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Créativité et pédagogie de la troisième dimension

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Créativité et pédagogie de la troisième dimension

MASSARENTI, Léonardo

MASSARENTI, Léonardo. Créativité et pédagogie de la troisième dimension . Genève : Université de Genève, Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, 1980, 191 p.

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:33285

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(2)

UNIVERSITÉ DE GENÉVE -FACULTÉ DE PSYCHOLOGIE ET DES SCIENCES DE L'ÉDUCATION

Cahiers de la Section des Sciences de !'Education

PRATIQUES ET THÉORIE

LÉONARDO MASSARENTI

CRÉATIVITÉ ET PÉDAGOGIE DE LA TROISIÈME DIMENSION

Cahier No 18

UNIVERSITE DE GENEVE

FACULTE DE PSYCHOLOGIE ET DES SCIENCES DE L'EDUCATION

CREATIVITE ET PEDAGOGIE DE LA TROISIEME DIMENSION

Leonardo Massarenti

Cahier No 18

Pour toute correspondance :

Section des Sciences de l'éducation UNI Il

1211 -Genève 4 (Suisse) MAI 1980

(3)

CHAPITRE 1

D i g r e s s i o n s e n g u i s e d ' i n t r o d u c t i o n

Les considérations qui vont suivre sont nées d'un séminaire donné depuis plusieurs années à l'Université de Genève et issu d'un cours primitivement destiné aux enseignants. Les remarques des uns et des autres, les recherches entreprises sur le sujet nous ont conduit à affi­

ner les propos initiaux et c'est à la demande des étudiants qui dési­

raient posséder un recuei 1 de ces présentations que nous nous sommes résolu à écrire cet opuscule.

La "créativité" (*), beaucoup en parlent, peu sont susceptibles d'en donner une définition précise assez complète pour cerner correctement le concept.

En effet, si l'on veut bien considérer Osborn (1) comme le père spiri­

tuel de la créativité - sa technique du "brainstorming" date de 1939

- depuis, beaucoup d'auteurs et de chercheurs se sont penchés sur le problème et ont fourni un certain nombre de définitions sans les étayer par une problématique particulière. Cette manière d'aborder la ques­

tion a conduit à une dilution de ce champ d'investigation en une poussière de conceptions et d'attitudes qui ne résolvent pas pour autant l'énigme que pose cette manière d'agir et dont les résultats se trouvent englobés sous le vocable de créativité.

Dans les recherches que nous avons menées ces dernières années (2), nous avons été conduit à considérer la créativité sous deux aspects que nous envisageons comme fondamentaux. De ces deux aspects, ou structures englobontes, découlent toutes les autres conceptions et défi­

nitions que nous avons rencontrées car elles donnent l'impression de n'être qu'une "situation" de l'ensemble parmi d'autres.

Expliquons-nous ! Les tests, dits de créativité, repris de l'école améri­

caine (citons en particulier ceux de Torrance, de Wallach et Kogan ou de Guilford), comparés à une série de tests piagétiens et à une autre

(*)"Créativité", néologisme traduit de l'américain "creotivity", n'a pas encore sa place dans le vocabulaire français officiel. L'ambigu"i'té du terme, son aspect "nébuleux" et le champ "fantomatique" qu'il recou­

vre en ont fait une étiquette commode qui nécessiterait cependant l'application systématique de guillemets. Pour la facilité de la lecture, nous nous en abstiendrons dans la suite du texte.

(4)

série fournie par les "arbres de Ri guet" présentés par Fustier (3), les idéogrammes, les gommettes et le matériel disparate (tests personnels inédits et non publiés), nous ont montré que les étiquettes attribuées à Io créativité par cette école ou par Beoudot en Fronce, ne corres­

pondaient pas à ce que ces auteurs considéraient comme une réalité.

En tout état de couse, ces concepts méritaient une explication que nous n'avons pas trouvée dons Io littérature.

En ce qui nous concerne, l'analyse multivariée de ces quelques comparaisons a fait apparaître des "formes de pensée" différentes et ces formes de pensée ont montré une relation étroite entre leur appli­

cation et le produit qu'elles engendrent.

les composantes décelées constituent des concepts reconnus et d'au­

tres qui le sont moins par le simple fait qu'il n'existe pas de tests pour les mettre en évidence et qu'on ne peut les déceler que par les produits qu'ils fabriquent ou proposent :

les réponses fournies aux tests et les explications données par nos sujets dans le cadre d'un examen clinique de leurs réponses nous ont amené à considérer un certain nombre de formes de pensée et à nous pencher sur les stratégies qu'elles mettaient en action pour leur per­

mettre d'aboutir à une solution quand elles devaient résoudre une tô­

che ou un problème sortant de l'ordinaire.

Io même époque, et conjointement à cette recherche, a paru un article consacré aux zones cervicales privilégiées. les conclusions auxquelles aboutissaient les chercheurs nous ont séduit par l'analogie qu'elles présentaient sur le pion physiologique par rapport à nos pro­

pres conclusions sur le plan psychologique.

Pour faire ce parallèle, nous nous permettrons de résumer les points qui nous sont apparus comme la clef de nos propres investigations.

Sans t:mtrer donc dans un exposé de spécialistes, disons qu'il exista deux zones c:ervicales importantes. l'une, le néocortex ou cerveau récent gère, outre les aires sensorielles (goût, vision, audition, ... ), la motricité et la sensibilité corporelle. l'autre, le cerveau primitif (rhinencéphale), qui se trouve au-dessous des zones du néocortex et correspond, en relation avec le diencéphale (le thalamus postérieur ou couche optique comme relai sensitif et surtout, !'hypothalamus) à Io zone des comportements instinctifs et affectifs, perfectionnés par le système hypothalamique, le tout trouvant une certaine régulation par les noyaux omygdaliens. Enfin, nous trouvons une zone complémentaire, celle consacrée à la mémoire et qui stocke les informations reçues.

Dons le domaine qui nous concerne, ce n'est pas la détermination

"géographique" d'un phénomène qui nous intéresse, bien que ce soit

important pour l'explication de ce qui se passe, mais le fait que cer­

luins phénomènes remarqués en neuro-physiologie viennent confirmer cortaines constatations psychologiques.

Un physiologue soviétique, Delgin, dans une communication présen- 16e à Varna (Bulgarie) en 1975, a mis en évidence le fait que l'hémi­

'Phère gauche, pris dans son ensemble (zone corticale externe et cer­

veau primitif) contrôlait le langage, la pensée logique et l'abstraction ulors que le droit gouvernait la pensée concrète et la formation des images. "Et, ajoutait-il, les modes de perception d'un individu seront donc fonction de l'hémisphère cérébral le plus développé chez lui, gue cette prééminence soit due à l'hérédité ou à l'éducation."

les deux "cerveaux" sont, en outre, réunis par un réseau de trans­

m_ission d'informations véhiculées par des fibres nerveuses résidant prin­

cipalement dans le corps calleux. Cette coordirrotion du travail des deux hémisphères à fonction spécifique, associés au stockage des infor­

mations (champ mnésique), nous intéressent également.

. Retenons, pour les besoins de notre propos, que l'individu à préémi­

nence gauche est plutôt de type abstrait avec une imagerie mentale pauvre ou faible, et que l'individu à hémisphère droit plus développé

o tendance à produire un mode de pensée constitué d'images à faible contenu logique.

