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TOGO : FICHE PAYS NOVEMBRE 2021

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Direction Evaluation, Etudes et Prospective

TOGO : FICHE PAYS – NOVEMBRE 2021

SYNTHÈSE :

STRUCTURE DES ÉCHANGES

Catégorie OCDE (2019) :6/7

Notes agences (S&P / Moody’s / Fitch) : B/ B3/- Change : F CFA / Régime de change fixe (indexation à l’euro) Horizon de l’objectif de réduction des GES : -11% à l’horizon 2030

FORCES

Croissance soutenue par des projets d’investissement partiellement financés par le secteur privé.

Activité économique dominée par les services, (dynamisme de l’activité du port de Lomé).

Amélioration du climat des affaires

FAIBLESSES

Forte détérioration des finances publiques

Poids élevé du service de la dette

Tensions politiques et sociales

Évolution des risques: amélioration

Environnement macroéconomique et financier :

 Vulnérabilité de la croissance : après le ralentissement en 2020 (1,8%), la croissance devrait rebondir en 2021 (4,8%) et 2022 (5,9%), tirée par les investissements publics et la reprise des échanges commerciaux qui soutiendra notamment le secteur des services (commerce, transports).

 Vulnérabilité des comptes publics : les dépenses d’investissements et le maintien de mesures sociales devraient empêcher une nette amélioration des finances publiques en 2021. Le déficit devrait rester de l’ordre de 6% du PIB mais pourrait se réduire en 2022 à la faveur de la réduction du soutien et de la hausse des recettes en lien avec l’accélération de la croissance. Le rebasage du PIB intervenu en 2020 a permis au pays d’afficher un ratio d’endettement inférieur à 70 % (critère de convergence UEMOA avant 2020), malgré sa progression en 2020. Le Togo reste cependant parmi les pays les plus endettés de la zone (70% du PIB en 2020).

 Vulnérabilité extérieure : le déficit courant devrait peu évoluer et rester autour de 3% du PIB en 2021 et 2022, les performances d’exportation étant compensées par la reprise des importations. Les opérations de reprofilage de la dette publique ont contribué à accroître la dette extérieure (35% du PIB) et donc le risque de surendettement extérieur, qui reste cependant modéré.

 Vulnérabilité du secteur bancaire : le secteur bancaire a bénéficié des injections de liquidité de la BCEAO en 2020 et 2021. La privatisation partielle d’une banque publique, dont les difficultés fragilisait le secteur contribuera à son assainissement. La concentration des crédits sur les secteurs du commerce et des transports, particulièrement touchés par la crise reste un facteur de vulnérabilité.

Environnement politique et gouvernance :

 Stabilité socio-politique : La situation politique et sociale s’est stabilisée après les élections présidentielles de février 2020 qui ont conduit à la réélection de F. Gnassingbé. Les tensions restent cependant fortes et l’équilibre fragile, en particulier à la suite de la décision du gouvernement de proroger l’Etat d’urgence jusqu’en septembre 2022.

 Climat des affaires : d’importants efforts ont été réalisés pour améliorer le climat des affaires. Le Togo a adhéré à deux conventions de l’OCDE concernant d’une part la lutte contre la fuite de capitaux1 et d’autre part la fiscalité des multinationales du numérique.

Environnement et politique du climat

Vulnérabilité climatique : Le Togo est vulnérable aux changements climatiques (168ème sur 181 selon l’indice de vulnérabilité ND Gain). Ses émissions de CO2 sont relativement faible(125ème sur 145) mais ont augmenté entre 2014 et 2018 (+4,5%) alors qu’elles avaient baissé au cours entre 2010 et 2014 (-1,7%). Le Togo s’est engagé à les réduire de 11% d’ici 2030, en particulier en développant les énergies renouvelables (éolien, solaire).

