PH-415
PHYSIQUE DES CAPTEURS
Pierre Lemaître-Auger ESISAR - INPG
Septembre 2014
INTRODUCTION
«Que de connaissances doit maîtriser celui ou celle qui développe un système de mesure, depuis les
disciplines fondamentales jusqu’au disciplines appliquées qui permettent la mise en œuvre réelle
du système»
Bernard Decomps
3
0.1 Un peu d’histoire ...
La mesure débute avec l’homme
Corde à 13 nœuds :
90° 30° 60°
Temps :
Chaleur :
4
0.1 … et de contexte
Le besoin de comprendre
Lois scientifiques
Quantification
Instruments de mesure
Echelle de mesure
3 1
0 2
5
0.1 … et de contexte (2)
Le besoin de contrôler
Industrialisation
Procédé industriel
Mesure
Décision
Action
Systèmes complexes
6
0.2 Définition du capteur
Qu’entend-on par capteur ?
Un instrument de mesure qui assure une fonction de conversion d’un paramètre physique vers
un signal électrique.
Pour le cours :
Scan 1
0.3 Importance économique des
7capteurs (1)
Marché européen du capteur*
* Selon des données de 2008
Marché mondial:
36 milliards € Europe : 28%
0.3 Importance économique des
8capteurs (2)
Importance des familles de capteurs*
Marché mondial du capteur: 36 milliards € Europe : 28%
Les prévisions économiques: 6% d’augmentation/année 2008-2011
Europe représente 20% du marché global de l’électronique Croissance prévue : 3% 2008-2011
Europe et le monde*
9
Extrait de : Sensors technoloy and devices, Ljubisa Ristic
0.3 Importance économique des capteurs (3)
Instrumentation - air conditionné, - système antivol,
- système de guidage, ...
Sécurité - airbag,
- pression des pneus, - freins abs, ...
Moteur
- injection d’air pressurisé,
- contrôle des gaz d’échappement, - qualité de l’huile,
- transmission automatique ...
Stabilisation du châssis - anti-dérapage,
- suspension active, ...
Les capteurs et l’industrie automobile
10
0.4 La mesure
Utilité actuelle de la mesure
Qualité d’un produit ou d’un échange commercial : travail d’ingénieur Outil d’investigation scientifique et industrielle : travail R&D
• description des phénomènes
• garantie de qualité
• garantie de quantité
• pérennisation des connaissances à long terme déduction
vérification de lois
{
Aspect légal :
normes à respecter
11
0.5 Objectifs du cours
Etre capable de mettre en œuvre des capteurs industriels.
Etre capable d'estimer les ordres de grandeurs des diverses quantités rencontrées lors d’une telle mise en œuvre.
Savoir mettre en œuvre les circuits électroniques les plus adaptés aux capteurs passifs afin de minimiser les grandeurs d’influence.
Etre capable de relier un capteur à un circuit électronique en préservant au mieux l’intégrité du signal.
Connaître les principes physiques utilisés pour transformer un phénomène physique en un signal électrique et être capable de choisir le plus adapté à une situation particulière.
12
0.6 Contenu du cours
Introduction
Caractéristiques générales
Capteurs de température
Capteurs de position et de déplacement
Grandeurs diverses
Contraintes
Pression et vide
Humidité
Débit
13
0.7 Bibliographie
Jacob FRADEN Georges ASCH
CHAPITRE 1
Caractéristiques générales
15
Plan du chapitre 1
1.1 Capteur : réponse et définitions
1.2 Mise en œuvre d’un capteur : chaîne de mesure
1.3 Que peut-on mesurer ?
1.4 Caractéristiques statiques
1.5 Erreurs de mesure
1.6 Protection contre les couplages électriques et magnétiques
1.7 Etalonnage d’un capteur
1.8 Caractéristiques dynamiques
1.9 Conditionnement des signaux
1.10 Transmission des signaux
16
1.1 Capteur : réponse et définitions (1)
Grandeur physique à mesurer
(Mesurande)
Signal électrique de sortie
x CAPTEUR s
Perturbations
x
p( )
s = f x x ,
p17
1.1 Capteur : réponse et définitions (2)
Capteur
x Transducteur 1 x
1Transducteur 2 s
Transducteur : partie intégrante d’un capteur qui modifie une
quantité physique (déplacement, énergie,...) en une seconde quantité physique.
Membrane Jauge de contrainte Exemple :
Pression Tension
électrique
18
1.1 Capteur : réponse et définitions (3)
Corps d’épreuve
X X
1CAPTEUR s
Exemple (projet industriel ESISAR de 98) : mesure de puissance
Capteur
Torsion Jauge de contrainte Puissance
Corps d’épreuve
Corps d’épreuve
19
1.1 Capteur : réponse et définitions (4)
Capteurs actifs
Capteurs passifs
1
s
4
Circuit d’excitation
s
Ce sont des générateurs : modifient directement l’énergie physique à mesurer en énergie électrique.