Enfin, Delgin fait remarquer que chaque hémisphère possède son pro­

pre langage, 'sa propre mémoire, ses propres archives, sa propre colora­

tion émotionnelle et, chose fort importante à notre avis, lorsqu'un sec­

teur particulier du cerveau acquiert des fonctions nouvelles et plus complexes, les fonctions anciennes, auparavant caractéristiques de ce secteur, sorot supprimées et deviennent rudimentaires.

Phénomène éga 1 ement intéressant pour notre propos f.,tur, J' enfant possède à sa naissance deux hémisphères droits, donc faits d'images, à faible contenu logique et à composantes verbales quasi nul les, le langage n'étant pas encore apparu. Sur ces bases, les Canadiens Penfield et Roberts ont montré que c'est pendant les deux premières années de sa vie que les "sphères d'influence" se différencient chez l'enfant.

Cette dichotomie du cerveau conduit les "hémisphères droits" à concevoir le monde comme une entité vivante, indivisible alors que les "hémisphères gauches" ont tendance à disséquer et analyser cette entité pour établir entre les "morceaux" des rapports logiques qu'ils cataloguent et dont ils tirent des lois et des généralisations. Comme les deux hémisphères travaillent en symbiose, lorsqu'une activité est plutôt de type logique, l'hémisphère gauche donne l'impression d'lnhi-

(5)

ber le droit et quand il s'agit de "rêver", de "jouer ou somnambule", selon une expression de Koestler (4), c'est le contraire qui se produit.

Ce mouvement inhibiteur permet, sur le plan cérébral, une régulation qui autorise une activité harmonieuse. L'effet "inhibiteur" disparait quand un travai 1 quelconque est achevé. Le cerveau, en tant que tout harmonieux, maintient toujours chez un individu sain Io proportion d'équilibre la meilleure entre imagerie mentale et pensée abstraite, selon la tâche à occompl ir.

Revenons maintenant à ('aspect psychologique de la notion de créa­

tivité par rapport à ce que nous venons d'évoquer sur le pion physio­

logique.

En guise de préambule, liquidons tout d'abord un aspect sémantique de la question, aspect parfaitement secondaire mais qui nous a gêné à couse du contenu de ses étiquettes. Il s'agit de la différence mentale que nous établissons entre "découvrir, inventer et créer".

Magellan a découvert le détroit qui porte son nom; "Marconi a in­

venté la télégraphie sans fil; Rodin a créé son "Penseur". Le premier a révélé quelque chose d'inconnu mais qui existait déjà; il n'appar­

tient pas, pour cette découverte, au monde des créateurs. Le deuxi è­

me s'est appuyé sur divers processus (l'éclateur de Hertz, l'antenne de Popov et le cohéreur de Branly) pour mettre au point la transmission à distance. Le troisième a fait jaillir son oeuvre du plus profond de lui­

même; alors que l'invention de Marconi a des antécédents, la création de Rodin est un acte brut qui procède de l'intuition ou du "sens" ar­

tistique. Mois les deux derniers cités sont des représentants de Io créa­

tivité. 1 ls ne sont pas fondamentalement différents dans notre esprit.

Ceci posé, disons qu'un individu qui désire fournir une solution à une question ou à un problème qui lui tient à coeur et qui est resté jusque-là sans réponse, va réagir selon des critères que nous allons essa}'er de définir.

Si, dans un plan, nous dessinons un système bi-axial, nous pouvons porter sur l'un des axes les notions de "combinaison" et d' "association", et sur l'autre, les notions d' "hypothèse" et de "déduction", la résul­

tante obtenue étant fournie par Io "divergence".

Fig. 1

Un troisième axe est constitué par la notion d' "imaginaire" ou ol' "intuition" et ses formes synonymes, le rêve, le mythe, l'illumina­

i Ion, etc ....

Un deuxième schéma peut être associé au premier : il représente, ol' une part, une structure-plan, donc à deux dimensions, qui correspond, ol<1ns notre esprit, aux chemins empruntés par ce que nous conviendrons d'uppeler I' "intelligence-plan". La démarche qui consiste à sortir de 111 structure-plan por des moyens mal définis, ambigus parce que diffi- ' lloment explicables, est relative à ce que nous appellerons "intelli­

unnce-spirale".

110. 2

3e structure-plan 2e structure-plan

1 ère structure-pion

Doux "rudum­

d

spirales

Chaque "structure-plan" est engendrée, quand elle se constitue, par (<1 "créativité-spirale". Les produits qu'elle permet de créer sont du domaine de la "créativité-plan".

Pour synthétiser les deux schémas (fig. 1 et fig. 2), disons que I' "intelligence-spirale" permet de créer des "structures-pion" originales

al I' "intelligence-pion" permet d'utiliser les potentialités de Io nou­

vnlle structure pour inventer des produits nouveaux mais dont les com­

poaan t sont connus.

Donnons quelques exemples pour illustrer cette théorie.

Einstein, partant de la physique classique (st�ucture-plon) émet sa pi ornière théorie de Io relativité; i 1 ne trouve ni produit ni fait nou­

vnuu mois il s'évade de la structure-plan grâce à une nouvelle moniè- 1a do classer les choses et de les relier entre elles. Cette "créativité­

'fllrole" due à une intelligence du même type permet de créer une 11ouvclle structure-pion qui va être exploitée pour découvrir des faits 111111veoux. Cette deuxième structure va permettre à Einstein d'en créer

1111n nouvelle par sa seconde théorie de Io relativité.

Mendeleïev, lorsqu'il met ou point sa classification périodique des o11lélments, utilise d'une manière géniale les éléments d'une structure­

pl1m connue de lui mois de laquelle, par extrapolation, il projette ce qu'll connait en une spirale, créant une nouvelle structure-pion origi- 111110 que d'autres vont s'efforcer de remplir.

Quand Mozart écrit ses symphonies, ses opéras et ses concertos, il 11'11pporte strictement rien sur le pion musical proprement dit : rien en

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ce qui concerne l'harmonie; rien en ce qui concerne le contrepoint, par exemple. Mais, utilisant les éléments de la structure-plan musica­

le qu' i 1 connaît et les instruments qu' i 1 a à disposition, i 1 crée des chefs-d' œuvre.

Vasarely, quand il présente pour la première fois ses petites surfaces colorées au public, amorce, picturalement parlant, une spirale et crée une nouvelle structure-plan. Ensuite, il s'en tient strictement à sa nou­

velle structure et passe de créateur-spirale à créateur-plan en essayant d'épuiser, ô combien � la structure qu'il a créée.

