FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX
ANNÉE 1896-1897 *
DE
LA
die radicale des Hernies inguinales
PAR LA
MÉTHODE DE BASSINI ET SES D
THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDE
présentée et soutenue
publiquement
le 11 Novembre1896
Maurice-Eugène PAUGOT
Né àSaint-Omer (Pas-de-Calais),le5 juillet 1874
Elève du Service de Santé de la Marine
Examinateurs dela Thèse:
MM. DEMONS. professeur Président.
BADAL. professeur j YILLAR. agrégé ' Juges.
BRAQUÉHAYE. agrégé '
Le Candidatrépondra aux questions qui lui seront faites sur les
diverses parties de l'Enseignement médical.
BORDEAUX
IMPRIMERIE DU MIDI — PAUL CASSIGNOL
81 — RUE PORTE-DIJEAUX — 91 1896
Faculté de Médecine et de Pharmacie de Bordeaux
M. PITRES Doyen.
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Professeurshonoraires.
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tale FERRÉ.
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fants PIÉCHAUD.
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Par délibération du 5 août 1879, la Facultéaarrêté que les opinions émises dansles
Thèsesqui lui sontprésentées doivent être considérées comme propresà leurs auteurs,et qu'elle n'entend leurdonner niapprobation ni improbation.
A MON PÈRE ET A MA MÈRE
Témoignage de profond amour filial.
A MES FRÈRES HENRI ET RENÉ
A MA MARRAINE MADEMOISELLE
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Témoignagede profonde reconnaissance.
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PROFESSEUR AU LYCÉE
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Pournotrevieille amitié de trois ans.
A MONSIEUR LE DAN TEC
PROFESSEUR AGRÉGÉ A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE BORDEAUX MÉDECIN DE lre CLASSE DE LA MARINE
PROFESSEURRÉPÉTITEUR AIÉÉCOLE DU SERVICE DE SANTÉDE LA MARINE CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR
A MES CAMARADES
DES CORPS DE SANTÉ DE LA MARINE ET DES COLONIES
AVANT-PROPOS
Depuis quelque temps la question de la cure radicale des herniesinguinalessemble de nouveau être à l'ordredujour;
de nombreuses contestations se sont élevées au sujet de la valeur de chaque procédé opératoire. Nous allons essayer
d'apporter
à la question quelques documents qui nous ont paru intéressants. Nous n'essaierons pas de trancher le sujet d'unefaçon
affirmative, mais dans le cours de cet ouvrage nous nous efforcerons dedémontrer que les procé¬dés de Bassini et Postempski sont ceux qui, au point de vue purement théorique, offrent le plus de garantie de
sécurité,
et qu'au point de vuepratique, cesont eux aussi qui donnent les meilleurs résultats. Nous citerons, à
l'appui
de nos dires,l'exemple
demaladesque nousauronssuivisleplus longtemps
possible. On nous pardonnera notre pénuried'observations,
mais l'on sait combien il est souvent difficile de retrouver les malades après leur sortie de
l'hôpital;
malgré tous nos efforts nous n'avons pu en revoir qu'une trentaine. C'est grâce à eux et aussi aux observations qui m'ont été com¬muniquées par MM. les professeurs Villar, Bassini et Pos¬
tempski que nous allons essayer d'établir les résultats obtenus.
Nousavons divisé notre travail en six
chapitres.
Dans le premier chapitre nous faisons
l'exposé critique
des procédés employés à l'heure actuelle.
Dans le deuxième
chapitre
nous donnons le procédé de Bassini tel quelui-même l'a décrit.— 10 —
Dans le troisième
chapitre
nousindiquons les modifica¬
tions que
MM. Berger, Postempski et Cuccioppoli ont fait
subir ce
procédé.
, Dans un
quatrième chapitre,
nousfaisons ressortir les
avantages deces divers
procédés.
Le
cinquième chapitre comprend
nosobservations.
Nousterminons par un
sixième et dernier chapitre qui comprendra l'exposé des résultats opératoires et nos conclu¬
sions.
Avant de commencer, nous nous
faisons
unplaisir
d'adresser nos remerciements à M. le docteur
Villar, profes¬
seur agrégé,
qui
nous ainspiré l'idée de
cetravail, nous a
aidé de ses conseils, et nous a
communiqué plusieurs obser¬
vations.
Nous remercions aussi M. le docteur Chavannaz,
chirur¬
gien des
hôpitaux, qui
abien voulu opérer plusieurs
malades par ce
procédé, et s'est toujours montré bien¬
veillant à notre égard.
Qu'il nous soit
permis aussi de dire à M. Martin Du Magny
combien nous lui sommes reconnaissant des bonnes
leçons qu'il
nous aprodiguées et de l'amitié qu'il
nous atoujours
témoignée.
Nous adressonségalement tous nos
remerciements à M. le
professeur LeDantec qui n'a cessé de
nouséclairer de
ses conseils, et de nous soutenir de sonamitié lorsque
nous éprouvionsquelques difficultés dans notre carrière
;qu'il
reçoive
ici l'hommage de notre profonde reconnaissance.
Enfin, nousprions notremaître
éminent,
M.le professeur
Démons, de vouloir bien agréer
l'hommage de notre
pro¬fonde
gratitude
pourle haut enseignement qu'il
nous a donné et pourl'honneur qu'il
nousfait
enacceptant la
présidencede cette thèse.
