22/10/2020
GUIDE D’IMPLANTATION DES OUTILS DE SURVEILLANCE CLINIQUE DES USAGERS AYANT UN PROFIL GÉRIATRIQUE SUR DES UNITÉS DE SOINS EN ÉCLOSION COVID-19
Table des matières
Mise en contexte ... 3
Modalités d’application des outils de surveillance clinique ... 4
Définitions des statuts COVID-19 ... 6
Algorithme de surveillance clinique ... 7
Formulaire de surveillance clinique de la COVID-19 ... 8
Surveillance clinique attendue de la COVID-19 selon le statut... 12
Étapes préalables pour l’implantation des outils de surveillance clinique ... 13
Conclusion ... 14
Annexe 1 ... 15
Annexe 2 ... 17
Annexe 3 ... 19
Références ... 21
M
ISE EN CONTEXTELa COVID-19 est une infection causée par le nouveau coronavirus, soit le SARS-CoV-2. C’est un virus très contagieux qui fut détecté au Québec pour la première fois le 27 février 2020. Deux semaines plus tard, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qualifiait officiellement la situation de pandémie.
En mars 2020, des dizaines d’usagers atteints de la COVID-19 résidaient dans les CHSLD (centres d'hébergement de soins de longue durée) de la région de la Capitale-Nationale. Par conséquent, les équipes affectées par une éclosion de COVID-19 devaient composer avec une intensité de soins anormalement élevée alors qu’une proportion importante du personnel soignant était retirée selon les directives de la Direction de la santé publique (DSPu). De plus, du personnel soignant peu expérimenté en contexte de soins à la personne âgée prêtait main-forte aux équipes des CHSLD en éclosion. La nécessité d’identifier rapidement les éléments de surveillance clinique essentiels à la prise en charge de la clientèle devenait prioritaire.
Un groupe d’experts clinique composé principalement de professionnels et de médecins œuvrant au CHSLD Jeffery Hale, au Service de la prévention et contrôle des infections (PCI) ainsi qu’à la Direction des soins infirmiers et la santé physique (DSI-SP) du CIUSSS de la Capitale-Nationale s’est formé afin de déterminer la surveillance clinique requise en contexte d’éclosion. Basés sur les recommandations de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), les éléments retenus ainsi que la fréquence de surveillance tiennent compte du statut de l’usager en plus d’optimiser le travail du personnel infirmier et réduire les interventions à risque de transmission de l’infection. La surveillance clinique recommandée est également adaptée à la condition particulière des personnes âgées qui peuvent présenter des manifestations gériatriques de la COVID-19.
En plus des outils de surveillance clinique utilisés, ce guide présente les stratégies déployées par les conseillères en soins infirmiers (CSI) et les assistantes au supérieur immédiat (ASI) relativement à la surveillance clinique lors des premières éclosions de COVID-19 dans les milieux de soins du CIUSSS de la Capitale-Nationale. Une formation en ligne de 21 minutes est également disponible sur le microsite COVID du site web de l’établissement afin de présenter les outils proposés.
https://www.ciussscapitalenationale.gouv.qc.ca/covid19/pratiques-professionnelles/soins
M
ODALITÉS D’
APPLICATION DES OUTILS DE SURVEILLANCE CLINIQUELes outils proposés en annexe sont déployés dès qu’une éclosion de la COVID-19 est confirmée pour une unité de soins. Dans l’éventualité où l’unité doit être zonée tiède en raison d’un employé confirmé positif, il est de mise de poursuivre la surveillance active de la fièvre quotidiennement pour tous les usagers sans nécessairement intensifier la surveillance clinique. Par ailleurs, il n’est pas indiqué d’utiliser le formulaire Surveillance clinique de la COVID-19 chez l’usager ayant un profil gériatrique lors de l’application de précautions additionnelles dites préventives par exemple, à la suite d’une admission ou d’une hospitalisation.
