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S´EANCE 4 : ESPACES COMPLETS, ESPACES COMPACTS

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Academic year: 2022

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(1)

COMPACTS

4.1. Espaces complets

Soit (M, d) un espace m´etrique. On dit qu’une suite (xn)n>0dansMest une suite de Cauchy si la condition suivante est v´erifi´ee :

8">0, 9N2N, 8n, m>N, d(xn, xm)<".

En d’autre terme, (xn)n>0est une suite de Cauchy si et seulement si

N!lim+1 sup

n,m>N

d(xn, xm) = 0.

On dit que (M, d) est un espace complet si toute suite de Cauchy dansMest conver- gente.

Lemme 4.1. — Soit(xn)n>0une suite de Cauchy dans un espace m´etrique. Si une sous-suite de(xn)n>0converge vers un point x, alors il en est de mˆeme de(xn)n>0. D´emonstration. — Soit (xni)i>0 une sous-suite de (xn)n>0 qui converge versx, o`u (ni)i>0est une suite strictement croissante d’indices. Comme (xn)n>0est une suite de Cauchy, on a limk!+1d(xk, xnk) = 0. Donc la suite (xn)n>0converge versx.

Convention. — Dans ce cours, on convient que l’espace R des nombres r´eels est complet. On en d´eduit facilement que l’espace Rn muni de sa norme canonique est un espace complet (Exercice).

4.2. Espaces compacts

Soient (M, d) un espace m´etrique et F un sous-ensemble de M. On dit qu’une famille de sous-ensembles ouverts (Ui)i2I de M est un recouvrement ouvert deF si S

i2IUi F. Si (Ui)i2I est un recouvrement ouvert deF et siJ est un sous-ensemble de I tel que S

i2JUi F, on dit que (Uj)j2J est un sous-recouvrement de (Ui)i2I. Si de plusJ est un ensemble fini, on dit que (Uj)j2J est un sous-recouvrement fini de

(2)

18 S ´EANCE 4 : ESPACES COMPLETS, ESPACES COMPACTS

(Ui)i2I. On dit que le sous-ensemble F estcompact si tout recouvrement ouvert de F admet un sous-recouvrement fini.

Proposition 4.2. — Soit ' : M ! M0 une application continue d’espaces m´etriques. Si F est un sous-ensemble compact de M, alors l’image de F est un sous-ensemble compact deM0.

D´emonstration. — Soit (Vi)i2I un recouvrement ouvert de'(F). Comme'est con- tinue, (' 1(Vi))i2Iest un recouvrement ouvert deF, qui admet un sous-recouvrement fini (' 1(Vj))j2J carF est compact, o`uJ est une partie finie deI. L’ensemble'(F) est alors recouvert par (Vj)j2J. Par cons´equent,'(F) est compact.

Soit (M, d) un espace m´etrique. On dit que (M, d) ests´equentiellement compact si toute suite dans (M, d) admet une sous-suite convergente.

Soient (M, d) un espace m´etrique etRun sous-ensemble deM. Soit">0. On dit queRest un"-r´eseau si (B(x;"))x2Rest un recouvrement ouvert deM.

Th´eor`eme 4.3. — Soit (M, d)un espace m´etrique. Les conditions suivantes sont

´equivalentes:

(1) M est compact,

(2) M est complet et pour tout">0,M admet un"-r´eseau fini.

(3) M est s´equentiellement compact.

D´emonstration. — (1))(3) : Soit (xn)n>0 une suite dansM. Si aucune sous-suite de (xn)n>0 ne converge pas, alorsS={xn|n2N}est un ensemble infini. En outre, pour toutx2M, il existe un ouvertUx contenantxtel queUx\S soit un ensemble fini. Les (Ux)x2M forment un recouvrement deM qui adment un sous-recouvrement fini. Cela montre queSest un ensemble fini, qui conduit `a une contradiction.

