Revue Médicale Suisse
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14 septembre 20111783
revue de presseLe PS lance un projet santé
Les Partis socialistes romands ont lancé samedi à Morges leur cam
pagne en vue des élections fédé
rales. Par acclamation, les délégués ont approuvé un document en dix points.
Il vise à protéger la politique de santé des appétits financiers en lui assu
rant «une régulation étatique», selon le mot du conseiller national valaisan Stéphane Rossini.
Le manifeste soutient l’initiative pour une caisse maladie publique. Il de
mande une hausse des subsides pour payer les primes et une assu
rance perte de gain obligatoire en cas de maladie ainsi que la réintro
duction de la prise en charge des lu
nettes.
Le manifeste préconise aussi un pro
gramme romand de santé au travail, défend l’initiative pour la médecine de famille ainsi qu’une meilleure prise en charge des personnes âgées. Il demande la rétribution du temps d’al
laitement sur le lieu de travail.
Pour les socialistes, à l’instar de la présidente de la Confédération, Mi
cheline CalmyRey, la santé doit ab
solument rester «un bien public». (…) Le conseiller d’Etat vaudois Pierre
Yves Maillard a fustigé de son côté ceux qui brouillent à souhait les en
jeux «relativement simples» de la san
té. Il n’y a pas en Suisse d’explosion des coûts, mais bien des pri mes. En
2010, les premiers ont augmenté de 1,8% alors que les se condes crois
saient de 8,7%. Le phénomène se répète cette année, ce qui signifie que près de deux milliards de francs ont été prélevés en trop. Le système est «complètement perverti» par la cupidité alors que la santé est «un bien démocratique de première né
cessité».
Tribune de Genève du 5 septembre 2011
Deux tiers des Suisses en faveur d’une caisse unique
Les Suisses s’inquiètent pour le fi
nancement de l’assurance maladie.
Un sondage publié hier par santé
suisse, l’association faîtière des cais
ses maladie, révèle que l’idée d’une caisse publique séduit deux tiers d’entre eux. Une surprise alors que ce thème avait été nettement refusé lors de la votation populaire de 2007.
Les mentalités auraientelles évolué ? (…)
Le raslebol des assurés pourrait ex
pliquer cette prise de position. «J’en
tends beaucoup de plaintes indivi
duelles contre les assureurs. Il faut certes relativiser ce sondage qui re
flète des perceptions. Il démontre néanmoins que les gens se sentent plus concernés et ouverts à s’enga
ger», estime JeanFrançois Steiert, viceprésident de la Fédération suis
se des patients.
Les Romands sont 44% à juger que
les primes maladie sont «trop élevées».
La moitié des Suisses les trou vent toutefois «supportables». JeanFran
çois Steiert, qui est aussi con seiller national socialiste et milite pour une caisse publique, reconnaît que les gens qu’il croise dans la rue ne se font pas d’illusion. «Ce n’est pas la caisse publique qui fera baisser les primes. Il appartient plutôt aux assu
reurs de retrouver leur mission de redistribution plutôt que faire du bu
siness en rachetant des parts d’hô
pitaux».
Pour Claude Ruey, c’est davantage les prestataires de soins qui doivent économiser et être plus concurren
tiels : «La caisse maladie ressemble à la caissière du supermarché : la facture dépend de ce qui a été mis dans le caddie, de ce que vous con
sommez, pas de la caissière. Les vrais remèdes passent par le développe
ment des réseaux des soins intégrés et un nouveau financement des pres
tations hospitalières.»
L’idée des réseaux de médecins ob
tient certes la faveur de 75% des Suisses interrogés mais plus de la moitié déclarent ne pas vouloir y adhérer. La promotion du médecin de famille a en revanche la cote. (…) Caisse unique ou pas, la réforme de l’assurance maladie n’a pas fini de faire parler d’elle. Les Chambres fé
dérales ayant des avis divergents sur le fait de rendre obligatoire, ou non, le système des réseaux de soins.
Yannick Barillon Tribune de Genève du 9 septembre 2011
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