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Les statuts et les évocations du handicap et de la difformité dans le théâtre grec de l époque classique chez Sophocle, Euripide et Aristophane

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Academic year: 2022

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Département d’Histoire, Arts et Archéologie

Les statuts et les évocations du handicap et de la difformité dans le théâtre grec de l’époque classique chez Sophocle,

Euripide et Aristophane

MEMO-B400 : Travail préparatoire au mémoire Promoteur : Monsieur Didier VIVIERS

Lectrices : Madame Aude BUSINE et Madame Natacha MASSAR

Léa LELIJ

000479339 M-HHISTC

Année académique 2021-2022 (première session)

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TABLE DES MATIÈRES

I. Présentation du sujet………3-4

II. Historiographie et état de la question………...……4-8 III. Définition de la démarche et du questionnement………...……...8-11 IV. Description des sources exploitées………...……...11-13

1) Les sources littéraires……….………...11-13 2) Les sources iconographiques et épigraphiques……….13 V. Plan provisoire du mémoire………...13-15 VI. Bibliographie...15-22

1) Sources...15-18 a) Sources littéraires...15-18 b) Sources épigraphiques...18 2) Travaux modernes...18-22 3) Sitographie...22 VII. Table des abréviations...22-23

1) Revues...22-23 2) Collections...23 VIII. Corpus de sources...23-92

1) Sources littéraires...23-86 a) Aristophane...23-28 b) Aristote...28-29 c) Eschine...29-31 d) Euripide...31-37 e) Hérodote...37-39 f) Hésiode...39-40 g) Hippocrate...40-47 h) Homère...47-52 i) Lysias...52-58 j) Platon...58-60 k) Sophocle...60-85 l) Thucydide...85-86 2) Sources iconographiques...86-90 3) Sources épigraphiques...90-92 IX. Annexe...92-95

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I. Présentation du sujet :

Pour débuter, comme l’indique le titre, ce travail de mémoire aura comme objectif d’étudier le handicap et la difformité dans le théâtre grec de l’époque classique, plus précisément dans les tragédies de Sophocle et Euripide et les comédies d’Aristophane. D’abord, il est important de se questionner sur le terme même de handicap qui est actuellement un terme médical, politique, juridique et éthique mais qui ne possède pas d’équivalent dans le monde antique, ce qui rend compliquée son étude1. Dès lors, il faut se demander ce qu’était le handicap dans l’Antiquité et voir à quel moment la difformité devenait un handicap. Toutes ces questions seront explorées dans ce mémoire et feront l’objet d’une étude étymologique pour tenter de se rapprocher le plus possible de la réalité du monde grec antique.

Le contexte d’étude sera celui de l’époque classique qui s’étend du Vème au IVème siècle mais principalement le Vème et le début IVème siècle qui correspondent aux années de vie de Sophocle, d’Euripide et d’Aristophane. Cette période concorde avec l’apogée du monde grec et en particulier d’Athènes du point de vue politique, artistique et littéraire. En effet, c’est au Vème siècle que la comédie ancienne se développe avec son premier poète comique connu qu’est Aristophane et que la tragédie connaît un immense succès notamment avec Sophocle et puis Euripide. Cependant, c’est aussi une période marquée par des guerres constantes entre les différentes cités et empires. Par conséquent, ces guerres devaient provoquer de nombreux blessés dont des estropiés, paralysés, boiteux, … en plus des infirmités congénitales. Ainsi, le handicap et la difformité devaient être fréquents bien que le taux de survie à ces déficiences était moins élevé qu’aujourd’hui surtout dans la petite enfance. Il est difficile d’estimer le pourcentage de handicapés dans l’Antiquité mais selon les chiffres actuels de l’OMS, 15% de la population mondiale est atteinte d’une forme de handicap2. Dès lors, on peut en déduire que ce taux devait être similaire voire plus élevé pour le monde antique. Si bien qu’il est primordial de ne pas négliger cette partie de la population et c’est pour cette raison que ce mémoire s’attachera à l’étude du handicap et de la difformité dans le théâtre grec de l’époque classique.

Cette étude aura comme objectifs de relever les mentions de handicap et de difformité dans les pièces de théâtre de Sophocle, Euripide et Aristophane pour s’enquérir de la place occupée par des personnages difformes et handicapés, d’examiner les caractéristiques qui déterminent

1 Cf. infra, p. 8-9.

2 Organisation mondiale de la Santé. Handicap et santé. [En ligne]. <https://www.who.int/fr/news-room/fact- sheets/detail/disability-and-health>. (Consulté le 28 avril 2022).

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une personne handicapée et difforme et de s’interroger sur les intentions d’inclure de tels personnages. Ensuite, il sera intéressant de se demander si ces personnages infirmes et difformes dépeignent la réalité de la société grecque ou s’en éloignent. Pour ce faire, l’approche qui a été choisie pour relever les mentions d’handicap et de difformité, a été de retenir le handicap et la difformité comme toute déficience physique entraînant des difficultés dans la vie quotidienne de la personne atteinte de difformité et de handicap. En conséquence, cette définition exclut les « monstres » car ceux-ci relèvent du champ des créatures fantastiques et c’est pour cette raison qu’ils ne seront pas étudiés dans ce mémoire3.

II. Historiographie et état de la question :

L’étude du handicap et de la difformité s’inscrit dans la perspective de l’histoire du corps qui est un mouvement qui a ses prémices aux alentours de la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle et qui appartient au champ de l’histoire culturelle. Depuis plusieurs années, le sujet du corps au sens large est devenu l’objet d’une série de recherches et ce pour toutes les époques et disciplines pour ses représentations, modifications, pratiques, usages et normes4. Dès lors, le thème du handicap et de la difformité a été appréhendé dans cet objectif d’étudier le corps qui ne répond pas aux normes, qui est différent, qui est en marge, …

Cependant, la recherche sur le handicap n’a commencé à se développer que dans les années 1970-1980 et ce principalement pour la période contemporaine. Il faudra attendre l’ouvrage majeur d’Henri Jacques Sticker en 1982, Corps infirmes et sociétés5, qui se penche sur la manière dont les sociétés avaient tenté de répondre au handicap dans les différentes périodes de l’histoire occidentale, pour susciter l’intérêt des chercheurs d’histoire ancienne. Il établit que les Grecs et les Romains de l’Antiquité faisaient la séparation entre les valides et les invalides, ce qui est aujourd’hui une vision fort débattue. L’ouvrage de Stiker s’inspire des travaux de Michel Foucault dont surtout Histoire de la folie à l’âge classique6 pour sa méthode de description de l’évolution des représentations et des traitements des personnes handicapées en Occident de l’Antiquité à aujourd’hui. Il faudra toutefois un certain temps après la publication de Stiker pour que ce champ de recherche se diffuse dans le monde francophone et chez les

3 Cf. infra, p. 8-9.

4 On peut citer quelques exemples comme : L. BODIOU, V. MEHL, M. SORIA (éds.), Corps outragés, corps ravagés de l'Antiquité au Moyen Âge, Culture et société médiévales 21, Turnhout, 2011. ; D. H. GARRISON (éd.), A Cultural History of the Human Body in Antiquity, Oxford-New York, vol. 1, 2010. ; Fr. PROST, J.WILGAUX

(éds.),Penser et représenter le corps dans l’Antiquité, Rennes, 2006.

