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ÉTUDE DE LA COMPOSITION ANATOMIQUE DU POULET III. - VARIABILITÉ DE LA RÉPARTITION DES PARTIES CORPORELLES DANS UNE SOUCHE
DE TYPE CORNISH
F.-H. Picard, R. Rouvier, G. Marche, J. M. Melin
To cite this version:
F.-H. Picard, R. Rouvier, G. Marche, J. M. Melin. ÉTUDE DE LA COMPOSITION ANATOMIQUE
DU POULET III. - VARIABILITÉ DE LA RÉPARTITION DES PARTIES CORPORELLES DANS
UNE SOUCHE DE TYPE CORNISH. Annales de génétique et de sélection animale, INRA Editions,
1969, 1 (2), pp.151-165. �hal-00892323�
ÉTUDE DE LA COMPOSITION ANATOMIQUE DU POULET
III. — VARIABILITÉ DE LA RÉPARTITION DES PARTIES CORPORELLES DANS UNE SOUCHE DE TYPE CORNISH
( 1 )
F.-H. PICARD R. ROUVIER
G. MARCHE J. M. MELIN
Station expérimentale d’Aviculture du Magneraud, 17 - Saint-Pierre-d’Amilly
Station de
Génétique
quantitative etappliquée,
Centre national de Recherches zootechniques, !8 - Jouy-en-Josas
Institut national de la Recherche agronomique
SOMMAIRE
La variabilité phénotypique et génétique du poids des principaux éléments de la carcasse a été étudiée sur 150 coquelets et 150 poulettes âgés de 59 jours. Les distributions observées ne
s’écartent pas significativement de la loi normale, à l’exception du poids de la graisse abdomi-
nale ce qui nous a amené à étudier la racine carrée de ce poids. Même après transformation, le coefficient de variation du poids de la graisse abdominale est nettement plus élevé que celui des autres variables. Le dimorphisme sexuel varie de façon notable selon le caractère considéré.
Les héritabilités sont assez élevées, que les variables soient exprimées en valeurs brutes ou en
écarts à leur droite de régression sur le poids vif. C’est le cas, en particulier, des poids des abats consommables, de la graisse abdominale, de la poitrine, des cuisses et des pilons. Les liaisons entre les parties corporelles et le poids vif peuvent être considérées comme linéaires. Les corré- lations entre variables prises 2 à 2 qui font intervenir la variable « graisse abdominale » sont relativement faibles. L’analyse simultanée de toutes les corrélations selon la méthode des compo- santes principales met en évidence un facteur général de croissance réalisée qui représente les
deux tiers de la variance analysée et qui est fortement lié au poids vif. Les deuxième, troisième
et quatrième composantes principales sont liées aux variations de poids de la graisse abdomi- nale, des abats et des viscères, mais de façon non spécifique. Les résultats ont été discutés compa- rativement à ceux obtenus précédemment sur coquelets a Bresse-pile » (RICARD et ROUVIi:R, 1967) et dans l’optique d’une utilisation pour la sélection du poulet de chair.
INTRODUCTION
Dans un travail
précédent (R ICARD
etR OUVIFR , 19 6 7 )
nous avons étudié la variabilitéphénotypique
etgénétique
despoids
de différentesparties corporelles
des
coquelets appartenant
à la souche BressePile
et abattus àl’âge
de m semaines.(’) Les 2 premiers volets de cette étude ont été publiés dans la revue « Annales de Zootechnie »
(1967, 16, 23-29 et 357-374).
Nous observions
qu’une
fraction notable de la variabilité totale étaitindépendante
du
poids
vif etpouvait s’expliquer
par l’existence de facteurs de variations propres à l’étatd’engraissement
et auxpoids
des viscères. Les variations depoids
des élé-ments de la carcasse éviscérée
présentaient
descaractéristiques uniformes,
enparticulier
une héritabilité élevée et de fortes corrélations avec lepoids
vif. I,avariabilité
génétique
observéepermettait
en outre deprévoir
lapossibilité
d’unesélection efficace pour modifier la
répartition
desparties corporelles
auprofit
deséléments nobles de la carcasse.
