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Etude de la dynamique du trait de côte dans la région Est de Cotonou au Bénin : Etat des lieux et perspectives

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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****-****-****

ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI (EPAC) ****-****-****

DEPARTEMENT DE GENIE DE L’ENVIRONNEMENT ****-****-****

OPTION : AMENAGEMENT ET PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT ****-****-****

RAPPORT DE FIN DE FORMATION POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE LICENCE PROFESSIONNELLE

Présenté par :

HOUNYO Urice Adine Bignon

Sous la direction de

:

Superviseur: Co-Superviseur:

Maître de stage :

Année académique : 2013-2014 7ème Promotion

Etude de la dynamique du trait de côte dans la région Est de Cotonou au Bénin : Etat des lieux

et perspectives

Prof. Dr. Madjidou OUMOROU

Maître de Conférences en Ecologie Végétale Phytosociologie et Agropastoralisme

(EPAC/UAC) Directeur de l’ENSAGAP/UP

Dr. Ir. Oscar TEKA Maître-Assistant des Universités du

CAMES

Enseignant-Chercheur à l’EPAC /UAC

M. Nourou-Dine MORA KORA Doctorant/FLASH

Assistant de recherche DGE/MECGCCRPRNF

(2)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC i

SOMMAIRE

DEDICACE ... ii

REMERCIEMENTS ... iii

SIGLES ET ACRONYMES ... iv

LISTE DES FIGURES ... v

LISTE DES TABLEAUX ... v

LISTE DES PHOTOS ... v

RESUME ... vi

ABSTRACT ... vi

INTRODUCTION ... 1

CHAPITRE 1 : Problématique, Hypothèse et Objectifs ... 3

CHAPITRE 2 : Présentation de la zone d’étude, Cadre de stage et Méthodologie d’étude ... 6

CHAPITRE 3 : Résultats, Discussion et Suggestion ... 18

CONCLUSION ET PERSPECTIVES ... 34

REFERENCES BIBLIOGRAPHIES ... 35

ANNEXES ... 41

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Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC ii

DEDICACE

Je dédie ce travail à mes parents :

A mon bien-aimé Papa Lazare HOUNYO

A ma chère et tendre Maman Gilberte AGBOHESSOU

Pour tant de sacrifices consentis, reconnaissance éternelle.

(4)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC iii

REMERCIEMENTS

Ce rapport est le fruit d’un travail mené au laboratoire d’écologie appliquée de la Faculté des Sciences Agronomiques sous la direction du Docteur TEKA Oscar.

C’est avec plaisir et reconnaissance que nous profitons de ces quelques paragraphes pour témoigner toute notre gratitude et exprimer nos vifs remerciements à toutes les personnes qui ont apporté leurs concours à l’aboutissement de ce travail de recherche qui marque la fin du 1er cycle de notre formation.

- Dans un premier temps, nous voudrions remercier tout le personnel administratif et le corps professoral de l’EPAC, pour l’encadrement qu’ils ont déployé au cours des trois (3) années que nous avons passées dans cette école ;

- Nous voudrions, de façon particulière manifester notre grande gratitude aux enseignants du Département de Génie de l’Environnement, pour la patience et l’abnégation dont ils ont fait preuve pour nous transmettre l’amour pour la chose environnementale ;

- Notre sincère gratitude va surtout à l’endroit des personnes à qui la qualité de ce travail devra beaucoup ;

- Au Prof. Madjidou OUMOROU, Maître de Conférences en Ecologie Végétale Phytosociologie et Agropastoralisme, Directeur de l’Ecole Nationale Supérieure d’Aménagement et de Gestion des Aires Protégées (ENSAGAP), qui, en dépit de ses multiples activités scientifiques, a accepté de superviser ce travail;

- Au Dr. Oscar TEKA, qui en dépit de ses multiples occupations, n’a ménagé aucun effort pour l’aboutissement heureux de ce travail ;

- Au Prof. Daniel CHOUGOUROU, maître de Conférence, Enseignant chercheur à l’EPAC/UAC, Chef du Département de Génie de l’Environnement pour ses appréciables contributions ;

- Au Doctorant Nourou-Dine MORA KORA qui, en dépit de ses multiples occupations s’est montré disponible pour la réalisation de ce rapport ;

- A Monsieur Camille-Alex DAGBA pour son aide et son soutien ;

- Un grand merci à tous mes amis surtout GBAGUIDI Chamely, AGOSSOU Ornela, TOUDJI Synthia, HOUNSOUNOU Belmas, ZOCLANCLOUNON Ange, KINHOUN Jean Joël, RADJI Abdel-Nasser et à toute personne ayant participé de près ou de loin à la réalisation de ce rapport. Si par hasard, je venais à oublier certaines personnes, qu’elles sachent que ma reconnaissance va bien au-delà de ces remerciements.

(5)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC iv

SIGLES ET ACRONYMES

ABE : Agence Béninoise pour l’Environnement

ASECNA : Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar

CC : Changement Climatique

CENATEL : Centre National de Télédétection

DLEC : Direction de Lutte contre l’Erosion Côtière DGE : Direction Générale de l’Environnement

DGGCC : Direction Générale de la Gestion des Changements Climatiques MECGCCRPRNF : Ministère de l’Environnement Chargé de la Gestion des Changements

Climatiques, du Reboisement et de la Protection des Ressources Naturelles et Forestières

MUHA LEA PEIR

: Ministère de l’Urbanisme de l’Habitat et de l’Assainissement : Laboratoire d’Ecologie Appliquée

: Pression Etat Impact Réponse RGPH3

SIG

: Recensement Général de la Population et de l’Habitat 3 : Système d’Information Géographique

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine

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Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC v

LISTE DES FIGURES

Titre Pages

Figure 1 : Carte de la localisation de Cotonou-Est ... 7

Figure 2 :Unités géomorphologiques de Cotonou-Est. ... 10

Figure 3 : Variations annuelles de la pluviométrie moyenne à Cotonou de 1971 à 2012 ... 11

Figure 4 : Variation de la température maximale moyenne à Cotonou de 1971 à 2011 ... 12

Figure 5 : Démarche pour l’évaluation de la dynamique du trait de côte de 1968 à 2006 suivant l’approche SIG ... 16

Figure 6: Causes de la dynamique côtière selon les populations ... 18

Figure 7 : Carte de la vitesse d’évolution de la ligne de rivage de 1968 à 2006 ... 21

Figure 8 : Variation de la largeur des surfaces érodées de la ligne de rivage de 1968 à 2006 . 22 Figure 9 : Variation de la vitesse d’évolution de la ligne de rivage de 1968 à 2006 ... 23

Figure 10 : Corrélation entre les nombres d’année et la largeur du trait de côte de 1968 à 2006. ... 23

Figure 11 : Pourcentage des superficies érodées suivant les périodes ... 24

Figure 12 : Vitesse de perte de superficie en fonction du temps de 1968 à 2006. ... 25

Figure 13 : Courbe de dispersion et de corrélation entre le nombre d’année et la superficie érodée. ... 25

Figure 14 : Appréciation de la construction des épis selon les populations ... 26

Figure 15 : Modèle PEIR (Pression Etat Impacts Réponses) appliqué pour l’évaluation des impacts des épis de protection. ... 27

LISTE DES TABLEAUX

Titre Pages Tableau I : Répartition d’échantillon des quartiers enquêtés ... 15

Tableau II : Dynamique du trait de côte selon les populations ... 19

Tableau III : Les valeurs montrant les largeurs de surface érodées de 1968 à 2006 ... 22

Tableau IV : Longueur moyenne des épis de protection de la côte à l’Est de Siafato ... 28

LISTE DES PHOTOS

Titre Pages Photo 1 : Dépôt de sédiment au niveau de (l’Epi (0) El DORADO)………29

Photo 2 : Perte d’infrastructure à Donatin (Cotonou Est)………...31

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Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC vi

RESUME

La ville de Cotonou, capital économique du Bénin figure parmi les nombreuses villes d’Afrique de l’Ouest où la croissance démographique et les dynamiques urbaines évoluent de façon spectaculaire. La forte pression urbaine conjuguée aux phénomènes naturels extrêmes aggrave les problèmes environnementaux dont l’érosion côtière.

