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Courants r´ esidus et formule de King

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

DOI: 10.1007/s11512-005-0003-4

c 2006 by Institut Mittag-Leffler. All rights reserved

Courants r´ esidus et formule de King

Michel M´eo

0. Introduction

SoitZun sous-ensemble analytique de codimensionqdans une vari´et´e complexe X de dimension pure. LorsqueZ est le lieu des z´eros d’une section holomorphes d’un fibr´e vectoriel holomorphe hermitienE au-dessus deX, la formule de King

j

mj[Zj] = (ddclog|s|)q1X\Z(ddclog|s|)q exprime le courant d’int´egration sur le cycle

jmjZjdeXde codimensionqassoci´e

`

as, comme r´esidu de la forme diff´erentielleT=dc(log|s|(ddclog|s|)q−1). Ce r´esultat est ´enonc´e dans [15] sous l’hypoth`ese queZ est de dimension pure et dans [12] sous l’hypoth`ese que le fibr´e et la m´etrique sont triviaux.

On ´etend ici cette formule au cas o`u Z est quelconque, en rempla¸cant log|s| par une fonction 12logρ quasi-plurisousharmonique dans X, de classe C dans X\Z, ayant Z pour ensemble de pˆoles et construite `a l’aide d’une partition C de l’unit´e et de g´en´erateurs locaux du faisceau d’id´eaux d´efinissantZ. On donne deux d´emonstrations, l’une utilisant la th´eorie des op´erateurs de Monge–Amp`ere, l’autre un ´eclatement par rapport `a Z.

On en d´eduit les formules d’approximation reprenant celles de [18]

j

mj[Zj] = lim

λ!0+

λ λ−q

1 2ddcρ

q

= lim

λ!0+λρλ−q−11

2dρ∧dcρ∧ 1

2ddcρ q−1

.

La distribution ρλ d´epend m´eromorphiquement de λ∈C et on obtient l’existence de distributions δetγ d´efinies dansX `a support dansZ telles que

j

mj[Zj] =γ i

2∂∂ρ¯ q

/q! =δi

2∂ρ∧∂ρ¯ ∧i 2∂∂ρ¯

q−1

/(q−1)!.

(2)

On donne deux d´emonstrations, l’une partant de la relation logρ=(∂(ρλ)/∂λ)|λ=0, l’autre consistant `a d´emontrer d’abord les formules

j

mj[Zj] = lim

ε!0+(2ε2)−q1{ρ<ε2}(ddcρ)q

= lim

ε!0+

q+1

2qε2q+21{ρ<ε2}dρ∧dcρ∧(ddcρ)q−1.

Revenant au cas o`u Z est le lieu des z´eros de la section s, on explicite une forme diff´erentielleψ`a coefficients de classeC dansX\Z,L1loc dansX telle que dansX au sens des courants, on ait

j

mj[Zj] =cqE)−cqE/Cs)+ddcψ,

en d´esignant parcqE) laq`emeforme de Chern de la forme de courbure ΘE deE.

Cette g´en´eralisation de la formule de Poincar´e–Lelong figure dans le cas o`uEest de rangqetstransverse `a la section nulle deEdans [5] et avec de plus l’op´erateurdau lieu deddc dans [14]. On raisonne ici `a partir de la formule de King, en appliquant les calculs de Bott–Chern de formes de transgression pour les classes de Chern intervenant dans la suite exacte 0!Cs!E!E/Cs!0 dansX\Z.

1. Formule de King g´en´eralis´ee On commence par rappeler la d´efinition du r´esidu.

Soit X une vari´et´e complexe de dimension pure n, Z⊂X un sous-ensemble analytique de dimensionp=n−q. PourT une forme diff´erentielle de degr´e 2q1 de classeC dansX\Z avecT et dT `a coefficientsL1loc dansX, on noteR=dT−dT o`u on d´esigne par le courant dans X associ´e `a chaque forme diff´erentielle `a coefficientsL1loc dans X. Le courantR est localement plat au sens de Federer de dimension 2p`a support dansZ, donc ´egal lorsqu’il est ferm´e `a

jmj[Zj] o`u lesZj sont les composantes analytiques irr´eductibles deZ de dimension exactementpet lesmj des nombres complexes.

