HAL Id: jpa-00206542
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Submitted on 1 Jan 1967
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Transition supraconductrice et magnétorésistance en champ faible d’un échantillon monocristallin de niobium
à 4,2 K
G. Perriot
To cite this version:
G. Perriot. Transition supraconductrice et magnétorésistance en champ faible d’un échan- tillon monocristallin de niobium à 4,2 K. Journal de Physique, 1967, 28 (5-6), pp.472-480.
�10.1051/jphys:01967002805-6047200�. �jpa-00206542�
TRANSITION SUPRACONDUCTRICE ET
MAGNÉTORÉSISTANCE
EN CHAMP FAIBLE D’UNÉCHANTILLON MONOCRISTALLIN
DE NIOBIUM A4,2
oKPar G.
PERRIOT,
Service de Physique du Solide et de Résonance Magnétique, Centre d’Études Nucléaires de Saclay.
Résumé. 2014 La variation de la résistance
électrique
d’un monocristalcylindrique
de niobiuma été étudiée, à 4,2 oK,
depuis
le début de la transitionsupraconductrice jusqu’à
80 kilo0153rsteds.Les
champs critiques Hc2 et Hc3
ont été déterminés. On a étudié l’influence de la densité de courant, del’angle champ-courant,
del’anisotropie
cristalline et de lamagnétorésistance
sur latransition
supraconductrice.
Les lois desmagnétorésistances
transversale etlongitudinale
ontété déterminées dans le domaine des
champs
faibles.Abstract. 2014 We
report
thestudy
of the electrical resistance of a niobiumsingle crystal,
at 4.2 °K, from the
beginning
of thesuperconductiving
transition to 80 kilo0153rsteds. Critical fieldsHc2
andHc3
have been determined. Influences onsuperconductiving
transition of currentdensity,
field-currentangle, crystal anisotropy
andmagnetoresistance
have been studied.Variation laws of low field transverse and
longitudinal magnetoresistance
have been determined.Introduction. - Le niobium est un
supraconduc-
teur de type II dont les
champs critiques HC2
etHC3
sont
susceptibles
d’etreanisotropes
comme lamagn6-
tor6sistance dans 1’6tat normal. Dans cet
article,
nouspr6sentons
les résultats d’essais destines a mettre cetteanisotropie
en evidence. Au cours desexperiences,
nousavons 6tudi6 la transition resistive en faisant varier la densite de courant et
1’angle champ-courant,
et d6ter-min6 les
champs critiques HC2
etHC3’
Une valeuranormalement 6lev6e du
champ critique HC3
nous aamenes a
explorer
laregion
ou le metal devient nor-mal. Nous avons mesure la
magnetoresistance jusqu’a
80
kilooersteds,
mais la faiblepuret6
du cristal nepermettait
pas d’atteindre laregion
deschamps
6lev6s(w,,r > 1)
et par la d’obtenir desrenseignements
surla surface de Fermi.
N6anmoins,
les elements d’infor- mation sur lespropri6t6s galvanomagnétiques
du nio-bium 6tant tres rares
[1], [2], [3], [4], [5],
nous avonsdetermine les lois de variation de la
magnetoresistance
en
champ
faible.I. Donndes
ezpdrimentales.
- L’échantillon dontnous
disposions
pour cette etude 6tait un monocristalcylindrique
de25,4
mm delong
et de3,3
mm dediam6tre,
obtenu par fusion de zone. L’6tude auxrayons X a montre que la direction
[110]
faisait unangle
de(8 ± 0,5)°
avec 1’axe du cristal.Les mesures de tension et de resistance ont 6t6 effectuées par la m6thode
classique d’opposition ;
acet
effet,
nousdisposions
de deuxpotentiomètres ayant respectivement pour sensibilites
10-7 V et 10-8 V.La resistance de 1’6chantillon 6tait d6termin6e par
comparaison
avec une resistance etalon en s6rie et enfaisant passer le courant dans les deux sens pour 6li- miner les forces électromotrices
thermoélectriques.