Comme on peut s'en rendre compte par ces quelques exemples, les deux formes de "création" sont nouvelles. La seule différence qui les sépare réside dans le fait que Io première, la "création-plan", est à deux dimensions et qu'elle résulte d'un assemblage d'éléments déjà connus et dont el le tire, soit par des arguments logiques, soit par le biais d'associations ou de combinaisons, soit par Io recherche du plus grand nombre de solutions possibles, un nouvel élément inconnu jus­

qu'alors; Io seconde, partant d'une structure-plan, obéit à d'autres lois, constitue un système parfaitement original, dons toute l'acception de ce terme, dû à des phénomènes tels que le hasard, l'imaginaire, le sens intuitif, l'illumination, etc. (*)

Quand Fleming "découvre" la pénicilline ("la question des substan­

ces bactéricides est depuis toujours sa question" (5) ), un coup de plumeau maladroit lui permet de "voir" un mélange fortuit qui déclen­

che en lui une série d'associations conduisant à une découverte impor­

tante. Le hasard a joué � Dans ce cas précis, il a même joué deux fois mais la première fois, le futur prix Nobel a passé à côté de la découverte, ses yeux ne s'étant pas dessillés.

Quand Kekule von Strodonitz décrit le schéma du benzène, sa dé­

couverte est précédée d'un rêve dont l'image, un mandala, un serpent qui se mord la queue, l'incite ?J penser que la structure chimique n'est pas linéaire mais se présente sous une forme hexagonale. Le .reve

prépare l'image, la projection de l'inconscient engendre la révélation consciente, la troisième dimension permet de sortir d'une structure con-

(*)Nous verrons, dans un chapitre ultérieur consacré à la mesure de la créativité, comment les éléments des trois "dimensions" créatri­

ces se présentent lorsqu'ils sont utilisés et la difficulté qui existe à hiérarchiser ou à mesurer ceux de la troisième dimension. Nous examinerons également, dans un autre chapitre, !es conditions né­

cessaires à la réalisation de l'acte créateur.

tr<1Ï<Jnante.

1

)

e ces divers propos sur la créativité-plan et la créativité-spirale,

111111s pourrons tirer quelques conclusions partielles.

Tout d'abord il n'est pas question de porter un jugement de valeur '"" les deux fo

es de créativité. Elles sont différentes, certes, mais nlles produisent l'une et l'outre des résultats qui font avancer la scien­

',. ou l'art. Elles sont complémentaires et également importantes.

D'autre part, ces deux formes ne viennent pas de rien. Comme le dit Koestler, "l'acte créateur n'est pas un acte de création au sens ,(,,l'Ancien Testament. Il ne crée pas quelque chose à partir de rien;

11 découvre, mélange, combine, synthétise des faits, des idées, des fa­

' 11 ltés, des techniques qui existaient déjà. Le tout inventé sera d'au­

l••11t plus étonnant que les parties seront plus familières". L'une et l'11utre plongent leurs racines dans une structure-plan préexistante;

, '.,st la "mateutique" qui diffère. La première participe d'une lente ,.(nboration, provenant souvent de domaines apparemment disparates et dont les combinaisons sont pour la plupart inutiles et sans intérêt;

.... 11les quelques-unes sont utilisées. L'autre reste le fruit d'une sponta- 111;ité imprévisible qui fait jaillir l'idée, cristalliser la pensée à

rtir

d'un moment indéterminé qui existe brusquement quand la maturation,

••<:complie en structure-plan, est terminée. Cette maturation es

,

;

n .

•i11elque sorte, constituée d'une somme de choses nébuleuses qui s ad1- t ionnent pour engendrer, finalement, une vérité.

Les deux formes sont donc indissociables : la "spirale" ne peut se former qu'à partir du "plan" mais, et ceci est important, sa matura­

tion ne peut avoir lieu que sous certaines conditions. Comme un fruit, 111 maturation est lente et la "cueillette" (l'illumination) rapide.

1 dison, d'autres disent Pasteur, signalait que découvrir c'était : "Dix pour cent d'inspiration, le reste de transpiration". Pour son compte, l'icasso, lors d'une émission TV où il venait de réaliser une transfor- 111ation picturale pour démontrer son art, s'était écrié : "Un quart d'heure de travail, ... et cinquante ans d'expérience. " Newton, et l'histoire plus ou moins véridique de sa pomme, présentait la solution joillissante comme un phénomène constitué "en y pensant toujours, en y pensant sans cesse : "Même tableau avec Archim

de : un. pr.oblème qui turlupine un être; une connaissance approfondie de principes de physique (la structure-plan); un événement

ortuit (le hasard) et banal:

prendre son bain; le fait de penser sans arret au problème (la matu­

rntion); "eurêka" (l'illumination) (* note page suivante).

Même si l'on a quelque difficulté à saisir le problème et à l'ex-

(7)

pliquer, l'acte créateur découle invariablement d'un certain nombre de circonstances essentiel les qui sont :

- une connaissance du domaine concerné par la future invention;

- une faculté de concentration;

- une aptitude à "saisir les impondérables";

- une focalisation de l'esprit sur les éléments du problème;

ceci pour la "créativité-plan", auxquelles viennent s'ajouter l'événe­

ment fortuit, le hasard ou le "déclenchement" de l'inconscient par le rêve, par exemple, ou par le phénomène d'individuation (selon Jung

(6) ) pour la "créativité-spirale".

Si maintenant, nous associons l'aspect psychologique de l'acte créa­

teur à l'aspect physiologique de l'individu créant, nous pensons que les créations de type artistique sont plutôt du ressort de l'hémisphère droit et que les créations scientifiques sont l'apanage de l'hémisphère gauche, l'un s'appuyant sur l'autre à des degrés divers, indéfinissables dans l'état actuel de nos connaissances mais avec une prééminence marquée de l'un par rapport à l'autre selon le domaine de la création;

et ceci est constatable empiriquement quand on examine cliniquement les stratégies employées pour trouver une solution et qui correspondent, comme nous le verrons plus loin, à différents types d'intelligence.

En outre, la créativité-plan trouve plutôt son origine dans la région du néocortex, la créativité-spirale participe plutôt du rhinencéphale.

La "croix" ainsi constituée est l'appareil le plus adéquat pour permet­

tre l'acte d'invention ou de création (cf. fig. 3).

Fig. 3

hémisphère gauche

néocortex

1

cerveau primitif (* note de la page précédente)

hémisphère droit

L'histoire raconte que Hiéron, tyran de Syracuse, avait demandé à Archimède de déterminer si sa couronne était bien d'or pur, car il la soupçonnait mélangée d'argent. Archimède connaissait bien la question des poids spécifiques mais la couronne ne pouvait être fondue pour donner des volumes mesurables. Ayant trouvé la solu­

tion en prenant son bain, il se serait élancé dans la rue en criant :

"Eurêka ! Eurêka �" ("J'ai trouvé ! ")

D'autant plus qu'une auto-régulation inconsciente des quatre élé- 111ents permet leur utilisation optimale, les effets inhibiteurs disparais­

sant, comme on l'a déjà relevé, après emploi.

Un autre aspect du phénomène est contenu dans la définition qu'en donne Sillamy dans son "Dictionnaire de la psychologie" : "La créati­

vité est la disposition à créer qui existe à l'état potentiel chez tous les individus et à tous les âges, étroitement dépendante du milieu socio-culturel." (C'est nous qui soulignons.)

Le fait qu'un individu soit "plus ceci" et "moins cela" provient des influences qu'il a subies, de sa 11 chrono-factorisation" {*), indépen­

damment, ou plutôt en complément des caractéristiques transmises par son code génétique. Dans notre esprit, le terme "chrono-factorisation"

englobe aussi bien la longue ligne des inventions connues de l'homme, que l'emmagasinage des traits génétiques livrés par nos ascendants, que par les influences qu'eux et nous subissons pendant notre période de vie.