SoitI ⊂OX un sous-faisceau coh´erent d’id´eaux tel que supp (OX/I)=Z.

On construit maintenant en suivant [11] une fonctionρ:X!R+ de classeC telle queρ1(0)=Z et logρest quasi-plurisousharmonique dansX.

Soit (Uα)α un recouvrement ouvert localement fini de X et pour toutα, fα: Uα!CNα une application holomorphe v´erifiant la propri´et´e: pour tout x∈Uα, les germes enxdes composantes defα engendrent l’id´ealIxet doncfα1(0)=Z∩Uα.

(3)

Soit Hα(x) une matrice Nα×Nα hermitienne d´efinie positive d´ependant de fa¸conCdex∈Uα. On noteψα=tfαHαf¯αqui est une fonctionCdansUαtoujours

0 avecψα1(0)=Z∩Uα.

Avec Dαfα=∂fα+H¬α1∂H¬αfα et Θα=H¬α1∂∂¯ H¬α−H¬α1¯H¬α∧H¬α1∂H¬α qui v´erifietΘαHα=−HαªΘα, on a dansUα\Z l’´egalit´e

ψαi∂∂¯logψα+itαfα)Hαf¯α=it(Dαfα)∧HαD¯αfα

−ψα1it(Dαfα)Hαf¯αtfαHαD¯αfα. Pour x∈Uα\Z, la forme hermitienne sur TxX associ´ee `a cette (1,1)-forme r´eelle vaut

t(Dαfα(ξ))HαDαfα(ξ)−ψα1|t(Dαfα(ξ))Hαf¯α|2

en ξ∈TxX et est positive par l’in´egalit´e de Cauchy–Schwarz. Ainsiψαi∂∂¯logψα+ itαfα)Hαf¯α0 dansUα\Z.

Ecrivons Hα=tPαP«α avec Pα une matrice inversible C dans Uα. Alors itαfα)Hαf¯α=itgαtΘα¯gαavecgα=PαfαetΘα=PαΘαPα1qui v´erifietΘα=ªΘα. Soit (z1, ..., zn) des coordonn´ees holomorphes dans un voisinage ouvert de x∈Uα. Ecrivons le coefficient en position (i, j) de la matrice Θα sous la forme Θα,ij=

k,lcα,ijkldzk∧d¯zlavec donccα,jiklcα,ijlk. La forme hermitienne surTxX associ´ee `aitαfα)Hαf¯αest

(i,l),(j,k)cα,jiklgα,iξ¯lgα,jξ¯k qui est domin´ee au voisi- nage dexpar|gα|2

kk|2o`u on ´ecritξ=

kξk∂/∂zk. Il existe donc une constante C telle queitαfα)Hαf¯α≤C|fα|2i

kdzk∧d¯zk au voisinage dex.

Soit (λα)α une partition C de l’unit´e subordonn´ee `a (Uα)α. On pose ρ=

αλ2αψα qui est une fonction C dans X toujours0 avec ρ1(0)=Z. Pour x∈ Uα∩Uβ, on a|fα|=O(|fβ|) au voisinage dexet doncψα=O(ρ) au voisinage de x.

Pourε>0 fix´e, on a dansX\Z i∂∂¯log(ρ+ε) =i∂∂ρ¯

ρ+ε−i∂ρ∧∂ρ¯ (ρ+ε)2

= ρ

ρ+ε α

ψα

ρ (i∂∂(λ¯ 2α)4i∂λα∧∂λ¯ α)+

α

λαψα

ρ i∂∂¯logψα

+ 1

(ρ+ε)2

(ρ+ε)

α

ψα1α∧θ¯α−i

α

λαθα

α

λαθα

avec θα=2(∂λααα∂ψα. La forme hermitienne associ´ee `a i(

αλαθα) (

αλαθα) est|

αλαθα(ξ)|2≤ρ

αψα1α(ξ)|2par l’in´egalit´e de Cauchy–Schwarz et donc le 3`eme terme est0. DansX\Z, on a ainsi

i∂∂¯log(ρ+ε) ρ ρ+ε

α

ψα

ρ (i∂∂(λ¯ 2α)4i∂λα∧∂λ¯ α−iλαψα1tαfα)Hαf¯α).

