HAL Id: jpa-00233177
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Submitted on 1 Jan 1933
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La correction des courbes microphotométriques
P. Jacquinot, M. Meunier
To cite this version:
P. Jacquinot, M. Meunier. La correction des courbes microphotométriques. J. Phys. Radium, 1933,
4 (10), pp.570-575. �10.1051/jphysrad:01933004010057000�. �jpa-00233177�
LA CORRECTION DES COURBES
MICROPHOTOMÉTRIQUES
Par MM. P. JACQUINOT et M. MEUNIER.
Sommaire. - Les courbes données par les microphotomètres enregistreurs doivent être
corrigés de l’effet de la distribution de l’intensité lumineuse dans l’image de la fente explo- ratrice si l’on veut obtenir une représentation exacte de la répartition de l’opacité entre
les détails fins d’un cliché. Les auteurs donnent une méthode d’approximations successives qui permet de faire cette correction sans qu’il soit necessaire de connaitre la loi de distri- bution de l’intensité dans l’image de la fente. Ils montrent d’autre part que pour obtenir la distribution de l’intensité dans le spectre d’une source lumineuse, on ne peut pas en
général faire d’un seul coup la correction des déformations introduites par l’appareil spectroscopique et par le microphotomètre.
1.
Corrections-propres
aumicrophotomètre.
-Pour connaître sous la formed’unecourbe la
répartition
del’opacité
sur un clichéspectral
on se sert d’unmicrophotomètre.
Si les détails du cliché à examiner sont fins la courbe obtenue ne
représente
quequalitati-
vement la
répartition
cherchée. Nous allons examiner comment se fait ladéformation,
etindiquer
un moyen decorriger
la courbe obtenue F pour retrouver larépartition
de
l’opacité
sur le cliché. Nous supposerons que la seule cause de déformation est la lar- geur de la fenteexploratrice,
c’est-à-dire que les déviations del’appareil
sontproportion-
nelles aux
opacités
et que l’onopère
défaçon
à éliminer l’inertie. La fente n’est pas infini- mentfine’,
et d’autrepart
diverses causes(diffraction,
aberrationsgéométriques,
réflexionssur les faces du
cliché)
font que sonimage
n’est pas uneligne lumineuse,
mais une bande, souventplus large
que l’on ne croit.Soit l’intensité lumineuse sur une
ligne
d’abcisse y dans cette bande V(z) l’opa-
cité en un
point
d’abcisse z ducliché, (P
le flux lumineuxqui
traverse le clichéquand
l’ori-gine
de la courbe I~ est à une distance - du centre de la fente ; lespot
dugalvanomètre
setrouve alors en un
point
d’abcisse z sur lepapiér enregistreur (1)
et d’ordonnée F propor-.tionnelle à m
(colnptée à partir
de laligne
desopacités nulles) (fig. 3).
Pour la
ligne
lumineusecl’abeisse y
et delargeur ~~
on a : ,Onadonc:
Soit,
enabrégeant : J/ === f M. V.
°
Il
n’y
a lieu de considérer cetteéquation
que dans le cas où lalargeur
de l’ est dumême ordre que celle de lVl. On
présumera qu’il
en est ainsi si la courbe F a une allure étroite etpointue.
On commence à avoir une déformation notable
quand
lalargeur
de Ti est auplus
sixou
sept
fois lalargeur
de ill calculéed’après
les constantes del’appareil.
Méthodes de resolution de
l’équation intégrales. -
La méthode normale est celle des fonctions de Fourier. Malheureusement elleexige
laconnaissance,
au moins gra-phique,
de la fonction M. Il faut renoncer à connaîtrethéoriquement
les résultats trou-(1) En supposant le grandissement égal à 1.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01933004010057000
571
vés ainsi étant nettement
inacceptables.
Pour déterminerexpérimentalement
cette fonctionil faudrait passer au
microphotomètre
un trait dont lalargeur
fût trèspetite
parrapport
àcelle de la fente. ’
Un tel trait est difficilement réalisable et l’allure des courbes ainsi obtenues montre que le résultat n’est pas atteint. ()n doit donc renoncer à connaître
JI,
même avec une loin-taine
approximation.