Ex. : effet thermoélectrique, piézo-électrique, ...
Ex. : jauges de contraintes, résistance de platine ...
Ce sont des impédances variables dont l’un des paramètres est sensible au
mesurande.
1.2 Mise en œuvre d’un capteur :
20chaîne de mesure (2)
Exemples types de chaîne de mesure, capteur actif
Capteur
Actuateur
Un capteur ne s’utilise bien évidemment pas seul. On le place dans un circuit électronique. Le tout se nomme chaîne de
mesure.
A / D Ordinateur
(CPU)
Interface
Capteur
Actuateur
Ordinateur (CPU)
Interface A / D
Liaison numérique
Liaison analogique
1.2 Mise en œuvre d’un capteur :
21chaîne de mesure (2)
Exemples types de chaîne de mesure, capteur passif
Capteur
Actuateur
A / D Ordinateur
(CPU)
Interface + excitation
Capteur
Actuateur
Ordinateur (CPU)
A / D Liaison numérique
Liaison analogique Interface
+ excitation
Ces exemples ne sont pas exhaustifs.
22
1.3 Que peut-on mesurer ? (1)
• Les grandeurs mesurables
• relation d’équivalence
• relation d’ordre total (>, =, <, ...)
• opération interne : addition
• opération externe : x par un scalaire
Masse Longueur Angles, ...
Exemples
On ne peut pas tout mesurer directement. On distingue 3 types de grandeurs physiques :
Ici, pas de soucis, vous trouverez un capteur qui convient si vous cherchez.
23
1.3 Que peut-on mesurer ? (2)
• Les grandeurs repérables
• Les indicateurs
• relation d’équivalence
• relation d’ordre total (>, =, <, ...)
• opération interne : addition
• opération externe : x par un scalaire
Les échelles de dureté L’échelle de Richter
Intelligence
Degré de fatigue Taux de pollution
Exemples
Ici, un peu de remue-méninge est nécessaire. On doit définir une stratégie peut mesurer indirectement ces deux types de grandeur. A la fin, ce sont toujours des grandeurs mesurables
que l’on mesure !
• relation d’équivalence
• relation d’ordre total (>, =, <, ...)
• opération interne : addition
• opération externe : x par un scalaire
24
1.4 Caractéristiques statiques (1)
1.4.1 Courbe de réponse
x s
x
is
is = + a b ln x s = ae
kxs = a
0+ a x
1+ a x
2 2s a x
i ii n
=
∑
= 0s = + a bx
Variation de la tension (ou du courant) de sortie en fonction du
mesurande
Linéaire
Puissance
Logarithmique Exponentielle
25
1.4 Caractéristiques statiques (2)
1.4.2 Sensibilité
m s
i
x
x xi
=
=
∂
∂
x s
x
is
iPente de la tangente de la courbe de réponse à la valeur xi du mesurande
26
1.4 Caractéristiques statiques (3)
1.4.3 Résolution
1.4.4 Seuil
x s
x
is
i∆x
i∆s
iRésolution à x = 0
Plus petit incrément ∆xi du mesurande qui provoque, au voisinage de xi une variation de sortie détectable
27
1.4 Caractéristiques statiques (4)
1.4.5 Etendue de mesure
«Span» ou «Input Full Scale (FS)»
Plage du mesurande que peut traiter un capteur
x s
x
minx
maxs
mins
maxFSO = s
max− s
minFS = x
max− x
minLinéaire :
FS x
= x
20 log
maxmin
Non linéaire :
«Full scale output»
28
1.4 Caractéristiques statiques (5)
Etendue de mesure
Zone de non-destruction Zone de non-détérioration
1.4.6 Zones d’utilisation d’un capteur
plage de mesure exploitable
étalonnage correct, résultats faux
1 + 1 = 3
capteur encore bon, étalonnage à refaire
s
29
1.5 Erreurs de mesure (1)
1.5.1 Idée générale
Normalement, on doit donner le résultat d’une mesure (x) accompagnée d’une incertitude (∆x ou en %). Cette incertitude, c’est l’erreur de mesure.
100 y x
mesx ⋅
∆ =
L’incertitude de mesure peut provenir de plusieurs éléments :
Erreur du capteur Erreurs intrinsèques à la chaîne de mesure : bruit électronique
et couplage de bruit externe Erreurs liées à la mise
en œuvre du capteur
Capteur Ordinateur
(CPU)
Interface Liaison analogique A / D
x = x
mes± ∆x
x = x
mes± y%
30
1.5 Erreurs de mesure (2)
1.5.2 Erreur du capteur : gabarit de réponse (I)
Tolérances de fabrication, Variations des matériaux, Erreurs de conception, Travail humain, ...
s
≠
Gabarit Vraie réponse
Inconnue
Réponse théorique
Courbe donnée par le constructeur
31
1.5 Erreurs de mesure (3)
1.5.2 Erreur du capteur : gabarit de réponse (II)
Spécification de l’erreur :
x s
smes
xmes x
δ
∆
∆ ≥ δ
- ∆
- % FS : ∆ / ( x
max-x
min) * 100%
- ∆s
∆s
Véritable erreur.