(4)

Donc pour tout x∈X, il existe une constanteC et un voisinage ouvert de x dansX dans lequel pour toutε>0, on ai∂∂¯log(ρ+ε)≥−C(ρ/(ρ+ε))i

kdzk∧d¯zk. Cela entraˆıne quei∂∂¯logρ≥−Ci

kdzk∧d¯zkdans ce voisinage ouvert puis `a l’aide d’une partitionC de l’unit´e quei∂∂¯logρest quasi-plurisousharmonique dansX.

On a alors la g´en´eralisation suivante de la formule de King.

Proposition 1.1. La forme diff´erentielle S=2−q(logρ)(ddclogρ)q−1 qui est C dansX\Z est `a coefficients localement int´egrables dans X et siT=dcS=dcρ∧ (ddcρ)q−1/(2ρ)q, alors dT est `a coefficients localement int´egrables dans X,dT est ferm´e dansX et le courant r´esiduddcS−dT= 12ddclogρq

1X\Z 12ddclogρq est

´egal `a

jmj[Zj]o`u(Zj)j d´esigne la famille des composantes analytiques irr´educ- tibles deZ de dimension exactement petmjN la multiplicit´e g´en´erique de I le long deZj.

D´emonstration.On utilise la th´eorie de l’intersection des op´erateurs de Monge–

Amp`ere dans le cas de fonctions plurisousharmoniques non born´ees de Demailly, Fornæss–Sibony (cf. [12], [13]), pr´ecis´ement le cas particulier suivant.

SoitQun courant positif ferm´e de bidimension (k, k) dans un ouvertU deCn, uune fonction plurisousharmonique dansU, de classeC dansU\Ao`uA est un sous-ensemble analytique deU avec dimA<k. Alors la mesureuQ∧βkest de masse finie dansU\Aetddc(uQ) est un courant positif ferm´ e dansU.

Pour tout point x∈X, il existe un voisinage ouvert U dans X de x et une constante C >0 tels que u=12logρ+C|z|2 est plurisousharmonique dans U. Alors S=(u−C|z|2)(ddcu−Cddc|z|2)q−1etdT=(ddcu−Cddc|z|2)qsont `a coefficientsL1loc dans U. Ensuite ddcS−dT co¨ıncide dans U avec ddc((u(ddcu)q−1)˜)((ddcu)q

puisque pour 0≤k≤q−1, ((ddcu)k)˜ est ferm´e dans U et pour 0≤k≤q−2, ddc((u(ddcu)k)˜)=((ddcu)k+1)˜ car 1Zddc((u(ddcu)k)˜)=0 d’apr`es le th´eor`eme de Skoda–El Mir.

Reconnaissons maintenant

1Zddc((u(ddcu)q−1)˜) =ddc((u(ddcu)q−1)˜)((ddcu)q)˜.

Avec (Ci)i les composantes analytiques irr´eductibles de Z, on utilise que 1Z= lim

j!+1C1∪...∪Cj= lim

j!+

1≤k≤j

(1)k−1

1≤i1<...<ik≤j

1Ci

1∩...∩Cik.

Le th´eor`eme de Skoda–El Mir montre que le courant 1Ciddc((u(ddcu)q−1)˜) est ferm´e d’ordre 0 `a support dans Ci et il est donc nul si dimCi<p, ´egal `a mi[Ci] si dimCi=pavec mi=inf{ν(ddc((u(ddcu)q−1)˜), z):z∈Ci}≥1. Par ailleurs pour k≥2,

(5)

dim(Ci1∩...∩Cik)<pdonc1Ci

1∩...∩Cikddc((u(ddcu)q−1)˜)=0 et ensuite 1Zddc((u(ddcu)q−1)˜) =

j

mj[Zj].