Dans un
problème analogue Burger
et Van Cittert[Zeitschri ft Physik
79(1932),
’32~]
donnent une solution de cetteéquation,
ramenée par un artifice à uneéquation
de Fredholm, Les solutionsapprochées
aupremier,
deuxième ou troisième ordres’expriment
par les séries suivantes :
Ensuite ils
groupent
les termes d’une autre manière, defaçon
à obtenir un noyau de résolutioncomposé
avec desintégrales
dutype
Ils obtiennent ces
intégrales
au moyen d’unintégrateur optique exigeant
la connais-sance
graphique
de Al, doncinapplicable
ici.Toutefois les séries données
plus
hautpeuvent
fournir la solutioncherchée;
onpeut
en effet obtenir
physiquement
lesintégrales Il
suffirait pour cela de passer au micro-photomètre
un cliché danslequel
la distribution d’insensité fûtF. ;
mais on atteindra le même résultat avec un cliché à «largeur
variable o, obtenu enphotographiant
la courbe Ildécoupée
sur dupapier
blanc et collée sur un fond noir : -. ce clichépassé
aumicrophoto-
mètre avec une fente
plus
haute que laplus grande
ordonnée donnera la courbe En recommençantl’opération
avec la courbeF,
on obtiendra Fz et ainsi de suite. Onpourrait
alors calculer
V
par la série donnéeplus haut;
mais on verraplus
loin que cette méthodepeut
donner lieu à d’assez graves erreursexpérimentales.
La méthode à
laquelle
nous nous sommes arrêtés suit deplus près
lasignification physique
des corrections ets’appuie
sur une démonstration élémentaire de la solution del’équation intégrale,
valable pour lestypes
de fonctions 1-1 que l’onpeut
rencontrerphysi- quement.
Posons
Vi
=r,
solution depremière approximation :
c’est ce que donne directe- ment lemicrophotomètre. V,
diffère assez peu de V etf Vi -V doit différer peu de
Vi - ~
V. M. Posons donc f
v,iii - f hl ; hi étant petit
par rapport
à Vi
et
petit
parrapport
àVi
età V. De même lrl 1 différerait peu de son
interprétation /Ai M par le microphotomètre
et
l’con
peut
écrireAi =f hl si étant petit
par apport
à hl.
On a alors.
ou
En
négligeant
21 nous obtiendrons pour V la solution du secondordre V~
== Vi -hl
Soit en
remplaçant hi
-- - -- 1 -- --
- - -. - - --
’
(1) On peut en effet tirer (2) de (1) parce qu’il n’existe, étant donnée la nature du problème, aucune knction 4l non identiquement nulle telle que
J~
~1? 4$ _- 0 , ’572
On
peut
recommencer la mêmeopération
surYz, et,
engénéral
poserd’où,
ennégligeant
ên et enremplaçant hn
par sa définitionNous
appliquons
directement cette formule de recurrencepuisque
nous pouvons obtenir par leprocédé indiqué
lesintégrales ~ Cette solution est mathématiquement équivalente
à la solution donnée plus haut;
il suffirait en effet d’appliquer
la formule de
proche
enproche
pour retrouver les séries de Van Cittert.Mais il vaut mieux
appliquer
directement la loi de récurrence que chercher il obtenir les termes~,2, F~t = f M pour ensuite calculer Vn :
en effet,
au fur et a mesure
que l’on avance dans les
opérations
ces fonctions F se ressemblent deplus
enplus,
lestermes correctifs sont alors formés par des différences de
plus
enplus petites,
donc diffi- ciles à mesurer avecprécision,
et affectées de coefficients deplus
enplus élevés,
cequi peut
conduire à des erreursimportantes.
Onpeut
s’en rendrecompte
en mettant les sériessous la forme suivante :
Au
contraire,
nous utilisons lesintégrales ~ qui
sont deplus
enplus différentes
es fonctions
Vit qu’elle interprètent,
si bien que les différencesV,t - ~ VM
sontplus
faciles à mesurer. et comme elles ne sont pas affectées de coefficients la
précision
est bienplus grande.
,1
D’autre
part
lespetites
erreurs que l’on a pu commettre dans lesopérations
intermé-diaires
penvent
êtrecorrigées
dans la dernièreopération :
il suffit que celle-ci soitjuste
etque la
première
le soitaussi ;
en effet si l’on a commis des erreurs, au lieu d’avoirhn,
on aune fonction
légèrement
différenteV’n
et il est évident que l’on doitavoir,
comme avantLorsque ~ sera, aux erreurs d’expérience près
le même que Vi,
on aura
atteint la meilleure
approximation
que l’onpeut espérer
avec cette méthode.Mode
opératoire -
et résultats. - Nous nous sommes servis d’untnicrophoto-
mètre de
Chalonge
etLambert;
la fente mesuraiti/10
de millimètre et sonimage
étaitformée sur le cliché avec un
objectif
degrandissement 1/lÔ.
