mp* 20-21 : DTL5
09/01/2021
A lire attentivement avant de commencer à travailler :
Pour une fois, pas de choix.
Deux problèmes : une partie d’un énoncé Mines, et un énoncé Centrale presque complet.
L’ensemble est évidemment très long, ce qui permet de trouver à bien travailler pendant le temps imparti.
Il est conseillé de commencer par l’énoncé Mines.
Si vous y pensez et si ça ne vous conduit pas à faire une copie double avec 3 pages blanches, c’est bien de rendre Mines et Centrale sur deux copies séparées.
Problème 1 (Mines)
Dans ce problème, toutes les variables aléatoires considérées sont réelles et dis- crètes, définies sur un espace probabilisé (Ω,A, P). Soit α > 0, on dit qu’une variable aléatoireX est α-sous-gaussienne si :
∀t∈R, E(exp(tX))≤exp α2t2
2
.
On rappelle la notation : ch(t) = exp (t)+ exp (−t)
2 .
1) Montrer que pour tout t ∈ R, on a ch(t) ≤ exp t2
2
. On pourra au préalable rappeler le développement de la fonction ch en série entière sur R.
2) Soitt∈R. Démontrer que six∈[−1,1], on a l’inégalité de convexité : exp(tx)≤1 +x
2 exp(t) +1−x
2 exp(−t).
3) Soit X une variable aléatoire réelle bornée par 1 (|X| ≤ 1) et centrée (E(X) = 0). Montrer queX est1-sous-gaussienne.
En déduire que siX est bornée parα >0(|X| ≤α) et centrée, alors elle estα-sous-gaussienne.
4) SoitX1, . . . , Xn des variables aléatoires mutuellement indépendantes et α-sous-gaussiennes, etµ1, µ2, . . . , µn des nombres réels tels que
n
X
i=1
(µi)2= 1.
Montrer que la variable aléatoire
n
X
i=1
µiXi est aussiα-sous-gaussienne.
5) Soit X une variable aléatoire α-sous-gaussienne etλ > 0. Montrer que pour toutt >0:
P(X ≥λ)≤exp α2t2
2 −tλ
.
En déduire que :
P(|X| ≥λ)≤2 exp
− λ2 2α2
.
Dans la suite du problème, on admet qu’une variable aléatoireX à valeurs dans N est d’espérance finie si et seulement si la sériePP(X ≥k)converge et que dans ce cas :
E(X) =
+∞
X
k=1
P(X ≥k).
6) Si X est une variable aléatoire à valeurs dans R+, montrer que X est d’espérance finie si et seulement si la série de terme général P(X ≥k) converge et que dans ce cas :
+∞
X
k=1
P(X≥k)≤E(X)≤1 +
+∞
X
k=1
P(X ≥k)
On pourra pour cela considérer la partie entièrebXc.
Pour touts∈]1,+∞[, on noteζ(s) =
+∞
P
k=1
k−s.
7) Soit X une variable aléatoire α-sous-gaussienne et β >0. Montrer que pour tout entierk >0:
P
exp
β2X2 2
≥k
≤2k−η
où on a posé η=α−2β−2.En déduire que siαβ <1, la variable aléatoire exp
β2X 2 2
est d’espérance finie majorée par 1 + 2ζ(η).
Problème 2 (Centrale)
Le problème étudie quelques propriétés de variables aléatoires réelles finies de la forme
n
X
k=1
akXk, où lesaksont des réels et lesXk sont des variables aléatoires mutuellement indépendantes à valeurs dans{1,−1}.
La première partie établit des résultats sur des intégrales, utilisés dans les parties suivantes.
À partir de la deuxième partie, on suppose donnée une suite(Xn)n∈N∗ de va- riables aléatoires mutuellement indépendantes définies sur un espace probabilisé (Ω,A, P), à valeurs dans{1,−1} et vérifiant
∀k∈N∗, P(Xk= 1) =P(Xk=−1) = 1 2
I Suites et intégrales
I.A - Étude d’une intégrale à paramètre Pour x∈R+ , on pose
f(x) = Z +∞
0
1−cost t2 e−xtdt
I.A.1) Montrer que f est définie et continue sur [0,+∞[ et de classe C2 sur ]0,+∞[.
I.A.2) Déterminer les limites def etf0 en+∞.
