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Construction des lentilles électroniques magnétiques
P. Durandeau
To cite this version:
CONSTRUCTION DES LENTILLES
ÉLECTRONIQUES MAGNÉTIQUES
ParP. DURANDEAU,
Laboratoire d’Optique électronique, Toulouse.
Sommaire. 2014 L’étude de la topographie du champ sur l’axe d’une lentille électronique
magné-tique au moyen d’un système pendulaire électrodynamique a permis de préciser les règles de
cons-truction de ces lentilles, particulièrement lorsqu’elles sont destinées à focaliser des électrons accé-lérés par des tensions plus élevées que dans les microscopes électroniques courants.
Un circuit magnétique bien étudié rassemble, dans la zone de l’entrefer, la presque totalité des ampères-tours de la bobine d’excitation. Un choix judicieux des formes et des dimensions des faces
polaires et du canal axial concentre ces ampères-tours en une topographie de moindre étalement (1).
PHYSIQUE APPLIQUEE 17, 1956,
1. Introduction. -- Une lentille
électronique
magnétique
seprésente
comme un électro-aimantde révolution
percé
d’uncanal,
centré surl’axe,
pour le passage du faisceau
électronique.
La forme et les dimensions habituelles des lentillespuis-santes sont données par la
figure
1. Lechamp
deFIG. 1. - Éléments d’une lentille
électronique classique. Ordre de grandeur des dimensions d’une lentille de microscope électronique.
symétrie
axiale créélorsque
le courant excitateurparcourt
la bobineagit
sur le faisceauélectronique
de
façon
comparable
à une lentille sur un faisceau lumineux.Les
propriétés
électro-optiques
d’une lentillemagnétique
peuvent
être entièrement calculées sion connaît l’intensité du
champ
d’induction B entout
point
del’axe,
c’est-à-dire si on connaît la fonctionB(z),
ou sa courbereprésentative.
Celle-ciprend
la forme d’une courbe encloche (fig.
2)
dans la zone de l’entrefer. Pour la
caractériser,
enpremière approximation,
on a coutume de donner l’intensité de son maximumBM
et lalargeur a
qui
sépare
les deuxpoints
pourlesquels
lechamp
prend
(1) Un court exposé de ce travail a été présenté à la réunion de la Section de Toulouse de la Société Française de Physique, le 18 février 1955. (Journal de Physique,
juillet 1955, t. 16, no 7, p. 725).
BM
la valeur
2. a
mesure l’étalement de la«topo-graphie)).
D’après
le théorèmed’Ampère,
le nombre desampères-tours
NI d’une lentilleélectronique
FIG. 2. - Topographie du champ le
long de l’axe d’une lentille magnétique dans la zone de l’entrefer. excitée par une bobine de N
spires,
alimentée par un courantI,
satisfait à la relation :(B(z)
en gauss ; z encentimètres ;
I enampères).
Le circuit
magnétique
qui enveloppe
la bobinein flue sur la
topographie
duchamp
B mais non surl’intégrale
f B(z)
dz étendue à la totalité de l’axe z’z.Le calcul de
l’intégrale
fp(z)
dz,
limitée àl’intervalle
compris
entre deux abscisses ZI et z2,permet
de définir un nombred’ampères-tours
nIpar la relation :
B(z)dz
= 4703C0
nI. Nousdirons
parabréviation,
que nIampères-tours
sont répar-tis entre lesabscisses zl,
et za
de l’axe. Nousdirons,
19 A
de
même,
que le circuitmagnétique
rassemble lesampères-tours
de la bobine excitatrice dans lazone de l’entrefer.
Nous nous proposons de
préciser
lesrègles
deconstruction des lentilles à courte
longueur focale,
particulièrement
celles des lentilles destinées àfocaliser des électrons accélérés par des tensions
plus
élevées que dans lesmicroscopes électroniques
courants. Cesrègles
restent valables pour toutes les lentillesmagnétiques.