Bénin 16,0% Chine 21,9%

Burkina Faso 14,5% France 8,6%

Niger 8,4% Pays-Bas 4,3%

Inde 7,5% Japon 4,3%

France (9ème) 4,6% Ghana 4,2%

Source: International Trace Center, CNUCED

Principaux partenaires commerciaux + France Part moyenne des échanges de marchandises 2015-2019 (% du total)

Exportations Importations

Phosphate, ciments 18,5% Combustible, pétrole 19,3%

Combustible, pétrole 15,5% Véhicules automobiles 9,5%

Coton 9,5% Equipements élect. 6,4%

Matières plastiques 8,3% Machines, engins mécaniques 6,2%

Pdts agricoles 5,3% Matières plastiques 6,0%

Source: Interna ti ona l Trace Center, CNUCED

Exportations Importations

Principaux produits échangés

Part moyenne des échanges de marchandises entre 2016 et 2020 (% du total)

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| TABLEAUX DES PRINCIPAUX INDICATEURS

Pays : part des secteurs dans l’activité (% de la valeur ajoutée 2020)

TOGO

2017 2018 2019 2020(e) 2021(p) 2022(p)

STRUCTURE ECONOMIQUE

PIB (Mds USD, courant) 6,4 7,1 7,2 7,6 8,5 9,4

Rang PIB mondial 146 146 146 146 141 140

Population (Mns) 7,7 7,9 8,1 8,3 8,5 8,7

Rang Population mondiale 98 98 98 98 95 94

PIB / habitant (USD) 830,5 901,9 893,2 915,6 1 000,4 1 075,5

Croissance PIB (%) 4,3 5,0 5,5 1,8 4,8 5,9

Inflation (moyenne annuelle, %) -0,2 0,9 0,7 1,8 2,7 2,5

Part exportations manufacturées (% total exp.)* 49,9 47,4 52,4 NA NA NA

FINANCES PUBLIQUES

Dette publique (% PIB) 56,6 57,0 52,4 60,3 62,9 62,6

Solde public (% PIB) -0,2 -0,6 1,6 -6,9 -6,0 -5,0

Charge de la dette publique (% recettes budg.)* 8,0 9,9 12,0 12,1 NA NA

POSITION EXTERNE

Solde courant (% du PIB) -1,5% -2,6% -0,8% -1,5% -2,7% -2,7%

IDE (% du PIB)** -1,9% 3,5% 0,7% 0,9% -3,1% 96,9%

Réserves UEMOA (en mois d'importation B&S) 4,1 4,7 5,9 5,8 6,6 5,5

Dette extérieure totale (% PIB)** 29% 27% 30% 35% 35% 36%

Dette extérieure CT (% PIB) 4,2% 3,9% 4,5% NA NA NA

Taux de change 582,0 555,7 586,3 574,7 NA NA

SYSTÈME BANCAIRE

Fonds propres / actifs pondérés 7,4 14,1 NA NA NA NA

Taux de NPL 19,3 17,8 16,5 15,9 NA NA

ROE 28,1 14,3 NA NA NA NA

SOCIO-POLITIQUE

Rang gouvernance Banque Mondiale (214 Pays)* 178 172 169 163 NA NA

Rang doing business (190 pays)* 156 137 97 NA NA NA

CLIMAT

Rang émissions de CO2 par habitant (145 pays)a 140 140 NA NA NA

Rang ND-Gain (181 pays)b 136 136 132 NA NA NA

Rang politique climat (58 pays)c NA NA NA NA NA NA

Légendes : (e) estimations ; (p) prévisions- Sources: FMI (Rapport pays 01/2021 & REO 10/2021);*Banque Mondiale;**Oxford Economics a : Agence Internationale de l'Energie, b : Notre Dame Global Adaptation Initiative (Indicateur de vulnérabilité), c : Germanwatch

Agriculture 18,8

Industrie 22,7 Services

58,5

Source:BCEAO

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1. SITUATION ECONOMIQUE

Une économie dominée par les services Le secteur primaire représente de l’ordre d’un quart de la valeur ajoutée nationale. La production agricole togolaise est concentrée sur le coton, le cacao et le café.

Le développement de la filière agricole, notamment la production de riz, figure parmi les priorités du gouvernement qui a créé, avec le soutien de la Banque Africaine de développement des « agropoles ». L’objectif est d’augmenter les rendements et de développer la transformation locale et faciliter la commercialisation des produits agricoles.