L’objectif de cette recherche est d’étudier la dynamique sédimentaire par l’évolution du trait côte à Cotonou-Est grâce aux travaux sur le terrain et à la méthode de photo interprétation. La méthodologie adoptée est basée sur l’exploitation des données recueillies sur le terrain et des données multi sources (images satellites, cartes existantes et données géologiques, hydrologiques, pédologiques et socioéconomiques disponibles). A partir des informations de ces diverses sources, la vitesse d’évolution de la ligne de rivage à Cotonou-Est est évaluée.

Elle est de 23,87m/an et de 10,66 ha/an. De même, l’évaluation des impacts de la construction des épis de protection de la côte à l’Est de Cotonou a permis de noter que la dynamique hydrique est maîtrisée. De même, il a été proposé des mesures pour une gestion durable du cordon littoral à Cotonou-Est.

Mots-clés: Erosion; dynamiques, Cotonou-Est; SIG ; Bénin.

ABSTRACT

The city of Cotonou, the economic capital of Benin is one of the many cities in West Africa, where population growth and urban dynamics are changing dramatically. Strong urban pressure combined with extreme natural events exacerbates environmental problems such as the coastal erosion. The objective of this research was to study the sedimentary dynamics by the coastal line evolution in Cotonou East through the method of image interpretation. The applied methodology was based on the exploitation of multi-source data (satellite image, existing maps and geological, hydrological, soil and socioeconomic available). Using information from these various sources, the dynamic of the shoreline in Eastern of Cotonou was evaluated. Results showed that the erosion speed is about 23,87m year and corresponds to 10.66 ha year. The impacts assessment of groynes construction for protecting the coast in the eastern of Cotonou revealed that water dynamics was controlled. Furthermore, it was proposed measures for sustainable management of the coastline in the east part of Cotonou.

Keywords: Erosion; Dynamics, Cotonou East; GIS; Bénin.

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Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 1

INTRODUCTION

La zone côtière et ses ressources représentent une composante essentielle du développement des pays de l’Afrique de l’Ouest. Près de 60 % des populations s’y concentrent et de nombreuses activités économiques y trouvent un cadre nécessaire à leur réalisation (Laïbi, 2011). Cependant, les impacts du changement climatique et la montée du niveau marin notés ces 40 dernières années sont particulièrement importants pour les communautés côtières du globe, où les impacts dû aux inondations et à l’érosion risquent de s’accentuer (Dégbé et al., 2010). L’érosion côtière étant un phénomène naturel dû à une pénurie en sédiments qui est de plus en plus accentuée par les actions anthropiques, en particulier la construction de barrages sur les fleuves, l’artificialisation des côtes, la déforestation, etc. (Boudjerda, 2010). Elle se manifeste par une avancée significative du trait de côte à l’intérieur du continent avec une dégradation du littoral stricto sensu. Ainsi, celle-ci est l’un des principaux problèmes environnementaux auxquels se trouve confronté le littoral de la zone de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (Ibe et Awosika, 1991) avec des cas notoires comme le delta de la Volta au Ghana (Ly, 1980), les abords du port de Cotonou ou de Lomé dans le Golfe de Guinée (Rossi, 1988) cité par (Blivi, 2005).

Au Bénin, plusieurs études sous-tendent le phénomène de l’instabilité du cordon littoral par les phénomènes naturels sus-évoqués et les pressions anthropiques (Laïbi, 2011). Les impacts qui en résultent se mesurent en termes de disparition des infrastructures sociocommunautaires, de complexes hôteliers et d’écosystèmes marins côtiers. Elle peut ensuite être accentuée par d’autres activités anthropiques, telles que la destruction par les populations des mangroves ou des palmiers qui stabilisent les côtes, ou encore l’extraction de sable (Baudoin, 2012). Selon les estimations faites par (CEDA, 1998), l’érosion côtière sur le littoral à l’Est de Cotonou est supérieure à 15 m par an.

Plusieurs études se sont ainsi intéressées à l’impact des actions anthropiques sur les côtes au Bénin. Ces études portent sur l’aspect ‘environnement et hygiène’ donc, très peu se sont consacrées à la dynamique spatio-temporelle du littoral à Cotonou. Ce travail se veut donc une contribution à l’analyse de l’évolution du trait de côte dans le temps et dans l’espace.

L’importance socio-économique et écologique de la zone côtière dans le contexte actuel de crise environnementale justifie de mener une réflexion sur le fonctionnement, l’évolution ainsi que la dynamique de l’espace littoral.

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Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 2 C’est pourquoi au regard de tout ce qui précède nous avons orienté notre étude sur le thème :

« Etude de la dynamique du trait de côte dans la région Est de Cotonou au Bénin : Etat des lieux et perspectives ».

Cette étude nous permettra d’analyser le processus d’évolution de la ligne côtière puis de proposer un mécanisme de gestion de la dynamique du trait de côte.

(10)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 3

CHAPITRE 1 : Problématique, Hypothèse et Objectifs 1.1 Problématique

1.1.1 Contexte et Justification

Les questions de gestion et de mise en valeur des espaces littoraux se posent aujourd’hui avec acuité dans les pays côtiers, car la dégradation du milieu côtier entraîne l’accroissement de la paupérisation des populations riveraines d’où une baisse drastique de la qualité de vie.

Erosion des côtes et dégradation des écosystèmes, sont autant de problèmes que connaît l’environnement côtier (Bernal, 1998).

L’érosion côtière constitue un thème majeur de la dynamique de l’environnement côtier : à priori plus de 50 % des rivages marins de la terre régressent (Verger, 1960). C’est un processus naturel souvent aggravé par des causes anthropiques. Elle a toujours existé et façonne les rivages tout au long de l’histoire. Son ampleur de nos jours sur les côtes africaines est telle qu’elle est citée dans le protocole additionnel N°11 du traité de l’UEMOA comme un des phénomènes environnementaux majeurs.

Les régions côtières sont soumises en générale à des contraintes démographiques et économiques de plus en plus pressantes. Or parmi les écosystèmes les plus complexes et les plus productifs de la planète, bon nombre se trouvent précisément dans les zone côtières (Bernal, 1998). Une étude de synthèse effectuée à l’échelle mondiale par (Bird, 1985) a montré que 70 % des plages et littoraux sont exposés à l’érosion.

En effet, le littoral béninois constitue une zone de transition où la dynamique sédimentaire est très active et s’effectue sous le double contrôle de la mer (marée, houle, vent…) et des cours d’eau (Laïbi, 2011). La recrudescence de l’érosion est généralement attribuée à la hausse globale du niveau marin, au déficit sédimentaire grandissant, et à la pression anthropique sur le littoral (Dolan et Walker, 2004). Lesquels phénomènes sont causés par le réchauffement climatique et les perturbations anthropiques (Bernatchez et al., 2008).