C'est ainsi qu'un enfant, aujourd'hui, n'a plus besoin "d'inventer"

Io roue, le timon, le cardon, l'électricité, etc ... mais qu'il accède directement à Io connaissance de ces concepts sans avoir besoin de refaire la longue démarche qui a permis qu'ils existent.

La chrono-factorisation est donc un terme commode qui englobe, pour nous, toutes les formes d'influence (génétiques, socio-culturelles, écosystémiques

(8),'.

etc ... ) qui font qu'un individu pense ou conçoit d'une certaine manière, est plus ou moins sensible ou rêveur, plus ou moins concentré, intéressé, fort, artiste, philosophe, scientifique, etc ...

Par exemple, les Grecs n'auraient pas fait le Parthénon s'ils avaient vécu sur un terrain constitué de granit; l'évolution de leur art eut été

(*)Terme emprunté à Morschack (7). Ce néologisme signifie que tout individu est influencé par le temps (chronos) et les facteurs accu­

mulés par d'autres avant son apparition et dont l'influence se fait sentir dans le mi 1 ieu socio-culturel ambiant. Lo chrono-factorisation d'un individu du paléolithique est considérablement inférieure à celle d'un homme du XXe siècle mais l'intelligence potentielle de cet homme, toutes proportions gardées, est identique à celle de no­

tre contemporain. Le shamon du paléolithique qui prévoit le nombre de lunaisons, le retour des pluies, la transhumance des troupeaux accomplit un acte d'intelligence tout aussi considérable que celui de l'homme de la NASA qui en envoie un autre sur la Lune : c' est Io chrono-factorisation qui fait la différence �

(8)

différente, l'écosystème (milieu socio-culturel et géographique) influen­

çant leurs activités.

Cette chrono-factorisation détermine un certain nombre d'attitudes, de stratégies, de modes d'appréhension chez un individu; pour tout dire, de types d'intelligence ou de comportements intellectuels diffé­

rents.

Dons le cadre d'un empirisme pédagogique de longue haleine cou­

vrant plus de trois décennies de pratique, nous avons pu déceler trois

"formes" d'intelligence dues à un vécu chrono-factorisé différemment pour· chaque individu.

De ces trois formes, nous avons tout d'abord ce que la littérature contemporaine appelle I' intel! igence logique, typiquement rationnelle et qui permet, à partir d'hypothèses et de déductions d'établir un lien entre les objets ou les éléments pour aboutir à la solution d'un· problè­

me en lui fournissant une réponse. Ces manifestations sont stables (on peut y avoir recours en tout temps et en tout lieu) et endémique.

Vient ensuite une intelligence intuitive, d'ordre irrationnel, qui plonge dans l'inconscient et perçoit par lui, et dont les manifestations sont imprévisibles, instables, parfois éphémères ou évanescentes, tou­

jours épidémiques.

Enfin existe une intelligence pratique, de type visuo-moteur, qui

"sent" par la main et qui "voit" par l'esprit Io solution sons pouvoir l'expliquer. Remarquons en passant que les individus de ce type ne disent jamais "je n'ai pas compris" (type logique) mais "je n'ai pas vu" (type pratique); cettt: nuance verbale est importante et a été en­

registrée systématiquement par nous lors de séminaires donnés à des r.1oitres et maitresses d'activités créatrices et de dessin. A ce propos, notons que ce n'est peut-être pas pour rien qu'une zone corticale im­

portante est consacrée ou fonctionnement de la main et que cette zone est en relation directe avec tout l'opporei 1 de Io vision. Comme le disait déjà Aristote, la main est "un instrument d'instruments" cor elle a po possibilité de manipuler des outils et qu'elle est à la disposition de I' "intelligence" pour créer les outils dont elle a besoin ou pour acquérir un grand nombre de techniques et en inventer d'autres.

En complément, ces trois catégories peuvent être convergentes quand l'individu ne donne que

bonne et unique réponse à un pro­

blème; elles deviendront divergentes quand l'individu s'efforce de trouver plusieurs réponses ou examine plusieurs "pistes" de solution possibles à la que$tion ou au problème posés.

A titre d'hypothèse, on pourrait émettre que l'individu du premier

type est plutôt un "hémisphère gauche" avec une activité cérébrale principalement développée au niveau du néocortex; celui du deuxième type, un "hémisphère droit" avec prééminence d'une activité hypotha­

lamique et rhinencépholique; le troisième type serait un "équilibré gauche-droite" avec une intervention vraisemblable au niveau du dien­

céphale.

En conciliation avec ces hypothèses, ces modes d'action constatés seroient-i ls dus, comme le pensait Pierre Auger en 1952, à "un chan­

gement moléculaire à l'intérieur de notre cerveau, qui amène une com­

binaison nouvelle" ? Serait-ce une mutation thermique qui engendrerait 11ne mutation chimique, créant ou niveau des transmissions neuroniques les inhibitions, les régulations ou le développement d'un "système"

privilégié par rapport aux autres?

Pour notre compte, un fait purement empirique mois indéniable est

: face à une tâche identique, les modes de résolution et d'accom­

plissement diffèrent selon les individus, d'où notre conviction qu'il

·�xiste plusieurs types d'intelligence. Pour le reste, c'est aux biologis­

tes et aux physiologistes de nous donner réponse �

Au niveau théorique, on aura donc des logiques (L), des intuitifs (1), des pratiques (P) qui peuvent être soit convergents (c), soit diver­

gents (d).

Quelques exemples pratiques montreront mieux ces différences.

(Cf. diagramme de Io fig. 61)

Si nous prenons l'exemple de Beaudot ( (9), p. 19, op. cit.) dons lequel il fout éliminer le mot qui ne va pas avec les quatre autres:

p o m m e , r o s e , p a p i l lon , f e u i l l e , g az o n

- celui qui élimine "papillon" parce qu'il est du règne animal, et tous les autres du règne végétal, appartient sons contes•e à la ca­

tégorie Le;

- ceux qui éliminent "feuille" parce que c'est le seul mot qui n'ait pas de "o"; "pomme" parce que c'est le seul qui se mange (le seul qui se croque, disent les élèves des classes pratiques); "gazon"

parce que c'est le seul qui soit artificiel (le seul qui se tonde, disent toujours les mêmes élèves de classes pratiques cor le mot

"artificiel" ne leur vient pas à l'esprit); "rose" parce que c'est le seul qui est rose, tous les autres peuvent être verts; ou encore,

"rose" parce que c'est celui qui a le moins de lettres; "rose" en­

core (et ce dernier choix est plus subtil) parce que c'est le seul adjectif, tous les autres sont des noms, tous ceux-là appartiennent à Io catégorie lld ou Lld, très rarement ld.

(9)

Si nous présentons le problème suivant : i;;;i

1

la figure 4 représente une planchette dans laquelle

@ A,

E3 on a percé un disque, un triangle et un carré. la

'------- base et la hauteur du triangle sont égales au côté Fig. 4 du carré et au diamètre du disque.

Question Quel est le volume plein et indéformable qui, selon com- ment on le présente, passe à travers le disque, le triangle ou le carré et couvre complètement la surface à un moment de son passage?