Clientèle visée
L’unité de soins en éclosion sera priorisée quant à l’utilisation du formulaire de surveillance clinique puisque le potentiel de transmission est supérieur en présence de cas confirmés. Cependant, il est recommandé de convenir avec la conseillère PCI de la pertinence d’intensifier la surveillance clinique sur d’autres unités du milieu et par conséquent, utiliser le formulaire proposé.
L’utilisation de ce formulaire facilite la collecte des données. Celle-ci peut être réalisée tant par l’infirmière que l’infirmière auxiliaire. De plus, les médecins en soutien clinique aux équipes de soins en contexte de pandémie et tous les autres professionnels habilités peuvent aussi compléter le formulaire. En fait, l’infirmière peut valider les informations collectées par ses collègues et procéder à l’évaluation des usagers symptomatiques selon les anormalités détectées. Lorsque tous les paramètres sont considérés normaux ou stables, la rédaction d’une note infirmière au dossier, bien que requise en situation habituelle, est délaissée en contexte d’éclosion. Toutefois, l’obligation de rédiger une note complémentaire est maintenue pour un usager instable, qui présente une détérioration de sa condition et pour qui des interventions sont réalisées.
Par ailleurs, l’algorithme permet de déterminer la fréquence de surveillance requise par période de 24h selon le statut de l’usager.
Composition du cartable de surveillance clinique de la COVID-19
Afin de simplifier le travail, il est proposé de regrouper l’algorithme et les formulaires de surveillance clinique de la COVID-19 chez l’usager ayant un profil gériatrique dans un même cartable. Une liste de tous les usagers ainsi que la liste des usagers guéris de la COVID-19 peuvent également être ajoutées pour éviter que des formulaires de surveillance clinique soient initiés inutilement. Finalement, les formulaires complétés sont classés au dossier de l’usager pour prévenir l’accumulation de documents dans le cartable.
Déroulement de la tournée de surveillance
Il est utile de prévoir tout le matériel nécessaire comme une horloge (pour l’indication des secondes), un saturomètre, une réserve de thermomètres ou de couvre-sondes, des stylos, des lingettes de peroxyde d’hydrogène, de la solution hydro-alcoolique, etc.
Lors de l’examen clinique en contexte d’éclosion de la COVID-19, certaines interventions de proximité impliquant le partage d’équipements seront réalisées de façon exceptionnelle. À ce propos, il est recommandé de réserver l’auscultation et la prise de la tension artérielle à la clientèle qui nécessite une intervention et/ou un traitement associé à ces paramètres. Cette surveillance ne doit donc pas être systématique pour l’ensemble des usagers.
Pendant les tournées du personnel infirmier, le cartable peut être déposé sur une surface nettoyée et désinfectée, comme un chariot de tournée ou une table à roulettes, de sorte que le personnel puisse inscrire ses observations directement sur le formulaire à la sortie de la chambre. Cette zone de travail mobile est considérée comme étant une zone froide. Il est donc essentiel que les principes de prévention et contrôle des infections soient appliqués et respectés afin de prévenir la contamination croisée par l’utilisation de cette surface de travail. Par conséquent, le personnel infirmier remplit les formulaires dans le corridor SANS JAMAIS ENTRER LA TABLE DE TRAVAIL OU LES FORMULAIRES DANS LES CHAMBRES DES USAGERS.
Les principes de base en prévention et contrôle des infections doivent être appliqués rigoureusement pour éviter la transmission du virus et prévenir la contamination croisée :
L’hygiène des mains doit être réalisée après le contact avec les usagers ou son environnement, ou si aucun contact avec un usager ou son environnement n’a eu lieu, faire l’hygiène des mains avant de manipuler les stylos, les formulaires et le cartable.
Il est contre-indiqué de déposer du matériel ou des petits équipements contaminés sur la table de travail.
Il est nécessaire de nettoyer et désinfecter les stylos et le cartable avec des lingettes de peroxyde d’hydrogène lorsqu’il y a un risque de contamination, en cas de souillures visibles ou avant de les ranger dans une zone froide, tel que le poste des infirmières.
Les précautions additionnelles applicables doivent être respectées.
Lors de certains enjeux reliés à des situations particulières, il est possible que des modulations soient discutées avec la conseillère en soins du Service de PCI. Les recommandations du Service de PCI priment sur le présent guide.