Pr´ecisons l’interpr´etation demjcomme multiplicit´e. Pourx∈Zj∩Uαg´en´erique, mj est le nombre de Lelong ν((ddclog|fα|)q, x) qui dans le cas Nα=q n’est autre que la multiplicit´e de Stoll µq(fα, x). Supposant UαCn et x=0, on peut aussi consid´erer la trace sur un sous-espace vectoriel de dimension q. Quitte `a choisir ce sous-espace, disons Cq, en dehors d’un sous-ensemble n´egligeable de la Grass- mannienneGq−1,n−1 on amj=ν((ddclog|fα|Uα∩Cq|)q,0). Le nombremj apparaˆıt comme la multiplicit´e de l’id´eal de Oq engendr´e par les germes des fα,l|Uα∩Cq

en 0.

Pour voir queT est `a coefficientsL1loc dansX, on utilise l’´eclatementπ:M! X de X par rapport `a I. On a M qui est muni naturellement d’un fibr´e en droites L. Au-dessus de π1(Uα), fα¤π est une section holomorphe deL|π−1(Uα) π1(Uα)×CNα, de norme au carr´e ´egale `aψα¤π pour la m´etrique hermitienne in- duite par Hα. Comme sur π1(Uα∩Uβ), fα¤π et fβ¤π d´efinissent le diviseur H= π1(Z), il existe une fonction holomorpheh0,αβpartout non nulle dansπ1(Uα∩Uβ) telle que fβ¤π=(fα¤π)h0,αβ en tout point de π1(Uα∩Uβ). On en d´eduit que ψβ¤π=(ψα¤π)hαβ en tout point de π1(Uα∩Uβ) avec hαβ une fonction de classe C strictement positive en tout point deπ1(Uα∩Uβ). Pour tout pointx∈X et α tel que Uαx, il existe donc un voisinage ouvertV dexdansUαtel que

¤π)|π−1(V)= (ψα¤π)|π−1(V)h

avechune fonction de classeCstrictement positive en tout point deπ1(V). On a ensuite

T|V = 2−qdclogρ∧(ddclogρ)q−1|V

= (π|π−1(V))

dc

log|fα¤π| |π−1(V)+1 2logh

1

2ddclogh−ξα|π−1(V)

q−1

avec ξα la 1`ere forme de Chern de L|π−1(Uα) pour la m´etrique hermitienne induite parHα, de sorte queT|V est l’image directe par l’´eclatementπ|π−1(V)d’une forme diff´erentielle `a coefficientsL1loc dansπ1(V) et donc est `a coefficientsL1loc dansV. Remarquons que la d´emonstration pr´ec´edente permet aussi de voir que T1= 2−qdclogρ1(ddclogρ1)q−1 avec ρ1=

αλαψα qui est `a coefficients L1loc dans X, de mˆeme quedT1et quedT1est ferm´e dansX, de sorte que le courant r´esidu deT1

est dT1−dT1=

jmj[Zj].

(6)

2. Cas du lieu des z´eros d’une section d’un fibr´e vectoriel

Consid´erons le cas particulier o`u E!X est un fibr´e vectoriel holomorphe de rangN,s∈H0(X, E) une section holomorphe non nulle etI l’image du morphisme O(E)!OX de faisceaux deOX-modules induit pars.

Munissons E d’une m´etrique hermitienne C et supposons que pour chaque α, Hα en est la matrice dans un rep`ere holomorphe (eα,l)l de E au-dessus de Uα. Ecrivant s|Uα=

lfα,leα,l on a alors |s|2|Uαα de sorte que ρ=|s|2

αλ2α, ce qui redonne le fait que log|s| est une fonction quasi-plurisousharmonique dans X et on a en fait i∂∂¯log|s|2+{iΘE(s), s}/|s|20 avec {iΘE(s), s}={s, iΘE(s)} o`u ΘE∈C1,1(X, E⊗E) est la forme de courbure de la connexion de Chern surEpour cette m´etrique et{ ·,· }est le crochet d´eduit de cette m´etrique.

On va donner une d´emonstration g´eom´etrique de la Proposition 1.1 `a l’aide d’un

´eclatement. King dans [15] utilise aussi un ´eclatement pour obtenir les int´egrabilit´es locales, mais conclut `a l’aide du th´eor`eme de structure de Federer, sous l’hypoth`ese queZ est de dimension pure.