Une autre étude récente
(K AATZ , i 9 6 7 ),
faite sur despoulets
WhitePlymouth-
Rock
âgés
de iosemaines, porte
sur la variabilitégénétique
de 3 éléments de lacarcasse :
poitrine, dos,
ensemble cuisses-!- pilons.
KAATZ observe de fortes corré- lationsgénétiques
mais les héritabilités sont relativement faibles. Les autres étudesgénétiques qui
ont faitl’objet
depublications,
concernent lacomparaison
d’échan-tillons de différentes souches ou croisements. Elles ne
permettent
pas d’avoirune idée de la variabilité
intra-souche, qui
est cellequi
intéresseparticulièrement
le sélectionneur. Nous avons cité ces travaux dans notre mémoire
précédent.
Dans le
présent travail,
nousindiquons
les résultats obtenus sur despoulets
de
type
Cornish. Ils’agit
d’une souche sélectionnée à la Station dul!2agneraud
selon une orientation « mâle-chair », c’est-à-dire une souche où une
grande impor-
tance est donnée à la vitesse de croissance et à la conformation. Par
rapport
auxpoulets Bresse-Pile,
les animaux étudiés ici sont nettementplus
lourds et leur formeest
beaucoup plus compacte.
MATERIEL
ETMÉTHODES
Notre travail a porté sur les mêmes 150 coquelets et 150 poulettes dont nous avons étudié
précédemment les mensurations de carcasse (RICARD et ROUVIER, 1968). Ces animaux sont issus de 10 coqs et 31 poules et ont été abattus à l’âge de 59 jours, après un jeûne complet d’envi-
ron 16 heures. Ils ont été saignés par section des vaisseaux au fond de la gorge, échaudés dans
une eau à 54 °C et plumés sur une machine à doigts de caoutchouc.
Le poids vif a été déterminé immédiatement avant l’abattage et le poids plumé au labora-
toire après un ressuyage de quelques heures. La différence entre ces 2 pesées nous a permis d’esti-
mer le poids de l’ensemble sang + plumes. Au laboratoire, les carcasses ont été effilées. mises dans du papier d’aluminium afin d’éviter les pertes par évaporation, puis laissées au réfrigéra-
teur à + 4 °C jusqu’au moment de la dissection qui avait lieu durant la semaine suivant l’abat- tage. Le poids de 1’* effilage (c’est-à-dire l’intestin non vidé et le pancréas) a été déterminé
directement.
Au cours de la dissection, la tête était séparée du cou à la jonction crâne-atlas et les pattes
sectionnées à l’articulation tibiotarse-tarsométatarse. I,a tête était pesée sans la crête ni les barbillons. La graisse abdominale et la totalité des viscères étaient ensuite enlevés de façon à
obtenir la carcasse éviscérée (cou compris). Par graisse abdominale nous entendons le tissu gras
qui tapisse la paroi abdominale et entoure le gésier et le ventricule succenturié. Elle ne comprend
pas la graisse « intestinale qui se dépose dans les mésentères mais qui est en général peu déve-
loppée à cet âge chez le poulet. Les viscères ont été réunis en 2 groupes :
- les abats consommables, comprenant le coeur, le gésier nettoyé et le foie sans la vésicule
biliaire;
- les autres viscères, comprenant les organes suivants : jabot et ventricule succenturié
non vidés, trachée-artère et poumons, rate, reins, glande de fabricius et gonades. Nous n’avons pas inclus le poids de la crête et des barbillons dans la variable « autres viscères ». En effet, les animaux présentaient 2 types de crête ayant des masses très différentes (crête en pois et crête simple) et ceci aurait introduit une variabilité artificielle dans les résultats concernant cette variable..
Sur la carcasse éviscérée, nous avons séparé les membres, eux-mêmes découpés en : bras, avant-bras, bout des ailes, cuisses, pilons. Le reste de la carcasse a été découpé en 3 parties :
cou, dos, poitrine. Ce dernier élément comprend les blancs, la peau recouvrant les blancs et la
partie correspondante du squelette de la cage thoracique.
