPNHE,d'avoiraccepterd'examinerce travail.Mercipour
tous lesconseils quim'ont permise d'améliorerle manuscrit.
Jevoudrais adresser mes remerciements lesplus spéciaux à tous mes amis qui m'ont
témoi-gnée leur support et leur encouragement. Merci à Gigi, Mariam, Fatima, Reina, Ibrahim....
Jen'aipasde motsassezfortspourexprimermareconnaissanceenverslesoutieninestimable
Remerciements i
Table des matières iii
Table des gures vii
Liste des tableaux xiii
Introduction 1
1 Cadre théorique 3
1.1 Symétries en Mécanique Classique . . . 3
1.2 Théorème de Noether . . . 3
1.3 Symétries en Mécanique Quantique . . . 4
1.4 Symétries discrètes . . . 4
1.4.1 Parité . . . 5
1.4.2 Conjugaison de Charge . . . 6
1.4.3 Renversement du Temps . . . 7
1.4.4 Théorème
CP T
. . . 81.5 La violation des symétries discrètes . . . 8
1.5.1 Violation de
P
. . . 91.5.2 Violation de
C
. . . 101.5.3 Violation de
CP
. . . 101.5.4 Recherche de la violationdirecte du renversement du temps . . . 12
2 Contexte expérimental : Collisionneur et Détecteur 17 2.1 Le collisionneurde protons . . . 17
2.1.1 Généralités . . . 17
3 Phénoménologie de la désintégration du baryon
Λ
b
. Recherche desobser-vables impaires par renversement du temps 41
3.1 Formalismede la polarisation . . . 42
3.1.1 Matrice-densité . . . 42
3.1.2 Polarisation . . . 42
3.2 Distributionsangulaires de la désintégration
Λ
b
→ ΛJ/ψ
. . . 443.2.1 Dénition des axes . . . 45
3.2.2 Calcul des distributionsangulaires. . . 46
3.3 Méthode de calcul de l'élémentde matrice hadronique . . . 50
3.3.1 OPE (Operator Product Expansion) . . . 51
3.4 Notion sur les interactions dans l'état nal . . . 55
3.5 Polarisationet observables impairespar renversement du temps . . . 56
3.6 Transformation du 4-vecteurpolarisation . . . 57
4 Étude expérimentale du canal
Λ
b
→ ΛJ/Ψ
. Mesure du temps de vie duΛ
b
59 4.1 Motivationdu mesuredu temps de vie duΛ
b
: "Puzzle"théorie-expérience . . . 594.2 Analyse des données simulées . . . 60
4.3 Reconstruction des événements . . . 63
4.4 Présélection . . . 64
4.5 Sélection des événements . . . 70
4.5.1 Sélection du
J/ψ
. . . 70 4.5.2 Sélection duΛ
et duK
0
s
. . . 71 4.5.3 Sélection duΛ
b
etduB
0
d
. . . 744.6 Rendementannueldunombred'événementsdesignalattenduspouruneannée de prise de données. Mesure du rapport S/B . . . 76
4.6.2 Contributiondu bruitde fond.RapportS/B . . . 76
4.7 Mesure du tempsde vie du
Λ
b
. . . 774.7.1 Stratégie de l'analyse . . . 77
4.7.2 Méthode d'ajustement . . . 80
4.7.3 Test de la qualité de l'ajustement (Goodness of t) . . . 87
5 Simulation du modèle phénoménologique 91 5.1 Simulation du canal
Λ
b
→ ΛJ/ψ
. . . 915.1.1 Les paramètres inconnus . . . 91
5.1.2 Les paramètres connus . . . 91
5.1.3 Les paramètres dynamiques . . . 92
5.1.4 Résultats des simulations. . . 92
5.2 Simulationsavec lecode EvtGen . . . 98
5.3 Méthode simple d'extraction de lapolarisationdu
Λ
b
. . . 1036 Analyse des premières données "LHCb". Résultats préliminaires sur la polarisation du
Λ(¯
Λ)
107 6.1 Les échantillonsde données . . . 1076.1.1 Les données 2009 . . . 107
6.1.2 Les données 2010 . . . 108
6.1.3 Les simulationsMonte Carlo 2009/2010. . . 108
6.2 Analyse des données . . . 108
6.3 Sélection des événements . . . 109
6.3.1 Pré-sélection . . . 109
6.3.2 Sélection . . . 110
6.4 Polarisationdu
Λ
: stratégiede la mesure . . . 1146.4.1 Polarisationmoyenne du
Λ
. . . 1166.4.2 Transformationdu vecteur-polarisationdu
Λ
parP
etT
. . . 1176.4.3 Distributions en
cos θ
et enφ
. . . 1186.4.4 Détermination de lapolarisation. . . 123
6.4.5 Discussion sur leserreurs statistiqueset systématiques . . . 129
6.4.6
K
0
s
eteets systématiques . . . 1356.4.7 Deuxième méthode de calculde lapolarisation: méthode des asymétries137
Conclusion 139
1.1 Transformation suivantlessymétries
C
,P
,CP
de ladésintégrationπ
+
→ µ
+
ν
µ
. 102.1 Complexe d'accélération du CERN. . . 18
2.2 Probabilité d'observer N interactions par rapport à la luminosité. La région
de fonctionnementde LHCb est indiquée. . . 19
2.3 Luminositéintégréedélivrée par le LHCdurantl'année 2010. . . 20
2.4 Mécanisme dominantdans la productiondes paires de quarks
b¯b
. . . 212.5 Corrélation des angles polaires des hadrons
b
et¯b
produits dans les collisionsproton-proton à
√
14
TeV, telle quegénérée par PYTHIA. . . 222.6 Vue générale du détecteur LHCb. . . 23
2.7 Vue d'ensemble du détecteur du Vertex. . . 24
2.8 Vue des stations TT. Lesdimensions sontindiquées en centimètres. Les deux
types de plan, verticalet oblique, sontmontrés. . . 25
2.9 Illustration des diérentes traces obtenues dans LHCb, chacune traverse des
sous-détecteurs diérents etpeut être discernée des autres. . . 26
2.10 L'histogramme gauche montre la résolution
σ
IP x
en fonction de1/P
T
.L'his-togramme droite montre la résolution de vertex primaire en fonction de la
multiplicitédes traces. . . 27
2.11 La masse invariantepour
K
0
s
→ π
+
π
−
. . . 282.12 L'histogramme montre l'ecacité de reconstruction en fonction du
P
T
pourles données (en bleu) et MonteCarlo (rouge). . . 28
2.13 Vue latérale du RICH 1 etvue du dessus du RICH2. . . 29
2.14 Segmentation latéraledu SPD, PSet ECAL. . . 31
2.15 Segmentation du calorimètre hadronique en deux régions avec la taille des
cellules de ces deux régions. . . 32
2.16 Vue l'un moduledu calorimètre hadronique. . . 33
2.17 Vue de côté du système à muons. . . 34
2.18 Ecacité d'identicationdes kaons ettaux de contamination par lespions. . 35
3.3
Λ
b
dans le nouveau repère ox'y'z'. . . 473.4 Repère propre de transversité du
Λ
b
. . . 483.5 Lesétapes pour construire lerepère d'helicité du
Λ
. . . 493.6 Lerepère d'helicité du
Λ
. . . 503.7 Lerepère d'helicité du
J/ψ
. . . 513.8 OPEporlesdésintégrationsfaibles.Passagede lathéoriecomplèteàlathéorie eective. . . 52
3.9 Diagrammede Feynmanen "arbre"du canal
Λ
b
→ ΛJ/ψ
. . . 533.10 Diagrammede Feynmanen "pingouin"du canal
Λ
b
→ ΛJ/ψ