Montrons comment se pose le
problème.
a)
Nous verronsplus
loin que lalongueur
focaled’un
projecteur
(2 )
est minimum pour un nombred’ampères-tours
proche
de13,5
ylVx
[Vx
=V(1 + 0,98
X 10-gV) ; V,
tension d’accélération mesurée envolts].
Cette excitationcorrespond
éga-lement à de bonnes conditions de fonctionnement
d’un
objectif.
b)
Lalongueur
focale minimumobtenue,
pourun
projecteur
donné,
est d’autantplus
courte quele
projecteur
rassemble lesampères-tours
d’exci-tation en unetopographie
deplus
faibleétalement,
ou, ce
qui
estéquivalent,
en unetopographie
pourlaquelle
BM
a une valeurplus
grande
pourl’exci-tation dcnnée.
Le
problème
de la construction d’une lentilleélectronique
degrande
puissance
consiste donc :a)
à construire une bobine donnant le nombred’ampères-tours
nécessaires,
éequi
neprésente
aucunedifficulté ;
b)
à déterminer le circuitmagnétique
de lalen-tille afin que ses
ampères-tours
soient rassemblésdans la zone centrale et non étalés le
long
del’axe,
très loin del’entrefer,
comme nous verronsqu’il
advient si le circuitmagnétique
est malétudié ;
c)
à donner auxpièces polaires
la forme et lesdimensions propres à obtenir avec le nombre
d’ampères-tours
optimum
unetopographie
aussipeu étalée que
possible.
2. Détermination des
ampères-tours
de la bobine d’exeitation.- De nombreux auteurs[1, 2]
ont cal-culé lestrajectoires
électroniques
dans destopo-graphies
dont la formeplus
ou moinsapprochée
avait été déterminée par le calcul ou par la mesure;
ils
posent
que cettetopographie
se réduit à unecourbe en cloche dans la zone de l’entrefer.
D’après
les résultats de Liebmann[1],
parexemple,
lalongueur
focaleIl
d’unprojecteur
estminimum pour une excitation voisine
de
S
N I =
13,5
B/VX
,quel
que soit lerapport
S .
(2) Pour préciser les conditions d’utilisation de la lentille,
nous parlerons de projecteur si l’image est formée par l’action de la totalité du champ et d’objectif dans le cas
où agit seulement le champ après l’objet réel. Nous consi-dérerons cette distinction comme connue.
Ce résultat se retrouve aisément à
partir
d’une schématisation souvent utilisée : on supposel’induction B uniforme entre deux
plans
normaux àl’axe z’z et nulle en tout autre
point
de l’axe. Lescalculs sont
classiques :
latrajectoire
de l’élec-tron est une hélice dans larégion
duchamp
uni-forme. L’électron se
déplace
dans unplan
passant
par l’axe z’z et tournant autour de cet axe à las vitesse
angulaire
cù-e-
B. Dans ceplan
l’élec-2m
tron décrit une sinusoïde. Un calcul
simple
montrequ’un
nombred’ampères-tours
NI = 11VJ7X
donne une valeur minimum à la
longueur
focale d’un telprojecteur.
En
conclusion,
pour obtenir laplus
courte lon-gueurfocale,
il faut une bobinepouvant
fournir un nombred’ampères-tours
de l’ordre de13,5 /Vx
-Pour une lentille bien
construite,
une valeurplus
élevée est inutile.
3. Le circuit
magnétique
d’une lentilleélectro-nique.
- I. VARIATION DE FORME DE LA TOPO-GRAPHIE EN FONCTION DE L’EXCITATION : PHÉ-NOMÈNES FONDAMENTAUX. - Ledispositif
que nous avons monté pour mesurer la valeur del’induction en tout
point
de l’axe d’une lentillemagnétique
adéjà
été décrit : nous renvoyons àcette
description
[3].