CHAPITRE PREMIER
Des différents
procédés de
cureradicale de la hernie inguinale.
Depuis clix-liuit
siècles, les procédés les plus divers
ont ététentés pour obtenir la guérison radicale de la hernie ingui¬
nale. Nous ne ferons pas l'historique de toute la question, ne pouvant rien ajouter
à
ce qui a été dit à ce sujet par M. Paul Segond; nous nous contenterons de donner un court aperçu decequi a été essayé dans les premiers siècles,pourarriver rapidementauxméthodes modernes.Celse et Oribase, dès les premiers siècles de l'ère chré¬
tienne, ont
préconisé l'extirpation
du sac herniaire, etmême la torsion du pédicule; ces auteurs, autant quepossible, res¬pectaient le testicule.Après eux, Paul d'Egine, les Arabes et- lesArabistes, Guillaume de Salicet, Théodoric, Guy de Chau liac, pratiquent délibérément la castration pour obtenir la
cure radicale des hernies inguinales. C'est à cette époque qu'apparurent les inciseurs ambulants qui châtraient tous les hernieux, à cepoint, que l'on fut obligé d'édicter contre
eux des peines sévères.
Auxmesiècle, Bérand Méthis invente le point doré; de¬
puis lors, lesprocédés ayant pour but l'oblitérationdu collet allèrenten se multipliant; tels sont ceux d'Ambroise Paré, Franco et la suture royale de Dionis.
A partir decette époque, jusqu'au commencement du xixe
— 12 —
siècle, on avait presque
abandonné la méthode sanglante.
En 1835, Gerdy,
invagi liant la
peaudu scrotum dans le tra¬
jetherniaire,
chercha
al'y maintenir parla suture.
A
partir de
cemoment, les chirurgiens reprirent confiance
et tentèrent la cureradicale des hernies. Trois méthodes se
sont partagé
la faveur des chirurgiens jusqu'à
cesderniers
temps :
I. Méthode des injections
péri-herniaires.
II. Occlusion du trajet herniaire par
la suture dite
sous-cutanée.
III. Cure radicale par
dissection du
sacet oblitération de
son collet par la suture.
I. Injections
péri-herniaires.
—Cette méthode
aété créée
parM.
Luton (de Reims)
en1875. Elle
a pourbut de créer
autour de la hernie une irritation chronique, plastique, non
suppurative,
ayant
pourconséquence la formation d'un tissu
rétractile qui
rétrécirait les trajets et les orifices herniaires.
On a
injecté
dessolutions de sel marin filtré (Luton), de l'al¬
cool à 50 et 70 0 0
(Schwalbc), de l'extrait sirupeux d'écorce
de chêne
(Heaton
etWarren). On
aaussi pratiqué des injec¬
tions dans le sac herniaire lui-même; cette méthode porte le nom de méthode de Velpeau; elle est
depuis longtemps
abandonnée, caron a craint, avecjuste raison,la
propaga¬tion del'inflammation aupéritoine abdominal. Cette
méthode
n'est certes pas dangereuse,
puisque les statistiques publiées
n'ont pas
accusé de
cas de mort,mais elle est délicate et
les résultats n'ontpas été
suffisamment établis; aussi a-t-on
abandonnécette méthode.
II. Occlusion du trajet
herniaire
parla
suturedite
sous~- cutanée.— Cette méthode, dérivée de l'invagination deGerdy,a été inventée par Wood et ce chirurgien est presque le
seul
qui l'ait mise enpratique.
Pourobtenir la guérisondela her¬
nie,cechirurgien
combine
à l'obturation parinvagination
le rétrécissement par suture des piliers et, par cette
même
suture, il s'efforce de maintenir
réduit
dans l'abdomen et d'oblitérerle sac herniaire.— 13 —
Voici le
procédé
de Wood: Pourguider
sesfils
surle doigt
introduit dans l'anneau, le chirurgien faitunepetite
incision
au scrotum qui lui permet d'arriver
jusqu'à
la face externedu sac. Sur le doigt introduit dans le trajet inguinal jusqu'à
l'anneau interne, enavant du cordon spermatique et du sac, le chirurgien conduit une aiguilleà manche fixe, arméed'un
fil qui traverse, de la
profondeur à
la surface, l'aponévrosedu transverse, le pilier interne et la peau; l'un des chefs du
fil est alors dégagé et l'aiguille, débarrassée du fil est retirée dans le trajet inguinal. Toujours guidée par le doigt,
on la conduit de la profondeur du trajet1 inguinal verslasur¬
face, au travers du pilier externe et de la peau, en profitant,
pour traverser cette dernière, de la piqûre par laquelle on a
dégagé le fil qui traverse le pilier inguinal interne. Ce chef est alorsengagé dans le chas de l'aiguille et, en retirant cette dernière, on obtient une anse de fil qui passe superficielle¬
mentdu pilier interneaupilier externe en traversant toute
l'épaisseur
des paroisaponévrotiquesde l'abdomenau niveau de l'orifice profond et dont les deux chefs ressortent par le trajet inguinal. Traversantavec unde ces chefs le collet du sac vers sa partie supérieure,on n'a plus qu'à serrer cetteanse pour
étrangler
en quelque sorte l'anneauinguinal pro¬fond, en étreignantavec lui le collet du sac fixé ainsi à la partie la plus supérieure du trajetinguinal. Les deux chefs du fil sontassujettis par la torsion ou par unnœud,suivant qu'on emploie un fil métallique ou un fil souple. Au bout de quinze jours, on supprime le fil s'il est
métallique.