(3))(2) : Soit (xn)n>0une suite de Cauchy. Elle admet une sous-suite convergente, donc elle est convergente elle-mˆeme (d’apr`es le lemme 4.1). Cela montre queM est complet. Soit">0. SiM n’admet pas de"-r´eseau fini, alors on peut construire par r´ecurrence une suite (xn)n>0 tel quexn 62S

06i<nB(xi,"). En particulier, aucune des sous-suite de (xn)n>0n’est une suite de Cauchy, qui conduit `a une contradiction.

(2))(1) : Soit (Ui)i2I un recouvrement ouvert deM. On suppose que (Ui)i2I n’a pas de sous-recouvrement fini. Consid´erons une suite croissante de parties finies de M

R0⇢R1⇢· · ·

telle que Rn soit un 2 n-r´eseau deM. On peut construire par r´ecurr´ence une suite d’´el´ements (xn)n>0qui v´erifie les propri´et´es suivantes :

(i) pour toutn>0, on axn2Rn,

(ii) pour toutn>1, on axn2B(xn 1,22 n),

(iii) la boule B(xn,1/2n) n’est pas recouvert par un nombre fini d’ouverts dans (Ui)i2I.

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La suite (xn)n>0est alors un suite de Cauchy qui converge vers un pointx2M (car M est complet). Il existe alors unUiqui contientx. Soit">0 tel queB(x;")⇢U et n> 0 un entier tel quexn 2B(x;"/2) et que 2 n < "/2. On aB(xn,1/2n)⇢

B(x,")⇢Ui, qui conduit `a une contradiction.

Corollaire 4.4. — Soient M un espace m´etrique et F une partie compacte deM. AlorsF est une partie ferm´ee.

D´emonstration. — Soit (xn)n>0une suite dansF qui converge vers un pointx2M.

C’est alors une suite de Cauchy dansF. CommeF est compact, il est complet. On en d´eduit alors quex2F.

Proposition 4.5. — Soient (M, d) un espace m´etrique et F une partie ferm´ee de M. SiM est complet (resp. compact), alors il en est de mˆeme deF.

D´emonstration. — (1) Soit (xn)n>0 une suite de Cauchy dansF. Elle est aussi une suite de Cauchy dans M. Comme M est complet, on obtient que (xn)n>0 est une suite convergente. En outre, comme F est ferm´e, la limite de (xn)n>0 appartient `a F. DoncF est un espace complet.

(2) Soit (xn)n>0 une suite dans F. Comme M est s´equentiellement compact, il existe une sous-suite de (xn)n>0 qui converge dans M. En outre, la limite de cette sous-suite est dansF carF est ferm´e. Par cons´equent,F est s´equentiellement compact, et donc est compact.

Exemple 4.6. — 1) SoientM un espace m´etrique, x2M et">0. On appelle la boule ferm´ee centr´ee enx le sous-ensembleB(x;") :={y2M : d(y, x)6"} de M. Sizest un point dansM\B(x;"). On ad(z, x)>"et donc il existe un >0 tel qued(z, x)>"+ . On en d´eduit queB(z, )\B(x;") =?. Cela montre que

B(x;") est une partie ferm´ee deM. En outre, le cercleS(x;") :=B(x;")\B(x;")

est ´egalement une partie ferm´ee deM.

2) SoientM un espace m´etrique et C une partie compacte deM. Alors pour tout x2M la fonction (y2C)7!d(x, y) est born´ee (on dit alors que la partieC est born´ee). En e↵et, siC n’est pas born´e, alors il existex2M et une suite (yn)n>0

dansC tels qued(x, yn) tend vers l’infini lorsquen! +1. La suite (yn)n>0 ne peux pas avoir de sous-suite convergente.

3) SoitI un intervalle ferm´e dansR. Il est une partie ferm´ee deR, donc est complet.

En outre, pour tout">0, il est facile de construire un "-r´eseau fini dansI. On obtient donc queIest une partie compacte. On en d´eduit que les parties compactes deI sont pr´ecis´ement les parties born´ees et ferm´ees.

4) Soitd>1 un entier. Soitk.k1 la norme surRd telle que k(x1, . . . , xd)k1 = max(|x1|, . . . ,|xd|).