Long de 125 km environ, ce littoral s’inscrit dans l’ensemble côtier ouest-africain caractérisé par un faible cordon de sables grossiers et moyens, et par un fort transit littoral, ce qui en fait une côte essentiellement fragile (ABE, 2009). Le trait de côte, bien que rectiligne dans son ensemble, est marqué par des avancées et reculs sporadiques de la mer en certains points situés de part et d’autres des ouvrages érigés (ports et épis) et des carrières d’exploitation de

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Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 4 sable sur la côte. Dans l’ensemble, le recul de la mer s’observe à l’Ouest du Port de Cotonou alors qu’à l’Est, on y note une érosion remarquable permanente liée à un déficit de sable drainé par la dérive littorale et dont la répartition se trouve perturbée par l’épi d’arrêt de la jetée ouest du Port de Cotonou (Oyédé et al., 2005). Il ressort des observations (Laïbi et al., 2010) que les taux de recul de la ligne de rivage sont relativement importants (pouvant atteindre 10 à 15 mètres par an par endroits). Ce taux est plus important à l’Est de l’épi de Siafato. Ainsi, il s’en suit une modification profonde du cordon littoral à l’Est de Cotonou qui tend à un recul assez rapide et d’une complexité assez grande.

Ainsi les questions de la tendance évolutive de la mer sur le littoral Est et leurs mesures de protection méritent réflexion. A cet effet il urge de se poser les questions suivantes :

 Quelle est la dynamique de la côte dans Cotonou-Est ?

 Quelle sont les mesures prises pour freiner l’érosion du littoral à l’Est de Cotonou ?

 Quelles sont les mesures pouvant permettre une gestion durable et rationnelle de la côte à l’Est de Cotonou ?

1.2 Hypothèse de recherche

Les hypothèses formulées pour conduire la recherche sur les questions posées sont :

1. Le recul du trait de côte à Cotonou-Est s’explique par la dynamique érosive observée le long du littoral.

2. La construction des épis à l’Est de l’épi de Siafato a un impact sur la dynamique littorale.

3. Des mesures de protection durable de la côte à l’Est de Cotonou existent.

(12)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 5

1.3 Objectifs

1.3.1 Objectif global

L’objectif global est de contribuer à une meilleure gestion des espaces-littoraux au Bénin.

1.3.2 Objectif spécifiques Il s’agit de :

 Evaluer le processus d’érosion aboutissant au recul du trait de côte à Cotonou-Est

 Evaluer les impacts de la construction des épis sur la dynamique littorale

 Proposer des mesures pour une gestion durable de la côte à l’Est de Cotonou

(13)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 6

CHAPITRE 2 : Présentation de la zone d’étude, Cadre de stage et Méthodologie d’étude

2.1 Présentation de la zone d’étude 2.1.1 Localisation géographique

Cotonou, la plus grande ville du Bénin représente aussi sa capitale économique. Elle est située entre 6°20’ et 6°23’ de latitude Nord et 2°22’ et 2°30’ de longitude Est. Elle constitue la seule Commune du Département du Littoral et est limitée au nord par la Commune de Sô-Ava et le lac Nokoué, au Sud par l’Océan Atlantique, à l’Est par la Commune de Sèmè-Kpodji et à l’Ouest par celle d’Abomey-Calavi. Elle couvre une superficie de 79 km2, dont 70 % sont situés à l’Ouest du chenal. Les quartiers de l’Est sont reliés à la partie Ouest par trois ponts.

A l’Ouest de Cotonou, se trouvent le Port Autonome et l’Aéroport International qui font de la ville, la plus importante porte d’entrée et de sortie du Bénin, tandis que l’Est dispose d’une vaste zone industrielle. Elle comporte 144 quartiers regroupés en 13 arrondissements.

L’espace, objet de la présente étude englobe toute la zone urbaine située à l’Est du périmètre urbain de Cotonou (figure1). Il est délimité au sud par l’océan Atlantique, au nord par le lac Nokoué, à l’ouest par le chenal de Cotonou et à l’Est par la commune de Sèmè-Podji. Il couvre une superficie de 13 km2 ; soit 21% de la superficie totale de la ville. Il est subdivisé en 4 arrondissements et 44 quartiers (INSAE, Mai 2004).Cotonou-Est abrite 207.963 habitants répartis en 47.216 ménages en 2002 (INSAE, 2004).

(14)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 7 Figure 1 : Carte de la localisation de Cotonou-Est

Source : CENATEL 2013

(15)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 8

2.1.2 Caractéristiques physiques

Le relief

Cotonou-Est la plaine côtière béninoise qui s’étend sur 150 km de long avec des cordons littoraux larges de 4 à 6 km et atteint au plus 10 m d’altitude. Le relief du cordon a deux caractéristiques principales : dépressions longitudinales parallèles à la côte ; bas-fonds érodés par l’écoulement des eaux pluviales qui communiquent avec le lac. Le relief du Littoral est assez homogène et les côtes IGN oscillent entre + 0,4 m et + 6,5 m (Littoral, 2004). Le site est coupé en deux par le chenal appelé "lagune de Cotonou", communication directe entre le lac et la mer (Akomagni, 2006), creusé par les Français en 1894. La liaison entre les deux parties de la ville est assurée par trois ponts. L’analyse de l’ensemble orographique de Cotonou-Est montre que l’altitude la plus faible est de 0,15 m et la plus élevée est de 5,7 m. Ce qui permet d’estimer l’altitude moyenne de Cotonou-Est à 2,93 m.

Climat

Le climat est du type subéquatorial avec une alternance de deux saisons pluvieuses et de deux saisons sèches:

 une grande saison des pluies de mi- mars à mi- juillet ;

 une petite saison sèche de mi- juillet à mi- septembre ;

 une petite saison des pluies de mi- septembre à mi- novembre ;

 une grande saison sèche de mi- novembre à mi- mars.

Les précipitations ont lieu principalement entre mars et juillet avec un pic en juin (300 à 500 mm). Les températures moyennes mensuelles varient entre 27 et 31 degrés centigrades. Les écarts entre le mois le plus chaud et le mois le moins chaud ne dépassent pas 3,2 degrés à Cotonou, alors que cette variation se situe à 3,8 degrés dans le nord du pays.

Pendant la crue caractérisée par la descente des eaux de septentrion et surtout pendant la grande saison des pluies, la ville est menacée par de graves inondations (niveau bas, fortement influencé par les variations du niveau des plans d’eau ; niveau maximal des crues : 1,50 mètres IGN). Les épis du port ont contribué à l’érosion de toute la côte Est de la ville. Cette érosion s’opère à une vitesse moyenne de 16,80 mètres par an dans la crique. Ainsi, Cotonou- Est comme toute la zone côtière du Bénin se caractérise par une anomalie climatique qui se

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Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 9 traduit par une décroissance pluviométrique d’Est en Ouest et des variations de température plus accusées qu’elle ne l’est en général sous les climats équatoriaux caractéristiques : on parle de climat subéquatorial. Ce climat est caractérisé par des périodes de chaleur et d’humidité successives. Les précipitations dans cette zone dépendent des mouvements du Front Intertropical (FIT), formés par la rencontre du vent humide de l’océan (alizé maritime ou mousson) avec le vent sec venant du Sahara (alizé continental).On dit que le FIT est le siège de toutes les perturbations atmosphériques qui entraînent les précipitations.

Les unités géomorphologiques de Cotonou-Est

La mise en place du littoral du Bénin résulte des oscillations du niveau marin en contact changeant avec les formations sédimentaires détritiques du Tertiaire communément appelées

« Continental Terminal » ou « Terre de barre ».

A partir du Pléistocène supérieur se sont succédées au Quaternaire la Transgression Inchirienne (35.000 ans BP à son maximum), la régression Ogolienne (18.000 ans BP à son maximum), la Transgression Nouakchottienne ou Flandrienne (600 ans BP à son maximum).

La transgression Nouakchottienne qui a suivi a donné naissance à une côte de submersion.