5 H.J.STIKER,Corps infirmes et sociétés. Essais d’anthropologie historique, Paris, 20134.

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Anglo-Saxons sous le nom des Disability Studies et plus longtemps encore pour son traitement durant la période antique.

En ce qui concerne le monde anglo-saxon, l’étude du handicap a comme ouvrage de référence pour le monde grec et romain, The Eye of the Beholder. Deformity and Disability in the Graeco-Roman World de Robert Garland paru en 19957. Garland dresse un portrait général de la difformité et du handicap dans l’Antiquité gréco-romaine en exploitant essentiellement des sources littéraires et iconographiques pour aborder l’exclusion des infirmes, la tératologie, les traitements médicaux des handicaps et difformités, les représentations iconographiques du handicap, … Il consacre également quelques pages au théâtre antique traitant du handicap mais cela reste très synthétique car son but était de cartographier l’ensemble du handicap pour poursuivre l’idée de Stiker d’une distinction entre valides et invalides. Ensuite, comme autre référence dans l’histoire du handicap pour le monde ancien dans ces années 1990, on a les recherches de Nicholas Vlahogiannis qui pense comme Stiker et Garland que les personnes handicapées étaient perçues comme des marginaux et étaient victimes de stigmatisation et de dénigrement8.

Par la suite, les chercheurs se sont plus emparés du sujet du handicap en se focalisant sur des périodes, régions et thématiques plus spécifiques. On pourra citer les travaux de Martha Lynn Rose qui étudie les handicaps dans le monde grec à partir de différentes sources littéraires, épigraphiques, papyrologiques et iconographiques pour contredire Stiker, Garland et Vlahogiannis en prouvant l’intégration des individus handicapés dans les communautés grecques et le fait que les catégories modernes du handicap ne s’appliquaient pas à l’Antiquité9. Cette vision sera poursuivie avec Nicole Kelley dans son article « Deformity and Disability in Greece and Rome » publié dans l’ouvrage collectif d’Hector Avalos, Sarah Melcher et Jeremy Schipper10. De plus, pour les thématiques spécifiques, on retrouve des travaux consacrés à la

7 R. GARLAND,The Eye of the Beholder. Deformity and Disability in the Graeco-Roman World, Londres, 19952.

8 N. VLAHOGIANNIS,Representations of Disability in the Ancient World, Londres, 1998. ;ID.,« Disabling Bodies

», dans D. MONTSERRAT (éd.),Changing Bodies, Changing Meanings: Studies on the Human Body in Antiquity, New York,1998,p. 13-36. ; ID., « ‘Curing’ Disability », dans H. KING (éd.), Health in Antiquity, Londres-New York, 2005, p. 180-191.

9 M. L. ROSE [EDWARDS],« The Cultural Context of Deformity in the Ancient Greek World », AHB, 10, 1996, p.

79-92. ; ID. « Constructions of Physical Disability in the Ancient Greek World: The Community Concept », dans D.T.MITCHELL,S.L.SNYDER (éds.),The Body and Physical Difference, Ann Arbor, 1997, p. 35-50. ; ID.«Women and Physical Disability in Ancient Greece », AncW, 29-1, 1998, p. 3-9. ; ID.« Philoctetes in Historical Context », dans D.A.GERBER (éd.), Disabled Veterans in History, Ann Arbor, 2000, p. 55-69. ;ID.,The Staff of Oedipus:

Transforming Disability in Ancient Greece, Ann Arbor, 2003.

10 N. KELLEY « Deformity and Disability in Greece and Rome », dans H. AVALOS,S.J.MELCHER,J.SCHIPPER. (éds.), This Abled Body: Rethinking Disabilities in Biblical Studies, Atlanta, 2007, p. 31-45.

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cécité notamment à travers le mythe d’Œdipe avec Eleftheria Bernidaki qui est elle-même aveugle et qui dédie une partie de son ouvrage à l’étude de la cécité dans la pièce de Sophocle, Œdipe à Colone11. De la même façon, la boiterie a aussi produit de nombreux travaux de recherche à travers le prisme des mythes d’Héphaïstos et de Philoctète12. D’autre part, un des derniers grands travaux considérés comme importants pour la recherche est l’ouvrage collectif dirigé par Christian Laes en 2017 sous le nom de Disability in Antiquity13. Ce travail réunit 35 chercheurs qui étudient les incapacités et malformations dans tout le monde antique et plus seulement dans le monde gréco-romain et ils utilisent une très grande diversité d’approches (philosophique, juridique, médicale,…). Laes soutient l’avis de Rose que les catégories modernes du handicap ne peuvent pas s’appliquer à l’Antiquité mais qu’on doit pouvoir les comparer pour en rechercher des similitudes. C’est dans cet ouvrage que Robert Garland a écrit un article intitulé « Disabilities in Tragedy and Comedy » où il étudie le handicap à travers le théâtre grec de Sophocle, Euripide et Aristophane14.