Le secteur secondaire (de l’ordres de 15% de la valeur ajoutée) concerne surtout l’extraction de phosphate. Le Togo a conclu fin 2019 un accord de partenariat avec la société nigériane Dangote Industries pour développer la production d’engrais, destinée au marché régional. Le pays produit également des matières plastiques.

Les services (environ 60% de la valeur ajoutée) sont particulièrement dynamiques dans le secteur des transports grâce à l’activité du port de Lomé, en pleine expansion. Le port togolais figure en tête des ports africains de la région, devant notamment le port Ghanéen de Tema et celui de Pointe Noire (République du Congo)1. Son activité est complétée par celle de la Plateforme industrielle d’Adétikopé (PIA)2 sur le site de laquelle a été construit un port sec franc. Cette plateforme logistique vise à décongestionner le Port autonome de Lomé et améliorer le positionnement stratégique du Togo comme « hub » pour la sous-région.

Rebond de la croissance en 2021-22 après le ralentissement en 2020

L’économie du Togo a été fortement ralentie en 2020, notamment par l’effondrement des échanges commerciaux qui a pesé le secteur des transports (portuaire, aéroportuaire).

Le pays a toutefois échappé à la récession, grâce notamment à la bonne tenue des investissements, en particulier publics. La croissance aurait atteint 1,5% en 2020.

L’activité devrait à nouveau accélérer en 2021 et 2022, tirée par la réalisation des investissement publics programmés dans le Plan de Développement, notamment la construction de routes. La reprise des échanges internationaux devrait soutenir l’activité du secteur des transports ainsi que l’agriculture. La consommation des ménages devrait également être plus

1Données de la fondation African Ports Awards.

2 Plateforme dédiée à la transformation des ressources naturelles du pays et aux exportations agricoles,

porteuse, mais néanmoins contrainte par une situation sanitaire qui reste instable.

Après la 2ème vaque de contamination qui a frappé le pays à l’été 2021, les mesures de restriction ont été renforcées en septembre (frontières terrestres fermées, fermeture de certains bars, lieux de culte et interdiction de rassemblements) pour un mois. Le gouvernement a par ailleurs décidé de prolonger l'état d'urgence sanitaire jusqu'en septembre 2022. La vaccination a débuté en mars mais moins de 3% de la population était totalement vaccinée début septembre.

La croissance pourrait atteindre 4,8% en 2021 et 5,9% en 2022, rattrapant la croissance annuelle moyenne de la période 2010-2019 ( de l’ordre de 5,5%).

Du Franc CFA à l’Eco

Membre de l’UEMOA, le Togo appartient donc à la zone Franc. Fin décembre 2019, le président ivoirien A .Ouattara a annoncé une réforme du Franc CFA, qui se traduira par :

- un changement d’appellation de la monnaie de Franc CFA en ECO

- la fermeture du compte d’opérations ouvert auprès du Trésor français, sur lequel la BCEAO était tenue de déposer, au minimum 50% de ses réserves En revanche, ni la garantie de convertibilité de la France, ni la parité fixe face à l’euro ne sont remises en cause par cette réforme. Le calendrier de mise en œuvre n’est pas très précis, d’autant que certains pays de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO)3 ont émis des critiques sur l’utilisation de la dénomination « ECO » qui était initialement le nom choisi pour la future monnaie unique de la zone CEDEAO et non des seuls pays de la zone franc. En tout état de cause, ces modifications ne devraient pas avoir d’impact économique et financier majeurs pour les pays concernés, tant que la parité fixe et la garantie de convertibilité sont maintenues.

Le Parlement du Togo devrait ratifier le nouvel accord monétaire d’ici fin 2021.

Secteur bancaire

Le secteur bancaire togolais est composé de seize banques (à fin 2020).

En août 2021, l’Etat a cédé à l’investisseur burkinabé IB Holding une partie de sa participation dans la Banque togolaise pour le commerce et l’industrie (BTCI). Les

3La CEDEAO regroupe les 8 membres de l’UEMOA (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo) ainsi que le Nigeria, le Cap Vert, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Liberia, le Sierra Leone.

