HAL Id: jpa-00246024
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Submitted on 1 Jan 1989
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Caractérisation par magnétotransport d’une couche électronique bidimensionnelle dans une structure GaAs
à dopage Si dans un plan (100)
A. Zrenner, F. Koch, J. Galibert, Michel Goiran, Jean Léotin, K. Ploog, G.
Weimann
To cite this version:
A. Zrenner, F. Koch, J. Galibert, Michel Goiran, Jean Léotin, et al.. Caractérisation par magnéto- transport d’une couche électronique bidimensionnelle dans une structure GaAs à dopage Si dans un plan (100). Revue de Physique Appliquée, Société française de physique / EDP, 1989, 24 (1), pp.31-35.
�10.1051/rphysap:0198900240103100�. �jpa-00246024�
Caractérisation par magnétotransport d’une couche électronique
bidimensionnelle dans
unestructure GaAs à dopage Si dans
unplan (100)
A. Zrenner
(1),
F. Koch(1),
J. Galibert(2),
M. Goiran(2),
J. Leotin(2),
K.
Ploog (3)
and G. Weimann(4)
(1)
Physik Department T.U.M. D. 8046Garching,
F.R.G.(2)
LaboratoirePhysique
des Solides et Service des Champsmagnétiques
Intenses, I.N.S.A., F. 31077 Toulouse Cedex, France(3)
Max-Planck Institut fürFestkörperforschung
D. 7000 Stuttgart 80, F.R.G.(4)
Forschungsinstitut der Deutschen Bundespost D. 6100 Darmstadt, F.R.G.(Reçu
le le’juillet
1988, accepté le 20septembre 1988)
Résumé. 2014 Un gaz bidimensionnel d’électrons, obtenu par
dopage
au silicium dans leplan (100)
durant lacroissance
épitaxiale
parjet
moléculaire de GaAs, est caractérisé à 2 K par l’étude de l’effet Hall et de lamagnétorésistance jusqu’à
43 T.Lorsque
lechamp magnétique
estperpendiculaire
au plan(100),
trois sous-bandes
électriques,
avec des concentrationsrespectives
de 3,6 ; 1,18 et 0,48 x 1012 cm-2 sont révéléesexpérimentalement.
Elles rendent compte de 90 % de lapopulation
des atomes de silicium et présentent desmobilités de 780 ; 5 200 et 8 200 cm2/V.s. Une épaisseur de la couche égale à 30 Å a pu être calculée. Lorsque
le champ
magnétique
est parallèle au plan de la couche, la magnétorésistance donne une signature des sous-bandes
électriques qui
révèle unequatrième
sous-bandepeuplée.
Enfin, l’effet Hallquantique
est mis enévidence pour la
première
fois dans un système électronique de mobilité inférieure à 1 000 cm2/V.s.Abstract. 2014
n-type-03B4-doping
layers in GaAsprepared
by molecular beamepitaxy
are characterized by magnetotransport measurements at 2 K up to 43 T. Shubnikov-de Haas measurements on the magnetoresist-ance
give
evidence of three electric subbands, havingrespectively
thepopulations
3.6 ; 1.18 and 0.48 1012 cm-2. The measured electronic concentrations account for 90 % of the total Silicon donors introduced during thegrowth.
In addition, thedoping
layer thickness is estimatedequal
to 30 Å. Low field magnetotransport measurement enable to derive the subbands mobility values foundrespectively equal
to 780 ; 5 200 and 8 200 cm2/V.s. Finally, the quantum Hall effect is shown for the first time in a 2 DEG having a mobility value below 1 000 cm2/V.s.Classification
Physics Abstracts 72.80E - 72.20M
Introduction.
Le
dopage
dans unplan
cristallin du GaAs est réaliséen
épitaxie
parjet
moléculaire selon leprocédé
decroissance
interrompue [1].
Pour obtenir undopage
de type n, des atomes de Si sont introduits sur une
surface terminée par un
plan
d’atomes d’arsenic tandis que le flux degallium
estinterrompu.
Lareprise
de la croissance du cristal conduit enprincipe
à enterrer les
dopants
Si sur des sitesgallium
situésdans un même
plan atomique.
Enréalité,
ledopage
dans un
plan unique
n’estjamais
réalisé et lesatomes de Si sont
répartis
dans une couched’épais-
seur finie dz
qui dépend
desparamètres
de lacroissance
[2].
On obtient toutefois selon ceprocédé
REVUE DE PHYSIQUE APPLIQUÉE. - T. 24, N. 1, JANVIER 1989
un gaz bidimensionnel
(2D)
d’électronslorsque
ladensité d’atomes
dopants
est suffisante pour donnerun gaz
dégénéré.