Lecourant arrivait par les deux extrémités de 1’echantil- lon serr6es dans des
pieces
en laiton. Lesprises
detension 6taient r6alis6es par deux rubans de
platine
de
0,3
mm delarge
serr6s autour ducylindre,
s6lec-tionnant ainsi une
region
centrale de 12 mm delong.
Le cristal avait subi une
attaque chimique
avant lesexperiences.
Dans laregion utile, l’écart
a lacylindri-
cite ne
d6passait
pas 10 microns sur le rayon.Le tableau I donne les valeurs du
rapport RT
dela resistance a 295 OK a la resistance a la
temperature T,
ainsi que la valeur absolue P T de la r6sistivit6.
TABLEAU I
Les
impuretes presentes
dans 1’echantillon(carbone,
gaz
dissous,
tels que0, H, N)
sontprobablement responsables
du faiblerapport
de r6sistivit6 r6siduellepuisque
les rayons X n’ont pas mis en evidence une structure cristallinemosaique.
Les mesures dans les
champs
6lev6s ont ete effectuéesavec la bobine de 10 teslas de
Saclay.
Leschamps
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01967002805-6047200
473
faibles ont ete
produits
par des électro-aimants et desbobines ;
1’erreur de mesure dans ce domaine 6tait de 1’ordrede ±
2%.
II. Transition
supraconductrice.
- I I . A. RESTAU-RATION DE LA RESISTANCE
ELECTRIQUE
- CHAMP CRI-TIQUE
HC28
- II . A .1. Determination duchamp
cri-tique HC2.
- Lesphénomènes physiques
dont le supra- conducteur est lesiege
6tant fondamentalement diff6rents depart
et d’autre deH,,,
onpeut
faireapparaitre
cechamp
en déformant suffisamment les courbes de transition r6sistives a 1’aide d’unerepre-
sentation en coordonn6es
semilogarithmiques.
Lesfigures
1 a et 1 brepr6sentent respectivement
latransition en
champs longitudinal
et transversal sousdiverses densités de courant. Nous avons
pose
r =
RIRN, RN
6tant la valeur de la resistance elec-trique
a 1’6tat normal. On voitapparaitre
surchaque figure
deuxregions s6par6es
par une droite verticaled’origine HC2. Compte
tenu des erreurs de mesured’une
part
et de determination sur lesfigures
1 a et 1 bd’autre part, on
peut assigner
auchamp critique
lavaleur
Hc2
= 2900 d=
100 oersteds.I I. A. 2. Forme des courbes de transition. - Dans tout ce
qui suivra,
les indicesII
et 1 caractériserontrespecti-
FIG. 1 a. - Courbes de transition. -
Champ longitudinal.
FIG. 1 b. - Courbes de transition. -
Champ
transversal.vement les deux
configurations
0 = 00 et 0 = 900.Dans la
region
desupraconductivité superficielle
eta
partir
d’une certaine valeurde r,
la transition estrepresentee
par des droitesparall6les
sur lesfigures
1 aet 1 b.
Elle ob6it donc a une loi
empirique
de la forme :Ho
nedepend
pas de la densite de courantJ,
mais ontrouve que Holl
= 870 oersteds etHol
= 720oersteds;
les courbes sont donc un peu
plus abruptes
enchamp
transversal.