.. . . 543.11 DiagrammePingouinélectrofaible +couplage W et Z0du canal
Λ
b
→ ΛJ/ψ
. 55 4.1 Résumédes mesures du temps de vie duΛ
b
pour l'année2008. . . 604.2 Topologie de la désintégration du canal
Λ
b
→ ΛJ/ψ
. . . 634.3 Distribution de -log(Probablité du
χ
2
) des traces "candidats pion" du signalΛ
b
→ J/ψΛ
(trait plein noir) etde bruit de fond combinatoire(tirets rouges). 67 4.4 Distribution (à gauche) de -log(Probablité duχ
2
) du vertex des candidatsΛ
du signal(traitplein noir)etde bruitde fondcombinatoire(rouges). A droite lamême distribution pour lescandidatsΛ
b
. . . 674.5 Distribution à gauche des -log(Probabilité du
χ
2
) du vertex du candidatsK
0
s
du canal du contrôle (trait plein noir) et de bruit de fond combinatoire (en rouge).A droite lamême distribution pour les candidatsB
0
d
. . . 684.6 Distributiondes
χ
2
signicance du paramètre d'impactduΛ
b
etduB
0
d
. . . . 684.7 Distributionsde la diérenceentre masse reconstruiteet masse PDG du
Λ
et duK
0
s
du signal (traitplein noir) et de bruit de fond (rouge). . . 694.8 Histogrammeàgauche :distributionde l'impulsiontransversedu proton. His-togramme àdroite : distributionde l'impulsiontransverse du pion.. . . 69
4.9 Distributionde l'impulsiontransverse du
K
0
s
. . . 704.11 Distributionde l'impulsiontransverse des
Λ
issusdu signalΛ
b
→ ΛJ/ψ
(noir)et de diérentstypes de bruit de fond (bleu, rouge,vert et rose). . . 72
4.12 Gauche : distribution du
τ (K
0
s
)
desK
0
s
de signalB
0
d
→ K
s
0
J/ψ
(noir) et dediérentstypes de bruit. Droite: distribution de
τ (K
0
s
)/σ
τ
(K
s
0
)
desK
0
s
. . . . 734.13 Distribution de l'impulsion transverse des
K
0
s
issus du signalB
0
d
→ K
s
0
J/ψ
(noir) etde diérents typesde bruit de fond. . . 73
4.14 Distribution de
Min(M
πp
, M
pπ
)
de signalB
0
d
→ K
s
0
J/ψ
(noir) et de bruit defond
Λ
b
→ J/ψX
(marron). . . 744.15 Distributiondel'impulsiontransversedes
Λ
b
de signalΛ
b
→ ΛJ/ψ
(noir)etdediérentstypesdebruitde fond(bleu,rouge,vert etrose).Lacoupurechoisie,
P
t
> 3 GeV/c
. . . 754.16 Distribution du
χ
2
du paramètre d'impactdu
B
0
d
(noir)et de diérents typesde bruitde fond(bleu,rouge,vert etrose).Lacoupure choisieest
χ
2
IP
(B
d
0
) < 16
. 764.17 Distributionde ladiérenceentre lamassereconstruiteetlamassePDG2008
du
Λ
b
àpartir du canalΛ
b
→ J/ψX
. . . 784.18 Distributionsde ladiérence entre lamasse reconstruite etla masse PDG du
B
0
d
à partir des canauxB
0
d
→ J/ψX
,B
+
→ J/ψX
et
B
s
→ J/ψX
. . . 784.19 Deuxdistributionsdeladiérenceentrelamassereconstruitedescandidats
Λ
b
etlamasseduPDG2008sontprésentées:
∀ τ
Λ
b
etladeuxièmeen selimitantàτ
Λ
b
> 0, 2
.Lespointsavec leursbarresd'erreurcorrespondentauxévénementssimulés MC09. La courbe bleue est le résultatd'un ajustement global. . . 83
4.20 Gauche : deux distributions de la diérence entre la masse reconstruite des
candidats
B
0
d
etlamasse du PDG 2008sont présentées :∀ τ
B
0
d
etla deuxième en se limitantàτ
B
0
d
> 0, 2
.L'histogrammeà droiteest un "zoom" quipermet
de constater un autrepicà 85MeV correspondantà
B
0
s
→ J/ψK
s
0
. Lacourbeen tiret rouge et la partie grise correspondent à la contribution du bruit de
fond et à celle du signal respectivement. La courbe bleue est le résultat d'un
ajustement global. . . 83
4.21 Deux projections de la résolution sur la masse reconstruite
σ
m
pour les
can-didats
Λ
b
→ J/ψΛ
: la première pour une fenêtre de masse de±250 MeV
etl'autre en se limitant à
±50 MeV
. La courbe bleue est le résultat d'unajus-tement global. La courbe en tiret rouge et la partie grise correspondent à la
contributiondu bruitde fondet à celle du signal respectivement.. . . 84
4.22 Deux projections de la résolution sur la masse reconstruite
σ
m
pour les
can-didats
B
0
d
→ J/ψK
s
0
: la première pour une fenêtre de masse de [-120, 250]MeVetl'autreen selimitantà
±50 MeV
.Lacourbebleueest lerésultatd'unajustement global. Lacourbeen tiret rougeet lapartie grise correspondent à
la contributiondu bruit de fond età celle du signal respectivement. . . 84
4.23 Distributionsde temps propredes candidats
Λ
b
attenduepour une luminositéintégrée de 250
pb
−1
grise correspondent à la contribution du bruit de fond et à celle du signal
respectivement. . . 86
4.27 Résultats pour le temps de vie correspond à des expériences "toy"
Monte-Carlo. Les graphiques montrent le "pull" de la fraction du signal pour
Λ
b
(Gauche) et celuidu tempsde vie(Droite). La précisionattendue est estimée
commeétantla largeur de la distributiongaussienne du temps de vie mesuré. 87
4.28 Résultats pour le temps de vie correspond à des expériences "toy"
Monte-Carlo.Les graphiques montrent le "pull" sur la fraction du signal pour
B
0
d
etB
0
s
. . . 884.29 Résultats pour le temps de vie correspond à des expériences "toy"
Monte-Carlo.Les graphiques montrentle "pull" sur letemps de viepour
B
0
d
. . . 885.1 Distributionen
cos θ
Λ
dans le repère propre duΛ
b
pour diérentes valeurs deP
Λ
b
variant entre
−
0,8 et1.Pour une polarisationnulledeΛ
b
, ladistributionen
cos θ
est plate. . . 945.2 Distributionen
φ
Λ
danslerepère propreduΛ
b
pourdiérentes valeursdeP
Λ
b
variant entre
−
0,8 et 1. Pour une polarisation maximale deΛ
b
(P
Λ
b
= 1
), la
distributionen
φ
est plate. . . 945.3 Distributionsen
cos θ
etenφ
du protondanslerepère propreduΛ
. Ladistri-butionen
cos θ
est indépendantedes paramètreslibresdumodèle;elledépendseulement du
P
Λ
qui vaut 0,17. La distribution en
φ
du proton dépend de lapolarisationdu
Λ
b
etelleest platequandP
Λ
b
= 0
. . . 95
5.4 Distributionsen
cos θ
etφ
du muon dans le repère propre duJ/ψ
. Ladistri-butionen
cos θ
ne dépendquede l'élémentdematriceρ
J/ψ
00
.Ladistributionenφ
étanttoujours plate. . . 955.5 Module du vecteur-polarisation
P
~
Λ
. . . 96 5.6 Module du vecteur-polarisationP
~
J/ψ
. . . 965.7 Composante Normale du vecteur-polarisation
P
~
Λ
. Cette distribution étant
asymétriqueetde valeurmoyenne non nulleserait une manifestationdu
5.8 ComposanteTransverse du vecteur-polarisation
