D. L EPINE
Facteurs et plans. I : Structure de finesse
Mathématiques et sciences humaines, tome 57 (1977), p. 5-26
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FACTEURS ET PLANS I : STRUCTURE DE FINESSE
D.
LEPINE
INTRODUCTION
Un
plan d’expérience (et, plus généralement,
unplan utilisé
com-me
descripteur
d’unprotocole d’observation) peut être défini
formellement comme une relation entre
plusieurs
ensemblesfinis
(les "facteurs"), c°est-à-dire
comme unepartie
de leurproduit cartésien,
de sorte que,dès
que 1°ons’éloigne
du cas desplans complets (où
leplan
est lapartie pleine
duproduit
des fac-teurs),
la recherche et taconstruction
de classes deplans
in-téressantes
par despropriétés particulières
derégularité, d°équilibre, etc.,
pose desproblèmes
d’unecomplexité rapide-
ment
croissante pouvant
donnerlieu
à desdéveloppements mathé- matiques
autonomes. C°estainsi
quel’expression même
de"plans d’expériences"
en est venueparfois à désigner
undomaine
derecherche
mathématique où
semêlent algèbre
etcombinatoire.
Ce ngest pas dans cette voie de
l’étude
descarrés eulé- riens,
blocsincomplets équilibrés
et autres structures apparen-tées
que leprésent
travail deformalisation mathématique
est*
t. P .,. ,* Laboratoire de
Psychologie expérimentale
etcomparée,
EoP.H.Ec
3e
section etUniversité René-Descartes, Paris,
associé
au C.N.R.S.oriente;
ilporte
d°abord(ce
seral’objet
de cettepremière part
tie)
sur unecaractéristique
fondamentale desplans
que nousappel-
lerons leur structure de
finesse. L’intérêt porté à
cettecaracté- ristique vient
de ce que,concrètement,
unplan
sertà décrire
unefamille d°observations;
cettedescription
setraduit
par une ap-plication Observations -->Plan (et, plus généralement, à chaque
facteur du
plan
ilcorrespond
uneapplication Observations
Facteur).
Laconsidération
despartitions
desobservations
indui- tes par lesdescriptions associées
auplan
età
ses facteurs est essentielle dans la conduite del’analyse
desobservations; et,
defait,
cetteanalyse (en fonction
de ce que l’onappelle
les sour-ces de variation du
plan)
estlargement conditionnée
parl’organi-
sation
despartitions
duprotocole
induite par la structure par-ticulière
duplan.
Parexemple,
1°ensemble despartitions
induitespar un
plan complet
est untreillis booléen;
d’unemanière généra-
le,
on montreraqu°il sqagit
d’untreillis
defermés
surl’ensem-
ble des
partitions
duprotocole
et on pourraétudier
cette struc- ture en tant quecaractéristique
duplan
endéfinissant
un sous-ensemble convenable de l’ensemble des
facteurs,
les facteurs dits"saturés".
En mettant en
relation
lesrésultats
de cetteétude générale
de la structure de
finesse
et lapropriété caractéristique
de laclasse des
plans cc,mplets,
onparviendra directement à
ladéfini-
tion d’une classeélargie,
que nous avonsappelée
la classe desplans quasi-complets (l’étude
de cesplans constituera
la secondepartie
de cetexte, publiée
en unelivraison séparée).
Lesplans quasi-complets, qui peuvent être définis
àpartir
des deuxrelati-
ons fondamentales entre facteurs dl
"emboîtement" (cas particulier
de la relation de
finesse)
et de"croisement" (équivalent relati-
onnel de la
propriété
decomplétude), jouent
unrôle
central à lafoins dans la
planification
durecueil
desdonnées (plans d’expé-
rience
proprement dits)
et dansl’analyse
desdonnées décrites
au moyen de
protocoles dérivés (plans d’analyse). L’organisation
de cette classe de
plans
ensous-types
deplans
estliée intrin-
sèquement à
leur structure definesse spécialement régulière (sous-treillis
d’untreillis booléen)
et cettepropriété
conduità pouvoir exprimer fidèlement
la structure desplans quasi-complets
par des "formules" d°un
langage
formelà
deuxsymboles
connecteurs(ceux
de1°emboitement
et ducroisement).
Lesprolongements
duprésent
travail tiennent donc notammentà l’insertion
de celanga-
ge des
plans quasi-complets
dans ce que nousappelons
parailleurs
un
"langage
dedescription
dedonnées" -
dont laconstruction
viseà situer
l’ensemble desprocédures
d°analyse statistique
dans unsystème
formeloù à chaque type
dedérivation correspondrait
uneclasse de formules du
langage,
celui-ciétant utilisé
par le cher- cheur commelangage
de communication avec lesmachines qui exécu-
tent ces
procédures.