(4)

20 S ´EANCE 4 : ESPACES COMPLETS, ESPACES COMPACTS

Donc une suite (x(n))n>0 converge vers x = (x1, . . . , xd) si et seulement si

n!lim+1x(n)k = xk pour tout k 2 {1, . . . , d}. En particulier, pour tout a > 0, la boule ferm´ee

B(0;a) :={x2Rd : kxk16a}=B(0, a)d

est une partie compacte de (Rd,k.k1). On en d´eduit que toute partie ferm´ee et born´ee de (Rd,k.k1) est compacte.

Th´eor`eme 4.7. — Soitd>1un entier. Soientk.ketk.k0deux normes sur l’espace vectorielRd. Il existe une constanteC >0telle queC 1k.k6k.k06Ck.k. En outre, tout sous-ensemble U de Rd est ouvert par rapport `a k.k si et seulement s’il ouvert par rapport `a k.k0.

D´emonstration. — Sans perte de g´en´eralit´e, on peut supposer quek.k0=k.k1. Soit (ei)di=1la base canonique deRd. Pour tout ( 1, . . . , d)2Rd, on a

k 1e1+· · ·+ dedk6 Xd

i=1

| i| ·keik6k 1e1+· · ·+ dedk1

Xd

i=1

keik. Cela montre en outre que l’application lin´eaire Id : (Rd,k.k1)! (Rd,k.k) est con- tinue. Comme le cercle unit´e ferm´ee de (Rd,k.k1) est compacte, elle est une partie compacte de (Rd,k.k) (car elle est l’image d’une partie compacte par une application continue). Donc elle est une partie born´ee dans (Rd,k.k). On en d´eduit donc

sup

y2Rd,kyk1=1kyk<+1.

La premi`ere assertion est donc d´emontr´ee. La deuxi`eme assertion s’en d´eduit. On laisse les d´etails comme un exercice (fait au cours).

Le th´eor`eme pr´ec´edent montre que toutes les normes sur un espace vectoriel E de rang fini sur R sont ´equivalentes. On peut alors parler les parties ou- vertes/ferm´ees/compactes deE sans faire la r´ef´erence `a une norme surE. En outre, la continuit´e/di↵´erentiabilit´e d’une application d’un ouvert U de E vers un espace vectoriel norm´e ne d´epend pas du choix de la norme sur E. Cette propri´et´e est particuli`erement commode pour l’´etude des fonctions d´efinies sur un ouvert d’un espace vectoriel de dimension finie. Par exemple, on a le r´esultat suivant

Proposition 4.8. — Soient E et F deux espaces vectoriels norm´es. Si E est de dimension finie, alors toute application lin´eaire de E vers F est continue (et donc di↵´erentiable).

D´emonstration. — Sans perte de g´en´eralit´e, on peut supposer queE=Rd et que la norme surE estk.k1. Soit (ei)di=1la base canonique de Rd. Sif :E! F est une

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application lin´eaire et six= 1e1+· · ·+ rer est un ´el´ement deE, on a kf(x)k=

Xd i=1

if(ei) 6 Xd i=1

| i| ·kf(ei)k6✓Xd i=1

kf(ei)k

◆ kxk1.

4.3. Application dans l’´etude des fonctions di↵´erentiables

SoientEun espace vectoriel de rang fini surR. On fix une base (ei)di=1deE. Pour tout i 2{1, . . . , d}, on d´esigne pare_i l’application lin´eaire de E versR qui envoie

1e1+· · ·+ deden i.

Th´eor`eme 4.9. — Soitf une fonction d´efinie sur un ouvert non-videU deE. On suppose que, pour tout i2 {1, . . . , d}, la d´eriv´ee partielle@eif existe et d´efinit une fonction continue surU. Alors la fonction f est de classe C1 et on a

Df(·) = Xd

i=1

@eif(·)e_i

D´emonstration. — Sans perte de g´en´eralit´e, on suppose queEest muni de la norme k.ktelle quek 1e1+· · ·+ dedk:= max{| 1|, . . . ,| d|}. Soithun vecteur dansEde la forme 1e1+· · ·+ ded. Soitaun ´el´ement deU. On a

f(a+h) f(a) = Xd i=1

f(a+ 1e1+· · ·+ iei) f(a+ 1e1+· · ·+ i 1ei 1).

