D. L EPINE
Facteurs et plans. II : plans quasi-complets
Mathématiques et sciences humaines, tome 58 (1977), p. 5-24
<http://www.numdam.org/item?id=MSH_1977__58__5_0>
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FACTEURS ET PLANS II : PLANS
QUASI-COMPLETS*
D.
LEPINE **
1.
PROPRIETE
DE COMPLETUDE1,1.
Planscomplet
Un
plan
dans un espace dedescription
rJ - JC.UJ
E. Jétant
unepartie
P de cet espaceassujettie à
lacondition :
pourtout
j~J : pr.(P) = E. (cf.I §2.1 p.9),
un casparticulier
deJ J
structure de
plan apparaît immédiatement : celui où
P est lapartie pleine
del’espace
dedescription :
P = n. Dans ce cason
dit que
P est unplan com let.
Cettedénomination s’entend d’elle-même puisque si
P est unplan complet il contiept
tou-tes les
combinaisons possibles
de ses facteursélémentaires.
Au-delà
de cette structuresimple
desplans complets,
onpeut
chercherà définir
une ouplusieurs classifications
des structures deplans; mais
nous n’aborderons pas cettequestion
* La
première partie
de ce texte : "Facteurs etplans,
I : Structure de
finesse",
Math.Sci.
hum.n05?, 1977,
p.5-26
serasupposée
connue. Il y serafait référence
parla
mention
I§..
p.... ,**
Laboratoire
dePsychologie expérimentale
etcomparée,
E.P.H.E.
3e section
etUniversité René-Descartes, Paris,
associé
auC.N.R.S.
dans toute sa
généralité. Concrètement,
ons’intéresse à
cer-taines propriétés auxquelles
unplan satisfait éventuellement
et on
étudie
alors lescaractéristiques (algébriques
et com-binatoires)
de la classe desplans satisfaisant
telle ou tel- le de cespropriétés.
C’est ce que nous feronsici
en cher- chantà définir
une classe deplans qui élargisse
la classedes
plans complets
sanscependant englober
les structures deplans très "incomplètes" traditionnelles
telles que les struc- tures encarré latin,
en blocsincomplets équilibrés,
etc.1.2. Nous pouvons chercher
à tirer parti
de laremarque sui-
vante :si
unplan
P n’est pascomplet,
dumoins certains
dessous-plans P K
de Ppeuvent l’être. Si
pour unepartie
K de Jon a
PK = TTK, c’est-à-dire si
lesous-plan PK dérivé
de Ppar
,projection
sur le sous-espace TTK estcomplet,
nousdirons
que P estcomplet pour
lasous-famille
lE. jEK
J de facteursélé-
mentaires.
On remarquera que lapropriété
decomplétude
esthéréditaire
parprojection : si
unplan
estcomplet, il
estcomplet
pour toutesous-famille
de sesfacteurs élémentaires.
Pour
étudier
la structure d’unplan
P euégard à
lapropriété
de
complétude, il suffit
donc de rechercher lesfamilles maxi-
males de facteurs
élémentaires
pourlesquelles
P estcomplet.
D’autre
part,
lapropriété
decomplétude crée
descontraip-
tes sur la structure de
finesse
duplan :
eneffet, si
P estcomplet
pour unesous-famille
E. jEK
de facteursélémenti-
J
res,
ceux-ci
sont deuxà
deuxnon-comparables
pour lafinesse
(mis à part
le casparticulier,
et enfait dégénéré,
des fac-teurs
élémentaires
constantsqui
sontcomparables
avecn’impor-
te
quel facteur). Appelons partie libre
de l’ensemble Z desfacteurs élémentaires
de P toutepartie
de Z dont leséléments
sont
non-comparables
pour lafinesse. Quelle
quesoit
la struc- ture deP,
et pour toutepartie
Y deZ,
on a(aux facteurs élé-
mentaires
constantsprès) :
(l)
P estcomplet
pour Y T Y est unepartie libre
1.3.
Cette remarque nousconduit à distinguer
deux classes deplans : s’il existe
unepartie libre
de Z(au moins)
telle que P n’est pascomplet
pour cettepartie,
nousdirons
queP est
un
plan incomplet (au
sensstrict) ; si
par contre P est com-plet pour
unepartie
de Zdès
que cettepartie
estlibre,
nousdirons
que P estquasi-complet;
autrementdit,
lesplans quasi-
complets
sont ceux pourlesquels
laréciproque
del’impliçati-
on
(1) ci-dessus
estsatisfaite;
ou encore, comme nous le ver-rons par la
suite,
lesplans quasi-complets
sont lesplans qui
sont
complets conditionnellement à
ladonnée
d’un ordre d’em-boîtement
sur l’ensemble de leurs facteursélémentaires.