Les calculs réalisés sur les différentes variables ainsi définies sont les mêmes que ceux indi-
qués dans nos travaux précédents (RICARDet ROUVIER, 1967 et 1968) : ajustement à la loi nor-
male et calcul des paramètres statistiques, tous les lots d’éclosion étant groupés; corrélations
phénotypiques; analyse hiérarchique des variances et des covariances; analyse des corrélations selon la méthode des composantes principales, des 1 étant placés dans la première diagonale
des matrices de corrélations. De plus, nous avons étudié les différents caractères indépendam-
ment du poids vif, en calculant l’écart entre la valeur observée et la valeur estimée à partir de
la droite de régression du caractère considéré sur le poids vif. La plupart des calculs de base ont été effectués sur l’ordinateur IBM-1620 du Département de Génétique animale.
RÉSULTATS
L’étude
de la normalité des distributions a mis en évidence une nettedissy-
métrie dans le cas du
poids
de lagraisse
abdominale : nous observons des valeurs de x2de2 6, 7
et 35,2pour 6 deliberté, respectivement
pour les mâles et les femelles.Nous avons donc été amenés à
prendre
la racine carrée dupoids
de lagraisse abdominale,
comme dans le cas descoquelets Bresse-Pile (R ICARD
etRouvii!,R,
19 6 7
),
cequi
ramène les valeurs dux 2 respectivement
à5,6
et 4.4. Pour les autresvariables,
les x2 ne sont passignificatifs,
àl’exception
dupoids
de lapoitrine
chez les femelles où nous obtenons une valeur
significative
au seuil 5 p. 100.Les
paramètres statistiques
des variables étudiées sontindiqués
dans le tableauI
. Les coefficients de variation des éléments de la carcasse sont du même ordre de
grandeur
oulégèrement supérieurs
à ceux dupoids
vif(8
à 13p.100 ),
àl’exception
du
poids
de lagraisse
abdominale dont la variabilitéphénotypique
est nettementplus grande,
mêmeaprès
la transformation racine carrée. Dans le tableau i,nous donnons
également
uneexpression
dudimorphisme
sexuel pourchaque partie corporelle.
Cettecaractéristique s’exprime
souvent par lerapport
dupoids
moyen chez les femelles au
poids
moyen chez les mâles. Parcomparaison
avec lavaleur obtenue pour le
poids
vif(8 3
p.100 ),
onpeut répartir
les éléments de lacarcasse en 4
catégories :
10 la
graisse
abdominale pourlaquelle
ledimorphisme
sexuel estsupérieur
à i
( I I I p. 1 00);
2
0 les éléments sang
-i- plumes
et intestins 4-pancréas
pourlesquels
il estinférieur à 1 mais nettement
supérieur
à celui dupoids vif;
3
0
les éléments du membre inférieur et l’extrémité des ailes dont le dimor-phisme
estplus
faible que celui dupoids vif;
4
0
les autres éléments de la carcasse pourlesquels
les chiffres obtenus sont voisins de celui dupoids
vif.I,es héritabilités des caractères
exprimés
en valeurs brutes sontindiquées
dansle tableau 2,
séparément
pourchaque
sexe. Nous donnons les estimations faites àpartir
descomposantes
« mère » et «père
» desvariances,
ainsi que la moyenne des 4valeurs obtenues pour les 2 sexes. Dans le tableau 3, sont
indiqués
les coefficients d’héritabilité des caractèresexprimés
en écarts parrapport
aupoids
vif. Cesécarts
correspondent
à une correction destinée à rendrechaque partie corporelle indépendante
dupoids vif,
lesrégressions
étant calculées sur l’ensemble des pou- lets d’un même sexe. Certains des caractères étudiés ont des héritabilitésélevées, qu’ils
soientexprimés
en valeurs brutes ou en écarts parrapport
aupoids
vif.C’est le cas des abats
consommables,
de lagraisse abdominale,
de lapoitrine,
descuisses,
despilons
et despattes.
Bien que les sous-classes ne soient pas toutes d’effectifs
égaux,
leplan
d’accou-plement
est peudéséquilibré.
De cefait,
nous avons cherché àpréciser
lasignifi-
cation des résultats en utilisant la même méthode que pour les mensurations de
carcasse des mêmes animaux
(cf.