La distance moyenne entre lesimpuretés
est alors inférieure au rayon de Bohr.Cela donne une concentration minimale de 2 x
1011 cm- 2
pour une coucheatomique
dedopants.
Le
potentiel
attractif desimpuretés
dans leplan,
entourées du gaz
électronique, engendre
un spectre de sous-bandesélectriques caractéristique
d’un gaz 2D. L’écarténergétique
entre les sous-bandes estd’ailleurs déterminé par
l’épaisseur
de la couchedopée
pour une concentrationsurfacique
donnée[3].
Le
magnétotransport
à fortchamp magnétique permet
la détermination de la concentration électro-3
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:0198900240103100
32
nique,
despopulations
et des mobilités des diverses sous-bandesélectriques occupées,
et donne aussil’épaisseur
de la couchedopée.
Il faut remarquerqu’une épaisseur
dequelques
monocouchesdopées
ne peut être aisément mesurée par les
techniques
demicroscopie.
Par ailleurs, la concentration électroni- que n’est pas accessible par la mesureclassique
del’effet Hall dans ces
systèmes
oùplusieurs
bandes demobilités faibles et très différentes sont
occupées.
Dans la
suite,
nousprésentons
la structure électro-nique
et la caractérisation parmagnétotransport
d’un échantillon
dopé
intentionnellement à 6 x1012 cm- 2. Enfin,
nous mesurons l’effet Hallquantique qui
se manifeste par desplateaux jusqu’à
43 T.
1. Structure
électronique
et méthodes de caractérisa- tion.Un calcul auto-cohérent à une
dimension, appliqué
àune couche
d’épaisseur
finie dz et depopulations ND,
détermine lepotentiel,
les fonctions d’onde et la structureénergétique [3].
La
figure
1 donne les résultats de ce calcul pourND
=5,6
x1012 CM- 2@
valeur mesurée dans la carac-térisation par
magnétotransport
de l’échantillon.L’épaisseur
dz a été fixée arbitrairement à 5Á.
Fig. 1.
- Potentiel de Hartree dans la direction perpendi- culaire à la croissance dans le cas oùND
= 5,6 x 1012 cm 2et où
l’épaisseur
dz estprise égale
à 5 Á. Lesprobabilités
de présence pour les sous-bandes i = 0 et i = 1 sont
représentées.
[Hartree potential
in directionperpendicular
to thegrowth
direction for a
sample
withND
= 5.6 x 1012 cm 2 anddz = 5
Á. Charge
distribution in the i = 0 and i = 1subbands.] ]
Le tableau I donne les
énergies Ep - Ei
ainsi que les densités calculées danschaque
sous-bande. Lesmesures ont été réalisées à 2 K sur un échantillon ayant une
géométrie
donnant accès simultanément à lamagnétorésistance
Rxx et à l’effet HallRxy.
Nousavons utilisé un
champ magnétique quasi statique
delongue
durée(1 s) jusqu’à
43 T[4].
Tableau I. - Valeurs calculées des
énergies EF - Ei
et des concentrations pour les quatre
premières
sous-bandes.
[Values
ofEF - Ei
and carrier concentrations calcu- lated for the first foursubbands.]
’Nous
rappelons
que lespopulations
des sous-bandes
électriques occupées
se déduisent despério-
des
d ( 1 /B )
mesurées sur le spectre d’oscillation de Shubnikov-de Haas(Rxx
fonction de11B)
par la relationn . 4 ( 1 /B )
=elwh.
La mesure de lamagnétorésistance Rxx(B),
combinée à l’effet HallRxy (B )
donne accès aux valeurs des mobilités danschaque
sous-bande par les relations crxx =Rxx/ (Rxx2
+Rxy2) = 03A3 ni . e . > i/ (i + ILl B2).
2. Résultats
expérimentaux
etinterprétations.
Sur la
figure
2 sontreprésentées
les variations de Rxx etRxy
à 2 K en fonction duchamp magnétique lorsque
celui-ci estperpendiculaire
auplan dopé.
LaFig.
2. -Magnétorésistance
Rxx et résistance de HallRxy en fonction du champ
magnétique
perpendiculaire au plan. T = 2 K.[Magnetoresistance
Rxx and Hall resistanceRxy
as afunction of the
magnetic
fieldperpendicular
to thelayer.
T=2K.] ]
1 1 ID t. I J
Fig.
3. -Magnétorésistance
Rxx en fonction de l’inverse duchamp magnétique
perpendiculaire auplan (100).