Pour trouver la solution, il ne faut pas être Le. Vraisemblablement, un IPd viendra à bout de ce problème; un Pld aussi; à la limite, un Pd devrait aussi trouver. Disons que dans un cas comme celui-là, la dimension logique est comme un voile qui empêche de voir la solution.

Plus on essaie de faire appel à des réminiscences scolaires, plus on tente de déduire, plus on s'éloigne de la voie qui nous conduirait au résultat exact.

Question subsidiaire : Pourquoi s'est-on arrêté à trois surfaces et n'en avons-nous pas percé quatre ?

Dans ce cas-là, un le qui n'aurait pas trouvé la réponse à la pre­

mière question peut, sans trop de difficulté, répondre à la seconde �

Fig. 5

Voici une situation analogue à la précédente.

Ce cube est en deux parties. Il est plein et indéformable mais on peut séparer les deux par­

ties. la découpe, sur chaque face, est en queue d'aronde.

Question : Quelle est la forme de la déccupe intérieure des deux parties du cube pour que l'on puisse les séparer et les réemboiTer à ..

volonté?

Un individu de type Pld sera le mieux armé pour résoudre cette

"énigme".

Voici maintenant des séries de lettres. Pour chacune d'elles, il faut trouver la lettre qui va continuer la série.

l : abdegh ... 2 : udtqc ... 3 : ottff ...

Pour trouver la bonne solution à 1, un type le est parfaitement indiqué. Mais pour 2 et 3, un Id, voire un lld peuvent en venir à bout ; dans ces deux dernières situations, la réflexion déductive ne sert pas à grand-chose (el le constituerait même un frein �).

Un compagnon fini qui développe sur le sol, à l'aide de la règle et du compas, une poutraison, un pont ou un barrage et qui détermine

la résistance du matériau conjointement aux points d'équilibre de l'ouvrage, sans aucun calcul mais seulement par la méthode du trait, celui-ci est un Pd ou un Pld. Il n'a pas besoin d'utiliser la forme l.

A partir des trois types de base {logique, Intuitif,. Pratique) et des deux formes (convergente el divergente) on peut dessiner un diagramme de Venne qui fournit 14 types théoriques dont on trouve la correspon­

dance chez l'individu.

Sans entrer dans une catégorisation caractérielle, disons que des nuances peuvent être établies avec influence plus ou moins marquées d'une catégorie par rapport à une autre. Ainsi, à partir d'un Q-Sort de caractérologie (*), on arrive à définir des catégories plus subtiles en donnant une échelle d'intensité. On vérifie ensuite à l'aide de petits "problèmes" dans le style de ceux donnés ci-dessus si la catégo­

rie sortie du Q-Sort est bien la bonne.

Un déductif "pur" convergent peut être catalogué L9c9I] Pl; un pratique-intuitif-divergent : P9l6d4L 1 ; un intuitif-pratique-convergent 18.P6c6ll; etc... les nuances, comme on le voit, sont extrêmement nombreuses. Précisons cependant que les étiquettes caracérologiques ne sont intéressantes que dans la mesure où el les sont en rapport avec la créativité et peuvent déceler des individus qui sont plus aptes à être créateurs que d'autres.

Fig. 6 Remarque : Pour les types

mixtes, la réversibilité est fonction de l'influence la plus marquée. Un !Pc a 1 plus marqué que P.

Un Pld a P plus marqué que l, etc ...

Il est clair qu'un le ou logique-convergent a peu de chance d'être créateur-spirale; à la rigueur, il pourrait, dans le domaine scientifique, devenir créateur-plan au hasard d'une combinaison heureuse.

Un autre aspect important réside dans le fait que notre société in­

dustrialisée a besoin de cerveaux logiques. Elle a donc tendance à

(*)Nous travai !Ions actuellement sur deux Q-Sort dans le but de dé­

celer les caractéristiques évoquées et de pondérer chacune d'elles dans "l'équation" d'un individu.

(10)

privilégier, dans ses programmes scolaires, un type et un contenu d'en­

seignement basés sur )'hypothético-déductif et l'intelligence logique.

Or, d'après ce que nous connaissons, un petit quart de la population est typiquement L. De plus, les biologistes ont constaté qu'un individu adulte sur trois possède deux hémisphères droits non différenciés, donc à forte imagerie mentale mais à faible contenu logique. Enfin, l'ensei­

gnement ne prodigue la plupart du temps qu'une transmission logique du savoir. l'addition de ces variables montre qu'un blocage de la société intervient au niveau de la créativité à cause d'un environne­

ment socio-culturel peu favorable et aussi par le fait que tout indivi­

du à composante 1 ou P doit forcer sa nature pour devenir un L s' i 1 veut être à même de s'insérer dans le système.

En effet, une théorie émise par Laborit (1 O) dit qu'une structure biologique se défend contre toute ingérence, tout corps, tout produit qui peut la mettre en péril.

Si l'on extrapole cette notion relative à la cellule, on peut dire que notre société industrialisée est l'équivalent d'une structure-plan, tout comme une tribu africaine est un autre type de structure-plan.

Cette structure, à l'instar de la cellule, va réagir contre tout ce qui peut la mettre en péril. Comme l'intuition, le rêve et l'imaginaire sont hors de la structure, essentiellement à fonctionnement logique, la "répression" va déployer ses effets contre tout individu marginal qui, par ses conceptions et son mode de pensée, la mettrait en diffi­

culté.

A ce propos, nous avons analysé auprès du corps enseignant ce qui pousse un enfant à abandonner sa structure "d'imagination" alors qu' i: la possède presque intacte quand i 1 aborde l'école (cf. (11)).

L'un des premiers points réside dans le programme imposé en temps fixe. Un autre consiste à travailler dans une optique de pédagogie de performance au lieu de travailler par le biais d'une pédagogie de maitrise. la transmission du savoir s'accomplit par une méthode du "écoute-parle" plutôt que par un système du " regarde-essaie", fait confirmé par le choix de l'enseignant de schémas préférentiels (cf.

(12)) conformes à la structure (*).

(*)Cette recherche nous a conduit à noter, ou cours de leçons prises ou hasard dans le temps de travai 1 de la semaine et à diverses époques de l'année, les sens mobilisés chez les élèves par l'action du maitre entre l'audition (appelée A), le langage (L), la motri­

cité (M) ou la vision M au rythme d'un enregistrement toutes les

Enfin, les contenus de l'enseignement sont envisagés comme une fin en soi et déterminent une "connaissance-copie" (Piaget) condui­

sant à la possession de techniques difficilement utilisables hors du contexte précis de la structure-plan de notre société et non de "pou­

voirs" ou d' "outils mentaux" adaptables à n'importe quelle situation.

Il est donc facile de se rendre compte que le système appliqué, quand on analyse ses différentes manifestations, privilégie un certain type d'intelligence et un certain type de comportament au détriment des autres types d'intelligence et de comportement. Le système de défense fonctionne donc correctement. Si l'on choisit de substituer à ce système des méthodes d'épanouissement, on court le risque de placer l'individu dons une position de rupture face aux schémas tra­

ditionnels reconnus.

