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Sur la diffusion du ThC”
C. Chamié
To cite this version:
SUR LA DIFFUSION DU ThC" Par Mlle C.
CHAMIÉ.
Sommaire. 2014 Ce travail est une étude de la diffusion du ThC" rejeté par recul a à partir du ThC et recueilli sur une plaque réceptrice non chargée. Les courbes obtenues montrent que la quantité de ThC"
qui diffuse dans l’air est faible et diminue très rapidement avec la distance entre le récepteur et la
source Les conditions de diffusion de ThC" s’écartent notablement de celles des émanations.
On
sait, depuis
les travaux de C. Hahn et L. Meit-ner(1),
que le ThC"peut
êtreséparé
dudépôt
actif du Th par la méthode du recul radioactif. Pour lerecueil-lir,
il suffitd’exposer
undisque métallique, porté
à unpotentiel négatif,
au-dessus dudépôt
actif du Th. Le but de ce travail était d’étudier la diffusion du ThC" dans l’air àpression
normale en le recueillant sur des surfacesréceptrices
nonchargées.
f.
Technique
desexpériences. -
Ledépôt
actif du thoriumoccupait
une surface de 5 cm2 sur uneplaque
en or ou en verre bienpolie
etplane.
Cessources de
dépôt
actif étaientéquivalentes
enrayonne-ment y à des
quantités
de Racomprises
entre0,2
mg et 21 mg. Toutes lesexpériences
ont été faites à latem-pérature
de 20° et les variations detempérature
nedé-passaient
pas ~°.Des
expériences préliminaires
ont montréqu’à
des distances diverses, laquantité
de substance accumulée par recul étaitproportionnelle
à la durée de l’activationquand
celle-ci variait entre 5 et 30 secondes.Dans une série
d’expériences,
l’exposition
de laplaque réceptrice
durait untemps
trèscourt,
de 10 se-condes parexemple.
Dans d’autresexpériences, chaque
exposition
durait t0minutes,
et l’intervalle detemps
entre
deuxexpositions
était aussi de 10 minutes. Laplaque
qui
contenait ledépôt
actif se trouvait immobile sur unetable,
laplaque réceptrice qui
avait 10 cm de diamètre seplaçait
au-dessus d’elle sur des calesd’épaisseurs
bien déterminées. Enchangeant
l’épaisseur
descales,
onréalisait
des distances variables entre la source et lerécepteur.
Ces distances variaient entre0,05
mm et 2 mm. Onpeut
supposer que dans lacouche d’air
comprise
entre ces deuxplaques
horizon-tales trèsrapprochées,
les courants d’air n’intervien-nentpratiquement
pas. J’aivérifié,
eneffet,
que lesrésultats restent les mêmes
quand
lesplaques
setrou-vent
pendant l’expérience
soit à l’airlibre,
soit au fond d’une boîte. Desexpériences
de contrôle ont été faites en renversant les deuxplaques
de manière à ce que la(1) 0. HkHx et L. MEIT-XER, Berichte der deijtschen
Physik.
Gesell-scha ft,
1.909,1.1, p, 55.source soit au-dessus de la
plaque réceptrice;
dans cecas, les résultats sont moins
réguliers,
maisl’aspect
général
duphénomène
reste le même.L’activité de la
plaque réceptrice qui
recueillait le ThC" était mesurée à l’électromètre degrande
sensibi-lité dePohl,
dont la chambre d’ionisation est fermée par un écran en aluminium au-dessousduquel
se met lapréparation
à mesurer. Entraçant
la courbe dé la décroissance du courant d’ionisationproduit
par le ThC" en fonction dutemps
onpeut
extrapoler
la quan-tité de ThC" au momentinitial,
c’est-à dire au momentde la fin de l’activation. C’est cette valeur
qui indiquait,
danschaque expérience,
laquantité
de ThC" recueillie et c’est ellequi
estportée
en ordonnées des courbes ci-dessus.2.
Expériences
et résultats. -Chaque
expé-rience
qui
donne laquantité
de ThC’~ accumulée sur lerécepteur
en fonction de sa distance à la source, a été faite avec des durées d’activationrigoureusement
lesmêmes,
àpression
normale et à latempérature
de ~0°. La courbe de lafig. 1
a été obtenue pour des durées d’activation de 10 secondes avec une sourceéquivalente
à0,~
mg de Raportée
par undisque
en verre. Onpeut
distinguer
sur cette courbe troisrégions :
1° larégion
du parcours des atomes de reculjusqu’à
0,13
mm où la courbe estparallèle
àl’abscisse,
2° larégion
de la décroissance de la courbe entre0,13
mm et0,5
mm en-viron et 3° larégion
finale àpartir
de0,5
mm où le ThC" arrive par diffusion. Laquantité
de ThC" re-cueillie à la distance de0,5
mm fait environ 19 pour 100 de laquantité
recueillie à des distances inférieuresau parcours. Avec des sources
plus
fortes,
le début de la courbe est difficile à étudier parce que la contami-nation par le ThC et même par leThB,
devienttrop
grande quand
lerécepteur
est trèsrapproché
d’unesource intense. Lawson
(1)
a montré que l’émission des atomes de recul a entraîne un arrachementd’agrégats
d’atomes dusupport
(« Aggregatruckstoss »).
