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Submitted on 1 Jan 1963
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Probabilité de sortie des électrons piégés dans un sulfure de zinc phosphorescent à diverses températures
Jean Saddy
To cite this version:
Jean Saddy. Probabilité de sortie des électrons piégés dans un sulfure de zinc phosphorescent à diverses températures. Journal de Physique, 1963, 24 (3), pp.199-202. �10.1051/jphys:01963002403019900�.
�jpa-00205448�
PROBABILITÉ DE SORTIE DES ÉLECTRONS PIÉGÉS
DANS UN SULFURE DE ZINC PHOSPHORESCENT A DIVERSES TEMPÉRATURES Par JEAN SADDY,
Laboratoire de Luminescence, Faculté des Sciences de Paris.
(avec la collaboration technique de Mlle M.-C. HUARD)
Résumé.
2014On
asuivi à diverses températures le déclin d’un sulfure de zinc phosphorescent.
Après avoir décomposé
enexponentielles la loi de déclin de manière à remonter à la distribution des pièges à électrons,
on apu montrer que la durée de vie des électrons piégés satisfait bien à la
«
loi fondamentale de sortie des pièges » (formule (1) du texte). Détermination des constantes
numériques figurant dans cette loi. Discussion.
Abstract.
2014We have made
astudy of the decay law
on aphosphorescent sample of zinc sulphide at different temperatures. We then made
ananalysis of the decay in order to obtain
the distribution of the trapped electrons : it then became possible to show that the
meanlife of
the electrons in the traps follows the " fundamental law of escape from the trap
"(formula (1) in
the text). Numerical values of the parameters occuring in this formula. Discussion.
PHYSIQUE 24, 1963,
Pour expliquer la phosphorescence d’un ZnS(Cu) préalablement excité par les rayons ultra-violets,
on admet que les électrons responsables de cette phosphorescence sont momentanément capturés
dans un niveau d’énergie métastable appelé piège,
d’où ils ne peuvent sortir que par absorption d’une énergie E empruntée, sous forme de phonons, au
milieu cristallin. E est désignée sous le nom de
«
prof ondenr de piège
».Si l’on admet que les énergies d’agitation ther- mique des électrons dans les pièges de profondeur E
se répartissent entre ces différents pièges suivant
la loi de Maxwell-Boltzmann, la probabilité p de sortie de l’électron par unité de temps est [1] :
ak - constante de Boltzmann.
T = température absolue.
ï =
1 /p est la durée de vie moyenne de l’électron dans le piège.
Cette hypothèse suppose la sortie des pièges très
lente devant la durée d’établissement de la répar-
tition d’équilibre, de façon que cette répartition ne
soit pas sensiblement perturbée [2]. Le facteurs est une fonction de E et de T, mais on admet géné-
ralement que sa variation est très lente en compa- raison de celle de l’exponentielle et l’on pose par suite s
=constante en première approximation.
Nos résultats confirment d’ailleurs la validité de cette
aapproximation.
Randall et Wilkins [1] ont proposé : s
=108±1 (seconde)-1 pour les sulfures cristallins ZnS, CaS
et SrS, et s
=109,5 (seconde)-1 pour les halo-
génures alcalins KCI(11). On pose généralement
s
=108 ou 109 (seconde)-1, c’est-à-dire que, pour
rendre compte des durées de phosphorescence coin- prises entre quelques secondes et quelques heures,
il faut admettre l’intervention de pièges de pro- fondeurs comprises entre 0,5 et 0,75 eB.
La formule (1) est à la base de l’interprétation
des phénomènes de déclin de la phosphorescence
ou de la photoconductibilité, ainsi que de la ther-
moluminescence, mais il n’en existe guère de véri-
fications directes. En pratique, on postule la vali-
dité de la formule, et l’on constate que, ce faisant,
on ne rencontre pas de contradictions.
La vérification de (1) serait immédiate si le déclin suivait la loi simple :
’(t)
=intensité de la luminescence un temps t après la fin’ de l’excitation.
ï
serait alors la durée de vie moyenne de l’émis- sion lumineuse.