Pour le monde francophone, le handicap a été d’abord appréhendé par les mythes grecs qui ont fourni une série de travaux dans les années 2000-201015. Cependant, l’ouvrage primordial sur le handicap est l’ouvrage collectif, Handicap et sociétés dans l’Histoire : l’estropié, l’aveugle et le paralytique de l’Antiquité aux temps modernes, dirigé par Franck Collard et Évelyne Samama, paru en 201016. Ce travail regroupe différents chercheurs qui s’interrogent sur les causes et les formes de handicap, sur les aspects juridiques et sur la perception de l’individu infirme par la société. Plusieurs articles sont consacrés à l’Antiquité gréco-romaine comme l’étude des accidents de travail et leurs conséquences dans l’Antiquité d’Herbert Grassl, les invalides de guerre en Grèce avec Évelyne Samama, … Ce travail est considéré comme

11E.A.BERNIDAKI-ALDOUS., Blindness in a Culture of Light. Especially the Case of “Oedipus at Colonus” of Sophocles., New-York-Berne-Francfort-Paris, 1990. ; Comme autres exemples, on peut citer : R. BUXTON, « Blindness and Limits: Sophocles and the Logic of Myth », JHS, 100, 1980, p. 22-37. ; G. DEVEREUX, « The Self- Blinding of Oedipous in Sophokles’ Oedipous Tyrannos », JHS, 93, 1973, p. 36-49. ; M. G. SHIELDS., « Sight and Blindness Imagery in the Oedipus Coloneus », Phoenix, 15, 1961, p. 63-73.

12 E. BAZOPOULOU-KYRKANIDOU, « What makes Hephaestus Lame? », American Journal of Medical Genetics, 72-2, 1997, p. 144-155. ; A. F. MAVROGENIS et al., « Congenital Anomalies of the Limbs in Mythology and Antiquity », International Orthopaedics (SICOT), 42, 2018, p. 957-965. ; N. WORMAN,« Infections in the Sentence: The Discourse of Disease on Sophocles Philoctetes », Arethusa, 33, 2000, p. 1-36.

13 Chr. LAES (éd.), Disability in Antiquity, Londres-New York, 2017.

14 R. GARLAND.,« Disabilities in Tragedy and Comedy », dans Chr. LAES (éd.), Disability in Antiquity, op. cit., p. 154-166.

15 D. CUNY,« Le corps souffrant chez Sophocle : Les Trachiniennes et Philoctète », Kentron 18-1-2, 2002, p. 69- 78. ; Fl. GHERCHANOC,« Philoctète, un marginal à Lemnos », Kubaba, 2, 1999, p. 9-15. ; J.-P. VERNANT.,P.

VIDAL-NAQUET, Mythe et tragédie en Grèce ancienne (Vol I-II), Paris, 20014. ; Fr. YCHE-FONTANEL, « Les boiteux, la boiterie et le pied dans la littérature grecque ancienne », Kentron, 17-2, 2001, p. 65-90.

16 Fr. COLLARD.,E.SAMAMA (éds.),Handicaps et sociétés dans l’histoire. L’estropié, l’aveugle et le paralytique

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l’ouvrage pionnier sur le handicap pour le monde francophone et même pour le monde anglophone. La même année, un autre ouvrage collectif a été publié mais ayant dans ce cas-ci une approche archéologique du handicap : Décrypter la différence : lecture archéologique et historique de la place des personnes handicapées dans les communautés du passé dirigé par Valérie Delattre et Ryadh Sallem17. Ce travail poursuit la position de Rose en prouvant que les personnes souffrant de handicap semblent avoir été intégrées dans les sociétés antiques. Enfin, comme dernier travail notable sur le handicap et les malformations, on peut citer le dossier publié en 2018 dans la revue Pallas, Handicaps, malformations et infirmités dans l’Antiquité dirigé par Annie Allély18. Ce travail insiste plus sur les embryons malformés, les enfants handicapés, les malformés et les infirmes dans le monde romain et dans l’Antiquité tardive.

Nonobstant, il existe aussi une historiographie allemande sur le sujet du handicap qui a été peu prise en compte par les chercheurs anglo-saxons et francophones et qui pourtant a commencé bien avant ladite « naissance » du champ de recherche du handicap en 1982 selon l’historiographie anglo-saxonne et francophone. En effet, en 1961, Albert Esser publie un ouvrage sur la cécité dans l’Antiquité mais qui a eu peu de retentissement19. La recherche du handicap dans le monde allemand connaîtra un regain tout comme pour l’historiographie anglo- saxonne et francophone dans les années 1980 et 1990 comme l’atteste une série de publications d’Herbert Grassl20, Peter Matter21, Joseph Neumann22, d’Andreas Mehl23. Il faudra attendre les années 2010 pour avoir des collaborations avec la recherche allemande, francophone et anglo- saxonne comme avec l’ouvrage collectif, Behinderungen und Beeinträchtigungen/Disability and Impairment in Antiquity qui est une collaboration entre plusieurs instituts allemands et anglais24 ou encore Handicap et sociétés dans l’Histoire : l’estropié, l’aveugle et le paralytique

17 V.DELATTRE, R.SALEM (éds.), Décrypter la différence: lecture archéologique et historique de la place des personnes handicapées dans les communautés du passé, Paris, 2010.

18 A. ALLÉLY, J.-Ch. COURTIL,R.COURTRAY (éds.),Goûts et odeurs dans l’Antiquité/Handicaps, malformations et infirmités dans l’Antiquité, Pallas - Revue d’études antiques, 106, Toulouse, 2018.

19 A. ESSER,Das Antlitz der Blindheit in der Antike die : kulturellen und medizinhistorischen Ausstrahlungen des Blindenproblems in den antiken Quellen, Leyde, 1961.

20 H. GRASSL,« Behinderte in der Antike : Bemerkungen zur sozialen Stellung und Integration », Tyche, 1, 1986, p. 118-125.

21 P. MATTER,« Der Behinderte in der griechischen Gesellschaft der Antike », AU, 32-2, 1989, p. 54-61.

22 J. N. NEUMANN., « Die Mißgestalt des Menschen – ihre Deutung im Weltbild von Antike un Frühmittelalter », Sudhoffs Archiv, 76, 1992, p. 214-231.

23 A. MEHL,« Behinderte in der antiken griechischen Gesellschaft », dans M.LIEDTKE (éd.), Behinderung als pädagogische und politische Herausforderung. Historische und systematische Aspekte, Bad Heilbrunn, 1996, p.

119-135.

24 R. BREITWIESER (éd.), Behinderungen und Beeinträchtigungen/Disability and Impairment in Antiquity, Studies in Early Medecine 2, Hockley, 2012.

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de l’Antiquité aux temps modernes25 qui a déjà été mentionné plus haut. L’historiographie allemande a tendance à étudier le handicap en mettant en lumière les rapports entre les individus handicapés et leur environnement social et culturel plutôt que d’étudier le handicap par la médecine hippocratique qui est une thématique fort étudiée dans le monde francophone et anglo-saxon.