Afin d’évaluer la fraction de l’excitation
ras-semblée par le circuit
magnétique,
nous mesuronsle nombre des
ampères-tours
concentrés dans la cloche centrale sur wunelargeur
conventionnelle-ment
égale
à 3 a(fin. 2).
Aux limites de cetinter-valle,
l’induction a encore une intensité de l’ordre de 2 à 3 pour 100 de l’intensité maximum. Il resteévidemment des
ampères-tours
hors de cetinter-’ valle et il est facile de faire la correction si l’on
admet que la courbe en cloche tend
asympto-tiquement
vers l’axe des abscisses selon la loiA
/Z3.
Mais cesampères-tours
nereprésentent,
pour une lentille bien
construite,
qu’une
très faiblefraction de l’excitation : on trouve habituellement
95 °fo
environ desampères-tours
dans l’intervalleci-dessus défini
(3).
Si cette fraction devientplus
faible,
c’est l’indice d’un circuitmagnétique
malétudié.
Déterminons les
topographies
données par unelentille
électronique
dutype
indiqué
par lafigure 1,
dans le casparticulier
depièces
polaires
à noyaucylindrique,
percées
d’un canal de 4 mm dedia-mètre,
à facesplanes
séparées
par un entrefer de2 mm.
Pour une excitation assez
faible, 1 000
ampères-tours par
exemple,
latopographie
est une courbe en clocheanalogue
à cellereprésentée
sur lafigure
2. La valeur du maximum est 3 000 gauss,environ,
et lalargeur a
estproche
de 3 mm. Lechamp
hors de la zone centrale estrapidement
inférieur à la limite de sensibilité del’appareil
demesure
(3 gauss).
L’évaluation de l’airecomprise
entre la courbeB(z)
et l’axe montre que 950/o
desampères-tours
d’excitation sont rassemblés dansla zone centrale.
Poussqns
l’excitation
à NI = 8 000ampères-tours. La zone centrale
garde
sensiblement la mêmeforme et le maximum est voisin de 7 000 gauss.
Mais,
dans lecanal,
lechamp
est devenuacces-sible à la mesure. La
topographie d’ensemble,
dansle cas
précisé,
estreprésentée
par lafigure
3. Lazone centrale ne rassemble
plus
que 250/o
desampères-tours
d’excitation.FIG. 3. --
Topographie du champ le long de l’axe d’une lentille électronique à forte excitation, pour un circuit magnétique mal étudié.
Les
phénomènes
restent lesmêmes,
dans leurallure
générale,
si lespièces
polaires
ont leursfaces
en
regard tronconiques,
leur noyaudemeurant
cylindrique.
L’apparition
d’unchamp
considérable à l’inté-rieur du canalpercé
dans lespièces polaires quand
l’excitationdépasse
une certainevaleur,
tel est lephénomène
essentielqui
apparaît
dans une lentilleclassique.
II. NÉCESSITÉ DE RENDRE NÉGLIGEABLE LE CHAMP HORS DE LA ZONE CENTRALE. --- Le
champ
important qui
apparaît
à forte excitation dans lecanal est
gênant
àplusieurs
titres : :a)
Il entraîne unedépense
inutiled’ampères-tours et il
exige
la construction de bobinesvolu-mineuses,
enparticulier
pour unmicroscope
à très haute tension.b)
Il rendplus
difficile lecentrage
d’unsystème
delentilles,
chacune d’entre elles devenant unelentille
épaisse.
c)
Ilperturbe
l’action focalisante duchamp
intense de la zone centrale en
cloche,
zonehabi-tuellement admise comme seule
agissante
dans lecalcul des
caractéristiques optiques
d’une lentilleélectronique :
il ne faut pasoublier,
eneffet,
quele faisceau d’électrons
parcourt
tout le canal et parsuite subit l’action du
champ
en toute section decelui-ci. Il est intéressant de
préciser
cette actiondéfavorable du
champ
dans le canal en étudiant un casschématique.