Tout au long, il s’est développé un système de dépôt de type île-barrière au plus large de la côte actuelle. La poursuite de cet épisode transgressif a poussé loin à l’intérieur des terres la limite des cordons littoraux mis en place à cette époque. Les plus anciens cordons se situent à ce niveau en arrière duquel ont pu se constituer les lacs et lagunes intérieurs (lac Ahémé étudié par Guilcher en 1959, lac Nokoué, lagune de Porto-Novo). Les dépôts lagunaires et alluvionnaires anciens se sont mis en place en ce moment, en relation avec le maximum d’expansion marine. Il faut souligner, à la suite de Lang et Paradis (1983), qu’en plus de cette influence de la géodynamique externe, il y a une dépression marécageuse et une série de plateaux en terre de barre. C’est exactement dans la plaine côtière qu’est située Cotonou-Est.

On y dénote deux (02) unités morphologiques : les cordons littoraux et les dépressions marécageuses (Figure 2).

(17)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 10 Figure 2 :Unités géomorphologiques de Cotonou-Est.

La figure 2 montre qu’il y a prédominance de cordons littoraux. En effet, ils sont caractérisés par trois grandes générations de cordons de sable séparées l’une de l’autre par des dépressions marécageuses. Ainsi, on distingue dans l’ordre et suivant les étapes de régression marine les cordons de sable jaune, les cordons de sable gris puis le cordon de sable brun.

Le sol

« Les cordons littoraux sont caractérisés par trois grandes générations de cordons de sable séparées l’une de l’autre par des dépressions marécageuses » (Oyédé, 1983).

On distingue dans l’ordre chronologique suivant les étapes de régression marine les cordons de sable jaune, les cordons de sable gris puis le cordon de sable brun.

- Les sables jaunes : ce sont des sables de toute première génération de cordon.

- Les sables gris ou blancs : Ce sont les sables de la deuxième génération de cordon encore appelée cordon subactuel. « Ce type de cordon s’étend sur environ 60% de la surface de Cotonou-Est » (Oyédé, 1983).

- Les sables bruns : Ce sont les sables de la dernière génération de cordon appelée cordon récent, cordon actuel ou encore cordon sud. C’est une bande de sable brun quartzeux à grains moyens où grossiers qui recouvre l’espace littoral.

(18)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 11 Du point de vue lithologique, les cordons littoraux sont essentiellement composés de sables.

Pluviométrie

Le Bénin, comme la plupart des pays de l’Afrique de l’ouest est sujet à une variabilité pluviométrique de plus en plus marquée. Cette variabilité se manifeste par une tendance générale à la baisse de totaux pluviométriques annuels et la survenance des années pluviométriques extrêmement sèches ou pluvieuses (Ogouwalé, 2004). Selon les données de l’ASECNA (2011), il se révèle la survenance des années excédentaires extrêmes à Cotonou- Est. Au cours de ces années, la hauteur pluviométrique annuelle tend à doubler de valeur moyenne (figure 3).

Figure 3 : Variations annuelles de la pluviométrie moyenne à Cotonou de 1971 à 2012 De l’analyse de la figure 3, on note une hausse tendancielle du niveau moyen de la mer depuis les années 71. Ce qui comporte un impact sur la hausse du niveau des eaux marines et dont l’érosion induite par ces eaux.

Humidité relative et température

Pour la période 1971-2011, les moyennes des minima et des maxima de l'humidité relative à Cotonou sont respectivement de 70 % et 94 % (ASECNA, 2011). Pour la même période, les températures moyennes mensuelles à Cotonou-Aéroport varient de 25,6°C en août à 28,9°C en mars avec une moyenne annuelle de 27,3 °C. Ces valeurs de températures sont légèrement en hausse par rapport à celles signalées par Lang et Paradis en 1977, soit 25°C en août à 28°C en mars avec une moyenne annuelle de 26,5°C dans le Bénin méridional jusqu'à la latitude d'Abomey. Les températures moyennes mensuelles dans Cotonou-Est sont présentées à travers la figure 4.

(19)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 12

22 23 24 25 26 27

J F M A M J J A S O N D

Température maximale mensuelle

Mois

Figure 4 : Variation de la température maximale moyenne à Cotonou de 1971 à 2011 On note ainsi une hausse des températures maximales du mois de Février au mois de Mai avec un pic de 26,3°C en mars.

Végétation

Les formations végétales sont pratiquement inexistantes à Cotonou et surtout en zone côtière ; cependant on peut distinguer un certain nombre de formations végétales bien tranchées :

 Quelques plantations de cocotiers en bordure de la côte ;

 une zone à végétation rare et clairsemée formée essentiellement d’halophytes sur le cordon littoral (Akomagni, 2006).

2.1.3 Démographie

Sur le plan démographique, la ville de Cotonou se désengorge progressivement aujourd’hui au profit des régions voisines ou banlieues de Sèmè-Podji et d’Abomey-Calavi. Elle a connu un accroissement de 7,7 % entre les recensements de 1961 et 1979. Cet accroissement s’est beaucoup ralenti ces dix dernières années passant de 5,4 % entre 1979 et 1992 à 2,17 % entre 1992 et 2002. La population de Cotonou dénombrée était de 665 100 habitants en 2002 suivant les résultats du 3ème Recensement Général de la Population et de l’Habitation de 2002 (RGPH3).

A elle seule, Cotonou-Est abrite 207.963 habitants répartis en 47.216 ménages en 2002 (INSAE, 2004).

Elle est constituée de gros villages suburbains essentiellement habités par une population qui s’adonne aux activités du secteur primaire (pêche, élevage et agriculture), du secteur

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Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 13 secondaire (zone industrielle de Cotonou) et du secteur tertiaire (commerce, transport, communication, …).

2.2 Cadre de stage

Notre stage s’est déroulé dans le Laboratoire d’Ecologie Appliquée (LEA). Le LEA est l’une des principales institutions de recherche sur l’aménagement et la conservation des ressources naturelles au Bénin. Le laboratoire est créé et dirigé par le Professeur Brice SINSIN, Chaire en Ecologie Tropicale, à l’Université d’Abomey Calavi au Bénin. Les activités menées sont : Aménagement et gestion des parcours naturels, Aménagement et gestion des écosystèmes forestiers, Aménagement et gestion des aires protégées, Suivi des espèces de flore et de faune endémiques et/ou menacées, Valorisation de l’ethnobotanique.

2.3 Méthodologie d’étude

La méthodologie mise en place pour la réalisation de cette étude est fonction des différents objectifs spécifiques. Pour chacun d’eux, il est adopté une démarche comportant des opérations menées de façon logique.

2.3.1 Matériel

Comme matériels utilisés pour la collecte des données on distingue :

 Une fiche d’enquête

 Appareil photo numérique pour les photos de terrain

 Cahier de prise de notes sur le terrain

 Moyen de déplacement (moto) 2.3.2 Méthodes

La stratégie adoptée afin de parvenir à l’atteinte des objectifs fixés se résume à :

 La recherche documentaire ;

 La collecte des données sur le terrain ;

 Le traitement des données

(21)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 14 2.3.2.1 Recherche documentaire

Recherche documentaire

Elle a consisté en une collecte d’informations à travers les ouvrages, les revues scientifiques, les travaux de recherche et les rapports qui ont trait à notre sujet, afin d’avoir une idée sur les études déjà menées dans le même sens. Les bibliothèques de l’EPAC, de l’UAC et bien des centres de documentation ont été mises à contribution.

2.3.2.2 Collecte des données Echantillonnage

 Observation

Elle s’est faite au cours des visites effectuées sur le terrain. Elle a permis d’observer la dynamique de l’érosion de la côte et de confirmer les informations recueillies auprès des populations.