Le
présent
travail sesitue
donc dans lasérie
de recherches que nous(H.
Rouanet et D.Lépine)
avonsentreprises,
en collabo-ration notamment avec
v.-Duquenne,
sur lesméthodes
deplanifica-
tion et
d°analyse
desdonnées expérimentales;
lesquestions
abor-dées
ici se situent en amont(dans
laconstruction d°ensemble)
parrapport à
d’autresquestions qui
ontdéjà
faitl’objet
depublica-
tions " .
Comme souvent enpareil
cas, l’aval commande l’amont et lemotive;
parexemple, quiconque
arencontré
leproblème
de l’es-timation
des effets d’interaction entre facteurs d’unplan
se trou-vera
préparé à apprécier 1°importance
de la notion de structure de’Cf,
notamment "Structureslinéaires
etanalyse
descomparaisons",
Math. Sci o
hum., 1976, 56,
5-46.finesse.
De telles "motiva.tiotlS" n.e seront pasdéveloppées ici,
le texte
ayant essentiellement
pourobjet
deprésenter
une cons-truction formelleo
Mentionnons
seulement que cette construction està
la base de1°enseignement
destatistique donné depuis plu- sieurs années
aucertificat
demaîtrise
dePsychologie expérimen-
tale de
l’Université René-Descartes, ainsi
que desprocédures
mi-ses en oeuvre dans les
programmes-machine
de lasérie
VAR.Quant à
son comtenumathématique,
le texte faitappel
essen-tiellement
à lathéorie
desensembles ordonnés finis (et
enparti-
culier
à
celle destreillis);
on trouveral’essentiel
desnotions
et
propriétés utilisées (dont certaines
sontrappelées
dans letexte)
dans1°ouvrage
en deux tomes de Mo Barbut et B.Monjardet
"Ordre et
classification; algèbre
et combinatoire"(Hachette
Uni-sité 1970)*
Certains passagesrenvoient
au travail de B.Monjardet
"Problèmes
detransversalité
dans leshy-pergraphes,
les ensemblesordonnés
et enthéorie
de ladécision
collective"(thèse
de Docto-U..,
P.4 )**
rat, Université
deParls-VI, 197 )
1. ESPACES DE DESCRIPTION
Nous nous donnons p ensembles finis non
vides, appelés
facteursélémentaires, notés E1, E2,..., E .
Leséléments
d°un facteurélémentaire
sontappelés
sesmodalités.
L°ensemble15
des facteursélémentaires
estnoté
comme une familleinjective :
~ Les
réf’érences
à cet ouvrage serontindiquées
par la mention 0 &C, suivie
d°unnuméro
dechapitre et, éventuellement,
d°unnuméro
de page.La présente rédaction doit beaucoup à B. Monjardet
dont lescritiques
etobservations,
ainsi que celles de Cn LeConte dePoly,
nous ont
été particulièrement
utiles.Soit K une
partie
de J. Nousappelons K-espace
dedescription
ouespace de
description engendré
par la famille1E.BjEK
J leproduit
cartésien
de cettefamille : JEK
.n KE. ,
Jqui
seranoté
TTK. SiK>K° (K
etK° J, l’espace
TTK’ est un sous-espace de1°espa-
ce
TTK,
et on noteraprK,
laprojection nK2013~TrK~;
·lorsque
K =J,
la
notation prJ°
K IB estsimplifiée
p enp r k
p K ·si
K’ -!j!, j
laprojec-
tion
TrK2013Ej (respectivement :
estnotée prj (resp. :
prj).
Si KÀY,
onidentifie 10 espace
TTOà
l’ensemblet.01
2. PLANS DANS UN ESPACE DE DESCRIPTION
2.1.
Définition
On dit
qu’une partie
P d’un espace dedescription
TTJ est unplan
dans cet espace
si
et seulementsi :
(c’est-à-dire
si lesrestrictions à
P desprojections élémentai-
res sont toutes
surjectives).
2.2. Sous-facteurs et rrr rW
sous-plans
nwConsidérons
l’ensemble desimages
de P par lesprojections prK
(KÇ-J) ;
pourdésigner
cesimages prk(p)
nousutiliserons
deuxty-
pes de
notations, correspondant à
deuxpoints
de vuedifférents
sur ces
objets :
1° L’ensemble
prK(P)
estconsidéré
comme sous-facteur deP,
etest alors
noté FK.