I.A.3)Exprimerf00sur]0,+∞[à l’aide de fonctions usuelles et en déduire que
∀x >0, f0(x) = ln(x)−1
2ln(x2+ 1) I.A.4) Montrer
( ∀x >0, f(x) =xln(x)−21xln(x2+ 1)−arctan(x) +π2 f(0) = π2
I.A.5) Montrer
∀s∈R, |s|= 2 π
Z +∞
0
1−cos(st) t2 dt I.B - Étude d’une suite d’intégrales
Dans cette section, on étudie la suite(un)n∈N∗ définie par
∀n∈N∗, un= Z +∞
0
1−(cost)n t2 dt
I.B.1)Justifier l’existence de la suite(un)n∈N∗ et préciser la monotonie de la sous-suite (u2n)n∈N∗.
I.B.2)Montrer queu1=u2= π2. I.C - Calcul d’un équivalent de un
I.C.1)Montrer que
∀n∈N∗, un=
√n 2√
2vn avec vn = Z +∞
0
1− cos(p
2u/n)n u√
u du
I.C.2)Montrer que
∀(n, u)∈N∗×]0,1], 1−
cos(p
2u/n)n ≤u [On pourra par exemple calculer la dérivée de l’applicationu7−→
cos(p
2u/n)n sur]0,+∞[, et montrer que cette dérivée est majorée en valeur absolue par 1.]
I.C.3)Montrer que la suite(vn)n∈N∗ admet une limite finielvérifiant l=
Z ∞
0
1−e−u u√
u du I.C.4)On admet la relation
Z ∞
0
e−u
√udu=√ π.
Conclure queun∼ rnπ
2 .
II Autour du pile ou face
Dans cette partie, comme il est indiqué dans le préambule, on considère une suite (Xn)n∈N∗ de variables aléatoires mutuellement indépendantes, à valeurs dans{1,−1}et telles que, pour tout k∈N∗,
P(Xk = 1) =P(Xk=−1) = 1 2 Pour toutn∈N∗, on poseSn =X1+· · ·+Xn.
L’espérance d’une variable aléatoire réelle finieZ est notéeE(Z)et sa variance V(Z).
II.A - Étude de E(|Sn|)
II.A.1)Déterminer l’espérance et la variance de Sn.
II.A.2)SoitSetTdeux variables aléatoires réelles finies indépendantes définies sur(Ω,A, P). On suppose queT et −T ont même loi.
Montrer queE(cos(S+T)) =E(cos(S))E(cos(T)).
II.A.3)On considère la fonctionϕndeRdansRtelle queϕn(t) =E(cos(Snt)) pour tout réelt.
Montrer queϕn(t) = (cost)n pour tout entiern∈N∗ et tout réelt.
II.A.4)Montrer, pour tout n∈N∗,E(|Sn|) = 2 πun.
On utilisera l’expression intégrale de la valeur absolue obtenue à la question I.A.5.
II.A.5)Déduire de la question précédente que, pour toutn∈N, u2n+1=u2n+2. On pourra commencer par montrer
|S2n+2|=|S2n+1|+1S2n+1>0X2n+2−1S2n+1<0X2n+2
où1Aest le fonction indicatrice de l’évènementA.
II.B - Étude de Sn
n
On se propose de démontrer que la suite Sn
n
n∈N∗
converge presque sûrement vers 0, c’est-à-dire qu’il existe un événement négligeableZ ∈ Atel que
∀ω∈Ω\ Z, Sn(ω)
n −→
n→∞0 Pour toutn∈N∗, on pose
Un= Sn
n 4
et Zn=
ω∈Ω, ∃k≥n, Uk(ω)≥ 1
√ k
II.B.1)Montrer queE(S4n) = 3n2−2npour toutn∈N∗. II.B.2)Montrer que, pour toutn∈N∗,P
Un≥ 1
√n
≤ 3 n3/2. II.B.3)Montrer queZn∈ Apour toutn∈N∗ et que lim
n→+∞P(Zn) = 0.
II.B.4) En considérant Z = \
n∈N∗
Zn, montrer que Sn
n
converge presque sûrement vers0.
III D’autres sommes aléatoires
On conserve la suite (Xn)n∈N∗ de la partie précédente et on considère de plus une suite(an)n∈N∗ de réels positifs ou nuls. Pour toutn∈N∗, on pose Tn=
n
X
k=1
akXk.
III.A - Étude de E(|Tn|)
III.A.1)Montrer que la suite (E(|Tn|))n∈N∗ est croissante.
III.A.2)Montrer que si la sérieX
a2nest convergente, alors la suite(E(|Tn|))n∈N∗
est convergente.