RICAPD etR OUV IE R , ig68).
Dans les tableaux 2et 3, les résultats
marqués
d’unastérisque peuvent
être considérés comme diffé- rents de zéro au seuil 5 p. 100, c’est-à-direqu’ils correspondent
à des différencessignificatives
entre familles. Mais il nes’agit
que d’uneapproximation.
Nousavons observé
plusieurs
cas où l’estimation descomposantes
de la variance étaitnégative.
Les valeurscorrespondantes
de l’héritabilité n’ont pas étéindiquées.
On
peut
seulement dire que dans ces cas, iln’y
a pas de différencessignificatives
entre familles.
Dans le tableau 4, nous
indiquons
les résultats de l’étude des liaisons entre lepoids
dechaque partie corporelle,
d’unepart,
et lepoids
vif d’autrepart.
Lestests de linéarité de ces liaisons conduisent à des valeurs de F non
significatives,
à 2
exceptions près.
Onpeut
donc penser que les coefficients de corrélation linéaires traduisent bien ledegré
de liaisonqui
existe entre lepoids
vif et lepoids
des dif-férentes
parties corporelles.
Les corrélations du tableau 4indiquent
que cette liaison est forte pour les éléments de la carcasseéviscérée,
moyenne pour laplu- part
des viscères etabats,
faible dans le cas de lagraisse
abdominale.Les corrélations entre les valeurs brutes des variables
prises
2à 2sontindiquées
dans le tableau 5. Pour la corrélation
génétique,
nous donnons une estimationglobale,
basée sur les 2composantes
« mère » et «père
» de la covariance et obtenue selon la formuleclassique explicitée précédemment (Rlc!!xD
etR OUVIER , 19 68).
Pour les variables où
apparaissaient
descomposantes négatives
de lavariance,
les résultats n’ont pas été
indiqués.
Les corrélations observées sont souvent du même ordre degrandeur
pour les deux sexes, en moyenne un peuplus
faiblespour les
poulettes
que pour lescoquelets
dans le cas des corrélationsphénotypiques
mais un peu
plus
élevées dans le cas des corrélationsgénétiques.
Lesplus
fortesvaleurs sont celles
qui
font intervenir lepoids
desparties
de la carcasse éviscéréetandis que la
graisse
abdominale conduit à des valeurs faibles etquelquefois négatives.
Comme dans nos travaux
antérieurs,
nous avons utilisé la méthode des compo- santesprincipales
pouranalyser globalement
les corrélations entre lepoids
desparties corporelles prises
2 à 2. Les résultats del’analyse
des corrélationsphéno- typiques
sont donnés dans le tableau6,
ceux del’analyse
des corrélationsgéné- tiques (mère + père)
dans le tableau 7. Nous nous sommes limités aux4 premières composantes principales qui
rendentcompte
de laplus grande partie
de la variance totale étudiée. Dans cesanalyses,
les corrélations faisant intervenir lepoids
ducou n’ont pas été
prises
enconsidération,
étant donné les valeurs fortement aber- rantes obtenues pour la variancegénétique
de cecaractère,
dans le cas des coque- lets. Les tableaux 6 et 7 donnent les valeurs propres associées auxcomposantes principales,
cequi permet
de mesurerl’importance
relative de la variance de cha-cune d’elles par
rapport
à la variance totaleanalysée. Ici,
cette variance estégale
à 14
puisqu’interviennent
les corrélations entre 14 variables et que nous avons considéré que la corrélation d’une variable avec elle-même était de i. En deuxièmelieu,
nousindiquons
les corrélations entre lescomposantes
et chacune des 14 variables. Dans le cas del’analyse
des corrélationsphénotypiques,
nous avonségalement
calculé la corrélation entrechaque composante
et lepoids vif,
en uti-lisant la formule
explicitée
dans notre travail sur les mensurations de carcasse(R
ICARD
etR OUVI E R , 19 68).
Les 4
premières composantes expriment
ensemble de8 4
à 94 p. 100 de la variance totaleanalysée,
lescomposantes
suivantes enexpriment
chacune moins de 5 p. 100. Comme dans tous nos travauxantérieurs,
lapremière composante représente
leprincipal
facteur de variation : 60 à y p. 100 de la variance totaleanalysée.