On remarque que les sous-facteursFj
ne sontautres que les facteurs
élémentaires Ej. L’appellation
de "fac-teur" pour tous les ensembles
FK généralise
lapropriété (l)
puisque,
pour toutK ~ J,
larestriction à
P de laprojection
deTTJ sur le sous-espace TTK est une
surjection
de P sur le facteurcorrespondant F .
Pour tout K ~ J avecF
est un facteurcomposé.
Si un facteur n’a
qu’une
modalité(i.e.
est un ensembleà
un
~lément~,
on ditqu’il
estconstant;
parsuite
de la conventi-on
qui identifie l’espace nO à
l’ensemble à unélément
le facteur
correspondant F~
est un facteur constantnon-élémen-
taire que l’onappellera
le facteur trivial.2° Il
résulte
de lapropriété (1)
quesi
P est unplan
dans l’es-pace
uJ,
touteprojection
est unplan
dansl’espace
TTK que l’on noteraPK.
Auplan P
onassociera
donc l’ensemble de sessous-plans P K (K ~ J), dérivés
de P parprojection.
REMARQUE.
Bien que les deux ensemblesJF K1
et(K 5J) coinci-
dent,
la distinction entre "facteurs" et"plans"
est formellementnécessaire
comme on le verra ci-dessous(§8.1);
cettenécessité apparaîtrait aussi
si(ce
que nous ne ferons pasici)
onprenait
en
considération
d’autrestypes
de facteurs que les sous-facteursFK.
3.
TREILLIS DES COMPOSANTS D’UN PLANNous
noterons e
l’ensemble des2p
facteursF K
K(KCJ)
deP;
cetensemble est
ordonné
entreillis booléen
par larelation :
Fo
est un sous-facteur deF K
~ K ~ = ·Cette
relation
seranotée Ç (par analogie
avec larelation d’in-
clusion)
etappelée relation
decomposition ; si
on ditque
FK,
est uncomposant
deFK
ou encore queFK contient F Kt.
Le treillis
((Fée)
est donc letreillis
descomposants
deP,
iso-morphe
au treillisd’inclusion
desparties
de J. Demême, à
toutsous-plan P K (K~ J)
on associe letreillis
de sescomposants :
K
=JF’K, :
:KOS K1 isomorphe
autreillis
d’inclusion desparties
K K
de K.
L’opération Sup
dutreillis
decomposition °~ , définie
par :
FKV FK’ = FKUKO
seranotée a
et seraappelée opération
de
composition ;
en effet le facteur est le compo-sé
des facteursFK
etFKe
en ce sensqu’il
a pourcomposants élé- mentaires Ej
l’ensemble des facteursélémentaires qui
sont descomposants
deFK
ou deF ’ .
L’opération
Inf dutreillis Ô
estdéfinie
par:p z
n dutreillis (P
estdéfinie
psi FK
etF K’
n’ont aucuncomposant élémentaire
commun
(Kn KI 0)
ondira qu’ils
sontséparés.
4.
UNE ILLUSTRATIONPrésentons
unexemple
deplan qui
nousservira
tout aulong
dutexte
à illustrer
lesnotions
etpropriétés
introduites. Leplan considéré
estdéfini
par le tableau Ici-dessous
et ilreprésente
un
type
de structure deplans
courammentutilisé,
parexemple
enPsychologie expérimentale.
Les facteurs
élémentaires
sont les ensembles A =tal,a2! ,
B = C = =
(ol,...,04] ,
R =et S =
jsl, ... ,s8l soit 6
facteursà respectivement 2, 4, 2, 4, 4,
et 8modalités. L’espace
dedescription
est donc leproduit
de cardinal
2x4x 2x4x4xg - 2048.
On
appelle combinaison
demodalités
des facteursélémentai-
res
(ou simplement "combinaison
des facteursélémentaires")
toutélément
del’espace
dedescription produit
de ces facteurs.Construire
unplan
dans un espace dedescription donné revient
donc
à choisir
un ensemble decombinaisons
des facteursélémentai-
res tel que
chaque modalité
de chacun de ces facteursapparaisse
au
moins
unefois
dans l’ensemble decombinaisons choisi.
Ici ona
choisi 32 combinaisons 32) correspondant respectivement
aux
32
cases(intersections
delignes
et decolonnes)
du tableau.TABLEAU 1
Les
modalités prises
par les facteursélémentaires
pour chacune descombinaisons qui
forment leplan apparaissent
dans la casecorrespondante
pour cequi
concerne les facteurs B etC,
et en marge(colonnes, lignes
ou sous-ensembles delignes)
pour cequi
concerne les facteurs
R, S,
0 et A. Parexemple
la casequi
setrouve
à l’intersection
de la3e ligne
et de la 2e colonnedéfi-
nit lacombinaison (al b4
c203
r2s3).