Parmi
lesplans quasi-complets
nous retrouvons lesptans complets (§1.1) qui
sont ceux pourlesquels
toutepartie
de Zest
libre.
Avant de
revenir à
cettedéfinition,
età
sesconséquences
quant à 1,a
structure definesse
desplans quasi-complets,
nousdéfinirons
larelation
decroisement qui
estl’équivalent,
enterme de
relation
entre facteurs ou entrepartitions
duplan,
de la
propriété
decomplétude.
2. RELATION DE CROISEMENT
2.1.
Soit
F et G deux sous-facteurs deP,
f:P - F etg:P
- Gles
surjections associées à
ces facteurs. Notonsfg l’applica-
tion-produit
desapplications
f et g,à
valeurs dans leproduit
FXG.
Les deuxpropriétés suivantes
sontéquivalentes :
"1°
Chaque
classe de lapartition P/f
a uneintersection
nonvoir
de avec chacune des classes de la
partition P/g.
2°
L’application-produit fg
estsurjective;
autrementdit,
ennotant FG
l’image
de P parl’application fg,
on a : FG =FXG.
S°il
en estainsi,
nousdirons
que lespartitions P/f
etP/g (notées aussi P/F
etP/G)
sontcomplètement croisées,
ousimplement qu’elles
sontcroisées,
et que les facteurs F et G sontcroisés (ou
que leplan
P estcroisé
pour cesfacteurs).
REMARQUE. La relation (binaire)
decroisement ainsi définie peut être définie
par unecondition
decardinalité :
les par-titions P/f
etP/g
sontcroisées
ou F et G sontcroisés si
etseulement
si
lecardinal
de lapartition infimum
deP/f
etP/g (i.e.
de lapartition P/fg)
estégal
auproduit
descardinaux
de ces deux
partitions,
ou encoresi IFGI
=1FXG. = ~FI ~ 1G1 ,
2.2. La
relation
decroisement binaire
segénéralise immédia-
tement en une
relation k-aire (k~l) : étant donnés
kfacteurs
Fl,F2,..,Fk
deP,
lacondition
desurjectivité
del’application produit des surjections
ff .f
que l’onécrira :
produit
dessurjections fl,f2,..,fk’
que l’onécrira :
est
équivalente à
lacondition
que toutes lesintersections où CI
est une classe deCk
une classe deP/fk
sontnon-vides.
Ondira
alors que lespartitions P/f 1 ,.., P/fk
sontcroisées,
ou que lafamille
de facteursest
croisée
dansP (ou
que P estcroisé
pour cettefamille),
REMARQUE.
Larelation un-aire
decroisement exprime,
pour un facteursF, que l’application
f:P 2013~’ F estsurjective,
cequi
est
toujours vrai
pardéfinition
de lanotion
de facteur.2.3. Soit F
K etFKt
K(K,K’C J)
deux sous-facteurs de P.L’image
‘de P par
l’application-produit fKfK,
est unepartie
duproduit
FKX FK, et
donc unepartie
denKXnK’.
Cetteimage
que nousnotons donc
FKFKo
n’est paségale
au facteurcomposé
lequel
est unepartie
duproduit w(KUK’)
= TT E.(cf. i,
J
-3, pIl); mais,
en notante.
J unélément
de J onvoit
que lacorrespondance :
définit
unebijection canonique
deF K FK,
surFK8FK’ qui permet
d°identifier
ces deux ensembles.Moyennant
cetteidentifica- tion
on a :croisés
Dans ce contexte
particulier
nousutiliserons
lesymbole plutôt
que lesymbole habituel
X duproduit cartésien : si
F et G sontcroisés
nous noterons F*G lecomposé
de F et de G(et
cetteécriture signalera
larelation), c’est-à-dire
leurproduit, à l’identification ci-dessus près;
ouaussi bien G ~-F évidemment puisque
larelation
decroisement
estsymé- trique.
La
généralisation
de cetteécriture
estimmédiate, compte
tenu de
l’associativité
duproduit
d’ensembles :si iFi
1i=1,2,..,k
est unefamille croisée,
on notera :(ou
de toute autremanière équivalente
obtenue enpermutant
les lettres
FJ,F 2-9 ...PFk)
lecomposé
de cesfacteurs, appelé
croisement
de lafamille iF.B.
- 1
2.4.