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mauvaises performances de cet établissement pesait depuis plusieurs années sur le secteur

Le Togo enregistre le niveau de bancarisation le plus élevé en UEMOA. Plus de 25% de la population détient un compte (à fin 2020), contre moins de 20% en moyenne sur la zone. L’utilisation des services de monnaie électronique se développe très fortement, avec plus de 87% de la population adulte utilisant ces services en 2018 (contre un peu plus de 20% en 2015)4.

La forte concentration des crédits sur certains secteurs (commerce et transports surtout), constitue une source de vulnérabilité, mais la reprise attendue dans ces domaines d’activité devrait limiter les risques. Par ailleurs, les banques béninoises, comme celles des pays de la zone UEMOA, ont bénéficié des injections de liquidité de la BCEAO en 2020 et 2021.

A fin 2020, cinq établissements ne respectaient pas le ratio de capitalisation minimum de la BCEAO (9,5%)5. Le ration de prêts non performants est de l’ordre de 16%, supérieur à la moyenne de la zone (11% à fin 2020).

A noter un développement très rapide de l’utilisation des cryptomonnaies6 en raison du nombre de sociétés et plateformes de trading installées dans le pays. En 2021 le gouvernement a tenté de mettre fin à leurs activités qui ne sont pas toujours réglementées, mais le contrôle des transactions se heurte à l’absence de moyens à la disposition de la BCEAO.

2. FINANCES PUBLIQUES

Des efforts de gestion des finances publiques anéantis par la crise COVID

Grâce à la maitrise de ses dépenses et à la hausse de ses recettes, le Togo avait assaini ses finances publiques et nettement réduit son déficit en 2017- 2018 avant de dégager un excédent en 2019.

4Source BCEAO.

5Rapport 2020 de la Commission Bancaire UEMOA

La crise de la COVID a entrainé une nette détérioration du solde en raison de l’effet conjugué de la baisse d’activité et des mesures de soutien à l’économie (de l’ordre de 6% du PIB)7.

L’engagement pris par le gouvernement de poursuivre ses investissements et de maintenir des dépenses sociales (gratuité de la scolarité publique pour 2021-22, prise en charge pour une partie de la population des factures d’eau et d’électricité d’août 2021…) devraient empêcher une réelle amélioration des finances publiques en 2021. Le déficit devrait rester de l’ordre de 6% du PIB.

Le Togo ne sera pas tenu en 2021 de respecter l’objectif de convergence de l’UEMOA d’un déficit de 3%, compte tenu de la suspension du Pacte de convergence depuis avril 2020.

La levée des mesures de soutien et la hausse des recettes pourraient permettre une amélioration des finances publiques en 2022.

Risque de surendettement modéré

Le ratio de dette publique a atteint un pic en 2016, puis s’est réduit grâce à la baisse du déficit budgétaire.

Le rebasage du PIB intervenu en 2020 a permis au pays d’afficher un ratio d’endettement inférieur à 70 % (critère de convergence UEMOA avant 2020), malgré sa progression en 2020. Le Togo reste cependant parmi les pays les plus endettés de la zone.

6Selon une étude de Chainalysis, le Togo serait le premier pays en Afrique dans ce domaine

7 Fiscal Monitor FMI Avril 2021

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Une gestion active de la dette a toutefois permis de réduire la vulnérabilité du pays.

Le Togo a procédé au « reprofilage » de la dette en vue de réduire la part de la dette domestique dont les conditions étaient peu favorables (taux d’intérêt élevés, maturités courtes). Fin 2019 et mi-2020, le pays a levé des fonds auprès d’investisseurs internationaux, lui permettant de porter la part de la dette extérieure d’un- quart du total en 2017 à plus de 40% en 2020. Le poids du service de la dette a toutefois fortement progressé et pourrait dépasser 88% des revenus de l’Etat en 2020 (61% en 2017)8. Cette progression s’explique en partie par une baisse des recettes liée à la crise sanitaire. Le ratio pourrait se réduire dès 2021 avec la hausse attendue des revenus de l’Etat. Le poids du service de la dette restera néanmoins une source de vulnérabilité, d’autant que l’Etat continue à lever des fonds sur le marché local à des conditions assez onéreuses.9

Le niveau de dette devrait par ailleurs rester élevé en 2021 et 2022 en raison de l’absence de réduction notable du déficit public.

