Revue Médicale Suisse
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15 avril 2015891
part, d’une tolérance médiocre avec près d’un patient sur deux qui arrête le traitement. Il existe, par ailleurs, de sérieuses incerti- tudes sur les risques potentiels cardiovasculaires et neuropsy- chiatriques. Nous continuons à penser que la décision prise anti- cipe des résultats à venir, qui seuls auraient permis d’éclairer définitivement les membres du comité.»
Et puis, pour finir : «L’Ansm est particulièrement préoccupée quant à l’utilisation de ce type de pro- duits, dérivés des amphétamines, qui pourraient être assimilés à la catégorie des coupe-faim. Une telle assimilation pourrait con duire à des pratiques de mésusage dé- bordant le cadre de l’autorisation, ce qui aurait pour conséquence d’aggraver les risques. L’Ansm reste donc vigilante et fera tout ce qui est juridiquement possible et qui relève de sa compétence, que ce soit dans le domaine de l’auto- risation et de son encadrement
comme dans celui de la surveil- lance, pour limiter les risques auxquels pourraient être exposés les patients.»
On peut distinguer ici le spectre, toujours actif en France, du Mediator. Certains verront aussi là, en France ou ailleurs, une nouvelle occasion, en or, pour applaudir (ou maudire) l’Union Européenne.
Jean-Yves Nau jeanyves.nau@gmail.com
revue de presse
Les pharmaciens zurichois pourront bientôt vacciner
Sera-t-il possible un jour d’aller se faire vacciner à la pharmacie ? Zu- rich pourrait bien montrer la voie dès cet automne puisque la Direction cantonale de la santé (GDZ) a sou- mis un projet dans ce sens au Con- seil d’Etat, comme l’ont annoncé le Tages-Anzeiger et la Neue Zürcher Zeitung. Miracle, ni les partis ni les médecins n’ont trouvé à redire à cette proposition, qui a donc de fortes chances d’aboutir. Zurich se- rait ainsi le premier canton à aller aussi loin en Suisse.
La GDZ justifie cette nouvelle com- pétence des pharmaciens par la volonté d’offrir une solution simple pour accroître le taux de vaccination dans la population, en particulier pour les «jeunes et les pendulaires».
Le projet prévoit des conditions strictes. Ainsi, seules les personnes en bonne santé et âgées de 16 ans au moins pourront se faire vacciner à la pharmacie. En outre, l’autorisation n’est accordée qu’aux pharmaciens qui ont suivi des cours postgrades spécifiques ainsi qu’une formation continue régulière. Enfin, elle est li- mitée aux vaccins contre la grippe, l’encéphalite à tiques et les hépatites A et B.
Le projet zurichois s’inscrit dans un mouvement plus large au niveau na- tional. «L’Office fédéral de la santé
publique a reconnu que les cam- pagnes d’information ne suffisent pas lorsqu’il s’agit de toucher les personnes en bonne santé, explique Marcel Mesnil, secrétaire général de la Société suisse des pharma- ciens (PharmaSuisse). Il faut dispo- ser de structures plus simples que les cabinets médicaux, qui sont ac- cessibles uniquement sur rendez- vous. Les pharmacies offrent préci- sément de telles structures, avec du personnel compétent et disponible en tout temps.»
De son côté, la Fédération des mé- decins suisses déclare «suivre avec intérêt le projet zurichois, qui con- vainc par des exigences élevées posées aux pharmaciens» et par le fait qu’il ne vise pas une compétence générale de vaccination. «Laisser aux pharmaciens la possibilité de vacciner dans un cadre clairement défini contribue à la recherche de solutions nouvelles et intéressantes pour la collaboration interprofession- nelle», ajoute-t-elle.
Vice-président de l’Association des médecins genevois, Didier Châtelain réagit avec prudence : «Il ne faut pas banaliser les vaccins et leurs éven- tuels effets secondaires. Le méde- cin a l’avantage de connaître ses patients.» Didier Châtelain, qui est aussi président de l’Association ge- nevoise des médecins internistes et généralistes, souligne également que le contexte en Suisse romande est différent de certains cantons aléma- niques où les médecins ont le droit de vendre des médicaments. «Il n’y a
pas lieu de changer ici un système qui fonctionne bien. Il faut œuvrer plutôt en faveur d’un approfondisse- ment de la collaboration avec les pharmaciens.» (…)
Laurent Aubert Tribune de Genève des 4, 5 et 6 avril
2015
Le CHUV lance un projet pilote d’unité de dégrise- ment
«La plupart des jeunes qui arrivent aux urgences ne sont pas dans le coma, mais dans un état d’alcooli- sation aiguë sans perte de cons- cience», explique le professeur Jean- Bernard Daeppen, chef du Service d’alcoologie du CHUV, à Lausanne.
Depuis la semaine dernière, le centre hospitalier dispose d’une unité de dégrisement, soit quatre lits gérés par le service d’alcoologie.
Ces lits sont occupés par des per- sonnes qui doivent être surveillées le temps de dégriser, mais n’exigent pas un recours au plateau technique des urgences. Du jeudi soir au di- manche, une infirmière et une aide- infirmière ainsi qu’une personne char- gée de la sécurité sont présentes de 22 h 00 à 14 h00 le lendemain. Un médecin assure le piquet.
L’unité de dégrisement fonctionne avec le concours des ambulanciers, de la police et de l’Equipe mobile d’urgences sociales (EMUS). Ce sont
eux qui acheminent les patients après un premier tri sur des critères établis. Certains, souffrant de plaies, d’entorses ou autre, font un crochet par les urgences.
Ce projet pilote, qui n’a pas son équi- valent en Suisse romande, sera éva- lué au terme d’une phase test de neuf mois. C’est une première suisse sous cette forme.
La stratégie de l’unité de dégrise- ment est double, explique le profes- seur Daeppen : d’une part soulager un peu les urgences, d’autre part faire de la prévention. L’unité de dé- grisement accueillera surtout des jeunes. S’ils ne représentent qu’une part des 2000 alcoolisations aiguës qui aboutissent chaque année au CHUV, le week-end, ils sont surre- présentés.
Le lendemain qui suit leur arrivée, un médecin, une infirmière ou un psy- chologue entame la discussion pour les interroger autour de leurs per- ceptions de leur consommation d’al- cool et pour les aider à se projeter dans l’avenir. «Nous avons une in- fluence de prévention dans un cer- tain nombre de cas», estime le chef du Service d’alcoologie du CHUV.
Dans tous les cas, une petite lettre est adressée au médecin de famille.
(…)
Claudine Dubois Le Courrier du 9 avril 2015
1 Voir le feu vert de l’European Medicines Agency daté du 18 décembre 2014 : www.ema.europa.eu/docs/en_GB/
document_library/Summary_of_opinion _-_Initial_authorisation/human/0036 87/WC500179589.pdf
Ici le communiqué de presse qui accom- pagnait ce feu vert : www.ema.europa.
eu/ema/index.jsp?curl=pages/news_
and_events/news/2014/12/news_
detail_002240.jsp&mid=WC0b01ac 058004d 5c1
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