Inconnue ! Erreur nominale
du capteur
32
1.5 Erreurs de mesure (4)
1.5.2 Erreur du capteur : gabarit de réponse (III) Exemple :
Précision de la mesure :
x (mm) s (mV)
9 9,5
9,5
± 0,5 mm
± 5 % du FS
± 0,5 mV
10 Capteur de position
Span : 10 mm
Courbe de réponse : s = m⋅x avec m = 1 mV/mm
33
1.5 Erreurs de mesure (5)
1.5.3 Erreurs du capteur – Erreur de calibration
Erreur tolérée par le constructeur lors de la calibration à l’usine.
Erreur est systématique, mais pas nécessairement uniforme.
x s
x1 s2
x2 Vrai réponse
Calibration
Points de calibration s1
δs
δx
s = mx+b
s = m’x+b’
34
1.5 Erreurs de mesure (6)
1.5.3 Erreurs du capteur – Erreur d’hystérésis
Déviation de la courbe théorique selon le sens du mesurande Erreur non uniforme.
x s
s2
x Vrai réponse
s1
2δs 2δx
Courbe théorique
Causes physiques :
• friction;
• changement structurel des matériaux.
35
1.5 Erreurs de mesure (7)
1.5.3 Erreurs du capteur – Erreur de non linéarité (I)
Intervient lorsque la réponse réelle du capteur est non linéaire mais que la réponse constructeur est considérée linéaire.
Il y a plusieurs façon de linéariser une courbe.
Erreur systématique et non uniforme.
1ère : moindre carré
x s
x
Vrai réponse Courbe théorique
δx smes
δs Exemple :
Thermomètre Température ext.
-40 à +40
Minimisation de l’erreur sur toute la plage de mesure.
36
1.5 Erreurs de mesure (8)
2ième : région d’intérêt : tangente en un point
1.5.3 Erreurs du capteur – Erreurs de non linéarité (II)
x s
xint Vrai réponse
Courbe théorique
δx smes
δs
x
Intéressante lorsque l’on recherche une bonne précision dans une région particulière et « assez petite »
Exemple :
Thermomètre Corps humain
37°C
37
1.5 Erreurs de mesure (9)
1.5.3 Erreurs du capteur – Erreurs de non linéarité (III)
3ème : extrémités
x s
x
Vrai réponse Courbe théorique
δx smes
sthéo
δs Exemple :
Thermomètre Etude de H2O 0°C et 100°C
Beaucoup moins classique. Intérêt : minimiser l’erreur près des deux extrémités
38
1.5 Erreurs de mesure (10)
1.5.3 Erreurs du capteur – Erreurs de répétitivité
Incapacité du capteur à donner la même valeur de sortie pour une même valeur du mesurande (les autres conditions étant les mêmes)
• charges électrostatiques
• micro-déformations
plastiques des matériaux, ...
Causes physiques : Erreur aléatoire et non uniforme.
x
s
δx39
1.5 Erreurs de mesure (11)
1.5.3 Erreurs du capteur – «Partie morte» (Dead band)
Insensibilité du capteur dans une région spécifique, généralement pour x = 0.
Erreur systématique et non uniforme.
x s
δx
Exemple : potentiomètre
40
1.5 Erreurs de mesure (12)
1.5.4 Erreurs liées à la mise en œuvre – Erreur de finesse
Une erreur de finesse est commise lorsque la présence du capteur modifie la quantité à mesurer !
Exemple :
Capteur de température à contact dont la dimension est aussi ou plus importante que celle de l’objet considéré.
C’est l’utilisateur qui doit l’évaluer (ou la faire évaluer par des experts) pour son application particulière.
Heureusement, on ne la rencontre pas toujours.
Objet
Instrument
Chaleur
Tobjet ↓ (ou ↑)41
1.5 Erreurs de mesure (13)
• Dérive temporelle lente : Drift
Faible et lente modification des caractéristiques nominales d’un capteur dans le temps.
Devrait être inclue dans les erreurs statiques, ∆
1.5.4 Erreurs liées à la mise en œuvre – Drift
Temps
s
Ce type de variations est souvent dû à des petites fluctuations des caractéristiques des composants électroniques causées par de
faibles variations de température.
42
1.5 Erreurs de mesure (14)
L’ensemble de la chaîne de mesure est soumis à des erreurs aléatoires.
1.5.5 Bruit – Types de bruit
On distingue 2 types de bruit selon sa provenance :
• bruit intrinsèque : provient des divers éléments de la chaîne de mesure
• bruit extrinsèque : provient de sources extérieures à la chaine de mesure.