Par ailleurs, l’aménagement d’un espace de travail mobile contribue à optimiser l’efficacité du personnel infirmier. De plus, l’utilisation d’une table ajustée à la bonne hauteur favorise le maintien d’une bonne posture.
D
ÉFINITIONS DES STATUTSCOVID-19
Dans un premier temps, pour être en mesure d’utiliser les outils de surveillance clinique, les usagers de l’unité de soins en éclosion doivent être catégorisés selon les statuts COVID-19. Nous verrons dans une autre section les modalités entourant la catégorisation des usagers. Les statuts COVID-19 détermineront la surveillance attendue ainsi que les particularités cliniques à prendre en considération.
Il y a 7 statuts COVID-19 :
Contact élargi Contact étroit
Cas suspecté (présence de signes
et symptômes) Cas confirmé
(période aiguë)
Cas confirmé (en voie de guérison)
Soins de fin de vie COVID-19 ou non
Cas considéré guéri
Les différents statuts COVID-19 sont décrits au verso de l’algorithme (Annexe 1). Ils font référence aux définitions de l’INSPQ, du Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) ou à des statuts créés ou précisés par le groupe de travail. Le but de cette catégorisation est d’avoir la bonne surveillance pour la condition de l’usager et d’optimiser le travail du personnel infirmier.
Statuts définis par l’INSPQ ou MSSS :
Contact élargi
Contact étroit
Cas suspecté
Cas confirmé
Cas considéré guéri
*Au CIUSSS de la Capitale-Nationale, nous recommandons de se référer à la directive COVID-19 de la PCI.
Cette dernière prime toujours sur les informations présentes dans ce document.
Statuts créés ou précisés par le groupe de travail :
Cas confirmé de COVID-19 (période aiguë)
Cas confirmé de COVID-19 (en voie de guérison)
Soins de fin de vie COVID-19 ou non
**En contexte d’éclosion, un soutien clinique doit être apporté aux infirmières afin de bien catégoriser les usagers selon les statuts ainsi que pour assurer la révision des statuts selon l’évolution des symptômes.
Au besoin, se concerter avec le médecin**
A
LGORITHME DE SURVEILLANCE CLINIQUEL’algorithme des usagers ayant un profil gériatrique sur une unité de soins en éclosion COVID-19 se retrouve à l’Annexe 1. Les encadrés noirs indiquent les statuts COVID-19 et en dessous de ces derniers, la surveillance attendue est détaillée. L’algorithme présente également des encadrés qui précisent les particularités cliniques à observer.
Le verso affiche les définitions de tous les statuts COVID-19.
F
ORMULAIRE DE SURVEILLANCE CLINIQUE DE LACOVID-19
Le formulaire proposé regroupe l’ensemble des données à collecter en contexte d’éclosion. Voici les différentes sections du formulaire ainsi que la justification de la pertinence des éléments retenus. Le formulaire est disponible à l’Annexe 2.
Première section
Cette section permet d’inscrire le statut COVID-19 de l’usager ainsi que la date de début.
À la droite de l’encadré ci-haut, il y a les fréquences de complétion des différentes sections. Les précisions quant aux fréquences de surveillance se retrouvent dans l’algorithme.
Température
R = rectale B = buccale
La température est prise minimalement une fois par 24 heures chez tous les usagers en CHSLD selon les recommandations de l’INSPQ. À moins d’une contre-indication pour l’usager, la mesure rectale est à privilégier, car elle est plus précise.
Lorsque l’usager refuse la prise de température rectale, la voie orale sera considérée selon la capacité de l’usager à collaborer.
Dans l’éventualité où l’usager refuse également cette alternative, le professionnel portera attention aux autres manifestations cliniques et inscrira «REFUS» pour la section température.
La fréquence de la prise de la température sera accentuée pour les usagers de statut «cas suspecté» pour assurer une surveillance appropriée auprès d’une clientèle symptomatique d’une possible maladie infectieuse. Une fois le diagnostic posé, la fréquence de la température sera diminuée. La température sera alors contrôlée quotidiennement afin d’évaluer la pertinence d’administrer une médication antipyrétique ou encore confirmer la guérison de l’usager.