On n’aura pas de
difficulté à identifier, à partir
de cetableau,
l’ensemble descombinaisons
de0, 1, 2, 3, 4, 5
ou6
facteurs
élémentaires appartenant à
l’un des26 = 64
sous-facteurs duplan;
parexemple
on trouvera que le facteur A e C : ensemble descombinaisons
de A et Cqui appartiennent à
laprojection
duplan
sur le sous-espaceAXC,
estégal à AxC,
etc.5.
PREORDRE DE FINESSESoit
FK
un sous-facteur duplan P; FKÇTTK
estl’image
de P par laprojection prK ; à
l’ensembleFK
onassociera
lapartition
de Pinduite
parprK, qui
seranotée P/prK
ousimplement P/K.
REMARQUE.
Larestriction à
P deprK
est unesurjection
de P surFK ;
cettepropriété conduirait à généraliser
la notion de fac-teur de
P,
comme ensemble indexant les classesd’une partition
deP; mais
cepoint
de vue ne sera pasdéveloppé ici,
où nous nouslimiterons
à laconsidération
des sous-facteursFK
comme il aété indiqué ci-dessus (§2).
5.1. Soit 9
l’ensemble despartitions
deP, ordonné
par larelati-
on de
finesse
que l’on notera Lacorrespondance
(FGV)
est uneapplication
6 :a(F) = P/F.
Cetteappli-
cation
induit sur ~
une relation depréordre
que nousappelle-
rons
aussi
la finesse et que nousnoterons e- , définie
par :La
relation F;5 G
se lit : "F est aumoins aussi
fin que G".5.2. L°équivalence associée
aupréordre ~
estnotée
N :Si FRJG avec
F ~
G on dit que F et G sont confondus.REMARQUE.
Le terme de confusion(suggérant
uneégalité) peut
sem-bler mal choisi pour
désigner
uneéquivalence;
mais lerisque d’équivoque
estécarté précisément
par le fait que ce terme estutilisé
seulementsi
les ensembles F et G satisfont dans leplan
Pà
la relation"aussi
fins" sansêtre égaux (la
relati-on F&F
étant triviale).
Lespropriétés qui motivent l’utili-
sation de ce terme se trouvent en aval(par exemple,
la confu-sion
de deux facteursentraîne l’égalité
des espaces de mesures de masse totale nullereprésentant
les"comparaisons globales"
associées à
cesfacteurs,
sous-espaces del’espace
des mesuressur le
support
d’unprotocole décrit
par cesfacteurs).
Les classes
d’équivalence
par larelation " ,
que l’onappellera
"classes definesse",
sont les classes duquotient
qui
est donclui-même ordonné
par la relation definesse.
5.3.
Lacaractérisation suivante
de larelation
de finessesur
est
immédiate :
4=~ ilexiste
unesurjection
dont la
composée
avecprK
estégale à pr , (les projections prK
et
étant restreintes à P).
On a~
cettesurjec-
tion est
bijective.
En
particulier, si F ,
K est uncomposant
deF K
K(K’CK)
on1 . t... K
d, ’
a la
composition
deprojections :
ppr
KO =prK
Kt o ° pr , Kd’où :
t et dans ce casF K a F . Ainsi,
deux facteursK K K K K
comparables
pour lacomposition
le sont pour lafinesse
et leurcomposé
est leplus
fin des deux.’
5.4. Si F,4G
avecG$F, c’est-à-dire
si F est au moins aussi fin que G sans que G soit uncomposant
deF,
ondit
que F estemboî- té
dansG,
ou que G estemboîtant vis-à-vis
de F.REMARQUE.
Le termed’emboîtement utilisé
pourdésigner
la rela-tion de
finesse lorsqu’elle
nerésulte
passimplement
de la re-lation de
composition provient
de ce que lecomposé
de F et deG est alors le
graphe
de lasurjection
F. >Gcaractéristique
dela relation
F N G,
de sorte que lesmodalités
de Gindexent
les classes de lapartition
deF.induite
par cettesurjection ;
entermes
imagés,
lesmodalités
de F sontréparties
entre les"boites" étiquetées
par lesmodalités
de G.Si F est
emboîté
dans G onutilisera
la notationparticu-
lière
FG> pourdésigner
lecomposé
F e G et ondira
que FG>est un
emboîtement.