Ces erreurs aléatoires se manifestent par du bruit sur le signal électrique mesuré.
Amplitude et signe sont aléatoires dans le temps.
43
1.5 Erreurs de mesure (15)
1.5.5 Bruit – Bruits intrinsèques (I)
Etudions l’expérience suivante :
On observe que la tension fluctue autour d’une valeur moyenne
T e m p s
T e n s i o n ( V )
V
∆V
V = T 1 ∫
0TVdt
T
( ∆V ) ( )
T
TV V
2 2
0
= 1 ∫ −
Valeur RMS de la fluctuation :
R(T)
V
Enceinte contrôlée, T, P, humidité constantes
Pile (Vs)
R1
44
1.5 Erreurs de mesure (16)
• Bruit thermique ou bruit de Johnson :
Ce phénomène s’explique par la nature discrète du courant. Les porteurs de charge sont en effet des particules discrètes.
f1
f0
f2 f3 f4
conducteur
électron
i = 0 (∆i)2 = 0
Certains électrons vont osciller à la fréquence f , f , f , ...
1.5.5 Bruit – Bruits intrinsèques (II)
Sur une frontière quelconque nous aurons donc un courant instantané non nul.
45
1.5 Erreurs de mesure (17)
• Bruit thermique ou bruit de Johnson (suite) :
On montre, par la physique statistique, que la distribution spectrale du courant vaut :
(en A2s)
C’est le carré du courant instantané dans la résistance R à la fréquence f. On voit qu’il est le même pour toutes les fréquences.
Constante de Boltzmann : kB = 1.381 x 10-23 J/K
σ
ik T
B≈ 4 R
1.5.5 Bruit – Bruits intrinsèques (III)
( ) ∆ i
f idf ( f f ) ∆ f
f
i i
2
2 1
1
= ∫
2σ = σ − = σ
Le carré du courant instantané total, soit la variance du courant, est donc :
46
1.5 Erreurs de mesure (18)
• Bruit thermique ou bruit de Johnson (suite) : où : - f1 est la fréquence de coupure basse du circuit
- f2 la fréquence de coupure haute du circuit.
- ∆f est la bande passante du circuit.
( ) ∆ i k T ∆ R
Bf
2
= 4 i k T
R f
J
= 2
B∆
Toute résistance électrique, quelle que soit sa nature, se comporte comme une générateur de courant de moyenne i = 0, mais de valeur
1.5.5 Bruit – Bruits intrinsèques (IV)
En pratique, on trouve souvent une valeur en A / √Hz
47
1.5 Erreurs de mesure (19)
• Bruit de grenaille (shot noise) ou bruit de Schottky :
Il existe une autre source de bruit liée à la nature discrète des
porteurs de charge dans le cas de barrière de potentiel (jonction pn, diodes, transistors, ...) : c’est le bruit de grenaille.
Celui-ci résulte de l’injection aléatoire de porteurs de charge dans la zone de déplétion.
Par un calcul similaire à celui du bruit thermique, on montre que :
( ) ∆ i
2= 2 eI f ∆ i
g= 2 eI f ∆
électron
p n
région intrinsèque
1.5.5 Bruit – Bruits intrinsèques (V)
48
1.5 Erreurs de mesure (20)
A cause des phénomènes que nous venons de voir, toutes les
sources électroniques produiront du bruit dans la chaîne de mesure :
V
s= V
0+ e
bI
s= I
0+ i
bEn conclusion, tous les éléments de la chaîne de mesure vont contribuer à l’apparition de bruits sur la mesure !
Exemple : source de courant pour diodes
Range : 0 - 200 mA Resolution : 0.1 mA
Noise : < 1 µA rms, 10 MHz bandwith Drift : < 100 ppm/°C
1.5.5 Bruit – Bruits des sources
49
1.5 Erreurs de mesure (21)
1.5.6 Erreurs aléatoires et loi normale (I)
Dans la très grande majorité des cas, la répartition des mesures en présence d’erreurs aléatoires obéit à une distribution normale,
représentée par une gaussienne :
( )
1
2 2
2
πσ exp− −σ2
x x
x : moyenne
σ : écart-type définit par :
( )
σ =
−
−
∑
x xn
i n
2
1
50
1.5 Erreurs de mesure (22)
1.5.6 Erreurs aléatoires et loi normale (II)
Distribution
x x σ
La loi normale permet de localiser :
- la valeur la plus probable : la mesure
- ainsi que l’intervalle de confiance désiré : l’incertitude
Confiance Incertitude
68 % ± σ
95 % ± 2σ
99,7 % ± 3 σ
51
1.5 Erreurs de mesure (23)
1.5.7 Evaluation de plusieurs incertitudes de mesure
Que faire lorsque que l’on a plusieurs erreurs différentes ? 1° Si une formule mathématique existe :
On utilise le calcul variationnel :
(
1,
2,
3... )
y = f x x x
1 2 3
1 2 3
f f f ...
y x x x
x x x
∂ ∂ ∂
∆ = ∆ + ∆ + ∆ +
∂ ∂ ∂
On se trouve ainsi à « additionner » les erreurs.