Elle est en corrélationpositive
avec tous lescaractères,
corrélation faible dans le cas de lagraisse abdominale,
mais forte pour toutes les autresvariables,
en
particulier
lepoids
des éléments de la carcasse éviscérée. Lepoids
de lapoi- trine,
des avant-bras et des cuisses sur leplan phénotypique,
des avant-bras et despilons
sur leplan génétique, présentent,
en outre, de faibles corrélations avec lescomposantes
suivantes etpeuvent
donc être considérés comme des variables bienreprésentatives
de la.première composante principale.
Notons enfin que lepoids
vif est très fortement lié à cette
première composante.
Selon le cas, la deuxième
composante représente
8 à1 2
p. 100 de la varianceanalysée.
Elle est fortement liée aupoids
de lagraisse abdominale,
àl’exception
de l’étude des corrélations
phénotypiques
faite pour lespoulettes.
On observeéga-
lement une liaison
positive
avec lepoids
de l’ensemble intestins !-pancréas
etune
opposition plus
ou moins forte avec lepoids
desparties
extrêmes de la carcasse(tête,
bout desailes, pilons, pattes).
Dans l’étude des corrélationsphénotypiques
faite chez les
poulettes,
la deuxièmecomposante apparaît plutôt
comme un facteurd’opposition
entre lepoids
des différents viscères(y compris
lagraisse abdominale)
et le
poids
des membres.La troisième
composante principale représente
6 à 9 p. 100 de la variance ana-lysée
et laquatrième
5 à 8 p. 100. Elles sont liéesprincipalement
auxpoids
desabats et
viscères,
mais defaçon
non concordante pourles 4 analyses
faites. Sur leplan phénotypique,
la troisièmecomposante
est liée aupoids
de lagraisse
abdo-minale en
opposition
avec la variable « abats consommables ». On observe uneopposition
moins nette avec la variable « autres viscères », et, pour lescoquelets seulement,
la variable « intestins !-pancréas
». Sur leplan génétique,
on retrouveles fortes corrélations avec le
poids
des abats etviscères,
mais iln’y
aplus
oppo- sition avec lepoids
de lagraisse
abdominale. Pour laquatrième composante,
onobserve,
sur leplan phénotypique,
une forte liaison avec la variable « sang!-- plumes
», enopposition
avec la variable « autres viscères ». Sur leplan génétique,
il
apparaît
une corrélation assez forte entre laquatrième composante
et lepoids
de la
graisse
abdominale. Cette dernière varie avec les variables « intestins !-pancréas »,
« abats consommables » et « autres viscères » chez lescoquelets,
et lavariable « sang
!-- plumes
» chez lespoulettes.
Nous avons
également
calculé les corrélationsphénotypiques
etgénétiques
entre les
poids
desparties corporelles exprimés
en écarts parrapport
aupoids
vif.Nous ne
ferons,
à leursujet,
quequelques
considérationsgénérales.
En valeurabsolue,
ces corrélations sont souvent faibles. On obtient des valeursnégatives
entre les
poids
de lagraisse abdominale,
des viscères etabats,
d’unepart,
et lesparties
« nobles » dupoulet (poitrine, membres)
d’autrepart.
Pour les 2 sexes, ilexiste une corrélation
génétique positive
élevée( 0 , 7
ào,8)
entre les variables« bras » et « cuisses
» qui représentent
lepremier segment
des 2 membres. Lesautres corrélations entre
parties
nobles sont peu élevées. Enparticulier
entre lesvariables «
poitrine
» et « cuisses »,qui représentent
les deux morceaux lesplus
recherchés par le consommateur, les corrélations observées varient de - 0,1 à + 0,1.
!
.
DISCUSSION
Les coefficients de variation
indiqués
dans le tableau i confirment la varia- bilitéphénotypique
nettementplus grande
dupoids
de lagraisse
abdominalepar
rapport
aux autres caractères étudiés.D’ailleurs,
comme dans le cas des coque- letsBresse-!ile (R ICAPD
etR OUVI E R , 19 6 7 ),
nous observons uncomportement particulier
et intéressant pour lesélectionneur,
de la variable «graisse
abdominale »:elle varie de
façon
relativementindépendante
dupoids
et des autresparties
de lacarcasse et son héritabilité est
élevée,
aussi bien en valeur brutequ’à poids
vifconstant.