Ladéfinition
de larelation
decroisement
nousconduit à généraliser
lanotion
decomplétude
duplan
en1°étendant
aux
familles
de facteurscomposés (et
nonplus
seulement auxfamilles
de facteursélémentaires) :
P estcomplet
pour unefamille F. i=1 2 .. k d’éléments de si
cettefamille
est1
croisée
dansP ;
cequi n’implique
pas,bien entendu,
que Psoit complet
pour lafamille
descomposants élémentaires
des facteursn’implique pas
que lafamille
ÉE.) soit croisée. Mais
lapropriété suivante, immédia-
J
te
à établir,
etqui généralise
lapropriété d°hérédité
de lacomplétude
parprojection, jouera
par lasuite
unrôle
fonda- mental :si i=1,2,..,k
est unefamille croisée
dansP,
i
toute
famille
de la forme(G.) i=1,2,..,k où
pourchaque i
1
G.
est un facteurmoins fin
ouaussi fin
queF.
estcroisée.
i i
Notamment
si
lesG.
i sont descomposants respectifs
desF.
iils
sont
croisés.
2.5. Si
deuxpartitions
sontcroisées,
leur supremum est lapartition
laplus grossière (le maximum
dutreillis
desparti-
tions) ;
doncsi F
K etFK,
K sontcroisés
on a :c°est-à-dire
que toutcomposant
communà FK
etFKt
est unfacteur
constant ; d’où il résulte (via
lapropriété précé- dente)
queFK
etF.,
ne sontcomparables
pour lafinesse
quesi
l’un des deux aumoins
est constant : castrivial
car tout facteur constant C està
lafois moins fin (au
senslarge)
que tout autrefacteur (VF : F~C)
etcroisé
aveclui (F~C = F*C).
Si
l’onélimine
les facteursélémentaires
constants(par
exemple
en seplaçant
dans la classe desplans minimaux)
onobtient
sous une formegénérale
lapropriété annoncée ci-des-
sus
(§1.2)
quesi
P estcomplet
pour unefamille
de facteurscelle-ci
estlibre.
3.
STRUCTURE DE FINESSE DESPQC
3.1. Propriété
dequasi-complétude
Par
définition,
unplan
estquasi-complet (en abrégé :
est unpqc) si
toutepartie libre
de l’ensemble de ses facteursélé- mentaires
y estcroisée.
On remarquera que cettedéfinition
n’implique
pas laminimalité
duplan :
lapropriété
dequasi- complétude
n’exclut pasl’existence
de facteursélémentaires superflus (y compris l’existence
de facteursélémentaires
constants).
Pourétudier
la structure definesse
desplans
quasi-complets il
seracommode, mais bien
entendunon-restric-
tif,
de seplacer
dans la classe desplans quasi-complets mi-
nimaux (en abrégé : pqcm).
La
propriété
dequasi-complétude est,
comme lacomplétu-
de, héréditaire
parprojection : si
P est un pqc, toute sous-famille
Jlibre
dalsP K est
Klibre
dansP,
donccroisée
dansP,
donccroisée
dansPK ;
doncPK
est un pqc.EXEMPLE. Le
plan
Pdéfini
par le tableau I(cf.I §4 p.12)
etdont le
treillis
des facteurssaturés
estdonné figure
1(cf.
1§7.3 p.21)
n’est pas un pqc caril contient (notamment)
la
famille libre mais
noncroisée £B,O,RB;
en effet ces fac-teurs sont deux
à
deuxcroisés (BO = B *0., etc.) mais
le compo-sé
destrois
est unplan
encarré latin à 42 = 16 éléments
aulieu
des43 - 64 éléments
quecomporterait
lecomposé
BOR =B#0*R si
lafamille était croisée.
On pourra
vérifier
par contre quele sous-plan
ABCOS(ob-
tenu
à partir
de P parsuppression
du facteurR)
est un pqc(et
que donc tous lessous-plans
de Pqui
necontiennent
pas le facteur R sont des pqc; on notera que danscertains
de cesplans,
enparticulier ABCOS,
le facteur S estsuperflu mais
qu’il existe
dessous-plans
de ABCOS confondus avec P dans les-quels
S n’est passuperflu,
parexemple
leplan ABCS)Î
Cet
exemple illustre
l’une desraisons
pourlesquelles
la classe des pqc
joue
nnrôle
central enplanification
et enanalyse
desdonnées :
c’est que lapropriété
dequasi-complétude,
* On pourra
vérifier aussi
que,contrairement à
cequi
aété
dit
en 1§7.3 p.21 lignes
10-11 par erreur, leplan
ABCRS n’est pas un pqc.si
elle n’est passatisfaite
par unplan
Pdonné, s’acquiert
éventuellement
parprojection
de ceplan c’est-à-dire
parsuppression
de facteursélémentaires;
enl’occurrence,
la sup-pression
du seul facteur R dans leplan incomplet
ABCORS con-duit à
unplan quasi-complet
dumême degré
definesse
que P(i.e.
confondu aveclui).