Sur les
figures
1 a et 1b,
ilapparait
deux densités de courantJrll
= 117 A . cm-2 etJrl
=34,6
A. CM-2pour
lesquelles
les courbes de transition correspon- dantes ont pourorigine HC2’
En
champ transversal,
il existe une densite de cou- rant de seuilJo -
117 A . cm-2.Quand J
>Jo,
laforce de Lorentz IH
agissant
sur leslignes
de vortexest
sup6rieure
a la force deblocage
et la presque tota- lit6 de la transition a lieu dans 1’6tat mixte. Dans l’intervalleJrl J Jo, l’origine
des courbes restefixée en
HC2’
On remarque d’autrepart
queJo N Jrlb
ce
qui signifie
que pour cette densite de courant lesdeux courbes de transition en
champs longitudinal
ettransversal ont la meme
origine HC2’
SiHvo
estl’origine
d’une courbe de transition
(champ
apartir duquel la
resistance devient mesurable avec un
appareil
desensibilite
Vo),
on constate que leproduit IHvo
estconstant et
6gal
a 3 750dynes.
cm-1 dans le cas descourbes mesur6es avec 237 et 363
A . cm-2,
cequi
prouve bien 1’existence d’un seuil.
Dans le cas du
champ longitudinal,
il n’existe pas de seuilJo :
des queJ
>Jr, 1’origine Hvo
sedeplace
vers des
champs 16g6rement
inferieurs aH,,,.
Cephénomène
n’est pasjustifiable
par un mouvement deslignes
de vortexpuisque
la force de Lorentz estnulle
(0
=00) ; cependant,
il n’est pas nouveau car ilapparait
sur les courbes de transitionpubli6es
parGygax,
Olsen etKropschot [6].
II. B. CHAMP CRITIQUE
Hc3.
- Nous avons mesurele
champ Hc3
en traqant lescourbes J - Hvo
corres-pondant
aux deuxconfigurations
6 = 00 et 6 = 900[7], [8].
Les résultats sontreproduits
sur lafigure
2 :les deux courbes deviennent horizontales a
Le
rapport
deschamps critiques
serait ainsi6gal
àHcalHc2
=2,8,
c’est-a-direbeaucoup plus
élevé que la valeurtheorique 1,7 [9].
FIG. 2. -
Diagramme
courantcritique.
Champ critique.
Si la surface de 1’echantillon 6tait cribl6e
d’asp6rit6s
dont les dimensions sont du meme ordre de
grandeur
que
§(4,2 °K) ,
soit environ 325A,
ce r6sultat ne seraitpas
surprenant. L’importance
de cet effet a ete miseen evidence a
plusieurs reprises [6], [10].
Mais endehors de variations
macroscopiques
tres étendues du diam6tre de 1’6chantillon(
10microns),
il est difficilede penser que
1’attaque chimique
ait laisse la surfacedans un 6tat tel que la valeur de
Hc3
soit presque deux foistrop
6lev6e. D’autre part,malgr6
de nom-breuses verifications de la valeur
th6orique
durapport
HcalHc2’
desexpérimentateurs
ont trouve des 6cartsnon
explicables
par 1’6tat de surface :ainsi,
avec desmonocristaux de niobium de meme
qualite
que notre6chantillon, Catterall,
Williams et Duke[11]
onttrouve des valeurs aussi élevées que 9 100 0153rsteds.
Pour 6claircir cette
situation,
nous avons ete amenes a 6tudier lecomportement
des courbes de transitionau
voisinage
de 1’6tat normal.II. C. INFLUENCE D’UN COURANT DE TRANSPORT
(H> Hc2).
- Abrikosov[12], puis
Maki[13]
onttrait6 l’influence d’un courant de transport sur la transition resistive a
temperature
constante. La for- mule deMaki,
valable a toutes lestemperatures,
donne la variation AH du
champ
de nucleation :Ja
est la densite de courantsuperficielle (amperes
parcm de
p6rim6tre
del’échantillon)
et A un coefficient6gal
h :Bien que cette formule ait ete 6tablie pour des supra- conducteurs durs
(xi » 1)
etimpurs (llço 1, l
6tantle libre parcours moyen des electrons et
Ço
lalongueur
de coherence du metal
pur),
nous la comparerons avecnos résultats
expérimentaux.