Cette méthode a subi quelques modifications de médecine opératoire; nousne ferons que citer les noms de Fitzgérald (de
Melbourne)
etde Spanton.Cetteméthode, surtout employéepour éviter toute chance
d'infection,
ne remplit pas parfaitement son but. Le passage des fils peut toujours amener des accidents, au moins au¬tant que la réunion par les sutures à ciel ouvert. Le manuel opératoire de cette méthode n'est pas aussi
simple
qu'on pourrait le croire,l'application
de ce procédé devant forcé-mentvarieravec la dimension des orifices, la
direction du
trajetherniaire, l'épaisseur de la paroi abdominale, le volume
même de lahernie. Aussi, bienque cette
méthode n'ait donné
que
17,4
0/0de récidives,
onl'a
presquecomplètement aban¬
donnée.
III. Méthode
classique. Dissection du
sacet oblitération de
son collet par
la suture.
-Cette méthode
aété préconisée
en France par
Lucas-Championnière. Il incise la
peau au niveau du canal inguinal, jusque surle
sac, ouvrele
sac, réduit l'intestin ourésèque l'épiploon
;puis il isole le
sac séreux des parties environnantes,poursuit l'isolement du
sacjusqu'au
péritoine, le pédiculise aussi haut
quepossible
par une ou
plusieurs ligatures
aucatgut disposées enchaîne;
à cemoment, il laisse le
pédicule
seretirer dans le tissu rétropéritonéal
;ensuite il rapproche
«les parties molles
quelconques», aupoint où était autrefois le collet du
sac, parplusieurspoints
aucatgut qui rapprochent
enmême
temps lespiliers inguinaux interne et externe. Dans
son dernier ouvrage sur la cure radicale des hernies Lucas-Championnière déclare avoir attaché plus d'importance
aux sutures qu'il nel'avait fait
audébut de
sapratique. Il
recom¬mande d'ouvrirlargement le canal inguinal
à
peuprès dans
touteson étendue-, puis, pour restaurer
la paroi antérieure
duditcanal, ildispose les
fils
defaçon à faire glisser l'une
sur l'autre les deux lèvres de la fente inguinale. Un ou
plu¬
sieurs fils doubles enU piqués dans une lèvre, vont
repiquer
l'autrelèvrepar-dessouspourêtre attachés ensuite
au-devant
de cette paroi. Il
ajoute,
enoutre, quelquespoints passés
sur le bord des lèvres de l'incision; il obtient ainsi unvéritable
murconstitué par les deux lèvres de la paroi
abdominale;
les fils, secroisanten tous sens, assurent la permanence
de
cette
disposition. C'est
dans cet ouvrage queLucas-Cham¬
pionnière
déclare
n'avoirjamais
voulufaire
la suturedéli¬
cate isolée des piliersetqui, cependant, a été beaucoup
pré¬
conisée par Jacques Reverdin; au contraire, il a
toujours
recommandé de larges sutures avec degros fils affrontant
la
— 15 —
plus
grande partie possible des surfaces cruentées. Mais
jamais
Lucas-Championnière n'a cherché à oblitérer l'anneau
inguinalprofond et,
dans
sessutures, il
necomprend ni
l'aponévrosedu transverse, ni le fascia transversalis
;il ter¬
mine l'opérationpar
la
suturesuperficielle et le drainage
au-dessus de l'aponévrose.
Variétés. — Cette méthode
présente de nombreuses
variétés, chaque chirurgiencherchant à perfectionner
ceprocédé;
ce sont surtoutles chirurgiens anglais qui
sesont
occupés de cette question.1° Procédé de Barker. — Voyons tout d'abord ce
procédé.
Tous les premiers temps sont semblables au
procédé
de Lucas-Championnière; ce procédé en diffère par le mode d'oblitération du sac herniaire et leprocédé
de suture du trajet herniaire. Une fois le pédicule lié, il passe successi¬vement les deux chefs de la ligature dans le chas d'une aiguille à manche fixe, les porte dans le tissu cellulaire sous-
péritonéal, l'un en dedans, l'autre en dehors de Panneau inguinal profond, le plus haut possible ; il traverse la paroi
abdominale d'arrière en avant et les lie au-dessus de l'apo¬
névrose du grandoblique; il fixe ainsi le
pédicule
au-dessus de l'anneau interne et rétrécit cet anneau par un point de suture profond. De plus, Barker passe de 4 à 7 points de suture entre les parois opposées du canal inguinal et lesserremodérément pour amener ces parois aucontact.
2° Procédé de Bail. — Félizet, le premier, a eul'idée d'obtu¬
rer le trajet herniaireparla torsion du pédicule, mais Bail
a réglementé ainsi ce procédé: On poursuit la dissection du
sacle plus haut possible, on dégagele péritoine deses adhé¬
rences avec les aponévroses de la paroi
abdominale,
à une certaine distance autour de l'orifice profond du canal ingui¬nal; on s'assure que le sacest vide, on saisit le sac avec une
pince àmors plats, et on lui imprime un mouvement de tor¬
sion jusqu'à ce que la résistance éprouvée fasse craindre quilne se rompe; quatre ou cinq tours suffisenten général.