J02.
Ordred’emboîtement sûr l’ensemble
des facteursélémen-
taires.
Nous
adopterons ici
desnotations modifiées
parrapport à
cel-les de la
première partie :
Zdésignant
l’ensemble des facteursélémentaires
de P et Y unepartie quelconque
deZ,
on noterafY le
composé
des facteursélémentaires appartenant à Y;
au- trementdit,
J(KSJ)
on a : fY =F K (f
K est1°isomorphisme de treillis 2013 ).
Le
plan
Pétant minimal,
Zmuni
de larelation
definesse
est un
ordre;
1°ordrestrict associé à
cet ordreréflexif
seraappelé
l’ordred°emboîtement (sous-entendu :
sur l’ensembledes facteurs
élémentaires)
duplan. (Rappelons
que nous avonsdéfini
larelation d’emboîtement sur (~
par : " F estemboîté
dans G .~
/
avecG ~ F ";
sur Z on a donc : "El
estembol-
té
dansL’ordre
d’emboîtement (Z,)
d’unplan quasi-complet mini-
mal P
satisfait à
lapropriété suivante :
pour toutEEZ,
Ea un
prédécesseur
auplus ;
autrementdit
l’ensemble des fac- teursélémentaires plus fins
que E(s’il
enexiste) constitue
une
chaîne
de l’ordre(Z,).
En effetsoit A,
B et Ctrois
fac-teurs
élémentaires
et supposons que A et Bprécèdent
tous deuxle facteur
C ;
3 A et B sontnon-comparables,
donccroisés,
eton a A~C = AC> N A et B~C = BC>C°
B ;
AC> et BC> respec-tivement aussi fins
que A et que B sontcroisés
donc leur com-posant
commun C est constant(cf. ci-dessus §2.4
et2.5). Si
P est
rninimal
il necontient
aucun facteurélémentaire
constant donc pour tout EFZ E a unprédécesseur
auplus.
En
théorie
des ensemblesordonnés
onappelle habituelle-
ment arbre un
demi-treillis arborescent, c’est-à-dire
undemi-treillis
tel quesi
deuxéléments
x et y sont compara- blesl’intervalle Ex,y3
est unechaîne (un
ordretotal);
uninf-demi-treillis
est un arbresi
et seulementsi
tous sesEléments
sauf’ un ont unprédécesseur exactement; l’élément qui
n a pas de
prédécesseur
est leminimum
dudemi-treillis
et estappelé
laracine
del’arbre.
En
théorie
desgraphes
onappelle habituellement
arbreun
graphe
connexequi
a n-1arêtes s’il
a n sommets. Ces deuxdéf’initions
sontcompatibles
en ce sensqu°un
ensembleordonné
fini
est un arbre(un demi-treillis arborescent) si
et seule-ment
si
sarelation d’adjacence
est un arbre(au
sens de lathéorie
desgraphes).
Cetteconipatibilité
estmanifeste
dansla
représentation graphique habituelle
des ensemblesordonnés,
oii
seules sontfigurées
lesarêtes
de larelation d’adjacence.
I_,a
propriété précédente
de l’ordred’emboîtement (Z,)
d’ un pqcm
(chaque
facteurélémentaire
a auplus
unprédécesseur)
s’ exprirner
sous la formesuivante :
chacune descomposantes
connexes de l’ordre
d’emboîtement
est un arbre.EXEMPLE. Le
plan ABCS, sous-plan
duplan
ABCORSdéfini
par le T, y est un pqcrn; S estemboîté
dansA,
B estemboîté d’ 0;B
legraphe ci-céssous
de larelation
desuccession
l’ordre
d’emboîtement
sur~A,B,C,S~ (deux
compo- santes connexes, deracines respectives
S etB) :
~.‘3, Treillis
des facteurssaturés
d’un pqcm3.3,1. Soit
P unplan minimal (de
structurequelconque), (Z,)
l’ordre
d’emboîtement
de P.Notons 1- l’application
de l’ensem-ble
P(Z)
danslui-même qui à
toutepartie
Y de Zassocie
l’en-semble de ses
éléments minimaux
pour lafinesse (c’est-à-dire
la
partie libre t-(Y)
telle que pour toutEEY, ECt7(Y) si
etseulement
si il n’existe
aucun facteurélémentaire
E’EYqui
soit strictement plus fin
queE). Si
P est un pqcm, lefacteur
fY est un pqcm donc l’ordre(Y,~) satisfait à
lapropriété 3.2
(chaque composante
connexe de(Y,~)
est unarbre), donc t-(Y)
est l’ensemble des
racines
de cescomposantes.