T = 2 K. Les
pics
de résonance SdH sont identifiés par1,
où 1 indexe le niveau de Landau et i la sous-bandeélectrique.
En pointillé : tracé des oscillations relatives à la sous-bande i = 2.
[Rxx
as a function of thereciprocal magnetic
fieldperpendicular
to the layer. T = 2 K. The SdHpeaks
are identifiedby li
where 1 labels the 1-th Landau level and i the i-th electric subband. The dotted line is aguideline
for the SdHoscillations
corresponding
to the i = 2subband.]
.figure
3 montre les variationspériodiques
de Rxx enfonction de l’inverse du
champ magnétique.
L’analyse
des résultats de l’effet Shubnikov-de Haas(SdH)
met en évidence trois séries d’oscillations. Les concentrations déduites pourchaque
sous-bandesont : no =
3,6
x1012 cm-2, nI = 1,28
x1012 cm- 2,
n2 =
0,52
x1012 cm- 2.
Lacomparaison
avec letableau 1
permet
d’attribuer ces trois séries aux sous-bandes i =
0,
1 et 2. Enparticulier,
la série corres-pondant
à i = 2apparaît
commeenveloppe
dusignal.
La mise en évidence de la série de la sous-bande fondamentale nécessite un
champ largement supérieur
à 20 T pour être détectée. La somme no + ni + n2 conduit à une densité totaleNS
=5,4
x1012 cm- 2 qui représente
90 % de lapopulation
totale de donneurs introduits durant la croissance. Il faut remarquer que les mesures d’effet Hall à bas
champ magnétique (B
5T )
donnent une concen-tration de
2,8
x1012 CM- 2,
bien inférieure à cette densité. Nous avonsanalysé
la conductivité u xxcomme étant la somme des conductivités de
chaque
sous-bande
[5]
et, connaissant lespopulations
decelles-ci,
nous en avons déduit les mobilitésJ.Lo = 780 cm2N.s; J.Ll = 5 200 cm2N.s
et J.L2 = 8 200cm2lV.s.
Les faibles valeurs de mobilité sont dues à la diffusion par lesimpuretés
ionisées. Cette diffusion estplus
intense dans la sous-bande fonda- mentale où laprobabilité
deprésence
dans leplan d’impuretés
est maximale. Enconséquence,
la mobi-lité dans cette sous-bande est
plus
faible. Dans lesétats de sous-bande successivement
excités,
l’élec-tron est distribué de
plus
enplus
loin duplan d’impuretés,
sa mobilité va donc en augmentant.L’épaisseur
dz estdéterminée,
commeindiqué précédemment,
àpartir
de la structureénergétique
des sous-bandes
électriques
en fonction de dz(3),
lavaleur trouvée est
égale
à30 Á
avec une barred’erreur de 10 à 40
Á.
Pour dz inférieur à 30Á, l’épaisseur
de la couchedopée
est bien inférieure à l’extension de la fonction d’onde de la sous-bande fondamentale et le spectreénergétique
n’estplus
sensible à la valeur exacte de
l’épaisseur
de la couche(3).
La caractérisation del’épaisseur
dz de la coucherepose
principalement
sur la détermination de l’éner-34
gie EF - Eo
de la sous-bandefondamentale,
dont lavaleur est très sensible à
l’épaisseur
de la couche. Deforts
champs magnétiques
sont alors nécessaires pour révéler les oscillations de cette sous-bande.Nous avons
analysé
l’effet Hall dans cesystème
multibandes
jusqu’à
43 T. A baschamp magnétique
les porteurs de la sous-bande fondamentale très peu mobiles ne donnent pas de contribution
significative
à l’effet
Hall,
bien que cette bande soit laplus peuplée.
La pente de l’effet HallRxy (B )
traduit letransport des électrons les
plus
mobiles dans lessous-bandes
excitées, qui
sont par ailleurs les moinspeuplées.
A fortchamp magnétique,
onpeut
obser-ver un
plateau qui
s’étend entre 30 et 40 T à 2 K. Larésistance
correspondant
à ceplateau
estégale
àh/6 e2.
Simultanément lamagnéto résistance
Rxxdécroît fortement et le minimum de résistance se trouve à B = 37 T. Il est
remarquable
d’observerl’effet Hall
quantique
dans unsystème
où les por- teurs confinés dans une couche mincedopée,
ontune mobilité dans la sous-bande i = 0 aussi faible que 780
cm2lV.s.
C’est en effet le gazélectronique
de
plus
faible mobilité où l’effet Hallquantique
aitété mis en évidence
jusqu’à
cejour.