Afin d’adapter l’examen clinique à la condition particulière de la personne âgée, la fièvre gériatrique c’est-à-dire une température supérieure ou égale à 37,8 oC sera considérée (Voyer, 2013, p. 176).
Section du BLOC A État général (Quick look)
B = Bon Mo = Moyen Mv = Mauvais
L’état général est déterminé lors du premier contact (Quick look) avec l’usager. Bien que cela ne soit qu’une perception, cette information donne une bonne idée de la condition de l’usager.
Capacité d’attention
A= Attentif NA= Non attentif
Cette section ainsi que la suivante, soit l’état de conscience permettent de collecter des données sur l’état mental de l’usager. La capacité d’attention, celle-ci réfère à la capacité de l’usager à rester attentif et vigilant pendant une activité. Chez l’usager ayant des troubles cognitifs (démence), la capacité d’attention peut être évaluée en observant si l’usager maintient un bon contact visuel, s’il répond à des consignes simples ou s’il est en mesure de converser en marchant au corridor (Voyer, 2013, p. 55). Il est à noter que certains usagers sont non attentifs et que cela correspond à leur normalité.
État de conscience
H = Hyperalerte A = Alerte L = Léthargique S = Stuporeux C = comateux
L’état de conscience est constitué de cinq états d’hyperalerte à comateux.
Manifestations gériatriques
Changement touchant l’état mental O= OUI N= NON
Changement touchant l’autonomie O= OUI N= NON
Changement touchant le comportement O= OUI N= NON
Les trois principales manifestations gériatriques sont inscrites ci-haut. En fait, ces manifestations qui ne sont pas propres à une maladie donnée peuvent être révélatrices d’un problème de santé aigu chez la personne âgée (Voyer, 2013, p. 16). Lors de la première vague de COVID-19, chez les usagers en CHSLD, c’est l’apparition d’une ou plusieurs manifestations gériatriques qui a amené l’infirmière à approfondir son évaluation. À la suite de ses constats, l’infirmière discute avec le médecin pour statuer s’il doit être considéré comme étant un cas suspecté.
Hydratation
N = Nulle F = Faible S = Satisfaisante
Alimentation
N = Nulle F = Faible S = Satisfaisante
Les deux sections ci-haut viennent apprécier l’hydratation ainsi que l’alimentation de l’usager. Le but étant d’avoir une idée générale de l’apport afin de planifier les bonnes interventions. Par exemple, de stimuler l’hydratation, s’assurer que l’usager boive tout son verre d’eau lors de l’administration des médicaments, etc. Nous savons que l’hydratation de l’usager est un prédicteur de l’amélioration de la condition de santé. De plus, si l’usager n’arrive pas à s’hydrater malgré la stimulation, d’autres interventions, plus médicales pourraient être utilisées selon le niveau de soins (hydratation IV, hypodermoclyse, etc.).
Nulle signifie que l’usager ne s’hydrate ou ne s’alimente pas du tout;
Faible signifie peu, moins qu’à l’habitude ;
Satisfaisante signifie comme à l’habitude ou satisfaisante pour la condition de l’usager.
Toux
S = Sèche G = Grasse Ø = Aucune
Si de la toux est observée, il faut préciser si elle est sèche ou grasse. En absence de toux, il faut inscrire ø.
Expectoration
C = Claire Co = Colorée S = Sanguinolente Ø = Aucune
Pour ce qui est des expectorations, trois qualificatifs sont proposés, soient claire (blanche/transparente), colorée (jaune, verte, etc.) et sanguinolente.
Diarrhée
N = Non O = Oui (inscrire le nombre)
La diarrhée figure comme étant un des symptômes de la COVID-19. Lors de la première vague, la diarrhée a été observée comme un des premiers symptômes chez certains usagers en CHSLD. Il faut préciser si oui ou non l’usager en a, et dans l’affirmatif, inscrire le nombre de selles diarrhéiques. Au besoin, se référer à la définition de la diarrhée dans les protocoles de la PCI.
