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Quelques remarques sur les courbes d’enregistrement
microphotométrique des spectres d’absorption K des
rayons X
Constantin Kurylenko
To cite this version:
QUELQUES REMARQUES
SUR LES COURBES D’ENREGISTREMENTMICROPHOTOMÉTRIQUE
DES SPECTRES D’ABSORPTION K DES RAYONS X
Par CONSTANTIN KURYLENKO. Laboratoire de
Minéralogie
de la Sorbonne.Sommaire. 2014
L’auteur, au cours de ses recherches sur les franges voisines de la discontinuité K des rayons X, a eu l’occasion de faire quelques observations sur la qualité des courbes d’enregistrement que l’on obtient avec les différents microphotomètres en usage courant dans certains laboratoires
français et étrangers. Il précise quelques causes d’erreurs qui apparaissent parfois dans les
enregistre-ments
microphotométriques et il indique les moyens pratiques d’y remédier.Introduction. -
Lorsqu’on enregistre
les courbesmicrophotométriques
des films ou desplaques
vierges,
que l’onemploie
dans laspectroscopie
des rayonsX,
on consiate queces-courbes ne sont pas abso-lument linéaires : elles
pré-sentent des « dentelures »
plus
ou moinsprononcées
1)’
Ces « dentelures » sont dues
généralement
« auximpu-retés » de la
gélatine
des° ~
plaques (ou
desfilms) vierges
et la
pratique
de lamicro-photométrie indique
que lenombre et
l’amplitude
de ces« dentelures » croissent avec la sensibilité des
plaques
employées.
Maintenant,
si l’onenregistre
le fond continu d’unspectre
d’absorption K
des rayons X sur uneplaque
(ou
un film),
on constate que ces deuxfacteurs
caractéristiques
« des dentelures » subissent des variations parrapport
à ceux que l’on a observéssur les
plaques vierges :
ils diminUent engénéral,.
On
explique
ce faitC) en
admettant que lesgrains
d’argent
apparus dans laplaque
(ou
lefilm) (lorsqu’ils
ont été convenablement
exposés,
développés
etfixés)
neutralisent enquelque
sorte l’influence des «impuretés
» surl’aspect
de la courbemicrophoto-métrique
obtenue;
dans cesconditions,
lesdépla-cements du
spot
dugalvanomètre
dumicrophoto-mètre deviennent
plus réguliers.
Enfin,
lorsqu’on
veutenregistrer
lesspectres
desfranges qui
accompagnent
la discontinuité K des rayons X etqui
se détachent faiblement du fondcontinu de la
plaque (ou
dufilm),
onrisque
demasquer le
phénomène
étudié par lesgrandes
varia-tions de ces «dentelures »;
quant
àl’emploi
des(1) ORSTEIN-MOLL-BURGEU, Ul>jecliue Speklr(ilpliolometrie, ig32, p. ; 5, Fleft 108/109. Sammluiig Vieweg.
plaques (ou
desfilms)
deplus
enplus grande
sensi-bilité,
en vued’augmenter
le contraste, iln’y
fautpas songer,
puisque,
nous l’avons vuci-dessus,
l’intensité des « dentelures » croît
précisément
avecla sensibilité des
plaques (ou
desfilms).
De
plus,
la sensibilité desplaques (ou
desfilms)
du
point
de vue de lamicrophotométrie apparaît
Fig. 2.
comme une
propriété
«hétérogène
», c’est-à-direqu’elle
varie d’unpoint
à l’autre de laplaque
(ou
dufilm).
Ce défautpeut
être atténué parl’enre-gistrement microphotométrique
dans différentesrégions
duspectre
étudié. Parexemple,
lafigure
2indique
trois directions selonlesquelles
nous avonseffectué les
enregistrements microphotométriques
duspectre
d’absorption
K et desfranges
voisines dela discontinuité K du fer. La
figure
3 montre lescourbes
microphotométriques
correspondantes.
Parailleurs,
on seheurte,
dansl’enregistrement
desspectres
d’absorption
K,
à une autre difficulté.25.
342
Les raies
d’émission,
nécessaires pourl’étalonnage
du
spectre,
créentparfois
un effet nuisible.. Ces raies sont
toujouis surexposées, lorsqu’on
étudie les
franges qui
accompagnent
lesspectres
d’absorption
K(voir
p.34g).