Lepremier enregistrements
donne
Fi.
Ondécoupe
la courbe obtenue on la colle sur une feuille depapier
noir et onen fait une
photographie
avec ungrandissement
inverse de celui dumicrophoto mètre.
Les ordonnées rnuaitna de la courbe doivent èlre choisies de
façon qu’une
foisréduites,
elles soient
légèrement
inférieures à lalongueur
cle la fente dulllicroplHtlon1ètre.
Lesphotographies
sont faites sur desplaques
àgrains
liés fins etdéveloppées
defaçon
à nepas
pi,escnter
d’irradiation.On passe ensuite cette
photographie
aumicrophotomètre
et on obtientl’intégrale
F, ~ ~ -1,’. JI. La partie
utilisée de la fente doit ètre uniformément éclairée sur sa lon-
gueur et parallèle
à l’axe des ordonnées. En toute rigueur
on ne peut
pas dire que l’on
ait effectué l’intégration ~ car la mise au point
ou l’épaisseur
des plaques peuvent
point
oul’épaisseur
desplaques peuvent
573
avoir
changé,
et l’onpeut
avoir à retoucher auréglage:
maisl’expérience
a montré que la meilleure mise aupoint, jugée
parplusieurs opérateurs,
donnetoujours
sensiblement la même fonction c’est-à-dire la même courbe j1-r.Flg. 1.
La courbe
F,
ainsi obtenue est ramenée à la mème échelle que la courbe initiale. Pour cela on serapporte
à l’ordonnée d’un maximumlarge,
donc non altérée, oud’un maximum artificiel obtenu en
photographiant
à côté de la courbe une bande depapier rectangulaire.
Ensuite on effectuegraphiquement
la somme V2 = F-~-
F -On recommencera avec V2
l’opération
faite avec F defaçon
àavoirf V2 M. Si l’approxi-
mation du deuxième ordre était suffisante on aurait
~
F, Sinon on faitgraphi-
quement
la sommeV3 - V1-+- V2 - ~ V2M -
Et ainsi de suite.Nous donnons ici deux
exemples qui
montrentjusqu’ou peut
aller la déformation etquel
esl l’ordred’approximation
nécessaire suivant les cas.Pour le
premier (extrait
d’un cliché de l’arc du fer avec unspectrographe Ilil-er
enquartz)
leslargeurs
des raies sontd’environ 55
et les distances entre centres de100 p..
(fig. 1).
,?.
Le deuxième ordre a suffi: le tableau suivant donne les intensités des
raies,
mesuréesen unités arbitraires sur les deux courbes #’ et
y’.,,
ainsi que les différences en pour 100.Pour le deuxième
(extrait
d’un cliché de bandes de obtenu dans le troisièmeordre d’un réseau
concave)
leslargeurs
de raies sont d’environ25 ~4
et les distances entre centres de 60 y. Lequatrième
ordre est satisfaisant(fig. 2).
Le tableau suivant donne les intensités mesurées sur les divers ordres(100
mesure un maximum artificiellarge,
nonFig. 3.
représenté
sur lafigure) ;
la dernièreligne représente
les ordonnées mesurées sur la courbef V, M. Elles sont les mêmes,
à 3 pour 100 près
que celles de Vi (Naturellement
cette
seule
égalité
des maxima ne serait pas suffisante il fautaussi,
comme c’est le cas, que les courbes soientidentiques).
Cette coïncidence à j pour 100près, peut
ètre considéréecomme satisfaisante dans des
opérations
de cette nature.Ce tableau montre
qu’il
fautprendre
certainesprécautions
dans la mesure des inten-sités ;
il faut noter,cependant
que nous n’avons pasemployé,
àdessein,
les fentes lesplus
fines dont on
peut disposer.
II. Une fois la fonction V connue on
peut
se proposer de chercherquelle
est larépar-
tition vraie W de l’Intensité lumineuse dans la source.