Le Togo peut compter sur le soutien des institutions internationales. Le pays a obtenu l’augmentation de 97 Mns $ de sa ligne de financement approuvée par le FMI en 2017 pour couvrir les besoins de financement supplémentaires ainsi que le soutien financier de la Banque Mondiale ou de la BAD.

.

3. POSITION EXTÉRIEURE

Le déficit courant ne devrait pas se résorber Le déficit courant s’est nettement réduit en 2017 (- 2% contre -10% en 2014) en raison de la baisse des importations liée à la chute des investissements publics dans un contexte de crise politique. Le solde s’est détérioré par la suite compte tenu de la réalisation des

8 FMI, Rapport UEMOA Mars 2021

966 Mds FCFA (120 Mns$ levés en septembre 2021

projets du PND impliquant l’achat à l’étranger d’équipements et de services.

Le Togo exporte du phosphate, dont les cours sont plutôt orientés à la hausse depuis mi-2020. Le pays exporte également de l’or, dont prix se maintiennent à un niveau relativement élevé. Les cours du coton ont progressé de plus de 33% entre janvier 2020 et septembre 2021 et devraient rester élevés au moins jusqu’à fin 2021 en raison d’une demande soutenue. Le marché devrait par la suite progressivement se rééquilibrer.

Le Togo a également une activité de réexportation de biens (notamment de pétrole) importés via le Port de Lomé et destinés aux marchés de la région. Près de 60%

du volume des produits est destiné au Burkina Faso et près d’un-quart au Ghana.

Le solde courant pourrait se détériorer en 2021 en raison de la hausse des prix des biens importés (pétrole, biens alimentaires) et se stabiliser en 2022 autour de -2,5% à -3%.

Les flux d’IDE ont progressé en 2020 (640 Mns$ soit près du double des flux entrants en 2019), faisant du pays la destination d’Afrique sub-saharienne privilégiée pour 2020 selon la CNUCED. Le Burkina Faso (CimMetal Group) et le Nigeria (Dangote) ont été parmi les plus gros investisseurs. Le Togo investit également dans les pays de la région (plus de 930 Mns$ en 2020).

Les besoins de financement du Togo ne sont cependant que partiellement couverts par les flux nets d’investissement, impliquant un recours à l’endettement extérieur.

Une dette extérieure modérée

Les opérations de reprofilage de la dette publique ont contribué à accroître la dette extérieure et donc le risque de surendettement extérieur. Son niveau (35% du PIB) reste modéré selon le FMI.

Le Togo fait partie des pays bénéficiaires du report de paiement des échéances dues en 2020 et au 1er semestre 2021 auprès des pays du G20 (ISSD). Plus de 80% du service de la dette bilatérale était dû en 2021 à la Chine qui gère ses créances en dehors du club de Paris. Le report au titre de l’ISSD portait en 2021 sur 8 Mns$10. Le pays a également obtenu l’annulation du service de sa dette dû au titre des prêts FMI d’avril 2020 à octobre 2021 (10 Mns $). L’impact a été très limité (moins de 0,3% du PIB).

10Echéances de janvier à dec, étant précisé qu’à fin septembre, le Togo n’avait sollicité le report que sur les échéances du S1 2021.

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4. ASPECTS POLITIQUES ET GOUVERNANCE

Apaisement des tensions mais la situation politique et sociale reste précaire

En 2017, le Togo a connu une grave crise socio- politique déclenchée par un projet de réforme constitutionnelle du Président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005. Il avait alors succédé à son père resté 38 ans à la tête du Togo. L’opposition reprochait alors le caractère non rétroactif des dispositions limitant à deux le nombre de mandats présidentiel, qui permettait à F. Gnassingbé de briguer encore deux mandats. Les manifestations d’opposition à la réforme ont fait plusieurs victimes puis les tensions se sont apaisées.

Le parti présidentiel a remporté les élections législatives de décembre 2018 boycottées par l’opposition. Après le vote de la révision Constitutionnelle en mai 2019, le Président togolais a été réélu en février 2020 pour cinq ans, renouvelable une fois. Ce résultat a été contesté par l’opposition mais validé par la Cour constitutionnelle. .