Lapartie ~ (Y)
étant
unepartie libre
deZ, elle
estcroisée
dansP,
donc lefacteur
ft-(Y)
est uncroisement
de facteursélémentaires.
3.3.2.
Etantdonnée
unepartie
Y(quelconque)
deZ,
on noterala fermeture
finissante
de Y dans l’ordre(Z,~), c’est-à-dire
le sous-ensemble de Z dont les
éléments
sont lesmajorants (non stricts)
deséléments
de Y : ~il existe
E’eY avecE’~E.
L’ensemble des
parties finissantes
sur l’ordre(Z,5) :
est,
pour l’ordred’inclusion,
untreillis distributif
sous-treillis
dutreillis (P(Z),5;) (cf. Monjardet, 19’~4, §2.1.2).
Soit
P unplan minimal (de
structurequelconque) , (Z,)
l’ordred’emboîtement
de P et Y unepartie
de Z. Lesaturé fY
du fac-teur fY
contient,
pardéfinition,
tous les facteursélémentai-
res
moins fins
ouaussi fins
quefY,
doncil contient
enparti-
culier
tous les facteursélémentaires qui majorent (non-stric- tement)
unélément
de Y etVE
tel queE’..4E :
donc
E Ç fY~; c’est-à-dire
que l’ensemble descomposants élémen- taires
dusaturé
de fYinclut
la fermeturefinissante
de Y :fY - fY .
En
général (si
P a une structureincomplète),
lesaturé
fY
pourracontenir
un facteurélémentaire (au moins) qui n’ap-
partient
pasà
lapartie finissante Y (i.e.
est uncomposant
strict
defY). Mais
onpeut
montrer quesi
P est un pqcm alorsaucun facteur
élémentaire
autre que leséléments
de lapartie
finissante Y
n’est uncomposant
defY ;
autrementdit :
3 . 3.3.
PROPOSITION : P est unfY
=Nous ne donnerons
ici
quel’indication
d’unschéma
de preuve de cetteproposition. Soit
P un pqcm, Y unepartie
deZ,
E un facteurélémentaire qui n’appartient
pasà
et R unélément minimal
de Y(c’est-à-dire
unélément de t-(Y), racine
del’une
des
composantes
connexes de(Y,,»;
alors oubien
E et R nesont pas
comparables,
oubien
E eststrictement plus fin
que R. En classant leséléments de t-(Y)
en deux sous-ensembles(l’un~des
deuxétant éventuellement vide) :
l’ensemble desracines
Rnon-comparables
avec E et l’ensemble desracines
R telles queE R,
on montrera - enutilisant
lapropriété
que lecardinal
d’uncroisement
est leproduit
descardinaux des
facteurs
croisés -
que l’on a :Ift-(Y)8EI
>c°est-à- dire
que le facteur eststrictement plus fin
que le facteurf~-(Y), qui
estlui-même
confondu avec fY et avecfY;
donc
fY,
cequi
exclut que Esoit
uncomposant
defY,
cqfd.
3.3.4.
Ilrésulte
de laproposition 3.3.3
quesi
P est un pqcm, letreillis
decomposition (S?,E’)
des facteurssaturés
deP est
un
treillis distributif, sous-treillis
de(C~,~~, isomorphe
autreillis (~,~~
desparties finissantes
sur l’ordre(Z,~).
La
construction
de(e,E) s’ensuit immédiatement, à partir
dela seule
donnée
de l’ordred°emboitement (Z,).
EXEMPLE. Le pqcm ABCS a pour
treillis (§,E)
letreillis isomor- phe
autreillis d’inclusion
desparties finissantes
de 1°ordred’emboîtement indiqué ci-dessus (§3.2);
les9 éléments
de cetreillis
sontF,, A, C, AC, SA, BC, SAC, BCA,
SABC.(On
pourravérifier
que l’on retrouve cetreillis
comme sous-ensemble or-donné
dutreillis
de lafigure 1,
cf. 1§7.3 p.21.)
3.4.
