revue de presse
Caisse publique : les forces en présence
La campagne sur l’initiative «Pour une caisse publique d’assurance mala
die», soumise au vote le 28 sep
tembre, démarre en trombe. Les op
posants viennent de lancer les pre
mières offensives. Avec des avis d’experts qui font écho à ceux des partisans de la caisse publique. La bataille à coups de chiffres, d’avis de droits et de scénarios se précise.
Ces fameux scénarios qui font mal à la tête au moment de remplir son bul
letin de vote.
Les enjeux sont importants, avec des dépenses pour la santé qui s’élèvent à environ 24 milliards de francs par an à charge de la LAMal. Mais au final, les forces en présence sont as
sez simples à résumer. Il y a les as
sureurs qui, portés par des intérêts particuliers évidents, s’opposent à la caisse publique. Avec leurs séances d’information pour clients, ils ne sont d’ailleurs pas sans rappeler les sub
terfuges grossiers que Saab a es
sayé d’utiliser dans la campagne sur le Gripen. A leurs côtés, vous avez des opposants qui militent avec une ligne politique claire : le système de santé nécessite certes des amélio
rations, mais réalisables dans un sys
tème concurrentiel sans caisse pu
blique. (…)
En face, le front des partisans se compose lui aussi de deux ailes : ceux qui croient dur comme fer en la caisse maladie publique et ceux qui militent en sa faveur en espérant avant tout un score suffisamment élevé dans les urnes pour avoir un levier d’action.
Car les initiants ne sont pas dupes.
Si les Romands peuvent avoir des affinités avec l’idée d’une caisse pu
blique, les Suisses alémaniques y sont plus réfractaires. La tradition
nelle différence d’appréciation du rôle de l’Etat marque ce Röstigraben. La crédibilité des acteurs en présence le creuse. Les directeurs romands de la Santé feront tous campagne pour la caisse publique. OutreSa
rine, la plupart de leurs homologues n’y croient pas. La véritable bataille se disputera sur ce terrainlà.
Lise Bailat Tribune de Genève du 27 mai 2014
Contrôle des caisses
delà de septembre et une loi qui serait vidée de sa substance
– voire qui serait refusée au vote final – après l’échec de la caisse publique.
S’il devait s’avérer que la loi n’était rien d’autre qu’un missile destiné, comme tous les missiles, à s’autodé
truire en descendant en flammes l’ini
tiative, le lobby des caisses aura cer
tes habilement manœuvré. Mais en trompant le peuple lors d’une vota
tion et en faussant le processus par
lementaire, il aura sapé encore un peu plus la crédibilité de notre sys
tème d’assurance maladie.
Laurent Aubert Tribune de Genève du 30 mai 2014
Revue Médicale Suisse
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