La situation reste tendue après l’exil forcé du principal opposant Agbéyomé Kodjo, principal opposant de M. Gnassingbé à la présidentielle.

La décision du gouvernement congolais de proroger d’un an l’état d’urgence sanitaire (jusqu’en septembre 2022) est perçue par une partie de la population comme un moyen de contenir l’opposition, alimentant le mécontentement de la population et les tensions sociales.

Nette amélioration du climat des affaires Un comité spécifique a été créé pour suivre la mise en place des réformes en vue d’améliorer la gouvernance et le climat des affaires.

Le gouvernement togolais encourage le développement du secteur privé, en soutenant les partenariats public- privé pour la réalisation de son plan de développement.

La Plateforme Industrielle d’Adétikopé (PIA) résulte ainsi d’un partenariat avec un Groupe singapourien (Arise) et plusieurs projets dans le domaine de l’énergie sont réalisés dans ce cadre (centrale électrique de Kékéli, parc solaire de Blitta…).

Deux portails dédiés à l’investissement ont été lancés à l’été 2021 par le gouvernement: « Investir au Togo » (www.investirautogo.tg) et le site de l’Agence de promotion des investissements et de la Zone franche (www.apizf.tg) pour promouvoir le pays auprès des investisseurs étrangers.

11Cadre inclusif OCDE/G20 sur le BEPS

Le Togo a adhéré à deux conventions de l’OCDE concernant d’une part la lutte contre la fuite de capitaux11 et d’autre part la fiscalité des multinationales du numérique.

Le Togo est globalement moins bien classé que ses voisins selon les indicateurs de gouvernance, mais a réalisé des progrès notables en termes d’efficacité du gouvernement et de qualité de réglementation.

5. CLIMAT ET ENVIRONNEMENT

Le Togo est vulnérable aux changements climatiques (168ème sur 181 selon l’indice de vulnérabilité ND Gain), en raison du poids de l’agriculture dans son économie.

Faible émetteur de CO2 (125ème sur 145), le Togo s’est toutefois engagé à participer à l’effort mondial en réduisant de manière inconditionnelle de 11% ses émissions d’ici 2030 (à partir de l’année de référence 2010). Le gouvernement souhaite notamment promouvoir l’utilisation de sources d’énergie alternatives au bois et au charbon de bois. La mise en service, en juin 2021 du parc solaire de Blitta, le lancement d’une centrale à cycle combiné (gaz-vapeur) à Kékéli ou le projet de centrale solaire photovoltaïque de l’Aéroport de Lomé s’inscrivent dans ce programme.

Par ailleurs, le Togo vise une réduction de 20% de la consommation de carburant d’origine fossile grâce notamment à l’amélioration du réseau routier et à la promotion de transports collectifs.

Des investissements massifs ont été réalisés pour améliorer l’électrification du pays dans le cadre du

« Projet des réformes et d’investissement dans le secteur de l’énergie au Togo » (Priset) qui bénéficie du soutien de la Banque mondiale, de l’UE, de l’AFD et la Banque allemande de développement (KFW). Le taux d’électrification atteignant 52% en 2019 et le pays vise 100% à l’horizon 2030.

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Baptiste Thornary Responsable Pôle Conjoncture Macroéconomie Risque pays baptiste.thornary@bpifrance.fr

Economie Internationale et Risques Pays

Anne-Sophie Fèvre Afrique de l’Ouest, Afrique australe, CEI & Russie as.fevre@bpifrance.fr Adriana Meyer Amérique Latine, Asie du Sud & Inde, Afrique de l’Est adriana.meyer@bpifrance.fr Victor Lequillerier MENA, Turquie, Chine, ASEAN victor.lequillerier@bpifrance.fr

Global trends, Pays Développés, Conjoncture France

Sabrina El Kasmi Responsable /Global trends, Pays développés, pétrole sabrina.elkasmi@bpifrance.fr Laetitia Morin Macroéconomie France, Europe, conjoncture PME laetitia.morin@bpifrance.fr Thomas Laboureau Macroéconomie France, conjoncture ETI Thomas.laboureau@bpifrance.fr

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