 Enquêtes

Pour mener à bien cette étude, deux types de questionnaire ont été élaborés et soumis aux différentes populations cibles. Il s’agit de :

- Un questionnaire d’expert adressé aux personnes ressources, des services et directions dont la politique est afférente à la lutte contre l’érosion côtière au Bénin (14 entretiens structurés).

- Un questionnaire de type structuré adressé à la population riveraine (50 entretiens structurés).

Les enquêtes ont été réalisées dans les mois de juin et juillet 2014. A cet effet la collecte des données a concerné les quartiers de : DJEFFA, DONATIN, FINAGNON, ENAGNON, EKPE PLAGE, ZONE DES AMBASSADES, PK10, PLACODJI, QUARTIER JAK.

Le choix de ces quartiers est raisonné et tient compte des critères suivants : - L’ampleur de l’érosion côtière

- Le poids démographique et l’importance des activités économiques.

Les entretiens structurés concernent essentiellement les populations côtières les plus exposés le long de la côte. Le choix des personnes enquêtées est aléatoire et a permis de réaliser un échantillon stratifié de 64 personnes. Outre cet échantillon un focus groupe a été réalisé avec

(22)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 15 les associations de protection de la côte, composés de personnes ressources, sages, et notables.

Des calculs préalables ont permis de réalisé l’effectif enquêté comme l’indique le tableau 1 Tableau 1 : Répartition d’échantillon des quartiers enquêtés

Variable Modalité

Effectif enquêtés

Pourcentage

%

Quartier enquêtés

DJEFFA 8 12,5

DONATIN 10 15,62

EKPE PLAGE 8 12,5

ENAGNON 6 9,37

FINAGNON 4 6,25

PK10 8 12,5

ZONE DES AMBASSADES 10 15,62

PLACODJI 5 7,81

QUARTIER JAK 5 7,81

Total 64 011

Sexe

MASCULIN 30 46,87

FEMININ 34 53,12

Total 64 100

Source : Donnée d’enquête (HOUNYO, 2014)

Démarche pour l’évaluation de la dynamique du trait de côte de 1968 à 2006 suivant l’approche SIG

La démarche adoptée pour l’évaluation de l’évolution de trait de côte de 1968 à 2006 est expliquée par la figure 5. Les données disponibles pour cette évaluation sont :

- La carte topographique au 1/50.000, Porto-Novo 1d, feuille NB-31-XV-1d, réalisée à partir de la couverture aérienne verticale de 1956 par l’IGN-France ;

- Le plan topographique au 1/5.000 de Cotonou réalisée en 1981par IGN-France, feuilles 7,8, 10 et 11.

- Le plan d’occupation du sol de Cotonou au 1/15.000 réalisée par IGN-France en 1995.

- Les images Landsat MSS de 1974 de 80 m de résolution téléchargées sur le site GLCF - Les images Spot 5 de 2006 de 2,5m de résolution acquises au CENATEL-Bénin

(23)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 16

Figure 5 : Démarche pour l’évaluation de la dynamique du trait de côte de 1968 à 2006 suivant l’approche SIG

Calcul de la vitesse d’évolution du trait de côte (ligne de rivage)

L’évaluation de la vitesse d’évolution de la ligne de rivage à Cotonou-Est a été réalisée de 1968 à 2006. Le choix de cette période est dû aux données cartographiques et aux images satellites qui sont disponibles.

Vitesse d’évolution de la largeur de ligne de rivage en m/an

La vitesse est calculée en faisant le rapport entre la largeur de ligne de rivage érodée et le nombre d’années pour chaque période et pour la période 1968 à 2006.

Vitesse = Distance entre deux périodes consécutives / Nombre d’années entre les deux périodes

(24)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 17 Vitesse de perte de superficie en ha/an

La vitesse de perte de superficie en fonction du temps (en ha/an) est calculée suivant le rapport entre les superficies érodées et le temps entre deux années consécutives.

Vitesse = Superficie érodée entre deux périodes consécutives / Nombres d’années entre les deux périodes

2.3.2.3 Traitement et interprétation des données

Le traitement a concerné les données documentaires et celles issues des enquêtes, des guides d’entretien ainsi que les résultats des travaux cartographiques. Il s’est réalisé en plusieurs étapes. La première étape a consisté à la codification et élaboration d’un masque de saisie sur le logiciel CS Pro 5.01 pour la saisie des données. Après la saisie, les données ont été exportées vers le logiciel SPSS version 17 pour l’apurement et la tabulation. De même le tableur Excel a permis de construire les graphiques de présentation de donnée.

(25)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 18

CHAPITRE 3 : Résultats, Discussion et Suggestion

3.1 Résultats de l’étude

3.1.1 Résultats d’enquête auprès de la population

3.1.1.1 Principales causes de l’érosion de la côte à l’Est de Cotonou.

La perception sociale des principales causes de la dynamique côtière à l’Est de Cotonou est représentée à travers la figure 6.

Figure 6: Causes de la dynamique côtière selon les populations

D’après les populations et pour toutes les zones parcourues, la cause principale de la dynamique de la côte reste l’érosion qui se manifeste par l’avancée très rapide de la mer avec 60 % de réponses positive. Viennent ensuite la construction des Ports de Cotonou et de Lomé (16 %), les changements climatiques (12 %), les pratiques occultes dans la mer (4 %) et la perte de la végétation (8 %). Du point de vue des populations l’érosion du littoral est principalement due à la haute marée, à l’abondance des pluies, à la hausse du niveau marin et aux modifications faites par les activités humaines.

La perte de sédiment due à l’élévation du niveau de la mer en générale, puis la construction des infrastructures portuaires, apparaissent comme des causes premières de l’érosion côtière selon les populations enquêtées et qui expliquent pour une large part, la dynamique des sédiments du littoral. On pout conclure que la majorité de la population a une certaine maîtrise des causes de l’érosion et a identifié au moins une cause naturelle qui est l’élévation

60 16

12 8 4

Avancée de la mer

Construction des ports de Cotonou et de Lomé Changement climatique

Pratiques ocultes dans la mer

Perte de végétation

(26)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 19 du niveau de la mer et une cause anthropique qui est la construction du Port et de sa digue de protection.

3.1.1.2 Conséquences de l’érosion côtière selon les populations.

Suivant les enquêtes de terrain, la dynamique côtière induite par l’érosion accentuée, a des impacts sur les différents paliers de l’échelle sociale. Ainsi, elle affecte aussi bien le milieu de vie que les activités humaines. Par ailleurs, l’érosion côtière est la résultante de la disparition progressive des terres selon 95 % des répondants, ce qui entraîne la destruction de leurs habitats. De ces impacts du premier ordre découlent de nombreux autres impacts sur les activités économiques et sur le mode de vie des populations côtières ce qui entraîne la pauvreté.

En effet, les populations ont une perception assez divergente de la vitesse de l’évolution du trait de côte. On note cependant que ces points de vue évoquent en général les pertes de sédiments au niveau du littoral à des degrés d’appréciation divers. Ainsi, la majorité de la population (plus de 80 %) estime que chaque année, la côte connaît un déficit de sédiments allant à 30 m/an (tableau 2).

3.1.1.3 Estimation de la dynamique du trait de côte selon les populations

La dynamique sédimentaire s’explique en grande partie par le phénomène de l’instabilité du trait de côte dû à l’érosion. La perception des populations locales sur cette dynamique est représentée à travers le tableau 2.

Tableau 2 : Dynamique du trait de côte selon les populations

Sexe

Erosion côtière à Cotonou Est

Largeur de surface érodée Total 1 à 10 m 11 à 30 m 30 m et +

Masculin 7 13 3 23

Féminin 9 12 6 27

Source : Donnée d’enquête (HOUNYO, 2014).