III. Définition de la démarche et du questionnement :

Le point de départ pour ce mémoire était d’étudier l’inverse de la « normalité » dans l’Antiquité. En effet, la tendance est de percevoir l’Antiquité dans la perfection des corps représentés dans l’art notamment avec les sculptures aux corps parfaitement proportionnés. Dès lors, la démarche première était d’étudier ce qui était perçu comme le contraire de cette perfection et très vite le handicap a émergé comme thème. La chercheuse Debby Sneed résume bien cette approche : « But actually ancient Greeks were humans. They had human bodies and their bodies were subject to many of the same things that ours are, including physical and mental disability. This kind of research can help us embody the ancient Greeks and think about them as real people not as idealizations »26.

Il était toutefois indispensable de préciser le sujet par les lectures. Ainsi, l’article de Robert Garland, « Disabilities in Tragedy and Comedy »27 a été le point de commencement pour déterminer la thématique car il montrait que très peu d’études avaient été consacrées au handicap dans le théâtre et que par conséquent, c’était un champ propice de recherche. Pour cette raison, le thème du handicap dans le théâtre grec de l’époque classique a été choisi.

Cependant, le titre a été encore précisé par rapport à l’intitulé initial. Effectivement, le titre originel de ce mémoire était « les statuts et les évocations du handicap dans le théâtre grec de l’époque classique » mais il a été décidé, parallèlement à la restriction de l’étude aux trois auteurs que sont Sophocle, Euripide et Aristophane, d’inclure la difformité car le terme handicap est un terme qui pose problème, comme nous allons le voir.

25 Fr. COLLARD.,E.SAMAMA (éds.),Handicaps et sociétés dans l’histoire. L’estropié, l’aveugle et le paralytique

de l’Antiquité aux temps modernes, op. cit.

26PeoplingThePast. PtP 1: Disability in Ancient Greece with Debby Sneed. [En ligne].

<https://www.youtube.com/watch?v=M4R_wHGUaQc&t=321s>. (Consulté le 2 mai 2022) : cf. 8:36 min - 8:52 min. ; Il s’agit d’une vidéo de présentation des recherches de Debby Sneed, chercheuse d’histoire ancienne à l’Université de l’État de Californie à Long Beach. Une transcription de cette vidéo est disponible en téléchargement dans la barre d’information.

27 R. GARLAND.,« Disabilities in Tragedy and Comedy », dans Chr. LAES (éd.), Disability in Antiquity, op. cit., p.

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Le terme handicap est un néologisme créé au XIXème siècle pour désigner une différence physique. Le mot vient probablement de l’anglais « hand in cap » qui signifie « main dans le chapeau » et qui s’appliquait lorsque deux personnes faisaient du troc et si une personne recevait un objet de valeur supérieure, elle devait mettre dans le chapeau une somme d’argent pour rétablir l’égalité entre ce qui était donné et ce qui était reçu28. Par la suite, cette expression a évolué pour être utilisée dans le domaine sportif notamment avec les courses de chevaux où on attribuait des difficultés supplémentaires aux meilleurs chevaux pour ainsi rétablir une égalité entre les différents concurrents29. Ce n’est que durant le XXème siècle que le terme handicap prend son sens dans le domaine médical et qu’une définition est établie par l’OMS en 1980 : « le handicap est l’interaction entre des sujets présentant une affection médicale (par exemple, paralysie cérébrale, syndrome de Down ou dépression) et des facteurs personnels et environnementaux (par exemple, attitudes négatives, moyens de transport et bâtiments publics inaccessibles, et accompagnement social limité) »30. Ainsi, le handicap désigne une affection médicale congénitale ou acquise ultérieurement qui limite les capacités d’un individu avec son environnement mais en français, on a tendance à l’utiliser pour désigner une différence physique tandis que les Anglo-saxons utilisent le terme de disability qui désigne l’incapacité.

Par conséquent, le terme « handicap » n’a pas d’équivalent dans le monde antique. C’est pourquoi, le choix d’intégrer la difformité dans le titre a été réalisé pour essayer de parer à ce problème de terminologie, car la difformité fait référence à une anomalie qui est visible, ce qui correspond plus aux différents termes rencontrés dans les sources antiques31. Dès lors, l’approche privilégiée a été de retenir le handicap et la difformité comme toute déficience physique entraînant des difficultés dans la vie quotidienne de la personne touchée par cette déficience physique. Conséquemment, comme déjà dit plus haut, cette définition écarte les

« monstres » qui sont généralement traités dans les ouvrages généraux sur le handicap pendant l’Antiquité.

28M. DRUON,s.v. « Handicap » dans Dictionnaire de l’Académie française. [En ligne]. <https://www.dictionnaire- academie.fr/article/A9H0140>. (Consulté le 28 avril 2022) ; A. ALLÉLY, « Handicaps, malformations et infirmités dans l’Antiquité : Introduction », Pallas - Revue d’études antiques, 106, Toulouse, 2018, p. 167.

29 A. ALLÉLY, « Handicaps, malformations et infirmités dans l’Antiquité : Introduction », op. cit., p. 167.

30 Organisation mondiale de la Santé. Handicap et santé. [En ligne]. <https://www.who.int/fr/news-room/fact-

sheets/detail/disability-and-health>. (Consulté le 28 avril 2022).

31M. DRUON, s.v. « Difformité » dans Dictionnaire de l’Académie française. [En ligne].

<https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9D2467>. (Consulté le 28 avril 2022) : « Défaut très apparent dans la forme, les proportions ; anomalie visible de la conformation. Un bec-de-lièvre, une bosse sont des difformités. »

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Par ailleurs, l’approche pour ce travail sera qualitative car il est impossible d’étudier toutes les mentions de handicap et de difformité à l’époque classique, il a donc été choisi de se concentrer sur certaines sources plutôt que d’autres tout en essayant d’analyser une grande diversité de sources. Ainsi, les principales sources sont théâtrales mais d’autres types de sources seront utilisés également pour faire des comparaisons. Le théâtre grec antique est un champ opportun pour étudier le handicap et la difformité car la tragédie et la comédie ont transmis plusieurs personnages handicapés et difformes tels des boiteux, des aveugles, des « fous » et quelques sourds. Néanmoins, dans les sources étudiées dans ce cas-ci, seuls les boiteux, les aveugles et les « fous » sont présents et il a été décidé d’exclure les « fous » car les maladies mentales représentent une trop grande difficulté à être définies et étudiées pour l’Antiquité. De plus, la position adoptée pour ce mémoire suivra plus la tendance historiographique allemande, c’est-à-dire, d’étudier le handicap et la difformité selon une perspective culturelle visant à montrer les rapports entre les individus handicapés et difformes et leur environnement social et culturel tout en refusant l’idée d’une exclusion systématique de ces personnes ou d’une intégration totale. De surcroît, l’attitude de Rose et de Laes qui consiste à dire que les catégories modernes du handicap ne peuvent pas s’appliquer à l’Antiquité mais doivent pouvoir être comparées pour chercher des similitudes ou différences sera privilégiée.