52
1.5 Erreurs de mesure (24)
1.5.7 Evaluation de plusieurs incertitudes de mesure
Bruit du capteur 0,1 °C Bruit de l’amplificateur 0,05 °C Vieillissement du capteur 0,25 °C
2 2 2
1 2 3
x x x x
∆ = ∆ + ∆ + ∆ RSS :
2° Si plusieurs causes indépendantes sont spécifiées séparément et qu’aucune formule n’existe, on utilise la formule « RSS » :
RSS : Root Sum Square Exemple :
53
1.5 Erreurs de mesure (25)
1.5.8 Fidélité d’un capteur
Qualité d’un capteur pour lequel les incertitudes sont faibles.
Distribution
x
Fidèle Non fidèle
Distribution
x
54
1.5 Erreurs de mesure (26)
Distribution
x
Juste Non juste
Distribution
x 1.5.9 Justesse d’un capteur
Qualité d’un capteur pour lequel la moyenne des mesures est proche de la valeur exacte (valeur vraie).
x
VRAIx
x ≈
xVRAI55
1.5 Erreurs de mesure (27)
1.5.10 Précision d’un capteur
Un capteur sera considéré précis s’il est fidèle et juste à la fois.
Distribution
x
Distribution
x x
Distribution
x PRECIS
NON PRECIS
x
VRAIx =
xVRAIx =
xVRAI1.6 Protection contre les couplages
56électriques et magnétiques (1)
1.6.1 Champs électriques (I)
• Couplage des champs ou charges électriques au circuit de mesure
Rc
Zd Vs
VL
Z R
Vs
e
Cp
Cp
1.6 Protection contre les couplages
57électriques et magnétiques (2)
1.6.1 Champs électriques (II)
• Protection contre les champs électriques
VL
C1
Rc
Zd Vs
Zd Rc
Vs
es
C1 C2
C2
1.6 Protection contre les couplages
58électriques et magnétiques (3)
1.6.1 Champs électriques (III)
• Règles de blindage électrique :
1° Le blindage doit être relié au potentiel de référence du circuit de mesure, au plus près du capteur.
R
cR
dBlindage
Potentiel de référence
2° Si le câble comporte des sections, on relie les segments adjacents ensemble et le premier au potentiel de référence du circuit de mesure.
Blindage
R
R
c Blindage1.6 Protection contre les couplages
59électriques et magnétiques (4)
1.6.1 Champs électriques (IV)
• Règles de blindage électrique (suite) :
3° Si le capteur lui-même est blindé, on relie ce blindage à celui du câble comme suit :
4° On utilise un blindage pour chaque signal relié au «système de contrôle»
Capteur 1
Capteur 3
Système de contrôle
Capteur 2
R
dR
cPotentiel de référence Blindage Blindage
1.6 Protection contre les couplages
60électriques et magnétiques (5)
1.6.2 Champs magnétiques (I)
• Interaction entre champ magnétique et chaîne de mesure :
Rc
Rd
B B
n
R
c eR
dm
( )
e d B nA
m
= − dt ⋅
Loi de Faraday : (en V)
B : vecteur d’induction magnétique (champ magnétique) en T
1.6 Protection contre les couplages
61électriques et magnétiques (6)
1.6.2 Champs magnétiques (II)
• Protection contre les champs magnétiques
2° Diminuer la surface A : utilisation de paires torsadées
δ = π µσ 1 f
conductivité (Ω-1 cm-1) σ = 1 / ρ (ρ : résistivité) f : fréquence
perméabilité du matériau µ = µr µ0 (µ0 = 4π x 10 -7 Hm-1)
1° Positionner le câble de telle sorte que A soit
perpendiculaire au champ B. Impossible en pratique !!!
3° Utiliser un blindage métallique :
B
x x
B
B B x
= −
0 exp
δ profondeur de peau
1.6 Protection contre les couplages
62électriques et magnétiques (7)
1.6.2 Champs magnétiques (III)
• Protection contre les champs magnétiques 3° Utiliser un blindage métallique (suite) :
Profondeurs de peau pour divers métaux (en mm) :
100 Hz 1 kHz 100 kHz 1MHz
cuivre 6.6 2.1 0.2 0.08
aluminium 8.5 2.7 0.3 0.08 acier 0.66 0.20 0.02 0.008
Conclusion : un blindage métallique peut convenir à haute fréquence mais pas du tout à basse fréquence.