D’apr`es le th´eor`eme d’accroissement fini, il existe un nombre⇠i2]0,1[ tel que f(a+ 1e1+· · ·+ iei) f(a+ 1e1+· · · i 1ei 1)

= i@ei(f)(a+ 1e1+· · ·+ i 1ei 1) = i @eif(a) +o(1) lorsquekhk !0. Par cons´equent, on a

f(a+h) f(a) = Xd i=1

i@eif(a) +o(khk), d’o`u le r´esultat souhait´e.

Exemple 4.10. — Consid´erons la fonction f : R2 ! R d´efinie comme f(x, y) = x2+y2. On a @f@x = 2x et @f@y = 2y. Ce sont des fonctions continues sur R2. On en d´eduit donc que la fonctionf est de classeC1surR2et que la di↵´erentielle def est de la forme

Df(x, y) = 2xdx+ 2ydy,

o`u dxet dyd´esignent les applications lin´eaires deR2versRd´efinies par les projection en les deux coordonn´ees respectivement.

(6)

22 S ´EANCE 4 : ESPACES COMPLETS, ESPACES COMPACTS

Proposition 4.11. — SoientF un espace vectoriel norm´e et(fi)di=1une famille de fonctions continues (resp. di↵´erentiables, d´erivable dans une directionh2F) d´efinies sur un ouvert non-vide V deF, alors la fonctionf :V !Ed´efinie comme

(x2V)7 !f1(x)e1+· · ·+fd(x)ed

est continue (resp. di↵´erentiable, d´erivable dans la directionh).

D´emonstration. — Sans perte de g´en´eralit´e, on peut supposer que la norme sur E satisfait `a la relationk 1e1+· · ·+ dedk= max(| 1|, . . .| d|). On a alors

kf(x+h) f(x)k= max

16i6d|fi(x+h) fi(x)|.

Donc f est continue d`es que les fi sont continues. De mˆeme, si les fi sont di↵´erentiables, alors on a

f(x+h) f(x) Xd

i=1

Dfi(x)(h)ei = max

16i6d|fi(x+h) fi(x) Dfi(x)(h)|. Doncf est di↵´erentiable enxet on aDf(x) =Pd

i=1Dfi(x)ei. La d´emonstration du troisi`eme ´enonc´e est similaire, on la laisse comme un exercice.

Corollaire 4.12. — Soient F un espace vectoriel norm´e et (fi)di=1 une famille de fonctions d´efinies sur un ouvert non-vide V de F. Soit f : V ! E la fonction d´efinie comme (x2V)7 !f1(x)e1+· · ·+fd(x)ed. Soit g une fonction d´efinie sur un voisinage de f(x) est `a valeur dans un autre espace vectoriel norm´e G. Si la fonction f est d´erivable en x 2 V dans la direction de h 2F est si la fonction g est di↵´erentiable enf(x), alors la fonction compos´eeg f est d´erivable enx dans la direction deh. En outre, on a

@h(g f)(x) = Xd

i=1

@hfi(x)@eig(f(x)).

D´emonstration. — Comme la fonction gest di↵´erentiable enf(x), elle est continue enf(x). Donc la fonction compos´eeg f est bien d´efinie dans un voisinage dex. En outre, pourt2Rdont la valeur absolue est suffisamment petite, on a

(g f)(x+th) g(f(x)) =g(f(x) + (f(x+th) f(x))) g(f(x))

=Dg(f(x))(f(x+th) f(x)) +o(kf(x+th) f(x)k) Commef est d´erivable enxdans la direction deh, on a

f(x+th) f(x) =t@hf(x) +o(|t|) = Xd

i=1

t@hfi(x)ei+o(|t|).

Par cons´equent, (g f)(x+th) g(f(x)) =tPd

i=1@hfi(x)@eig(f(x)) +o(|t|).

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