C’est le facteuremboîtant qui
estécrit
entre les chevrons et
>,
pour laraison suivante : si
F estemboîté
dans G et Gemboîté
dansH,
partransitivité
F est em-boîté
dans H et dansl’emboîtement GH> ; d’où l’écriture :
FGH» pourdésigner l’emboîtement
de F dansl’emboîtement
deG dans
H, c°est-à-dire
lecomposé
F e G e H. Cetype d’écritures
sera
développé lorsque
nousparviendrons
àl’étude
desplans
quasi-complets.
Le lemme
ci-dessous (§6.1.) permet d’établir
la relation :d’où :
F estemboîté
dans G ~ F e G est confondu avec F.Exemple : 1°emboitement
du facteur S dans le facteur A(avec
lasurjection caractéristique)
estapparent
dans la formemême
du tableauI;
onvérifiera aussi l’emboîtement
de B dans C et laconfusion
entre S et A e 0.REMARQUE.
Lesnotions
de "facteur" et de"plan" peuvent être étendues
en "facteurpartiel"
et"plan partiel".
Si F est unfacteur de
P,
unepartie stricte
F° de F sera un facteurpartiel
de
P ; étant donné
un espace dedescription
de la forme : TT E~j ci i
où pour
chaque j EJ
E9 est J unepartie
deE.,
J l’une aumoins
desparties
Eqétant
strictenoté uJI, est
donc unpavé
deB . J
.
J
TTJ), l ° intersection TTJ°nP
est unplan partiel
de P.Beaucoup
de notions et depropriétés
segénéralisent
sansdifficultés
au casdes facteurs et des
plans partiels.
Parexemple,
chacune des li- gnes du tableau Idéfinit
un ensemble de combinaisons des fac- teursélémentaires qui
est unplan partiel
duplan défini
par le tableau I dans sonentier ;
onvérifiera
que dans chacun de ces8
plans partiels
les facteurs R et B sont confondus(alors qu’ils
ne le sont pas dans le
plan entier).
Evidemment les relations"sous" et
"partiel" peuvent
seconjuguer :
unsous-plan partiel
PK
de P seral’intersection PnTTK°, où
TTK° est unpavé
deTTK,
etc.K
Ces
extensions
et leursconséquences amèneraient
finalementà formaliser
la notion de"plan dérivé"
d’unplan donné
dans un es-pace de
description.
6.
TREILLIS DES FACTEURS SATURES6.1.
LEMME :G~ !
c’est-à-dire :
lapartition associée
aucomposé
de deux facteursest
l’infimum
dans(Ài%)
despartitions associées respectivement
à ces facteurs.
REMARQUE.
L’infimum de deuxpartitions (ensemble
desintersections
non
vides
d’une classe de l’une et d’une classe de1°autre)
estsouvent
appelée
leur"croisement" (cf.
0 &C, VII, 85) mais
nousn’utiliserons
pas ce terme dans ce sens, leréservant
pourdési-
gner une
relation (entre partitions
et entrefacteurs) qui
seradéfinie plus
loin.Etant
données
deuxapplications définies
sur unmême
ensem-ble,
lapartition induite
parl’application-produit
de ces deuxapplications (on
ditaussi parfois l’application-couple), à
valeursdans le
produit
des ensemblesdO arrivée,
est 1°infimum desparti- tions induites
par cesapplications.
Ici lapartition
induite surP par le facteur
composé FK e FK° coincide
avec lapartition
in-duite
parl’application-produit
desprojections prK
etpr Kv , d’où
le lemme.
6.2. Treillis a(e
Une
partie
d’unetreillis
fini est unepartie
defermés (i.e.
estl’image
dutreillis
par une fermeturesur. celui-ci)
si elle con-tient le maximum du treillis et si elle est stable pour
l’opéra-
tion infimum
(0
&C, V, 11). L’image de ~ (ensem-
ble des
partitions
de Pinduites
par sessous-facteurs)
contientle
maxiuum
deci qui
est lapartition
en une classe{P} , puis-
que (r contient toujours
au moins un facteurconstant,
le facteurtrivial
F pourlequel P/F
= d’autrepart si
p et q sont deuxpartitions
de Pappartenant à o~(~),
ilexiste
F etGE cr tels
que p =
a(F)
etq = a(G),
doncpAq = G)
appar-tient
et est stable pourl’opération
inf dej.
L’ensemble a (ql)
est donc untreillis
defermés
sur(lÎ~,%),
la fermeture
correspondante étant l’application J2013~.j" qui
à toutepartition
p de Passocie
laplus
fine despartitions P/F
moins
fines
que p.6.3.