Or, il y a là un paradoxe. En effet, à son départ, une structure­

pion est potentiellement riche, non pas pécuniairement parlant, mais riche de promesses de développement, d'évolution, de transformations, eri quelque sorte riche d'une phylogénie en devenir de Io structure.

Elle est comme le groin qui n'a pas encore germé. Puis, au fur et à mesure de l'utilisation de ses composants par les créateurs-plans, el le "s'enrichit" par constitutions successives de découvertes qui Io rendent plus efficace, plus performante, plus utile, plus rentable mais qui, dans le même temps, s'appauvrit. le grain germe' et la plante pousse; or, plus elle pousse, plus le grain s'épuise et va vers sa mort.

(suite de la note de la page précédente)

5 secondes. la grille-maitre et la grille-élèves constituées à cet effet sont superposables. Ceci permet cie voir ce que les schémas de prédilection du maitre suscitent chez les élèves. les résultats c de cette recherche ont montré qu'il existe une relation entre le schéma-maitre et la méthode employée : un LAM-maitre suscite un All ou un AVM-élève et correspond à une pédagogie reconnue par la structure.

Dons les classes examinées, nous avons constaté une prédominance des schémas AAA, M V, AVA pour les élèves, ce qui correspond à un taux d'écoute d'environ 60 % de ) 'activité de la classe ce qui est énorme. Enfin, les schémas All, AML, AMM, ALV,

AW

sont absents des activités pédagogiques. On voit les blocages qui peuvent en résulter pour les élèves de type IP ou P.

(11)

Pour en revenir à notre propre structure-pion sociale et contempo­

raine, on constate qu'elle est infiniment "riche" de facilités, de ni­

veau de vie élevé, d'inventions merveilleuses mois, qu'en tant que structure, elle est en train de vivre ses derniers moments. Or, le seul moyen de Io sauver, c'est d'effectuer une "spirale" et cette spirale ne peut être accomplie que par les marginaux, les originaux, les créateurs-spirale. Malheureusement, Io structure va s'en défendre, les attaquer et essayer de les neutraliser, d'où le cercle vicieux et le paradoxe évoqué.

Des exemples nombreux sont là pour appuyer cette théorie. Un Giordano Bruno est mort sur le bûcher pour avoir défendu des idées exactes mois réprouvées par Io structure-pion ecclésiastique de l'épo­

que. Un Pasteur a lutté des années contre ses collègues de l'Académie de médecine, partisans de doctrines surannées (structure-pion reconnué) pour leur démontrer que les micro-organismes sont les agents des mala­

dies contagieuses et les propagateurs des infections. L'Etat n'a accor­

dé aux Curie que Io portion congrue pour leurs recherches sur la radio­

activité et leur laboratoire était des plus misérables. Célestin Freinet s'est trouvé brimé par l'autorité pédagogique en place pour ses idées

"révolutionnaires" d'alors. Lo bataille d'Hernoni participe du même phénomène. Rodin était vertement contesté par ses maîtres et les sculpteurs en place. C'est pour avoir trop bien défendu leur structure

(maintien du servage, développement du système mercenaire, opulence et "délices de Capoue") que les Romains ont consommé leur écroule­

ment par refus d'accomplir une "spirale". Notre actuelle société est en train de suivre le même chemin. Les dires de Konrad Lorenz (13) soit "Io réceptivité croissante de l'humanité à l'endoctrinement"; "la dhporition de tout sentiment fort et de toute émotion par l'amolisse­

ment, les progrès de Io technologie et de Io pharmacologie provoquant une intolérance croissante à tout ce qui peut entraîner le moindre dé­

plaisir", "Io rupture des traditions, résultant du fait que nous avons atteint un point critique où les jeunes générations n'arrivent plus à s'entendre culturellement avec les anciennes" nous font retrouver sous une outre forme l'identification ou le mimétisme à Io structure-pion, Io "richesse" de Io structure qui indique des signes prémonitoires d'ob­

solescence et Io chrono-factorisation différente des générations, phé­

nomène que nous avons expliqué.

Tous ces exemples montrent que si notre société veut s'en sortir, elle doit réaliser sa "spirale". Mois ceci implique d'elle des sacrifi­

ces, une plus gronde résistance physique et morale, ce qui nécessite une plus gronde volonté de choque individu à foire un effort dons

n'importe quel domaine et de quelque ordre que ce soit, une toléran­

ce des marginaux, une capacité plus gronde d'absorption et de mise en pratique de théories peu populaires parce que nécessitant des restric­

tions de Io port de Io société-structure-pion (Io crise de l'énergie que nous traversons actuellement en est une bonne i ! lustration), une inver­

sion des priorités.

En fait, Io société-structure-pion, ou lieu de consommer ce qui lui convient le mieux par Io 'loi du moindre effort, devrait promouvoir une formation qui permette de fabriquer l'antidote de Io structure : permettre, par exemple, aux intuitifs-pratiques de s'épanouir mois sons négliger les logiques; former le maximum de gens par les techniques de créativité-pion pour, qu'au moins, les créateurs-plan préparent le terrain aux rares créateurs-spirale; ces dernier seront les sauveteurs de la structure en perdition et un petit nombre, comme le levain dons Io pâte, suffiront à Io sauver pour peu qu'on les suive et quel qu'en

soit le coût.

. Insistons encore sur le fait que Io fonction créatrice-spirale n'appa­

raît que chez des individus isolés. Les créateurs-pion utilisent les élé­

ments de Io nouvelle structure pour élaborer et consolider des formes nouvelles non originales, isomorphes de Io structure-pion. Les vraies créations émanent d'un individu isolé ou simultanément par plusieurs individus isolés cor les idées qui se rapportent à l'invention-spirale

"flottent dons l'air". En 1876, un nomme Elisho Grey s'est vu refuser son invention d'un appareil destiné à converser à distance, parce que deux heures plus tôt, Graham Bell venait de foire breveter Io même invention. Lavoisier, Priestley et Cavendish ont découvert, chacun de leur côté et ou même moment, l'oxygène.

Descartes et Fermat ont tous deux inventé Io géométrie analytique, Leibniz et Newton, le calcul infinitésimal, Laplace et Gauss ont trouvé en même temps l'équation et Io courbe dite "courbe de Io dis­

tribution normale". A port ces "coïncidences", il reste les inventeurs ou les créateurs solitaires : Denis Papin et sa marmite, Kepler et sa loi sur Io gravitation universelle, Einstein et Io relativité, Picasso et Guerni co, Bernard Palissy et sa proceloine, Darwin et sa théorie sur l'évolution des espèces, Pasteur et son vaccin contre Io rage, Laennec et son stéthoscope. On pourrait multiplier les exemples en ajoutant que même quand une équipe pluridisciplinaire travaille, seuls les créateurs-spirale font émerger l'invention originale; les créateurs-pion ne font que Io conditionner ou l'utiliser à d'autres fins.