Étant
donnéqu’il s’agit
d’une bonne mesure de l’étatd’engraissement
dupoulet (D!I,PECH
etR ICARD , 19 6 5 ),
onpeut
penserqu’il
estpossible d’agir
sur cecaractère de
façon
efficace par lasélection, quelle
que soit par ailleursl’impor-
tance accordée à la vitesse de croissance.
Les résultats concernant le
dimorphisme
sexuel fontapparaître
des diffé-rences entre sexes en ce
qui
concerne lescaractéristiques
de carcasse dupoulet.
Les chiffres du tableau i montrent que ce
dimorphisme
sexuel est inversé pour lagraisse
abdominale( III ),
cequi correspond
au fait que la carcasse despoulettes
contient un
plus
fortpourcentage
delipides
que celle descoquelets.
Pour les autrescaractères
étudiés,
on observe deuxgradients
décroissants tronc-extrémité :poi- trine, bras, avant-bras,
bout des ailes pour lepremier; dos, cuisses, pilons, pattes
pour le second. Ces
gradients signifient
que,comparativement
à la croissance desmâles,
la croissance des femelles est d’autantplus
ralentiequ’on s’éloigne plus
dutronc. Si on
accepte l’hypothèse
de HAMMOND selonlaquelle
les extrémités du corpsatteignent
leur maturitéphysiologique plus
vite que le tronc(cf. Pnr,ssorr, i 955 ),
on
peut
dire que pour un mêmeâge chronologique,
lespoulettes
sontphysiologi- quement plus âgées
que lescoquelets.
La valeur dudimorphisme
sexuelqui
estplus
forte pour les variables « sang -!-plumes
» et « intestins!- pancréas
» que pour lepoids vif, correspond
au fait que le rendement àl’abattage
estplus
faible chezles
poulettes
que chez lescoquelets,
pour des animaux de mêmeâge.
Demême,
la valeurplus
forte observée pour lapoitrine
et les valeursplus
faibles obtenues pour les éléments des membres inférieurscorrespondent
au fait que le rendement en blancs est meilleur chez lespoulettes,
alors que lescuisses,
lespilons
et lespattes
sont relativement
plus développés
chez lescoquelets.
Dans le cas des valeurs
brutes,
nous observons souvent des héritabilitésplus
fortes chez les
poulettes
que chez lescoquelets.
Ainsi pour lepoids vif,
la moyennedes
composantes
mère etpère
est de 0,39 pour lescoquelets
et de0 ,58
pour lespoulettes.
Parrapport
auxcoquelets Bresse-pile
de notre étudeprécédente (R ICARD
et
R OUVIER , 19 6 7 )
ces héritabilitéq sont nettementplus
faibles( 0 , 39
ici contre0 ,
91 pour les
Byesse-!ile).
La différencepeut s’expliquer
par le fait que leprésent
échantillon est issu d’une souche fortement sélectionnée pour la vitesse de crois-
sance alors que la souche
Bresse-!ile
est maintenue sans sélection. Dans son tra- vail surpoulets White-Rock,
KAATZ( 19 6 7 )
obtient des héritabilités relativement faibles(de
l’ordre deo,2)
mais il attribue ce résultat à un environnement défavora- ble. En cequi
concerne les héritabilités des caractèresexprimés
en écarts parrapport
aupoids vif,
les valeurs obtenues dans leprésent
échantillon ont tendance à êtreplus
élevées que pour lescoquelets Bresse-pile
de notre étudeprécédente.
Cerésultat montre que dans une souche fortement sélectionnée pour la vitesse de croi-
sance, il
peut
exister une variabilitéd’origine génétique
notable pourl’importance
relative des
parties
de la carcasse. Onpeut
doncenvisager
d’améliorer ces carac-téristiques
par la sélection.Les corrélations observées entre les valeurs brutes des caractères
(Tabl.