Le coefficient deremplissage v
= 6(Rxy
=h/6 e2) indique
que trois niveaux de Landau non résolus enspin
sontpeuplés.
Deux niveaux
appartiennent
à la sous-bande électri- que fondamentale i = 0 et le troisième à lapremière
sous-bande
électrique i
= 1. Les sous-bandes i = 2 et i = 3 ne sontcependant
quepartiellement dépeu- plées
par lechamp magnétique
dans la mesure oùdes états localisés subsistent en dessous de ces sous-
bandes. Il existe en effet un fond continu de densité d’états
indépendante
de B évalué à au moins 50 %de la densité d’états à
champ
nul[6].
Lorsque
lechamp magnétique
estparallèle
à lacouche
dopée,
on observe sur lamagnétorésistance
Rxx une série de
points
d’inflexionscaractéristique
de la structure
énergétique
des sous-bandes. Dans cetteconfiguration,
iln’y
a pas dequantification
deLandau. Le
champ magnétique produit
par effetdiamagnétique
undéplacement
relatif vers les hautesénergies
des sous-bandesélectriques
d’unequantité dEi
=e2(zt) B?/2 m. Il en résulte au cours de la
croissance du
champ magnétique,
une redistribution des électrons dans les sous-bandesqui produit
undépeuplement
successif des sous-bandes excitées[7].
Lorsqu’une
sous-bande traverse le niveau deFermi,
la densité d’état au niveau de Fermi décroît de manière discontinue. Leprincipal
mécanisme de diffusion est la diffusion parimpuretés
ioniséesintra-sous-bandes ou inter-sous-bandes. Au
point
detransition, quand
le bas de la bande traverse le niveau deFermi,
la mobilité augmente du fait de lasuppression
du mécanisme de diffusion inter-sous-bandes ;
onprévoit
alors une chuteabrupte
de larésistance. On trouve
expérimentalement
unpoint
d’inflexion. Les séries d’inflexions
correspondent
alors au passage de sous-bandes à travers
EF.
Lafigure
4 montre la résistance Rxxlorsque
B estparallèle
auplan dopé jusqu’à
35 T. On observe deux inflexions situées à 2 et 11 T. Pour les valeurs dechamp correspondant
à uneinflexion,
on peut estimer lesdéplacements diamagnétiques dEi
dessous-bandes et indexer la sous-bande
qui
traverse leniveau de Fermi. On trouve alors que les inflexions à 2 et 11 T
correspondent
aux sous-bandes i = 3 et i = 2. La sous-bande i = 3 estimée àquelques
meVen dessous de
Ep
n’a pas été révélée par les mesuresde SdH. Elle est
cependant prévue
par le calcul de la structureélectronique
danslequel
on trouve unebande située à 6 meV sous le niveau de Fermi avec une
population
n3 =0,2
x1012 cm- 2.
Ledépeuple-
ment de la sous-bande i =1 devrait se
produire
au-delà de 45 T. En
résumé,
ilapparaît
que letransport
en
champ parallèle
est un outilsimple
etpuissant
pour caractériser le
potentiel
de Hartree à travers lesmesures de
~z2i~ ;
c’est aussi une méthode permet-tant de caractériser
l’épaisseur
de la couchedopée.
Fig. 4. -
Magnétorésistance
en fonction duchamp
magné-tique
Bparallèle
auplan (100).
T = 2 K. Pour les valeurs 2 et 11 T, il seproduit
unedépopulation
des sous-bandesélectriques
3 et 2respectivement.
[Magnetoresistance
Rxx as a function of themagnetic
fieldparallel
to thedoped
layer. T = 2 K. At the field values 2 and 11 T, adepopulation
of the i = 3 and i = 2 subbandsoccurs.
Conclusion.
Le
magnétotransport
enchamp magnétique
intenseest un moyen
unique
de caractériser une couche bidimensionnelle obtenue pardopage plan.
Lesmesures
classiques
de l’effet Hall et de la résistivité conduisent à des résultats erronés.La structure
électronique
dessous-bandes,
lesconcentrations et les mobilités sont
obtenues,
ainsique
l’épaisseur
de la couche.La
magnétorésistance
mesurée avec lechamp magnétique
dans leplan
de la couche apermis
demettre en évidence la série des inflexions associées
au
changement diamagnétique
desénergies
dessous-bandes
qui
traversent le niveau de Fermi et de les indexer.L’effet Hall
quantique
est mis en évidence pour lapremière
fois dans unsystème
à deux dimensions de mobilité aussi faible que 780cm2lV.s.
Remerciements.
A. Zrenner remercie la société Siemens A.G. pour
son
support
financier.Bibliographie .
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