Autres symptômes observés
AG= Agueusie/Dysgueusie AN= Anosmie C= Céphalée
CH = Chaleur corporelle DO= Douleur musculaire/articulaire FF= Fébrilité/frissons
FG= Faiblesse généralisée MG= Mal de gorge NV= Nausée et vomissements
R = Rhinorrhée Ø = Aucun
Dans cette partie, il y a d’autres symptômes que l’usager pourrait présenter. Donc, si l’usager présente un ou plusieurs de ces symptômes, il faut inscrire l’abréviation dans la colonne appropriée. À titre informatif, l’anosmie est une perte subite de l’odorat, l’agueusie est une perte de goût et la dysgueusie est une altération du goût. C’est ce qui termine la collecte de données du BLOC A.
Section BLOC B : Respiration
La fréquence respiratoire est un des signes vitaux les plus importants à surveiller. Habituellement, la prise de la respiration chez la personne âgée se prend sur une minute. Lors d’une éclosion COVID-19 sur une unité de soins, l’intensité des surveillances et des soins est grandement augmentée. Donc, dans cette situation particulière, il est recommandé de prendre la respiration pendant 30 secondes et si des anormalités sont présentes dans le rythme, fréquence, amplitude, type, la prendre sur une minute. Il s’agit d’une mesure exceptionnelle. Il est à noter qu’une fréquence respiratoire supérieure ou égale à 24/min requiert une évaluation infirmière.
Anormalité respiratoire
I = Irrégulière S = Superficielle C = Cyanose T = Tirage Ø = Aucune
Si présence d’anormalité respiratoire ou de tachypnée, s’assurer d’avoir une ordonnance de protocole de détresse au dossier de l’usager, selon le niveau de soins.
Saturométrie AA = air ambiant
O2 = avec oxygène (préciser le nombre de litres par minute)
La saturométrie est un paramètre important à surveiller. L’usager pourrait avoir besoin d’oxygène afin de combler ses écarts de saturation. Il est à noter que dans plusieurs établissements du CIUSSSCN, il y a une ordonnance collective à ce sujet. Au besoin, l’infirmière peut contacter le médecin.
Note au dossier (requise pour détailler des résultats anormaux) O = Oui N = Non
Lors de l’apparition d’un nouveau symptôme, lors de l’aggravation d’un symptôme ou lorsque le symptôme requiert une plus grande description, des notes au dossier seront requises.
En contexte d’éclosion, considérant que l’intensité de la surveillance et des soins est augmentée, il n’est pas obligatoire de faire une note complémentaire pour expliquer le refus. Par contre, tous les moyens raisonnables doivent être tentés afin d’assurer le suivi.
S
URVEILLANCE CLINIQUE ATTENDUE DE LACOVID-19
SELON LE STATUTTel que nommé précédemment, une éclosion de COVID-19 sur une unité de soins vient bouleverser les routines de l’équipe de soins. Cette dernière doit faire preuve de souplesse et s’adapter rapidement à la nouvelle situation. Afin d’optimiser le travail des professionnels, le groupe de travail a déterminé une surveillance selon chaque statut COVID-19. À titre informatif, dans la colonne de droite, la justification de cette surveillance est précisée.
STATUT COVID-19 SURVEILLANCE ATTENDUE JUSTIFICATIONS
Contact élargi
Compléter le BLOC A 2 fois/24h et la température minimalement 1 fois/24h
La surveillance quotidienne des symptômes compatibles avec la COVID-19 et la prise de la température doivent être effectuées selon les directives de l’INSPQ afin de détecter rapidement la clientèle infectée.
Contact étroit
Compléter le BLOC A 2 fois/24h et la température minimalement 1 fois/24h
La surveillance quotidienne des symptômes compatibles avec la COVID-19 et la prise de la température doivent être effectuées selon les directives de l’INSPQ afin de détecter rapidement la clientèle infectée.