P
~
Λ
.On remarqueque la
dis-tributionest symétrique etde valeur moyenne nulle. . . 97
5.9 Distributionsen
cos θ
Λ
etenφ
Λ
duΛ
danslerepèrepropreduΛ
b
généréedanstout l'espace de phase. . . 98
5.10 Distributionsen
cos θ
p
et enφ
p
du protondans le repère propreduΛ
généréedans tout l'espace de phase. . . 99
5.11 Distributionsen
cos θ
µ
etenφ
µ
du muondanslerepère propreduJ/ψ
généréedans tout l'espace de phase. . . 99
5.12 Distributionsen
cos θ
Λ
etenφ
Λ
duΛ
danslerepèrepropreduΛ
b
généréedansl'acceptance géométrique du détecteur. . . 100
5.13 Distributionsen
cos θ
p
et enφ
p
du protondans le repère propreduΛ
généréedans l'acceptance géométrique du détecteur. . . 100
5.14 Distributionsen
cos θ
µ
etenφ
µ
du muondanslerepère propreduJ/ψ
généréedans l'acceptance géométrique du détecteur. . . 101
5.15 Distributionsdes ecacités respectivesde
cos θ
Λ
etdeφ
Λ
duΛ
dans lerepèrepropre du
Λ
b
. . . 1015.16 Distributionsdesecacitésrespectivesen
cos θ
p
etφ
p
duprotondanslerepèrepropre du
Λ
. . . 1025.17 Distributionsdesecacités respectivesen
cos θ
µ
etφ
µ
du muon danslerepèrepropre du
J/ψ
. . . 1025.18 Distribution en
cos θ
Λ
duΛ
dans le repère propre duΛ
b
calculé à partir desévénements
Λ
b
→ ΛJ/ψ
sélectionné à partir d'un échantillon de polarisationΛ
b
nulle. . . 1035.19 Distribution en
cos θ
Λ
duΛ
dans lerepère propreduΛ
b
pour des événementssélectionnés à partir d'un échantillon généré avec une polarisation transverse
du
Λ
b
(P
Λ
b
= 1
). . . 104
5.20 Distribution en
cos θ
Λ
duΛ
dans le repère propre duΛ
b
calculé à partir desévénements
Λ
b
→ ΛJ/ψ
sélectionné à partir d'un échantillongénéré avec unepolarisationtransverse du
Λ
b
(P
Λ
b
= 1
) après corrections. . . 104 6.1 Masse invarianteduK
0
s
→ π
+
π
−
etΛ(¯
Λ) → pπ
−
(¯
pπ
+
)
à√
s = 0, 9
TeV pourles données (Gauche) etles événements simulés (Droite). . . 111
6.2 Distribution du temps de vie du
K
0
s
et duΛ(¯
Λ)
pour les données 2009 etMC2009. . . 112
6.3 Masse invariantedu
Λ → pπ
−
(enhaut)et
Λ → ¯pπ
¯
+
(en bas)pourlesdonnées
à
√
s = 7
TeV, LL (Gauche) et DD(Droite). . . 1136.4 Masse invariantedu
J/ψ → µ
+
µ
−
pour les données à
√
s = 7
TeV (Gauche)dans la fenêtre de masse
−10 < |M
pπ
−
− M
Λ(P DG)
| < 10
. (Plots au milieu) :danslazonedubruitde fond
10 < |M
pπ
−
− M
Λ(P DG)
| < 20
.(Plotsinférieurs):dans lafenêtre de masse du
Λ
après soustraction du bruit de fond. . . 1216.9 Distributions angulaires en
cos θ
et enφ
du proton dans le repère detrans-versité du
Λ
(DD) calculées àpartirdes simulations2010,(Plots supérieurs):dans la fenêtre de masse
−10 < |M
pπ
−
− M
Λ(P DG)
| < 10
(Plots au milieu) :danslazonedubruitde fond
10 < |M
pπ
−
− M
Λ(P DG)
| < 20
.(Plotsinférieurs):dans lafenêtre de masse du
Λ
après soustraction du bruit de fond. . . 1226.10 Distributionsangulairesen
cos θ
etφ
pour lescandidatsΛ
¯
(LL)et(DD) danslerepère de transversité du
Λ
¯
. . . 1246.11 Distributions angulaires en
cos θ
et enφ
pour les candidatsΛ
(LL) et (DD)dans lerepère de transversité du
Λ
. . . 1256.12 Distributionangulaireen
cos θ
etenφ
pourlescandidatsΛ
¯
(LL)et(DD)danslerepère d'hélicité du
Λ
¯
. . . 1266.13 Distributionangulaireen
cos θ
etenφ
pourlescandidatsΛ
(LL)et(DD)danslerepère d'hélicité du
Λ
. . . 1276.14 Distribution angulaire en
cos θ
et enφ
pour les candidatsK
0
s
(DD) et (LL)dans lerepère de transversité. . . 135
6.15 Distribution angulaire en
cos θ
et enφ
pour les candidatsK
0
s
(DD) et (LL)1.1 Comportementde quelques grandeurs sous
P
. . . 51.2 Transformation de quelques observables sous
T
. . . 83.1 Transformation des composantes de polarisationpar
P
etT
. . . 574.1 Tableaureprésentant
σ
ef f
,lasectionecace,ε
gen
(%)
,l'ecacitédugénérateur et N le nombre d'événements générés pour chaque mode de désintégration utilisé dans l'analyse.L
eq
est laluminositéintégrée équivalente. . . 614.2 Tableau représentant l'expression analytique de
L
eq
en fonction du canal étu-dié.BR
vis
est lerapport d'embranchementvisibledépendant de chaque canal étudié. . . 614.3 Rapportd'embranchemment de chaque canal utilisédans les simulations. . . 62
4.4 Fraction des saveurs de B auniveau du générateur. . . 62
4.5 Coupures sur les masses invariantes dans le cadre de la sélection du canal :
Λ
b
→ J/ψΛ
. . . 644.6 Coupures sur les masses invariantes dans le cadre de la sélection du canal :
B
0
d
→ J/ψK
s
0
. . . 644.7 Présélection des candidats
J/ψ
. . . 654.8 Présélection des candidats
Λ
. . . 654.9 Présélection des candidats
K
0
s
. . . 664.10 Présélection des candidats
Λ
b
. . . 664.11 Présélection des candidats
B
0
d
. . . 664.12 Ecacité de la présélection. . . 66
4.13 Sélection des candidats
J/ψ
. . . 704.14 Sélection des candidats
Λ
. . . 714.15 Sélection des candidats
K
0
s
. . . 714.16 Sélection des candidats
Λ
b
. . . 754.17 Sélection des candidats
B
0
d
.. . . 756.2 Lescoupures de sélectiondes désintégrations
J/ψ → µ
+
µ
−
. . . 110
6.3 Nombre de candidats issus des données 2010pour chaque type de
Λ(¯
Λ)
. . . . 1156.4 Transformation des composantes de polarisation par
P
etT
dans le repèred'hélicité (àgauche) et dansle repère de transversité (àdroite).Il est
intéres-sant de noter que
P
T rans
Z
est impaireparT
, cette propriété étant équivalenteà
P
Hel
Y
. . . 1176.5 Lazone du signalet lesbandes latéralespour chaque type des candidats
Λ(¯
Λ)
. 1206.6 Composantes du vecteur-Polarisation
P
~
Λ
dans le repère de transversité. . . . 1286.7 Composantes du vecteur-Polarisation
P
~
Λ
dans le repère d'hélicité. . . 1286.8 Bornes des 6 intervalles du spectre en massedu
Λ
pour les candidatsΛ(¯
Λ)
detype DD etLL. . . 129
6.9 Composantes du vecteur-Polarisation
P
~
Λ
(LL) dans le repère de transversitéen fonction de l'intervalled'évaluationdu bruit de fond.. . . 130
6.10 Composantes du vecteur-Polarisation
P
~
Λ
(DD) dans le repère de transversitéen fonction de l'intervalled'évaluationdu bruit de fond.. . . 130
6.11 Composantes du vecteur-Polarisation