Pour lecalcul,
nous utili-serons les valeurs de
x2 ( T)
mesur6es parSkinner,
Rose et Wulff
[14]. Ainsi, avec Ço
= 325k, I
= 2000 A, llço
=6, x2(4,2 OK)
=1,80, HC2
= 2 9000153rsteds,
ontrouve
que A
=1,4
X10-2 ;
et A2/3 =5,75 X
10-2.Dans la
region
ou les courbes desfigures
1 a et 1 bsont des droites
parall6les,
onpeut determiner,
pourune valeur de r et de
0,
la variationFIG. 3. - Influence d’un courant de
transport.
475
en fonction de
Js.
Les résultats sontrepr6sent6s
encoordonn6es
logarithmiques
sur lafigure
3. On voit que :La valeur de a est
probablement
la meme pour 0 = 00 et 0 = 900puisqu’il
existe une couchesupraconductrice
dans les deux cas.Si l’on admet que oc =
2/3,
on trouve queAr(8
=00)
=5,24
x 102. Encomparant
avec(4),
on trouve que
Hc3 ~
9 000oersteds,
c’est-a-dire unevaleur tres voisine de celle que nous avons mesur6e.
Nos résultats n’infirment donc pas les calculs d’Abri- kosov et de Maki.
II. D. INFLUENCE DE L’ORIENTATION DU CHAMP PAR RAPPORT AU COURANT. - En
presence
d’une densite de courantJo
=Jrn
= 117A . cm-2,
les courbes de transition ont uneorigine
commune enHC2
pourFIG. 4. - Influence de
l’angle champ-courant
sur les courbes de transition.
6 = 00 et 6 = 900. Nous avons
profit6
de cettesituation pour 6tudier leur deformation en fonction de 6. Les résultats
exp6rimentaux
sontreportés
sur lafigure
4. On voit ainsiapparaitre
deuxtypes
tr6s differents dephénomènes
int6ressantrespectivement
1’6tat mixte et la
supraconductivité superficielle.
II . D .1.
Etat
mixte(HC!
HHC2)’
- Nous avonsconstate
qu’en
1’absence de force de Lorentz(6
=0°) ,
il
apparait
une resistance6lectrique
dans 1’6tat mixteFIG. 5. - Influence de
l’angle champ-courant.
quand j > Jll (§ I I . A . 2) .
Onpouvait
alors sedemander s’il n’était pas
possible
d’obtenir le meme ré- sultat pour des valeurs intermédiaires de 6 enpresence
de la densite de courant
Jo
=Jr«
=117 A . cm-2,
c’est-a-dire dans des conditions ou IH sin 6 est tr6s inferieur au seuil de 3 750
dynes.
cm-1. C’est effecti-vement ce que nous avons mis en evidence sur la
figure 4,
et la variation deHvo
en fonction de 6 estrepresentee
sur lafigure
5.On
peut
faire deuxhypotheses.
Sil’apparition
d’uneresistance
6lectrique
traduit unphenomene dissipatif,
mais
independant
d’un mouvement deslignes
devortex, nous ne voyons pas comment
1’expliquer.
Parcontre, si l’on admet que la
figure
5 traduit une varia- tionanisotropique
deHc2,
il n’estplus
n6cessaired’envisager
un m6canismedissipatif
et lephénomène
a une
sym6trie
d’ordre 4(§ III. C).
II. D. 2.
Supraconductivité superficielle (Hc2
HHc3).
- Le
probl6me
n’a pas 6t6 trait6 dans le cas des echantillons6pais (épaisseur ç ( T) ) .
Nous avons
report6
sur lafigure
6 la variationLlHr(6)
=Hr(O)
-Hr(o)
duchamp correspondant
a la restauration de la fraction r de la resistance elec-
FIG. 6. - Influence de
l’angle champ-courant.
supraconductivité superficielle.
trique (on
suppose les droites de lafigure
4paralleles,
c’est-a-dire
H01. ~ Holl).