3et4 )
sont en
général
inférieures aux estimations faites surcoquelets Bresse-Pile (R ICARD
et
R OUVIER , 19 6 7 ),
de mêmequ’à
cellesindiquées
par KAA!rz( 19 6 7 ).
Mais lesvaleurs relatives des corrélations selon les caractères sont
analogues
pour nos2
échantillons,
si bien que l’étudeglobale
par la méthode descomposantes princi- pales
aboutit à des résultatsqui
se ressemblent dans les deux cas.Ainsi,
lapremière composante,
en corrélationpositive
avec tous lescaractères, peut
se définir commeun facteur de « croissance réalisée », c’est-à-dire une
grandeur
de référence faisant intervenir simultanément la croissancepondérale
réalisée par les diversesparties
corporelles
àl’âge
où les animaux ont été abattus. Lepoids
vif(qui
n’intervenait pas dansl’analyse)
est très fortement lié à lapremière composante.
Onpeut
consi- dérerqu’à
cetâge,
ilreprésente
bien la croissancegénérale.
Cette liaison élevéeexplique également
que les corrélations entrepoids
vif etpoids
desparties
cor-porelles (Tabl. q.)
soient presqueidentiques
aux corrélations entrepremière
compo- sante etpoids
de ces mêmesparties corporelles (Tabl. 6).
Les
caractéristiques
descomposantes
suivantes fontapparaître quelques
dif-férences entre le
présent
échantillon et lescoquelets Bresse-Pile
étudiésprécédem-
ment.
Ainsi,
la deuxièmecomposante principale
nepeut plus
être considérée dans tous les cas comme un facteurspécifique
des variations depoids
de lagraisse
abdo-minale
puisque
nous obtenons des corrélations moyennes ou élevées avec la variable« intestins -I-
pancréas
» ainsiqu’avec
lepoids
des abats et des viscères dans le casde
l’analyse
des corrélationsphénotypiques
chez lespoulettes.
Uneexplication
decette association
pourrait
être laprésence
degraisse
dans les mésentères au niveau de l’intestin. Ce caractère n’a pas étémesuré,
mais lesjeunes poulets
ont, engéné- ral,
très peu degraisse
« intestinale ». Nous retrouvonsl’opposition (un
peuplus
nette que chez les
coquelets Bresse-pile)
entre lepoids
de lagraisse
abdominaleet le
poids
desparties
extrêmes de la carcasse(tête,
bout desailes, pattes). On peut
remarquer que dans ces 3
parties,
laproportion
d’os estimportante.
Ilapparaît
ainsi
qu’à
croissance réalisée constante, il existe uneopposition
entre un élément àdéveloppement précoce (le squelette)
et un élément àdéveloppement
tardif(la graisse).
Ce résultat est en accord avec les travaux de l’école de !IAM!OND(cf.
P AI , SSON
, I g55).
Ilpourrait s’expliquer
par des différences de taille adulte influen-çant
larépartition
des tissus à un stade de croissancedéterminé,
comme cela semble être le cas chez le mouton(B OCCARD ,
communicationspersonnelles).
Pour le
présent échantillon,
il est difficile de donner uneinterprétation
d’en-semble des troisième et
quatrième composantes principales,
étant donné les varia- tions observées dans les 4analyses
faites.Toutefois,
onpeut
remarquer que cescomposantes
sont liées aux variations depoids
despertes d’abattage,
abats etviscères,
cequi
était aussi le cas pour lescoquelets Bresse-!ile
de notre étudepré-
cédente.
Ici,
on observe enplus
uneopposition
de certains de ces éléments avecla
graisse
abdominale(cas
del’analyse
des corrélationsphénotypiques
pour la3
e composante
et del’analyse
des corrélationsgénétiques
pour la4 e ).
Les écarts que nous avons calculés
permettent d’exprimer l’importance
dechaque partie corporelle
relativement aupoulet
tout entier. Les corrélations entre ces écarts laissent doncprévoir
l’évolution corrélative des différentesparties
cor-porelles
si onagit
par sélection sur certaines d’entre elles. C’est ainsiqu’une
sélec-tion pour améliorer
l’importance
desparties
nobles de la carcasse doits’accompa-
gner d’une diminution de celle des viscères et des abats ainsi que d’un état d’en-
graissement
moinsdéveloppé;
uneaugmentation
del’importance
relative de lapoitrine
ne devraits’accompagner
que d’une diminutionlégère
del’importance
descuisses et des
pilons.