En ce qui concerne la méthodologie adoptée pour ce mémoire, la première étape consistait à l’heuristique pour pouvoir composer le corpus de sources. La recherche des sources a été permise par la lecture des œuvres de Sophocle, d’Euripide et d’Aristophane citées dans les travaux modernes mais aussi par la recherche de mots-clés sur le TLG. Les mots-clés utilisés sont de l’ordre de la cécité comme τυφλός (aveugle), τυφλότης (la cécité), τυφλώττω (être aveugle) et ἀλαός (aveugle) mais aussi de l’ordre de la boiterie avec χωλός (boiteux) et enfin des termes plus globaux désignant le handicap à savoir ἀδύνατος (sans force, faible, invalide,

…). Ces termes grecs feront l’objet d’une étude étymologique et d’une catégorisation dans ce mémoire sous la forme d’un tableau avec les autres termes reconcentrés dans les sources antiques pour essayer d’en trouver l’origine et le sens qu’en donnaient les Anciens32.

L’étape suivante consistera à analyser ces sources théâtrales pour répondre à une série de questions que sont par exemple : Quelle était la place des personnes handicapées et difformes dans le théâtre grec de l’époque classique ? Quels sont les attributs qui définissent un individu

32 Cf. Tableau se trouvant dans l’annexe de ce travail, p. 92-94. : ce tableau n’est qu’une première ébauche et

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invalide et difforme ? A quelles fins ces personnages sont-ils utilisés dans le théâtre (pitié, rire,

…) ? Peut-on faire des parallèles de ces personnages handicapés et difformes avec d’autres formes d’art ? Est-ce que les personnages infirmes et difformes dans le théâtre sont représentatifs de la réalité de l’époque ? Finalement, l’étape importante qu’il reste encore à faire est la lecture de travaux modernes qui permettra d’observer les différentes réponses qui ont été proposées actuellement autour de ces questionnements.

Ainsi, ce travail aura comme point d’approche celui du théâtre grec de l’époque classique et plus précisément celui de Sophocle, Euripide et Aristophane, ce qui en fait son originalité pour le moment, car seul le travail de recherche de Robert Garland avait entamé cette étude mais il n’est pas allé jusqu’au bout des recherches33. En effet, ce mémoire examinera des sources théâtrales qui n’avaient jamais été encore étudiées dans une approche du handicap et de la difformité. De plus, Robert Garland n’a pas fait de parallèle avec la société grecque de l’époque classique, ce qui peut sembler utile pour observer à quel point le théâtre s’inspire de la réalité ou au contraire s’en éloigne.

IV. Descriptions des sources à exploiter :

De nombreuses sources seront utilisées pour ce mémoire et sont reproduites dans le corpus de sources se trouvant à la fin de ce travail. La grande majorité des sources employées pour ce travail sont littéraires. Nonobstant, quelques sources iconographiques et épigraphiques seront également exploitées.

1) Les sources littéraires :

Comme déjà mentionné à plusieurs reprises, les principales sources exploitées dans le cadre de ce mémoire sont les œuvres théâtrales produites par Sophocle, Euripide et Aristophane. Ce choix d’étudier le théâtre qu’à partir de ces trois auteurs peut s’expliquer par plusieurs raisons.

D’abord, Sophocle (495/6-406), Euripide (480-406) et Aristophane (450-375) sont des poètes grecs de l’époque classique. De plus, ils ont été tous les trois contemporains, ce qui permet d’étudier des pièces produites dans un même contexte temporel, et ils ont tous exercé leur art à Athènes pendant leur carrière donc dans un même contexte géographique. En outre, ce qui est aussi intéressant, c’est qu’ils se sont influencés mutuellement et que dans certains cas, dans

33 R. GARLAND.,« Disabilities in Tragedy and Comedy », dans Chr. LAES (éd.), Disability in Antiquity, op. cit., p. 154-166.

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leurs pièces, ils se font référence. C’est surtout le cas d’Aristophane qui mentionne à plusieurs reprises Euripide pour se moquer de lui. Enfin, il sera intéressant d’étudier le handicap et la difformité dans deux genres différents que sont la tragédie et la comédie. En effet, Sophocle et Euripide sont des poètes tragiques tandis qu’Aristophane est un poète comique, ce qui permettra d’étudier leurs pièces traitant du handicap et de la difformité en ayant des modèles et objectifs différents. Cependant, une grande partie des œuvres de ces trois poètes sont perdues ou en partie perdues et les pièces qui ont été conservées nous ont été transmises par une série de manuscrits antiques et médiévaux. Il est essentiel de garder cela à l’esprit, c’est-à-dire, que les pièces peuvent avoir été altérées au cours du temps et qu’une grande partie de l’information a été perdue. Ainsi, les pièces de Sophocle qui ont été retenues sont Ajax, Antigone, Œdipe Roi, Œdipe à Colone et Philoctète, pour Euripide, Hécube, Ion, Les Phéniciennes, Les Bacchantes ainsi qu’un certain nombre de testimonia et fragments que sont Œdipe, Philoctète, Télèphe et Phoenix. Enfin, les œuvres d’Aristophane qui ont été sélectionnées sont Les Acharniens, L’Assemblée des femmes, La Paix, Les Oiseaux, Ploutos, Les Grenouilles ainsi qu’un fragment d’Amphiaraos34.