63
1.7 Etalonnage d’un capteur (1)
1.7.1 Direct et indirect
Direct : on soumet le capteur à une valeur connue du mesurande que l’on nomme étalon de mesure.
Précision sur le mesurande >> précision capteur
Indirect : on utilise un capteur de référence et on soumet les deux aux mêmes conditions de mesure de préférence simultanément.
Plus facile mais généralement moins précis
64
1.7 Etalonnage d’un capteur (2)
1.7.2 Simple
Un seul paramètre de calibration !
Vraie réponse Réponse théorique
x s
x s
2 points 3 points
65
1.7 Etalonnage d’un capteur (3)
1.7.3 Multiple
• Tenir compte de toutes les grandeurs d’influence : Exemple : capteur de pression
On établit une première courbe de réponse à T=T1, une seconde à T = T2, ...
• Tenir compte de propriétés des matériaux soumis à la mesure : Exemple : capteur électromagnétique de niveau (Société Krohne) On donne la réponse du capteur pour tous les fluides rencontrés.
• Tenir compte de la succession des valeurs lors de l’étalonnage Exemple : dans le cas d’hystérésis et si l’on désire une meilleure précision, on peut procéder à une calibration dans le sens positif et à une seconde dans le sens négatif.
66
1.8 Caractéristiques dynamiques (1)
1.8.1 Généralités (I)
Temps
Mesurande
Temps
Capteur
Inerties mécanique, thermique, électrique…
+
R, L, C de la chaîne de mesure Capteur ne suit pas le mesurande Réponse temporelle typique à un échelon :
Exemple :
Causes :
67
1.8 Caractéristiques dynamiques (2)
1.8.2 Réponse fréquentielle
x = x
0+ x
1cos(ωt) s = s
0+ s
1cos(ωt + ψ)
Mesurande Petit signal
Lien entre x et s : équation différentielle 1
erordre 2
ièmeordre
s1 : amplitude du signal électrique ψ : phase du signal électrique
0 1
1
1 x ,
m s
x
ω=
Sensibilité dynamique :
(Note : valable en petit signal)
68
1.8 Caractéristiques dynamiques (3)
1.8.2 Réponse fréquentielle, 1
erordre (I)
A ds
( )
dt + Bs = x t
( ) ( )
s t = s e
1 i ω ψt+x t ( ) = x e
1 i tωi As e ω
1 iψ+ Bs e
1 iψ= x
1s x
B f
fc
1
1
2
1
=
+
ψ = −
arctg f f
c
f B
= 2π
Equation différentielle :
Excitation : Solution :
Equation différentielle
Fréquence de coupure :
Amplitude : Phase :
69
1.8 Caractéristiques dynamiques (4)
1.8.2 Réponse fréquentielle, 1
erordre (II)
Amplitude :
Phase :
f / f c 0 . 0 1 0 . 1 0 1 . 0 0 1 0 . 0 0 1 0 0 . 0 0
S 1/ ( x 1 * B
) (
e n d
B )
- 5 0 - 4 0 - 3 0 - 2 0 - 1 0 0
f / f c 0 . 0 1 0 . 1 0 1 . 0 0 1 0 . 0 0 1 0 0 . 0 0
Ψ ( ° )
- 1 0 0 - 8 0 - 6 0 - 4 0 - 2 0 0
70
1.8 Caractéristiques dynamiques (5)
1.8.2 Réponse fréquentielle, 1
erordre (III)
V i
C i1
i2
R R
Exemple :
Flux optique, φ
Vb
ψ ψ
+ η η
= ω φ
+ η
= η φ
+
= φ
⋅ η
=
i i
dét dét
2 1 dét
1 Ve C Ve
i
R V 1 dt
dV C
i i
Mesurande i Signal s
ηdét : sensibilité du détecteur Constante A
Constante B Notation complexe :
i = η φ
dét71
1.8 Caractéristiques dynamiques (6)
1.8.2 Réponse fréquentielle, 2
ièmeordre (I)
A d s ( )
dt B ds
dt Cs x t
2
2
+ + =
( ) ( )
s t = s e
1 i ω ψt+x t ( ) = x e
1 i tω− ω
2As e
1 iψ+ i Bs e ω
1 iψ+ Cs e
1 iψ= x
1Equation différentielle :
Excitation : Solution :
Equation différentielle
Terme d’amortissement
72
1.8 Caractéristiques dynamiques (7)
1.8.2 Réponse fréquentielle, 2
ièmeordre (II)
ψ η
= −
−
arctg
f f
f f 2
0 1
0 2
s x
C f
f f
f
1
1
0
2 2
2
0 2
1 4
=
−
+
η
f C
0
A
1
= 2
π
Fréquence propre du système non amorti : (B = 0)