De l’analyse de ce tableau, il ressort que la plupart des populations enquêtées (50 %) estime que la dynamique érosive est de 11 à 30 m ce qui entraîne la destruction des habitats et la

(27)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 20 perte des infrastructures. Pour 30 %, elle est de 1 à 10 m et pour une minorité (20 %) elle de 30 m et plus.

3.1.2 Résultats de l’enquête des personnes ressources

3.1.2.1 Les causes de l’érosion côtière

Selon les personnes ressources de la DLEC et des experts du projet de protection de la côte à l’Est de l’épi de Siafato, ce sont les actions combinées des agents naturels et anthropiques qui favorisent l’érosion et donc le recul des côtes. Les facteurs naturels liés à cette perte de sédiments sont expliqués à travers l’élévation du niveau de la mer, à la forme géomorphologique de la côte spécifique à l’ensemble du golfe de Guinée et au transit littoral qui fait déplacer les sédiments d’Ouest en Est (Togo vers le Bénin et du Bénin vers le Nigéria) ; l’évolution des paramètres dynamiques au niveau de la côte dû à l’augmentation de la marée entraînant une variation des vagues, de la vitesse du vent etc. Les causes anthropiques quant à elles sont liées à la construction du Port de Cotonou et des barrages sur les fleuves qui bloquent le transit du littoral ; l’occupation anarchiques des côtes ; la pollution et la mauvaise gestion des côtes. Selon eux l’eau avance en moyenne 15 m/an sur le littoral.

3.1.2.2 Conséquence de l’érosion côtière et impact des épis de protection

Tout comme les populations, les autorités ont aussi reconnu que l’érosion côtière a de nombreux impacts sur la vie des populations, sur les infrastructures et sur les activités menées dans le domaine côtier. Ainsi les impacts sur les populations sont les suivants : l’engloutissement des infrastructures érigées le long de nos côtes, la fermeture voire la disparition des voies, menace sur l’intégrité territoriale, destruction des habitations, l’inondation, la disparition des arbres (cocotiers et autres…), la restriction des espaces de loisirs et la destruction des hôtels entraînant progressivement la perte de l’usage récréatif des plages.

(28)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 21

3.2 Evaluation de la dynamique érosive dans Cotonou-Est suivant l’approche SIG

L’évaluation de l’érosion dans le secteur d’étude s’est faite par le suivi de l’évolution de la ligne de rivage.

3.2.1 Evaluation de l’évolution du trait de côte (ligne de rivage)

Elle s’est faite par l’évaluation de la vitesse d’évolution de la ligne de rivage de 1968 à 2006, la détermination de la vitesse de la largeur des surfaces érodées en m/an et la vitesse de perte de superficie en fonction du temps en ha/an de 1968 à 2006.

3.2.1.1 Vitesse d’évolution de la ligne de rivage à l’Est de Cotonou

La numérisation des lignes de rivage à chaque date à partir des Cartes et des images satellitaire obtenues ont permis d’estimer la vitesse d’évolution de la largeur du trait de côte ( Figure 7).

Figure 7 : Carte de la vitesse d’évolution de la ligne de rivage de 1968 à 2006

(29)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 22 L’analyse de la figure 7 révèle une dynamique du trait de côte durant la période d’observation. Cette dynamique se traduit par un recul assez poussé de la ligne de rivage donc, une perte substantielle de sédiment le long de la côte.

Les valeurs des largeurs de surfaces érodées se résument ainsi qu’il suit :

Tableau 3 : Les valeurs montrant les largeurs de surface érodées de 1968 à 2006

Source : CENATEL 2014

Pour mieux appréhender la variabilité des largeurs de surface érodées il a été établi la figure 8 montrant la variation de la largeur des surfaces érodées de la ligne de rivage.

Figure 8 : Variation de la largeur des surfaces érodées de la ligne de rivage de 1968 à 2006

De l’analyse de cette figure, il ressort que les valeurs des surfaces érodées varient d’une période à une autre. On peut remarquer ainsi que la période allant de 1981 à 1995 est celle qui a connu la plus grande évolution. En effet, la largeur de surface de la ligne de rivage dans cette période est de 396,43 m. Cette instabilité est confirmée par la vitesse de l’évolution de la ligne de rivage (figure 9).

0 100 200 300 400 500

1968-1974 1974-1981 1981-1995 1995-2006

largeur de surface érodée

Périodes

Surface érodée

Années Largeur de Surface érodée

1968-1974 116,93 m

1974-1981 164,62 m

1981-1995 396,43 m

1995-2006 215,77 m

1968-2006 906,98 m

(30)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 23 3.2.1.2Vitesse d’évolution de la largeur de ligne de rivage

Figure 9 : Variation de la vitesse d’évolution de la ligne de rivage de 1968 à 2006

L’analyse du graphique montre que la période de 1981 à 1995 demeure la plus grande avec 28,32 m et celle de 1968 à 1974 la plus faible avec 19,49 m. Ce qui prouve qu’il y a une nette instabilité de la vitesse de l’évolution de la ligne de rivage.

Pour mieux appréhender cette évolution il a été établi une corrélation entre le nombre d’année et les largeurs érodées. Elle consiste notamment à établir un nuage de points ou diagramme de dispersion, ensuite à établir une droite qui ajuste les données avec une équation de la droite (figure 10).

Figure 10 : Corrélation entre les nombres d’année et la largeur du trait de côte de 1968 à 2006.

19,49

23,52

28,32

19,62

23,87

0 5 10 15 20 25 30

1968-1974 1974-1981 1981-1995 1995-2006 1968-2006

Trait de côte

Période

Vitesse en m/an

(31)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 24 Il ressort de l’analyse de la figure que les nuages de points traduisant les largeurs érodées suivant les nombres d’années ne sont pas alignés sur la droite.

Le coefficient de corrélation R2 entre les deux variables est de 0,985. Ce qui traduit une très grande relation entre les largeurs érodées et les nombres d’années. L’équation qui traduit la relation est représentée par la droite de la courbe d’ajustement.

Y = 24,10x-1,43

Avec y la largeur de ligne de rivage érodée en mètre et x : le nombre d’années d’érosion. Une simulation du trait de côte peut donc être faite à partir de cette équation. De 1968 à 2006 la vitesse moyenne d’évolution du trait de côte est de 23,87 m/an.

3.2.1.3 Vitesse de perte de superficie érodée

La vitesse d’évolution des superficies érodées permet de mesurer l’ampleur de la dynamique des sédiments au niveau du littoral. Pour cela, il a été fait au prime abord, une estimation des surfaces érodées et le calcul des pourcentages par rapport à la période d’étude (figure 11).

Figure 11 : Pourcentage des superficies érodées suivant les périodes

Il est noté de l’analyse de la figure que les superficies érodées sont variables. La période 1981 à 1995 est celle qui a connu la plus grande superficie érodée avec 44 % de la superficie totale de la période d’étude.

(32)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 25 Les valeurs obtenues ont permis d’avoir les variations suivantes (figure 12)

Figure 12 : Vitesse de perte de superficie en fonction du temps de 1968 à 2006.

12,67 ha/an est la vitesse de perte la plus forte qu’a connu la période de 1981 à 1995.

Cependant, la période de 1995 à 2006 est celle qui a connu la plus faible vitesse de perte de superficie correspondante à 8,58 ha/an.

Pour établir une relation entre les périodes et les superficies érodées, une analyse de régression est réalisée sur les données obtenues lors des mesures. Il s’agit des nombres d’années et les superficies érodées.

La démarche a permis de réaliser le diagramme de dispersion ou nuage de points et une droite qui ajuste les données (figure 13).

Figure 13 : Courbe de dispersion et de corrélation entre le nombre d’année et la superficie érodée.