Soulignons, pour terminer, que les créateurs-spirale sont en nombre infime et les créateurs-pion, une petite minorité. Des études ont en

(12)

effet montré que dans une population quelconque d'une société indus­

trialisée telle que la nôtre, il n'y a pas 5% de créateurs-spirale et pas 30% de créateurs-plan; 15% restent potentiellement créateurs;

le reste n'est qu'exécutants sans imagination. C'est une des raisons qui font que les réponses aux grands problèmes

e l'heure

ollution,

crise de l'énergie, paupérisme galopant de certaines populations, sur­

population, cancer et infarctus, nucléaire, destruction .de 11 'envi�onne­

ment, etc ... ) demeurent sans solutions ou que celles-ci n apparaissent qu'au compte-goutte.

Ces quelques digressions montrent un peu dans quelle optique nous . nous proposons de travailler et quelle problématique va animer ou sous-tendre les présentations ultérieures.

Pour cela, nous nous proposons de parcourir

- au chapitre 2, les stratégies et les modèles fournis par divers au­

teurs sur le su jet;

- au chapitre 3, nous mettrons les portraits des créateurs en regard des définitions de la créativité;

- le chapitre 4 sera consacré aux freins de la créativité;

- le chapitre 5 s'occupera des tests dits de créativité, de leur cor- rection et cotation;

- le chapitre 6 donnera un aperçu des théories de Korzybski et une approche sur sa conception de la sémantique gén

rale, prépa

'.'°

.nt

ainsi le dernier chapitre consacré à une pédagogie de la tro1s1ème dimension;

- le chapitre 7 s'étendra sur notre théorie de la créativité appliquée au domaine pictural, musical et verbal, ce dernier point analysant la créativité verbale de l'enfant et de l'adulte;

- le chapitre 8 donnera, sous forme d'essai, des indications destinées à promouvoir et à développer une pédagogie de la troisième dimen­

sion destinée à une transformation intérieure de l'individu pour développer sa personnalité, son "imaginaire", �on intuition et p�ur tenter de répondre positivement à la constatation désabusée d'Eins­

tein : "C'est un petit miracle si les méthodes d'enseignement n'o.nt pas entièrement étranglé la curiosité du chercheur, car cette déli­

cate petite plante, plus encore que Io stimulation, a besoin de liberté; si on l'en prive, elle s'étiole et meurt !"

CHAPITRE 2

St r a t é gi e s e t m o d è l e s

Revenons, pour présenter ce chapitre, à A. -F. Osborn, l'inventeur du "brainstorming", "tempête ou orage de cerveau", traduit également par "remue-méninges", dont il explique les fondements dans son livre

"Applied Imagination" de 1953, curieusement traduit "l'imagination constructive" dans l'édition française de Dunod. Sa méthode fait par­

tie des systèmes empiriques de créativité. Elle consiste en une activité collective qui a pour but premier d'exciter l'imagination des uns par la production des outres. l'hypothèse de bose, vérifiée avec des ré­

sultats fort divers, postulait que la production collective d'un groupe avait un rendement supérieur à la production des individus du même groupe travaillant isolément.

. le but, pour Osborn, était d'amorcer une réaction en chaîne d'idées, ce qu'il explique de Io manière suivante : "lorsqu'on est réellement pris dons le tourbillon d'une séance de brainstorming, l'étincelle jail­

lie d'un cerveau en fera jaillir d'autres par ricochet, exactement à la manière d'une série de pétards. " (1). les conditions pour réussir l'opération tiennent en quelques règles :

- Groupe restreint (5 à 6 personnes) conduit par un "meneur de jeu"

rompu aux techniques d'animation.

- Recherche et production d'un maximum d'idées, si possible "origi­

nales". On travaille "en roue libre". "Les combinaisons et amé­

liorations d'idées sont recherchées. En plus de leurs propres idées, les participants sont invités à présenter des suggestions relatives aux moyens d'améliorer les idées des outres, ou à indiquer comment, à leur avis, deux ou plusieurs idées peuvent être combinées afin d'en fournir une autre." On cherche à avancer le plus de solutions à un problème posé de manière à produire "par ricochet" un effet de synergie soit, selon Io définition, une "action simultanée de plusieurs organes (les participants) dans l'accomplissement d'une

fonction". A ce propos, nous pensons que les croisements, les com­

binaisons et les associations d'idées sont plus le ferment producteur que le "ricochet" signalé par Orborn.

- Exclure, lors de cette formulation, toute censure, toute critique à l'intérieur du groupe. Des remarques telles que : "C'est impossible à réaliser !", "Quelle idée saugrenue :", "C'est idiot :11, "Il nous manque le matériel !", "Si c'était possible, on aurait déjà essayé:",

(13)

"On (il) n'est pas capable de le faire !", etc ... sont bannies et même strictement interdites à prononcer.

- Brièveté du temps de travail (certains limitent à 10 ou à 15 minu­

tes d'autres vont jusqu'à 30 ou 40 minutes).

- To

tes les idées ou suggestions sont écrites sur de grandes feuilles blanches ou sur un tableau, et numérotées.

- On sépare la production de l'évaluation.

Ajoutons pour compléter ce panorama qu'Osbarn donnait une liste de 73 inductions distribuées dans diverses catégories en une sorte de

"check-list" ou liste de contrôle en 9 points :

l. Trouver d'autres usages par modification (l'hélice qui brasse l'air devient un "fouet" pour battre la crème).

2. Adapter (système japonais : on copie servilement mais on ajoute le petit détail pratique qui rendra l'objet original et concurren­

tiel).

3. Modifier en changeant la destination, la couleur, le goût, etc ...

(la pate dentifrice au sel... !) .

. , .

4. Agrandir ou augmenter la fréquence, la résistance, le nombre d in­

grédients (la montre à quartz aulJllentant les oscillations/seconde et la précision).

5. Diminuer ou rapetisser : rendre plus léger, plus compact, plus aéro­

dynamique (miniaturisation des machines à calculer; incliner un mo­

teur et le mettre transversal pour augmenter l'angle d'attaque de la carrosserie afin d'améliorer la pénétration dans l'air et augmen­

ter l'habitabilité).

6. Substituer. (L'énergie solaire à la place du pétrole; le réacteur à la place do moteur à hélice . )

7. Réarranger. (Changer l a disposition des faces d'un carton parai lé- lipipédique pour diminuer l'importance des c

utes.) .

8. Renverser. (Transformer le négatif photographique en pos1t1f; mesu­

rer la distance par ultra-sons en renversant le rôle de la vision par un robot-auditif.)

9. Combiner. (Alliage de chrome-vanadium plus résistant et qui ne rouille pas; créer des "Tables de décision" pour trouver les bons

"croisements".)

On pourrait ajouter à cette liste :

10. Sensualiser. (Rendre plus attrayant par la vue : c'est le cas des grands couturiers et du livre en quadrichromie; par l'odorat : le parfum qui attire; le toucher : la crème qui rend votre peau dou­

ce comme celle d'un nourrisson :).

Ces critères appliqués, on enregistre toute la production puis on

la soumet à un examen critique afin de trouver la bonne réponse ou la banne solution (n'oublions pas qu'Osborn étaitprésident d'une im­

portante agence de publicité américaine et qu'il devait toujours trou­

ver la réponse au problème posé : une question de gros sous). 11 est, en outre, le fondateur du "Creative Problem Solving lnstitute" de l'Université de Buffalo sur le lac Erié. C'est au milieu des modifica­

tions mentales qui se produisent quand on applique cette méthode que surgit tout à coup, par intuition fortuite immédiate, imprévisible, une nouvelle idée qui nous apparait meilleure, plus facile à appliquer, plus utile, plus riche.