Amplitude : Phase :
η = ⋅ B C A
Coefficient d’amortissement :
2
73
1.8 Caractéristiques dynamiques (8)
1.8.2 Réponse fréquentielle, 2
ièmeordre (III)
Amplitude :
Phase :
f / f 0 0 . 0 1 0 . 1 0 1 . 0 0 1 0 . 0 0 1 0 0 . 0 0
S 1/ ( x 1 / C
) ( e n d B )
- 8 0 - 6 0 - 4 0 - 2 0 0
η = 1/√2 η = 1
η = 2 η = 0,4 η = 0,1
f / f 0 0 . 0 1 0 . 1 0 1 . 0 0 1 0 . 0 0 1 0 0 . 0 0
Ψ ( ° )
- 1 8 0 - 1 5 0 - 1 2 0 - 9 0 - 6 0 - 3 0 0
η = 1/√2 η = 1
η = 2 η = 0,4 η = 0,1
74
1.8 Caractéristiques dynamiques (9)
1.8.2 Réponse fréquentielle, 2
ièmeordre (IV)
Modèle physique
M
h h0
Force
rappel Frottement
visqueux
h : position de la masse sismique, h0 : position du boîtier,
x : déplacement masse
2
2 2
0
2 2 2
2 2
0
m F
d h
d h d x dx
M M b kx
dt dt dt dt
d h d x b dx k
a x
γ =
= − = − −
= = − −
∑
Mesurande pas un signal
électrique x
Exemple : accéléromètre
h = h0 - x
75
1.8 Caractéristiques dynamiques (10)
1.8.3 Réponse fréquentielle (I)
Mesurande
Sortie
Passe-bas Passe-haut Passe-bande
2ème ordre 1er ordre
Résonnant
76
1.8 Caractéristiques dynamiques (11)
1.8.3 Réponse fréquentielle (II)
Quelques définitions :
Temps X
100 % 90 %
10 %
t
mTemps de montée : temps pour que le signal passe de 10 % à 90 % de sa valeur maximale pour une excitation en échelon. tm
Temps de réponse : temps pour que le signal atteigne ε % de sa valeur maximale.
ε % doit être indiqué. tr
80%
77
1.8 Caractéristiques dynamiques (12)
1.8.3 Réponse fréquentielle, 1
erordre
A ds
dt + Bs = x
0Equation différentielle :
Solution :
s x
B
= − − t
0
1 exp
τ
τ = A B
Condition initiale :
s(t = 0) = 0
x
t > 0= x
0Constante de temps :
f B
c
= A
2 π τ
= π 1 2 f
c;
78
1.8 Caractéristiques dynamiques (13)
1.8.3 Réponse fréquentielle, 2
ièmeordre (I)
A d s
dt B ds
dt Cs x
2
2
+ + =
0Equation différentielle :
x
t > 0= x
0( )
s t = 0 = 0 ds
dt
t==
0
0
Conditions initiales :
ω
0= C A
η = B pulsation propre2 paramètres :
79
1.8 Caractéristiques dynamiques (14)
1.8.3 Réponse fréquentielle, 2
ièmeordre (II)
η
Amortissement critique Faible amortissement
( ) ( ) (
( ) )
0 2
0
2 0
2
1 exp sin 1 1
arcsin 1 x t
s t t
C
ηω η ω
η
η
−
= − − +
−
−
( ) ( ( ) ( ) )
s t x
C t t
= 0 1− +1 ω0 exp − ω0
( ) ( )
( )
2 0 2
2 0
2
2 2 0
1
s t x 1 exp 1 t
C 2 1
+ 1exp 1 t
2 1
η + η −
= − η − −η + η − ω
η − η −η − −η − η − ω
< 1/√2
=1/√2
Amortissement fort
> 1/√2
80
1.8 Caractéristiques dynamiques (15)
1.8.3 Réponse fréquentielle, 2
ièmeordre (III)
Temps de montée le plus court : amortissement faible Dépend du dépassement (ε %) toléré !
ω est un indicateur de la vitesse : ω , t
ω 0 t
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 0
S 1/ ( x 1 /
C
) ( e n d B )
0 . 0 0 . 2 0 . 4 0 . 6 0 . 8 1 . 0 1 . 2 1 . 4 1 . 6 1 . 8 2 . 0
η = 1/√2 η = 0.4
η = 0.1
η = 4
η = 1
Compromis intéressant 0.6 < η < 0.7
81
1.8 Caractéristiques dynamiques (16)
1.8.4 Synthèse
• Aucun capteur ne peut suivre parfaitement les variations temporelles du mesurande.
• Le constructeur doit donner une indication de la vitesse de réponse :
• Temps de montée
• Temps de réponse à ε %
• Fréquence de coupure (haute ou basse)
• Fréquence d’oscillation et coefficient d’amortissement (2ième ordre)
• L’utilisateur doit être en mesure de calculer, à partir des données d’un des régimes (t ou f), celles du second.