Classes def inesse
ettreillis
descroisements
3.4.1. Soit
P un pqcm, Y unepartie
de Z. Lecroisement
est
minimal (pour
l’ordre decomposition)
dans sa classe definesse (qui
est celle defY),
car tout sous-facteurstrict
d’uncroisement
de facteursélémentaires
non-constants eststrictement moins fin
que cecroisement;
d’autrepart,
toutfacteur
minimal pour E
dans la classe definesse
de fY est uncomposant
def~-(Y);
donc lecroisement
est leminimum
de sa classe de
finesse
etcelle-ci
estl’intervalle :
de ~ ç
·c’est
donc untreillis booléen à 2k
éléments si Y contient
k facteursélémentaires non-minimaux
pour lafinesse, i.e. si
3.4.2. Soit ~
l’ensemble desparties libres
de lesfacteurs fL
croisements
desparties libres
deZ,
sont lesminimums respectifs
des classes duquotient ela.
Doncl’ensemble
de cescroisements : ordonné
parla
relation
estaussi
untreillis
definesse
de P(isomor-
phe
autreillis (#,5)
et autreillis ( Q/J,5)), c’est-à-dire
que la structure definesse
d’un pqcmpeut être caractérisée
comme le
type
d°ordre dutreillis
descroisements
desparties
libres
de son ordred’emboîtement.
EXEMPLE.
Considérons à
nouveau le pqcmABCS, sous-plan
duplan
P = ABCORS du tableau I(cf. ci-dessus §3.2
et3.3.4).
Le
treillis
definesse
de ceplan :
peut être étiqueté aussi bien
par l’ensemble desfacteurs saturés (F ia A,...,SABC -
cf.§3.3.4), qui
sont lesimages
par f des
parties finissantes
de(Z,~)
et lesmaximums
res-pectifs
des classes definesse
de(/J,
que par l’ensemble descroisements
de facteursélémentaires : F , A, C, A*C, S, B,
2
S*C, A*B,
etS*B, qui
sont lesimages
par f desparties libres
de
(Z,5)
et lesminimums respectifs
de ces classes.4.
REPRESENTATION DES FACTEURS SATURES : FORMULES DEPQCM
4.1.
Letreillis
decomposition ~,~, Ç~
des facteurssaturés
d’un pqcm
contient
leminimum F
et lemaximum
P dutreillis
~
de ses sous-facteurs.Soit
E1
etEZ
deux facteursélémentaires;
lesparties
finissantes
1 et 2 sont des arbres deracines E
1 etE ;
doncsi E1
etE2
ne sont pascomparables,
et
ËIÀ Ë2
=F 0 c’est-à-dire
queÈ 1
etE 2
sontséparés. Ainsi
le
treillis ($,~)
est unsous-treillis de ~ tel
que sesélé-
mentssup-irréductibles (sauf F 2( )y c’est-à-dire
les facteurs debase, saturés respectifs
des facteursélémentaires,
sontsoit comparables soit séparés.
4.2.
L’ensemble des facteurs debase EEZ! constitue
une
sup-base
dutreillis S (cf.
0 &C, ch. III ~
car tout fac-teur
saturé sup-réductible
admet unereprésentation minimale unique
comme supremum de facteurs-,de base -à savoir :
tout facteursaturé
est lecomposé,
en l’occurrence lecroisement,
des
saturés
de sescomposants élémentaires minimaux
pour lafinesse.
Eneffet, soit FE,
etsoit
R =i=1,2,..,k
l’en-1
semble des
composants élémentaires minimaux
de F(i.e. si
F =
fY,
R= ~ (Y)).
On a : F =fR N
pour tout
EER il existe R.
l avecR.E
1 doncet (fi.) i=1,2,..,k constitue
unefamille
de facteurs respec-1
tivement aussi fins
que lesR.
li=1,2,..,k;
donc lafamille
lk.1
estcroisée
et :1
Si IRI = 1,
F estsup-irréductible (c’est
un facteur de baseE);
si IRI
> 1 on a lareprésentation minimale cherchée.
4.3. Développement
deTE
Soit EEZ;
on aÉ - f ~E~ ; si
E estmaximal
dans(Z,), JEJ = £Ej
et
É = fiel =
E.Si
E n’est pasmaximal, soit El,E2,..,Em les
successeurs de E dans
(Z,);
l’ensemble de ces successeurs estune
partie libre
deZ,
donccroisée
et on a :Le
saturé
d’un facteurélémentaire peut
doncêtre réécrit
commel’emboîtement
de ce facteur dans lecroisement
dessaturés
deses successeurs dans l’ordre
d’emboîtement (Z,). Appliquons
cette
règle
deréécriture
aux facteursEl..,,E ke
1 kpuis
auxsaturés
des successeurs de cesfacteurs, etc.; finalement
nousobtiendrons
uneécriture développée
du facteurE
contenanttous
les
composants élémentaires
de cefacteur,
et que nousappelle-
rons
une formule
de pqcm.(Le
processus dedéveloppement
estfini puisque
E n’aqu’un
nombrefini
demajorants;
une branchedu
développement
setermine lorsque
l’onobtient
un termeE.