De plus, d’autres sources littéraires seront exploitées pour comparer ces sources au théâtre pour expliciter certains propos. Ces sources s’étendent du VIIIème siècle jusqu’à la fin du IVème siècle av. J.-C. et sont toutes issues du monde grec, mais appartenant à différents genres littéraires. En effet, il a été décidé de recourir aux poèmes que sont l’Iliade, l’Odyssée et l’Hymne à Apollon d’Homère et la Théogonie d’Hésiode pour remonter aux origines du handicap et de la difformité. La philosophie sera aussi examinée avec Platon dans La République, Criton, Timée, Ménon et Aristote dans Génération des animaux, Histoire des animaux, Politique pour étudier leur vision du handicap et de la difformité qui a impacté une partie de la société grecque notamment avec les différentes théories sur les naissances d’enfants difformes. La Constitution d’Athènes d’Aristote a été également sélectionnée pour examiner le rôle social qu’a joué Athènes envers les invalides. De la même manière, les sources historiques seront employées pour tenter d’étudier le handicap et la difformité dans le monde grec de l’époque classique avec une série d’attestations de personnages difformes et handicapés chez Hérodote dans ses Histoires ainsi que dans La Guerre du Péloponnèse de Thucydide avec la peste d’Athènes de 430 av. J.-C. Une série de discours ont été choisis dont le discours de Lysias intitulé Pour l’Invalide qui sera examiné pour comprendre le rôle social qu’a joué Athènes

34 Les sources littéraires sont consignées dans la partie « corpus de sources » et sont classées de manière

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envers les invalides tout comme le discours d’Eschine Contre Timarque ainsi que son discours Contre Ctésiphon qui servira à appuyer certaines idées retrouvées dans le théâtre, notamment celles qui présentent le handicap et la difformité comme les conséquences de punitions divines.

Enfin, le corpus hippocratique constitue une source médicale utile pour essayer de déterminer les causes du handicap et de la difformité et des potentiels traitements assignés aux infirmes et difformes35.

2) Les sources iconographiques et épigraphiques :

En outre, il a semblé également judicieux d’inclure des sources iconographiques dans le cadre de ce travail36. Ainsi, la céramique qui a été très prolifique dans la Grèce ancienne sera employée, tout comme la sculpture ainsi que la joaillerie pour montrer comment les artistes représentaient la difformité et le handicap par certains codes et observer si ces mêmes codes s’appliquaient au théâtre et si certains ont perduré encore aujourd’hui. Enfin, quelques sources épigraphiques seront utilisées dans le cas des guérisons de handicap et de difformité dans le culte d’Asclépios surtout en ce qui concerne la guérison de la cécité37. Cependant, les sources épigraphiques seront étudiées de manière sommaire car le culte d’Asclépios est un champ de recherche très large et fécond qui ne fera pas l’objet d’une analyse détaillée dans ce cas-ci mais sera mentionné à titre d’exemple.

V. Plan provisoire du mémoire : I. Introduction

1) Mise en contexte

2) Historiographie et état de l’art 3) Méthodologie

II. Le handicap et la difformité dans le théâtre

1) Aux origines du handicap et de la difformité chez Homère et Hésiode 2) La cécité dans le théâtre

a) Le cas d’Œdipe chez Sophocle et Euripide b) Le cas de Tirésias chez Sophocle et Euripide

c) L’aveuglement comme punition chez Euripide dans Hécube et Phoenix

35 Le corpus hippocratique est référencé avec Hippocrate comme auteur par facilité et en suivant le choix des Collections des Universités de France malgré le débat actuel de déterminer si ce corpus est réellement le fruit d’Hippocrate ou plutôt de disciples.

36 Cf. Les sources iconographiques dans la partie « corpus de sources ».

37 Cf. Les sources épigraphiques dans la partie « corpus des sources ».

(14)

d) Le cas de Ploutos d’Aristophane 3) La boiterie dans le théâtre

a) Le cas de Philoctète chez Sophocle et Euripide b) La boiterie chez Euripide, « le faiseur de boiteux »

III. Le handicap et la difformité dans le monde grec de l’époque classique 1) L’existence des individus handicapés et difformes

2) Le rôle social d’Athènes dans la question de l’invalidité 3) Ailleurs dans le monde grec

IV. Conclusion V. Bibliographie

1) Sources

2) Travaux modernes 3) Sitographie

VI. Annexe

Le plan du mémoire serait potentiellement celui proposé ci-dessus, toutefois, celui-ci est provisoire car il peut faire l’objet de modifications au cours de la rédaction du mémoire.

Tout d’abord, le mémoire commencera par une introduction qui aura pour objectif de mettre en contexte le sujet du mémoire, d’établir l’historiographie et l’état de l’art du sujet ainsi que d’expliciter la méthodologie qui a été utilisée pour ce travail.

Deuxièmement, le handicap et la difformité dans le théâtre grec de l’époque classique seront développés en plusieurs points. En effet, d’abord, il sera utile de se replonger aux origines du handicap et de la difformité avec Homère qui est le premier auteur dans la littérature occidentale à mentionner un personnage handicapé et difforme qu’est Thersite mais aussi chez Hésiode qui a entrepris d’écrire les « origines » du monde grec pour les Anciens et qui mentionne la boiterie dans le cas d’Héphaïstos, ce qui impactera la vision sur cette invalidité par la suite. Ensuite, la cécité dans le théâtre sera examinée avec d’abord le cas le plus connu qu’est le mythe d’Œdipe raconté chez Sophocle dans plusieurs de ses pièces telles qu’Œdipe Roi, Œdipe à Colone et Antigone et chez Euripide avec Les Phéniciennes et Œdipe (pièce fragmentaire). Ensuite, ce sera le cas de Tirésias qui sera analysé également chez Sophocle dans Œdipe Roi et Antigone et chez Euripide avec Les Bacchantes et Les Phéniciennes. De plus, il sera judicieux d’étudier plus en profondeur l’aveuglement comme punition chez Euripide qu’on retrouve dans Hécube et Phoenix (pièce fragmentaire) mais qui sera mis en lien avec le mythe

(15)

d’Œdipe et de Tirésias. En dernier lieu, la pièce d’Aristophane intitulée Ploutos sera étudiée avec les personnages de Ploutos et de Néoclidès.

Comme troisième point, la boiterie sera analysée avec le cas de Philoctète avec la pièce homonyme de Sophocle et celle d’Euripide qui est fragmentaire. Puis, la boiterie chez Euripide sera plus approfondie. En effet, Euripide est surnommé par Aristophane χωλοποιός qu’on peut traduire par « faiseur de boiteux ». Par conséquent, il sera important de se pencher sur cette invalidité chez Euripide qui semble avoir beaucoup créé de personnages boiteux selon les passages d'Aristophane attestés dans Les Acharniens, Les Grenouilles, La Paix mais aussi en analysant un autre personnage boiteux d’Euripide mentionné dans quelques fragments qu’est Télèphe.

