HAL Id: jpa-00213525
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00213525
Submitted on 1 Jan 1968
HAL
is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire
HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
MAGNÉTORÉSISTANCE DANS UNE COUCHE ÉLECTRONIQUE D’INVERSION SUR UNE SURFACE (100) D’UN CRISTAL DE SILICIUM A
77°K
R. Poirier
To cite this version:
R. Poirier. MAGNÉTORÉSISTANCE DANS UNE COUCHE ÉLECTRONIQUE D’INVERSION
SUR UNE SURFACE (100) D’UN CRISTAL DE SILICIUM A 77°K. Journal de Physique Colloques,
1968, 29 (C2), pp.C2-65-C2-68. �10.1051/jphyscol:1968210�. �jpa-00213525�
MAGNÉTORÉSISTANCE DANS UNE COUCHE ÉLECTRONIQUE D'INVERSION SUR UNE SURFACE (100) D'UN CRISTAL DE SILICIUM A 77'K
par R. POIRIER
C. S. F. -Compagnie généralc d c télégraphie sans fil. Centre d e Recherches Physico-chimiques, Puteaux
Résumé. - On montre qu'il est possible, grâce aux progrès des techniques d'oxydation du silicium, d'étudier indépendamment ses propriétés de surface et de volume. Lorsque l'induction magnétique B se trouve dans le plan de la couche d'inversion créée par l'application d'une tension positive sur la couche diélectrique deux types de magnétorésistance apparaissent, proportionnelles respectivement à B et Bz.
Abstract. - It is shown that, due to progress in oxidation techniques of silicon, it is possible to study independently its surface and volume properties. When the magnetic induction B is in the plane of th2 inversion layer created by application of a positive potentail on the dielectric layer, two types of magnetoresistance are observed, respectively proportional to B and B*.
Introduction. - Effet Hall et magnétorésistance d e surface ont été généralement observés indirecte- ment en étudiant les propriétés galvanomagnétiques d e volume [ l , 21 (cas dcs champs élevés).
Les progrès technologiques réalisés dans la fabrica- tion des éléments M. O. S. permettent maintenant d'étudier indépendamment les propriétés d e surface et d e volume d u silicium.
Les résultats présentés ici o n t été obtenus sur des éléments réalisés par diffusion d e phosphore et oxyda- tion d e silicium (100) d e type P (deux contacts N + pour (( source )) et (( drain D, grille diélectrique d e silice permettant d'imposer un champ électrique à la surface du silicium). L'épaisseur d'oxyde est d e 2 500
A
et la distance entre source )) et (( drain )) d e 50 p.
Lorsque l'induction magnétique B se trouve dans le plan d e la couche d'inversion créée par l'application d'une tension positive sur la couche diélectrique deux types d e magnétorésistances apparaissent proportion- nelles respectivement à B et BZ.
Résultats expérimentaux. - L'élément M. O. S.
placé dans un vase Dewar à 77 O K , est soumis à une induction magnétique située dans le mêmc plan que la plaquette d e silicium montée sur embase en cuivre, selon la disposition de la figure 1.
L'élément est placé dans un bras d'un pont d e Wheatstone et on enregistre sur un traceur x - y le signal d e déséquilibre du pont en fonction d e l'angle entre I et B.
dont l'axe est solidaire d e l'axe d e rotation d u sup- port d e l'élément à étudier.
FIG. 1. - Variations de ARIR avec l'angle entre I et B.
La direction x est selon I et la direction z est normale à I et B.
La mesure d e
O
est donnée par un potentiomètreArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphyscol:1968210
C 2 - 6 6 R. POIRIER Sur la figure 1 on a représenté deux courbes obtenues
avec V,, = 1 volt V, = 20 volts et 120 volts. Ces courbes peuvent être représenttes rnathématiqucment Par
ARIR = K - L s i n O
+
M c o s 2 û .En faisant varier B de O à 1 Tesla, on observe expéri- mentalement que K, L et M peuvent s'écrire :
AR/R = aB2(/?
+
cos2 0)-
yB sin 8 . On voit que selon les valeurs de B et de O la magnéto- résistance peut être positive ou négative.Si pour O = 900, on inverse le sens du champ magné- tique et on forme la différence
AR, A R - ARB+
- - - --
- -
R R R
on obtient la quantité
Sur la figure 2 on a porté ARSIR en fonction de V, lorsque V, varie de 1 à 140 volts, le champ à la surface du silicium variant de Es = IO4 à 1,4 x 106 volts/cm.
ARSIR varie selon Es-' jusqu'A 106 V/cm
FIG. 2.
-
Variations de ARSIR quand la tension appliquée sur la grille augmente.La valeur maximale correspond à un champ électrique d e 2 x 106 V/cm dans le silicium.
Les courbes de la figure 3, de AR,/R en fonction dc V,, pour différentes valeurs de V, permettront de justifier le choix de V,, = 1 volt, tension pour laquelle
il n'apparaît pas de phénomènes non linéaires.
FIG. 3. - Variations de ARs/R en fonction de V s ~ . Pour V%D inférieur A 2 volts, on peut admettre que le champ électrique Ex est constant le long du canal.