On doit d’abord noter que Y ne
représente
pas l’intensité dans leplan
focal del’appa-
reil
spectral,
mais une fonctionf - (la
relationphotographique
entre’les opacités U
et lesintensité i étaut 0 =
f (i))
cle cette intensité. La connaissancede f permettra
d’obtenir la distribution S(y)
de l’intensité dans leplan
focal.On doit rechercher maintenant la relation entre S et W. On
peut
considérerl’appareil spectral
comme formé d’unepartie dispersive
etrigoureusement stigmatique
étalant leslongueurs
d’ondes dans unplan
P suivant une distributionW (x),
et d’unepartie optique
donnant d’une
ligne
très fine de ceplan
uneimage
danslaquelle
larépartition
d’intensité soit A,Soient y
les abcisses dans ceplan P’, l’image
d’uneligne
d’abcisse j- et delargeur
dx dans P donne une intensité A
(y - x)
dx enchaque point
de P’. SiW (x)
est l’inten-sité de la
ligne
de P l’intensité enchaque point
de P’ est I l’(x)
X A(y - x)
dx. Donc à unerépartition
W(x)
dans Pcorrespond
unerépartition
dans P’Notons tout de suite que cette
équation
est la même quel’équation
de déformation du575
microphotomètre.
Malheureusement il neparaît
paspossible d’imaginer
unprocédé
de-résolution
analogue, n’exigeant
pas la connaissance de A, 11 faut donc chercher d’abord à connaître A . Onphotographiera
pour cela une raie aussimonochromatique
quepossibIe
-,son cliché
passé
aumicrophotomètre
donnera une courbeFA, qui
une foiscorrigée
donneraVA ;
la connaissance de la loiphotographique permettra
de retourner à A.On
peut
alorsappliquer
lesprocédés
normaux de résolution deI’équation. (Fonctions
de
Fourier,
ouprocédé
deBurger
et VanGittert).
On
peut
se demander s’il ne serait paspossible
de considérer les denx déformations dutype intégral
comme une déformation résultanteunique
afin depouvoir
lescorriger
enune seule
opération.
"
La relation entre Il et W
peut s’écrire,
enreprenant
lesexpressions précédentes :
Il est clair que si
f a
une formequelconque
on nepeut
pas écrire F sous la formeintégrale
double, donc que les trois corrections doivent êtreséparées.
Au contraire si
f est linéaire,
onpeut écrire,
à une constanteprès :
Il a
qu’à
poseret F se met sous la forme
Dans ce cas il existe une fonction
globale B qui
n’est autre que A déformé par le mlcro-photomètre.
On obtiendrait directement B enpassant
aumicrophotomètre
le clichéd’une:.
raie
monochromatique.
Et c’est sans doute ainsi que l’onpourrait interpréter
lemémoire déjà
cité, deBurger
et Van Cittert sur lesrépartitions apparente
et vraie d’intensité dans les raiesspectrales;
car ces auteurs ne donnent entre les deuxrépartitions qu’une
seuleéquation,
neprécisant
d’ailleurs pas comment ils obtiennent la distributionapparente
sousla forme d’une courbe. Malheureusement il
n’y
a pas departies rectilignes
dans la caracté-ristique
Il est,
toutefois,
des cas desimplification
où l’une des deux corrections dutype intégrale lIent
êtresupprimée,
même dans l’élude des détails fins.Par
exemple
si la fonction A estlarge
parrapport
à la fonction31;
onpeut
alor~-négliger
la déformation dumicrophotomètre.
Mais lesappareils spectraux
sont rarementconçus dans le but de réaliser cette
condition;
en effetquand l’appareil permet
d’obtellÎrune certaine
largeur angulaire
de11,
sa distance focale est déterminée defaçon
à ne pasdépasser
une certainelargeur
linéaire minimum de.4, imposée
par lespropriétés
desplaques.
Evidemmentl’augmentation
de la distance focale seulen’augmente
pas lepouvoir séparateur
del’appareil,
mais donne des clichés delargeur pIns grande, qui
sont t avanta-geux pour
l’émploi
dumicrophotomètre (t).
Quant
auxprocédés qui
consisteraient àagrandir.
soitphotographiquement,
soitdirectement sur le
microphotomètre,
les clichés àétudier,
ils sont évidemment inférieurs auxprocédés qui
consistent à les obtenirgrands
dansl’appareil spectral
même, car ces agran- dissements introduisent de nouveau des déformations dutype intégral.
t 1 ) Ce procédé n’est pas avantageux dans l’étude des sources peu lumineuses.
°
Mantiscrit reçu le 22 juin 1933. °