Facteurssaturés
Pour tout
FGÙ3
la classe definesse
de F dans(i.e.
l’ensemble des facteurs aussifins
queF)
a un maximumpour l’ordre de
composition ;
eneffet, soit
G et G’ deuxéléments maximaux
de cetteclasse ;
on a :a(G e G’) = a(F)
donc G a
puisque
G est maximal dans cetteclasse,
G e GO c-
G ;
mais d’autrepart
G Ç G eG’, d’où
G = G eG’ ;
demême
G’ - G 8G’ ;
finalement G = G’ et cetélément
est le maxi-mum de la classe de
finesse
de F.On
appellera saturation l’application (F2013~~ qui à
tout Fassocie
le maximum de sa classe definesse,
notéF ;
onnotera
l’image de ~ par
lasaturation, i.e.
l’ensemble des facteurssaturés
Les facteurs
saturés
sontcaractérisés
par lapropriété sui-
vante : F est
saturé
4% tout facteur moins fin ou aussi fin que F est uncomposant
de F. En effetF~G ~>
F a G r°F ; si
Fest le maximum de sa classe de
finesse
ilmajore
F eG, qui
lemajore,
donc F = F e G i.e. G Ç F. Enrésumé :
et les
composants élémentaire
deF
sontdonnés
par :Dans e
on al’équivalence FG GEF c’est-à-dire
que(9")
est l’ordre dual de
(,~ , ~~ .
6.4.
La saturation est une fermeture sur letreillis
eneffet e
contient lemaximum de ~ c’est-à-dire
Plui-même qui
estévidemment saturé ;
etsi a contient
deux facteursF
K KetFKt
ona pour tout
et
FKt étant saturés, E.
j est uncomposant
de chacund’eux,
doncde ce
qui établit
que(‘,
est stable pourl’opération
inf de e .
Ainsi l’ordre
(e,G)
est un treillis defermés (les saturés) sur V ;
lesopérations
sup et inf des deux treillis duaux(,
et
(S,6)
sontdonnées
par :7.
STRUCTURE DE FINESSE’~.1.
Lesrésultats précédents peuvent être résumés
en disant que1°application
cr:~-~ ~
estconstitutive
d’unecorrespondance de
Galois
entre letreillis
descomposants
et letreillis
desparti-
tions de
P (cf.
0 &C, V). Soit ’G l’application :.P P qui
à unepartition
passoçie
le facteur saturé F tel queP/F
est la ferme-ture de p ; on
vérifie
que lecouple (cr,u)
est unecorrespondance
de Galois dont lestreillis
defermés, anti-isomorphes,
sont7.2. L’image cr(~),
lequotient Fia
etl’ensemble S
desmaximums
des classes duquotient (facteurs saturés)
sonttrois treillis
isomorphes
pour larelation
definesse.
Nousdirons qu’ils
sontles
treillis
de finesseassociés
auplan P,
et que l’unquelcon-
que de ces
treillis représente
la structure de finesse duplan.
Autrement
dit,
nousdéfinissons
la structure de finesse duplan
comme le
type
d’ordre de sestreillis
de finesse..
La structure definesse induit
uneclassification
desplans :
deux
plans appartiennent
aumême type
de finessesi,
parexemple,
les
treillis
decomposition
de leurs sous-facteurssaturés
sontisomorphes.
Cetteclassification
estplus générale
que les clas-sifications (partielles)
que 10on pourra trouver dans lestraités
sur les
plans d’expérience
carcelles-ci
sontfondées
sur despropriétés plus
fortes quel’isomorphisme
pour lafinesse ;
c’està-dire
que deuxplans
demême type
pour unepropriété particutiè-
re non
définie
en terme definesse (par exemple,
deuxcarrés
la-tins)
seront engénéral isomorphes
pour lafinesse,
laréciproque
n’étant
pas vraie(par exemple,
tous lescarrés latins
ont lamê-
me structure de finesse - cf.
ci-dessous -
mais cette structurene
caractérise
pas la classe descarrés latins). Cependant
pour certaines classes deplans
cetteréciproque
estvraie, c’est-à-
dire que la classification en
sous-types
desplans
de la classeconsidérée coincide
avec leur classification pour lafinesse.
Nousverrons
qu’il
en estainsi
dans la classe desplans quasi-complets.