P
~
¯
Λ
(LL) dans le repère de transversitéen fonction de l'intervalled'évaluationdu bruit de fond.. . . 131
6.12 Composantes du vecteur-Polarisation
P
~
¯
Λ
(DD) dans le repère de transversitéen fonction de l'intervalled'évaluationdu bruit de fond.. . . 131
6.13 Composantesduvecteur-Polarisation
P
~
Λ
(LL)danslerepèred'hélicitéenfonc-tion de l'intervalled'évaluationdu bruit de fond.. . . 132
6.14 Composantes du vecteur-Polarisation
P
~
Λ
(DD) dans le repère d'hélicité enfonction de l'intervalled'évaluation du bruit de fond. . . 132
6.15 Composantes du vecteur-Polarisation
P
~
Λ
dans le repère d'hélicité en fonctionde l'intervalled'évaluationdu bruit de fond. . . 133
6.16 Composantes du vecteur-Polarisation
P
~
Λ
dans le repère d'hélicité en fonctionde l'intervalled'évaluationdu bruit de fond. . . 133
6.17 Résultat nal des composantes du vecteur-Polarisation
P
~
Λ
dans le repère de6.18 Résultat nal des composantes du vecteur-Polarisation du
P
~
Λ
dans le repèred'hélicité en incluant leserreurs systématiques.. . . 134
6.19 Les valeurs des deux composantes du vecteur-Polarisation
P
~
Λ
dans le repèrede transversitéetdans lerepère d'hélicitécalculées àpartirde laméthode des
asymétries.. . . 137
Depuis le développement de la physique des particules; trois symétries discrètes : la
conju-gaisonde charge(
C
),laparité (P
) etlerenversement du temps(T
)jouentun rôle pertinenttoutparticulièrementdans le cadredu Modèle Standard (MS). Lacombinaisondes ces trois
opérateurs,
CP T
, est une symétrie exacte; tandis queC
,P
,T
,CP
,CP
, etP T
ne le sontpas.Uneconséquence importantedu théorème
CP T
résidedans lefaitquelesmasses etdu-réesde vierespectivesd'uneparticuleélémentaireetde sonantiparticuledoiventêtreégales.
Tous lesrésultats expérimentaux obtenus àce joursont en accordavec cette hypothèse.
Bienquelesinteractionsforteetélectromagnétiquesoientinvariantesparlestransformations
C
,P
etT
,l'interaction faiblevioleC
etP
.La violationdeCP
aété découverte en 1964enétudiantlesdésintégrationsrares deskaonsneutres. L'expérienceLHCb auCERNeectuera
les mesures les plus précises de la violation de le symétrie
CP
dans le système des mésonsB. Cela permettra de tester encore le Modèle Standard, et conduire potentiellement à la
découverte d'une nouvellephysique au-delà de ce modèle.
Étant donné l'universalité du théorème
CP T
, la violation de renversement du temps étaitacquise avec celle de
CP
. Cependant, des expériences réalisées au CERN (CPLEAR) et àFermilab,en 1999, ont montré clairement la possibilité d'eectuer des tests directs de
T
, etcela indépendammentde
CP
.Nous proposons dans ce manuscrit une nouvelle voie de tester la violation de
T
d'unema-nière directe grâce à la production de baryons beaux, spécialement le
Λ
b
, dont le canal dedésintégration en
ΛJ/ψ
révélerait l'existence de nouvelles observables impaires parT
. Silesvaleurs de ces observables sontnon nulles, ils'ensuit qu'ily auraitviolation directe de
T
.Cette étude s'inscrit dans le cadre de l'expérience LHCb au CERN auprès du LHC qui a
commencéàproduiredescollisions
p − p
àpartirdu23Novembre2009avec uneénergiedanslecentre de masse de 900 GeV. Le 30 Mars2010, LHCb aenregistré lespremières collisions
de deux faisceaux àune énergie
√
s = 7
TeV.Nousprésentons dans la première partie de ce manuscrit les cadres théoriqueet
expérimen-tal dans lesquels s'inscrit cette thèse. Ainsi, nous avons introduit les diérentes symétries
discrètes et les diérents tests permettant de mettre en évidence la violation directe de
T
.Ensuitele détecteur LHCb avec ses performances etsa partielogicielle seront présentés.
Ladeuxièmepartieestconsacréeàexposerendétaillemodèlephénoménologiquedela
désin-tégrationdu
Λ
b
quiaété développédans notregroupe; l'accentest missurlerôle importantde la polarisation pour construire des observables impaires par application de l'opérateur
temps.Parla suite, l'analyse du canal
Λ
b
→ ΛJ/ψ
sera présentée avec une exposition d'uneméthodedemesuredutempsdeviedu
Λ
b
,mesurequipeutêtrelaplusprécisedèslorsqu'unecentaine de
pb
−1
Cadre théorique
E
nphysique,onappellesymétrieslestransformationsquilaissentinvariantun objet,
mais aussi une loi physique ou une observable; elles forment un groupe au sens
mathématiquedu terme.
Il y a deux grandes classes de symétries : les symétries continues et les symétries discrètes.
Depuis la découverte du positron
(e
+
)
, antiparticule du
(e
−
)
par Anderson en 1930, les
symétriesjouent un rôle fondamentalen physique des particules.
Nous allons, dans une première partie, illustrer ces notions sur quelques exemples simples
demécanique classique avantde présenter, defaçonplus systématique, l'usagedes symétries
en mécanique quantique. La dernière partie est consacrée au renversement du temps et la
recherche de sapossible violationdirecte.
1.1 Symétries en Mécanique Classique
En mécanique classique, les symétries imposent certaines formes aux lois physiques et, de
plus, donnent naissance auxconstantes du mouvement.
Le concept de symétrie est lié a l'invariance par rapport à un ensemble de transformations.
L'invariance est une propriété selon laquelle toutes les lois de la nature restent inaltérées
quand soumises à certaines opérations (invariance sous rotation, invariance sous
transla-tion), et une loi de conservation est une armation selon laquelle une certaine quantité
physiquereste inchangéedans lecoursd'un processusphysiqueréel (conservationde
l'impul-sion, conservation de l'énergie).
Le lien entre l'invariance et la conservation fut donné par Emmy Noether en 1918 par son
théorème etfut qualié par Einstein de "Monument de lapensée mathématique".
1.2 Théorème de Noether
Les lois de la physique qui règlent l'évolution des systèmes matériels peuvent être mises en
présente le fait de changer ces états quantiques sans pour autant modier le résultat de la
mesure des observables de lathéorie [1, 2].