Dans certains cas, lesposes dépassent une centaine d’heures
(2);
les raiesd’émission
apparaissent
alors avecdes
bords
larges plus
ou moins « lavés »(«
diffusés »). Cet inconvénient estparti-culièrement
gênant
dans l’étude de certainsspectres,
parexemple,
lespectre
d’absorption
K ducuivre,
avecanti-cathode de
platine;
les courbesmicro-photométriques
des raies d’émissioneffacent les détails du
spectre
étudié. Partieexpérimentales
Nousavons examiné environ 3oo clichés de
spectres
d’absorption
K des rayons Xen vue d’établir les conditions les meilleures pour éviter les effets
para-sites dont il vient d’être
question.
Ces différents clichés ont étéexplorés
à l’aide de
plusieurs microphotomètres :
ceux de MM.
Siegbahn, Chalonge
etLambert,
et Moll.Bien
entendu,
toutes lesprécautions
habituelles ont étéprises
pour éviter que des erreurs accidentelles(rayures,
taches de
doigt)
viennent modifier les clichésétudiés;
en dehors de l’examen aumicrophotomètre,
ceux-ci étaientsoigneusement
conservés et classés dans despochettes
decellophane.
Dans cette
étude,
nous avons examinél’influence sur les
enregistrements
micro-photométriques
de deux facteursimpor-tants : la vitesse du chariot
porte-film
et la
largeur
de la fente de la sourcelumineuse. Nous allons l’illustrer par
quelques exemples.
Deuxième
exemple.
- En diminuant la vitessedu chariot
porte-film
et enaugmentant
l’ouverturede la fente de la source
lumineuse,
nous avonsobtenu une courbe
microphotométrique qui
est sensi-blement améliorée : les « dentelures » sont diminuées etl’irrégularité
C dans la bande K adisparu
5).
Premier
exemple.
- Lespectre
d’absorption
du fer est
enregistré
aumicrophotomètre
de Moll dans les conditions suivantes : la fente de la sourcelumineuse est très fine et le
chariot,
porte-film,
a unegrande
vitesse. La courbemicrophotométrique
obtenue
( fig. ~t) indique
que ces conditions sontdéfec-tueuses : nous avons de
grandes
« dentelures » etcertaines raies d’émission
(A et B)
sontasymétriques.
Enfin,
le bord ascendant de la banded’absorp-tion K du fer
possède
du côté des courteslongueurs
d’onde une
irrégularité
C,
sansqu’il
y ait lieu pourcela de penser à la
présence
d’unphénomène
nouveau
(3).
(2) J. VELDKA:BIP, Grotllllgell, 1). 0.
(3) Contrairement à ce qui a été afflrmé par ailleurs, voir T. HAYASI, Science Reports of the Tôhokii In1per. Univ.,
1 re série, vol. XXV, In 4, p. 665 et la figure 9.
Troisième
exemple.
- Poursouligner l’importance
duréglage
de la fente dumicrophotomètre,
nous avons effectué lesenregistrements
duspectre
d’absorption
K du cuivre en faisant varierl’ouver-ture de la fente à vitesse constante
(ni
trop
grande,
nitrop
petite)
du chariotporte-film.
a. L’ouverture de la fente étant très
fine,
nousconstatons que la courbe
microphotométrique
obte-nue
(fig.
6)
est inutilisable : les « dentelures » sont tellement nombreusesqu’il
estimpossible
de tirerquelques
conclusionspratiques
relatives auspectre
d’absorption K
du cuivre.b. L’ouverture de la fente a été
augmentée
de nouveau, la vitesse du chariotporte-film
étant lamême que ci-dessus. La courbe obtenue
7)
343
c.
Mais,
dans les conditions intermédiaires entre les conditions extrêmesprécédentes (choisies
spécia-lement pour que l’ouverture de la fente de la sourceFig. 5.
lumineuse convienne à la sensibilité du film
employé)
la courbemicrophotométrique ( fig.
8) montre que les raies d’émissionenregistrées
sontsymétriques,
que la banded’absorption K
ne contientplus
l’irré-gularité
C et que les sinuosités de la courbeenre-Fig. 6.
gistrée,
du côté des courteslongueurs
d’onde,
sontdues réellement à la
présence
desfranges qui
accom-pagnent
lespectre K
du cuivre.Enfin,
pourplus
de sûreté, nous avons effectuédans les mêmes conditions de travail, l’examen
microphotométrique
en deuxrégions
duspectre
d’absorption
K du cuivre : lesenregistrements
obtenus sont
représentés
sur lafigure
8. On voitqu’ils
sontparfaitement identiques.