Exemple
On a
représenté
ci-dessous(figure 1)
le treillis des facteurssaturés
duplan
Pdéfini
dans le tableau I. On asimplifié
lesécritures
en notantsimplement
FG lecomposé
F e G. Leplan
Pqui
a pour
composants élémentaires A, B, C, 0, R,
et Ss’écrit
doncsimplement
P = ABCORS. Les sommets dugraphe
de lafigure
1 sontles
16 composants saturés
de P et legraphe représente
la relati-on de
succession sur a ,
de bas en haut pour l’ordre decomposi-
tion ~ et de haut en bas pour l’ordre de
finesse
~.Pour
construire
letreillis e
onpeut procéder
parexemple
de la
manière suivante.
Aucun facteurélémentaire
de P n’estconstant,
donc le minimum de(~6)~ F~,
est le facteurtrivial
F .Les atomes de
c’est-à-dire
les successeurs de sonminimum,
sont les facteurs
élémentaires saturés, i.e.
telsqu’il n’existe
aucun facteur
FEFmoins
fin ou aussi finqu’eux-mêmes ;
on trouveici
queparmi
lespartitions P/F,
aucune(sauf
laplus grossière iPI)
n’est moins fine ou aussifine
que lespartitions P/A, P/C, P/O, P/R ;
doncA, C,
0 et Rsuccèdent
à F ; les autres facteursélémentaires,
B etS,
ne sont passaturés puisque
BC et S tB1 AO.On
vérifie qu.e B
= BCet S =
AOS.Ayant placé
les6
sommetsA, BC, C, 0, R, AOS,
onconsidère
lescomposés
deuxà
deux de ces facteurs.Certains
de cescomposés
sontsaturés,
parexemple AR, CO, ACOS, mais
d’autres ne le sont pas :ainsi
lapartition P/AORS
est lapartition
laplus
fine deP,
donc AORS = P =ABCORS ; puis
les fac-teurs ainsi
déterminés
sontà
leur tourcomposés
entre eux et onrecherche les
saturés
de leurscomposés,
etc.jusqu’à achèvement
du
treillis.
Dans le cas
présent
letreillis (,~,Ç~
n’est pas un sous-treillis de ~ : ~
n’est pas stable pourl’opération
supde
i.e.
pour lacomposition puisque,
comme on vient de le remarquer, lecomposé
de deux facteurssaturés
n’est pastoujours saturé ;
et
si (~,E) était
unsous-treillis de e
il seraitdistributif
cartout
sous-treillis
d’untreillis booléen
estdistributif ;
or onremarque
que e contient
dessous-treillis isomorphes à
1°un desdeux
plus petits treillis
nondistributifs (appelé M5
dans 0 &C, IV, 130) :
lesintervalles CC,BCOR3
et[AC,ABCORS]
notamment sont de la formeM5 :
.a
Cette
particularité
tientici
à ce que les trois facteursB,
0 et Rcomposent
unsous-plan
de Pqui
est unplan
encarré
latin.(Un
carré
latin est unplan e
àtrois
facteursélémentaires
demême cardinal, soit
m, tel que(~! = m2 et ifl
est confondu avec chacun de sestrois
sous-facteursà
deuxcomposants élémentaires ; d’où
la forme
M5
de sontreillis
definesse.)
Par contre on pourra
vérifier
que pourcertains
des sous-plans
deP,
letreillis
de leurs facteurssaturés
est un sous-treillis
dutreillis
de leurscomposants ;
parexemple il
en estainsi
pour lesplans
ACR et ABC. Par lasuite
nous montrerons que lessous-plans
de Pqui
necontiennent
pas le facteur R ou le fac- teur 0 sontquasi-complets,
cequi entraîne
que tous lestreillis
de
finesse
dessous-plans
de cesplans
sontdistributifs
comme onpeut
s°en assurerdirectement.
Figure
1.Treillis
des facteurssaturés
duplan
.
"’ ’
,
défini
par le tableau I8. PLANS MINIMAUX
8.1. Soit K une
partie
stricte de J.Maintenant
la distinction entre sous-facteurs etsous-plans
de P vaapparaître explicite-
ment car le facteur
FK peut être saturé
ou nonsaturé
dans leplan P, mais PK
est pardéfinition saturé
en fl..- tant que __plan.
Notons
e.
letreillis
descomposants saturés
duplan PK ;
3 deuxcas sont
à distinguer
selon queFK
estsaturé
ou non dans P.8.1.1.
Si FK
n’est passaturé, 8K
n’est pas un sous-ensemble de9
mais il estisomorphe
au sous-ensembleordonné de 5 :
où
FK, désigne
lesaturé
de
FKI
dans P.On pourra dire que la structure de
finesse
dusous-plan PK
est une sous-structure de la structure de finesse de
P ;
3 toutefois il faut remarquer que~7,Y qui
est unsous-sup-demi-treillis
de~ (cette propriété
est uneconséquence
du lemme du§6.1.)
n’estpas
toujours
unsous-treillis
dee.