Unetransformationdesystèmephysiqueestreprésentée parunopérateur
U
telque,appliquéauvecteur d'état
|ψ(t)i
décrivant lesystème, donne levecteur d'étattransformé :e
ψ(t)
E
= U |ψ(t)i
(1.1)Sil'opérateur
U
est indépendantdu temps etlinéaire(Uα |ψi = αU |ψi)
,l'évolutiondans letemps du ket
e
ψ(t)
E
est donnépar l'équationde Schrödinger :i~
∂
e
ψ(t)
E
∂t
= H
e
ψ(t)
E
= HU |ψ(t)i
(1.2) d'autrepart,i~
∂
e
ψ(t)
E
∂t
= i~U
∂ |ψ(t)i
∂t
= Ui~
∂ |ψ(t)i
∂t
= UH |ψ(t)i
(1.3)d'où
HU = UH
donc l'opérateurU
commute avecH
.Remarques :
•
Une transformationde symétrie laisse l'hamiltonien invariant,mais pas nécessairement levecteur d'état
|ψ(t)i
.•
L'opérateurU
n'est pas nécessairement hermitique(il n'est donc pas, en général, uneob-servable).Enfait,sil'opérateurestlinéaire,ilseranécessairementunitaire(lasignication
physiquedu vecteurd'étatimposelacondition
h e
ψ| e
ψi = hψ|ψi
,laquelleimpliqueU
+
U = 1
.
•
Ilexiste des transformationsplusgénérales quecellesconsidéréesjusqu'ici. Latransforma-tion de renversement du temps,par exemple,est antilinéaire
(Uα |φi = α
∗
U |φi)
.Lethéorème de Noetherauniveauquantique stipulequ'àtoute transformationquilaisse
in-variantesleséquationsdemouvementc-à-d,quicommuteavecl'hamiltonien,onpeutassocier
une grandeur physique qui seconserve.
1.4 Symétries discrètes
Les symétries existent partout en physique [3, 4, 5]. Elles amènent des conservations de
•
LessymétriescontinuesdugroupedePoincaré,commelestranslationsdansl'espace-temps,les rotationsetles transformationsde Lorentz.
•
Les symétries de jaugeagissantsur leschamps quantiques.•
Les trois symétries développées ci-dessous que sontles symétriesC
,P
etT
.Ces trois importantes symétries sont toutes discrètes et peuvent être combinées entre elles
pour donner, par exemple,les deux plus connues et étudiées : lessymétries
CP
etCP T
.1.4.1 Parité
La parité est l'opération qui, dans un système physique, change les coordonnées d'espace
~r
en
−~r
. On applique laparitéP
àune fonctiond'ondeψ(~r, t)
du système physique :P ψ(~r, t) = η
p
ψ(−~r, t)
(1.4)Sil'on applique l'opérateurde laparité au système
ψ(−~r, t)
, onrevient ausystème initialàun facteur de phase près.
P ψ(−~r, t) = P
2
ψ(~r, t) = η
p
2
ψ(~r, t),
(1.5)d'oùla valeur propre correspondant à laparité prend lesvaleurs :
(
+1
pourψ(~r, t)
paire−1
pourψ(~r, t)
impaire(1.6)
Letableau 1.1présente lecomportementde certaines quantités par l'opérateur parité.
Table 1.1Comportementde quelques grandeurs sous
P
.observable
P
(observable)t
t
~r
−~r
~p
−~p
~σ, ~
J, ~
L
~σ, ~
J, ~
L
~
E
− ~
E
~
B
B
~
Bien que représentée par des vecteurs ,
~σ, ~
J, ~
L
ne changent pas de signe après uneré-exiond'espace. Detellesquantités sontditesaxialesoupseudo-vecteurs. De lamêmefaçon,
certaines quantités dites pseudo-scalaires changent de signe après une réexion.
Dans un système de particules, ondistingue la parité intrinsèque de chaque particule, et la
~r → −~r ⇒
θ → π − θ
φ → φ + π
(1.8)
ψ(r, π − θ, φ + π) = R(r)Y
`m
(π − θ, φ + π) = (−1)
`
R(r)Y
`m
(θ, φ) = (−1)
`
ψ(r, θ, φ)
(1.9)où le moment angulaire orbital
`
de l'état détermine la parité orbitale. Ainsi il y a deuxcatégories de paritéorbitale :
"Parité paire"
`
=0, 2, 4,..."Parité impaire"
`
=1, 3,5, ...Parité Intrinsèque
Indépendamment de la parité orbitale d'un système, chaque particulequi le compose porte
une parité intrinsèque
P
int
si safonction d'onde est une fonction propre de l'opérateurP
.1.4.2 Conjugaison de Charge
Laconjugaisondecharge
C
estunetransformationquichangeuneparticuleen sonantiparti-cule setrouvantdans lemêmeétatd'impulsion,de position,etc... Enréalité,cetteopération
inverse simplementle signe des charges et du moment magnétique de chaque particule.
Il est à noter qu'en mécanique classique, leséquations qui décrivent lesinteractions
électro-magnétiques,c-à-dleséquationsde Maxwell,sontinvariantesparrapportàlaconjugaisonde
charge.Dansce cas, laseulecharge miseen jeuest lachargeélectrique, maiselleentraîneun
changementde signe de
ρ
etdeJ
~
, ladensitéde chargeetlevecteur-densité de courant,ainsique de
E
~
etH
~
, les champs électrique et magnétique. Cependant globalement, les équationsrestent invariantes.
Enmécaniquequantique,l'interprétationde
C
estplusgénérale.L'échangeparticule-antiparti-cule implique que toutes les charges quantiques (ou nombres quantiques additifs) tels les
nombres leptoniques et baryoniques changent de signe.
De façon générale,l'opérateurde conjugaison de charge agitsur un état
|ψi
(particule) en letransformanten un état
ψ
quiest son conjugué de charge (antiparticule) :Eneet, unétat proprede
C
doitobéiràl'identitéC |ψi = η
C
|ψi
oùη
C
est appelélaparitéde charge. Il en découle que
C |ψi
a les mêmes nombres quantiques (ou charge) que|ψi
.Les seuls états qui répondent à ces conditions sont les systèmes vraiment neutres,
c'est-à-dire les états dont toutes les charges quantiques et le moment magnétique total sont nuls.
C'est notamment le cas pour le photon et pour les états formés d'une particule et de son
antiparticule,ex :
γ
,π
0
,e
−
,e
+
,η
,η
0
.Par ailleurs, le neutron, bien que neutre, possède un moment magnétique et un nombre
baryonique non nuls etdonc n'a pas de parité de charge dénie.
La conjugaison de charge est, tout comme la parité, un opérateur unitaire discret dont les
valeurs propressont
η
C
= ±1
.1.4.3 Renversement du Temps
Cette opération consiste à inverser le cours du temps dans un processus physique :
c'est-à-dire à eectuer la transformation mathématique
t → −t
dans les équations qui régissent lemouvement du système étudié [6,7, 8, 9].
Expérimentalement,renverserletempspourremonter àl'étatquantiqueinitial,reviendraità
construire une superposition d'ondes sphériques rentrantes, ce qui, onen convient aisément,
paraîttotalementirréalisableen pratique, même en présence de quelques corps uniquement.