On se ram`ene `a la formule de Poincar´e–Lelong en ´eclatant donc X le long de Z=s1(0). Soit π0:P(E)!X le fibr´e des droites de E, M0=

a∈P(E): a s(π0(a))

. On consid`ere M la fermeture sch´ematique de M001(Z) dans M0 et π=π0|M. L’image r´eciproqueH deZ dansM y est une hypersurface en dehors de laquelleπest un biholomorphisme `a valeurs dansX\Z. SoitLE le fibr´e en droites tautologique sur P(E) muni de la m´etrique hermitienne induite par celle de E,L sa restriction `a M et ξla premi`ere forme de Chern deL.

Soit (Hi)iles composantes analytiques irr´eductibles deH. Pour chaquei,π(Hi) est un sous-ensemble analytique irr´eductible deZ et (π|Hi)((−ξ)|q−Hi1) est un cou- rant ferm´e d’ordre 0 de bidimension (p, p) dansπ(Hi). Si dimπ(Hi)<p, il est nul et si dimπ(Hi)=p,π(Hi) est une composante analytique irr´eductibleZji deZ et on a (π|Hi)((−ξ)|q−Hi1)=ni[Zji] pour un certainniet alors

ni[Zji] =π([Hi](−ξ)q−1).

H est l’ensemble des z´eros de la sectionπsde Linduite pars. Pour appliquer la formule de Poincar´e–Lelong, il faut raisonner dansMreg, mais il est possible qu’une Hi soit contenue dans Msing. On consid`ere doncν: M!M une normalisation de M et H l’hypersurface ν1H qui est l’ensemble des z´eros de la sectionνπs de νL. Soit (Kl)l les composantes analytiques irr´eductibles deH. L’application de la formule de Poincar´e–Lelong donne

l

ml[Kl] =ddclogπs|ξ

(7)

pour certaines multiplicit´esml. Par ailleurs ν(Kl) est une composante analytique irr´eductible Hil et ν[Kl]=ml[Hil] avec ml le degr´e de ν:Kl!Hil. On obtient

lmlml[Hil]=ddclogs|+ξpuis

l

mlmlnil[Zjil] =ddcπ(logs|(−ξ)q−1)−π((−ξ)q).

Or l’image directe par π de logs|(−ξ)q−1 (respectivement de (−ξ)q) est une forme diff´erentielle `a coefficients localement int´egrables dansX, de classeCdans X\Z o`u elle est ´egale `a log|s|(ddclog|s|)q−1(respectivement `a (ddclog|s|)q).

On peut ´eviter d’utiliserM qui est ´eventuellement singuli`ere. En effet on peut raisonner localement et comme M\H X\Z est lisse et queH ne contient aucune composante analytique irr´eductible deM, il existe par le th´eor`eme d’Hironaka une application holomorphe propre λ: X!M v´erifiant: X est lisse etλ|X\λ −1(H):X\ λ1(H)!M\Hest un biholomorphisme. On utilise alorsµ=π¤λetLLau lieu deπet L.

Exprimons maintenant le terme(ddclog|s|)q|X\Z en suivant la m´ethode clas- sique de Bott–Chern (cf. [7], [8]) qu’on va rappeler.

Soit 0!L!E!Q!0 une suite exacte de fibr´es vectoriels holomorphes sur X avec rgL=1,rgE=N. Une m´etrique hermitienne C sur E induit des m´etriques surLet Q. On note ΘE,ΘL et ΘQ les (1,1)-formes de courbure des connexions de Chern respectivement surE, Let Q.

En d´esignant parc(ΘE)=

kckE) la forme de Chern totale associ´ee `a ΘE, il s’agit d’expliciter une solution ϕ de classe C dans X de l’´equation c(ΘE) c(ΘL)c(ΘQ)=−ddcϕo`u on n’a pas fait figurer ici le signe. Pour d´efinirϕon uti- lise les notations suivantes: Hom(E, E)=E⊗E s’injecte dans l’alg`ebre ext´erieure (E⊕E) et la forme de Chern totale de ΘE s’´ecrit alorsc(ΘE)=(I+(i/2π)ΘE)N en identifiant N

E⊗N

E avec C `a l’aide de IEN de sorte que ckE)=

N k

IEN−k((i/2π)ΘE)k.