Une forte ligatureest serrée autour du collet du sac ainsi
— 16 —
tordu. Deux fils de soie sonten outre passés au travers
de la
peau du pilier
inguinal externe, du collet du
sactordu (au-
dessous de la
ligature),
dupilier inguinal interne et de la
peau. La tension
ainsi obtenue
parla torsion du péritoine
s'étendraitassez loin pour
qu'elle puisse faire disparaître le
sac d'une hernie inguinale
opposée.
3° Procédé de Macewen. — Au lieu d'extirper lesac,Mace-
wen après l'avoir
isolé, le replie
uncertain nombre de fois
sur lui-même, le traverse, de son
fond
vers soncollet,
parun fil fixé par l'une deses
extrémités
aufond du
sac ; cefil,
traversant alternativement les faces
opposées
du sac, en maintient le plissementlorsqu'on tire
sur sonextrémité
libre; celle-ci est
passée d'arrière
enavant
autravers de la
paroiabdominale, à
un pouceenviron au-dessus de l'anneau
inguinal profond; en
l'attirant
onréduit le
sacplissé et
onle
fixe au-dessus de l'anneau inguinal
profond
enarrêtant le fil
par un nœud
au-dessus de l'aponévrose du grand oblique.
Cette méthode du plissement du sac
n'est
pasparticulière à
Macewen. Bien avant lui, Riesel,Goyrand
(d'Aix), Jean-Louis
Petit et même Garengeot
l'avaient employée. Mais Macewen
s'est proposé de rendre au
canal inguinal
sonobliquité
nor¬male; pourcela, une anse
de fort catgut est passée
autra¬
vers de l'aponévrose
du transverse,
endedans de l'anneau
interne, detelle sorte que le plein de cette anse se
trouve
dans le tissu cellulaire
sous-péritonéal; ils sont ramenés
en avant ducordon,passés
au travers del'aponévrose du grand
obliqueprès
de soninsertion à l'arcade crurale; enfin serrés
etfixés ensemble par un nœud en avant de
l'aponévrose du
grand oblique;plusieurs points de suture superposés sont
passésde
la sorte,ils rapprochent la paroi interne et posté¬
rieure du canal inguinal de sa paroi externeet
superficielle,
et les maintiennent au contact.
En somme, tous ces procédés 11e sont que des
dérivés du
premier, ilscherchent à oblitérer Je
sacherniaire. Seulement
les chirurgiens anglais s'efforcent d'obtenir en outre une adhésion solide des parois opposées du
canal inguinal.
Quanta savoir si les
méthodes anglaises ont donné plus de,
succès que
l'extirpation simple du
sac,il est très dilficile de
l'établir; en tout état
de
cause,les chiffres donnés
parMace-
wenet par les
chirurgiens anglais, à l'appui de leurs
pro¬cédés, n'indiquent pas une
supériorité marquée
surcelui de
Lucas-Championnière. *
En tout cas, il est très douteux que ces
procédés aient obli¬
téré le trajet herniaire;
mais,
parcontre, il est certain qu'ils
n'ont pas remédié à la
faiblesse des parois musculo-aponé-
vrotiques de l'abdomen. Cesopérations,
commele dit très
bien Mitchell Banks, remettent la
région
dansl'état où elle
étaitavant l'opération; le trajet
inguinal
etses anneaux sontaffaiblis et lûchcs; toutes les sutures du monde ne peuvent fermerl'orifice herniaire. Le procédé de M. Bassini, que nous allons préconiser, ajustementpour
effet
de faire disparaîtretous cesmotifs de reproche.
Oblitération par
autoplastie.
—11
nous reste encore à citer quelques moyens exceptionnels qui ont été employés pour oblitérer le trajet herniaire après excision du sac,lorsque
celui-ci avait de telles dimensions qu'on nepouvait l'obturer par une simple suture. M. Lucas-Championnière a eu deux fois recoursà unesorte d'autoplastie; ila
pratiqué
un enrou¬lement de la peau taillant,auvoisinage, de l'orifice herniaire,
un lambeau dont il avivait la face superficielle et qu'il intro¬
duisait dans cetorifice, en le repliantsurlui-même eten ap¬
pliquantsur ce tampon la face cruentée d'un autre lambeau pris à proximité.
Niéhans, pour fortifier le trajet inguinal, a placé une lamelle périostique empruntée au tibia d'un lapinjuste sur l'orifice herniaire; le maladeaurait très bienguéri.
Ces procédésintroduisant un tampon dans le trajet her¬
niaire semblent plutôt faits pour maintenirce dernier dans
unétat de béance qui favoriserait ainsi le retour de la her¬
nie. Aussi ont-ils été complètementabandonnés.
Oblitérationpargranulation. — D'autres
chirurgiens
par¬tant de l'idée
théorique
que les cicatrices les plus solidesl'aucot
— 18 -
sontcelles qui
surviennent après
unelongue suppuration,
onteu l'idée de forcer le canal
inguinal à s'oblitérer
par gra¬nulation. M. Charles-Mac Burney,
le promoteur de cette mé¬
thode, pour
obtenir la granulation, fend le trajet dans toute
sonétendue,etfixe
isolément les lèvres delà section de la peau
aux plans
profonds de la paroi abdominale; il bourre la gout¬
tièreainsi formée de gaze
iodoformée, qu'il laisse 10
ou15 jours
en place;
ainsi
onéviterait le drainage et les accidents septi-
ques.