Supposons
que larégion
duchamp
dans l’entre-fer soit assimilable à unçhamp
uniformeB,
de10 000 gauss, par
exemple,
s’étendant sur unelon-gueur L telle que : B X L =
10,55 VX.
Onvéri-fie que, dans ce cas, un faisceau incident
parallèle
à l’axe est focalisé dans le
plan
de sortie : la lon-gueur focale mesure0,64
L.Faisons suivre ce
champ
uniforme de 10 000gauss d’un
champ
uniformefaible,
100 gauss parexemple :
on vérifie que,quelle
que soit la distance surlaquelle
s’étende cechamp
faible,
lalongueur
focale de l’ensemble est
supérieure
à celle duchamp
intense seul.
Il convient
donc,
pour ces différentesraisons,
dechercher à éliminer le
champ
dans le canal despièces polaires.
III. VARIATION DU FLUX LE LONG DES PIÈCES POLAIRES : CHAMP DANS LE CANAL AXIAL. - La loi
du circuit
magnétique
d’Hopkinson
qui
suppose la conservation du flux lelong
du circuitmagnétique
ne fournit pas
d’explication
à l’existence d’unchamp important
et variable dans le canal despièces
polaires.
Mais,
enréalité,
iln’y
a pas conservation duflux
magnétique
lelong
du circuit : le flux croîtdans les sections droites des
pièces polaires quand
on va de l’entrefer vers le
flasque.
Ce résultat est connudepuis longtemps
pour les électro-aimants.Mulvey
[4]
l’a mesuré pour unedisposition
parti-culière de la lentille.
Fm. 4. - Variation du flux dans les noyaux polaires.
Nous avons vérifié ce
phénomène
en utilisantle
montage
de lafigure
4. Un enroulement Epeut
glisser
lelong
des noyauxpolaires.
Cet enroulementest relié aux bornes d’un fluxmètre. L’inversion du courant dans la bobine d’excitation entraîne une
déviation du
fluxmètre,
déviationqui
mesure leflux traversant la section droite où se trouve l’enroulement E.
21 A
quand
ons’éloigne
del’entrefer,
est confirmée par le calculqui
peut
être conduit commodément dansl’hypothèse
d’uneperméabilité
infinie et en selimitant à une
première
approximation.
Nous avons examiné
l’influence,
sur cettevaria-tion du
flux,
del’épaisseur
de labobine;
de saposi-
tion,
de la distance entre lespièces polaires
etl’enveloppe
extérieure,
de l’étatd’aimantation.
Cesdétails seront
développés
dans unexposé
plus
complet.
Le résultat fondamental
à retenir,
c’estl’augrnen-tation du
flux
quand
on va del’entrefer
vers leflasque :
nous allons montrer que la variation duchamp
sur l’axe est liée à cephénomène.
Pour une
perméabilité
infinie,
le calcul montre que latopographie
est une courbe en clochetendant,
asymptotiquement
vers l’axe z’z. Pour uneperméa-bilité
finie,
l’allure de latopographie
est donnée enajoutant
à cette courbe en cloche la courbe duchamp
d’aimantation des noyauxpolaires (fig.
5).
La somme des deux courbes donne l’allure de
la
topographie
duchamp
résultant.Fm. 5. - Influence du champ d’aimantation
des pièces polaires sur l’allure de la topographie.
A faible
excitation,
l’induction restant inférieureà 12 000 gauss, le
champ
d’aimantation estinap-préciable
à la mesure et lesampères-tours qu’il
étale tout le
long
de l’axe sont seulementquelques
pour cent de l’excitation totale. A forteexcitation,
si l’induction dans le ferdépasse
12 000 gauss, laperméabilité
décroît et lechamp
d?aimantationprend
des valeurs deplusieurs
centaines
de gauss. Cechamp
apparaît
sur l’axe horsde
l’entrefer. Ilétale,
lelong
ducanal,
une fraction considérablede l’excitation
totale,
fractionqui
estperdue
pour la zone centrale.IV. RÈGLES DE CONSTRUCTION DU CIRCUIT
MAGNÉTIQUE.