Cas suspecté
Compléter les BLOCS A ET B et la température à chaque quart de travail
La surveillance clinique doit être à son maximum, en attendant le diagnostic ou le résultat du dépistage de la COVID-19.
Cas confirmé (période aiguë)
Compléter les BLOCS A ET B à chaque quart et la température 1 fois/24h
C’est la phase aiguë, donc la surveillance des symptômes doit se faire sur q quart. La température doit être prise minimalement 1 fois par 24/h et au besoin.
Cas confirmé (en voie de guérison)
Compléter le BLOC A et la température 1 fois/24h
L’usager va mieux, il y a une amélioration des symptômes, donc la surveillance est diminuée.
Soins de fin de vie COVID-19 ou non
Surveillance étroite des paramètres respiratoires et des signes d’inconfort
Référer à l’aide-mémoire sur la surveillance clinique d’une personne en fin de vie (Annexe 3)
Cas considéré guéri de la COVID-19
Suivi usuel (signes vitaux et suivi de routine du milieu)
É
TAPES PRÉALABLES POUR L’
IMPLANTATION DES OUTILS DE SURVEILLANCE CLINIQUEAprès avoir déployé ces outils dans plus de quatre CHSLD, voici les étapes à suivre, afin que cette implantation soit une réussite.
1) S’assurer que la Direction des soins infirmiers entérine l’utilisation de ces outils et les adapte pour bien répondre aux besoins de votre milieu si vous êtes un milieu hors CIUSSS de la Capitale-Nationale.
2) Présenter les outils aux conseillères en PCI :
Permet de leur faire connaitre les outils.
Permet de collaborer à l’adaptation des outils pour votre secteur d’activités.
3) Présenter les outils aux gestionnaires des milieux :
Permet de leur faire connaitre les avantages de l’utilisation des outils.
Permet de soutenir leurs équipes en lien avec les outils.
Permet d’assurer que l’organisation du travail soit favorable à une surveillance clinique optimale.
4) Présenter les outils aux ASI (assistant du supérieur immédiat) :
Permet de leur faire connaitre les avantages des outils.
Permet de soutenir leurs équipes en lien avec l’utilisation des outils de surveillance.
Permet de collaborer à l’organisation du travail sur l’unité pour que la complétion du formulaire soit effectuée.
5) Présenter les outils à l’équipe médicale :
Permet de leur faire connaitre les avantages des outils et où retrouver l’information pertinente pour le suivi des usagers.
Permet d’avoir une vue d’ensemble rapidement de tous les usagers.
6) Présenter les outils au personnel infirmier et aux professionnels sur tous les quarts de travail :
Maintenant, le personnel peut faire la formation en ligne disponible sur le microsite (voir section mise en contexte).
7) Lorsque vous êtes prêts à initier le formulaire sur votre unité de soins, il faut procéder à la catégorisation de tous les usagers de l’unité (statut COVID-19). Par la suite, vous pourrez déterminer la surveillance requise, soit la fréquence de prise de température, de complétion du Bloc A ou de complétion du Bloc A ET B.
C
ONCLUSIONEn contexte d’éclosion de la COVID-19, les enjeux liés à la sécurité de la clientèle ainsi qu’à la continuité des soins sont nombreux. Les outils de surveillance clinique proposés favorisent la gestion optimale du temps et des priorités pour l’ensemble du personnel. Ce guide a été écrit par une équipe interdisciplinaire de professionnels qui tient à souligner le dévouement et l’implication soutenue des équipes consultées.
Leur expertise a influencé grandement l’élaboration de ces outils de surveillance.
Merci aux principaux collaborateurs :
Marie-Pier Cadotte, conseillère en soins infirmiers François Piuze, médecin
Milène Arsenault, Infirmière clinicienne, infirmière de liaison Jeffery Hale Claudine Turcotte, conseillère en soins infirmiers
Karine Poirier, conseillère cadre en soins infirmiers
Caroline Genois, conseillère en soins infirmiers au Service de PCI
Christine Lesieur, assistante du supérieur immédiat pour l’offre de service des soins infirmiers à SAPA Milena Fournier-Turgeon, conseillère en soins infirmiers
Karine Boissonneault, infirmière clinicienne spécialisée en PCI Isabelle Langlois, assistante du supérieur immédiat au Service de PCI
Ainsi qu’Ann Rousseau et Caroline Lemieux, agentes administratives à la Direction des soins infirmiers et de la santé physique et à tous les autres collaborateurs qui ont contribué au développement de ces outils.