Mais
quele malade vienne à tousser ou à vomir pendant
ladurée decetraitement,ne
risquerait-on
pasde voir reparaître
la hernie. Aussi,
malgré
M.Th. Anger, cette méthode a-t-elle
été abandonnée enFrance.
Ce qui
diminue
encorela valeur de tous
cesprocédés, c'est
le port presque
obligatoire d'un bandage pour que la guéri-
son se maintienne. M. Bassini a cherché
à
fairedisparaître
tousles inconvénients que nousavons
signalés
au coursde
ce chapitre;
c'est-à-dire qu'il
acherché à remédier à la laxité
età la faiblesse de la paroi
abdominale, à rétrécir les orifices
inguinaux, à faire
disparaître la forme directe du trajet ingui¬
nal, et à débarrasser les
malades du bandage post-opératoire.
CHAPITRE II
*
Procédé de Bassini
En 1889, M. Bassini, professeur de clinique chirurgicale à l'Université royale de Padoue, fit connaître au monde chi¬
rurgical un nouveau procédé pour obtenir la guérison radi¬
cale de la hernie inguinale. Bientôt ce
procédé
devait rece¬voirson approbation un peupartout. En France, M. Berger, dans le Traité de Chirurgie, lui donne son entièreapproba¬
tion; il le conseille depréférence aux autresprocédés.
M. le professeur Tillaux, dansses cliniques chirurgicales,
en préconise aussi l'emploi.
ABordeaux, M. le professeur agrégé Villar devait être le premier à en vulgariser l'emploi. Au début de l'année 1894, dans unecommunication faite le 12 janvier à la Société de Médecine et de Chirurgie de Bordeaux, il expose le manuel opératoire tel qu'il l'avaitvu pratiquerenItalieparM.lepro¬
fesseur Bassini lui-même. En 1895 il
présente,
le 25 avril, deux malades qui avaient été guéris par l'application de ce pro¬cédé.
Aujourd'hui, ceprocédé tend à devenir
classique
et avant peu il aura supplanté toutes les anciennes méthodes. Voicien quoi consistece
procédé,
et nous allons donner textuel¬lement le manuel opératoiretel que M. Bassini l'a lui-même décrit.
Dans ceprocédé, M. Bassini s'est proposé non seulement
— 20 -
demaintenir réduite la hernie opérée,
mais
encored'éviter
dans la suite le port d'un
bandage; il
apensé
que cerésul¬
tat nepouvait
être obtenu
que parla restauration du canal
inguinal telqu'il
està l'état physiologique, c'est-à-dire
avec deux ouvertures : une abdominale et une sous-cutanée, et deuxparois : unepostérieure et
uneantérieure qui
compren¬draient entre elles le cordon
spermatique.
Pourobtenir
ce résultat, Bassini a suivile mode opératoire suivant, et
nous le donnerons textuellement.Pour la hernie inguinale externe acquise,
j'opère, dit
Bas¬sini, de la façon suivante : Le
malade est endormi, antisep-
tisé; alors j'incisela
peaude la région inguino-scrotale, à
l'endroit de la hernie;je mets à nu l'aponévrose du grand oblique, etcela dans une
étendue qui répond
aucanal ingui¬
nal; je découvre ainsi les bords
de l'anneau inguinal
sous- cutané; j'étanche le sang:c'est le premier
tempsde l'opé¬
ration.
Au deuxième temps, je
dissèque
l'aponévrose du grand oblique en commençantà l'anneau inguinal
sous-cutané jusque sur la région del'anneau inguinal
abdominal; je déta¬che alors enhaut et en bas l'aponévrose du grand oblique et
en forme deux lèvres,uneinférieure et unesupérieure;j'isole
etélève en massele cordon spermatique et le collet du sac herniaire. Pendant queje tiens l'indexsur les organes cités, j'isole le collet du sac herniaire, jusqu'à l'orifice abdominal,
des éléments du cordon spermatique.
L'isolement réussitsans grandes difficultés avec des ins¬
truments mousses, soitqu'il s'agisse d'une hernie acquise
ou congénitale. L'isolement du collet du sac doit s'étendre
jusqu'à
lafosse iliaque. Ensuite j'isole le
corps et le fond dusac,je l'attire en dehors, j'ouvre le fond du sac et je recher¬
che si les viscères contenus dans la hernie présentent des adhérences, sil'épiploon est épaissi. Dans le premier casje dégage les adhérences et
résèque l'épiploon
aussi loin qu'ilest nécessaire.
Après
laréduction
des viscères, je tords le collet du sac, applique uneligature
au delà de l'embouchure- 21 -
etje coupe
à
undemi-centimètre au-dessous (le la ligature.
Quand la
hernie est très
grosse, quel'embouchure et le collet
du sacsont larges, outre la
ligature simple, j'applique
au-dessus ou au-dessous de cette dernière une
ligature
en chaîne, qui assurel'occlusion et empêche le premier fil de
glisser. Le
péritoine lié de cette façon
seretire dans la fosse
iliaque interne.
Dès
quej'ai pratiqué l'extirpation du
sacet
la ligature deson collet,
j'ai fini le deuxième temps de l'opé¬
ration.