Jpour
lequel E.
J estmaximal (est
un sommetterminal
de l’arbre deracine E), d’où Ë. = E..)
J J
4.4.
Formules depqcm
Soit
F un facteursaturé ;
F =2*’ .*R
koù
lesR . i sont
lescomposants élémentaires minimaux
de F(cf. §4.2);
enremplaçant
Rly R ,..., R par
uneexpression développée
selonl’algorithme
ci-dessus
onobtiendra
une formule duplan quasi-complet mini-
mal F. Une telle formule
contient
toutes les lettresdésignant
les
composants élémentaires
deF, liées
par lessymboles ,>
et *
del’emboîtement
et ducroisement.
A
chaque
pqcm on pourraassocier
une classed’équivalence
de formules
puisque
toutcroisement
de k termespeut être
re-présenté
par l’unequelconque
des k!expressions équivalentes
correspondant
aux k! ordresd’écriture
de ces termes.4.5. Construction
dutreillis
desfacteurs saturés
1 >..-..-.>. >...*.,,--..-.- .-.
Pour
construire
letreillis ($,S) il suffit
tout d’abordd’é-
crire
une formule depqcm
pour chacun des facteurs debase, c’est-à-dire,
pourchaque d’écrire E
sousforme dévelop- pée ;
leséléments sup-réductibles
dutreillis (~,E)
sont alorsles
croisements
de toutes lesfamilles
de facteurs de baseséparés. La représentation
dechaque
facteursaturé
par uneformule
pqcmfait apparaître explicitement
l’ensemble de sesfacteurs
élémentaires donc
laconstruction
de(~‘ , ~) isomorphe
au
treillis d’inclusion
desparties finissantes
de(Z,~)
s’ef-fectue
ensuite
sansdifficulté.
EXEMPLE.
On pourraconstruire
letreillis
desfacteurs saturés
de l’un des
sous-plans
dutype
pqcmdu plan ABCORS,
par exem-ple celui
duplan
ABCSétudié précédemment
etqui peut s’écri-
re ou-de
manière équivalente BC~~SA>..
Nous
illustrerons
laconstruction
par unexemple plus complexe. Soit l’ordre d’emboîtement (Z,~ donné
par legraphe
de
succession ci-dessous :
Si
P est unpqcm dont
cet ordre(Z,) est
l’ordred’emboîte-
ment on a :
(1)
P = car A et E sont lesracines
des deuxcomposantes
connexes de Z.
(2)
P =Aà> * EF>
car Bsuccède à A, AB>,
et Fsuccède à E, d’où : E = EF> mais
F est un sommetterminal, d’où : E
=EF>.
(3)
P =ABC~D»~EF>
car C et Dsuccèdent à B, d’où : B =
mais
C et D sontterminaux, d’où
la formule.En
permutant
les termes descroisements
onaurait
puobtenir
parexemple
la formuleéquivalente :
P =EF>’~ABD~C».
Les
6
facteurs de basede S
sont :A = A B C ~D» , B
=B C’~ D> , C == C, D
=D, Ë
= EF> etF =
F.Les facteurs
saturés
sont lescroisements
defamilles
de fac- teurs de baseséparés, d’où
letreillis a ci-dessous (que
l’onpourra
étiqueter soit
au moyen des formules de pqcm convenablesreprésentant
les facteurssaturés, soit
au moyen descroisements
(qui
sont des formules deplans complets)
desparties libres
de
(Z,4);
on asouligné
les sommetscorrespondants
aux fac-teurs de
base, i.e.
auxéléments sup-irréductibles
de5.
CLASSIFICATION DES PLANSQUASI-COMPLETS
501.
Ilrésulte
de laproposition 3.3.3
que dans la classe des pqcm lacorrespondance ~Z,~~--~.~~,~~
conservel’isomorphisme,
autrement
dit
que deux pqcm P et P’ ont lamême
structure definesse si
et seulementsi ils
sontisomorphes
pour l’ordred’emboîtement
sur l’ensemble de leurscomposants élémentaires.