L'évolutiondans le tempsd'un vecteur d'état
|ψi
décrivant un système physique est donnéepar l'équationde Schrödinger :
i~
∂ |ψ(t)i
∂t
= H |ψ(t)i
(1.11)H
estinvariantpar rapportaurenversementdu tempss'ilexiste un opérateurunitaireU
quine dépend pas du temps,tel que:
UH
∗
U
+
= H
(1.12)Enappliquantl'opérationde conjugaison complexe àl'équationde Schrödinger,onobtient:
−i~
∂ |ψ(t)i
∗
∂t
= H
∗
|ψ(t)i
∗
(1.13)quel'on peut transformer sous la forme:
−i~
U∂ |ψ(t)i
∗
∂t
= UH
∗
U
+
U |ψ(t)i
∗
(1.14) ouencore,i~
U∂ |ψ(t)i
∗
∂ − t
= HU |ψ(t)i
∗
,
(1.15)dans laquelle on voit apparaître que le terme
U |ψ(t)i
∗
satisfait à l'équationde Schrödinger
renversée dans le temps. Si la condition de commutation (invariance par renversement du
temps) de
H
est satisfaite, on peut obtenir à partir d'une solution de l'équation deSchrö-dinger,
|ψ(t)i
, une autre solution de cette même équation pourt → −t
. L'opérateur derenversement du temps,
T
,est déni commeétant:~x
~x
~p
−~p
~σ, ~
J, ~
L
−~σ, − ~
J, −~L
~
E
E
~
~
B
− ~
B
1.4.4 ThéorèmeCP T
Lestroissymétriesdéniesprécédemmentpeuventêtrecombinéesséquentiellementetdonner
des propriétés les plus fondamentales de la théorie quantiquedes champs : l'invariance sous
la symétrie
CP T
.Ce théorème répond à trois considérations:
•
Localité des interactions•
Invariancede Lorentz (causalité)•
Hermiticité(des interactions)L'unedesconséquencesimportantesdecethéorèmedanstoutethéoriequantiquedeschamps
estl'égalitédesmassesetdesduréesdevied'uneparticuleetdesonantiparticule.Parcontre,
rien n'interdit une violationindividuelle et/oucouplée des trois symétries
C
,P
etT
.De nombreuses expériences ont testé l'invariance de cette symétrie : aucune ne l'a mise en
défaut.
1.5 La violation des symétries discrètes
La parité, introduite pour la première fois par Wigner en 1927 dans le contexte de la
phy-sique atomique, et la conjugaison de charge qui est apparue formellement quelques années
plus tard dans la théorie quantique et relativiste de Dirac de l'électron (équation de Dirac)
ont été longtemps considérées comme étant des symétries aussi fondamentales que
l'inva-riance par rotation.
électroma-gnétiqueset fortes etne sont pas conservées dans lesinteractions faibles.
Unesymétrie exacte se manifestepar :
• [S, H] = 0
oùS
est l'opérateur associé à l'opération de symétrie, etH
l'hamiltonien dusystème.Unsystèmepréparé dansun étatinitialde valeurproprede
S
dénie,gardecettevaleur propre dans son évolutionau cours du temps.
•
Tout phénomèneoutoute solutionobservable d'un système doit conduire, par symétrie,àl'observation du phénomène ou de lasolution symétrique.
Nous allons voir que, dans les interactions faibles, l'une et l'autre de ces conditions ont
expérimentalement été mises en défaut pour
P
etC
.1.5.1 Violation de
P
"puzzle
τ − θ
"Dans la première moitié des années 1950, deux particules de même masse, de même durée
de vieetde spin 0 :l'une,
θ
+
,sedésintégraiten deux mésons
π
; l'autre,τ
+
,en trois mésons
π
. Or un système de deux mésonsπ
de moment cinétique total nul a une parité+1
et unsystème de trois mésons
π
de momentcinétique total nul aune parité−1
.Sila parité était conservée dans ladésintégration, il s'agirait de deux particules diérentes.
La solution à cette énigme a été proposée par T.D. Lee et C.N. Yang en 1956 [10] qui
ont osé remettre en cause la conservation de la parité dans l'interaction faible responsable
de la désintégration. En eet, si on accepte l'idée que la parité n'est plus une symétrie de
l'hamiltoniend'interactionfaible,lesdeuxvoiesdedésintégrationspeuventprovenirdumême
méson.De nos jourscette particuleest connue sous lenom de
K
+
.Ilfallaitétayercettehypothèsepar d'autres observationsexpérimentalesquiprouveraientde
façon dénitiveque laparitén'est pas conservée dans lesinteractions faibles. T.D.Lee etC.
N. Yang ont alors proposé plusieurs tests expérimentaux dont l'expérience sur le cobalt 60
décritedans le paragraphesuivant.
Expérience de la désintégration
β
−
du Cobalt 60
Dans cette expérience, proposée par T.D. Lee and C.N. Yang et réalisée par C.S. Wu et al.
en 1957 [11], un échantillonde
60
Co
est placé dans un champ magnétique solénoïdalfort et
soumisàtrèsbassetempératured'environ0,01K.Àcettetempérature,l'agitationthermique
est susamment faible pour que les spins des noyaux de cobalt puissent s'aligner sur la
di-rectiondu champmagnétique.On obtientalorsun échantillonde noyauxde cobaltpolarisés.
Par application de l'opération de parité, le spin et le champ magnétique (vecteurs axiaux)
nesont pas modiés;par contre ladirectionde propagationde l'électron émisdans la
désin-tégration
β
du cobalt60 :60
Co →
60
Ni
∗
+ e
−
+ ν
e
,est renversée dans l'espace.Laconservation delapariténécessiteune égaleproportiond'électronsalignésetanti-alignés.
Dansl'expérienceréelle,onmesureunetrès largeasymétriedecomptage;etonconstateque
les électrons sont émis préférentiellement dans la direction opposée au champ magnétique.
Figure1.1Transformationsuivantlessymétries
C
,P
,CP
deladésintégrationπ
+
→ µ
+
ν
µ
.désintégrations transforméespar
P
ouparC
nepeutseproduiredu faitdel'inexistenced'unneutrino (ou d'un anti-neutrino) d'hélicité droite (ou gauche).
Enn, le conjugué par la symétrie
CP
de cette désintégration donne un anti-neutrinod'hé-licité
+1
observé dans la nature. Dans cet exemple, les symétriesC
etP
sont violées parl'interaction faiblealors que la symétrie
CP
est conservée.1.5.3 Violation de
CP
La quasi disparition de l'antimatière dans l'Univers depuis sa création implique que les
CP
, qui relie les particules aux antiparticules, est donc primordial.Cette symétrie serain-tensivement étudiéepar l'expérienceLHCb.