Dans le troisièmetemps de l'opération, je
prends le cordon
spermatique,je l'attire légèrement
enhaut
surla paroi abdo¬
minale, et, s'il est nécessaire, je fais la même choseavec
le
testicule quiest retiré
du
scrotum;j'attire
enbas la lèvre
inférieure de
l'aponévrose du grand oblique,
enhaut la lèvre
supérieure, etde
cettefaçon j'arrive facilement à mettre à
nu la gouttière formée par le ligament de Poupart
jusqu'à
sa limite postérieure, etjusqu'à uncentimètre
en dehors du pointoù le cordon spermatique
sortde la fosse iliaque
interne; ensuiteje dégage le bord externe du musclegrand droit de l'abdomen, et la triple couche formée par le petit oblique, le transverse et le fascia vertical de Cooper; je les dégagede l'aponévrose du grand obliqueet du tissu cellulo- adipeux sous-séreux. Je réunis alors cette triplecoucheet la rapproche du bord postérieur isolé du ligament de Poupart, oùje la coudspar unesuture à points séparés;jecommencema suturesur la crête du pubis et je vais jusque
près
du cordon spermatique quej'aidéplacé
d'environ 1 centimètreversl'épine iliaque antérieure et supérieure. Ici se termine le troisième temps de l'opération; l'orifice interne ou abdo¬
minalet la paroi postérieure du canal inguinal sont recons¬
titués.
Pour la suture indiquée plus haut il estprudent
d'employer
la soieet des points isolés; il fautpasser son aiguille à 2 ou 3 centimètres du bord de la triple couchemusculo-aponévro- tiquepour éviter de la déchirer.Lesdeuxpremiers points de sutureplacés près du pubis saisissent aussi le bord externe
— 22 —
du muscle grand droitde l'abdomen. Si à la fin du troisième tempson excite le malade
à
vomir, on voit que la région in¬guinale peut résister à la plus
forte
pression abdominale et que la paroi postérieureainsi reconstituée est tendue solide¬ment et reste sans bouger dans sa nouvelle position.
A.u
quatrième
temps del'opération,
je remets en place lecordon spermatique et le testicule, s'il y a lieu; je suture l'aponévrose du grandoblique
jusqu'à
ce que les bords de la plaie soient rapprochés du cordon spermatique; je suture ensuite la peau, et je place le pansement. Je n'emploie le drainage que pour les anciennes herniesvolumineuses, oùla dissection et l'isolement du sac ont été très pénibles. De cette manière le canal inguinal est reconstitué avec son orifice abdominal, sa paroi postérieure, tous deux formés par la triple couchemusculo-aponévrotique
fixéeaubord postérieur du ligament de Poupart, et avec une paroi antérieure for¬mée parles deux lambeaux de l'aponévrose du grand obli¬
que, avec un étroit orifice externe ou sous-cutané.
Si la hernie inguinale est congénitale, elle n'a pas de sac propre et elle se forme dans leconduit vagino-péritonéal, ou dans la tunique vaginale. La hernie peut être
congénitale
funiculaireou congénitale
testiculaire;
dans lepremier cas,j'extirpe le conduit
vagino-péritonéal
qui est dilaté et s'est changé en sacherniaire;
dans le second cas, j'enlève le conduitvagino-péritonéal
et la vaginale,qui formentcomme un sac etun collet, etje ne laisse de la vaginale que ce qui sert à couvrir le testicule, je la fixe à la glande au moyen d'une suture. Dans les deux cas, l'opération s'achève commeplus haut. Si, en outre, il va ectopie
testiculaire,
j'allonge le cordon spermatique etpour cela le déplisse aussi loin quepossible; puis, lorsque la paroi postérieure et l'ouverture abdominale du canal sontformées, j'attireen bas le testicule et le fixe au fond du scrotum au moyen d'une suture.
Dans les cas de hernie directe ou hernie d'Hesselbacli, on doit modifier le traitement du sac; dans ces cas, le sac a un orifice trèslarge et un collet très court; dès que la hernie
inguinale directe est
un peugrosse, le collet s'étend vers les
vaisseaux
épigastriques, et, à
unmoment donné, le sac her¬
niaire setrouveàcheval surles
dits vaisseaux. Dans
cescas,il
fautenleverlesvaisseaux
épigastriques entre deux ligatures,
ouvrirle fond dusac, réduire
les viscères hernies et suturer
le
péritoine à lui-même
audelà de l'embouchure du sac
herniaire;
puis exciser les lambeaux situés au-dessous de
la suture. Dans ces cas, on fait une suture
du péritoine
parceque
le collet du
sacn'ayant pas une longueur suffi¬
sante, on ne peut faire une
ligature
en masseà
salimite
interne. Le
péritoine, ainsi suturé, est abandonné à lui-même
et serétracte dans la fosse iliaque.
Quand on peut
éviter l'excision des vaisseaux épigastri¬
ques, on se contente
d'ouvrir le
sac,de réduire les
organes herniés, et de suturer lepéritoine à lui-même: ceci toujours
à cause de la longueur insuffisante du
collet
du sac.Pour la hernieinguinale de la femme, le
procédé
estplus
simple encore, puisqu'il n'y a pas decordon spermatique
et qu'on enlève le ligamentrond, qu'il s'agisse d'une hernie
congénitale ou d'une hernie acquise; cette extirpation n'amène, d'après M. Bassini, aucunoccident.CHAPITRE
IIIModifications
apportées
auprocédé de Bassini.