(33)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 26 De l’analyse de la figure, il ressort que les points ne sont pas alignés. Le coefficient de corrélation R2 est de 0,88 et donc traduit une forte relation entre le nombre d’année et les superficies érodées. Cette relation est exprimée par la droite de la courbe d’ajustement :

y

= 13,41x - 22, 43

Avec Y’ : la superficie érodée en hectare et X’ : Nombre d’années.

Le taux moyen de terrains érodés est de 10,66 ha/an pour la période 1968 à 2006.

Dans l’ensemble, il est à noter que la côte à l’Est de Cotonou connaît une dynamique avec comme élément fondamental l’érosion. C’est cette instabilité des sédiments qui explique la construction des épis de protection de la côte et de stabilisation des sédiments.

3.3 Evaluation des impacts de la construction des épis sur la dynamique littorale

3.3.1 Appréciation des impacts de la construction des épis selon les populations

Pour réduire les impacts de l’érosion côtière à l’Est du Port, l’Etat a entrepris des mesures de protection (les épis) de la côte. La figure 14 montre les différentes appréciations des populations enquêtées sur l’efficacité de la construction des épis.

Figure 14 : Appréciation de la construction des épis selon les populations

Il ressort de l’analyse de cette figure que 60 % des populations trouvent que les épis sont très bons car la vitesse de l’avancée de la mer a diminué ce qui leur permet de sauver leur habitation. 24 % des répondants trouvent que c’est bon car selon eux les épis permettent

60% 24%

4% 12%

0%

Très bon Bon Moyen Mauvais

Préconise autre chose

(34)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 27 vraiment de gagner en sédiment. Pour 12 % ils ne sont pas aussi satisfaits des épis car même si la vitesse de l’avancé de la mer a diminué, il continue de faire les mêmes dégâts du côté Est. 4 % des répondants trouve que la construction des épis ne résous pas le phénomène d’érosion côtière car les épis créent l’engraissement en amont et l’érosion en aval et ne fait que reporter le phénomène plus à l’Est ce qui est perceptible sur le terrain. Il en résulte en somme, que la construction des épis selon les populations est d’une importance très capitale sur la dynamique de l’avancée de la mer.

3.3.2 Evaluation des impacts du point de vue scientifique et technique

Pour évaluer les impacts de la construction des épis de protection de la côte, il a été établi un modèle conceptuel PEIR (figure 15) qui permet d’expliquer les conditions de leurs constructions et leurs effets sur la dynamique du littoral. Ceci afin de formuler des suggestions pour une gestion durable de la côte à l’Est de Cotonou.

P R

E I

Figure 15 : Modèle PEIR (Pression Etat Impacts Réponses) appliqué pour l’évaluation des impacts des épis de protection.

Facteurs :

- Changement Climatique - Construction du port et

des épis d’arrêt

- Construction des barrages - Evolution des paramètres

océanographiques au niveau de la houle, marée, vague

- Volonté politique - Construction des

épis de protection et des revêtements

Etat

- Occupation anarchique du littoral

- Elévation du niveau de la mer

- Instabilité de la dynamique côtière - Recule du trait de côte - Pollution dans la mer

- Perte d’importante superficie de terre - Perte des infrastructures

(hôtels, routes

internationales bitumée à grands frais

- Disparition des arbres (cocotiers et autres…) - Inondation

- Problème socio-

économique et sanitaire

(35)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 28 Architecture des épis

Les épis sont constitués de deux catégories d’éléments rocheux. Il s’agit : - De blocs de granites

- Puis de bétons armés structurés appelé techniquement X blocs d’une masse totale de 10 tonnes chacun.

Les ouvrages sont construits en enrochement et d’autres composés des deux matières. Au total, huit (8) épis sont érigés pour maîtriser le phénomène de l’érosion (Epi 0 à 7) et un revêtement de plage est fait le long de l’Hôtel El DORADO. La longueur des infrastructures (Tableau 4) permet un meilleur captage et dépôt de sédiment au niveau de la plage.

Tableau 4 : Longueur moyenne des épis de protection de la côte à l’Est de Siafato

Source : Projet de la protection de la côte à l’Est de l’épi de Siafato/DLEC NB : 1900 linéaires de protection de la côte à l’Est de l’épi de Siafato

Fonctionnement des épis

D’une façon générale, les épis constituent une alternative durable pour la lutte contre l’érosion côtière. Ils agissent sur deux niveaux de par la dimension assez impressionnante des ouvrages dont la longueur moyenne est d’au moins 200 m (tableau 4). Les épis sont construits selon des techniques bien définies ayant des caractéristiques de captage de sédiments.

D’une façon pratique, il y a du côté Ouest un engraissement des suites de captage de sédiments à l’Est. D’où l’érosion à l’Est du système de protection. C’est un piège à sable.

N° des Epis Longueur en m

Epi 0 302,9

Epi 1 350

Epi 2 185

Epi 3 185,5

Epi 4 202,7

Epi 5 231

Epi 6 221,1

Epi 7 221,1

TOTAL 1900

(36)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 29 D’une part la longueur de ces épis permet d’annihiler l’effet de côte et d’autre part, un captage plus rapide de sédiment et un dépôt en boucle. Les travaux effectués sur le terrain ont permis de gagner près de 80 à 100 m de plage. En somme, le dépôt des sédiments se fait de façon nette (photo 1)

Photo 1 : Dépôt de sédiment au niveau de l’Epi (0) El DORADO Cliché : HOUNYO Urice, 2014.

3.3.1 Impacts environnemental et hydrodynamique

L’évaluation de l’influence des épis de protection sur le milieu biologique et le milieu physique est le second pôle d’intérêt de la présente recherche.

En effet, les épis construits à Cotonou-Est ont un effet dynamique sur les vagues. Ce qui permet de modifier l’angle d’incidence des vagues, et qui du coup ralentissent l’effet d’érosibilité. Par ailleurs, les épis ralentissent le transit et limitent l’érosion par des recharges de sédiments qui compensent la perte due au transit résiduel. De même, les épis alimentent la plage en sable et maintiennent la dynamique entre les apports et les départs de matériaux. Ils permettent ainsi un apport détritique important et favorisent la sédimentation. En somme, il s’agit d’une alternative qui permet de stabiliser l’érosion de la plage et donc, l’évolution accélérée du trait de côte.

3.3.2 Limite du fonctionnement des épis

Les travaux de terrain ont permis de réaliser que les épis dans leur rôle de protection, ne font que déplacer le phénomène dans les parties non protégées.

Les épis dénaturent le paysage naturel et permettent l’accélération de l’érosion d’autres points. D’où l’importance de protéger tout le long du littoral.

(37)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 30

3.4 Discussion

3.4.1 Analyse de la perception sociale sur la dynamique côtière

Des différentes enquêtes menées sur le terrain, il ressort que la plupart des habitants de la zone côtière ont la certitude que le cordon littoral revêt un aspect dynamique. Cette dynamique est entre autre caractérisée par un recul du trait de côte dû pour une large part à l’érosion et entraînant l’amincissement de la plage. Ainsi, il a été évoqué des phénomènes tels que : les inondations côtières et la variabilité du climat comme éléments majeurs qui entrainent l’érosion donc, le recul du trait de côte. En effet, plus de 60 % de la population ont la certitude que ces différents phénomènes expliquent la dynamique observée aujourd’hui sur nos côtes. Cette assertion est largement partagée par divers scientifiques. (Paskoff, 1993) a dans son travail, évalué le niveau de perception social dans le processus d’érosion. Il a aussi relevé des aspects comme la montée du niveau moyen de la mer et bien des phénomènes naturels comme les changements climatiques avec tous ses corollaires sur les composantes de l’environnement (hydrosphère, lithosphère, géosphère, etc.)