8.1.2. Si
F K
estsaturé
dansP,
alorsGK
est un sous-ensem-ble
de e
etmême
unsous-treillis
dee: eK
est l’intervalleUF j2r , FKI c’est-à-dire
unidéal
de(~,E)
ou unfiltre
de($,5).
Exemple :
Soit lesous-plan
P’ = ACS duplan
P = ABCORS de lafigure 1;
P’n’étant
passaturé
dans P(ACS - ACOS),
letreillis
des sous-facteurs
saturés
de P’ estisomorphe à
l’ensemble dessaturés
dans P des sous-facteurs deP’,
i.e.F0, A, C, AC,
AOS et
ACOS ;
on obtient doncF~, A, C, AC,
AS et ACS.Par contre le
treillis
des sous-facteurssaturés
duplan ABC, qui
estsaturé
dansP,
estsimplement l’intervalle (F0,ABC]
de ~ (6 éléments).
8.2. Il se
peut qu’il
existeparmi
lessous-plans stricts
de Pun
plan P (au moins)
tel quet’K
soitisomorphe à É lui-même ;
autrement Dans ce cas
l’ensemble t des
facteursélémentaires
de P n’est pas minimal pour la structure defines-
se
puisque
lasous-famille stricte
JE i1
JjEK
suffit àengendrer
cette
structure ;
enbref,
on dira alors que leplan
P n’est pas minimal(sous-entendu :
pour la structure definesse).
Unplan
minimal est donc unplan qui
ne contient aucunsous-plan
strictdu
même type
pour lafinesse, c’est-à-dire
tel que pour tout8.3.
SiP K
est unsous-plan
de P dumême type
definesse
que Pon
dira
que les facteursélémentaires
E. pourjEJ-K
sont super- Jflus
(pour
lafinesse).
Un facteurélémentaire E. (iEJ
estsuperflu
si et seulement siou : ·
ou : ·
i.e. :
Ainsi
un facteurélémentaire
estsuperflu si
et seulement si il est confondu avec -un sous-facteur de P dont il n’est pasun
composant. Notamment,
tout facteurélémentaire
constant estsuperflu,
car il est confondu avec le facteur trivialF0-
Exemple :
dans leplan
P de lafigure
1 le facteur S estsuperflu
car il est confondu avec le facteur AO et on
vérifiera qu’en
effetle treillis des facteurs
saturés
duplan
ABCOR estisomorphe
autreillis
de lafigure
1 ; enbref,
si l’onpeut
"effacer" la lettrereprésentant
un facteurélémentaire
sans fairedisparaî-
tre aucun des sommets du
treillis
des facteurssaturés,
ce facteurest
superflu.
Mais on observeraqu’un
facteursuperflu
dans unplan
ne l’est pas dans tout
sous-plan
de ceplan,
saufs’il
est constant.Par
exemple,
S n’est passuperflu
dans leplan
ABCS. Parcontre,
tout
sous-plan
d’unplan
minimal estminimal.
9. FACTEURS DE BASE
Un
élément
x d’untreillis
T est ditsup-réductible (respective-
ment :
inf-réductible)
s’ilexiste
deuxéléments
deT,
y et z,distincts
de x, tels que x = yvz(resp. yAz);
dans le cas contrai-re,
c’est-à-dire
si x = yvz(resp.
x = y ou x = z, xest dit
sup-irréductible (resp. inf-irréductible) (cf.
0 &C, III,
101).
9.1.
Nousappellerons
facteurs de base d’unplan
P leséléments
.,. A - ....
sup-irréductibles,
sauf lepôle F ,
dutreillis
decomposition
(e,E)
de ses facteurssaturés - qui
sont aussi leséléments
inf-irréductibles
du treillis definesse ().
Onnotera à
l’ensem-ble des facteurs de
base, qui
constitue unepartie sup-génératrice
minimale
du treillis(~,~) (sauf -F 0
902
Soit F un facteursaturé
etE2’...’ E )
l’ensemble descomposants élémentaires
de F ; on aévidemment
dans(.1,E) :
représentation
engénéral
nonminimale, mais qui
montre que si F n°estégal à
aucun des facteursÊlp Ë2’
...,É ,
il est sup-réductible.
Donc si F est un facteur debase, sup-irréductible
dans
, ,
il existe un facteurélémentaire
au moinsECt tel
que F= ~ (éventuellement plusieurs,
carEl~ E2 ~ Ël = Ë2)’
Ainsion a