Après que M. Bassini eutfaitconnaître son procédé, on ne tarda pas à yapporter des modifications; nous connaissons pour notre part trois procédés qui en dérivent : ils ont tous pour but de faire uneparoi postérieure très solide. Celui qui
se rapproche le plus du procédé de Bassini, est celui de M. P.Berger, c'est en sommeunBassiniavec fixation dusacà la paroi abdomfnale, comme dans le procédé de Barker. Un second procédéest celui de M. Paul Postempski, qui, lui, ne se propose plus la reconstitution du canal inguinal, mais au contrairesa destruction. Un troisième, celui de M. Cucciop- poli, qui, comme M. Postempski, se propose la destruction du canal inguinal, mais aussi l'obturation complète de toute la région de l'aine; enfin un quatrième procédé de M. Postempski.
Nous allons commencerpar décrire le manuel opératoire de M. Paul Berger, tel que nous l'avons trouvé dans la thèse deM. Paul Biaise.
Procédé de Paul
Berger.
— M. Paul Berger recommande que 1 incision soit faite sur la hernie au niveau du canalinguinal, quesa direction soit moins horizontale que celle du canal inguinal et serapprocheunpeu plus de laverticale;
il insiste sur ce fait qu'il est inutile et même nuisible de poursuivre 1 incision sur lesbourses ou les grandes
lèvres;
— 20 —
puis il recherche les piliers et dégage l'orifice inguinal super¬
ficiel ; c'estce
qui correspond
aupremier temps de l'opéra¬
tionde Bassini.
Au deuxièmetemps
de l'opération,
onfait à la paroi anté¬
rieure une incision de 4 à 5
centimètres remontant
un peu plushaut
quel'orifice inguinal profond ; on récline en haut et
en bas lesdeux lèvres del'aponévrose
du grand oblique,
onouvre lefond du sac, on réduit
les
ansesintestinales,
onrésèque l'épiploon s'il est épaissi
;puis
ondissèque le sac
séreux, on le sépare
du
sacfibreux et du cordon, mais seule¬
mentdans sa partie
supérieure
: unefois celui-ci bien isolé,
on le saisitavec une pince, on
fait ainsi
uneocclusion tem¬
poraire
du
sac,enfin
onsectionne au-dessous. Dans le
procédé de
Bassini, l'isolement total du sac précède son
ouverture et la réduction des organes herniés.
Quand la
partiesupérieure du
sacest bien isolée, il faut la traiter et
c'est ici quele
procédé de M. P. Berger diffère de celui de
M. Bassini ;
tandis
que cedernier, après avoir soigneuse¬
ment
ligaturé
le sacherniaire, le laisse libre dans l'intérieur
de la cavité abdominale, M. P. Berger fait une
ligature
en chaîne du collet du sac, laisse libre deux des quatrechefs du
fil qui a
servi à faire cette ligature, ils vont servir à fixer le pédicule du
sacà la paroi, selon le procédé de Barker; pour
effectuer cette manœuvre onchargel'aiguille deCooper
d'un
deschefs du fil qui lie
le pédicule;
onintroduit l'index
gau¬che derrière la paroi
abdominale entre le péritoine pariétal
qu'ondécolle
un peuet la face profonde du transverse;
on remonte à quelquescentimètres au-dessus de l'anneau profond,
onglisse alors l'aiguille
surl'index et
onperfore la paroi abdominale; le premier chef est passé;
onagit de môme
pour le
second,
onle porte à
unecertaine distance
endehors
du précédent,
de
sortequ'en nouant les fils,
nonseulement
on fixe le
pédicule
à laparoi au-dessus de l'anneau profond
mais encore on rétrécit la portion
de
paroiqui surmonte cet
anneau. Ensuite on cherche à isoler la partie inférieure du
sac qui n'estpas
disséquée,
onira
assezrapidement et si les
adhérencessont trop intimes
et qu'on
nepuisse les décoller
sans risquerde blesser le cordon, il
n'y
aaucuninconvénient
à les respecter: on réséquera
tout
cequ'on
a puisoler.
Alors commence le troisième temps
de l'opération de Bas-
sini, larestauration de laparoipostérieure
: commeBassin:,
M. Berger recommande pour
les sutures la soie et les points séparés.
Suivantl'importance de la brèche il faut de 5 à 7
points desuture pourla réparer.Lequatrièmetemps consiste
à remettre
enplace le cordon
età restaurer la paroi antérieure; comme
dans le procédé de
M. Lucas-Championnière,on fait
chevaucher les deux lèvres
del'aponévrose du grandoblique,
de façon à bien tendre la
paroi antérieure. M.Paul Berger ajoute le plus souventla
su¬turedes parties molles sous-cutanéespour
renforcer
encore la paroi antérieure; puis on pratique la suturede
la peau.Procédé de
Postempski.
— Passons maintenant à lades¬
cription du procédé de M. Postempski qui, pour obtenir une
paroi solide, supprimele canal inguinal aulieu de le rétablir, mais laisse toujours persister un orifice. Voici le manuel opératoire tel qu'il l'a décrit dans une
publication.