L’exemple
del’enregistrement
duspectre
d’absorp-tion K du cuivre montre donc combien il faut être
prudent
dansl’emploi
dumicrophotomètre,
enparticulier
dans le cas desfranges
auvoisinage
dela discontinuité K des rayons X.
Fig. ~7.
Temps
d’exposition optimum. - L’emploi
des courbesmicrophotométriques
permet également
de déterminer letemps
d’exposition
leplus
favorable pour l’obtention duspectre.
Unesurexposition
est,en
effet,
trèsnuisible,
au même titre d’ailleursqu’une
sous-exposition.
Il est donc intéressant d’avoir pourguide
une méthodequi,
par unesimple
expérience
initiale,
permet
de connaître cetemps
de pose que nous
appelons
letemps
d’exposition
optimum,
et dont le rôle est trèsimportant, puisque
le succès de
l’enregistrement
ultérieur aumicro-photomètre dépend
essentiellement de laqualité
duspectre
obtenu.Le
principe
de la méthode est le suivant : oneffectue sur le cliché une série de mesures à l’aide
du
microphotomètre :
io dans larégion
de latrans-parence du
film;
z° dans le domaine duspectre
étudié;
3° dans lapartie
relative au fond continu.On obtient alors des déviations du
galvanomètre
dumicrophotomètre
Do liée à la transparence du film;
à la raie (ou discontinuité K); D f » au fond continu du film.
On
entend,
par noircissement s, lelogarithme
344
On a donc
pour la raie
(ou
discontinuitéK),
n
pour le fond continu. L’étude du contraste du
spectre
effectué par M. Julio Palacios(4)
montreque le
temps
d’exposition optimum
et letemps
expérimental
f sont liés par la relationDans cette
expression,
lesparamètres
s; et s fcorrespondant
autemps
d’exposition t
sontdéter-minés à l’aide d’une étude
préalable;
on en déduitalors le
temps
d’exposition
optimum.
Fig.8.
Nous allons illustrer ces considérations à l’aide
d’un
exemple.
On a réalisé lespectre
d’absorption
Kdu cuivre à l’aide d’un tube à rayons X du
Profes-seur
Siegbahn
dans les conditions suivantes :· r
En effectuant l’examen
microphotométrique
de cespectre,
on a obtenu( fig,
9)
Do = 260 mm liée à la transparence du film;
Dl = D’r= 21 mm » à la bande
d’absorption
h;D3=Df=
~6 mm » au fond continu du film; 7)2==jD~.== ~2 mm » auxfranges (structure fine).
De ce
qui précède,
il résulte que(4) Voir C. KURYLENKO, Franges au voisinage de la discon-tinuité K des rayons X, Thèse, Paris, i g3g, p. 41-43 (Jouve
et Cie, Éditeurs, Paris); J. de Physique et le Radium, 1940,
4, p. t 3 I~- ~ l~ 5.
pour la bande K et
pour les
franges.
Donc,
lestemps
optima d’exposition
sont(5) :
pour la bande K et
pour les
franges.
Conclusions. - Pour obtenir
un bon
enregis-trement
microphotométrique
d’unspectre
d’absorp-tion K des rayons
X,
il faut :(5) A titre de comparaison, il est rappelé que le temps
d’exposition optimum pour les raies d’émission de est
de l’ordre min.
345 1 ~
Régler
convenahlement la vitesse du chariotporte-film;
20 Donner à la fente de la source lumineuse du
microphotomètre
une ouverture telle que les «dente-lures » ne modifient pas le
spectre
enregistré;
30 Effectuer
l’enregistrement
suivant detix ou troisdirections du
spectre
afin de contrôler la fidélitédu
phénomène;
4~
Déterminer par uneexpérience préalable
letemps
d’exposition optimum.
Il est évident que ces considérations
s’appliquent
aisément,
non seulement auxspectres
des rayonsX,
mais aussi à d’autres
spectres :
ultraviolets,
etc. Je suis heureux d’adresser à MM. les Professeurs CharlesMauguin,
membre del’Institut,
et LéonBril-louin,
ma reconnaissance pour la bienveillancequ’ils
ont sans cesse manifestée à mon
égard.
Je remercieM. Jean
Wyart,
maître deConférences,
de l’intérêtqu’il
apris
à cetravail,
ainsi que M.Artigas,
docteur ès
sciences,
qui
a bien voulum’apporter
son aide pour la rédaction du texte. J’adresse mes
remerciements à la Caisse Nationale de la Recherche
Scientifique
dont l’aide matérielle m’apermis
determiner ce travail.