D'après la figure 1 on voit que la résistance du canal d'inversion augmente quand les tlectrons sont dévies vers la surface et diminue lorsqu'ils sont déviés vers le volume du semi-conducteur.
Deux types d'éléments ont été réalisCs, le courant étant orienté selon < 100 > ou
<
110 >, il n'apparaît aucune différence entre ces deux orientations.Interprétation des résultats.
-
A) TERMES E N B2.- La magnétorésistance classique, qui est également en B2, est très sensible au rapport de l'épaisseur sur la longueur de I'écliantillon étudié. Dans le cas des cou- ches d'inversion dont I'tpaisseur est de l'ordre de quelques dizaines d'Angstroms, ce rapport est défavo- rable et vaut environ Ils ne peuvent donc pas être interprétés par une thkorie classique.
Par contre, si le champ magnttique est perpendicu- laire à la surface, ce rapport devient favorable, on pourrait donc attribuer l'effet observé à une désorien- tation de l'élément se traduisant par une petite compo- sante de B perpendiculaire à la surface. Mais lorsque B est normal on a mesuré sur ces mêmes éléments une décroissance en E ~alors que l'on a trouvé pour - ~ ~ ~ uB2 une décroissance en E;O,~. Ce qui exclut également cette interprétation.
B) TERME EN B. --Quand 8 = 90° il apparaît dans le sens perpendiculaire à la surface une variation de champ électrique Ez correspondant à l'effet Hall dans la couche. Soit la valeur moyenne de la mobilité dans la couche d'inversion :
--
1
n(z) P(Z) dz P =1
n e ) dzEs étant le champ électrique à la surface
AE, =
;LE,
Byce qui entraîne une variation de conductivité Aa = .-- PEX BY
O- E s a
Mais deux faits expérimentaux contredisent cette relation. La valeur de qu'on peut en déduire est beaucoup plus grande que celle obtenue à partir de :
et d'autre part, aux champs électriques élevés, varie expérimentalement selon E;'.' ce qui entraînerait une variation de -en AG Ei2t8, ce qui n'est pas le cas (Fig. 2).
O-
Mais si on-tient compte de la variation de mobilité avec z on peut écrire :
dn représente la variation du nombre d'électrons dans la tranche dz et E~~ est la constante diélectrique du silicium.
La variation de conductivité dans la direc$on x avec le champ magnétique est alors :
P B
AG
= csi E: BY1
p(z) dp(zjIir
comme
en négligeant p: mobilité juste à la surface devant mobilité à la limite de la couche d'inversion vers le volume.
Pour les champs électriques faibles ARIR décroît bien comme Es-', pour les champs élevés varie comme E,-',~ mais p i varie comme
ES^
(5) aussiConnaissant
Cl,
on peut déduire de ces résultats la valeur de p,.A 77 OK les valeurs moyennes à champ faible trou- vées sont :
Les valeurs de 11, sont en bon accord avec les mobi- lités de volume dans du silicium pur ( 6 ) .
Ce calcul est simplifié, mais le modèle élémentaire proposé ici ne justifie pas un traitement plus rigou- reux.
Conclusion. - On a montrC l'existence de deux types de magnétorésistances dans les couches d'inver- sion électroniques. L'une, proportionnelle à B peut être expliquée par une redistribution des électrons due à l'effet Hall et un gradient de mobilité normal à la surface.
La seconde, proportionnelle à B2 est surtout longi- tudinale et décroît rapidement quand la température s'élève.
Pour obtenir une meilleure compréhension du phé- nomène, il serait nécessaire de le soumettre à un traite- ment mathématique comparable à celui donné par E. H. Sondheimer dans le cas des couches minces métalliques, en résolvant l'équation de Boltzman :
C f 1 f l 4 4 E x f o
+ ' Y " B + -- =
m Cu, z KT
en introduisant une condition sur f1 pour tenir compte de la diffusion des porteurs à la surface.
Un autre aspect du problème qu'il faudrait considé- rer est l'influence de la quantification des niveaux
C 2 - 6 8 R. POIRIER
d'énergie dans la bande de conduction à la surface. Bibliographie En effet, en l'absence de quantification, le vecteur
dYonde d'un électron soumis à un champ magnétique 111 PETR'TZ (R. Le), P ~ Y s - Rev., 1958, 6.
[2] LARRABÉE (R. D.), J. A. P., 1961, 32, 10.
est astreint à se déplacer sur une courbe d'égale énergie, 131 ARGVREs (P. ADAMS (E. N.), Phys. R ~ ~ . , 1956, intersection d'un plan perpendiculaire à B avec un 101, 4.
ellipsoïde isoénergétique. [4] FOWLER (A. B.), FANG (F. F.), HOWARD (W. E.), Dans une couche d'inversion, l'ellipsoïde se réduit à STILES (P. J.), Phys. Rev. Lett., 1966, 16, 20.
[5] FANG (F. F.), HOWARD (W. E.), Phys. Rev. Lett., un cercle ou une ellipse situé dans un plan k, = Cte, 1966, 16, 18.
par conséquent l'intersection avec un plan per~endicu- [6] MORIN (F. J.), MAITA (J. P.), Phys. Rev., 1954, 96, 28.
laire à B, ou B, se limitera à deux points. [7] SONDHEIMER (E. H.), Phys. Rev., 1950, 80, 3.