- Il faut éviter la saturation dufer en tout
point
du circuitmagnétique
et,
pourcela,
augmenter
sa section en mêmetemps
que leflux
qui
la traverse.En
conséquence,
nous proposons la constructionsuivante
( fig. 6) :
a)
Les noyaizxpolaires
sontconiques
pour tenircompte
del’augmentation
du flux à travers lasec-tion du noyau
polaire,
quand
on va de l’entrefer vers leflasque.
L’expérience
vérifie que, dans les casusuels,
unedilution suffisante du flux est obtenue en
choisis-sant un
angle
du cône de 100 à 15°.FIG. 6. -
Construction du circuit magnétique : noyaux polaires
coniques,
e proché de r/2.b)
Leflasque
a uneépaisseur
de l’ordre de lamoitié du rayon de base du cône si l’on veut
qu’il
y ait conservation de la section du fer. Une valeurun peu
plus
faiblepeut
êtresuffisante,
le flux neremplissant
pas uniformément la section de base du cône. L’aire de passage du flux croit dans leflasque quand
ons’éloigne
de l’axe : uneépaisseur
constante convient
donc,
l’apport
latéral du fluxétant
négligeable
dans cetterégion.
FIG. 7. -
Coupe d’une lentille électronique magnétique
pour une tension d’accélération de 250 kV.
c)
L’enveloppe
extérieure devrait avoir mêmeépaisseur
que leflasque
pour éviter toutediscon-tinuité de l’induction : cette condition
exigerait
une
enveloppe
trèsépaisse.
Il suffit quel’enveloppe
ne soit pas saturée et pour cela que sa section
méridienne
ait
une aire un peusupérieure
à cellede la section de base du noyau
polaire.
Si ces
précautions
sontprises,
lechamp
dans lecen-trale définie
plus
haut rassemble environ 9510/o
desampères-tours
de labobine, quelle
que soitl’excitation.
Pour montrer
l’application
de cesrègles,
lafigure
7 donne la coupe d’une lentilleprévue
pourun
microscope électronique
à 250 kV.4. Formes et dimensions des
pièces
polaires
auvoisinage
de l’entrefer. -Désormais,
le seulpro-blème est de connaître les relations entre la forme des
pièces polaires
et latopographie
duchamp
dans la zone de l’entrefer.I. VARIATIONS DE LA TOPOGRAPHIE DANS LA ZONE CENTRALE EN FONCTION DE L’EXCITATION
(4).
- II est entendu que la lentille sur
laquelle
nouseffectuons maintenant des mesures a un circuit
magnétique qui
rassemble dans la zone centrale del’entrefer la
quasi-totalité
desampères-tours
d’excitation.Voici les résultats des mesures :
10 Pour les excitations
inférieures,
pour le ferdoux,
à 1000 S(S
enmillimètres ;
1000 S enampères-tours).
a)
Latopographie
nedépend
que durapport
S/D:
elle est
indépendante,
à laprécision
des mesures, de la forme et des dimensions des faces enregard
(figue 8).
FIG. 8. - Ces associations de pièces polaires, percées d’un
même trou de diamètre D et séparées par un même
entre-fer S donnent même topographie pour une excitation inférieure à 1 000 S.
b)
Aquelques
pour centprès,
cettetopographie
est celledonnée,
parexemple,
par les calculs deLiebmann
[1],
pour uneperméabilité
infinie etpour des
pièces polaires
à facesplanes
illimitées.c)
L’intensité maximum duchamp
BM
estproportionnelle
àNI,
en réduisant toutefois lesphénomènes
dus àl’hystérésis,
phénomènes qui
seront décrits dans unexposé
plus
complet.