On trouve :Williamson et
Furdyna [15]
ont obtenu des résultatsassez
comparables
avec des filspolycristallins d’alliages
niobium-zirconium. En
fait,
ils ont mesure la variation deHvo
en fonction de0 ;
mais commeHvo(90°)
=H02
et que
Hvo(OO)
>H02’
lephénomène qu’ils
ont 6tu-dié concerne bien la
supraconductivité superficielle.
Ces auteurs 1’attribuent a une couche
supraconduc-
trice
qui apparait
a la surface desgrains
monocristal- linsqui composent
1’echantillon.III. Influence de
l’anisotropie
cristalline et de lamagndtordsistance
sur la transitionsupraconductrice.
- III . A. DONNEES DE LA LITTERATURE. - L’extension des
equations
deGinsburg-Landau
au cas d’un supra- conducteuranisotrope
a ete faite par Gorkov et Melik-Barkudarov[16]
et le calcul deH02
a ete effec-tu6 par
Tilley,
VanGurp
etBerghout [17]. Catterall,
Williams et Duke
[11]
ont trouve une tres forte aniso-tropie
duchamp H03
duniobium,
celui-ci variantentre 6 000 et 9 100 oersteds selon
l’orientation ;
par contre, ils n’ont pas pu observer1’anisotropie
deH02
en
champ
transversalqui
est certainement inferieure a leur erreurexpérimentale.
III. B. RASULTATS EXPERIMENTAUX. - La resistance de 1’echantillon a ete mesur6e en
champ longitudinal
et en
champ
transversal avec une densite de courant10 = Jrn
= 117 A . cm-2. Les deux courbes ont uneorigine
commune enH02
pour une certaine orientation du cristal parrapport
auchamp
transversal.Si,
danscette
configuration,
on fait tourner le cristal autour deson axe, on doit voir
Ha2
sed6placer,
et lesorigines
ses6parer,
du fait del’anisotropie.
Nous avons
trace,
sur lafigure 7,
lediagramme
po- laire de lamagnetoresistance
transversale a 52 kilooer- steds et choisi trois orientations pi, CP2, cp3(1’origine
desFie. 7. -
Magnetoresistance
transversale.Diagramme polaire.
angles
cp estarbitraire).
Toutes lesexperiences du §
IIont ete faites selon cpi. Les courbes
R(H)
sontrepr6sen-
t6es sur la
figure
8 a et lafigure
8 b montre laregion
voi-sine de
HC3
agrande
échelle. Toutes les m6thodes d’ex-trapolation
achamp
nul des courbes de lafigure
8 anous ont amenes a retenir
Ro//
=36,20
X 10-7 QFIG. 8 a. - Variation de la resistance
en fonction du
champ.
477
FIG. 8 b. -
Region
de raccordementdes courbes de transition et de
magnétorésistance.
comme
origine
de lamagnetoresistance longitudinale
et une
origine unique
mais differentedes trois courbes de
magnetoresistance
transversale.Ces dernieres se
rejoignent
en un memepoint
M de lacourbe de transition
( fig.
8b),
la resistanceRM
corres-pondante
n’6tant pas tres différente deRol.
Lamagn6-
tor6sistance calcul6e a
partir
de cesorigines
varied’ailleurs comme Hm
(§ IV, fig.
9 et10).
Les mesuresn’ont
permis
dedistinguer qu’une
seule courbe de transition entreHvo
etH(RM) .
III. C. DISCUSSION. - III. C .1.
Champ critique H02’
- En
champ transversal,
nous n’avons mis en evidenceaucune
anisotropie
deHC2
ni de la courbe de transi-tion ;
il faut donc admettrequ’elle
est tres faible etmasqu6e
par 1’erreurexpérimentale.
Mais nous avonsobserve
pr6c6demment
undeplacement
del’origine
de la courbe de transition en faisant varier
1’angle champ-courant
0(§
II. D..1 , fig. 5).
La seuleexplica-
tion de ce
phénomène
ne faisant pasappel
a unm6canisme de
dissipation
estqu’il s’agit
d’une varia- tionanisotrope
deH,,.