A
NNEXE1
DÉFINITIONS DES STATUTS DE L’ALGORITHME DE SURVEILLANCE CLINIQUE DES USAGERS AYANT UN PROFIL GÉRIATRIQUE SUR DES UNITÉS DE SOINS EN ÉCLOSION COVID-19 CONTACT ÉLARGI
Usager asymptomatique qui séjourne sur une unité de soins en éclosion de la COVID-19.
(Voir la section « contacts élargis » dans la directive COVID-19 de la PCI).
CONTACT ÉTROIT
Usager ayant séjourné dans la même chambre qu’un cas confirmé COVID-19, mais n’ayant pas de symptôme (si l’usager présente des symptômes compatibles avec la COVID-19, il sera considéré comme étant un cas suspecté).
OU
Usager faisant de l’errance en présence d’un cas confirmé à la COVID-19 sur l’unité de soins OU
Usager ayant été en contact étroit avec un travailleur de la santé confirmé COVID-19
Au besoin, consulter le service de la PCI pour préciser le statut d’un usager.
(Voir la section « contact étroit » dans la directive COVID-19 de la PCI).
CAS SUSPECTÉ
Usager répondant à la définition de cas suspecté dans la directive COVID-19 de la PCI OU
Usager présentant des symptômes typiques ou des manifestations gériatriques de la COVID-19 telles que :
Changement touchant l’état mental (désorientation, désorganisation, hallucinations, confusion);
Changement touchant le comportement (résistance aux soins, ou errance, agitation verbale ou motrice);
Changement touchant l’autonomie (se nourrir, se laver, se déplacer, marcher, équilibre, chutes).
(Voir la section « définition de cas » dans la directive COVID-19 de la PCI).
CAS CONFIRMÉ (période aiguë)
Usager dont l’infection au coronavirus causant la COVID-19 a été confirmée par un test de laboratoire positif au SARS-CoV-2 ou par lien épidémiologique (diagnostic médical).
(Voir la section « définition de cas » dans la directive COVID-19 de la PCI).
CAS CONFIRMÉ (en voie de guérison)
Usager dont l’infection au coronavirus causant la COVID-19 a été confirmée par un test de laboratoire positif au SARS-CoV-2 ou par lien épidémiologique (diagnostic médical).
Ce qui détermine le passage de l’usager entre la période aiguë et la période en voie de guérison est l’absence de fièvre et la diminution des autres symptômes. L’infirmière, à la suite de son évaluation, peut procéder au changement de statut et ajuster la surveillance clinique en conséquence. Au besoin, elle peut se concerter avec le médecin.
(Voir la section « définition de cas » dans la directive COVID-19 de la PCI).
SOINS DE FIN DE VIE COVID-19 OU NON
Usager présentant des manifestations de fin de vie telles que :
Arrêt d’alimentation/hydratation;
Léthargie, diminution de la communication;
Alitement (nouveau);
Détérioration respiratoire détresse respiratoire;
Désaturation ne se corrigeant pas avec l’O2;
Fièvre aiguë ne répondant pas aux antipyrétiques.
Un appel au médecin est requis pour s’assurer d’avoir les médicaments pour le confort et pour reconnaître le statut de fin de vie, afin que le service de PCI puisse autoriser les visites (raisons humanitaires).
CAS CONSIDÉRÉ GUÉRI
Cas confirmé qui répond aux critères de guérison.
(Voir la section « durée » dans la directive COVID-19 de la PCI).