Comme la
construction précédente
l’amontré,
l’ordred’emboî-
tement sur Z
détermine
la structure definesse,
et larécipro-
que est
évidemment vraie (l’ordre (Z,--4)
estisomorphe à
l’or-dre
induit
par lafinesse
sur l’ensemble des facteurs debase).
Pour
dénombrer, énumérer
et classer lestypes
de pqcm(pour
lafinesse) il suffit
donc dedénombrer, énumérer
etclasser les
types
d’ordres(finis)
dontchaque composante
estun arbre.
5.2.
D’autrepart,
endéfinissant’
formellement*la classe des formules de pqcm et letype
d’une formule on montrera que lacorrespondance Pqcm-Formules constitue
unereprésentation
conforme de la structure
d’emboîtement
et donc de la structure definesse
desplans quasi-complets.
La
conformité
de cettereprésentation vient
de ce queune
relation hiérarchique (un arbre) peut être représentée
parun
système
deparenthèses emboîtées, à partir
de larègle sui-
vante
(isomorphe à
cellequi
nous apermis
dedévelopper l’é-
criture du saturé
d’un facteurélémentaire) : si l’élément
x apour successeurs dans l’ordre
hiérarchique
leséléments xI,x2’
...,x ,
onécrit
cetterelation : x(x 1x2’’’xm);
enréécrivant
de la sorte les successeurs de x,
puis
les succeseurs deces
successeurs, etc. on
obtient
unereprésentation
conforme de l’arbre.Un
type
derelation hiérarchique
pourraêtre représenté
par un
schéma
de telles formulesparenthésées (i.e.
par uneexpression
sansétiquettes).
Parexemple
letype
d’ordreci- dessous, à 5 niveaux
pourra
être représenté
par leschéma terminal (n°5)
de lasuite
de
schémas :
Les
schémas
de formules de pqcms’obtiennent à partir
de ces
représentations
enremplaçant
lesparenthèses
par des chevrons,>
et enséparant
les sous-formules dutype ,(
dont la
racine
sesitue
aumême niveau hiérarchique (y compris
au
niveau.zéro : il s’agit
alors desracines
descomposantes
connexes de
(Z,~~~
par dessymboles *
ducroisement.
Par exem-ple
autype
d’ordred’emboîtement ci-dessous :
correspond
leschéma
de formule de pqcm :(ou
tout autreschéma équivalent
obtenuà partir
decelui-ci
en
permutant
les termes descroisements).
5.3.
Pourillustrer
lacorrespondance
entretypes
d’ordre d’em-boîtement
sur l’ensemble des facteursélémentaires,
structuresde
finesse
etschémas
de formules de pqcm, nousindiquons ci-
dessous ces
trois représentations
pour chacun des4 types
depqc
à 3
facteurs de base(i.e.
pour chacundes 4 types
de pqcmà 3
facteursélémentaires).
REMARQUE.
Enpoursuivant l’énumération
on trouvera9 types
depqc
à 4 facteurs,
20types à 5 facteurs, 48 types à 6 facteurs,
etc. On notera que lestypes
d’ordreà
kéléments
dontchaque composante
connexe est un arbrecorrespondent bijectivement
aux
types
d’arbresà
k+1éléments,
cequi fournit
unprocédé
d’énumération.
On a
fait apparaître
les structures definesse
de cestypes
deplans
commesous-treillis
dusimplexe
d’ordre3, qui
est le
treillis
decomposition
d’unplan à 3
facteursélémen- taires
et letreillis
definesse
d’unplan complet à 3
facteursde
base,
cequi concrétise
le sens duqualificatif "quasi".
GLOSSAIRE
des termes et
symboles introduits
dans la secondepartie
(les nO
sont ceux des9)
Complet (plain
1.1(plan -
pour unefamille
defacteurs)
1.2Croisé(e)s (facteurs
-;partitions -)
2.1Croisement (relation
de -;)
2(
- d’unefamille
defacteurs) 2.3 Emboîtement (ordre d’-) 3.2
Finissante (fermeture
-;partie -) 3.3.2
Formule de pqcm
4.3
et4.4
Incomplet (plan - ) 1.3
Partie libre (de
l’ordred’emboîtement)
1.2Quasi-complet (plan - ) 1.3
et3.1
Schémas (de
formules depqcm) 5.2
Types (de pqc) 5.1
ERRATA
à
"Facteurs etplans,
I : Structure definesse",
Math.
Sci. hum., 1977, p.5-26 :
- p.
20, ligne 1,
aulieu
de : "Les atomes de(Ù,) ...",
lire :
"Les atomes de(~,E)..."
- p.