Cephé-nomène est d’autant
plus important
que la source est(1) R. w, JJ7ien. aer.,
1919, 128,
193 ; 1919,1.02, p. 465.’
55
plus
forte.Or,
cespaquets
d’atomes nepeuvent
montertrop
haut. Eneffet,
les courbes de décroissance du ThC" montrent que lepourcentage
en ThC entraînéFig. L
dans la deuxième
région,
est faible et diminue très vitequand
la distanceaugmente,
et que dans la troisièmerégion,
on ne le retrouvepratiquement plus.
L. Wertenstein
(1),
avait donné des courbesqui
re-présentent
lesquantités
d’atomes de recul(RaB)
accu-mulées sur une surfaceréceptrice
en fonction de la distance à la source(RaA)
à lapression
de 1 mm dans l’air avec des sources de RaAéquivalentes
à0,0
1 mg
de Ra. Dans ces
expériences,
la source étaitportée
aupotentiel négatif
et lerécepteur qui
était mis aupoten-tiel
positif
ne recevait les atomes de recul que parpro-jection
directe etrepoussait
les atomes de recul por-teurs decharge
positive qui
avaientperdu
leur vitesseaprès
la fin du parcours. Si l’on trace la courbe deL.Wertenstein, à
la même échelle que celle de la fi-gure1,
en traduisant par calcul les valeurs à la pres-sionatmosphérique,
on trouve que la courbe de L. Wertensteinprésente
une chute trèsbrusque
et la troisièmerégion
nepeut
plus
être observée dans les conditions de sesexpériences.
Il m’a semblé intéressant d’étudier
plus
particuliè-rement cette dernièrerégion
avec des sourcesplus
fortes à lapression atmosphérique
et avec desrécep-teurs non
chargés.
Les courbes de lafigure 2
tracées enlogarithmes
(2)
mettent en évidence le caractère expo-nentiel duphénomène.
Soit IV le nombre d’atomes de ThC" accumulés pen-dant une durée d’activation de t secondes sur un
récep-teur dont la distance à la source est x. On trouve sur les courbes
qu’à partir
de x =0,5
mm, on aapproxi-mativement,
Fig. 2. - Courbe 1 : Points obtenus
avec quatre expériences; durée d’exposition : 10 sec.
Courbe 2 : Durée d’exposition : -. 10 min; dépôt actif du Th équivalent en rayons y à 9,7 mg Ra.
où k est un coefficient constant à
pression
ettempé-rature
fixes,
qui
a les dimensions d’un coefficientd’ab-sorption.
Dans mesexpériences
faites à latempérature
de ~(1° et à lapression
normale,
le nombre d’atomes de ThC" recueillis diminue de moitiéquand
la distanceaugmente
de0,065
cm, parconséquent,
k= 10, î
cm-1.Comparons
ces résultats à la diffusion desémana,
(1) WERTE-NSTEI--,, de Phys., 1914, i, 347.
56
tions,
parexemple
à la diffusion de l’actinon(1).
Ce gaz a unepériode 47,J
foisplus
courte quecelle du Th (’" et
cependant
l’activité mesurées parson
dépôt
actif formé sur une surfaceréceptrice,
diminue de moitiéquand
la distanceaugmente
de0,55
cm..Dans le cas ~le
ThC",
aucontraire
laquantité
deThe"
qui
diffuse a la distance de0,03
cm nedépasse
pas 20 pour 100 de laquantité
rejetée
vers le haut etla décroissance avec la distance est si
rapide qu’à
un cm (lie la source laquantité
tlp TlO"’ reetieillie serait absolumentnégligeable.
TABLBAU 1
(courbe
de lafi,qure
1).
1TABLEAU Il
(valeur
nioyenne dequatre
e,xpériences).
Ces résultats montrent que les conditions
de
diffu-sion de s’écartent notablement de celles de
l’acti-non. Dans une note
qui
suit cetravail,
Langevin
montre que la raison en doit être cherchée dans une
réadsorption énergique
des atomes de ThC"qui,
projectés
parrecul,
ont été arrêtés à une trèspetite
distance de laplaque
émettrice. Ces atomes secomportent
comme un gaz en cequi
concerne leur mouvement dediffusion,
(1) A. Le 9U i, t. 4, p. 21:1,.
mais non en ce
qui
concerne leur fixation sur une sur-face solidequi
les adsorbe dèsqu’ils
viennent à son contact. Il en résulte que laproportion
des atomes de ThC’’qui
retournent à la source croîtrapidement
avecla distance à celle-ci de la
plaque
réceptrice.
Ce travail a été fait à l’Institut du Radium au
Labo-ratoire de 3Ime P. Curie à