MPSI B DS 05 10 janvier 2020
Problème I. Densité de Schnirelmann
Pour toute partie
1A de N et tout entier n ≥ 1 , on pose S
n(A) = Card(A ∩ J 1, n K ) et on appelle densité de Schnirelmann de A le réel
σ(A) = inf{ S
n(A)
n , n ≥ 1}
Si A et B sont deux parties de N, on pose
A + B = {a + b, a ∈ A, b ∈ B}
1. a. Justier la dénition de σ(A) et montrer que σ(A) ≤ 1 . b. Que vaut σ(A) si 1 6∈ A ?
c. Sous quelle condition a-t-on σ(A) = 1 ? d. Si A ⊂ B , comparer σ(A) et σ(B ) . 2. Calculer σ(A) pour les parties suivantes :
a. A est une partie nie de N.
b. A est l'ensemble des entiers impairs.
c. Soit k ≥ 2 entier xé et A l'ensemble des puissances k -ièmes d'entiers.
A = {m
k, m ∈ N
∗}
3. Soit A et B deux parties de N contenant 0 , soit n ≥ 1 un nombre entier. En considérant C = {n − b, b ∈ J 0, n K ∩ B}
montrer que
S
n(A) + S
n(B) ≥ n ⇒ n ∈ A + B 4. Soit A et B deux parties de N contenant 0 .
a. Montrer que si σ(A) + σ(B) ≥ 1 alors A + B = N.
b. Montrer que si σ(A) ≥
12alors tout entier est la somme de deux éléments de A .
1D'après le problème 1 de l'ouvrage "Problèmes choisis de mathématiques supérieure" (Springer).
Problème II. Suites de Engel
Soit T l'ensemble des suites croissantes de nombres entiers supérieurs ou égaux à 2.
À chaque suite (q
n)
n∈N∗élément de T on associe la suite (s
n)
n∈N∗dénie par : s
1= 1
q
1, s
2= 1 q
1+ 1
q
1q
2, · · · , s
n= 1 q
1+ 1
q
1q
2+ · · · + 1 q
1q
2· · · q
n1. a. Soit λ un nombre réel strictement supérieur à 1. Montrer que ( P
nk=1 1
λk
)
n∈N∗est convergente et que sa limite est un élément de i
1 λ
,
λ−11i
. b. Montrer que
∀p ∈ N
∗, ∀n ≥ p, s
n≤ s
p−1+ 1
q
1· · · q
p−1(q
p− 1)
c. Démontrer que, pour toute suite (q
n)
n∈N∗élément de T la suite (s
n)
n∈N∗converge et que sa limite x est un élément de ]0, 1] . On dira, dans la suite du problème, que (q
n)
n∈N∗est un développement de Engel de x .
2. a. Soit (q
n)
n∈N∗une suite stationnaire de T . Montrer que x est un nombre rationnel.
b. Montrer
q
1= 1 + b 1
x c et ∀k ∈ N
∗, q
k+1− 1 =
1
q
1q
2· · · q
k(x − s
k)
3. a. Soit (q
n)
n∈N∗et (q
n0)
n∈N∗deux suites dans T . Les suites qui leurs sont respective- ment associées sont notées (s
n)
n∈N∗et (s
0n)
n∈N∗de limites x et x
0. On suppose :
∃p ∈ N
∗tq q
p< q
0pet ∀n ∈ {1, . . . , p − 1} , q
n= q
n0Montrer que x
0< x .
b. Montrer que l'application de T dans ]0, 1] qui, à chaque suite (q
n)
n∈N∗, associe la limite de (s
n)
n∈N∗est injective.
4. Fonction de Briggs.
On dénit une fonction β dans [0, 1[ par :
∀x ∈]0, 1[: β(x) =
0 si x = 0
qx − 1 avec q = b 1
x c + 1 si x > 0
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/
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Rémy Nicolai S0405EMPSI B DS 05 10 janvier 2020
a. Montrer que 0 < β(x) ≤ x pour x ∈]0, 1[ .
b. En un point x de ]0, 1[ , étudier les limites à gauche et à droite (strictement ou largement). Préciser les points où β est continue, les points où β(x) = x , quelle est la limite strictement à droite de ces points ?
c. La fonction β est-elle continue en 0 ? d. Tracer le graphe de β .
5. Algorithme de Briggs
Pour tout x de ]0, 1[ et tout entier n , on pose x
n= β ◦ · · · ◦ β
| {z }
nfois
(x) = β
n(x) . a. Montrer que la suite (x
n)
n∈N
est convergente. Dans tout le reste du problème, cette limite est notée r(x) .
b. Soit x ∈]0, 1[ tel que r(x) > 0 , montrer qu'il existe q et N entiers tels que :
∀n ≥ N : x
n= 1 q
6. a. Montrer que tout x ∈]0, 1[ admet un unique développement de Engel.
b. Soient a et b deux entiers naturels tels que 0 < a < b . Montrer que β( a
b ) = a − r b
où r est le reste de la division euclidienne de b par a .
c. Montrer que le développement de Engel d'un nombre est stationnaire si et seule- ment si ce nombre est rationnel.
7. Déterminer la suite (q
n)
n∈N∗telle que la limite de la suite (s
n)
n∈N∗associée soit
x = 1
2 (1) x = 3
4 (2)
8. Soit x l'approximation décimale de
π1fournie par votre calculatrice. Calculer, en jus- tiant, les premiers entiers q
1, q
2, · · · , q
njusqu'à ce que
1 q
1q
2· · · q
n< 10
−10Exercice. Équivalent pour une suite dénie par récurrence.
Soit u un réel strictement positif, la suite (u
n)
n∈Nest dénie par les relations u
0= u, ∀n ∈ N : u
n+1= ln(1 + u
n).
Soit λ un réel non nul, la suite (v
n)
n∈Nest dénie par
∀n ∈ N : v
n= u
λn+1− u
λn.
1. Former le tableau de variation de la fonction x → ln(x + 1) − x .
Soit (x
n)
n∈Nune suite qui converge vers 0. Préciser (sans démonstration) des suites équivalentes pour (e
xn− 1)
n∈Net (ln(1 + x
n) − x
n)
n∈N2. Soit (w
n)
n∈Nune suite de réels qui converge vers un nombre C non nul. Montrer que w
1+ w
2+ · · · + w
n∼ n C.
(rédiger la démonstration)
3. Les suites (u
n)
n∈Net (v
n)
n∈Nsont-elles bien dénies ? 4. Montrer que (u
n)
n∈Nconverge, préciser sa limite.
5. A-t-on u
n+1∼ u
n? Justier.
6. Montrer que
v
n∼ − λ 2 u
λ+1n. On pourra utiliser que, pour x au voisinage de 0 ,
ln(1 + x) = x − x
22 + o(x
2).
7. En utilisant une valeur de λ bien choisie, trouver un équivalent simple de u
n.
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
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