Avecvun rep`ere holomorphe local deL,v∈El’adjoint, on noteσ=vv/|v|2 etα=DvDv/|v|2o`uDd´esigne la connexion de Chern surE. On peut alors prendre

ϕ=N 2

1≤j≤N−1

1

IE+ i

2πΘE j

−IEj

IE+ i

2πΘE+ iα

N−j−1

. (2.1)

On a aussi c(ΘQ)=c(ΘL)1c(ΘE)+ddc(c(ΘL)1ϕ) et comme c(ΘL)=1+

c1L), on a

(−c1L))q=cqE)−cqQ)+

1≤k≤q−1

(−c1L))k∧cq−kE)+ddcψ0

(8)

o`u on note ψ0=

0≤k≤q−1(−c1L))k∧ϕq−k−1 avecϕq−k−1 la composante de bi- degr´e (q−k−1,q−k−1) deϕ.

Appliquons ceci `a la suite exacte 0!L!πE!πE/L!0 au-dessus de M et prenons les images directes parπ. Commec1L)=−ddclogs|dansM\H, on a

(ddclog|s|)q|X\Z=cqE)−cqE/Cs) (2.2)

+

1≤k≤q−1

(ddclog|s|)k∧cq−kE)+ddcψ

o`uψ=

0≤k≤q−1(ddclog|s|)k∧ϕq−k−1etϕest donn´ee par (2.1) avecσ=ss/|s|2et α=DsDs/|s|2. Etant l’image directe par l’´eclatementπ d’une forme diff´erentielle C dansM,ψde mˆeme quecqE/Cs) est `a coefficientsL1loc dansX.

Ensuite, comme dansX\Z (ddclog|s|)k=ddc

1

2(k1)

ddc|s|2 2|s|2

k−1

=ddc(log|s|(ddclog|s|)k−1) pourk≥2, on a

(ddclog|s|)q|X\Z=cqE)−cqE/Cs)+ddcψ avec

ψ=

1≤k≤q−1

log|s|(ddclog|s|)k−1∧cq−kE)+ψ.

Le r´esultat suivant g´en´eralise alors la formule de Poincar´e–Lelong.

Proposition 2.3.Les formes diff´erentiellescqE/Cs)etψqui sontCdans X\Z sont `a coefficients L1loc dansX et on a dans X l’´egalit´e entre courants

j

mj[Zj] =cqE)−cqE/Cs)+ddcψ+(ddclog|s|)q.

En particulier la classe de cohomologie de

jmjZjdansXestcq(E)−{cqE/Cs)} o`u {cqE/Cs)}d´esigne la classe de cohomologie dans X du courant (cqE/Cs))˜.

Le cas d’une vari´et´e projective X donne un exemple o`u cette Proposition s’applique. Supposons alorsX munie d’un fibr´e en droitesLample. Pour Z sous- ensemble analytique deX, il existek∈Net des sectionss1, ..., sN∈H0(X, L⊗k) tels queZ=s11(0)∩...∩sN1(0). On prend alorsE=(L⊗k)⊕N et s=(s1, ..., sN).

(9)

3. Approximations faibles du courant d’int´egration On exprime d’abord le courant d’int´egration

jmj[Zj] `a l’aide d’int´egrales r´esiduelles. Soitψune forme diff´erentielle de classeCde bidegr´e (p, p) `a support compact dansX.

Proposition 3.1.(i)En prenant pourε>0des valeurs r´eguli`eres deρ1/2, on a

j

mj[Zj], ψ

= lim

ε!0(2ε2)−q

ρ=ε2

dcρ∧(ddcρ)q−1∧ψ.

(ii) On a les ´egalit´es suivantes

j

mj[Zj], ψ

= lim

ε!0

q+1 2qε2q+2

ρ<ε2

dρ∧dcρ∧(ddcρ)q−1∧ψ

= lim

ε!0(2ε2)−q

ρ<ε2

(ddcρ)q∧ψ.