L’inten-(4) ’LIEBMANN a cherché à déterminer par le calcul leseffets de la saturation des pièces polaires dans les lentilles électroniques magnétiques
[5].
On
pourra comparer les résultats donnés par le calcul et ceux donnés parl’expérience.
sité
Bm
est donnéepar les
calculs de Liebmann[1].
La
largeur a
et le maximum BH sont liés par la relation :(m :
constantequi
dépend
durapport
slD ;
NI :nombre
d’ampères-tours d’excitation).
Pour les valeurs usuelles de
S /D comprises
entre
0,5
et1,5,
m est à peuprès
invariable etvaut
1,15.
Par
suite,
si le nombre desampères-tours qu’on
doit utiliser est inférieur à 1 000S,
le choix des facespolaires dépend uniquement
de lacommo-dité de réalisation et d’utilisation. On est assuré que les
topographies
calculées sont valables.La valeur de cette
limite,
1 000ampères-tours
au
millimètre,
estcaractéristique
despropriétés
magnétiques
du fer doux. Pour cette densité deconcentration de l’excitation dans
la
zone centrale avec despièces polaires planes
illimitées,
l’induc-tion serait de 12 500 gauss dans le
fer,
sur les facespolaires,
loin du trou. C’est sensiblement cettevaleur de l’induction
qui
marque unchangement
dans les
qualités magnétiques
du fer : au-dessousde cette
valeur,
laperméabilité
du fer estgrande,
supérieure
à1 000 ; au-dessus,
laperméabilité
décroîtrapidement quand
l’induction croît.Pour le
ferro-cobalt,
la même limite est voisinede 1 100
S.FIG. 9. -
Lorsque l’excitation dépasse 1 000 S, la
topo-graphie s’élargit. et une dissymétrie des pièces polaires
entraine une dissymétrie de la topographie. La courbe ponctuée 1’, est obtenue en ramenant, par un
change-ment d’échelle, son maximum à celui de la courbe 2 :
la comparaison des courbes l’ et 2 fait apparaître, pour
NI > 1 000 S, l’élargissement de la topographie et sa dissymétrie.
2°
Quand
NIdépasse
la valeur que nous venonsde
préciser,
latopographie
s’élargit :
a) En
première
approximation,
à laprécision
des mesures, pour des
pièces
polaires symétriques,
la forme de la
topographie
varie comme si S et Dcroissaient,
leurrapport
restant sensiblement le23 A Toute
dissymétrie
des facespolaires
entraîne unedissymétrie
de latopographie (fig.
9).
b)
Lalargeur
a de latopographie
croîtlinéai-rement en fonction du nombre des
ampères-tours.
c)
Le maximumBM
croit avec l’excitation enrestant lié à la
largeur
a par la relationBM
X a =m X
NI,
m ayant la même valeur que sil’exci-tation NI est inférieure à 1 000 S.
Fie. 10. --- Variation du champ maximum BM et de la
largeur de topographie a pour des pièces polaires de fer doux.
L’élargissement de la topographie à lieu pour les excitations NI
supérieures
à 1 000 S (dans ce cas 1 800 ampères-tours). L arc de raccord des deux droites en A est très court.FIG. 11. -- Variation du champ maximum BM et de la largeur de topographie pour des pièces polaires de ferro-cobalt.
L’élargissement de la topographie a lieu
pour
les excitations NI supérieures à 1 100 S (dans ce cas :1 650 ampères-tours).
Les
figures
10 et lirassemblent
ces résultatsdans deux cas
particuliers.
II.
Topographie
de moindre étalement auxfortes
excitations. - Nous avons dit
qu’à
faibleexci-tation,
lalargeur a
de latopographie
estindépen-dante de la forme des
pièces polaires
maisqu’il
n’enest
plus
demêmeà
forte excitation. Il estimpor-tant de déterminer
l’angle
oc des facespolaires
( fig.