En1964,laviolationde
CP
danslesystèmedemésonsK
0
K
0
aétéobservée pourlapremière
fois.Ces deux particules peuvent se mélanger car elles possèdent un état nal commun. Les
états propresde saveur
K
0
et
K
0
dièrent des états propres de
CP
:K
0
1
=
√
1
2
K
0
+
K
0
E
(1.17)K
0
2
=
√
1
2
K
0
−
K
0
E
(1.18)|K
0
i
etK
0
E
étant les états propres de saveur. En posant
CP |K
0
i
=K
0
E
, alors|K
0
1
i
et|K
0
2
i
sontdes états propresdeCP
:CP
K
1
0
= +
K
1
0
(1.19)CP
K
2
0
= −
K
2
0
(1.20)Sila symétrie
CP
est conservée, les modes hadroniques principauxde désintégration de cesparticules sont
K
0
1
→ π
+
π
−
etK
0
2
→ π
+
π
−
π
0
.En 1956, on a ainsi découvert ces deux particules de même masse mais avec une durée de
vietrèsdiérente. Ces deux particulesontété appelées
|K
0
S
i
et|K
0
L
i
.En1964,Christianson,Cronin,Fitch etTurlay[14] découvrirent quele
|K
0
L
i
,avec une longue viemoyenne,pouvaitaussi de désintégrer en
2π
dans une proportion de2.10
−3
. Cet état appelé
|K
L
i
qui esten grande partie formé de
|K
2
i
contient donc une partie de|K
1
i
; ce qui est normalementimpossible si le
|K
L
i
est un état propre deCP
de valeur propre−1
. De ce fait, les étatspropres d'interaction faible ne correspondent pas exactement aux états
|K
1
i
et|K
2
i
, maisplutôtà des mélanges de ces deux états comportant une composantetrès petite de l'état de
valeur propreopposée :
|K
S
i =
1
p
1 + ||
2
|K
1
i −
K
2
(1.21)|K
L
i =
1
p
1 + ||
2
|K
2
i +
K
1
(1.22)L'interaction faiblene respecte donc pas lasymétrie
CP
.Pourpouvoirétudierlaviolationde
CP
danslesystèmedesmésonsbeaux,ilafalluattendrelamise en service en 1999 des expériences BaBar àSlac (USA)et Belleà KeK (Japon), qui
utilisentdes collisionneurslinéaires
e
+
e
−
.
En 1999, BaBar et Belle ont annoncé la première mise en évidence de la violation de
CP
dans le secteur de la beauté [15, 16]. Cette annonce est le résultat de l'observation, d'une
asymétriedépendantdu tempsentrelenombrede désintégrations
B
0
d
→ J/ψK
s
0
etsonmodeconjuguépar
CP B
0
d
→ J/ψK
s
0
.Pour la première mise en évidence d'un eet de violation de
CP
directe, il a fallu attendrel'été2004etl'annonce par BaBaretBelled'uneasymétriedans lescanauxde désintégration
des processus rares
B
0
d
→ K
−
π
+
etB
0
d
→ K
+
π
−
.timatière. Pour que la matière l'emporte sur l'antimatière, il devait y avoir, à l'origine, un
léger excédent de matière.
Andreï Sakharov [17], en 1967, montraque trois conditions sont nécessaires pour que
l'uni-vers initialement constitué d'autant de particules que d'antiparticules puisse évoluer en un
univers principalement constitué de matière. La violation de la symétrie
CP
est l'une destrois conditions nécessaires pour expliquer l'asymétrie matière-antimatière que nous
obser-vons dans l'Univers.
Ellepeut aussi servir àexpliquer le rapportd'abondance de baryons par rapportà celle des
photons observés dans l'Univers. Celui-ciest environ
10
−9±1
.Cette asymétrieest bien supérieureà celle préditepar leModèle Standard (
10
−18
).1.5.4 Recherche de la violation directe du renversement du temps
Moment électrique dipolaire du neutron
Classiquement, unmomentélectriquedipolaireest créé pardeux chargesde signe opposé
±q
séparées d'une distance
D
.Lemomentélectriquedipolaired
quien résulte vaut :d = q ~
~
D
où~
D
est le vecteurdistance entre les deux charges pointant vers lacharge positive[18].D'après cette dénition, lemomentdipolaire électrique ne change pas de signe sous l'action
de
T
.À l'échelle quantique, on dénit le moment dipolaire électrique par rapport au spin
S
~
de laparticule:
~
d = α ~
S
(1.23)Comme le spin de la particule change de signe par
T
,d
~
doit changer de signe aussi. D'oùtoute valeur non nulle de
α
indiquera àla fois une violationdeP
et deT
.Àlan des années1950,PurcelletRamseysoulignèrentlanécessité de vérier
expérimenta-lement laconservationdu
T
en mesurantlemomentdipolaire électriqueduneutron (EDM).L'expérience réaliséedonnait une limitesupérieure de EDM qui valaità
5.10
−20
.A l'heure actuelle, la motivation de cette expérience est d'observer une nouvelle source de
violation de
CP
.Depuis la première mesure de Ramsey à la n des années cinquante, la limite supérieure a
été diminuée de 6 ordres de grandeur, pour atteindre lavaleur actuelle [19] :
mesureprovenant d'une expérience réalisée sur la source de neutrons ultra-froids (UCN)du
réacteur de l'ILL à Grenoble [20].
Denouvellesexpériencesencoursderéalisationàl'ILLetauPSI(Zürich)devraientpermettre
de gagner un à deux ordres de grandeur sur cette limite pour atteindre une sensibilité de
10
−28
e cm.
Désintégration
β
−
des neutrons
Nousdécrivonsuneexpériencequiaétablidenouvelleslimitessurlaviolationdel'invariance
par renversement du tempsà travers le coecient
D
de ladésintégrationβ
du neutron [21].La mise en évidence d'une violation de la symétrie
T
dans la désintégrationβ
du neutronseraitla preuved'une physique audelà du Modèle Standard.
En 1957, Jackson, Treiman, Wyrld ont étudié la violation de lasymétrie sous renversement
du temps dans la désintégration
β
−
du neutron. Ils ont alors paramétrisé l'inuence des
corrélationsangulaires entre lesdiérentsproduits de ladésintégration
β
.Lasection ecace diérentielle est de la forme:
dσ ≈ ~s
n
· (A~p
e
+ B~p
ν
+ D~p
e
× ~p
ν
)
(1.25)où
~p
e
et~p
ν
sont les impulsionsde l'électron et du neutrino respectivement,~s
n
est lespin duneutron.
La corrélation
D ~s
n
· ( ~p
e
× ~p
ν
)
est impaire parT
, et peut être utilisée pour indiquer uneviolation de la symétrie
T
lorsque les interactions dans l'état nal sont prises en compte.Toute valeur non nulle du coecient
D
indiqueraitune violation deT
.Jusqu'àprésent,aucunepreuved'unécartparrapportàzéron'aététrouvée.Laprédictiondu
modèlestandard est
D < 10
−12
. Toute valeur supérieureà l'eet des interactions dans l'état
nal (
D
F S
= 10
−5
pour les neutrons) indiquerait une nouvelle physique. Dans le cadre des
modèlesleptoquark,lesmesures actuellesd'autres paramètres(momentdipolaire électrique)
n'excluent pas lesvaleurs de
D
dans lagamme10
−3
.Paramètre de kabir [22]
Si le produit
CP
est violé dans l'interaction faible,T
doit l'être également en vertu de laconservation
CP T
. En 1998, l'expérience CPLEAR au CERN [23] a rapporté la premièreobservation directede laviolation de
T
dans le systèmedes kaons neutres.Cette observation est faite en comparant les probabilitésd'un état
K
0
se transformer en un
K
0
etvice-versa.
Par dénition,la violation de
T
est directement liéeà l'asymétriede Kabir:A
T
=
|hK
out
0
(t
f
)|K
0
in
(t
i
)i|
2
− |hK
0
out
(t
f
)|K
0
in
(t
i
)i|
2
|hK
out
0
(t
f
)|K
0
in
(t
i
)i|
2
+ |hK
0
out
(t
f
)|K
0
in
(t
i
)i|
2
(1.26)
quiest indépendantedu temps.Toute valeur non nullede
A
T
signaleraitune mesuredirecteδS = δQ
caractérisées par
δS = −δQ
et indiquerait donc soit (i) les violations explicites de la règleδS = δQ
, ou(ii) des oscillationsentreK
0
et
K
0
conduiraient à un état nal similaire à (i).