Dans la quatrième partie, le handicap et la difformité seront explorés dans le monde grec de l’époque classique en essayant d’apercevoir ce que pouvait être l’existence d’une personne touchée de handicap et de difformité en déterminant d’abord les potentielles causes de handicap et de difformité, les traitements que pouvaient suivre ces personnes, la vision des communautés grecques sur le handicap et la difformité et l’intégration ou non des invalides, ce qui débouchera sur le rôle social que semble avoir joué Athènes envers les infirmes qui sera comparé avec le reste du monde grec en particulier Sparte. Enfin, le mémoire terminera par une conclusion qui visera à montrer l’intérêt de ce travail et des potentielles réponses qui peuvent être apportées et des questions qu’il reste encore à étudier.

VI. Bibliographie : 1) Sources :

a) Sources littéraires

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ARISTOPHANE, Comédies. Les Thesmophories - Les Grenouilles. Tome IV. Texte établi par V.

COULON,traduit par H.VAN DAELE, CUF, Paris, 1954.

ARISTOPHANE, Comédies. L’Assemblée des femmes - Ploutos. Tome V. Texte établi par V.

COULON et J. IROGOIN,traduit par H.VAN DAELE, CUF, Paris, 2002.

ARISTOPHANE, Fragments. Texte traduit et édité par J.HENDERSON, LCL, Londres, 2007.

ARISTOPHANE, Comédies. Introduction - Les Acharniens - Les Cavaliers - Les Nuées. Tome I.

(16)

Texte établi par V.COULON,traduit par H.VAN DAELE, CUF, Paris, 2008.

ARISTOPHANE, Comédies. Les Oiseaux - Lysistrata. Tome III. Texte établi par V.COULON et J.

IROGOIN,traduit par H.VAN DAELE, CUF, Paris, 2009.

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ARISTOTE,Histoire des animaux. Tome II. Livres V-VII. Texte établi et traduit parP.LOUIS, CUF, Paris, 1968.

ARISTOTE, Politique. Tome III -1re partie. Livre VII. Texte établi et traduit par J.AUBONNET, CUF, Paris, 2002.

ESCHINE, Discours. Contre Timarque - Sur l’ambassade infidèle. Tome I. Texte établi et traduit par G.DE BUDÉ et V. MARTIN,CUF, Paris, 1927.

ESCHINE, Discours. Contre Ctésiphon - Lettres. Tome II. Texte établi et traduit par G.DE BUDÉ

et V. MARTIN,CUF, Paris, 1928.

EURIPIDE, Héraclès - Les Suppliantes - Ion. Tome III. Texte établi et traduit par H. GRÉGOIRE

et L. PARMENTIER,CUF, Paris, 1923.

EURIPIDE,Hélène - Les Phéniciennes. Tome V. Texte établi et traduit par H. GRÉGOIRE etL.

MÉRIDIER,avec la collaboration de F.CHAPOUTHIER,CUF, Paris, 1961.

EURIPIDE, Les Bacchantes. Tome VI - 2ème partie. Texte établi et traduit par H.GRÉGOIRE,avec la collaboration de J. IRIGOIN et J. MEUNIER, CUF, Paris, 1961.

EURIPIDE,Hippolyte - Andromaque - Hécube. Tome II. Texte établi et traduit par L.MÉRIDIER, CUF, Paris, 1965.

EURIPIDE, Tragédies. Fragments de Bellérophon à Protésilas. Tome VIII - 2ème partie Texte établi et traduit par Fr.JOUAN et H.VAN LOOY,CUF,Paris, 2000.

EURIPIDE,Tragédies. Fragments de Sthénébée à Chrysippos. Tome VIII - 3ème partie. Texte établi et traduit par Fr.JOUAN,H.VAN LOOY,CUF,Paris, 2002.

EURIPIDE, Fragments. Oedipus - Chrysippus. Other Fragment. Texte édité et traduit par Ch.

COLLARD,M.CROPP, LCL, Londres, 2008.

HÉRODOTE,Histoires. Terpsichore. Livre V. Texte établi et traduit par Ph.-Er.LEGRAND,CUF, Paris, 1946.

HÉRODOTE,Histoires. Érato. Livre VI. Texte établi et traduit par Ph.-Er.LEGRAND,CUF, Paris, 1948.

(17)

Paris, 1949.

HÉRODOTE,Histoires. Calliope. Livre IX. Texte établi et traduit par Ph.-Er.LEGRAND,CUF, Paris, 1954.

HÉSIODE, Théogonie. Texte établi et traduit par P.MAZON,CUF,Paris, 1960.

HIPPOCRATE,Œuvres complètes d’Hippocrate. Articulations - Aphorismes. Tome IV. Texte établi et traduit par E.LITTRÉ,Paris, 1844.

HIPPOCRATE,Œuvres complètes d’Hippocrate. Prénotions coaques. Tome V. Texte établi et traduit par E.LITTRÉ,Paris, 1846.

Hippocrate, Œuvres complètes d’Hippocrate. Du fœtus de sept mois - Des affections internes.

Tome VII. Texte établi et traduit par E.LITTRÉ,Paris, 1851.

HIPPOCRATE,De la génération. Tome XI. Texte établi et traduit parR.JOLY, CUF, Paris, 1970.

HIPPOCRATE, Airs, eaux, lieux. Tome II - 2ème partie. Texte établi et traduit par J.JOUANNA, CUF, Paris, 1996.

HOMÈRE,Hymnes. Texte établi et traduit par J.HUMBERT,CUF,Paris, 1951.

HOMÈRE, Iliade. Tome I. Chants I-VI. Texte établi et traduit par P. MANZON, avec la collaboration de P.CHANTRAINE,P.COLLART et R.LANGUMIER,CUF,Paris, 1937.

HOMÈRE,Iliade. Tome III. Chants XIII-XVIII. Texte établi et traduit par P.MANZON,avec la collaboration de P.CHANTRAINE,P.COLLART et R.LANGUMIER,CUF,Paris, 1938.

HOMÈRE,Odyssée. Tome II. Chants VIII-XV. Texte établi et traduit par V.BÉRARD,CUF,Paris, 1946.

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GERNET,CUF,Paris, 1926.