12)
qui
permet,
alors,
la meilleureconcen-tration des
ampères-tours,
c’est-à-direl’angle
aauquel correspond
lapente
minimum de la droite donnant lavariation7de la"largeur
a.FIG. 12. - Faces
polaires.
1° Tout le monde connaît le calcul
classique qui
donnel’angle
de Stéfan oud’Ewing
[7] :
si l’onadmet une aimantation uniforme et
parallèle
àl’axe de révolution des
pièces polaires,
lemagné-tisme libre uniforme
apparaît
uniquement
sur lesfaces et le
champ
est maximum pour unangle
de550.
Mais,
enréalité,
l’aimantation n’est ni uniformeni
parallèle
à l’axe. Lemagnétisme
libreapparaît
non seulement sur les faces en
regard,
où il varied’un
point
àl’autre,
maiségalement
sur lesparois
intérieures, extérieures,
et dans la masse despièces
polaires.
Dans le cas de laperméabilité
infinie,
lecalcul est encore abordable mais
l’expérience
montre
alors,
par la permanence de la forme de latopographie, quelles
que soient lespièces polaires,
que le calcul de Liebmann est suffisant.Quand
latopographie s’élargit,
c’estque la
satu-ration commence à envahir la face
polaire,
et onvoit mal
quelles hypothèses proches
de la réalitépermettraient
un calculsimple.
La mesure donnecommodément et sûrement le résultat.
L’expérience
montrequ’on
aboutit à la meilleure concentration de l’excitation pour des valeurs del’angle
oc variant entre 550 et 650. Ondispose
de cette latitude pour tenircompte
de nécessitésmécaniques.
De
plus (fig. 12),’on
gagneuri peu,
pour la bonneconcentration,
en faisant mordre l’un sur l’autreles deux cônes d’une
longueur
proche
de D/4 :
celadétermine le diamètre à
partir
duquel
commence lecône.
1000 S à 2 000 8
(S
en mm ; NI enampères-tours).
Enpratique,
pour desangles
compris
entre 55 et65°,
onpeut
exprimer
lalargeur a
par larelation :
V
(S
enmillimètres ;
NI enampères-tours).
20 La
longueur
du cône des facespolaires
doitêtre suffisante pour éviter que la saturation
atteigne
le noyaupolaire.
Cette condition conduit à donner à l’intervalle81 ( fig. 12)
une valeursupérieure
à(NI)m
[(NI)m :
excitation maximum fournie par la500
[(NI
)M
pbobine en
ampères-tours ; Si
enmillimètres].
Si(N I)M
= 13,5
V Vx ,
il fautS1 > 0,027
VVX
(81
enmillimètres,
Vx envolts).
Cette
inégalité
fixe le diamètre des facespolaires
quand
on se donneleur angle
a et l’entrefer S.FIG. 13. - Influence de l’intervalle Slsurlerassemblement
des ampères-tours dans la zone centrale aux fortes exci-tations. Les pièces polaires à large entrefer (S = 3 mm,
SI = 10 mm) rassemblent, aux faibles excitations, une
plus grande fraction des ampères-tours que les pièces polaires à faible entrefer (S = 1,5 mm, 81 = 13 mm).
Mais quand la saturation atteint le bord extérieur des
pièces polaires à
lus
faible intervalle extérieur S1 (vers NI = 500S1)
ce sont les pièces polaires à pluslarge
intervalle extérieur S qui rassemblent lemieux
l’excitation dans la zone centrale.
La
figure
13 montrel’importance
du choix de la valeurSi.
III. INFLUENCE DE L’ÉLARGISSEMENT DU CANAL AXIAL SUR LA LARGEUR DE LA TOPOGRAPHIE.
-Le,
canalpercé
dans lespièces polaires
estcylin-drique
et de diamètre D auvoisinage
de l’entrefer.On est amené à
l’élargir
àquelque
distance de laface
polaire
pourpermettre
l’introduction duporte-objet
dans unobjectif,
ou, dans unprojec-teur,
pour laisser sortir le faisceaudivergent
qui
donne
l’image
finale.Quelle
influence cetélargissement
a-t-il sur latopographie ?