L'asymétrie CPLEAR expérimentale est donnée par :
A
exp
T
=
R
+
(δt) − R
−
(δt)
R
+
(δt) + R
−
(δt)
(1.28)
où
R
+
(δt)
etR
−
(δt)
sontlaprobabilitédetransitiondeK
0
en
K
0
etviceversarespectivement.
La valeur moyenne des
A
exp
T
trouvée est(6, 6 ± 1, 6).10
−3
, ce quiest une claire indicationde
la violationde
T
.Désintégration
K
L
→ π
+
π
−
e
+
e
−
à KTeV
La collaboration KTeV [24] rapporte la première observation d'un eet de violation de
CP
dans le mode de désintégration
K
L
→ π
+
π
−
e
+
e
−
. Une asymétrieimportante aété observée
dans ladistributiond'uneobservableimpairepar
T
.Cette observable n'estautre quelepro-duit
cos φ sin φ
, oùφ
étant l'angle entre les deux vecteurs perpendiculaires aux deux plansformés par les paires
e
+
e
−
et
π
+
π
−
dans lerepère proprede
K
L
.Aprèslescorrectionsd'acceptance,l'asymétrieglobalesetrouveà
13, 6±2, 5(stat) ± 1, 2(sys)%
,compatible avec l'asymétrie attendue théoriquement (
∼ 14%
).Cette asymétrieimplique ainsi une violation de la symétrie de renversement du temps.
La collaboration KTeV a examiné si l'asymétrie est due à des interactions dans l'état nal.
En raison de la symétrie de l'état
π
+
π
−
e
+
e
−
, les interactions électromagnétiques ou fortes
dansl'étatnal,alors qu'ellespeuvent modierladistribution
φ
,nepeuventpasgénérer uneDans ce chapitre, nous avons présenté le cadre théorique dans lequel s'inscrit cette thèse.
Ainsi, nous avons introduit les symétries en mécaniqueclassique et en mécanique quantique.
Lesdiérentessymétriesdiscrètes,laconjugaisondecharge
C
,laparitéP
etlerenversementdu temps
T
ainsi que leur combinaisonsCP
etP T
ont été dénies.Les opérateurs
C
etP
sont des observables physiques alors queT
est un opérateuranti-unitaire.Donc onnepeut pasassocierà
T
une observablephysique.Cequ'on peut fairec'estchercher la violation de
T
à travers ses eets; en particulier les observables impaires parT
.Plusieurs recherches de la violation directe du renversement du temps ont été discutés. On
étudiera au Chapitre 4 comment construire des observables impaires par renversement du
temps ou "T-odd observables", qui peuvent mettre en évidence une possibleviolation de
T
.Ande réaliser notre étude,on doit disposerd'un contexteexpérimental,comme le
Contexte expérimental : Collisionneur et
Détecteur
D
anscechapitrenousdécrivonsl'expérienceLHCb[25]quiestdestinéeàl'étudedela
violationde
CP
etàlarecherche dedésintégrationsraresdesmésonsBsusceptiblesde faireressortirune nouvellephysique dans lesecteur de labeauté.Danslapremière partie
nousprésentonslescaractéristiquesducollisionneurLHCquiassurelaproductiondesmésons
Bviadescollisionsproton-proton,puisnousdécrivonsledétecteurLHCb,ainsiquelesystème
de déclenchement. Ladernière partie présentela simulationcomplète du détecteur.
2.1 Le collisionneur de protons
2.1.1 Généralités
LeLargeHadronCollider[26](LHC)est unaccélérateurdeparticulesmisenfonctionnement
en Novembre 2009. Situé à la frontière franco-suisse, c'est le plus puissant accélérateur de
particulesaumondeconstruitàcejour,dépassantentermesd'énergieleTevatronaux
États-Unis.Ilestmêmeprésentécommeleplusgranddispositifexpérimentaljamaisconstruitpour
valider des théoriesphysiques.
LeLHC a été construit dans letunnel circulaire(26,659 km de circonférence) de son
prédé-cesseur, lecollisionneurLEP (LargeElectronPositron).À ladiérencede cedernier,ce sont
des protons qui sont accélérés pour produire des collisions,en lieu et place des électrons ou
des positrons pour le LEP.
Ces protons sont accélérés jusqu'à une énergiede 7 TeV, soitprès de 7 500 fois leur énergie
de masse. Le LHC produira des collisions proton-proton avec une énergie dans le centre de
masse de 14 TeV. Le LHC sera également utilisé pour accélérer des ions lourds comme le
plomb avec une énergie de 2,76 TeV/nucléon dans le centre de masse, ces collisions seront
étudiées par l'expérience ALICE ainsi quepar ATLAS etCMS.
Figure2.1 Complexe d'accélération du CERN.
Conditions nominales
DansleLHC,lespaquetsdeprotonssontespacés de 25nsce quicorrespond àunefréquence
de 40 MHz. Laluminositénominaledu LHCest de
10
34
cm
−2
s
−1
. À cette luminosité, 23
in-teractionsproton-proton seproduisenten moyenne parcroisementetlenombre departicules
présentes par événement est très élevé. Ceci n'est pas approprié pour l'étudedes mésons B,
car il devient très dicile de séparer le bruit de fond du signal et de déterminer les
ver-tex de création et de désintégration des mésons B, éléments essentiels dans de nombreuses
étudesdeviolationde
CP
.Pourcetteraisonlaluminositénominaleaupointd'interactiondeLHCb seralimitéeà
2.10
32
cm
−2
s
−1
,diminuantainsi lenombre d'interactionspar croisement
de faisceau (voir gure 2.2). Cette luminosité sera obtenue en modiant la focalisation du
faisceau.
LHC : Objectif 2010 atteint
Le 23 Novembre 2009, le LHC a commencé à produire des collisions proton-proton avec
Figure2.2Probabilitéd'observerNinteractions parrapportàlaluminosité.Larégionde
fonctionnementde LHCb est indiquée.
puissantcollisionneurdumondeavecuneénergieparfaisceaude1,18TeV;leprécédentrecord
étant détenu par le Tevatron à0,98 TeV. Des collisions à2,36 TeV ont été enregistrées vers
mi-Décembre 2009. En 2010, LeLHC a battu un nouveau record le 19Mars en augmentant
l'énergie du faisceau jusqu'à 3,5 TeV; les premières collisions de faisceaux à cette énergie
ayantété enregistréesle 30Mars 2010.
Le LHC avait atteint ses objectifs pour 2010 : la machine a délivré 2
pb
−1
aux diérents
détecteurs durant le mois d'octobre 2010; la luminositémaximale était de
10
32
cm
−2
s
−1
. À
titredecomparaison,ilafallu2ans auTevatronpour atteindrecetteluminosité.Autotalité
laluminositéintégréeenregistrée durant l'année2009est de l'ordrede
6, 8 µb
−1
, alorsqu'en
2010, elle est égale à
33 pb
−1
. La gure 2.3 présente la luminosité intégrée délivrée par le
LHCdurantl'année 2010.
Pour 2011, la machine doit atteindre un total de 1
fb
−1
, soit500 fois plus.
2.1.2 Les expériences auprès LHC
4
expériences principales sont placées sur les points de collision : ATLAS et CMS sont desdétecteurs généralistes, dont les principaux axes de recherche se concentreront sur la mise
en évidence directe du boson de Higgs et d'eets de nouvelle physique, supersymétrie, sans
oublier les mesures de précision des paramètres du modèle standard telles que la masse du
quarktop ou du boson W.
ALICEestun programmedestinéàl'étudedu plasmadu quarketde gluons(QGP)pouvant
êtreproduit dans lescollisionsd'ionslourds.Son but est d'apporter desélémentsde réponse