Pour cela, on utilise :

- I.:association d'idées. (La cafetière qui se transforme en "père Noël" par concaténation graphique : c'est le système du dessin animé.) ·

- L'association phonétique. (Scie à ruban cherche lame sœur pour débiter de petits riens." "Exécuter des travaux à dos de missile."

"Utiliser un bouc hémisphère.").

- L'association insolite. ("Définition : linceul = couvre-feu". "Une sauce aux carpes pour accompagner le poisson." "Je pense, donc j'essuie !").

L'association fortuite. ("Qu'avez-vous donc à déclarer? dit le douanier. - Du biscuit de Sèvres! - Du biscuit; c'est bon, passez!").

Le but, c'est de sortir du cadre : "Oceano nox" de V. Hugo peut devenir "Exameno nox" (0, combien de garçons, combien de collé­

giens Qui sont partis joyeux refaire leurs examens, •.. ).

Mêmes jeux avec les pensées et les proverbes. (Léon Bloy. "Exé­

gèse des lieux communs." Exemples : "Une fois n'est pas coutume : formule d'absolution à l'usage des bourgeois. Tout va bien si la cou­

tume n'est pas implantée. L'essentiel, c'est de ne tuer son père qu'une fois." ''A quelque chose malheur est bon : le malheur des au­

tres, cela va sans dire. Il n'y a même que cela de bon. " Sacha Guitry. "Oui paie ses dettes s'enrichit ! C'est une devise de fournis­

seurs. J'ai essayé une fois et j'ai eu toutes les peines du monde à rétablir l'ancien système.")

Se passer de ... : les souliers n'existent plus, les chaises non plus.

Suppression du papier comme support de l'écriture et de tous les pro­

duits par lesquels on pourrait le remplacer. Suppression de certains métiers : plus d'éboueurs ...

Multiplier ... ou inverser ... : multiplier par 10 le prix du pétrole;

faire payer l'eau au prix de l'alcool. .. et l'alcool au prix de l'eau;

rendre l'école non obligatoire et faire payer l'écolage à ceux qui

(14)

veulent y venir; ne payer I� médecin que quand on est en bonne santé; dès qu'on est malade, c'est gratuit !

Métamorphoser... : Imaginez que vous être dans un monde à deux dimensions au lieu de trois; que vous pouvez voler sans ailes; que vous vous trouvez à la fois à l'intérieur et à l'extérieur d'une cham­

bre cubique; que vous avez quitté votre corps et que vous vous regar­

dez respirer, manger, vivre : L'application aux systèmes ... :

- chercher l'impossible ou le système du "pourquoi pas?";

- chercher le "carburant de remplacement", la divergence ou le système du "ou";

- chercher la raison ou le système du "pourquoi?";

- chercher l'analogie, l'essai ou les systèmes du "comme si" et du 11si11;

- chercher la cause, la résultante ou le système du "qui ?" et du

"quoi?";

- chercher l'additif, la combinaison ou le système du "et".

Appliquer tout cela à des problèmes encore sans solution : "Inven­

ter un système d'alarme qui terrorise les voleurs sans leur faire mal et qui les paralyse jusqu'à l'arrivée de la police. " "Inventer un systè­

me qui calcule automatiquement le cap, le temps de route à faire, compte tenu de la force du vent et du courant et qui corrige la barre quand les navigateurs solitaires vont dormir. "

Enfin, on pourra s'exercer à développer les effets de situations in­

solites ou improbables : La fumée est devenue solide. L'ombre n'exis­

te plus. !:apesanteur existe sur terre. Le sang est remplacé par de la chlorophylle. Le fer et l'acier, malades, tombent en poussière. La glace ne flotte plus. L'être humain continue à reproduire mais ne meurt plus et reste éternellement jeune! ...

Les continuateurs d'Osborn ont ajouté à tout l'appareil du brain­

storming la technique de la purge. Elle consiste à recommencer l'o­

pération après avoir liquidé, "purgé" tous les concepts déjà évoqués.

Le but avéré est d'arriver à produire des solutions après avoir fait abstraction de ses connaissances, de ses lectures, des idées toutes faites sur un sujet quelconque. La consigne va même jusqu'à interdire drastiquement les associations sur les idées déjà actuel isées dans un premier temps.

Cette technique est basée sur les théories de Freud et de Jung re­

latives à l'inconscient. El le devrait passer, selon notre terminologie, par purges successives des idées "corticales" aux idées "hypothala­

miques", du conscient au subconscient !

Dans cette ligne, nous associerons à la technique d' Osborn, la

"Synectique" de Gordon (14). Ce néologisme est fabriqué à partir de racines grecques qui signifient "mettre ensemble des éléments hétérogènes" ou "combiner des éléments apparemment hétérogènes".

La plupart des auteurs décrivent cette méthode comme "analogi­

que". Nous aurions plutôt tendance à ajouter qu'elle est aussi

"antithétique". En effet, le but est de rendre étrange, nouveau, ori­

ginal ce qui est familier, et de rendre familier ce qui est nouveau,

"impossible", mythique : le mythe d' Icare devient réalité tout comme le voyage de la Terre à la Lune de Jules Verne; les ultra-sons de la chauve-souris et son contrôle acoustique se tra·nsforment en radar ou en sonar.

Gordon préconise, en vertu des principes évoqués, une nouvelle formulation du problème, passons du "problem as given" au "problem as understood". Ceci nécessite de s'impliquer dans le problème et de liquider les premières réponses qui surgissent dans l'esprit. L'opé­

ra.tian se déroule sur la base de quatre types d'analogies :

1. L'analogie directe qui est plus évidente car elle consiste à pren­

dre des exemples dans la nature pour trouver une solution au problème posé. (Les "valves" sanguines de la girafe pour conduire son sang à 7 mètres d'altitude, sans avoir une "pompe" (le coeur) démesurée, sont très analogues aux "valves" qui permettent de faire remonter les hui les lourdes ou légères par toute la vallée du Rhône depuis le niveau de la mer.) La bionique est également fondée sur l'analogie directe.

2. L'analogie personnelle nécessite la substitution de la subjectivité à l'objectivité. Le sujet s'implique dans l'objet. Il est l'objet.

Comment vit-il cette identification ? C'est de nouveau le passage de la pensée concrète au rêve éveillé, du logique à l'intuitif.

3. L'analogie symbolique consiste à poétiser le problème, à rechercher des évocations abstraites, à devenir un "état d'esprit" analogue à une transe spirituelle. C'est un peu le "redevenir semblable à des enfants" ou le "naître à nouveau" biblique.

4. L'analogie fantastique donne le pouvoir de baguette magique.

Rappelons l'aphorisme de Gordon : "Rendre familier l'insolite et l'insolite familier." Pourquoi ne pas penser au· moteur ions-solaires ou au moteur à eau, en ces temps de disette énergétique? (Rappe­

lons, à ce propos, que de très sérieuses études sont en cours sur la séparation hydrogène-oxygène de l'eau à partir d'électrodes ultra­

sensibles et marchant à l'aide de piles solaires.)

Pour illustrer l'approche créative de Gordon, utilisons les images

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