Si cettehypothèse
estvalable, 1’anisotropie poss6de
un axe desym6trie
d’ordrequatre ( fig. 5),
celui-ci 6tantperpendiculaire
auplan
des directions du
champ
et de 1’axe ducylindre.
III . C . 2. Risistance a l’état normal. - On
peut
se demanderquelle
est lasignification physique
desresistances
Roll
etRol permettant
de définir lamagn6-
tor6sistance
LlR(H)
=R(H) - Ro.
Lafigure
8 bmontre que 1’echantillon est purement
magnétorésis-
tant
lorsque
sa resistanceR(H)
estsup6rieure
a unecertaine valeur R’ definie par le raccordement des courbes de transition et de
magnétorésistance.
Orl’expérience
montre(§ IV)
que, pourR(H)
>R’, AR(H)
varie commeHm,
cequi justifie
les valeursretenues pour
Ro.
On voit( fig.
8b)
queH(Rí,)
= 10500 ±
500 oerstedset que les trois
champs H(Rl)
sontcompris
dansl’intervalle 8 000
H(Rl)
9 000 oersteds sansqu’on puisse affirmer,
du fait de 1’erreurexpérimentale,
s’ils sont
égaux
ou différents. Si la resistanceRo a
unesignification physique,
il faut admettrequ’elle repre-
sente la valeur
RN
de la resistance a 1’6tat normal.Cela
implique
alors que pourR(H) R’,
c’est-a-dire pourchaque point
de la courbe detransition,
il existeune
composante
demagnétorésistance.
Mais celasignifie 6galement qu’il
existe deux valeurs de la resistance a 1’6tatnormal,
selon que lechamp
estlongitudinal
outransversal,
et cette situation estdifficilement
comprehensible.
Onpeut
toutefois re- marquer que, vu la forme de la courbe demagn6to-
resistance
longitudinale
de lafigure 8
a, aucunem6thode
d’extrapolation
nepeut
donnerRoll
=Roj_*
I I I. C. 3.
Champ critique H03’
- Lamagnétorésis-
tance 6tant
ind6pendante
des densit6s de courantutilis6es,
il faut admettre que toutes les courbes de transition vont venir se raccorder a la meme courbe demagnetoresistance
a deschamps
d’autantplus
6lev6s que la densite de courant est
plus
faible. Pour illustrercela,
nous avons trace sur lafigure
8 b lescourbes de transition
correspondant a J
= 0 telles quenous les avons obtenues par
extrapolation, puis
nousavons effectu6 le raccordement par continuite. D’une maniere
analogue
a cequi
se passe avec la densite decourant J
= 117A . cm-2,
on doitpouvoir
définir les resistancesRi’,(j
=0)
etRl(J
=0).
Dans cesconditions, quelle
que soitl’hypothèse
retenue, àsavoir R’
ou Ro
considere comme resistance a 1’6tatnormal,
il n’est paspossible
de mettre en evidence1’anisotropie
deH03
enchamp
transversal. Par contre, dans l’une et l’autrehypothèse, 1’anisotropie
de cechamp critique apparait
nettementquand
on passe duchamp
transversal auchamp longitudinal
et lavaleur de
H,,,,
estplus
6lev6e que celle deHo3.L’
Si1’ecart
n’apparait
pas sur lafigure 4,
cela est duuniquement
a la forme de la transition. Dans le casd’un
cylindre,
il existetoujours
une couche supra- conductricesuperficielle quelle
que soit la valeur de1’angle champ-courant. Ainsi,
enchamp
transversalcomme en
champ longitudinal,
la restauration estlente au
voisinage
de 1’6tat normal et il est difficiled’appr6cier
avecprecision
le moment apartir duquel
les courbes de la
figure
4 deviennent horizontales.Si
1’anisotropie
duchamp B03
parrapport
a1’angle
champ-courant
0 a ete mise en evidence avec desmonocristaux,
elle 1’a6galement
ete avec des filspolycristallins (alliages
niobium-zirconium[15]
etplomb-indium [18]).