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PLATON, Œuvres complètes. Introduction. Hippias mineur - Alcibiade - Apologie de Socrate - Euthyphron - Criton. Tome I. Texte établi et traduit par M. CROISET, CUF, Paris, 1925.

PLATON, Œuvres complètes. Timée - Critias. Tome X. Texte établi et traduit par A.RIVAUD, CUF, Paris, 1925.

PLATON,Œuvres complètes. La République. Tome VII. - 1re partie. Livres IV-VII. Texte établi par E.CHAMBRY,CUF, Paris, 1934.

SOPHOCLE,Tragédies. Philoctète - Œdipe à Colone. Tome III. Texte établi par A. DAIN et traduit par P.MAZON,CUF, Paris, 1960.

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SOPHOCLE, Tragédies. Introduction - Les Trachiniennes - Antigone. Tome I. Texte établi par A.DAIN et traduit par P.MANZON,CUF, Paris, 1967.

SOPHOCLE, Tragédies. Ajax - Œdipe Roi - Électre. Tome II. Texte établi par A.DAIN et traduit par P.MANZON,CUF, Paris, 2009.

THUCYDIDE,La Guerre du Péloponnèse. Tome II - 1re partie. Livre II. Texte établi et traduit par J. DE ROMILLY,CUF, Paris, 1962.

b) Sources épigraphiques :

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<https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/disability-and-health>. (Consulté le 28 avril 2022).

VII. Table des abréviations : 1) Revues :

AHB = The Ancient History Bulletin AncSoc = Ancient Society

Antiquity = Antiquity: A Review of World Archaeology

AncW = The Ancient World: A Scholarly Journal for the Study of Antiquity AU = Der Altsprachliche Unterricht: Latein, Griechisch

CW = Classical World: A Quarterly Journal on Antiquity DHA = Dialogues d’Histoire ancienne

Hesperia = Hesperia: The Journal of the American School of Classical Studies at Athens ICS = llinois Classical Studies

JHS = Journal of Hellenic Studies

Kentron = Kentron : Revue du Monde Antique et de Psychologie Historique MedSec = Medicina nei Secoli : Arte e Scienza

Phoenix = Phoenix: Journal of the Classical Association of Canada / Revue de la Société Canadienne des Études Classiques

Sudhoffs Archiv = Sudhoffs Archiv für die Geschichte der Medizin und der Naturwissenschaften

(23)

Tyche = Beiträge zur Alten Geschichte, Papyrologie und Epigraphik 2) Collections :

CUF = Collection des Universités de France LCL = Loeb Classical Library

IG = Inscriptiones Graeca VIII. Corpus de sources : 1) Sources littéraires : a) Aristophane :

ΚΑΡΙΩΝ. […] ὅστις ἀκολουθεῖ κατόπιν ἀνθρώπου τυφλοῦ, τοὐναντίον δρῶν ἢ προσῆκ’ αὐτῷ ποεῖν. Οἱ γὰρ βλέποντες τοῖς τυφλοῖς ἡγούμεθα, […] (ARISTOPHANE, Ploutos, 13-15).

CARION. - [...] Le voilà qui marche derrière un homme aveugle, faisant le contraire de ce qu’il conviendrait de faire. Car c’est nous, les voyants, qui guidons les aveugles [...]. (traduction de VictorCOULON et Hilaire VAN DAELE,CUF).

ΧΡΕΜΥΛΟΣ. […] Οἶμαι γάρ, οἶμαι—ξὺν θεῷ δ’ εἰρήσεται— ταύτης ἀπαλλάξειν σε τῆς ὀφθαλμίας βλέψαι ποήσας. (ARISTOPHANE, Ploutos, 114-116).

CHRÉMYLE. - [...] Je pense, en effet, je pense – avec l’aide de dieu, dirai-je – te guérir de ce mal d’yeux et te fait voir. (traduction de VictorCOULON et Hilaire VAN DAELE,CUF).

ΧΡΕΜΥΛΟΣ. Μὰ Δί’, ἀλλ’ ὅπερ πάλαι παρεσκευαζόμην ἐγώ, κατακλίνειν αὐτὸν εἰς Ἀσκληπιοῦ κράτιστόν ἐστι. (ARISTOPHANE, Ploutos, 410-412).

CHRÉMYLE. – Non, par Zeus ; mais, comme depuis longtemps j’y songeais, il faut le faire coucher dans le temple d’Asclépios ; c’est le mieux. (traduction de VictorCOULON et Hilaire VAN DAELE,CUF).

ΚΑΡΙΩΝ. Ὁ δεσπότης πέπραγεν εὐτυχέστατα, μᾶλλον δ’ ὁ Πλοῦτος αὐτός· ἀντὶ γὰρ τυφλοῦ ἐξωμμάτωται καὶ λελάμπρυνται κόρας, Ἀσκληπιοῦ παιῶνος εὐμενοῦς τυχών. (ARISTOPHANE, Ploutos, 633-636).

CARION. – Le maître est au comble du bonheur et plus encore Ploutos lui-même. Aveugle qu’il était, il voit clair et ses yeux sont devenus brillants. Par l’art d’Asclépios et ses soins bienveillants. (traduction de VictorCOULON et Hilaire VAN DAELE,CUF).

ΚΑΡΙΩΝ. Εἷς μέν γε Νεοκλείδης, ὅς ἐστι μὲν τυφλός, κλέπτων δὲ τοὺς βλέποντας ὑπερηκόντικεν· ἕτεροί τε πολλοὶ παντοδαπὰ νοσήματα ἔχοντες· Ὡς δὲ τοὺς λύχνους ἀποσβέσας ἡμῖν παρήγγειλεν καθεύδειν τοῦ θεοῦ ὁ πρόπολος. εἰπών, ἤν τις αἴσθηται ψόφου, σιγᾶν, ἅπαντες κοσμίως κατεκείμεθα. Κἀγὼ καθεύδειν οὐκ ἐδυνάμην, ἀλλά με ἀθάρης χύτρα τις ἐξέπληττε κειμένη ὀλίγον ἄπωθεν τῆς κεφαλῆς του γρᾳδίου, ἐφ’ ἣν ἐπεθύμουν δαιμονίως ἐφερπύσαι. Ἔπειτ’ ἀναβλέψας ὁρῶ τὸν ἱερέα τοὺς φθοῖς ὑφαρπάζοντα καὶ τὰς ἰσχάδας ἀπὸ τῆς

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