Bünger et Flechsig [3] avaient ainsi trouvé que
quelques échantillons de KCl(Tl) satisfaisaient à (2),
avec le choix suivant des con’stantes :
Mais en général le déclin de la phosphorescence
ne satisfait nullement à une loi exponentielle simple
du fait de l’intervention de nombreux groupes de
pièges de profondeurs variées. La recherche de la distribution de ces pièges se fait selon la méthode suivante [4] : les courbes expérimentales de déclin
sont traduites par une formule en somme de termes
exponentiels :
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01963002403019900
200
Cette formule (3) constitue une approximation
de la formule théorique :
noT = nombre de pièges initialement remplis dans
l’intervalle de vies comprises entre et "L" + dT.
Chaque ïi dans (3) représente une moyenne des vies dans un certain intervalle de la distribution des pièges. On peut ainsi remonter des coefficients de la formule empirique (3) à la distribution no,,:
des vies r, puis par (1) à celle n°,E des profon-
deurs E. Pour un groupe déterminé de pièges cette répartition a une allure gaussienne et l’on peut
caractériser chaque groupe par la profondeur Em la plus probable de la distribution. Dans ces condi-
tions, la vérification de la loi (1) s’effectue comme
suit :
.On observe le déclin à une température fixe T°K, puis on en déduit la distribution not des vies t,
comme expliqué ci-dessus. On porte alors sur un graphique le produit no-r. "L" en fonction de log T.
D. Curie a en effet montré [5] que l’on obtient ainsi
une distribution gaussienne identiqlie à celle des profondeurs noE, à un changement d’échelle près.
Ce produit not.t est maximum pour une certaine vie ïm. On admet que Tm est précisément la vie du piège de profondeur Em à la température où l’on a
étudié le déclin (fig. 1).
FIG. 1.
-Graphique no’t. ’1"
enfonction de log
’1".En opérant successivement à diverses tempé- ratures, on doit trouver des valeurs de Tm qui véri-
fient la formule :
soit :
Le graphique log Tm en fonction de 11 T doit être
linéaire et l’ordonnée à l’origine donne la valeur de s ( fcg. 2).
Une première étude faite par D. Curie [5], mais
sur C;aS(Bi) et non sur ZnS(Cu), donne effecti- vement une loi linéaire, avec une valeur de s de
l’ordre de 101° à 10 10,5 s-1, donc supérieure à
celle donnée par Randall et Wilkins (108 ou 109 s-I)
Randall et Wilkins opéraient par analyse de la
courbe de thermoluminescence ; à l’intensité de thermoluminescence à chaque instant contribuent simultanément de nombreux pièges de profondeurs diverses, et l’on ne peut pas isoler la contribution de l’un de ces pièges comme le permet la méthode
exposée ici pour le déclin.
FIG. 2.
-Graphique log Tm
enfonction de yT.
Pour obtenir une vérification suffisamment pré- cise, il est nécessaire d’opérer à un nombre de tem- pératures aussi grand que possible, séparées par des intervalles de 5° à 10° par exemple. J’ai utilisé le sulfure de zinc activé au cuivre qui m’a déjà
servi dans un travail précédent [6] ; ce produit a
été choisi parce que sa distribution de pièges ren-
ferme un groupe unique dans le domaine des durées de vie correspondant à la phosphorescence visible (de l’ordre de la minute à la température ordinaire).
J’ai opéré à huit températures, depuis 20 °C jusqu’à
80 °C ; mais à partir de 80 °C le produit commence
à s’altérer, aussi n’ai-je pas tenu compte du point correspondant à cette température. Les résultats sont indiqués dans le tableau ci-joint et la figure 3.
DURÉE
DE VIE(CORRESPONDANT
AUMAXIMUM
DE LA
DISTRIBUTION
DESPIÈGES)
A
DIFFÉRENTES TEMPÉRATURES
Le tracé de la droite a été déterminé d’abord par
interpolation graphique, puis par la méthode des moindres carrés. Les résultats sont en bon accord et donnent :
s