D’autrepart, quel
que soit lemateriau,
on atoujours HC3/1
>HC3.l.
avec des fils.L’hypothèse
de lasupraconductivité apparaissant
auxjoints
degrains [15] (§ II. D. 2) peut expliquer l’origine
cristalline de cetteanisotropie
dans le cas desfils, puisque chaque grain
est un monocristal dont lesjoints
ont etealignes préférentiellement
suivant 1’axed’6tirage.
Si 1’echantillon 6tait
polycristallin
et suffisammentimpur,
iln’apparaitrait
pas demagnetoresistance
mesurable et le sommet des courbes de transition vu
a l’échelle de la
figure
8 b serait trèsplat.
Il existerait alors une valeurunique
et bien definie deRN
et lescourbes de transition
convergeraient
vers elle. On serendra mieux
compte
de cet effet en consid6rant un6chantillon de tres haute
qualite.
Dans le caspresent, ARIRO
est de l’ordre de 1%
a 10 000oersteds,
c’est-a-dire
trop
faible pourapparaitre
sur les courbes de lafigure
4. Maissi,
parexemple,
lerapport
de résistivité residuelle etait cent foisplus
élevé(R4,2 ~
7000),
lamagnetoresistance
serait suffisammentgrande
pourqu’on
n’observe pas departie
horizontale sur les courbes de lafigure
4 : elles d6croitraient constammentquand
le
champ augmenterait.
Ladetermination,
sinon ladefinition,
duchamp HC3
sera donc d’autantplus
difficile que la
qualite
du cristal seraplus grande.
IV.
Magndtordsistance
enchamp
faible. -D’apr6s
les
regles
decompensation
formulées par Fawcett etReed
[19],
le niobium n’est pas un metalcompensé.
Si n- et n+ sont
respectivement
les nombres d’61ectronset de trous sommes sur 1’ensemble des nappes corres-
pondantes
de la surface deFermi,
le nombre de por-teurs
effectifs,
nA == n+ - n-, ramene a une mailleprimitive
du reseaucristallin,
est6gal
a + 1. Cetype
decompensation
n’a encore ete trouve que pour 1’alu- minium et l’indium[19], [20].
Dans
l’hypothèse
des electronslibres,
onpeut
ecrire que co,-r =aHlnec,
n 6tant le nombre d’électrons de conduction par unite de volume. Si l’on admet un electron de conduction par atome, avec H = 52koe,
P22 °C =
13,2
X 10-6 Q. cm,R4,2
ol =68,
on trouveque Cùc’t’ =
0,3.
Le niobium 6tant d’autrepart penta- valent,
nous avons certainement co,,r 1 et nosexperiences
ne concernent que laregion
deschamps
faibles. Le
diagramme polaire
de lafigure
7 ne permet donc pas d’obtenir desrenseignements
sur la surface de Fermi[5], [21], [22].
Nous avons
trace,
sur lafigure 9,
les variationsde
AR_L/Roj_
en fonction duchamp (ARI
=Rl - Roi).
On verifie que
Les valeurs des coefficients sont contenues dans le tableau II.
Ces coefficients ont 6t6 determines a 1’aide des
figures
9 et10 ,en
utilisantRol
=36,00
X 10-7 Q etRoll
=36,20
X 10-7 Q. La consistance des valeursFiG. 9. -
Magnetoresistance
transversale.Variation en fonction du
champ.
annonc6es est confirmee par le calcul inverse de
Ro,
apartir
de(8)
et des coefficients du tableauII, qui permet
de retrouver exactement les valeurs obtenues parextrapolation.
Lorsque
tous lesporteurs
sont dans laregion
deschamps faibles,
la croissance de lamagnetoresistance
doit etre
quadratique [20].