82
1.9 Conditionnement des signaux (1)
1.9.1 Circuits électriques des capteurs passifs (I)
Capteur passif :
∆x ∆Z
cMesurande
Impédance
Electronique de conditionnement : Comment transformer une variation d’impédance (résistance) en un signal électrique ?
C’est à cette question que nous allons répondre dans cette section.
∆Z
c∆V
Tension électrique∆f
Fréquence83
1.9 Conditionnement des signaux (2)
1.9.1 Circuits électriques des capteurs passifs (II)
Sensibilité totale :
i i
c T
x x c x x
Z
V V
m x = Z x =
∂
∂ ∂
= = ⋅
∂ ∂ ∂
Capteur Electronique
• Dans le premier cas :
Les circuits ont-ils une réponse linéaire ?
∆Z
c∆V
Si un capteur a une réponse linéaire, il faut que la réponse du circuit soit linéaire pour que la réponse globale le soit
84
1.9 Conditionnement des signaux (3)
1.9.2 Source de courant
V = i R
s cR
d>> R
cR
cV R
dElectronique de
mesure et d’analyse
i
sR
c: résistance du capteur
sensibilité du capteur
i i
c
T s s capteur
x x x x
R
m V i i m
x
=x
=∂
= ∂ = = ⋅
∂ ∂
Inconvénient : coût d’une source de courant.
85
1.9 Conditionnement des signaux (4)
1.9.3 Circuit potentiométrique
r
sR
eR
cR
dV
sV
Electronique de
mesure et d’analyse
( ) ( )
V V R R
R r R R R r R
s
c d
c s e d c s e
= + + + +
V V R
R r R
s
c
c s e
= + +
R
d>> R
cPas
linéaire !!
86
1.9 Conditionnement des signaux (5)
1.9.3 Circuit potentiométrique en push-pull (I)
Un circuit push-pull est réalisable uniquement si on peut avoir en même temps une variation positive et négative de x de même grandeur :
rs R1
R2 Vs
∆ R
1= m
capteur⋅ ∆ x
∆ R
2= m
capteur⋅ (- ∆ x)
On a besoin de 2 capteurs identiques
Exemples : jauges de contraintes Exemple :
capteur de déplacement
87
1.9 Conditionnement des signaux (6)
1.9.3 Circuit potentiométrique en push-pull (II)
R
d>> R
cr
sR
c’R
cR
dV
sV
Electronique de
mesure et d’analyse
R
c= R
0+ ∆R
cR
c’= R
0- ∆R
c( ) ( )
V V R R
R R r R R
s
c
c s c
= +
+ + + −
0
0 0
∆
∆ ∆ ∆ ∆
V V R
R r
s
c s
= 2 0 + La réponse est maintenant linéaire.
0
2 0
c s
s
R R
V V
R r
= + ∆
+
V = V + ∆V
88
1.9 Conditionnement des signaux (7)
1.9.3 Circuit potentiométrique en push-pull (III)
Minimisation des grandeurs d’influence (push-pull) (I)
Rc = R0 + ∆Rc Rc’ = R0 + ∆Rc’
r
sR
c’R
cV
sV
V V R R
R R R
s
c
c c
= +
+ + ′
0
2 0
∆
∆ ∆
[
0]
0
2
2 2
c c c c
s
c c
R R R R R
V V
R R R
′ ′
′
+ ∆ + ∆ + ∆ − ∆
= + ∆ + ∆
Vs Rc Rc
= + −
′
∆ ∆
∆Rc = m∆x + mp∆xp
∆Rc’ = m(-∆x) + mp∆xp
89
1.9 Conditionnement des signaux (8)
1.9.3 Circuit potentiométrique en push-pull (IV)
Minimisation des grandeurs d’influence (push-pull) (II)
∆ ∆ ∆
∆ ∆
V V R R
R R R
s c c
c c
= −
+ +
′
2 2 0 ′
( ) ( )
(
p p) (
p p)
s
0 p p p p
m x m x m x m x V V
2 2R m x m x m x m x
∆ + ∆ − − ∆ + ∆
∆ = + ∆ + ∆ + − ∆ + ∆
0 0
2
2 2 2 2
1
s s
p p
p p
V m x V m x
V R m x R m x
R
∆ ∆
∆ = + ∆ = ⋅ + ∆
∆Rc = m∆x + mp∆xp
∆Rc’ = m(-∆x) + mp∆xp Perturbations
V = V + ∆V
90
1.9 Conditionnement des signaux (9)
1.9.3 Circuit potentiométrique en push-pull (V)
Minimisation des grandeurs d’influence (III)
∆ ∆
V V ∆ R
m x m x
R
s
p p
=
+
2
01
0
Si mp∆xp << R0, on peut considérer que ce système est quasiment
insensible aux perturbations
En pratique, on choisit R0 pour que ce soit vrai (à peu près…).
Cependant, plus on augmente R0, plus la sensibilité diminue