Il choisitcomme
type
unehernie
inguinaleoblique
externe acquise.A2centimètres du pli inguinal,etparallèlement à lui
on fait une incision qui commence à deux ou trois travers de doigt de la crête iliaque antérieure et supérieure, et qui
dépasse
d'autant par le bas l'anneau inguinal sous-cutané; on met ainsi à nu l'aponévrose dumusclegrand oblique, lesdeuxpiliersde l'anneau inguinal externe, une partie du sac
herniaire, et on remonte à environ 2 centimètres au-dessus del'orifice abdominal du canal inguinal. On fait ensuite l'in¬
cision du muscle grand oblique,encommençant par le pilier externe, le plus près possible de l'arcade de
Falloppe.
Cette incision doitdépasser
l'anneau profond d'environ 1 centi¬mètre.
Après 1 incision, ondécolle avec le doigt, qui suffit généra¬
lement,
l'aponévrose
du grand oblique; on la décolle suffi¬samment pour qu'on puisse l'attirer en bas, de manière à
— 28 -
fermer l'orifice externe du canal inguinal:on nepeut
donner
de règle fixe pourcette dissection, elle doit
être d'autant plus
étendue que l'anneau externe estplus dilaté;on est rarement obligé de trancher l'insertion pubienne
de
cetteaponévrose.
On soulève alors au moyen d'un
crochet l'aponévrose du
grand oblique, et on incise le petit oblique,le
transverse etle fascia transversalis de la mêmefaçon que
l'aponévrose du
muscle grand oblique ; on découvre ainsi la graisse propéri- tonéale etl'artère
épigastrique.
La longueur de cette incisiondoit être égale à celle de l'incision du muscle grand oblique,
et doit être proportionnée à l'ampleur de l'anneau externe,
caril fautpouvoir amener en bas le petit oblique, le trans¬
verse etle fascia transversalis.
Il faut alors traiter le sac; pour cela on réclinele crémas-
ter qui pourraitgêner, on isole bien le sac herniaire
jusqu'à
son collet, on l'ouvre, on s'assure que l'épiploan, l'intestin,
n'offrent pasd'adhérences,on réduit les ansesintestinales.On
saisitlesacdans une pince à pression continue, on le tord, et on le suture au-dessous de la pince, puis on résèque la partie inférieure du sac; aussitôt coupé le pédicule rentre dans la fosse iliaque interne Ensuiteon pratique doucement
l'isolementcomplet du cordon et deses éléments; toutepetite
veinequi viendrait à sedéchirer doit être liée. Quand le cor¬
don est bien isolé on l'attire en haut et on le récline vers le
pli inguinal pour pouvoir pratiquer la suture des couches sectionnées avec l'arcade de Falloppe. La suture est faite au catgut fort, à points détachés,et commencede hautenbas;on doit d'abord saisirl'aponévrose du muscle grand oblique, le petitoblique,le transverse, le fascia tranversalis, puisl'arcade
de Falloppe,on place les points à undemi-centimètre de dis¬
tance et on doit prendre un centimètre de tissu.Une seconde sériede sutures est presque toujours
nécessaire;
on les pla¬ceraentre les
premières,on
assurera ainsiun contactparfaitentre les parties séparées.On placealors le cordon sur l'apo¬
névrose du muscle grand oblique, on pratique la suture du tissu cellulairesous-cutané, puison fait la suture de la peau.
— 29 -
Le cordon trouvesonpassage
à
la partiesupérieure de 1 in¬
cision; on doit
veiller à
ce quecette ouverture
nesoit
pas insuffisante,caralors leséléments du cordon pourraient
en souffrir. Dans le cas où il y ainsuffisance de l'ouverture,
on voit les veines du cordon se gonfler ; il suffit alorsd'enleverle point de suture
le plus proche
pourvoir la circulation
se rétablir immédiatement. Pas de drainage.Danslescas de herniescongénitales communiquant avecla
séreusevaginale,
l'exécution
de ce procédé est un peu plus difficile, mais,nous dit M. Postempski,un chirurgien un peu expérimenté pourra toujours isoler le sac et rassembler les éléments du cordon si éparpillés qu'ilspuissent être.Chez la femme leprocédé est beaucoup simplifié puisqu'on
n'a pas besoin de conserver le ligament rond. A part cette section du ligament rond, toutest semblable, incision et su¬
ture.
Procédé de
Guccioppoli
(de Naples). — Cechirurgiencher¬che lui aussi la destruction, la fermeture
hermétique
du canal inguinal. Pour l'obtenir, ildéploie
le cordon spermati- quc et le transporte même assez loin de la région inguinale.Voici la description de son procédé :
« Après avoirextirpé le sac herniaire, suivant la méthode de Bassini,
l'opérateur
déplace l'angle inférieur de l'incision cutanée inguino-scrotale, jusqu'à cequ'il arrive sur"la ligne médiane, immédiatement au-dessus du pubis. Cettemanœu¬vre réussit d'habitude facilement; dans le cas contraire, on
peutlaremplacerpar une incisioncutanée médiane. Ensuite,
au moyen d'unepetite incision transversale faite au ras de la symphyse pubienne, on découvre l'interstice qui
sépare
les muscles droits de l'abdomen et onpratique, sur la
ligne
blanche, une incision verticale d'une longueur suffisante pour donner passage au testicule. Ceci fait, 011 écarte les muscles droits, 011 sectionne le fascia