Or lesexposants
trouv6sont des valeurs bien inferieures a deux. D’autre
part,
ces chiffres sont confirmés par Fawcett
[4] qui
atrouvé m =
1,45
et une apparence de saturationvers m = 1. Nous retiendrons
l’analogie
avec Iecomportement de l’aluminium (nA
= +1) [23].
A titre de v6rification de la loi de Koehler
d’apr6s laquelle
lamagnetoresistance
est une fonction deRT H [5], [22],
nous avons fait des mesures, dans la resistance C?3’ a1,60
OK. La resistanceRol
n’a pas varie. Lespoints
obtenus sontreportés
sur lafigure
9TABLEAU II
479
et on peut constater
qu’ils
seplacent
autour de ladroite obtenue a
4,2
OK. La loi de Koehler est donc bien vérifiée dans cet intervalle detemperature.
La variation
LlRlIlRolI
de lamagnetoresistance
lon-gitudinale
estreportee
sur lafigure
10 et l’on trouveFIG. 10. -
Magnétorésistance longitudinale.
Variation en fonction du
champ.
que m =
1,196 (tableau II).
Au lieu d’etrequadra- tique [22],
comme parexemple
dans le cas du cuivre(nA = -1 ) [24],
la variation est presque lin6aire dans laregion
deschamps
faibles.V. Conclusions. - Dans la
region
desupraconduc-
tivit6
superficielle,
la transition s’effectueexponentiel-
lement dans un intervalle
important
de la resistance6lectrique.
Apartir
d’unerepresentation semiloga- rithmique
des courbes de transitionr6sistives,
il estpossible
de determiner lechamp critique HC2.
Lavaleur trouv6e est
6gale
a 2900 dr
100 oersteds.La determination de
HC3
apartir
des courbes cou- rantcritique-champ critique
conduit a des valeursbeaucoup plus
6lev6es que1,7 HC2’
Ce r6sultat est du a la structure cristalline et a lamagnetoresistance
eton observe une
anisotropie
deHC3
parrapport
à1’angle
duchamp
et de 1’axe ducylindre.
En
champ transversal,
nous n’avons pas pu mettreen evidence
I’anisotropie
de la transition ni celle deHC2’
1’erreurexp6rimentale
6tant tropimportante.
Par contre, les variations de
champ critique
observ6eslorsqu’on
fait varier1’angle
duchamp
et de 1’axe ducylindre
dans l’intervalle 0 0 900 sontproba-
blement des variations de
HC2
dues a1’anisotropie
cristalline.
Dans la
region
desupraconductivité superficielle,
la
presence
d’un courant de transportJ.,
se traduitpar des variations AH du
champ qui
sont consistantesavec les calculs d’Abrikosov et de Maki :
D’autre
part,
la variation del’angle champ-cou-
rant 0 introduit une variation de
champ
de la forme :Les courbes de
magnetoresistance
transversale serejoignent
en un memepoint
de la courbe de transi- tion et leurextrapolation
achamp
nul conduit a unevaleur
origine unique Rol.
Dans le cas de lamagn6to-
resistance
longitudinale,
on obtient une valeurorigine
diff6rente
Roll*
La
magnetoresistance
varie commeHm,
avec1,316 ml 1,439
et mil =1,196
et la loi deK0153hler est v6rifi6e entre
1,6
oK et4,2
°K.Remerciements. - Nous sommes reconnaissants à MM.
Herpin, Burger,
Mercouroff etSaint-James
pour l’aide efficace
qu’ils
nous ontapportee
dans cetravail par leurs conseils et
suggestions.
La collaboration de MM.
Allain, As6sio, M6riel, Roubeau, Vivet, Ferrari,
DerNigohossian, Dammann,
ne nous
a jamais
faitdéfaut ;
nous les en remercionsbien vivement.
Manuscrit reçu le 16 d6cembre 1966.
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