D´emonstration. (i) La Proposition 1.1 permet d’´ecrire, avecSetT qui y sont d´efinies,

j

mj[Zj], ψ

= lim

ε!0

ρ>ε2

(S∧ddcψ−ddcS∧ψ) = lim

ε!0

ρ=ε2

(T∧ψ−S∧dcψ) en utilisant la formule S∧ddcψ−ddcS∧ψ=d(S∧dcψ−dcS∧ψ) puisque p+q=net la formule de Stokes.

Comme dS est `a coefficients L1loc dans X, limε!0

ρ=ε2S∧dcψ=

limε!0

ρ>ε2d(S∧dcψ)=dS−dS, d cψ=0 car dS−dS=0 puisque c’est un cou- rant de dimension 2p+1 localement plat dansX `a support dansZ.

(ii) Appelant L(ε) =

ρ<ε2

dρ∧dcρ∧(ddcρ)q−1∧ψ= ε

0

1/2)(dcρ∧(ddcρ)q−1∧ψ)d(t2) on obtient l’´egalit´e limε!02−q−1ε2q−1L(ε)=

jmj[Zj], ψd’apr`es (i), qui entraˆıne

jmj[Zj], ψ=limε!0(q+1)L(ε)/(2qε2q+2).

Pour la derni`ere ´egalit´e, en appliquant la formule de Stokes, la quantit´e Φ(ε) =

ρ=ε2

dcρ∧(ddcρ)q−1∧ψ−

ρ<ε2

(ddcρ)q∧ψ=

ρ<ε2

dcρ∧(ddcρ)q−1∧dψ

=

ρ<ε2

dρ∧(ddcρ)q−1∧dcψ= ε

0 ρ=t2

(ddcρ)q−1∧dcψ

d(t2)

(10)

v´erifie siq≥2 : Φ(ε)

2ε =

ρ<ε2

(ddcρ)q−1∧ddcψ=

ρ=ε2

dcρ∧(ddcρ)q−2∧ddcψ

=ε2q−2

ρ=ε2

dclogρ∧(ddclogρ)q−2∧ddcψ

=−ε2q−2

ρ>ε2

(ddclogρ)q−1∧ddcψ.

La forme diff´erentielle (ddclogρ)q−1est `a coefficientsL1locdansXet ((ddclogρ)q−1

est ferm´e dansX. Donc

X\Z(ddclogρ)q−1∧ddcψ=0 et Φ(ε)=o(ε2q−1) puis Φ(ε)=

o(ε2q), d’o`u la formule annonc´ee en utilisant (i).

Le r´esultat suivant fournit des r´egularisations de

jmj[Zj].

Proposition 3.2. On a les ´egalit´es suivantes

j

mj[Zj] = lim

ε!0

ε(q+1)dρ∧dcρ∧(ddcρ)q−1 2q(ρ+ε)q+2 = lim

ε!0

ε(ddcρ)q 2q(ρ+ε)q+1 (i)

j

mj[Zj] = lim

ε!0

ε(q+1)(ddclog(ρ+ε))q 2q(ρ+ε) . (ii)

D´emonstration. (i) Soit η tel que suppψ⊂{x∈X:ρ(x)<η2} et M(ε)=

(2ε2)−q

ρ=ε2dcρ∧(ddcρ)q−1∧ψ. On a ε

X

dρ∧dcρ∧(ddcρ)q−1∧ψ (ρ+ε)q+2 =ε

]0[

1/2)

dρ∧dcρ∧(ddcρ)q−1∧ψ (ρ+ε)q+2

=ε η

0

d(t2) (t2+ε)q+2

ρ=t2

dcρ∧(ddcρ)q−1∧ψ

=ε2q+1 η

0

t2q+1

(t2+ε)q+2M(t)dt.

Appelons M(0)=limε!0M(ε)=

jmj[Zj], ψ d’apr`es la Proposition 3.1. Pour δ >0, il existeη tel que pour 0<ε<η, on ait|M(ε)−M(0)|≤δ. On a donc

ε η

0

t2q+1

(t2+ε)q+2M(t)dt−εM(0) η

0

t2q+1 (t2+ε)q+2dt

≤εδ η

0

t2q+1 (t2+ε)q+2dt.

Mais

ε η

0

t2q+1

(t2+ε)q+2dt=1 2

η2

0

uq (u+1)q+2du

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