Cette dernière observation est très intéressante dupoint
de vuedu rendement en viande pour le
consommateur,
et elle confirme les résultats obtenus sur lescoquelets Bresse-pile
de notre étudeprécédente.
CONCLUSION
Le
présent
travail nous apermis d’analyser
la variabilité dupoids
desparties corporelles
pour untype
de souche de volailles très utilisé dans laproduction
dupoulet
de chair. Certainescaractéristiques,
telles que l’étatd’engraissement, présentent
des différences entre sexes, cequi justifie
une étudeséparée
des coque- lets et despoulettes.
Les résultats obtenus
peuvent
êtrecomparés
avec ceux que nous observionsprécédemment
sur descoquelets Bresse-pile.
Ils confirment que lepoids
vif rendcompte
d’une fractionimportante (environ
lesa !3)
de la variabilité totaleanalysée.
De
même,
l’étatd’engraissement
se révèle être un caractèrehéritable, indépendant
de la croissance des
poulets lorsque
ceux-ci sontcomparés
au mêmeâge. Enfin,
la variabilité
génétique
et les corrélations observées dans les 2cas, laissentprévoir
la
possibilité
d’une sélection efficace pour améliorerl’importance
relative desparties
nobles de la carcasse.Toutefois,
contrairement au cas descoquelets Byesse-!ile,
iln’apparaît
pastoujours
de facteurspécifique
lié aux variations depoids
de lagraisse abdominale,
notamment dans le cas des
poulettes.
Les liaisons entre ce caractère et les diffé-rents abats et viscères seraient à
préciser
sur unplus grand
nombre de données.Reçu pour publication en mai ig6g.
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier MNT. R. BOCCARD et B. VISSAC qui ont lu notre manuscrit et nous
ont apporté des critiques constructives.
SUMMARY
THE ANATOMICAI, COMPOSITION OF THE CHICKEN
III. - VARIABILITY IN THE DISTRIBUTION OF THE CARCASS COMPONENTS IN A STRAIN OF THE CORNISH TYPE
One hundred and fifty cockerels and 150 pullets produced in six hahcting lots under a hierar- chical mating system were killed at 59 days of age. The present study involves live weight and
the weight of the following carcass components: blood plus feathers; intestines plus pancreas;
edible offals; composite of the remaining viscera; abdominal fat; head; neck; back; breast; arm;
forearm; wing tips; thighs; legs; shanks and feet.
The distributions observed do not depart significantly from the normal, with the exception
of pounds of abdominal fat which was studied by means of the square root transformation. The statistical parameters (table 1) show that the variability of abdominal fat is distinctly larger
than that of the other characters. The sex dimorphism, expressed as the ratio of the mean
weight in the female to the mean weight in the male, varies according to the character considered.
In the case of abdominal fat, it exceeds unity.
The heritabilities of the characters expressed in raw values or as deviations from the regres- sion on live weight show high values for the edible portions, the abdominal fat, the breast, the thighs, and the legs.
Overall, the regressions on live weight can be considered linear (table 3). The correlations between live weight and abdominal fat are relatively weak. The phenotypic and genetic corre-
lations among the carcass components taken 2 at a time were studied simultaneoulsy by means of a principal component analysis. The results are summarized in Tables 5 and 6. The first
principal component can be interpreted as a general factor of realized growth. It explains two-
thirds of the total variance and is strongly associated with live weight. The second, third, and fourth principal components are associated with variations in weight of abdominal fat, edible cuts, and viscera, but in non-specific fashion.
As in the case of the Bresse pile cockerels previous by studied (RICARD and RouviER, 1967,)
the genetic variability and the correlations found demonstrate the possibility of selecting inde- pendlty for growth rate and fattening ability. At the same time it seems possible to select
for increased proportion of the high quality parts of the carcass. On the other hand, in the strain studied here, there did not seem to be any clear evidence of a specific factor associated with abdominal fat.
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