* Les informations présentes dans les directives COVID-19 de la PCI priment toujours sur les informations présentes dans ce document
A
NNEXE2
Page 18 de 21
A
NNEXE3
Aide-mémoire sur la surveillance clinique d’une personne en fin de vie de la COVID-19
Surveillance Précisions
État de conscience Hyperalerte (surréaction)
Alerte
Léthargique (réaction au stimulus verbal)
Stuporeux (réaction au stimulus physique)
Comateux
Présence de signes d’inconfort Agitation, visage crispé, gémissements, rigidité des membres, tachypnée, etc.
→ Si présence de signes d’inconfort, évaluer la possibilité d’administrer un PRN.
Respiration
Fréquence (sur une minute), rythme, amplitude, présence de pauses, etc.
Évaluation infirmière requise si fréquence respiratoire ≥ 24/min.
→ Si fréquence respiratoire ≥ 24/min, évaluer la possibilité d’administrer un PRN.
Embarras bronchique
Pas d’embarras
On entend l’embarras à moins de 30 cm du patient
On entend l’embarras lorsqu’on est au pied du lit
On entend l’embarras à la porte de la chambre
→ Si présence d’embarras bronchique et/ou fréquence respiratoire ≥ 24/min, évaluer la possibilité d’administrer un PRN.
Tirage
Aucun
Sous-costal
Sous-sternal
Intercostal
Sus-claviculaire
Sus-sternal
→ Si dyspnée ou fréquence respiratoire ≥ 24/min, évaluer la possibilité d’administrer un PRN.
Sites des cathéters S/C Surveiller le site d’insertion des cathéters avant chaque administration de médicaments.
→ Si présence de complications, changer le cathéter.
État de la bouche
Surveiller si présence de xérostomie (sécheresse buccale), halitose (mauvaise haleine), dépôts ou croûtes sur la langue, lésion, ulcère, etc.
S’assurer de faire des soins de bouche minimalement QID + PRN.
→ Si anormalité au niveau de la bouche, initier des interventions selon les procédures de votre secteur (Consulter le médecin ou pharmacien, au besoin).
Réalisé par la Direction des soins infirmiers et de la santé physique - Volet hébergement, octobre 2020 Page 20 de 21
→ Toute anormalité observée requiert une évaluation infirmière.
→ Les prescriptions médicales et/ou le jugement clinique de l’infirmière priment sur les interventions proposées dans cet aide-mémoire.
Aide-mémoire sur la surveillance clinique d’une personne en fin de vie de la COVID-19
Surveillance Précisions
Élimination
Urinaire : surveiller les mictions q 8 heures, si absence d’urine vérifier la présence d’un globe vésical (Plusieurs médicaments utilisés en fin de vie peuvent causer de la rétention urinaire).
Fécale : suivre le protocole relatif à la constipation de l’établissement sauf si présence de signes imminents de fin de vie ou directives médicales spécifiques.
Myoclonies Elles sont des contractions musculaires brèves, soudaines, involontaires, asynchrones et asymétriques.
Si myoclonies incommodantes, évaluer la possibilité d’administrer un PRN.
Signes de délirium
Surveiller si la personne présente :
Une altération de l’état de conscience;
De l’inattention;
Une installation rapide et fluctuation de l’inattention et de l’altération de la conscience;
Des perturbations cognitives affectant la mémoire, la désorientation ou encore la perception (hallucinations, illusions accompagnées ou non d’idées délirantes).
Si présence de signes de délirium, aviser le médecin.
R
ÉFÉRENCESInstitut national de la santé publique. (2020). SRAS-CoV-2 : Mesures de prévention et de contrôle des infections pour les centres d’hébergement et de longue durée pour aînés. Récupéré le 22 octobre 2020 : https://www.inspq.qc.ca/sites/default/files/publications/2910-mesures-gestion-cas- contacts-chsld-covid19.pdf
Ministère de la Santé et des Services sociaux. (2020). Coronavirus (COVID-19). Récupéré le 22 octobre 2020 du site du ministère : https://msss.gouv.qc.ca/professionnels/maladies-infectieuses/coronavirus- 2019-ncov/
VOYER, P. (2013). Soins infirmiers aux aînés en perte d’autonomie. Montréal, Québec : Éditions du renouveau pédagogique (ERPI).