Dans le même sillage, pour les autorités administratives, le processus entraînant la dynamique sédimentaire est la houle incidente génératrice d’une force tangentielle orientée d’Ouest en Est entraînant un transit littoral. L’érosion côtière, l’inondation côtière, l’élévation du niveau de la mer sont autant de phénomènes qui touchent la morpho-dynamique du littoral avec une large part accordée à l’érosion. Par ailleurs, de nombreuses populations y vivent et contribuent à cette instabilité de la côte.

3.4.2 Estimation de la relation avec les données scientifiques.

Selon les perceptions de la population et des autorités administratives ayant en charge la gestion des côtes, l’érosion est en somme due aux phénomènes naturels qui sont la résultante des actions de l’homme. Ce que partage Baudoin (2012) qui estime que l’érosion découle de l’action conjuguée des phénomènes naturels et anthropiques. Les travaux de Oyédé et al., (2007) s’inscrivent dans cette logique en stipulant que l’érosion côtière, les inondations temporaires etc. sont la résultante du déséquilibre des écosystèmes côtiers, des changements climatiques et autres phénomènes naturels extrêmes, ce qui conduit au recul exponentiel de la ligne de rivage. Dans le même ordre d’idée, (Paskoff, 1993) ajoute parmi les causes naturelles de la dynamique de l’érosion le fait qu’elles sont liées aux caractéristiques propres aux

(38)

Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 31 littoraux Ouest-Africain « C’est un ensemble de cordon de sables grossiers et moyens sujet à un fort transit ». Il fait enfin une liste des causes naturelles au nombre desquelles :

- « L’élévation actuelle du niveau de la mer à l’échelle globale qui touche aussi les côtes ouest africaines » (Paskoff, 1994 ; cité par Adam, 1996).

- « Les fortes tempêtes saisonnières génératrices des effets très catastrophiques notamment sur les secteurs de la côte en équilibre dynamique » (Boko, 1988).

- « L’existence, même faible, d’autres facteurs naturels de risque comme les glissements de terrain est également à prendre en considération compte tenu de l’importance de la demande de terrain pour diverses constructions à caractère économique sur le littoral » (MEHU et ONUDI, 1998).

De plus il ressort que leur zone (secteur d’étude) est la zone la plus soumise à l’érosion par suite de la construction des ouvrages du Port Autonome de Cotonou. Les travaux de Oyédé et al., (2007) révèlent à juste titre qu’à l’Est on note une érosion remarquable permanente liée à un déficit de sable drainé par la dérive littorale et dont la répartition se trouve perturbée par l’épi d’arrêt de la jetée Ouest du Port. Cette assertion est confirmé par les recherches de (Kaki et al., 2011) sur l’évolution de la côte béninoise entre 1963 et 2005 qui révèlent que la zone juste à côté de l’Est du Port montre une érosion intense.

Selon les logiques sociales, l’estimation de l’évolution de la largeur de trait de côte à l’Est Cotonou est en moyenne de 11 à 30 mètres par an. Les observations de CENATEL à travers la figure 7 montrent que toutes les années, l’érosion entraîne une perte importante de sédiments. Cette perte entraîne une dynamique érosive qui peut aller jusqu’à environ 23 m par an. Ce qui explique un recul assez fort de la zone de plage avec comme corollaire la perte d’infrastructures comme le montrent les photos ci-après.

Photo 2 : Perte d’infrastructures à Donatin (Cotonou-Est) Cliché : HOUNYO Urice, 2014.

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Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 32 Par ailleurs, cette valeur estimée par la population s’inscrit dans la droite ligne des recherches effectuées par Tèka et Vogt (2010) qui ont identifié l’érosion côtière comme facteur entre autre, entraînant la dynamique du littoral avec près de 15 m comme dynamique érosive par an.

Les observations de (Dégbé et al., 2010) prouvent que les taux de recul de la ligne de rivage sont relativement importants et conclu qu’à l’Est immédiat de l’épi Est, on a perdu plus de 650 m de largeur de bande de terre depuis 1963, soit un taux moyen d’érosion de plus de 15 m/an. Ces valeurs sont identiques à celles de Tèka et Vogt (2010), Codjia et Domingo en 1998 qui est de 15-16 m/an et Quenum en 2004 qui est de 14,16 m/an. Par contre elles sont différentes des nôtres qui donnent une vitesse d’évolution de la ligne de côte de 23,87m/an en moyenne pour la période de 1968 à 2006.

En outre, notre valeur est aussi très élevée par rapport à celle indiquée par le rapport NEDECO en 1983 qui est de 12 m/an et celle trouvée par Lawani en 2001 qui est de 12 m/an entre 1961 et 2001. Il faut remarquer que ces auteurs ont utilisé des formules mathématiques pour obtenir les dites valeurs.

Aucune valeur n’a pu être estimée de façon objective par les populations en ce qui concerne la superficie érodée par année. Néanmoins, des travaux effectués suivant l’approche SIG, le taux moyen de terrains érodés est de 10,66 ha/an pour la période 1968 à 2006. Cette valeur est très faible par rapport à celle obtenue par Quenum en 2004 qui est de l’ordre de 72,94 ha/an pour la période 1956-2002. Par contre elle est très proche de celle obtenue par Lawani en 2001 qui est de 10,5 ha/an pour la période 1961-2001.

La comparaison entre les données scientifiques sur la dynamique côtière et les perceptions des communautés côtières permet de constater qu’il existe une très grande relation. En somme, le rythme de la ligne de rivage à Cotonou-Est est caractérisé par une évolution très rapide. Cette évolution est due à des facteurs naturels (vagues, courants, dérive littorale, vents, etc.) exacerbées par des facteurs humains (constructions diverses : ports, barrages, bâtiments et autres infrastructures). La moyenne actuelle est de 23,87 m/an de largeur érodée et de 10,66 ha/an de superficie érodée. D’où, les mesures prises par l’Autorité centrale en construisant les épis de protection et qui, selon ces communautés s’avère salvatrice.

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Présenté par Urice A. HOUNYO Gen/EPAC/UAC 33 3.4.2 Analyse des impacts de la construction des épis sur la dynamique littorale

La protection des côtes à l’Est de Cotonou a permis de relever un impact positif sur le phénomène d’érosion. Selon les populations, les associations de défense de la plage, les autorités administratives, la construction des épis a considérablement diminué l’effet de facteurs morpho-dynamiques. Ce qui a permis de gagner en plage. Cette assertion est largement soutenue par (Basco, 2006) qui stipule que l’aménagement rocheux le long des littoraux modifie la dynamique érosive par le phénomène de réfraction et de diffraction des vagues autour des structures.

En somme, les populations et les auteurs sont unanimes quant au rôle de protection que jouent les épis sur la dynamique de l’érosion.

3.5 Mesures permettant une gestion durable de la côte à l’Est de Cotonou

Pour une gestion durable de la côte à l’Est de Cotonou, il est suggéré quelques mesures suivantes :

- Continuer les épis tout au long de la plage jusqu’à la frontière Nigéria ; - Injecter du sable au côté Est des épis tous les dix ans ;

- Elaborer une politique de gestion de la côte béninoise pour maîtriser le phénomène de l’érosion côtière en votant la loi littorale ;

- Initier des projets régionaux ;

- Poursuivre la réalisation d’autres projets de protection de la côte béninoise ;

- Effectuer des travaux d’entretien pour maintenir les épis dans leur fonctionnement ; - Effectuer des revêtements rocheux le long des zones à haut risque à Cotonou-Est ; - Assurer un suivi de la dynamique côtière. Le suivi morpho-dynamique permet de

mieux comprendre le fonctionnement littoral afin d’adapter au contexte local les solutions de remédiation de l’érosion. Le suivi permet également d’appréhender les effets des aménagements ou des méthodes de protection mises en œuvre.

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