Pour des valeurs assez
grandes
de l (fig,
12)
lalargeur a
de latopographie
ne varie pas, à lasensi-bilité des mesures.
Lorsque 1
devient inférieur à unevaleur
proche
1/2
VS2 +
D2 lalargeur
de latopo-graphie
augmente..
FIG. 14. - Influence de l’élargissement du canal sur l’étalement de la topographie.
La
figure
14 donne unexemple
del’augmen-tation de l’étalement de la
topographie
due àl’élar-gissement
du canal axial. ’La distance entre le milieu de l’entrefer et le
commencement de
l’élargissement
du canal seradonc
supérieure
à 1/2
V S2
+ D2. On tiendracompte,
dans le cas des fortesexcitations,
del’accroissement
apparent
de S et D dans le mêmerapport
que l’accroissement de aprécisé plus
haut. 5.Récapitulation
desrègles
de construction des lentillesmagnétiques.
-Récapitulons
lesrègles
de construction d’une lentille
électronique
pouraboutir à la
longueur
focale laplus
courte. 10 La bobine excitatricepeut
fournir l’excitation :20 Le circuit
magnétique
ne doit être saturé en aucune section.Il faut pour cela :
a)
des noyaux depièces polaires tronconiques
(angle
de 10° à150) ;
,b)
desflasques
d’épaisseur
eproche
der/2,
r, rayon de base des noyaux des
pièces
polaires ;
c)
uneenveloppe
extérieure de section un peusupérieure
à l’aire de base des’ noyaux despièces
polaires.
30 Pour aboutir à une
topographie
de moindre25 A
polaires,
auvoisinage
del’entrefer,
doivent satis-faire aux conditions suivantes(fin. 12) :
a)
l’angle a
des facespolaires
estcompris
entre55 et
65a ;
-b)
les cônes des facespolaires
mordent l’un surl’autre d’une
longueur proche
deD /4 ;
c)
les cônes des facespolaires
sont assezlongs
afin que :
d)
l’élar’gissement
du canal à l’intérieur despièces polaires
commence à une distance du milieu de l’entrefersupérieure
à1 /2
52 + D2
en tenantcompte
del’accroissement apparent
de S et Daux fortes excitations.
Ce travail a été effectué au Laboratoire
d’Optique
électronique
de Toulouse où les lentillesélec-troniques
magnétiques
ont étél’objet
d’une étuded’ensemble. Cet article pose le
problème
magné-tique
de la construction des lentilles etprésente
les résultats obtenus àpartir
del’analyse
desphéno-mènes déduits de la mesure du
champ
sur l’axed’une lentille au moyen du
système
pendulaire
électro-dynamique.
construit à cet effet.Je suis reconnaissant à M. le Directeur G.
Dupouy
de m’avoir accueilli dans son laboratoire et
encou-ragé
au cours de ce travail. Je remercie M. Ch. Fertdes nombreuses discussions que
j’ai
eues avec lui au cours dudéveloppement
de cette étude et de la rédaction de cet article.Manuscrit reçu le 12 juillet 1955.
BIBLIOGRAPHIE
[1] LIEBMANN (G.) et GRAD (E. M.), Proc. Phys.
Soc.,
B. 1951, vol. LXIV, 956. Consulter également les références données par ces auteurs.[2] MENTS (M.) et LE POOLE (J. B.), Appl. Research,
1947, vol. B.
[3] DURANDEAU (P.), C. R. Acad. Sc., 236, 366-368.
[4] MULVEY (T.), Proc. Phys. Soc. B, 1953, vol. LXVI, 441.
[5] LIEBMANN (G.), Proc. Phys. Soc., B,1953, vol., LXVI, 448.
[6] DOSSE (J.), Z. Physik, 1941, S. 117,